Nov 292011
 

Nicolas Sarkozy n’a cessé de le répéter au début de son mandat – un peu moins désormais : « Je demande aux Français de me juger sur mes résultats. » Voyons ce qu’il en est du chômage.

Un chiffre d’abord : depuis son entrée en fonction, en mai 2007, le chômage en France a augmenté de 33% (source), passant de 2,110 millions en juin 2007 à plus de 2,814 millions de sans-emploi (catégorie A) en octobre 2011. Soit plus de 700 000 chômeurs supplémentaires !

Graphique : chiffres du chômage en France depuis 2007 (chômeurs de catégorie A) - le bilan de Nicolas Sarkozy

On rappellera ici utilement que la crise des subprimes a eu lieu à l’automne 2008 : cela faisait déjà plusieurs mois que le chômage était reparti à la hausse. Non seulement la crise n’est donc pas responsable de cette aggravation dramatique du chômage, contrairement à l’argumentation facile de l’UMP, mais pour en finir avec cet argument on notera que justement ce qu’on attend des responsables politiques c’est d’être capable de répondre aux crises en prenant les mesures nécessaires. Les gesticulations et déclarations tapageuses, pas plus que les coups de menton n’y suffisent.

On se souvient aussi que Nicolas Sarkozy promettait en Janvier 2010 que les Français verraient « reculer le chômage dans les semaines et les mois qui viennent ». Là encore, bien avant la nouvelle crise de l’automne 2011, cette promesse ne fut pas tenue – mais il est vrai, Nicolas Sarkozy promettant beaucoup que ce n’est qu’une promesse parmi tant d’autres qui subir un sort comparable.

Et Xavier Bertrand, Ministre du Travail et fidèle aux méthodes de son maître en politique, déclarait lui-même en mai dernier que les chiffres encourageants du chômage au mois d’avril lui permettait de parler d’une « sortie de crise ». On louera sa clairvoyance. Du grand art !

Pourtant, ces chiffres sont trompeurs et ne rendent compte que d’une partie de la réalité, celle des chômeurs classés par Pôle Emploi dans la catégorie A, celle des demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. Pour faire simple, il s’agit des demandeurs d’emploi qui n’ont pas du tout travaillé au cours du mois.

Il existe cependant d’autres catégories de demandeurs d’emploi, qui n’en sont pas moins dans une extrême précarité. Il s’agit par exemple des chômeurs classés dans les catégories B et C, celles des demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (catégorie B) ou longue (catégorie C) – courte signifiant moins de 78 heures dans le mois, longue signifiant plus de 78 heures. Ce sont tous les demandeurs d’emploi contraints de travailler à temps partiel, voire extrêmement partiel, mais qui recherchent un temps complet – parce que le temps partiel ne suffit pas pour vivre.

Graphique : évolution du chômage depuis 2007 - chômeurs catégories A, B et C - Bilan Nicolas Sarkozy 2011

Il y a aujourd’hui, en France métropolitaine, près de quatre millions deux cent milles chômeurs ! Et ce chiffre dépasse les 4,5 millions en incluant les départements d’outre-mer…

La population active en France, ce sont 28,5 millions de personnes.
Ainsi donc, 15% d’entre elles connaissent le chômage, soit parce qu’elles sont sans emploi, soit parce qu’elles subissent un temps partiel.

Voilà le bilan de Nicolas Sarkozy, en matière de chômage – mais la précarité sociale va bien au-delà encore, et avec elle la grande pauvreté…