Suite à une discussion entre les Left-Blogs, lancée via la proposition de Eric Mainville d’un Parti Socialiste qui deviendrait un Parti de la Sociale Ecologie, je me suis aperçu que si de 15 à 20% des français sont éventuellement prêts à mettre un bulletin écolo dans l’urne, beaucoup ignorent en réalité de quoi il s’agit quand on parle d’écologie politique.
C’est que les écologistes en général, et les Verts en particulier, se complaisent à ne mettre en avant que leurs atouts les plus séduisants. Ce serait cette femme tellement jolie, tellement sexy, qu’elle se contenterait de dire « Regardez-moi, dévorez-moi des yeux et vous saurez ce qu’est une femme ». Nous savons par expérience qu’une femme est un peu plus que cela, que c’est à définir à la fois un peu plus subtil et un peu plus complexe … Nous le savons, n’est-ce pas ?… Et bien il en est de même pour l’écologie politique.
L’écologie politique n’est pas un mouvement associatif qui lutte pour la paix et contre la faim dans le monde. L’écologie politique, ce n’est pas davantage la protection des plantes vertes, des petites fleurs qui sentent bon et des animaux en voies de disparition, ni même la lutte acharnée contre toutes les pollutions environnementales. L’écologie politique est avant tout un projet… politique !
Faute d’avoir fait l’effort de comprendre de quoi parlent les écologistes, préférant en rester à leur caricature médiatique : une poignée d’illuminés qui adoptent des bébés phoques en fumant de l’herbe et annoncent des catastrophes en arborant des chemises à fleurs, le Parti Socialiste a été incapable de renouveler sa pensée politique pour l’adapter aux enjeux modernes.
J’ai quitté les Verts parce que les « environnementalistes » dont ceux-là, les défenseurs d’ours blancs en tongues sont la caricature, constituent tout de même un gros quart de ce parti, qui ne comprennent pas que l’écologie est l’essence même de la gauche, un autre gros quart étant composé d’anciens militants trotskistes, ou assimilés façon couteau entre les dents, qui ont trouvé chez les Verts un terrain de jeu à la mesure de leurs talents – qu’on a toujours tort de sous-estimés -, des « gauchistes » qui en réalité se contrefichent de l’écologie. Du coup, malgré la petite moitié restante, composée de militants sincères et qui savent de quoi il retourne quand ils parlent d’écologie, ce parti – où le bordel qui règne ferait passer le PS pour un village de schtroumpfs – m’est apparu incapable de grandir, d’irriguer la gauche, et d’assumer ce rôle d’avant-garde d’une gauche qui s’en trouverait enfin modernisée. Et le miracle Cohn-Bendit n’y changera rien, je peux vous le garantir.
Convaincu depuis longtemps que l’écologie politique est le prisme au travers duquel le socialisme pourra et devra se transcender, je suis aujourd’hui plus que jamais convaincu que c’est au Parti Socialiste que se fera ou ne se fera pas la mutation écologiste de la gauche, et si possible de toute la gauche.
Alors qu’est-ce que l’écologie politique ?
Pour bien comprendre de quoi on parle, il suffit de s’interroger sur ce qu' »environnement » signifie. La terre, la mer et l’air sont mon environnement. Les espèces animales également. Mais la société l’est tout autant, qui interagit avec moi. L’écologie politique c’est la conscience que toute décision politique doit s’intéresser à son impact sur son environnement, naturel ou social. Impact direct ou indirect. Impact de court, moyen ou long terme.
On comprend alors que l’écologie politique est ce qui s’oppose le plus frontalement au libéralisme, pour lequel toute décision est exclusivement tournée vers le profit immédiat et sa maximisation, au mépris des dégâts sur l’environnement, y compris donc sur le tissu social. Le credo libéral est qu’une main invisible s’occupera d’équilibrer les choses: il n’est qu’à observer l’état du monde pour comprendre que les choses ne s’équilibrent pas, que les pollutions augmentent, que les injustices sociales grandissent, que la terre s’essouffle et s’épuise, pendant que de plus en plus nombreux sont les hommes à ployer durement sous les coups qu’une main invisible assène avec constance…
Combien coûte à la société un chômeur ? Combien coûte à la société un enfant déscolarisé ? Combien coûte à la société un malade mal soigné ? Etc…
L’écologie politique, c’est alors, par exemple, une fiscalité pour les entreprises qui les contraigne à internaliser le coût de ce qui constituent pour elles des externalités, de ce qui ne constituent pas des coûts qu’elles ont à supporter mais que la société toute entière devra finalement payer, et au prix le plus fort. Dit autrement, c’est faire supporter à l’entreprise l’ensemble des dits coûts de telle manière qu’elle prenne des décisions pour elle-même qui soient optimales pour la société toute entière.
Ainsi, par exemple, le principe pollueur-payeur n’est pas – ou ne devrait pas être – un permis de polluer. Il est de faire en sorte que polluer devienne plus cher que de ne pas polluer. Il est de fournir une incitation sonnante et trébuchante à ne pas polluer – parce que l’entreprise aurait à supporter le coût de ses pollutions.
Ainsi, plutôt que de vouloir interdire administrativement les licenciements, la gauche devrait s’intéresser à faire qu’il devienne suffisamment cher de licencier que l’entreprise soit contrainte d’envisager si d’autres solutions ne lui seraient pas plus profitables, c’est-à-dire moins coûteuses – parce que l’entreprise aurait à supporter le coût social de ses licenciements.
Etc…
Se saisir de cette grille de lecture pour le Parti Socialiste serait, pour le coup, procéder à une véritable refondation idéologique… qui donnerait naissance à un projet moderne et ambitieux, profondément de gauche… et qui en effet justifierait un changement de nom comme un symbole positif de l’ampleur de la mutation. Parti de la Sociale Ecologie, ou Parti Ecolo-Socialiste, semblent convenir – même si, puisque vous avez tout bien suivi, il y aurait là une certaine redondance.
Mais puisqu’il s’agit de comprendre concrètement et de donner symboliquement à entendre qu’un autre socialisme est possible…
En novembre dernier, alors que la bataille du congrès socialiste faisait rage, j’avais écrit cela sur 


Dans un entretien au Monde, publié dans l’édition datée de mercredi, Vincent Peillon, député européen et dirigeant de l’Espoir à gauche, le principal courant au sein du PS (29 % des voix au congrès de Reims), dit attendre de Martine Aubry « des signes forts qui marquent la volonté d’ouvrir ensemble une page nouvelle de l’histoire de la gauche« .
Au commencement est une lecture des résultats assez simple : l’UMP est le premier parti de France, la droite pèse moins de 40% des voix, le Modem moins de 10% et l’hégémonie du PS sur la gauche a pris fin, au profit d’un rééquilibrage avec les Verts.

Invitée du «Grand Rendez-Vous» d’Europe-1/Le Parisien/Aujourd’hui en France, Martine Aubry a déclaré que Ségolène Royal « aura la place qu’elle souhaite avoir dans le Parti socialiste ».
Signalée par 
Il y a beaucoup à dire à propos du découpage électoral, mais la première chose qu’on omet trop souvent de dire est que c’est d’abord un problème mathématique avant d’être une question politique. Le problème du découpage électoral est un problème d’optimisation combinatoire sous contraintes.


Lorsque l’institut de sondages Opinionway, pour le compte du Figaro et de LCI, demande à un échantillon de 1002 français, interrogé en ligne, « Au cours du mois dernier, laquelle des 13 personnalités suivantes fut le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy ? », 45% d’entre eux répondent « Aucune de ces personnalités ».
Ce jeudi devait avoir leu le vote définitif de la loi Création et Internet (ou loi Hadopi contre le téléchargement illégal). Un vote qui devait être une simple formalité puisque le texte avait déjà été adopté en première lecture par le Sénat et l’Assemblée Nationale.
Le dimanche 7 juin 2009, les citoyens européens des 27 pays membres de l’Union européenne sont appelés à voter pour désigner les 785 députés qui siégeront pour cinq ans au Parlement de l’Europe, situé à Strasbourg.
Le problème que pose le bouclier fiscal est dans cet argument maintes fois ressassé : « Il n’est pas normal que l’Etat puisse me prendre plus de 50% de ce que je gagne »…. et le français de regarder ses propres revenus et de se dire qu’en effet, ce ne serait pas du tout normal – on le comprend, sauf que cela ne risque généralement pas de lui arriver, il n’est pas assez riche pour avoir la chance de payer autant d’impôts. 