dedalus

Fév 132008
 

S’émouvoir, se révolter et puis agir

Laissez-les grandir ici !Après une information sur la situation de la famille, OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français) prononcée, plus de logement, plus d’école depuis 2 semaines pour Alexandre (3ème) et Gévorg (CP), Laure, la maîtresse de Gévorg à l’école Grangeneuve à crié sa colère, sa détresse et sa révolte :

Je suis la maîtresse de Gevorg, le fils de Karin et Armen, qui est arrivé en CP dans ma classe l’an dernier. Je suis la maîtresse de Gevorg qui a disparu de ma classe vendredi 16 novembre en laissant toutes ses affaires, même ce gros bâton de colle dont il est si fier.
Je suis la maîtresse de Gevorg et d’autres encore dans la même situation, qui voient sa chaise vide tous les jours et qui savent que leur tour peut arriver.

Je suis la maîtresse de 22 enfants de 6 ans qui apprennent qu’en France un enfant peut être obligé de s’enfuir de nuit avec sa famille parce qu’il n’est pas français.
Je suis une maîtresse qui doit enseigner à 22 enfants, qu’on est tous égaux, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, que les lois sont faites pour nous protéger, que c’est ce qu’on appelle les droits de l’homme dont on est si fier en France.
Je suis une maîtresse qui doit arriver à faire comprendre à 22 enfants que l’on doit résoudre les problèmes en s’expliquant, et que lorsqu’on est dans dans son droit on sera écouté et protégé… « parce que c’est ça la justice, hein maîtresse ? »

Je suis la maîtresse d’autres enfants sans papiers qui me regardent faire l’appel sans Gevorg et qui continuent à apprendre à lire dans la langue d’un pays qui ne veut pas d’eux.
Je suis une maîtresse parmi tant d’autres qui devraient tous les jours essayer d’expliquer l’inexplicable, accepter l’inacceptable, et ravaler cette rage et ce dégoût d’être la fonctionnaire d’un Etat qui mène une chasse à l’homme abjecte et dégradante.

Aujourd’hui je voudrais vous faire comprendre à quel point mes collègues et moi-même sommes choqués par ces drames humains, par cette politique de chiffres, de pourcentages et de quotas appliquée à des personnes, des hommes, des femmes et des enfants.

Je voudrais vous faire comprendre à quel point cette souffrance engendrée par cette politique, devient ingérable, insupportable pour nous, comme pour les enfants et les familles concernées. Je voudrais vous dire à quel point nous avons mal devant ces bureaux vides, ces cahiers abandonnés et ces stylos que personne ne vient réclamer.

Je voudrais vous dire à quel point j’ai peur d’arriver en classe et d’avoir perdu Gevorg ou Alexandre ou un autre encore, parce que, non, ce ne sont pas des numéros ou des quotas, mais parce que je les connais, je connais leurs sourires, je connais leurs yeux.

Nous n’en pouvons plus de nous taire et de voir des familles en danger rejetées en toute connaissance de cause ! Nous n’en pouvons plus de nous demander en permanence ce qui va leur arriver là bas !
Nous ne voulons plus être complices de non assistance à personne en danger.

Je voudrais vous faire partager cette réflexion de William Faulkner : « Le suprême degré de la sagesse est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue pendant qu’on les poursuit. » Alors merci à tous d’être là et de partager le rêve de Karin, Armen, Alexandre Gevorg et Grigory leurs enfants : vivre sereinement auprès de nous, venir chaque matin à l’école, et que ce rêve, avec eux et avec tous ceux qu’on veut chasser hors de notre pays, on ne le perde pas de vue.

Laure Véziant, professeur des écoles à Montélimar

Que faire pour que ça cesse ? Se mobiliser, ensemble. Joindre RESF – il y a une antenne locale proche de chez vous. Signer le manifeste des innombrables – voir ci-dessous. Ouvrir les yeux, s’informer. Ecrire aux autorités, aux préfets, se mobiliser sur chaque cas, exercer une pression citoyenne – l’expérience montre que c’est très utile. Ne pas se résigner, ne pas les abandonner, défendre une certaine idée de la France, c’est-à-dire une certaine idée des Droits de l’Homme, une certaine conception du respect de la dignité humaine, du droit des enfants à ne pas avoir peur, pour leurs parents et pour eux-mêmes, ne pas avoir à se cacher pour grandir ici, c’est-à-dire là où ils sont, dans nos villes et dans nos écoles qui sont aussi bien les leurs. Voter, aussi…

Manifeste des innombrables

Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros.

Article L622-1 CODE DE L’ENTREE ET DU SEJOUR DES ETRANGERS ET DU DROIT D’ASILE

Je déclare comme des milliers d’autres personnes résidant en France avoir soutenu, soutenir actuellement et/ou être prêt à soutenir un jeune majeur scolarisé, un enfant et sa famille, étranger privés du droit au séjour, pour leur permettre de poursuivre leur vie en France dans la dignité.

Au nom de l’Humanité, je continuerai à aider des personnes dites sans-papiers à faire face aux décisions arbitraires et brutales qui brisent leur avenir et violent leurs droits fondamentaux.

Je déclare refuser de me plier à des mesures indignes et inhumaines et agir ainsi, comme d’autres innombrables l’ont fait en d’autres périodes de l’histoire, en accord avec les principes du droit international qui protègent les migrants, les droits de l’enfant et la vie privée et familiale, comme avec les valeurs universelles de fraternité, d’égalité, de liberté et d’accueil dont se réclame notre République.

Je soussigné(e)….

Nom et prénom :

Adresse :

Date :

Signature :

Ce manifeste est à télécharger sur le site RESF, ou à retirer auprès des collectifs RESF locaux, ou simplement à recopier sur une feuille libre. Puis il est à renvoyer, complété et signé à l’adresse suivante :

RESF

c/o EDMP

8 Impasse Crozatier

75012 PARIS

En signant ce manifeste, vous affirmerez un soutien actif à ceux qui sont poursuivis, vous prendrez un engagement personnel qui va bien au-delà d’une simple pétition, vous affirmerez que s’en prendre aux étrangers, c’est s’en prendre à nous mêmes ; que défendre leurs droits, c’est défendre les nôtres !

Réagir, et puis agir. Maintenant.

contact RESF
agissez – prenez contact avec RESF

permalien de l’article : Traque des sans-papiers : Lettre ouverte d’une maîtresse révoltée

Fév 132008
 

Quand Carla épouse Pétain

 

La nouvelle première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, a accordé un entretien à son ami Christophe Barbier de L’Express. Elle ne manque pas d’y évoquer la révélation par le site du Nouvel Observateur du SMS envoyé par Nicolas Sarkozy à son ex femme, Cécilia, une semaine avant son mariage avec son ex mannequin, Carla.

Et ce qu’elle dit alors est proprement hallucinant, un argument de comptoir et amalgame nauséabond que Sarkozy lui-même ne renierait pas. Mais lisez plutôt la bêtise du propos : “ A travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu’en aurait-il été des dénonciations de juifs ?

En se situant à ce niveau qu’on pourrait qualifier de sub-neuronal, il serait alors possible d’écrire qu’en épousant Nicolas Sarkozy, Carla Bruni est entrée en collaboration avec un régime qui traque et rafle les sans-papiers comme le régime de Vichy collaborait à la déportation des juifs. En quelque sorte, elle aurait aussi bien pu épouser le Maréchal Pétain.

Or, chaque fois que l’on se risque sur ce terrain de l’amalgame, on est déjà dans l’outrance et bien trop loin sur les rives de l’inacceptable. Venue de la première dame de France, cela en devient parfaitement honteux – en plus d’être imbécile. Les excuses qui viennent ensuite ne sont pas recevables, tant il est évident qu’elles étaient incluses dans le plan de communication d’un article qui a été soigneusement soupesé et relu avant sa publication, ainsi que l’ami Christophe Barbier le précise lui-même : « Nous nous sommes vus le mardi 5 février et pratiquement tous les jours de la semaine qui a suivi, pour à chaque fois préciser, compléter, rajouter des questions, retravailler des formulations. »

Lamentable, Madame Sarkozy. Vous terminez l’entretien en affirmant que vous souhaitez, dans ce rôle de première dame, faire de votre mieux : vous flirtez d’entrée avec le pire, lamentablement.

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Fév 072008
 

Carla : la vengeance d’un mari jaloux

« Si tu reviens, j’annule tout’. C’est le contenu d’un SMS que Nicolas Sarkozy aurait envoyé à Cécilia, son ex épouse, huit jours avant son mariage avec l’ex mannequin, Carla Bruni.

Carla Bruni ne serait donc qu’un audacieux coup de bluff tenté, et manqué, par le Petit Père des people afin de récupérer sa Cécilia ? Il ne vaudrait mieux pas, en ce cas, que la nouvelle épousée, par défaut doc, vienne à l’apprendre…

En tout cas, à regarder cette video, la source semble plutôt sûre :



SMS Sarko à Cécilia : "si tu reviens, j'annule tout !"
envoyé par ZeDedalus

Pour lire l’intégralité de l’article du NouvelObs, c’est par ici

Ce n’est pas cette petite affaire de coeur qui devrait permettre au petit président de redresser sa cote de popularité auprès des français. La promesse d’une augmentation du minimum vieillesse, juste avant les municipales, y parviendra-t-elle davantage ? On peut douter que les vieux s’y laisse prendre une deuxième fois.

Sarkozy dégringole dans les sondages

permalien de l’article : « Si tu reviens, j’annule Carla »

Fév 062008
 

Quand Sarkozy drague le vieux

Fillon drague le vieuxLe Premier ministre François Fillon a annoncé mercredi matin sur RMC et BFM-TV qu’il allait « proposer » pour 2008 une augmentation de 5% du minimum vieillesse, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) versée aux personnes de plus de 65 ans les plus défavorisées. Dans la foulée, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a surenchéri devant les partenaires sociaux, en promettant une prime de 200 euros pour les bénéficiaires du minimum vieillesse, « versée au début du second trimestre », et précisant qu’il s’agissait d’une « avance à valoir sur les revalorisations à venir ».

De quoi s’agit-il en vérité ?

Rappelons d’abord que Nicolas Sarkozy s’est fait élire sur la base, notamment, de la promesse d’une revalorisation de 25% des petites retraites. C’était il y a neuf mois déjà (seulement !).

Rappelons également que l’ASPA, c’est une somme de 628 euros et 10 centimes par mois (récupérables sur les successsion), versées à des personnes âgées de plus de 65 ans et sous conditions de ressources (moins de 628 euros et 10 centimes par mois !). C’est à dire que ce minimum représente tout juste 60% d’un SMIC, lequel est lui-même un minimum qui ne suffit pas pour vivre convenablement…

Une augmentation de 5% du minimum vieillesse, c’est donc 31 euros et 40 centimes de plus par mois. Compte tenu d’une inflation mesurée à plus de 2% (ce qui, Nicolas Sarkozy l’admet lui-même, est largement sous-estimée !), c’est en réalité une hausse du pouvoir d’achat mensuel de moins de 18 euros !!! que va proposer François Fillon à des parlementaires de droite peut-être moins bien disposés à faire ce cadeau de misère aux personnes âgées (une minorité d’entre elles, en réalité !) une fois passée les élections municipales.

Quant à la « prime » annoncée par le président du pouvoir d’achat (sic !), ce n’est en réalité pas une prime, mais une simple avance – et une avance promise pour après les élections municipales sur une augmentation dont on ne sait pas quant elle sera votée…

Et d’ailleurs, en fait d’avance, notons que ça fait neuf mois que ces personnes âgées qui tentent de survivre avec un peu plus de six-cents euros mensuels attendent après une telle augmentation, le couple Fillon-Sarkozy ayant, à l’été dernier, jugé bien plus urgent de distribuer quelques quinze milliards d’euros à d’autres pour lesquels vivre avec 600 euros par jour est tout simplement une farce de mauvais goût, vu que c’est l’argent de poche du petit dernier.

Rappelons à ce stade que cette promesse ne concernerait que 600 000 personnes, c’est-à-dire que les millions de personnes âgées qui perçoivent aujourd’hui une pension de retraite supérieure de simplement quelques euros à ces fameux 628 euros et 10 centimes ne sont en aucun cas concernées et qu’il leur faudra continuer de survivre avec ce petit peu de misère dans une société où tout coûte de plus en plus cher… et où les soins sont de moins en moins bien remboursés (suite notamment aux franchises médicales instaurées par le même couple Fillon-Sarkozy). Bon, ne parlons pas de la redevance télé…

Et n’oublions pas non plus qu’une fois ces fameuses élections municipales passées, qui semblent mettre notre président dans de si bonnes dispositions auprès des personnes âgées, ce sera également le grand retour de la TVA (pas vraiment) sociale. Aïe !

En mai dernier, la population des plus de 65 ans avait massivement votée en faveur de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, la question est : Nicolas Sarkozy pense-t-il réellement que, moins d’une année plus tard, les personnes âgées sont à ce point gâteuses qu’elles accepteront si facilement de se faire rouler une deuxième fois dans la farine de ses promesses ?

Fillon drague le vieux
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Jan 222008
 

Europe : le Petit Président et le gros pot de confiture du mensonge

Nicolas Sarkozy disait : « L’Europe c’est le partage consenti d’une souveraineté. Et la souveraineté c’est le peuple. A chaque grande étape de l’intégration Européenne, il faut donc solliciter l’avis du peuple. Sinon, nous nous couperons du peuple« .

Mais ça, c’était il y a longtemps. C’était avant son élection. Après, il a dit : « Je ne vous trahirai pas. Je ne vous mentirai pas. Je ne vous décevrai pas« , et puis il est devenu Petit Père des People.

sarkozy dans le pot de confiture du mensonge

permalien de l’article : Construction européenne, referendum et souveraineté populaire

Jan 182008
 

« Sarkozy, jaloux de Poutine ? », par Garry Kasparov

Lu dans Le Monde du 17 janvier 2008

Nicolas Sarkozy avait promis qu’il serait le président du changement. Après son show médiatique du 8 janvier à Paris, il peut reprendre une formule de son cher ami George Bush et annoncer : « Mission accomplie. » En un laps de temps remarquablement court, il a lui-même beaucoup changé en effet puisqu’il en est venu à s’exprimer comme Jacques Chirac. Voilà ! A moins que ce soit Gerhard Schröder que Nicolas Sarkozy cherche à imiter, ou encore Silvio Berlusconi. Il est bien possible qu’il essaie de les surpasser tous dans l’art de vendre la démocratie en échange d’accords commerciaux.

M. Sarkozy aimerait nous faire croire que c’est par courage et pragmatisme, et non par lâcheté et esprit mercantile, qu’il s’est autorisé à se distinguer de ses collègues de l’Union européenne en s’empressant de féliciter Vladimir Poutine après que le parti au pouvoir au Kremlin, Russie unie, eut revendiqué la victoire aux élections législatives du 2 décembre 2007. Le Parlement européen, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et même le prudent département d’Etat américain ont sévèrement critiqué ces élections, marquées par la répression et la fraude massive. Mais cela n’a pas empêché le courageux M. Sarkozy de décrocher son téléphone pour féliciter M. Poutine d’avoir si efficacement détruit les institutions démocratiques et emprisonné les opposants, dont moi-même, qui manifestaient leur désaccord.

Le dégoût international qui s’est exprimé devant ces actes n’a pas empêché M. Sarkozy de justifier son attitude devant le monde entier. Au risque d’apparaître comme décidément dépourvu de moralité. Durant sa conférence de presse, il s’est livré à plusieurs déclarations proprement absurdes dans la bouche d’un homme censé être l’un des leaders du monde libre.

La première consiste à prétendre que son silence sur la question des droits de l’homme et de la démocratie est nécessaire pour monnayer l’aide potentielle de M. Poutine dans les crises internationales comme celles du Darfour et de l’Iran. Cela est à la fois éthiquement répugnant et fondé sur un fantasme. La Russie de Poutine n’a rien fait d’autre que susciter instabilité et conflit partout où elle exerce encore une influence en dehors de ses frontières. La Russie continue de fournir des matériaux nucléaires à l’Iran et de la technologie concernant les missiles à une Syrie qui appuie le terrorisme. Sommes-nous réellement censés croire que M. Sarkozy espère de l’aide de la part du régime de Poutine ?

La seconde justification du président français est que, quel que soit le degré de fraude qui a entaché les élections russes, M. Poutine mérite d’être félicité car il est « populaire ». Devons-nous ainsi nous attendre à ce que, sur les factures de téléphone du palais de l’Elysée, apparaissent des appels à Loukachenko (le président biélorusse), à Mugabe (le président du Zimbabwe) et à d’autres autocrates ayant la haute main sur les médias et les élections dans leur pays ? Le parti de M. Poutine a réussi le tour de force de réunir dans certaines circonscriptions 99 % des voix, avec un taux de participation de près de 100 %, ce qui fait de lui un homme aussi populaire que Saddam Hussein – qui lui aussi organisait des élections – au sommet de sa gloire.

J’aimerais porter à la connaissance de M. Sarkozy quelques événements qui se sont produits ici, dans la Russie du populaire M. Poutine, pendant que le président français justifiait ses actes devant la presse le 8 janvier. Ce même jour, le site du Congrès civique panrusse recevait une lettre de la mère d’une jeune fille de 15 ans prénommée Nina. La famille vit à Pskov, à 50 km de la frontière de l’Union européenne englobant l’Estonie. Cette mère écrivait pour dire que, en octobre 2007, les directeurs de l’école de sa fille ont organisé des répétitions de manifestations de soutien à M. Poutine, répétitions obligatoires pour tous les élèves. Les enfants devaient scander « Ne nous quitte pas ! », ou encore « Poutine, s’il te plaît, reste ! » Nina a refusé de participer à ces répétitions, déclarant qu’elle ne s’intéressait pas à la politique. Les directeurs de l’école lui ont alors signifié qu’il n’y avait « pas de place à l’école pour les élèves apolitiques », avant de l’envoyer chez le psychiatre scolaire.

Dans la ville de Vladimir, une chaîne de télévision locale fait l’objet de poursuites judiciaires qui pourraient lui coûter son autorisation de diffusion. Le seul délit de cette chaîne a été de faire un jeu de mots sur « Poutine » et de qualifier plusieurs des partisans du président de « fidèles poutinistes ». A la demande d’un député de Russie unie, le procureur de la région a aussitôt engagé des poursuites pour « insulte à un représentant du pouvoir ».

Toujours le 8 janvier nous est parvenue la nouvelle suivante de la région explosive du Caucase – et il ne s’agit pas de la Tchétchénie, dont l’opinion en général et le président français en particulier croient que c’est le seul endroit de la région à être en proie à des troubles. Le procureur de la capitale de l’Ingouchie a déposé plainte contre le groupe Voix de Beslan, qui réunit les mères des enfants tués dans l’attaque terroriste de l’école de Beslan (en Ossétie du Nord voisine), en septembre 2004.

Le groupe est accusé de terrorisme pour avoir publié le communiqué suivant : « Pas une seule attaque terroriste n’a jamais fait l’objet d’une enquête approfondie permettant d’en connaître les tenants et aboutissants. Les dizaines de crimes horribles perpétrés contre de paisibles citoyens de notre pays demeurent anonymes et impunis. Nous sommes coupables d’avoir élu un président qui résout ses problèmes avec des tanks, des lance-flammes et des gaz… Mais on ne peut nous accuser du soutien qu’apporte l’élite politique mondiale à un homme qui protège les criminels.« 

Ce communiqué a été publié il y a deux ans, et le groupe Voix de Beslan a depuis été dissous par les autorités d’Ossétie du Nord. Mais le bureau du procureur – d’une région voisine – tente à présent de l’inculper pour le crime impardonnable d’avoir dit la vérité. Remarquons que cela se déroule en Ingouchie, où la participation électorale en décembre 2007 a été officiellement supérieure à 98 %. Une enquête indépendante menée dans la région a pourtant récolté des signatures et des renseignements personnels montrant que 54 % des habitants déclarent ne pas être allés voter. M. Sarkozy a-t-il pensé à féliciter M. Poutine pour ses talents de prestidigitateur ?

Tous ces événements se sont déroulés en une seule journée dans la Russie de M. Poutine, et M. Sarkozy parle de popularité. Voilà ce que les « pragmatiques » comme lui encouragent lorsqu’ils n’opposent aucune résistance aux dictateurs. Peut-être M. Sarkozy connaît-il les noms de Litvinenko et de Politkovskaïa. Ces deux personnes ne partageaient pas son optimisme à l’égard du bilan de M. Poutine, mais elles ne sont plus en mesure de faire entendre leur opinion. J’aimerais également que M. Sarkozy connaisse le nom de Yuri Chervochkin. Le 22 novembre, lui-même et un ami, tous deux militants de la coalition L’Autre Russie, distribuaient des tracts dénonçant la mascarade électorale. Peu après, selon un témoin, Yuri fut violemment tabassé par deux hommes armés de battes de base-ball. Une heure avant son agression, il avait passé un coup de fil affolé à nos bureaux en disant qu’il était suivi par des agents de l’UBOP, l’unité spéciale de la police chargée de s’occuper des opposants politiques. Yuri est mort le 10 décembre, à 22 ans, après plusieurs semaines de coma.

Il n’est guère étonnant dans ces conditions que M. Sarkozy préfère attirer l’attention sur sa vie personnelle plutôt que de tenter de justifier l’injustifiable. Ce que je crains, c’est que, loin d’admirer ou de craindre M. Poutine, M. Sarkozy, en réalité, l’envie. Envie-t-il le contrôle de la presse qu’exerce M. Poutine, la répression de l’opposition à laquelle il se livre ou la richesse énergétique qui le protège de toute critique intérieure ou internationale ? Si c’est le cas, les démocrates français devraient encore plus redouter ses comportements que les démocrates russes.

permalien de l’article : De la lâcheté et de l’esprit mercantile de Nicolas Sarkozy

Et en effet, notre Petit Père des People tend à devenir moins populaire que l’actuel Petit Père de la grande Russie…

popularité Nicolas Sarkozy : la chute dans les sondagesl

Jan 142008
 

La photo de mariage devant le Taj Mahal

Le mariage a ou aurait eu lieu. Les tourtereaux iront ou iraient convoler en voyage de noces, lors d’un voyage officiel en Inde.

Mais, le Petit Père des People l’a dit : « Les caisses sont vides« …

Alors, si la photo des jeunes mariés posant devant le Taj Mahal était déjà « faite », peut-être certains – scénaristes présidentiels, accompagnateurs vedettes, journalistes serviles, photographes avides – pourraient-ils s’éviter le voyage et l’Etat français faire quelques fastueuses économies. Peut-être même ne serait-il pas nécessaire d’affréter l’avion de l’ami Bolloré du petit président.

Non ?

Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, mariage et Taj Mahal

On peut passer à autre chose ?

permalien de l’article : Nicolas Sarkozy et Carla Bruni se sont mariés

Jan 092008
 

Le pouvoir d’achat des français et le pot de confiture du mensonge

sarkozy dans le pot de confiture du mensongeIl y a moins d’un an, Nicolas Sarkozy, imaginant La France d’après, parlait du pouvoir d’achat des français, avec conviction et trémolos dans la voix, comme « une des questions centrales pour la France »… si bien qu’il avait fait de cette question l’axe majeur de sa campagne électorale, allant jusqu’à proclamer partout son engagement de devenir « le président du pouvoir d’achat.

Aujourd’hui, ce même Nicolas Sarkozy, devenu donc président de la France d’après, se déclare impuissant et relativise l’importance de la question.

Mais jugez plutôt :

Notons qu’il s’est permis d’ajouter : «L’authenticité se lit sur mon visage (…) personne ne m’a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge». Soit je ne sais pas lire, soit c’est lui qui ne sait pas écrire sur son visage – et il est vrai que ce n’est pas facile, quand on habite soi-même dans ledit pot de confiture. Bon, en effet, accordons-lui que le doigt, non :

sarkozy dans le pot de confiture du mensonge

permalien de l’article : Sarkozy a changé… de promesses

Jan 082008
 

Gagner plus en ne travaillant pas : c’est possible !

Lors de sa conférence de presse, ce 8 janvier, côté « travailler plus », le petit président a annoncé la fin des 35 heures. Voilà pour les salariés et la rupture (avec le progrès social).

Côté « gagner plus », il a annoncé la fin de la publicité sur les chaînes de télévision publiques. Aussitôt, le pouvoir d’achat des actionnaires de TF1, M6 et/ou Lagardère s’en est trouvé sensiblement amélioré…

l'action TF1

permalien de l’article : Le pouvoir d’achat… des actionnaires (et amis du président)

Jan 082008
 

De la dangerosité de Nicolas Sarkozy et de sa destitution de sûreté

Le premier texte de l’année 2008, examiné à partir de mardi par des députés, sera le controversé projet de loi sur le jugement des malades mentaux et sur la rétention d’auteurs de crimes sur mineurs de 15 ans ou moins, jugés dangereux au terme de leur peine de quinze ans ou plus.

Deux volets d’un même texte écrit à l’automne à la suite de deux faits divers. L’objectif de la première partie du projet de loi est de retenir dans des « centres socio-médico-judiciaires fermés » les auteurs de crimes contre des mineurs de 15 ans ou moins (viol, actes de barbarie, meurtre, assassinat) présentant des risques de dangerosité et de récidive.

Cette mesure ne devrait s’appliquer qu’aux personnes condamnées après l’entrée en vigueur de la loi, ne sera applicable que d’ici quinze ans et concernerait entre dix et vingt détenus par an. De source gouvernementale, on indiquait lundi que la Chancellerie pourrait toutefois déposer un amendement prévoyant d’élargir cette mesure aux auteurs de crimes multiples qui purgent actuellement leur peine. Le député UMP Georges Fenech, rapporteur de ce texte, a aussi déposé un amendement pour étendre cette mesure aux auteurs de crimes commis sur mineurs, quel que soit leur âge.

Le projet de loi prévoit que deux ans avant sa sortie de prison, un condamné serait soumis à une expertise médicale et psychologique. Un an plus tard, sa dangerosité serait évaluée par une commission, la décision de placement dans un centre fermé revenant à une commission régionale, décision renouvelable tous les ans.

« Une nouvelle fois, la seule réponse apportée par le garde des Sceaux aux problèmes posés par la récidive est la prolongation de l’enfermement sans limitation de durée« , note le Syndicat de la magistrature dans ses observations écrites sur ce projet de loi. « Il s’agit d’un changement radical de notre droit et d’une dérive que je ne peux en effet que critiquer. Tout notre système judiciaire repose aujourd’hui sur un principe simple : il n’y a pas de prison sans infraction« , a déclaré sur RTL l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter, aujourd’hui sénateur PS des Hauts-de-Seine et auteur d’une excellente tribune dans Le Monde sur la prison après la peine. « Ca ne s’arrêtera pas aux pédophiles récidivistes, ça s’étendra à tous ceux qu’on appelle des criminels dangereux« , a-t-il pronostiqué.

D’ailleurs, comme pour donner raison au très sage Robert Badinter, Philippe Schmitt, père de la jeune femme tuée en novembre dernier sur la ligne D du RER, a estimé pour sa part que ce texte n’allait pas assez loin : « Les autres récidivistes, ceux qui ont agressé des filles ou des femmes de 16 ans, de 20 ans, de 40 ans, ne sont pas concernés« , a-t-il dit, regrettant que ce texte ne puisse s’appliquer aux « Guy Georges et autres » qui seront encore « relâchés dans la nature« .

De nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives et des membres de la société civile se mobilisent depuis plusieurs semaines contre ce projet de loi attentoires aux libertés et contraire aux principes fondamentaux de notre Droit pénal. Un appel à signature en ligne et un argumentaire sont disponibles sur le site contrelaretentiondesurete.fr.

Cependant, tout bien réfléchi, cette mobilisation est peut-être un peu prématurée. Car, puisqu’on semble ne plus en être à un principe près, l’occasion semble assez belle de fouler aux pieds celui de souveraineté populaire, cette foutaise démocratique. Posons donc qu’un président de la République soit contraint de se soumettre, disons au terme de la première année de son mandat, à une expertise psychologique visant à évaluer sa dangerosité politique aux regards d’un certain nombre de critères républicains et pouvant, en cas donc de dangerosité avérée, conduire à une décision de destitution… de sûreté.

La question devient alors : Nicolas Sarkozy est-il dangereux pour la démocratie ?

… Hmmm, finalement, il est peut-être possible de vous souhaiter à tous, fidèles – et moins fidèles – lecteurs de sarkononmerci, UNE EXCELLENTE ANNEE 2008 !

permalien de l’article : Projet de loi relatif à la « rétention de sûreté »

Déc 132007
 

Un job, deux salaires !

sarkozy continue de percevoir son salaire de ministre de l'intérieurAprès la polémique sur l’augmentation de salaire du président de la République, voici que le Canard Enchaîné nous apprend que Nicolas Sarkozy cumule en ce moment son salaire de président de la République et celui de ministre de l’Intérieur. L’information est sûre puisqu’elle a été confirmée par l’Elysée. C’est du jamais vu. Décryptage.

La double augmentation de Sarko (Le Canard Enchaîné, 12 décembre 2007)

Dans son édition du mercredi 12 décembre 2007, le Canard Enchaîné publie une brève explosive. On sait que Nicolas Sarkozy a obtenu une augmentation de salaire de 206%, il y a quelques semaines, en demandant l’alignement de sa rémunération sur celle du Premier ministre. Ainsi, le chef de l’Etat percevra un salaire mensuel de 19 331 euros net. Mais cette augmentation ne sera effective que le 1er janvier 2008. D’ici là, le chef de l’Etat est censé percevoir le même salaire que celui de son prédécesseur, soit 7 500 euros net. Or, Nicolas Sarkozy a demandé à continuer de percevoir son salaire de ministre l’Intérieur jusqu’au 31 décembre 2007, soit 11 500 euros net.

Salaire des ministres : la règle des 6 mois

Pour permettre à un ministre qui vient de quitter le gouvernement de retrouver un emploi, ce dernier perçoit son traitement intégral pendant les six mois qui suivent son départ du gouvernement. Nicolas Sarkozy a démissionné de son poste de ministre de l’Intérieur fin mars, pendant la campagne présidentielle. Il a donc perçu son salaire de ministre jusqu’en septembre dernier. Mais il a demandé que soit prolongé ce versement jusqu’en décembre 2007, avant l’entrée en vigueur de son augmentation de salaire au 1er janvier 2008.

Le salaire de Sarkozy depuis le 6 mai 2007 : 7 500 + 11 500

Résumons : au nom de l’équité et de la transparence, le chef de l’Etat a demandé à ce que son salaire soit aligné sur celui du Premier ministre. Dont acte. A partir du 1er janvier 2008, le président de la République percevra un salaire mensuel de 19 331 euros net. Mais en demandant de continuer à percevoir son salaire de ministre de l’Intérieur en plus de son salaire de président de la République, Nicolas Sarkozy a réussi à anticiper sa hausse de salaire… dès le 6 mai 2007. Entre le 6 mai 2007, jour de son élection, et le 31 décembre 2007, Nicolas Sarkozy aura donc perçu un salaire mensuel de 19 000 euros net… au lieu des 7 500 euros prévus.

Canard Enchaîné : la double augmentation de Sarkozy
article repris du Canard Enchaîné, via Politique.net

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Déc 112007
 

Non à la pénalisation du travail social !

pétition : Non à la pénalisation du travail social !Le lundi 19 novembre 2007, deux intervenantes sociales travaillant pour France Terre d’Asile, dans le cadre d’un dispositif de protection de l’enfance financé par l’Etat, ont été interpellées au petit matin à leur domicile parisien. Fouille au corps, perquisition, saisie de l’ordinateur personnel, transfert menottées à Coquelles dans le Pas-de-Calais, maintien en garde à vue pendant plus de 12 heures pour l’une et 24 heures pour l’autre ; ce traitement musclé avait pour but de vérifier, selon le Procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, si elles s’étaient rendues complices ou non d’aide au séjour irrégulier. Il conclura à une générosité « mal placée ». Ces méthodes témoignent pour le moins d’une dérive répressive et inacceptable.

Cet incident n’est pas isolé. Les organismes signataires ne peuvent accepter que ces pratiques détestables se généralisent à l’ensemble du territoire national. Ils sont décidés à s’y opposer par tous moyens de droit.

De plus en plus de travailleurs sociaux se trouvent confrontés, dans leur exercice professionnel, à la situation des « sans » : sans papiers, sans domicile, sans emploi… au final, sans existence.

Parmi ces personnes, que certaines politiques publiques veulent rendre invisibles, les migrants sont particulièrement visés à plusieurs titres : celui d’être précaires, étrangers et éventuellement en situation irrégulière.

Dans ce contexte, les intervenants sociaux tentent, conformément aux missions du travail social, de venir en aide à tous, indépendamment de leur origine et nationalité. Ce faisant, ils participent au maintien du pacte social et républicain de notre pays fondé sur la liberté, l’égalité et la fraternité.

En 2003, la loi sur la maîtrise de l’immigration a introduit une immunité humanitaire pour protéger les associations et leur personnel. Dans une décision du 2 mars 2004, le Conseil constitutionnel a rappelé que « le délit d’aide au séjour irrégulier d’un étranger en France commis en bande organisée ne saurait concerner les organismes humanitaires d’aide aux étrangers ».

Cette décision s’applique à l’ensemble du secteur social dont les missions s’inscrivent, pour l’essentiel, dans un cadre normatif défini par le Code de l’action sociale et des familles.

Les organismes du secteur social sont comptables des actes accomplis par leurs agents dans l’exercice de leur contrat de travail. Dès lors, pour les organisations soussignées, l’interpellation de travailleurs sociaux en raison de leur activité professionnelle constitue une entrave caractérisée à l’exercice de leurs missions. Les travailleurs sociaux, dans l’accomplissement de leurs missions, n’aident pas au séjour irrégulier d’étrangers mais assurent le respect du droit de toute personne à une vie décente et à la dignité.

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Déc 072007
 

La grosse cerise sur le gâteau fiscal

Les caisse de l’Etat sont vides, disait le Petit Président qui ne voulait pas jouer au Père-Noël avec les français inquiets pour leur pouvoir d’achat.

Ha bon ?

Nicolas Sarkozy a annoncé aujourd’hui, à Lyon, au congrès de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), la suppression de l’IFA (Impôt Forfaitaire Annuel) auquel sont soumises toutes les entreprises françaises… faisant un chiffre d’affaire annuel supérieur à 300 000 euros… et donc pas tout à fait toutes, en réalité.

La mesure coûtera à l’Etat, annuellement, plus d’un milliard et demi d’euros.

Les caisse de l’Etat sont vides, disait-il…

Pas pour tout le monde… et voilà donc une bonne grosse cerise sur le gâteau fiscal – un bon gros paquet de 15 milliards d’euros, déjà.

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