dedalus

Oct 132009
 

Sarkozy, père et filsAujourd’hui, Nicolas Sarkozy a dévoilé sa non-réforme des lycées. A l’Elysée et devant des centaines de personnes – lycéens, professeurs, chefs d’établissement, inspecteurs, recteurs d’acdémie – le tout petit président a prononcé à cette occasion un discours, au cours duquel et comme à son habitude il a cru pouvoir nous payer de mots.

Ainsi, le petit père des pipoles a cru pouvoir resituer son action dans le cadre historique de la fin des privilèges, ayant sans doute oublié sa propre tendance au népotisme le plus outrancier – son fils, Jean, qui a vingt-trois ans éprouve toutes les peines du monde à boucler sa licence en droit, qui déjà cumule le poste de chef du groupe UMP des Hauts-de-Seine avec celui d’élu au Conseil général du même département, étant désormais miraculeusement pressenti pour devenir le prochain président de l’EPAD (Etablissement Public d’Aménagement de la Défense), soit en charge de la gestion du plus gros quartier d’affaires européen et responsable d’un chiffre d’affaire s’élevant au milliard d’euros – excusez du peu.

De toute évidence, Jean Sarkozy n’a d’autre mérite ici que celui d’être « bien né », ce qui se double de l’impressionnante capacité de son père à se foutre de la gueule des français et de les prendre tous autant qu’ils sont pour de pauvres cons :

Quand à tout juste 23 ans, Jean Sarkozy se fait payer l’EPAD par son petit papa président, d’autres travaillent dur – quand ils ont encore un travail – et sont heureux de pouvoir payer l’iPod à leurs enfants.

En fait, ça ne me fait pas rire.

EDIT : En revanche, quand la polémique enfle de partout et atteint les rivages de l’Afrique… Là où réside « l’homme africain qui n’est pas rentré dans l’histoire », je trouve avec Hypos que cela devient savoureux :

Et voilà que l’on reparle de l’ambition politique des fils de président ! Et, cette fois-ci, pas en Afrique, un continent qui semble avoir l’apanage de la chose, mais bien en France, patrie de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.

Être fils de président doit-il forcément apporter des avantages ou, au contraire, se révéler un handicap pour celui qui choisit de nourrir des ambitions politiques ? On le voit, la question est très délicate et il serait bien risqué d’oser la trancher au couteau.

Pour le cas de Jean Sarkozy, on peut quand même comprendre que l’on se pose de légitimes questions quant aux compétences et à l’expérience d’un jeune homme de 23 ans, étudiant de 2e année en droit (seulement) et qui aurait sur les épaules la charge de diriger le plus grand quartier d’affaires d’Europe »

Et l’homme africain de rajouter alors :

« On a beau croire qu' »aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années » [interrogé sur la candidature du fils Sarkozy, Patrick Devedjian, le président sortant de l’EPAD, a cité ce vers de Corneille, extrait du Cid], tout de même il existe quelque part quelque chose qui vous suggère qu’à une autre âme bien née, mais descendant d’une souche différente de celle de Sarkozy, on demanderait peut-être de faire preuve d’un peu moins d’empressement.« 

Extrait de Courrier International, un article de Jean-Claude Kongo du journal burkinabé Le Pays.

Où l’on parle de : Les biens nés et les pauvres cons



Charter pour Kaboul

Oct 052009
 

Ou comment leur foutre la guerre pour qu’ils nous fichent la paix !

France terre d'exilAprès Calais, les autorités franco-britanniques préparent un charter pour Kaboul – Communiqué commun du 5 octobre 2009, 33 organisations signataires(*) :

Un « charter » franco-britannique serait prévu pour le 6 octobre à destination de Kaboul. Alors que les conditions humanitaires et de sécurité ne cessent de se dégrader en Afghanistan, que les ONG comme le Secrétaire général des Nations unies se déclarent particulièrement préoccupés par la situation, la France et la Grande-Bretagne tentent, comme au mois de novembre 2008, une opération conjointe. L’Afghanistan est un pays en guerre. Il est inacceptable d’y renvoyer ceux qui s’en sont enfuis à la recherche d’une protection en Europe.

En France, le ministère de l’Immigration se moque des décisions des tribunaux de différentes régions qui ont remis en liberté 130 des 138 Afghans qui avaient été interpellés le 22 septembre, en vue de leur éloignement, lors de la « fermeture » spectaculaire de la plus grande « jungle » de Calais. Ces juridictions ont mis en évidence l’inanité de cette opération médiatique et ont rappelé le respect du droit et des libertés fondamentales des personnes. Plusieurs tribunaux administratifs ont par ailleurs annulé des arrêtés de reconduite à la frontière au motif du non-respect du droit de demander l’asile.

Le gouvernement n’en a cure et reste enfermé dans sa rhétorique de l’« appel d’air », selon laquelle Afghans, Erythréens, Irakiens, Iraniens, Soudanais, etc. ne viendraient pas en Europe pour sauver leur vie et leurs libertés, mais pour des raisons d’agrément et de confort : les rafles actuelles seraient supposées porter des messages dissuasifs dans les pays d’origine. C’est ainsi que sont pris en otages des Afghans du Calaisis pour tenter de dissuader leurs compatriotes victimes des violences au pays.

Les « opérations de nettoyage » se poursuivent et plus d’une cinquantaine d’Afghans ont été à nouveau placés en rétention la semaine dernière. Les « charters conjoints », qui sont contraires au principe d’interdiction des expulsions collectives, conduisent à des pratiques arbitraires, discriminatoires et inhumaines, au mépris des droits fondamentaux des personnes.

Nous appelons instamment les autorités françaises et britanniques à renoncer à tout projet d’expulsion vers l’Afghanistan et insistons sur la nécessaire mobilisation de tous pour empêcher cette expulsion collective qui mettrait sérieusement en danger la vie de ces exilés.

Nous réaffirmons qu’il est urgent de rendre son sens au droit d’asile en Europe en prévoyant un mécanisme permettant à tout réfugié de solliciter une protection dans le pays de son choix. En l’attente, la France peut, et doit, suspendre l’application du règlement de Dublin afin d’accueillir sur son sol les personnes qui continueront à fuir les conflits pour trouver refuge en Europe.

(*)Organisations signataires :

ACAT France (Action des chrétiens contre la torture), ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), ANAFE (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers), APSR (Association d’Accueil aux médecins et Personnels de Santé Réfugiés en France), Association Primo Levi, Auberge des migrants (Calais), CAAR (Comité d’aide aux réfugiés – Bois-Colombes), Calais Migrant Solidarity, C’SUR (Calais), Cimade, Collectif Migrants (Dunkerque), Collectif Solidarité Migrants (Angres), Collectif de soutien des exilés (Paris), COMEDE (Comité médical d’aide aux exilés), ELENA (European Legal Network on Asylum), Emmaüs-France, Fédération de l’Entraide Protestante, Flandre Terre Solidaire, GAS (Groupe Accueil et Solidarité ), GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), Itinérance (Cherbourg), LDH (Ligue des droits de l’homme), MRAP (Mouvement contre la racisme et pour l’amitié entre les peuples), PCF (Parti communiste français), RESF (Réseau Education sans frontières), SAF (Syndicat des avocats de France), SALAM (Calais), SALAM (Dunkerque), Secours catholique, Syndicat de la magistrature (SM), Terre d’errance (Norrent- Fontes), Terre d’Errance (Steenvoorde), Toits du Monde (Orléans)

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Martine au travail

Oct 022009
 

boite de PandoreAu lendemain du vote des militants socialistes sur la question de la rénovation de leur parti, quelques enseignements peuvent être tirer.

Au PS au moins, on vote : Le grand mérite du Parti Socialiste est d’avoir depuis longtemps choisi de tenter l’aventure démocratique. Et avant toute analyse d’un scrutin socialiste, et même de sa sincérité, il est utile de rappeler qu’à droite comme au centre (c’est-à-dire à droite), on ne se risque jamais à organiser le débat démocratique, encore à moins à faire voter les militants – tout au plus leur demande-t-on, à l’occasion, de plébisciter le chef. A droite, et particulièrement à l’UMP, quand il y a vote, le résultat est nécessairement soviétique.

Au Parti Socialiste, les congrès sont de vrais congrès, où les débats sont de vrais débats – avec leurs lots de discussions, contradictions, fâcheries, gueulantes et coups donnés sous la ceinture. Au Parti Socialiste, les militants débattent donc, et puis tranchent leurs différences par le vote – avec ce qu’il y faut de tricheries et de contestations, aussi incontournables que marginales. Toujours trop, évidemment, mais répétons-le, au PS au moins, on vote !

La démocratie est un long chemin sur lequel il est toujours risqué de s’engager. A droite, on ne s’y engage pas – et notons-le en passant, pas d’avantage chez les donneurs de leçons de gauche du NPA. Au PS, on est sur le chemin, depuis longtemps, même si la route paraît encore bien longue ici ou là où les pratiques douteuses ont la vie dure. Au moins, partout, on avance et les mauvais élèves de la démocratie socialiste font de plus en plus figure d’exception.

Je sais de quoi je parle, je suis adhérent dans une section qui fut longtemps baronnisée, où tous les pouvoirs étaient détenus par un seul, où par exemple des cohortes de militants fantômes, dont les cotisations étaient payés par la trésorerie de la section, n’avaient d’existence militante que lors des scrutins internes, où ils apparaissaient comme par magie pour voter comme un seul homme afin de permettre la reconduction du chef et entériner sa parole. Le chef choisissait qui pouvait adhérer, le chef choisissait ses sous-chefs, le chef était le candidat aux municipales et aux législatives, bref le chef était la section, laquelle comptait alors moins d’une centaine de miltants presque tous aux ordres – et pour exister, la petite minorité en résistance était contrainte, car ainsi va la politique, d’user des mêmes sales méthodes…

Aujourd’hui, cette section compte plusieurs centaines de militants de toutes les sensibilités, qui travaillent, qui débattent, qui font campagne ensemble, et avant cela qui élisent leurs instances dirigeantes, qui choisissent les candidats aux scrutins municipaux, régionaux et nationaux, qui font vivre la démocratie interne. Tenez, même les partisans de Ségolène Royal s’y sentent bien, c’est vous dire.

Une forte participation : 200 000 militants socialistes étaient appelés à lancer le processus de rénovation en ce prononçant sur un questionnaire détaillé, abordant entre autres questions celle des primaires, celle du cumul des mandats, celle de la parité, celle de la représentation, celle de la sincérité des scrutins internes. Près de 100 000 d’entre eux se sont déplacés.

C’est une participation beaucoup plus forte qu’attendue, largement inespérée compte tenu du peu d’enjeu de ce scrutin, au sens où de toute évidence le OUI l’emporterait sur chacune des onze questions. Compte tenu également des petits calculs très polititiens de certains soutiens de Ségolène Royal qui estimaient qu’il ne fallait pas voter afin de ne pas donner l’avantage à Martine Aubry.

On notera en passant que pour ces derniers la rénovation du Parti Socialiste qu’ils réclamaient avec force piailleries depuis des mois, tout en prétendant être les seuls à réellement la vouloir, n’était en réalité importante que pour peu que cela n’entrave pas le destin présidentiel de leur égérie. Cela permet de grandement relativiser la volonté de rénovation de ces quelques-uns.

La rénovation plébiscitée : Cela faisait quinze ans qu’on en parlait. En 1993 déjà, après une cinglante défaite aux élections législatives, le Parti Socialiste bruissait des mêmes slogans : ouvrir portes et fenêtres, accueillir mieux les sympathisants, en finir avec le cumul, instaurer la parité, renforcer la démocratie interne… Ce sont désormais un peu plus que des slogans : les militants se sont massivement prononcés en faveur de la rénovation et, le point est essentiel, ont mandaté leurs instances dirigeantes pour la mettre en oeuvre.

Il fallait en passer par là. C’est fait. Enfin !

Ici je souligne, à destination de ceux qui répétaient que la volonté de rénovation avait perdu lors du congrès de Reims, que visiblement cette volonté était peut-être un peu plus partagée que cela.

Mais ce n’était qu’un préalable : Rénover n’est pas une fin en soi. Il ne s’agissait que de mettre en place des règles internes modernisées de telle manière que le Parti Socialiste devienne un parti de masse, capable d’entendre la société, d’échanger avec elle, et d’apporter les réponses de gauche qu’elle attend.

La rénovation n’était que le moyen du projet.

Martine Aubry, une méthode : Faire de la politique c’est d’abord consulter, réfléchir et travailler. Ensuite c’est proposer et convaincre. A la fin le peuple tranche. La politique ce n’est pas glamour, ça demande du temps et de la besogne. Il ne suffisait pas de sautiller tel un cabri en réclamant « Rénovation. Rénovation », pas plus qu’il n’est utile de continuer sans fin à piailler « Le projet. Le projet ». Un travail politique sérieux, c’est d’abord un travail politique serein. Cela réclame de s’accorder le temps de la maturation, laquelle maturation ne saurait avoir lieu sous l’éclat pressant des projecteurs.

On avait pu craindre que le Parti Socialiste sombre et se perde dans la superficialité du temps médiatique. Le danger avait guetté les socialistes de céder devant la dictature des paillettes, quand il ne s’agit plus que d’attirer sur soi le tout puissant oeil médiatique, quand le temps politique cherchant à coller au temps médiatique la parole se met irrésistiblement à n’avoir d’autre motif qu’elle-même : aucune pensée ne la précède, aucun acte ne lui succède et la communication tient lieu d’action. Politique au coup par coup, politique de l’intuition et de l’improvisation, rien qui ressemblera jamais à une politique de gauche.

Or on ne saurait prétendre rompre avec le fond politique que Sarkozy fait subir aux français, si l’on commence par lui cèder sur la forme. Aussi faut-il aujourd’hui créditer Martine Aubry de ce qui est une très grande qualité : savoir résister à l’impératif médiatique afin de donner du temps au temps.

La route est encore longue, mais au moins y a-t-il encore une route. Avec une année de recul, c’est cela essentiellement qui s’est joué lors du dernier congrès des socialistes: l’espoir.

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Attentat Karachi : les familles des victimes insistent

Sep 152009
 

karachigateAu début de l’été, le collectif de familles de victimes décédées dans l’attentat de Karachi avait mis en ligne une pétition au titre aussi cinglant qu’évocateur : « Non au mépris du chef de l’Etat à l’égard des familles de victimes de l’attentat de Karachi ! » – que je vous invite de nouveau à aller signer.

Aujourd’hui, les familles de victimes de l’attentat de Karachi désespèrent de Nicolas Sarkozy et lui adressent une lettre afin de le rappeler à la fois à ses engagements et à son devoir de président de la République.

Monsieur le Président de la République,

Depuis le début de votre mandat, vous êtes, à maintes reprises, intervenu dans divers dossiers touchant à la liberté comme la libération des infirmières bulgares ou celle d’une désormais célèbre otage des farc, la prise en charge des victimes de crashs d’avions, ou encore l’avenir socio-professionnel de nos compatriotes comme en ce moment avec l’affaire Molex pour laquelle l’Etat s’immisce dans la reprise d’une entreprise privée.

Ce type d’intervention est bien sûr indiscutable et le but de ce texte n’est absolument pas de les contester, mais lorsqu’il s’agit des familles de victimes de l’attentat de Karachi, morts en mission pour une entreprise à l’époque détenue à 100% par l’Etat et aujourd’hui société privée à capitaux publics pour près de 75% de son capital, le discours n’est plus le même et le soutien inexistant.

Nous nous permettons de vous rappeler que notre courrier daté du 8 mai 2009, peu de temps avant votre entretien avec Azif Ali Zardari, est aujourd’hui resté lettre morte… Vous prônez le besoin de sécurité, d’égalité et de justice, dans votre discours de politique étrangère. Vous avez d’ailleurs déclaré le 27 août 2007 : « […] Je suis enfin de ceux qui pensent que la France demeure porteuse d’un message et de valeurs qui résonnent à travers le monde, ceux de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, de l’humanisme […] »

Monsieur le Président de la République, si ce discours était sincère, si vous ne souhaitez pas que les jolis messages humanistes français ne soient décrédibilisés par l’indifférence à l’égard de familles de victimes aux revendications légitimes, si les propos que vous avez tenus lors de votre discours à Bruxelles en juin dernier (*) n’étaient qu’une piètre erreur de communication, si vos promesses de justice et de respect des victimes ne sont pas que des promesses électorales, alors vous n’avez d’autre choix que de recevoir notre Collectif, afin de nous assurer de votre soutien indéfectible dans cette affaire.

Nous ne sommes pas des « trucs », nous sommes citoyens français et, à ce titre, l’Etat nous doit la vérité et le respect.
Il y a peu, l’une d’entre nous a pensé « Apparemment, Monsieur Sarkozy préfère serrer la main de Kadhafi plutôt que celle d’une veuve de Karachi » … prouvez lui qu’elle se trompe…

Collectif des familles de victimes de l’attentat de Karachi

(*) pour mémoire: « Enfin, si y a un braquage à Bruxelles aujourd’hui, j’y étais… (rires dans le public) c’est incontestable. » Nicolas Sarkozy se met alors à rire avant de reprendre : « Non pardon, hein, je ris pas du tout parce que Karachi c’est la douleur de familles et de trucs comme ça… mais… qu’est-ce que vous voulez que j’aille répondre là-dessus. »

On lit dans ce courrier toute la détresse et toute la colère de familles de victimes qui ne souhaitent qu’obtenir la vérité sur ce qui a conduit à la mort de leurs proches ; et avant cela même, obtenir un minimum de considération et de respect de la part d’un président de la République, qui semble décidément bien incapable de cela, ce minimum requis de décence sinon de grandeur d’âme.

Petit rappel :

Il s’agit de la France en marchand d’armes, sous le gouvernement Balladur. De commissions versées à des intermédiaires pakistanais, c’est-à-dire en clair des pots-de-vin, alors que Nicolas Sarkozy était Ministre du Budget. Il s’agit de rétro-commissions, c’est-à-dire de rétro-pots-de-vin, alors que Edouard Balladur s’apprêtait à concourir aux élections présidentielles et que Nicolas Sarkozy endossait l’habit de directeur de campagne. Il s’agit de Jacques Chirac, trahi par Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy mais devenu président, qui rompt la parole de la France et suspend le versement des commissions promises afin d’empêcher le versement des rétro-commissions. Il s’agit des représailles pakistanaises et de l’attentat de Karachi qui fit quatorze morts, des civils français (11) et pakistanais (3) dont les familles réclament aujourd’hui la vérité. Il s’agit de l’Etat français qui organisa une fausse-piste Al-Qaïda, aujourd’hui écartée par la justice. Et il s’agit du décidément tout petit président des français qui ne trouve rien d’autre à dire que juger tout ceci « ridicule » et « grotesque », au mépris même de ce qu’il appelle « la douleur des familles et des choses comme ça »…

Il s’agit également et encore une fois du silence quasi généralisé de médias complaisants. Et puis donc de nous, simples citoyens, qui ne pesons guère, qui ne pouvons espérer que peser nombreux pour peser un peu, qui avons la possibilité tout de même de relayer le cri de ces familles de victimes, détresse et colère, jusqu’au petit président que nous avons élu. Il s’agit de nous et de la possibilité que nous avons de répondre à l’appel à l’aide que nous ont adressé ces familles de victimes, victimes elles-mêmes, leur appel à signer une pétition.

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Pétition pour la démission de Brice Hortefeux

Sep 112009
 

A l’attention de Mr Nicolas Sarkozy, Président de la République

Les propos publics tenus par Mr Brice Hortefeux, Ministre de l’Intérieur et Ministre des Cultes, au cours d’une conversation qui s’est déroulée le samedi 5 septembre lors de l’université d’été de l’UMP, à Seignosse dans les Landes, et dont le verbatim est retranscrit ci-dessous en annexe, apparaissent comme indubitablement et insupportablement racistes, donc parfaitement contraires aux valeurs et à la tradition humaniste de la République Française.

Respecter la France, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens qui la compose, rend inacceptable toute attitude qui indiquerait la moindre tolérance à l’égard de tels propos. Nier leur réalité, tenter de les affubler d’un sens qu’ils n’ont à l’évidence pas, essayer de les minimiser, parler de manipulation et attendre que l’orage passe ou user de tout artifice visant à maintenir un homme dans des fonctions aussi essentielles que celles qu’il occupe dans le gouvernement français, que ce soit par amitié ou intérêt politique, reviendrait à mettre sciemment en péril une cohésion nationale déjà bien fragile.

Ce serait là instiller le sentiment qu’il serait possible en France qu’un des plus hauts responsables de l’Etat puisse sans encourir de sanction distinguer parmi tous les français selon leurs origines ethniques et porter un jugement négatif sur une partie d’entre eux, préjugé qui de facto justifie toutes les discriminations et toutes les exclusions dont souffrent déjà de trop ce pays.

Ce serait également prendre la très grave responsabilité d’un engrenage où les violences répondent aux haines. L’histoire nous enseigne qu’on a toujours grand tort de se montrer en la matière conciliant.

Vous êtes, Monsieur le Président de la République, le garant à la fois des principes républicains et de la cohésion nationale. Il faut aimer la France, dites-vous souvent. Nous croyons qu’aimer la France, c’est d’abord lui rendre honneur et dignité, c’est ne pas lui faire l’affront de tolérer le comportement indigne et déshonorant de la part d’un de ses Ministres.

Aussi nous vous réclamons l’application d’une tolérance zéro vis à vis de toute expression empreinte de racisme, qu’il soit d’ailleurs conscient ou non, et en conséquence la démission de Mr Brice Hortefeux de ses fonctions de Ministre de l’Intérieur et Ministre des Cultes.

Signer la pétition

ANNEXE – retranscription des propos de Mr Brice Hortefeux dans leur contexte, réalisé par Le Monde :

Jean-François Copé : « N’oubliez jamais un truc, il est auvergnat. »

Brice Hortefeux : « Je suis auvergnat. »

Jean-François Copé : « Il est auvergnat, c’est un drame, c’est un drame. »

Brice Hortefeux : « … enfin bon, je vais faire une exception. »

Jeune militant (Amine) : « Mais je me mets entre les deux. »

Brice Hortefeux : « Voilà, entre les deux. »

Jean-François Copé : « Oui… il n’y a aucun problème. »

Un participant : « Ah ça, Amine, c’est l’intégration, ça, c’est l’intégration. »

Des participants : « Amine, Amine… »

Un participant : « Ah ça, Amine, c’est l’intégration, ça, c’est l’intégration. »

Une participante : « Amine, franchement… »

Brice Hortefeux : « Il est beaucoup plus grand que nous en plus » [à propos du jeune homme]

Un autre participant : « Lui, il parle arabe« .

[Rires de l’assemblée]

Jean-François Copé : « Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés »

Une participante : « Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière. »

Brice Hortefeux : « Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C’est pas du tout ça. »

[Rires de l’assemblée]

Une participante : « C’est notre petit Arabe. »

Brice Hortefeux : « Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. Allez, bon courage…« 

Où l’on parle de : Pétition pour la démission de Brice Hortefeux


Brice Hortefeux dérape dans le racisme

Sep 102009
 

François Coppé et Brice Hortefeux devisent au milieu d’un groupe de militants UMP à propos de l’un d’entre eux qui semble avoir certaines origines du côté du Maghreb, c’est du moins ce que l’on croit devoir comprendre. Et puis d’un rire gras à un autre, le tout vire au poisseux dans la bouche du ministre de l’Intérieur, anciennement ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale :

« Il ne correspond pas du tout au prototype. C’est pas du tout ça. »

« Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »

Si nous sommes un tant soit peu encore dans une République qui a le respect d’elle-même et de ses valeurs, cet inqualifiable dérapage verbal dans un racisme aussi ordinaire qu’insupportable de la part d’un des premiers personnages de l’Etat ne saurait être sanctionné autrement que par une pure et simple démission.

-click – Pétition pour la démission de Brice Hortefeux -click –

EDIT :

Les sceptiques et les mal-entendants pourront se référer au verbatim des propos échangés dans cette vidéo afin de vérifier qu’il n’y a aucun doute sur la nature xénophobe des propos tenus par Brice Hortefeux, en dépit des minables dénégations de ce dernier :

Un participant : « Ah ça, Amin, c’est l’intégration. »

Brice Hortefeux : « Il est beaucoup plus grand que nous en plus » [à propos du jeune homme]

Un autre participant : « Lui, il parle arabe ».

[ Rires de l’assemblée ]

Jean-François Copé : « Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés »

Une participante : « Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière »;

Brice Hortefeux : « Il ne correspond pas du tout au prototype »

[ Rires de l’assemblée dont Jean-François Copé ]

Une participante : « C’est notre petit arabe à nous »

[oui oui ! c’est à 42″ sur la vidéo – tendez bien l’oreille, la petite dame en rouge avec des lunettes, sur la droite de l’écran face à Hortefeux]

Brice Hortefeux : « Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. Allez, bon courage… »

Et aux mal-comprenants qui feinderaient de douter encore, Rue 89 rappelle que ce n’est pas la première fois que Brice Hortefeux franchit la ligne jaune de l’humour raciste :

Le 15 janvier 2009, devant des journalistes, Brice Hortefeux dit à propos de la chargée de la Politique de la Ville, Fadela Amara : « C’est une compatriote, même si ce n’est pas forcément évident, je le précise. »

Le 25 novembre 2007, quand on demande à BriceHortefeux sur le plateau de Capital, s’il y aura « toujours des sans-papiers sur le territoire français », le ministre de l’Immigration répond : « Ben si vous rêvez d’une société idéale dans laquelle il n’y aurait que des citoyens honnêtes, propres […], la vérité c’est que c’est un combat permanent. »

etc…

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Pas de vacances pour la chasse à l’enfant

Août 112009
 

chasse à l'enfantD’abord, je suis tombé sur un article de la Provence, dans lequel, effaré, j’ai lu ceci : « Véa, 5 ans, au centre de rétention du Canet de Marseille depuis deux semaines : « Ses parents, des Philippins, étaient employés de maison à Cannes chez un particulier. Ils vivent en France depuis 9 ans, s’y sont mariés, Véa est née en France et est scolarisée. Elle est au centre avec sa mère, ne comprend pas pourquoi elle ne peut plus voir son père, isolé dans le quartier des hommes, et ne sait pas non plus ce qu’elle fait dans cette ‘maison de la police’« . »

Véa, 5 ans, au centre de rétention du Canet de Marseille depuis deux semaines !!!

Et aussitôt après, cette alerte RESF :

« Il y a quelques jours, le Président de la République de la Chasse à l’Enfant faisait expulser vers l’Albanie une fillette de 8 ans, Z et son père. La mère de l’enfant, totalement traumatisée par ce qu’on lui avait fait endurer était admise en psychiatrie à l’hôpital de Metz (au vu de son état, le commandant de bord a refusé de l’embarquer). Un bel exploit des services de Monsieur Besson dont, à n’en pas douter, le président a dû le féliciter. Personne ne peut croire que tous les policiers de France sont fiers du travail de leurs collègues.

« Flatté sans doute, Besson prévoit d’en rajouter dans l’horreur. Il envisage cette fois d’expulser la mère et l’enfant tandis que le père resterait en France.

« M. et Mme SANTOS vivent et travaillent à Cannes. Ils sont arrivés des Philippines il y a bientôt 10 ans. Leur petite fille, Véa (5 ans) née en France, est scolarisée. Quoi de plus banal ? Mais ils sont « Sans-Papiers »…

« Le 28 juillet 2009, leur vie bascule dans le cauchemar. A 7h du matin, ils sont arrêtés par la police à domicile sur ordre du préfet des Alpes Maritimes (qui s’était déjà illustré en 2006 en expulsant la famille Raba), puis placés en garde à vue et transférés au centre de rétention de Marseille.

« Seule difficulté du point de vue des chasseurs d’enfants : M. Santos n’a pas de passeport et ne peut pas être expulsé sans laissez-passer délivré par le consulat des Philippines. Or, toute la famille doit être présentée au Juge de Libertés vendredi, avec le « risque » que le JLD fasse libérer tout le monde. Pour MM. Besson et Sarkozy, c’est un risque qu’on ne peut pas courir, d’autant que la famille Paladar (dont un enfant de 3 ans) arrêtée à Nice deux jours après et dans les mêmes conditions que la famille Santos a elle été libérée sur décision de justice) ! Ils ont donc décidé de précipiter l’expulsion de Véa et de sa mère tandis que M. Santos sera présenté au juge et peut-être libéré au moment où sa femme et sa fille seront mises dans l’avion pour les Philippines.

« Il est hors de question que les choses se passent ainsi. L’expulsion est prévue pour vendredi. Il faut que d’ici là, la voix de la population se fasse entendre. On a 48 heures pour empêcher l’irréparable. Il fait se faire entendre, par tous les relais possibles. 48 heures pour sauver Vea, et ses parents , pour activer tous les réseaux , 48 heures pour faire intervenir où qu’ils se trouvent personnalités et élus de tous partis.

« Auprès du préfet et du ministre Besson pour le principe. Mais, à l’évidence, ils comptent pour du beurre et les véritables décisions se prennent à l’Elysée. C’est donc surtout là qu’il faut intervenir, poliment, bien sûr, sans diffamation, mais fermement. »

laissez-les grandir ici

Ci-après figurent les coordonnées de toutes les autorités auprès desquelles la force de notre indignation sera seule à même d’empêcher cette horreur et cette indignité. Téléphonez, écrivez, envoyez des courriels (et donc plus particulièrement en direction de l’Elysée où sont les vrais décideurs)… et diffusez autour de vous cette alerte.

Préfecture Alpes-Maritimes (il faut saluer spécialement le préfet Lamy qui il y a quelques années avait expulsé la famille Raba, revenue quelques mois plus tard, le ridiculisant, lui et ses mâitres) :

daci@alpes-maritimes

pftcabinet@alpes-maritimes.gouv.fr

florus.nestar@alpes-maritimes.pref.gouv.fr

francis.lamy@alpes-maritimes.pref.gouv.fr

Préfet des Bouches-du-Rhône :

Tel : 04 91 15 60 00

Fax : 04 91 15 62 10

cabinet@bouches-du-rhone.pref.gouv.fr

Ministère Besson

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Où l’on parle de : Pas de vacances pour la chasse à l’enfant


Les bonus : que disait Sarkozy ?

Août 092009
 

Ainsi, BNP-Paribas, qui bénéficiait il y a quelques mois d’une aide de l’Etat pour un montant total de 5,1 milliards d’euros, a aujourd’hui provisionné 1 milliards d’euros visant à couvrir les futurs bonus à distribuer en fin d’année à ses traders. Et les autres banques suivront.

« Je n’hésite d’ailleurs à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d’abus, il y a eu trop de scandales. Alors ou bien les professionnels se mettent d’accord sur des pratiques acceptables ou bien le gouvernement de la République réglera le problème par la loi avant la fin de l’année », tonnait Nicolas Sarkozy lors de son discours de Toulon, le 25 septembre 2008. « La seule loi du marché, c’est fini ; l’autorégulation, c’est fini ; les rémunérations excessives, c’est fini », insistait-il la main sur le coeur.

Au printemps dernier encore, le premier ministre François Fillon avait assuré que le gouvernement ne resterait pas inactif face à certaines pratiques bancaires. Après la rémunération des dirigeants d’entreprises aidées, un décret devait être pris « visant à interdire toute distribution de stock options, tous les bonus dans les entreprises aidées ». Un projet qui a été très vite oublié.

Oui, mais c’était il y a longtemps ?

Ecoutez donc ce que disait Nicolas Sarkozy, il y a seulement quelques jours, lors du sommet franco-britannique du 6 juillet, et mesurez combien cet homme se fout de notre gueule !

Ah oui, 1 millard d’euros, cela correspond à un bonus de 59 000 euros en moyenne pour chaque trader salarié par BNP-Paribas…

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Attentat de Karachi : la pétition

Juil 302009
 

attentat de KarachiLe collectif de familles de victimes décédées dans l’attentat de Karachi a mis en ligne une pétition au titre aussi cinglant qu’évocateur : « Non au mépris du chef de l’Etat à l’égard des familles de victimes de l’attentat de Karachi !« .

Je vous invite à aller la signer.

En voici le texte :

NON AU MEPRIS DU CHEF DE L’ETAT A L’EGARD DES FAMILLES DES VICTIMES DE L’ATTENTAT DE KARACHI !

En Avril 2008, l’ensemble des familles de victimes de l’attentat du 8 Mai 2002 à Karachi était reçu, par Le Président Nicolas SARKOZY alors qu’une instruction était en cours au Tribunal de Grande Instance de Paris depuis plusieurs années.

Il s’était alors engagé à nous informer des avancées de l’enquête et à nous recevoir chaque année pour nous assurer de la volonté de l’Etat français que toute la vérité et la lumière soient faites sur cet acte criminel odieux.

A la suite des révélations parues dans plusieurs grands quotidiens nationaux courant décembre 2008, nous avons souhaité être à nouveau reçu par le Président de la République à l’Elysée comme il s’y était engagé.

Le 20 Janvier 2009, Le Chef de l’Etat nous fit savoir de manière stupéfiante, par l’un de ses plus proches conseillers, qu’il ne pouvait faire droit à cette demande puisqu’« en application du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, le chef de l’Etat ne peut intervenir dans le cours d’une procédure judiciaire ».

C’est à se demander si ces mêmes principes n’étaient pas présents à l’esprit du Chef de l’Etat lorsqu’il nous avait reçus en Avril 2008.

Face à notre incompréhension, nous avons réitéré notre demande d’être reçu par le Chef de l’Etat le 8 mai 2009, cette requête est restée sans réponse à ce jour et pour cause….

En effet, le 18 Juin 2009, lors de notre rencontre à Cherbourg avec les Juges d’Instruction en charge de l’information, ceux-ci nous informaient notamment du fait que le mobile de l’attentat pouvait être lié à l’arrêt du versement de commissions du fait de l’existence de rétrocommissions illicites en relation avec la vente de sous-marins au Pakistan. Cette décision de ne plus honorer la parole de la France ayant été prise sous la Présidence de Monsieur Jacques Chirac.

Le lendemain, soit le 19 Juin 2009, Le Président Nicolas Sarkozy déclarait en réponse à une question d’un journaliste de l’AFP : « C’est ridicule […] C’est grotesque […] Qui peut croire à une fable pareille ? ».

Nous demandons instamment au Chef de l’Etat de tenir ses engagements à notre égard et de nous recevoir afin qu’il réitère la volonté solennelle de l’Etat français que rien ne viendra s’opposer à la recherche de la vérité et que le crime de nos proches ne restera pas impuni.

Soutenez nous en signant la pétition.

Où l’on parle de : Attentat de Karachi


De l’attentat de Karachi à Nicolas Sarkozy

Juin 282009
 

journalisme libreNous sommes en l’an 2 après Sarkozy ; toute la France est désertée par ses journalistes… Toute ? Non ! Car une toile peuplée d’irréductibles plumes de presse résiste encore et toujours à la compromission. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons propagandistes des camps retranchés de TF1, du Figaro, d’Europe 1 et de France Télévision…

Pourquoi cette introduction ? Parce que le journalisme est un métier et parce que le simple bloggeur que je suis n’est pas équipé pour rendre compte avec tout le sérieux et tout le recul professionnel nécessaires d’un sujet aussi grave que cette affaire de l’attentat de Karachi et de ses derniers développements qui la font ressembler de plus en plus à une affaire d’Etat, à côté duquel le watergate américain pourrait passer pour du menu fretin.

Il s’agit de la France en marchand d’armes, sous le gouvernement Balladur. De commissions versées à des intermédiaires pakistanais, c’est-à-dire en clair des pots-de-vin, alors que Nicolas Sarkozy était Ministre du Budget. Il s’agit de rétro-commissions, c’est-à-dire de rétro-pots-de-vin, alors que Eouard Balladur s’apprêtait à concourir aux élections présidentielles et que Nicolas Sarkozy endossait l’habit de directeur de campagne. Il s’agit de Jacques Chirac, trahi par Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy mais devenu président, qui rompt la parole de la France et suspend le versement des commissions promises afin d’empêcher le versement des rétro-commissions. Il s’agit des représailles pakistanaises et de l’attentat de Karachi qui fit quatorze morts, des civils français (11) et pakistanais (3) dont les familles réclament aujourd’hui la vérité. Il s’agit de l’Etat français qui organisa une fausse-piste Al-Qaïda, aujourd’hui écartée par la justice. Et il s’agit du décidément tout petit président des français qui ne trouve rien d’autre à dire que juger tout ceci « ridicule » et « grotesque », au mépris même de ce qu’il appelle « la douleur des familles et des choses comme ça »…

Il s’agit aussi de ces journalistes qui se contentent de ricanements complaisants quand Nicolas Sarkozy tente de tourner en ridicule le journaliste de l’AFP qui s’est permis de l’interroger à ce sujet – qu’il en soit donc remercié. Il s’agit de l’ensemble des médias nationaux traditionnels qui se contente du strict minimum d’analyse et de commentaires autour de cette affaire gravissime, où les plus hautes personnalités de l’état sont en cause. Il s’agit du fait que c’est un journal en ligne, Mediapart en l’occurrence, qui seul a fait le nécessaire travail d’enquête et d’information… et porte donc seul la dignité d’un métier.

Il s’agit enfin d’Olivier Bonnet, journaliste bloggeur, qui a pondu sur ce sujet un article dont la qualité me conduit à me contenter de vous inviter à vous en aller le lire :

Le Pakistan a-t-il fomenté l’attentat de Karachi en 2002, en représailles à l’arrêt du versement par Jacques Chirac des commissions occultes auquel Édouard Balladur, alors Premier ministre, s’était engagé ? Cet accord secret obligeait-il aussi au règlement de rétro-commissions qui ont servi à financer la campagne présidentielle du candidat Balladur en 1995 ? Son ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy, pouvait-il ne pas être au courant ? Bonne nouvelle : les juges et les journalistes font leur travail. Mais mauvaise nouvelle : la nouvelle loi de programmation militaire, permettant de criminaliser la contestation des « intérêts économiques stratégiques » de la France, englobés dans la « sécurité nationale », et l’extension du secret-défense à de nombreux nouveaux domaines, rendra impossible toute investigation future dans des affaires de ce genre. Surtout si l’on ajoute la suppression du juge d’instruction planifiée par le Pouvoir. L’ensemble assurera l’impunité à nos gouvernants et à leurs partenaires économiques privés, définitivement à l’abri de la justice et de tout contrôle citoyen. Synthèse et mise en perspective de l’installation institutionnelle d’une République bananière.

Première partie : Attentat de Karachi, contrat Agosta, rapport Nautilus : Comment d’éminents dignitaires pakistanais ont perpétré l’attentat pour faire pression et se venger de Jacques Chirac, coupable d’avoir mis un terme à un mécanisme de corruption dont le grand bénéficiaire français était l’ancien Premier ministre Édouard Balladur. Vous avez dit affaire d’État ?

Deuxième partie : De Balladur à Sarkozy […] Par conséquent, Sarkozy savait forcément que le financement de la campagne présidentielle dont il était le directeur provenait d’une caisse noire transitant par la société créée sous ses auspices de ministre du Budget.

Troisième partie : Vers l’inéluctable étouffement ? […] Déjà, une dépêche d’hier de l’agence Reuters donne le ton des évolutions futures du dossier : « Le parquet de Paris a assuré lundi qu’il n’existait aucun élément objectif accréditant la piste militaire pakistanaise dans l’enquête sur l’attentat de mai 2002. (…) Le parquet va aussi plutôt dans le sens de Nicolas Sarkozy, qui avait qualifié vendredi l’hypothèse de « fable » ». Rendormez-vous, braves gens, le couvercle ferme bien hermétiquement la cocotte-minute des affaires d’État…

Un autre journaliste bloggeur nous raconte en dix points ce que l’on sait de l’affaire de Karachi. Oui, le journalisme est un beau métier, lorsque les patrons de presse ne sont pas soumis au pouvoir.

Et pour en savoir plus

Tout ce qu’en dit la blogosphère

KARACHI

– cliquez sur la perle… and “play” –

Où l’on parle de : De l’attentat de Karachi à Nicolas Sarkozy


Les vrais gens et les petits notables

Juin 252009
 

Nouveau Parti SocialisteDans un courrier adressé à l’ensemble des militants socialistes, Martine Aubry écrit en particulier ceci :

« Chacun le sait, nous devrons répondre aux enjeux qui sont devant nous : l’explosion de la précarité et des injustices de toutes sortes entre individus et entre territoires, l’économie affaiblie par la concurrence mondialisée et la finance, l’école et l’ascenseur social en panne, les chocs écologiques, les déséquilibres du monde… C’est le modèle de société dans son entier qui doit être refondé.

« Nous devons d’abord nous poser la question essentielle de la société du bien-être. Faut-il continuer à accumuler des biens, lesquels, et pour quelle utilité ? Comment construire un système innovant, assurant l’emploi, préparant l’avenir et à même de distribuer justement les richesses ? Avec quelles conditions de travail et de respect de la planète et de ses ressources ? Quels services créer pour que la qualité de vie de chacun soit réelle ? Comment mieux vivre, échanger et travailler dans la société numérique ? Voilà des questions majeures qui s’inscrivent dans notre travail sur le nouveau modèle de développement économique, social et durable que nous préparons, et qui fera l’objet de notre première grande convention début 2010. »

Je veux comprendre que le Parti Socialiste est disposé à prendre le virage de la Sociale Ecologie.

Ce serait de bon augure…

Enfin !

Pendant ce temps, là d’autres socialistes en sont encore à rédiger et faire signer des pétitions, parce qu’ils ne sont pas d’accord avec les décisions prises par la direction actuelle du Parti Socialiste. La dernière en date propose de réinventer le PS. Outre qu’il est impossible de trouver quels sont les instigateurs de la chose – ce qui en dit assez long sur l’existence d’objectifs non avoués -, le texte proposé à la signature ne suggère en réalité qu’une et une seule chose : « faire de l’élection de notre leader, puis de celle de notre candidat à l’élection présidentielle, l’acte 1 de nos cycles politiques. »

D’abord se choisir un chef, celui qui sera le candidat ? Il est certain que c’est précisément cela que les français attendent des socialistes. Non ?… C’est pourtant et apparemment ce que certains ont crû comprendre. A moins qu’il ne s’agisse encore et toujours de se préoccuper surtout de comment choisir le candidat de sorte que le candidat soit mon favori pour la candidature, et donc soit… une candidate.

J’ai la faiblesse d’être convaincu pour ma part que les français attendent des socialistes qu’ils puissent d’abord leur proposer une politique alternative, nouvelle et ambitieuse, conforme aux valeurs de la gauche. Et je prétends qu’il est plus urgent de réinventer le socialisme que le Parti Socialiste – surtout s’il ne s’agit que de le caporaliser…

D’ailleurs Martine Aubry propose une méthode :

« C’est tout l’enjeu du travail que nous avons entrepris, que nous devons approfondir avec les intellectuels, les acteurs de la société mais aussi avec les Français. Je veux leur donner la parole à chaque étape. C’est ma conviction mais aussi la vôtre, je le sais : on n’élabore plus un projet en circuit fermé.

« Nous voulons une démarche innovante, énergique et féconde, hors les murs de Solférino. Pour discuter de l’ensemble de ces questions, mais aussi pour entendre les Français et débattre avec eux, nous organiserons dans chacune de nos fédérations des rencontres associant, au-delà des militants de notre parti et de nos élus, l’ensemble des forces de la transformation : les associations, les syndicats, les intellectuels, les citoyens engagés. Des camarades de la direction et moi-même serons à vos côtés dans un tour de France que nous entreprendrons à l’automne. »

Au boulot ! disions-nous au lendemain du Congrès de Reims. Au boulot ! avons-nous répété au lendemain des élections européennes. Aux militants socialistes, aux sympathisants de gauche, à chacun de se saisir de cette parole qu’on dit vouloir donner aux citoyens.

Il ne s’agit pas d’accorder une confiance aveugle à la direction du Parti Socialiste, il s’agit de reconnaître qu’elle est en place et de faire avec et au mieux. Il ne s’agit plus de dire qu’il faudrait ou aurait fallu faire autrement, il ne s’agit plus maintenant que de faire.

Bâtir ensemble un projet pour une société du bien-être via un nouveau modèle de développement économique, social et durable, voilà une ambition que nous partageons et qui devrait nous enthousiasmer. Non ? Faut d’abord se choisir un candidat ? Une candidate ? Vôtre candidate ? Ha bon…

Où l’on parle de : Réinventons le socialisme


De l’attentat de Karachi à Nicolas Sarkozy

Juin 172009
 

Fernand LégerNicolas est fâché. Les parlementaires socialistes n’ont pas répondu favorablement à son appel au boycott du Congrès de Versailles. 115 sénateurs et 204 députés se sont concertés, ont discuté, débattu et pris la décision, à la quasi unanimité – 2 votes contre et 2 abstentions -, d’être présents à Versailles le 22 juin « parce que nous respectons l’institution », mais de ne pas participer au débat « en signe de protestation ».

Nicolas est donc très fâché et explique que leur décision c’est parce que ce sont tous des notables, accrochés à leurs postes, incapables de prendre le sens du vent et qui oublient de faire de la politique au quotidien. Et en conclusion, Nicolas enfonce le clou : « Ils sont tous identiques ».

Plus de 300 parlementaires socialistes, hommes et femmes, de tous âges, de formations différentes, avec des parcours différents, des sensibilités politiques différentes, venus de toutes les régions de France, élus à la ville ou à la campagne… Tous identiques ? Tous notables ?… Vraiment ?

Prenons un exemple, un seul : Aurélie Filippetti, 36 ans, élue en Moselle, proche de Ségolène Royal, ancienne membre des Verts, fille d’un mineur communiste, agrégée de lettres classiques, enseignante et écrivain, serait notablement identique à un Jack Lang ?

Soyons sérieux !

Je crois qu’il est toujours dangereux pour la démocratie de donner dans ce genre de généralités faciles sur la classe politique, façon « tous pourris » ou « tous notables », et laissant supposer que de manière générale tous manqueraient de convictions politiques, n’auraient finalement d’autre engagement que celui de faire carrière.

Les blogueurs de gauche – et même de droite – paraissaient plus nombreux à soutenir l’idée d’un boycott. Ils ont donné leurs arguments, lesquels sont tout à fait recevables. D’autres en ont donné de différents, tout à fait recevables également, pour se prononcer contre cette idée. Mais je me demande bien ce qui ferait qu’un blogueur politique serait davantage à même de sentir le sens du vent qu’un élu.

Cela rejoint là une petite discussion qui s’est tenue dans le cénacle des Left-Blogs à propos des « vrais gens » que les politiques seraient supposés ne pas connaître. J’avais fait remarqué que de manière générale, pour la plupart d’entre nous – les gens ordinaires -, quelle que soit notre profession et notre lieu de résidence, nous rencontrons essentiellement des gens qui nous ressemblent : ils sont de notre famille, ils travaillent avec nous, ils habitent la même commune que nous, le même quartier, fréquentent les mêmes bistros, ce sont nos potes de lycée, de fac…
ou de blogging. Et aussi varié soit-il – quand il est varié et ce n’est pas toujours le cas… – notre panel de « vrais gens » est finalement assez réduit, représentatif que d’une partie du tout.

Les politiques, quant à eux, rencontrent toute l’année toutes sortes de « vrais gens », sur les marchés, dans leur permanence d’élu, à l’occasion de la visite d’une usine… Je ne suis pas certain qu’ils peuvent dire qu’ils connaissent les « vrais gens », mais sans doute pas moins que nous – les gens ordinaires, fussent-ils bloggeurs zinfluents….

Mais revenons à nos moutons notables.

Et si une large majorité de français était tout simplement, par ce légitimisme qu’on connait au peuple, opposée à l’idée d’un boycott du Congrès…

Et si dès lors que la Constitution a été très légitimement modifiée afin de permettre au président de venir s’y exprimer, les français trouvaient tout simplement légitime que Sarkozy se saisisse de cette opportunité et se seraient offusqués que des parlementaires, qui sont les représentants du peuple, décident de ne pas les y représenter…

Et si les parlementaires socialistes avaient tout simplement décidé d’assumer la charge du mandat qui leur a été confié par le peuple, aussi déplaisant soit cette charge en cette occasion…

On pourra se référer à ce sondage pour admettre cette éventualité – 70% des français pour la possibilité pour le Président de prendre la parole en Congrès…

Cela ne signifie pas que les parlementaires socialistes ont pris la bonne décision, ou qu’on ne puisse être en profond désaccord avec eux et l’exprimer fortement. Moi-même je pense que s’il leur fallait y aller, il leur faut également ne pas se sentir contraints par la solennité de l’exercice : dès lors que le président de la République a modifié la Constitution afin d’avoir la possibilité de descendre dans l’arène parlementaire, l’institution présidentielle a changé de nature et il devient légitime que les parlementaires puissent éventuellement chahuter politiquement le président. Et je serais navré que les élus de gauche ne se saisissent pas de cette opportunité de représenter la colère du peuple et ses aspirations.

Il reste que, quoi qu’il en soit, je ne crois pas utile de réduire plus de 300 parlementaires à de petits notables uniquement préoccupés par leur réélection, voire à des cons qui ne comprendraient pas que s’opposer trop passivement est précisément le meilleur moyen de ne pas être réélus.

Où l’on parle de : Les vrais gens et les petits notables


Boycotter n’est pas s’opposer

Juin 152009
 

Crédit Enki BilalC’est une première dans l’histoire de la République. Le chef de l’Etat s’adressera lundi prochain, le 22 juin, au Parlement réuni en Congrès à Versailles. C’est une première, parce que c’est Nicolas Sarkozy lui-même, fidèle à ses méthodes monocratiques, qui a fait réviser la Constitution afin de pouvoir disposer aussi de cette tribune.

Nicolas Sarkozy a fait savoir qu’il compte exposer devant les élus de la Nation les orientations de la France sur la politique européenne et sur son projet économique et social. L’opposition de gauche quant à elle discute actuellement de l’opportunité de se rendre à Versailles pour écouter le roitelet faire son show, un discours qui ne sera suivi d’un débat qu’après le départ de ce dernier, et sans vote – le petit président ayant pris bien soin de n’avoir à subir l’affront d’une contestation frontale de la part d’une opposition qu’il n’a de cesse que de nier.

« Ce qui nous choque, c’est qu’une nouvelle fois le Parlement soit contraint à l’urgence pour un show présidentiel qui s’apparente à une opération de politique intérieure« , a déclaré le président du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. « Pourquoi faudrait-il y aller ? », s’interroge le porte-parole des députés du PCF, Roland Muzeau, avant de préciser que « a réponse est contenue dans la question. » Noël Mamère est quant à lui plus catégorique. « Je ne me rendrai pas à Versailles. Je suis pour le boycottage de cette opération médiatique, affirme le député (Verts) de la Gironde. Il n’est pas question de cautionner cette dérive monarchique du régime où le président agit selon son bon vouloir. Même si ça se passe à Versailles, il ne faut pas confondre le Congrès avec la cour du roi.« 

A droite aussi, ça grince un peu. Jean-Pierre Grand, député UMP de l’Hérault et proche de Dominique de Villepin fait remarqué que « c’est la consécration de la disparition du premier ministre. C’est le président de la République qui va faire une déclaration de politique générale, sans pour autant engager sa responsabilité. » Bah, de la part d’un irresponsable, on ne pouvait s’attendre à autre chose.

Du côté des blogueurs, Nicolas et Juan, Mathieu, Olivier et Gaël, appellent les parlementaires de gauche à boycotter l’événement.

Je pense pour ma part que la gauche ferait une erreur supplémentaire en ne se rendant pas à Versailles. Alors que le principal reproche qui est fait à l’opposition est de n’avoir rien à proposer, cette absence serait tendre le bâton avec lequel on ne se privera pas de la battre. Nicolas Sarkozy ne se privera pas d’être le premier à s’en emparer et comme c’est lui qui aura le micro, on aura appris une fois de plus qui parvient à être audible et qui ne l’est toujours pas. La politique de la chaise vide est toujours – ou disons le plus souvent – une erreur politique.

Il y a à mon avis bien d’autres moyens de perturber la petite cérémonie organisé à la gloire du petit président, bien d’autres moyens de manifester son désaccord. Ainsi, s’il s’agit bien de Versailles, il ne s’agit pas de la cour du Roi et rien ne contraint les parlementaires à rester assis bien sagement et écouter dans un silence contrit les propos du monarque. Siffler et huer ne sauraient constituer des crimes de lèse-majesté. Arborer des brassards noirs en signe de deuil du parlementarisme n’est pas interdit. Crier à bon escient un Sarkozy, je te vois pourrait faire son petit effet. On pourrait tout à fait imaginer qu’en signe de contestation, les parlementaires soient bel et bien présents, mais tournent le dos au président, ou arborent un sparadrap sur la bouche pour signifier qu’on a muselé leur parole. Partir en bloc avant la fin, en réclamant l’abrogation du bouclier fiscal, est également une option qui saurait avoir une certaine saveur.

En bref, un peu d’imagination ne saurait nuire pour bien s’opposer. Le boycott ne me semble pas la bonne réponse, bien au contraire. Nicolas Sarkozy a voulu sa tribune, à l’opposition de la lui contester et de s’en emparer. Les représentants du peuple que sont les parlementaires se grandiraient à saisir l’occasion d’avoir le président en face à face pour lui signifier le mécontentement du peuple et ses aspirations.

Où l’on parle de : Boycotter n’est pas s’opposer


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