Fév 172007
 

Ça promet !

Dans le Monde daté du 23 janvier, Nicolas sarkozy annonçait vouloir « rendre aux français » 68 milliards de prélèvements obligatoires. Ne revenons pas sur l’injustice fiscale à laquelle correspond cette promesse de « cadeau » et constatons que dans les Echos daté du 14 février, le candidat de l’UMP, visiblement un peu mal à l’aise avec le chiffrage de son projet, parle d’un coût total de 30 milliards sur cinq ans « dont la moitié en baisse d’impôts », soit 15 milliards – à comparer aux 68 milliards annoncés il y a moins d’un mois : il semble bien que 50 milliards de promesses se soient dors et déjà envolés !

Soyons objectif. M. Sarkozy avait précisé qu’en rendant ainsi du pouvoir d’achat aux français, il favoriserait la consommation et l’Etat récupérerait de fait de l’impôt via la TVA. En admettant alors que la totalité des 68 milliards soit effectivement consommée par les français – ce dont on peut douter très fortement, puisque les plus riches qui bénéficieraient de la majeure partie du « cadeau » en placeraient une bonne part en épargne -, ce serait alors 19,6% maximum des 68 milliards qui serait récupéré par l’Etat, soit en tout et pour tout un maximum de 13 milliards. Bref, il manque toujours 40 milliards d’euros à la promesse initiale du candidat… qui ne date pourtant que de trois semaines.

La tromperie va plus loin encore : de son coté, Thierry Breton, ministre sarkoziste de l’Economie et des Finances, déclare que ce chiffrage à 30 milliards du projet présidentiel de M. Sarkozy – dont on rappellera utilement qu’il n’a toujours pas été rendu publique – ne comprend pas la baisse des impôts, contrairement donc à ce qu’affirme de son côté M. Sarkozy. Laquelle baisse d’impôts représenterait en réalité, toujours selon M. Breton, un coût de 26 milliards d’euros, c’est-à-dire près du double de ce qu’annonce M. Sarkozy, le même jour. Décidément, on s’y perd un peu…

Mais le plus intéressant est en cette précision que nous fournit M. Breton : la baisse d’impôts promise par M. Sarkozy aux français n’interviendrait qu’après 2010 et s’étalerait sur une période de six à sept années, c’est-à-dire jusqu’en 2017. Il faut ainsi comprendre que M. Sarkozy ne s’engage en réalité que sur un deuxième mandat présidentiel qui débuterait en 2012…

Que reste-t-il au final de la promesse initiale du candidat Sarkozy faite solennellement il y a moins d’un mois ? Pour une moitié, M. Sarkozy est revenu dessus, la laissant fondre comme neige au soleil de ses ambitions. Pour l’autre moitié, elle ne concerne que la période qui suivra le prochain mandat présidentiel – celui concerné par l’élection à venir. C’est sûr, promettre pour le mandat qui suivra, pour le coup, on ne pourra guère lui reprocher de ne pas tenir ses promesses…

« Je suis le candidat qui fera tout ce qu’il dit« , répète à l’envi M. Sarkozy. Certes, mais que dit-il au juste ?

Oui, ça promet !… mais pour ce qui est de tenir ?

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On parle de : Sarkozy revient sur sa promesse de baisse des impôts