Nov 292011
 

Robert BadinterLa communication, première préoccupation du gouvernement, fait toujours état d’un chiffre global de « la » délinquance. Or parler d’une hausse ou d’une baisse de la délinquance est aussi trompeur que le serait un indice de « la » maladie. Il n’existe dans la réalité que « des » crimes et délits de nature et de gravité bien différentes, comme il n’existe que « des » maladies aussi diverses que le sida ou la grippe.

Réunir dans le même indice global le meurtre de vieilles dames ou la consommation du cannabis est une aberration qui ouvre la voie à toutes les manipulations. Il suffit en effet de modifier le mode d’enregistrement des faits criminels ou délictueux, de les pénaliser ou non pour changer les statistiques. Sans doute des améliorations ont été apportées dans ce domaine, mais on entend toujours les responsables politiques se féliciter de la baisse de « la » délinquance, alors que si le nombre de voitures volées diminue grâce à l’amélioration des techniques de sécurité, au même moment, le nombre de personnes victimes d’agressions physiques s’accroît sensiblement. Et comment réunir dans une même appréciation globale le vol de portables avec les agressions de convoyeurs de fonds réalisées par des commandos ?

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