Jan 102013
 

homophobie manifpourtousDimanche 13 janvier, nous serons nombreux, foule rugissante, foule éructante, foule revancharde. Nous marcherons côte à côte. 

Nous, intégristes catholiques, juifs et musulmans.
Nous, les identitaires, défenseurs des clochers, pourfendeurs des sodomites et casseurs de bougnoules.
Nous, la droite des pains au chocolat, des bruits et des odeurs, héraut d’une France entrée dans l’Histoire par ses racines chrétiennes.
Nous, l’extrême-droite chemises brunes, contemptrice de l’Islam.
Nous, la France des valeurs morales et de Neuilly-sur-Seine.
Nous, les bigottes en tailleur Chanel et balai dans le cul. 
Nous, les combattants du droit à la vie et partisans de la peine de mort.
Nous, les petits bourgeois et grands réactionnaires, amoureux d’une France comateuse et sous perfusion, blanche, chrétienne et hétérosexuelle. 
Nous, la France qui a peur, jalouse de ses privilèges.
Nous, l’UMP.
Nous, le Front National.
Nous, les homophobes, ceux qui le disent tout haut et ceux qui ne le disent que tout bas, ceux qui ne le disent pas et ceux qui s’ignorent.

Unissons-nous et dressons-nous de toute notre force et de toute notre haine contre l’anti-France et son abominable projet de faire des pédés et des gouines des Français normaux qui auraient le droit de s’aimer, de se marier et d’avoir des enfants.

Qu’ils soient homosexuels, c’est leur problème et leur maladie, mais qu’ils le soient avec décence et discrétion, sans se pavaner, sans exhiber leur tare. Qu’ils soient homosexuels dans le secret de leurs chambres à coucher comme nos prêtres pédophiles pratiquaient leur propre vice dans l’ombre silencieuse des baptistères. Tant que rien ne se passe au grand jour, nous, défenseurs des enfants, ne trouvons rien à redire. Que les pédés prennent donc exemple sur la discrétion de ces curés et eux-aussi auront droit à notre mutisme bienveillant.

Nous défendons le droit des enfants à avoir un père et une mère. Et puisque malheureusement, inexplicablement, la maladie frappe même dans les bonnes familles, nous défendons le droit des pères et des mères à renier leur enfant homosexuel. Lequel, se trouvant destitué de son droit à avoir un père et une mère, saura trouver le chemin du suicide et donc de l’honneur retrouvé.

Bien entendu, c’est en cohérence que plus tard, nous réclamerons l’abolition du divorce, l’interdiction de l’adoption ou de la fécondation in vitro, et le lynchage des mères célibataires.

Nous défendons ardemment l’ordre naturel des choses avec l’espoir un peu fou qu’en leur interdisant le mariage, les homosexuels sauront être moins nombreux. Car soyons honnêtes, notre peur est là, qu’en ouvrant le mariage aux couples homosexuels et leur accordant la possibilité d’avoir des enfants, ils se multiplient et nous submergent, comme par contagion. D’aucuns prétendent que Dieu ne le permettrait pas, mais qui sait ? Nous savons seulement que Ses voies à Lui sont impénétrables et que Son dessein, s’il conduit à la Lumière, est lui-même obscur – et d’ailleurs notre Seigneur Jesus Christ avait deux papas, allez comprendre.

Aussi nous appelons à mobiliser le plus largement possible, jusque dans nos bonnes écoles catholiques, parce que la laïcité c’est seulement pour les musulmans. Nous appelons à y recruter enfants et adolescents pour la manifestation de dimanche, et de saisir cette occasion pour leur faire bien comprendre que l’homosexualité c’est le mal. La preuve en est d’ailleurs que c’est parmi les jeunes la première cause de suicide. Une maladie mortelle, s’il en est. Honteuse surtout.

Le mariage pour tous, ils disent. Voyons, et pourquoi pas la sodomie pour tous, tant qu’on y est.
Comment ça on y est ?
Ne m’embrouillez-pas…

Ils nous disent que le peuple de France s’est exprimé sur ce sujet il y a quelques mois déjà, à l’occasion de l’élection de François Hollande à la présidence de la République, sur un projet qui comportait explicitement l’instauration du mariage pour tous. Mais nous savons bien que ce fut une parodie de démocratie et que la gauche ne saurait prendre le pouvoir que par effraction. Il suffit pour s’en convaincre de savoir que nombre d’homosexuels ont voté lors de ce scrutin. Parce que pour couronnez le tout, figurez-vous qu’ils ont le droit de vote !

Dimanche soir, nous clamerons que nous avons été des centaines de milliers, probablement plus d’un million. Ils nous opposeront que le peuple a déjà voté et que les représentants du peuple voteront à leur tour, que la loi ne s’écrit pas dans la rue, qu’il est nécessaire aussi d’entendre la majorité silencieuse. Nous leur rappellerons alors que ce sont là nos propres arguments et qu’il est assez déloyal de les retourner contre nous.

Et puis ils nous diront que nous sommes homophobes. Souvenons-nous à ce moment-là qu’il sera important de nier. Nous ne sommes pas homophobes, nous pensons simplement que les homosexuels portent en eux une tare qui les disqualifient de certains droits auxquels seuls les gens normaux, sains de corps et d’esprits, doivent avoir accès.

Montrons-leur ce qu’est une manifestation de droite !