Nov 142008
 

Ségolène RoyalVincent Peillon l’a déclaré ce matin sur France Inter : Ségolène Royal, répondant à l’amicale pression de ses amis de la motion E, sera candidate au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste.

A moins que ce ne soit là encore un « coup » à double détente, les choses commencent cette fois à s’éclaircir et, par la seule volonté de l’ex-candidate aux élections présidentielles qui a « envie » de l’être encore en 2012, le congrès de Reims se déroulera essentiellement autour de la question de la personne de Ségolène Royal.

En conclusion de son interview, ce matin, Vincent Peillon a confié que selon lui « Ségolène Royal, aujourd’hui, incarne ce dont le socialisme a besoin. » Et c’est en effet la question qui sera de fait posée à l’ensemble des socialistes, d’abord aux délégués du congrès, ce week-end à Reims – élus rappelons-le, à la proportionnelle du vote des militants sur les motions -, puis à tous les militants la semaine prochaine, à l’occasion de l’élection au suffrage universel direct de leur premier secrétaire : Selon vous, Ségolène Royal incarne-t-elle, oui ou non, votre conception d’un socialisme moderne ?

De toute évidence, et même si on peut le regretter, cet débat est aujourd’hui encore celui qui divise le plus les socialistes, clivage béant entre ceux qui répondent que c’est une évidence et ceux qui répondent que c’est une absurdité. Il est très certainement utile, finalement, que très démocratiquement, très sereinement, les socialistes aient à trancher dans le vif de cette épineuse question. Vincent Peillon a d’ailleurs lui-même appelé à cette clarification essentielle en déclarant que « la question du pouvoir ne doit pas être éludé. »

Je suis d’ailleurs pour ma part persuadé que derrière cette question très légitime, il y a un véritable débat de fond sur l’orientation politique, un débat qu’il aurait été hautement préférable de formuler explicitement. Si cela n’a pas été possible, c’est aussi en partie que Ségolène Royal n’a eu de cesse que de l’esquiver, préférant toujours se mettre en scène que d’exposer ses idées, préférant toujours louvoyer vers sa victoire que de prêter le flanc à cette bonne querelle qu’elle avait en son temps appelée de ses voeux. C’est aussi que la manière que l’on a de faire de la politique est toujours intimement liée à l’orientation politique qu’on souhaite suivre, à la conception que l’on a du socialisme et de la gauche.

Ainsi, puisque donc c’est désormais de cela qu’il s’agit – Ségolène ou pas Ségolène -, que c’est ainsi que la question nous sera posée : Camarades socialistes, n’éludons pas la question du pouvoir et tranchons dans le vif la question de l’incarnation du socialisme, en conscience, utilement et sereinement.

Edit : Puisque nous en venons à parler d’incarnation du socialisme du XXIème siècle, je vous invite à regarder cette excellente prestation de Benoit Hamon sur BFM, ce matin :

Où l’on parle de : L’incarnation du socialisme


L’envie du désir d’avenir de soi