Nov 202012
 

Il n’y avait pas que pour élire un président que les militants de l’UMP étaient appelés à tricher ce dimanche, il s’agissait également de définir une ligne politique.

Six motions étaient  en compétition et c’est donc celle de « La Droite Forte » qui a emporté l’adhésion majoritaire des militants de l’UMP avec près de 30% des suffrages. Intéressant donc de regarder dans le détail ce qui devient de facto la ligne majoritaire de l’opposition.

En vrac :

–  Suppression à vie des allocations sociales pour les fraudeurs récidivistes ;

– Suppression de la Couverture Maladie Universelle ;

– Suppression de l’Allocation de Solidarité aux personnes âgées pour les étrangers qui n’ont pas travaillé en France ;

– Suppression du RSA et du minimum vieillesse pour les étrangers qui n’ont pas travaillé au moins dix ans en France ;

– Suppression de l’Aide Médicale d’Etat sauf pour les cas de « stricte urgence » ;

Bref, appeler assistanat tout ce qui relève de la solidarité nationale et de l’aide apporté aux plus démunis, et au passage laisser entendre que les bénéficiaires d’allocations sont des assistés qui sont des profiteurs qui sont des fraudeurs qui sont nécessairement des étrangers.

En vrac encore :

– garantir l’embauche de journalistes de droite sur les radios et télévisions publiques ;

– mettre en avant – et rendre obligatoire sur les chaînes publiques -, aux heures de grande écoute, le matin, à midi comme le soir, des journalistes se réclamant de la droite  ;

– supprimer le financement public des syndicats ;

– instaurer un service militaire et humanitaire obligatoire de trois mois pour tous les jeunes Français de 18 ans ;

– interdiction de la construction de minarets, outils de prosélytisme dans l’espace public ;

– affirmer dans la Constitution française la phrase suivante : « la France est une République laïque de tradition chrétienne » ;

– création d’un Ministère de la laïcité qui assurera, entre autres, la nomination des imams de France ;

– supprimer les ELCO (enseignements des langues et cultures d’origine) qui ont été mis en place en 1975 dans un souci de maintenir le lien entre immigrés et pays d’origine ;

A l’école :

– interdir le droit de grève des professeurs ;

– rétablir le vouvoiement obligatoire et réciproque entre professeurs et élèves à partir de la 6ème ;

– supprimer le collège unique ;

– créer l’apprentissage à 14 ans ;

– créer une heure hebdomadaire d’enseignement des valeurs patriotiques avec épreuve éliminatoire au bac ;

– rétablir l’uniforme obligatoire dans chaque établissement (primaire et collège) ;

Politique économique, sociale et fiscale :

– supprimer le logement social ;

– augmenter la durée légale du travail en instaurant la semaine des 40h ;

– assouplir le Code du travail en permettant aux accords d’entreprise de se substituer progressivement à celui-ci ;

– augmenter la TVA ;

instaurer l’âge de départ légal à 65 ans pour une retraite à taux plein ;

– rendre dégressives les allocations chômage ;

– supprimer le régime de chômage des intermittents du spectacle ;

Et pour la bonne bouche :

– organiser chaque 1er mai, sur la place du Trocadéro à Paris, la « grande fête populaire de la droite républicaine », la fête autour du travail, du mérite, du patriotisme et de la justice.

 

Tout cela n’étant bien entendu qu’une sélection dans le catalogue des propositions réactionnaires auxquelles les militants de l’UMP ont donc décidé d’adhérer. Un catalogue qui n’a d’autre cohérence que de stigmatiser – en vrac toujours – les immigrés, les fonctionnaires, les chômeurs, les musulmans, les petits salaires comme les petites retraites, et de démanteler tout ce qui relève de la protection sociale des plus fragiles. Une droite à la fois ultra-libérale et ultra-réactionnaire, avec un gros fond xénophobe.