Oct 132008
 

Un monde d'avanceC’est tous les jours qu’ils s’affrontent, chaque jour un coup bas et une nouvelle polémique. Aujourd’hui, ce sont les ségolénistes et autres soutiens de la motion Collomb(Royal) qui font buzzer une vidéo, montage affligeant où l’on assiste à la prestation de Sylviane Agacinski chez Laurent Ruquier à propos de tout le mal qu’elle pense de Ségolène Royal, avec commentaires ségolénistes en surimpression pour bien forcer le trait – et notamment baliser le chemin qui de Mme Agacinski traversera Lionel Jospin pour atteindre Bertrand Delanoë.

Je ne vais pas entrer dans le débat, juste souligner que se complaire ainsi à la rebaptiser en Sylviane Jospin, ainsi que ne s’appelle pas Mme Agacinski , est réduire une femme à son mari et constitue déjà d’un machisme sévère, le même dont Mme Royal avait été en son temps la victime lorsqu’on usait contre elle des déclarations de celui qui était alors son compagnon. Procédé indigne hier, procédé indigne aujourd’hui.

Je préfère très simplement noter que le niveau du débat entre les motions soeurs de la social-démocratie à la papa descend là encore d’un cran. On n’aurait pas cru cela possible. C’est pourtant ce qui arrive chaque fois : quand le débat ne peut se tenir au niveau des idées parce qu’on professe au fond les mêmes, il descend au niveau d’un affrontement brutal, et souvent médiocre, entre des individualités qui en sus des idées partagent la même ambition personnelle autour de laquelle elles s’affrontent depuis bientôt une décennie, et davantage pour certains. Chaque fois, on ressort donc les grosses ficelles et renaissent les vieilles rancoeurs stériles.

Or, sur le fond, ils ont ensemble attendu que la crise éclate pour faire enfin mine de comprendre que c’est le système tout entier qui est en fin de vie. C’est au point que certains voudraient aujourd’hui reporter le congrès afin d’avoir le loisir de réécrire leurs motions et les adapter à l’actualité. C’est dire si eux-mêmes ont compris que la social-démocratie façon XXème et dont leurs motions se faisaient hier encore l’écho, n’était pas à la hauteur des enjeux de la crise systémique que nous vivons et dont pourtant les dégâts sociaux et écologiques ne datent pas de ce mois de septembre. C’est dire en réalité si ils ont un monde de retard !

Ils ont perdu en 2002 avec Lionel Jospin dont le programme n’était pas socialiste.

Ils ont perdu en 2007 avec Ségolène Royal qui s’est présenté devant les français avec le même programme sans souffle.

Virons-les en 2008, lors de ce congrès de la dernière chance, pour gagner en 2012 sur un projet socialiste refondé et ambitieux.

Rénovons enfin le PS, finissons-en avec les querelles de personnes, votons et faisons voter pour la seule motion qui présente une ligne politique résolument tournée vers le XXIème siècle dans un dépassement d’une social-démocratie aussi timide que désuète, une ligne politique traversée par la régulation écologique et sociale du marché. Votons massivement pour la motion C : « Un monde d’avance – une gauche décomplexée ».

Edit du 15 octobre : Je tiens ce matin à remercier les ségolénistes qui s’en prennent à Aubry qui déclare que Paris est une ville bourgeoise afin de mieux s’en prendre à Delanoë. Tout cela valide un peu plus encore, si besoin était, ce que j’écrivais il y a quelques jours, ci-dessus, quant au niveau exécrable du débat lorsqu’on peine à se démarquer sur le fond.

Vivement que ce congrès se termine ! Et espérons que les militants sauront majoritairement tirer les conséquences d’une campagne où preuve aura été une nouvelle fois apportée que la guerre des chefs ne saurait terminer : la sociale-démocratie a besoin d’être dépassée, le Parti Socialiste a besoin que ceux qui en sont les derniers représentants laissent la place… et que rénovation enfin se fasse.

Où l’on parle de : Un monde de retard


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