Avr 012009
 

PSEUn billet en forme de coup de gueule, suite à celui d’Antoine, qui s’énerve encore après Martine Aubry parce que dans une petite video de 7 secondes, où celle-ci est censé déclamer le slogan de la campagne européennes des socialistes européens – Manifeste du Parti Socialiste Européen, Citoyens d’abord, un nouveau sens pour l’Europe – la première secrétaire du Parti Socialiste français ne fait pas une prestation phénoménale – et c’est en effet le moins qu’on puisse dire.

Mais cela vaut-il d’en faire des tonnes, de l’accabler de tous les maux, de laisser entendre qu’elle n’y croirait pas, qu’elle irait à la bataille électorale sans enthousiasme, de donner dans le très lourd en écrivant que «là, on dirait que tu vends du poisson avarié sur le port de Boulogne, que t’as honte de ta marchandise, que tous les clients puent du bec, qu’en plus le poisson ça colle aux mains et ça laisse traîner des écailles partout. »

Une bien grosse colère pour sept petites secondes ! Au point qu’on pourrait se demander ce que ça cache, un tel acharnement. Parce qu’avec un peu de bonne foi, il était possible de mettre en avant du plus reluisant, du plus enthousiasmant, du plus positif pour un Parti Socialiste qui entre en campagne. Le chemin à faire n’était pas très long :

Je vais me garder de rappeler ici l’incapacité ségolienne à prononcer un discours en ayant un peu plus de charisme d’une huitre, ne pas laisser entendre qu’il ne s’agirait là, encore et toujours, que de cette aigreur post congrès de Reims, qu’il ne s’agit pas simplement d’espérer en une défaite électorale aux européennes un chemin favorable vers la présidentielles, taper dès aujourd’hui sur Martine pour mieux préparer Ségolène.

Je vais également m’abstenir de relever la présence d’un certain Michel Rocard sur la bannière du blog d’Antoine et ne pas raviver le souvenir d’un homme talentueux dont les mémorables incapacités médiatiques condamnèrent les ambitions – les rocardiens clamant alors que ce n’était pas là l’important, que c’était un mauvais procès…

Non, je vais me contenter de rappeler que les élections européennes se tiendront maintenant dans deux mois – le 7 juin. Rappeler aussi que ce sont des élections on ne peut plus importantes, que de la couleur du parlement européen dépendront beaucoup les orientations européennes des prochaines années – plus de libéralisme ou plus de régulations, plus de laisser-faire ou plus de protections sociales… Des orientations qui auront un impact certain sur la vie des européens et à commencer par les plus fragiles d’entre nous, laissés pour compte d’une Europe livrée aux puissances du marché.

Il ne s’agit ni de Martine ni de Ségolène. Il ne s’agit pas de politique franco-française et encore moins des bisbilles internes au Parti Socialiste. Il s’agit de faire gagner la gauche en Europe, et pour ce qui nous concerne, il s’agit de faire que le Parti Socialiste, porteur en France du Manifeste, fasse le meilleur score possible.

Et d’ailleurs, ne nous y trompons-pas, le seul effet d’un mauvais score des socialistes en France sera d’ouvrir un boulevard à Nicolas Sarkozy jusqu’à 2012 – et on se contrefichera alors de savoir si c’est Martine ou Ségolène, Dominique ou François qui prendra la claque : ce sont de toute façon les français, et d’abord les plus démunis, les précaires, qui la prendront pleine face.

Je ne résiste pas à rappeler une dernière chose. Il y a deux ans, à cette même date, j’avalais tous les jours des couleuvres, pestant par devers moi qu’il faille aller à la présidentielle avec une candidate que je jugeais proche de la nullité. Je n’en disais mot, pourtant. Au contraire, j’étais solidaire à 200%, sur ce blog comme sur les marchés, parce qu’il s’agissait avant toute chose de tenter de contribuer à la victoire de la gauche, malgré tout, malgré ce que je pensais de notre candidate, de son phrasé pompeux, de ses intuitions catastrophiques, de son programme timoré…

Alors oui, Antoine, tu as raison. Je crois que maintenant ça suffit ! Retroussons ensemble nos manches et faisons cette campagne. Déjà, certains d’entre nous se sont mis au boulot, via une chaîne visant à expliquer et défendre les 71 propositions du Manifeste. Ça me semble une démarche un brin plus positive que de discourir sur les qualités charismatiques de la poissonnière du port de Boulogne…

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Des primaires à gauche ?