Avr 242012
 

Nicolas Sarkozy convoque donc le 1er mai les militants UMP à se rassembler dans les quartiers chics parisiens pour une fête du « vrai travail ».

Tout le monde l’aura compris, il s’agit d’une autre manière de laisser entendre qu’il y aurait deux France, une France qui travaille vraiment en se levant tôt et en ne devant rien à personne et une France d’assistés, de fainéants, de parasites qui se nourrissent et s’engraissent sur le dos des premiers : les fonctionnaires, les chômeurs, les RM-istes, les immigrés, les fraudeurs…

Les retraités aussi ? Ha non, pas les retraités !

Les spéculateurs et les banquiers ? Ha non, pas les spéculateurs et les banquiers.

Les héritiers et les rentiers ? Non, pas les héritiers, encore moins les rentiers.

Les fonctionnaires, donc. Les professeurs, les policiers, par exemple ? Le personnel de santé ?

Les chômeurs ? Toutes les victimes des plans sociaux, ceux qui ont été licenciés suite à la crise, les jeunes, par exemple ?

Les fraudeurs ? Quels fraudeurs ? Nicolas Sarkozy sait-il que la fraude fiscale se compte chaque année en dizaines de milliards d’euros quand la fraude sociale – les faux arrêts-maladie ou les arnaques aux allocations familiales et aux différentes prestations sociales – c’est 500 millions ? Sait-il également que les entreprises font perdre deux fois plus d’argent à l’État que les particuliers en fraudes diverses et variées ? Qui sont les fraudeurs ?

La fête du vrai travail ? Mais une écrasante majorité de travailleurs ou de chercheurs d’emploi est constituée de gens honnêtes, qui travaillent dur et ne fraudent pas, qui bénéficient des allocations familiales parce qu’ils y ont droit, qui touchent des allocations chômages parce qu’ils ont été licenciés et qu’ils sont à la recherche d’un emploi, qui sont RSA parce qu’ils sont vraiment dans la mouise et veulent en sortir, évidemment.

Nicolas Sarkozy pourrait aussi bien inventer la fête des vraies mères. Les vraies mères ? Celles qui ont vraiment souffert en mettant leurs enfants au monde, pas les planquées de la péridurale.

Et pourquoi pas le 14 juillet la Fête Nationale de la vraie Nation où l’on commémorerait la fête de la vraie prise de la vraie Bastille ?

Tiens, je propose pour ma part que le 25 décembre, à l’occasion de la fête de Noël, ce soit le vrai Père Noël qui distribue des cadeaux. Mais seulement aux vrais enfants vraiment sages. Ceux par exemple dont les racines seraient vraiment chrétiennes…

 

 

via Diego-san