Sep 282011
 

Il y a deux jours, j’ai publié un billet dont le titre, Révélation, était chargé de plus de sens que je ne l’avais imaginé. On pourrait appeler cela La seconde surprise du blog.

Pour comprendre de quoi je parle, il me faut brièvement évoquer mon arrière-cuisine. Très brièvement… Dire seulement que quand il me prend de pondre pour ce blog ce type de billets, que je qualifierais de « billets d’auteur » si ce n’était un peu pompeux, je le travaille d’abord dans un traitement de textes – pis même, imaginez-vous qu’il m’arrive parfois, souvent même, de le rédiger d’abord à l’ancienne, avec de l’encre bleue dans un carnet à spirales avec des vraies feuilles blanches dedans faites à partir du vrai bois de vrais arbres, genre même pas du papier recyclé. Ensuite seulement, je copie-colle le résultat dans mon éditeur WordPress.

Et voici donc ce qui arriva. Le copiage-collage bégaya et d’une manière assez mystérieuse le texte original se dédoubla, non pas successivement, mais à l’intérieur de lui-même, comme on se ferait un sandwich au pain… J’ignore si je suis parfaitement clair, mais le plus simple est sans doute que vous alliez le lire.

Et puisque je m’étais préalablement relu dans mon traitement de texte, je me contentai d’une simple relecture très en diagonale, modifiai un article dans la dernière phrase, en ajoutai une autre « façon cerise » et mis en ligne un texte dont j’ignorai qu’il avait désormais une allure de poupée-russe.

Quelques heures plus tard, Christophe laissa un commentaire qui, évoquant une répétition qui rendait le texte « presque hypnotique », m’interpella. De quelle répétition parlait-il ? J’avais bien tenté que, de phrase en phrase, résonne un écho. Et la répétition de certains mots ou de certaines images étaient en effet un des moyens dont j’avais cherché à user. Cela ne me semblait toutefois pas suffisamment central pour créer un effet « presque hypnotique », je résolus d’aller me relire pour comprendre et alors seulement je réalisai ce qui s’était passé, qu’une grosse coquille était survenue et avait pollué mon texte !

Car voilà, je n’étais pas l’auteur de ceci. Aussitôt, en première intention, je corrigeai la coquille, supprimai la redondance, remis le texte dans l’état où je l’avais voulu. Non mais, c’est qui l’auteur !

Cependant, non seulement Christophe, mais également  (si c’est pas du pseudo ça ma bonne dame !) et Agnès (mais que devient le Monolecte ? j’ai dû louper un truc…), avaient semblé ne pas être outre mesure dérangés par le triste état dans lequel ils avaient eu à lire mon texte. Mieux, ils semblaient l’avoir apprécié un peu. J’y revins, je me relus encore, coquille comprise. Plus d’une fois. Jusqu’à être contraint de me faire une raison. Un bug de WordPress, à moins que ce ne fut le fruit d’une mauvaise manipulation de ma part, avait ajouté quelque chose au texte. C’était plutôt désagréable mais, je devais bien l’admettre, et me soumettre, c’était ce texte qui avait été publié, ce texte qui avait été lu et que je ne possédais donc plus, ce texte-là avec cette forme-là qui existait, meilleur sans doute que je ne l’avais conçu.

Mais j’ai déjà été trop long pour en dire si peu. Je termine rapidement en justifiant le titre du présent billet. La sérendipité : « Le fait de réaliser une découverte inattendue grâce au hasard et à l’intelligence » – une fois n’est pas coutume, je m’autorise à citer Wikipedia qui propose pour ce mot une entrée tout à fait éclairante, vous pouvez vous y référer pour entendre de quoi j’ai ici essayé de parler. Une parfaite illustration de ce que peut produire la sérendipité – outre celle que les plus curieux d’entre vous pourrons découvrir dans cet autre délicat billet – se niche l’air de rien dans la petite histoire de la recette de la Pomme Dauphine.

Il arriva que le Dauphin du Royaume – de France, mais j’ignore de quel Roi – était en retard pour le souper. Son cuisinier, un peu embêté, arrêta la cuisson sous les pommes de terre qu’il avait commencé à faire sauter, et ne repris celle-ci qu’à l’arrivée tardive de son maître. Les pommes se mirent à gonfler… Un nouveau plat venait de naître. Surprenant. Inattendu. Telle une révélation.