dedalus

Avr 032009
 

Lors du G20, au moment de la photo de famille, Nicolas Sarkozy espérait très fort serrer la main de Barack Obama devant les caméras. Mais le président américain l’a superbement ignoré. Deux fois !

Et en musique, s’il vous plaît !

Et Sarko rêvait d’un autre monde / Où il suffirait d’avoir une faconde.

Sur le G20 lui-même, rien à dire de plus ou de mieux que cette jolie métaphore de Jacques Attali : « Comme si des alcooliques anonymes s’étaient réunis dans un bar à vin et, tout heureux de leurs bonnes résolutions, avaient décidé au sortir de leur réunion de prendre un dernier verre. Pour la route. »

Un G vain. Le président français continue contre toute évidence de prétendre que la France n’a pas besoin d’un plan de relance d’envergure, incluant la mise en chantier de grands travaux ainsi qu’un soutien plus que sérieux du pouvoir d’achat des plus démunis. Les très riches continueront de percevoir des revenus délirants et indécents – en salaires, primes, stock-options et autres plan de retraite mirobolants. Tandis que les paradis fiscaux se réjouiront longtemps de s’en être tirés à si bon compte. Et tout cela pendant que la crise se mettra à durer et s’amplifier, que le chômage continuera à exploser et que les précarités ne cesseront de gagner du terrain.

Mais tout ce qui intéressait le petit président des français était de toucher la main du grand président américain – lequel continue d’appeler quant à lui à des plans de relance renforcés, en donnant lui-même l’exemple dans son propre pays. Qui croyez-vous ressortira de la crise en premier, et renforcé ?

Où l’on parle de : Quand le grand Obama ignore le petit Sarkozy


La proposition 5 du Manifeste socialiste européen

Avr 012009
 

PSELe 7 juin prochain, lors des prochaines élections européennes, les citoyens d’Europe auront à faire un choix politique fondamental. Chaque électeur aura à choisir entre la conception du Parti Socialiste Européen d’une Europe de progrès, dans laquelle les citoyens, les Etats et les pouvoirs européens travaillent ensemble pour répondre aux aspirations de tous ; et une Europe de droite, où l’avenir de nos pays et de nos concitoyens serait remis au jeu du marché.

En effet, à l’occasion de cette élection, le Parti Socialiste Européen s’est engagé auprès des citoyens européens dans une démarche unitaire visant à créer une société plus juste et plus protectrice, prête à relever les défis qui sont devant nous, en disant : « les citoyens d’abord ». Adopté à l’unanimité par les 33 partis membres – socialistes, sociaux-démocrates, travaillistes et progressistes -, le Manifeste du PSE constitue à cet effet un programme d’action commun, qui s’engage plus précisément à :

I- Relancer l’économie et éviter le retour des crises financières ;

II- Faire progresser la justice dans la nouvelle Europe sociale ;

III- Mettre l’Europe en tête de la lutte contre le changement climatique ;

IV- Parvenir à l’égalité des sexes en Europe ;

V- Donner à l’Europe une politique d’immigration pour le progrès ;

VI- Faire de l’Europe un partenaire fort pour la paix, la sécurité et le développement.

Ce programme est décliné en 71 propositions détaillées et cohérentes. Des blogueurs, engagés dans cette importante campagne électorale visant à proposer aux citoyens européens un nouveau sens pour l’Europe, se proposent de vous les présenter au long d’une chaîne dont ils seront donc les 71 maillons – et dont j’ai l’honneur d’être ici le cinquième.

Ainsi, dans le chapitre Relancer l’économie et éviter le retour des crises financières, un premier sous-chapitre se propose de Donner un cadre aux marchés financiers pour l’économie réelle, l’emploi et la croissance dans lequel :

1- Timothée a présenté la proposition : Relancer l’économie et éviter le retour des crises financières ;

2- Abadinte a présenté la proposition : Mettre fin aux paradis fiscaux ;

3- Maxime a présenté la proposition : Réformer l’architecture financière mondiale.

Le second sous-chapitre évoque pour sa part Une stratégie européenne pour une croissance écologique et innovante, créatrice d’emplois dans lequel :

4- Back2basics a présenté la proposition : Doter l’Europe du système de transports le plus efficace, le plus économique et le plus écologique ;

5- Je suis quant à moi chargé de vous présenter la proposition : Elaborer un programme européen de développement des réseaux de transport d’énergie et de transport de données à large bande :

Nous appelons à un programme européen de développement des réseaux de transport d’énergie et de transport de données à large bande, indispensables à l’économie européenne de demain. Les parcs à éoliennes en mer, par exemple, exigent de nouveaux réseaux de transport transfrontières. La vitalité économique des zones rurales, dans toute l’Europe, dépend de l’accès à la communication large bande. Des milliards d’euros d’investissements s’imposent donc dans tout le continent. La Banque Européenne d’Investissement, qui finance déjà les infrastructures énergétiques et de télécommunications, pourrait s’engager sur une plus grande échelle. L’injection de fonds structurels communautaires dans ces domaines d’avenir doit aussi être prévue.

La proposition a le mérite d’être tout à fait explicite, et est sans conteste très pertinente, en ce qu’elle est à la fois utile à la création d’un espace européen tourné vers les citoyens, efficace économiquement par la programmation d’investissements productifs d’avenir et écologiquement soutenable. Elle est donc parfaitement en phase avec cette ambition d’une croissance à la fois écologique et innovante, créatrice d’emplois, dont les citoyens européens – mais également les citoyens du monde – ont le plus grand besoin.

C’est qu’il s’agit bien de cela, au travers des 9 propositions de ce sous-chapitre, de la mise en place d’une stratégie européenne visant à créer 10 millions de nouveaux emplois à l’horizon 2020, dont 2 millions pour le seul secteur des énergies renouvelables, stratégie d’avenir qui donnera à l’Europe le leadership mondial de l’innovation et des nouveaux produits et nouvelles technologies durables.

De la même manière, l’efficacité énergétique contribuera à cette stratégie, tout en réduisant la facture énergétique des foyers européens, manière – pertinente là encore – d’améliorer leur pouvoir d’achat. Mais de cela, c’est mon ami Rimbus qui va se faire un plaisir de vous en parler, puisque le voilà présentement chargé de poursuivre cette chaîne de campagne.

J-67 pour Changer l’Europe !

Où l’on parle de : La proposition 5 du Manifeste socialiste européen


Elections Européennes

Avr 012009
 

PSEUn billet en forme de coup de gueule, suite à celui d’Antoine, qui s’énerve encore après Martine Aubry parce que dans une petite video de 7 secondes, où celle-ci est censé déclamer le slogan de la campagne européennes des socialistes européens – Manifeste du Parti Socialiste Européen, Citoyens d’abord, un nouveau sens pour l’Europe – la première secrétaire du Parti Socialiste français ne fait pas une prestation phénoménale – et c’est en effet le moins qu’on puisse dire.

Mais cela vaut-il d’en faire des tonnes, de l’accabler de tous les maux, de laisser entendre qu’elle n’y croirait pas, qu’elle irait à la bataille électorale sans enthousiasme, de donner dans le très lourd en écrivant que «là, on dirait que tu vends du poisson avarié sur le port de Boulogne, que t’as honte de ta marchandise, que tous les clients puent du bec, qu’en plus le poisson ça colle aux mains et ça laisse traîner des écailles partout. »

Une bien grosse colère pour sept petites secondes ! Au point qu’on pourrait se demander ce que ça cache, un tel acharnement. Parce qu’avec un peu de bonne foi, il était possible de mettre en avant du plus reluisant, du plus enthousiasmant, du plus positif pour un Parti Socialiste qui entre en campagne. Le chemin à faire n’était pas très long :

Je vais me garder de rappeler ici l’incapacité ségolienne à prononcer un discours en ayant un peu plus de charisme d’une huitre, ne pas laisser entendre qu’il ne s’agirait là, encore et toujours, que de cette aigreur post congrès de Reims, qu’il ne s’agit pas simplement d’espérer en une défaite électorale aux européennes un chemin favorable vers la présidentielles, taper dès aujourd’hui sur Martine pour mieux préparer Ségolène.

Je vais également m’abstenir de relever la présence d’un certain Michel Rocard sur la bannière du blog d’Antoine et ne pas raviver le souvenir d’un homme talentueux dont les mémorables incapacités médiatiques condamnèrent les ambitions – les rocardiens clamant alors que ce n’était pas là l’important, que c’était un mauvais procès…

Non, je vais me contenter de rappeler que les élections européennes se tiendront maintenant dans deux mois – le 7 juin. Rappeler aussi que ce sont des élections on ne peut plus importantes, que de la couleur du parlement européen dépendront beaucoup les orientations européennes des prochaines années – plus de libéralisme ou plus de régulations, plus de laisser-faire ou plus de protections sociales… Des orientations qui auront un impact certain sur la vie des européens et à commencer par les plus fragiles d’entre nous, laissés pour compte d’une Europe livrée aux puissances du marché.

Il ne s’agit ni de Martine ni de Ségolène. Il ne s’agit pas de politique franco-française et encore moins des bisbilles internes au Parti Socialiste. Il s’agit de faire gagner la gauche en Europe, et pour ce qui nous concerne, il s’agit de faire que le Parti Socialiste, porteur en France du Manifeste, fasse le meilleur score possible.

Et d’ailleurs, ne nous y trompons-pas, le seul effet d’un mauvais score des socialistes en France sera d’ouvrir un boulevard à Nicolas Sarkozy jusqu’à 2012 – et on se contrefichera alors de savoir si c’est Martine ou Ségolène, Dominique ou François qui prendra la claque : ce sont de toute façon les français, et d’abord les plus démunis, les précaires, qui la prendront pleine face.

Je ne résiste pas à rappeler une dernière chose. Il y a deux ans, à cette même date, j’avalais tous les jours des couleuvres, pestant par devers moi qu’il faille aller à la présidentielle avec une candidate que je jugeais proche de la nullité. Je n’en disais mot, pourtant. Au contraire, j’étais solidaire à 200%, sur ce blog comme sur les marchés, parce qu’il s’agissait avant toute chose de tenter de contribuer à la victoire de la gauche, malgré tout, malgré ce que je pensais de notre candidate, de son phrasé pompeux, de ses intuitions catastrophiques, de son programme timoré…

Alors oui, Antoine, tu as raison. Je crois que maintenant ça suffit ! Retroussons ensemble nos manches et faisons cette campagne. Déjà, certains d’entre nous se sont mis au boulot, via une chaîne visant à expliquer et défendre les 71 propositions du Manifeste. Ça me semble une démarche un brin plus positive que de discourir sur les qualités charismatiques de la poissonnière du port de Boulogne…

Où l’on parle de : Elections Européennes


Des primaires à gauche ?

Mar 312009
 

Afin de désigner le candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2012, il me semble évident qu’il faille en passer par des primaires ouvertes aux sympathisants. Evident parce qu’un candidat léfitimé par le vote d’une poignée de millions d’électeurs serait en meilleure position, mieux à même de créer une dynamique victorieuse, qu’un candidat désigné au sein de son propre parti par une ou deux centaines de milliers de militants.

Il est même évident qu’il devrait s’agir de désigner le candidat de la gauche, désignation à laquele serait convié l’ensemble du peuple gauche, plutôt que du seul candidat socialiste par les sympathisants socialistes, afin que la gauche se présente unie pour affronter le ou les candidats de la droite.

A ce stade, on peut toutefois fortement douter très fortement que les Verts et le Parti Communiste consentent à prendre part à cette aventure, ils considèreront avoir trop à perdre à n’être pas directement représentés à l’élection présidentielle – et je n’évoque pas même le cas Besancenot, dont le NPA n’a aucune intention de s’inscrire dans une démarche collective de toute la gauche et dont le seul objectif électoral est de scorer : à 10%, le facteur sera content et se contrefout de ce qu’il pourra advenir ensuite.

Il faudra pourtant essayer, tenter de convaincre l’ensemble des partis de la gauche de se mettre d’accord sur l’organisation de primaires ouvertes à tout le peuple de gauche et à l’issue desquelles un candidat unique serait désigné et une plateforme de gouvernement commune serait élaboré. On pourrait même imaginer que les résultats de telles primaires fourniraient une base pour la désignation des candidats aux législatives, qui suivront immédiatement les présidentielles.

Cependant, si une telle démarche collective s’avérait impossible – ce qui serait tout à fait regrettable – cela ne devra pas fournir prétexte aux socialistes à se replier sur eux-mêmes, et il faudra alors organiser des primaires ouvertes aux sympathisants socialistes pour la désignation du candidat socialiste – cela devrait d’ailleurs permettre à celui-ci de partir avec un surcroit de légitimité sur l’ensemble des autres candidats que les autres partis de gauche désigneront dans leur coin, et limiter donc la déperdition de voix lors du premier tour de la présidentielle.

Voilà pour le principe. Reste à déterminer quelques modalités, et en particulier ce qu’est un sympathisant socialiste. La réponse est là plutôt simple : il s’agit de toute personne de plus de 16 ans qui se déclarera comme tel, et à la seule condition qu’elle soit résidante en France depuis au moins cinq ans. 16 ans afin d’associer le plus largement possible une jeunesse à une campagne présidentielle qui la concerne et dont elle saurait être un moteur puissant. Résidant en France depuis au moins cinq ans parce que nous sommes de gauche.

Inutile de broder davantage. Ajouter seulement que sur ce point, comme sur tant d’autres, les socialistes auraient grand tort de se montrer frileux et timorés, recroquevillés autour d’eux-mêmes.

Où l’on parle de : Des primaires à gauche ?


Rien que des mots !

Mar 252009
 

EDIT : Ne vous embarrassez pas à lire ce billet, celui de Plume de presse est bien meilleur – et c’est bien normal, c’est son métier 😉 Cela dit, non seulement il est meilleur, mais pour le coup, il est aussi indispensable !

Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l’été 2007, une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes, parce que c’est contraire aux valeurs qui sont les miennes… Eh oui !

Et non.

Souvenons-nous, dans son discours de prise de fonction, le tout nouveau président avait indiqué que son mandat serait guidé par douze exigences, sur lesquelles il s’engageait solennellement. Sur cette seule question, on peut considérer que ne sont pas respectés les exigences suivantes (sept d’un coup !) :

2- « Respecter la parole donnée » ;

3- « Tenir les engagements » ;

4- « Exigence morale » ;

5- « Réhabiliter les valeurs du travail, de l’effort, du mérite, du respect » ;

10- « Exigence de résultat » ;

11- « Exigence de justice » ;

12- « Exigence de rompre avec les comportements du passé ».

Paroles, paroles :

Où l’on parle de : Rien que des mots !


Sarkozy ou l’éthique en toc

Mar 252009
 

sarkozy éthiqueHier soir, à Saint-Quentin, devant un parterre de beuglants de l’UMP, le tout petit président a plusieurs fois appelé au retour à une « éthique du capitalisme », qui serait une « éthique de l’effort, de la responsabilité, de l’honnêteté ».

« Percevoir une grosse rémunération en cas d’échec, […] distribuer des bonus dans une entreprise qui met en oeuvre un plan social ou qui reçoit des aides de l’Etat […], ce n’est pas responsable, ce n’est pas honnête », a martelé le chef de l’État, qui a réclamé un « devoir d’exemplarité ». Ainsi, enfonce-t-il le clou, « il ne doit plus y avoir de parachutes dorés. Il ne doit plus y avoir de bonus, de distribution d’actions gratuites ou de stock-options dans une entreprise qui reçoit une aide de l’Etat, qui met en œuvre un plan social d’ampleur ou qui recourt massivement au chômage partiel. »

On ne s’interrogera pas ici sur la cohérence entre éthique de l’effort et récompense à la France qui hérite, nous l’avons déjà fait.

Mais on relèvera que Nicolas Sarkozy n’a rien proposé de concret qui puisse donner un peu de poids à ses mots, les rendre un peu crédibles ; aucune mesure digne de ce nom qui puisse donner à penser que sera fait ce qui doit être fait pour en finir avec les décisions irresponsables et malhonnêtes du capitalisme et de ses plus fidèles thuriféraires. Nicolas Sarkozy fait mine de ne pas entendre qu’on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant “L’Ethique ! L’Ethique ! L’Ethique !”, cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien.

Et puis, pour se foutre jusqu’au bout de notre gueule, le voici qui en remet une couche sur le paquet fiscal en faisant appel au « bon sens » pour justifier sa décision de plafonner à 50% les impôts prélevés sur les plus riches, arguant même qu’augmenter les impôts des riches « ça finit toujours par tomber sur les classes moyennes » – ce qui est d’une bêtise profonde, mais on ne va pas non plus attaquer le président sur ses lacunes neuronales…

Posons plutôt la question suivante : Dans un pays où il est possible de mourir de froid dans la rue, où des familles entières vivent dans des conditions insalubres, où des retraités doivent survivre avec quelques centaines d’euros par mois, où le chômage et la précarité sont le quotidien de millions de personnes, où une large partie de la jeunesse est sans perspective, et où le salaire mensuel moyen est de 2 500 euros brut, et le SMIC à 1320 euros brut, est-il responsable, est-il même honnête d’accepter que quelques-uns perçoivent dans le même temps des salaires qui avoisinent le million d’euros, accompagnés de bonus de toutes sortes qui leur permettent encore de multiplier ce chiffre par dix ?

La Chambre des représentants américaine a ce jeudi adopté (par 328 voix contre 93) un projet de loi visant à imposer à 90% les primes des salariés des entreprises qui ont reçu une aide publique et dont la rémunération annuelle dépasse les 250.000 dollars par an. C’est sans doute que les américains ont quant à eux compris que si l’on ne peut par la loi empêcher une entreprise privée de s’écarter de la bonne éthique capitaliste, l’Etat dispose via l’impôt de tous les moyens pour l’y inciter très fortement, et à défaut pour corriger très sensiblement les abus qui seraient commis.

Encore faut-il en avoir la volonté politique. Encore faut-il qu’un bouclier fiscal ne vienne pas priver l’Etat de toute marge de manoeuvre fiscale en direction des plus riches !

« Une société de liberté, c’est d’abord une société de respect », a également énoncé le petit président des « pôv’ cons » et du bling-bling, ce même petit bonhomme qui se gargarise aussi du mot « exemplarité »…

Edit : Simultanément, Nicolas a pondu un billet qui prend d’autres chemins pour dire des choses très approchantes – si son titre est moins lumineux que le mien, allez tout de même le lire : L’éthique, la loi ou l’impôt ?

Où l’on parle de : Sarkozy ou l’éthique en toc


Rétablir les droits de succession

Mar 182009
 

Collectif Sauvons les RichesLa loi TEPA et son gros paquet fiscal constituent la mesure emblématique du sarkozysme. Il n’est donc guère surprenant que le débat politique se cristallise autour de cette loi.

Aujourd’hui encore, la gauche enfonce le clou en réclamant la suppression du bouclier fiscal, tandis qu’une partie de la droite fait mine de s’interroger sur l’opportunité en ces temps de crise de suspendre l’application dudit bouclier – c’est-à-dire en réalité de le maintenir mais en le refaisant passer à 60% (contre les 50% actuels) durant une année ou deux. Ce qui donne l’occasion au gouvernement de donner de nouveaux gages à son électorat en faisant preuve de fermeté, Nicolas Sarkozy allant jusqu’à proclamer qu’il n’a pas été élu pour augmenter les impôts.

Notons au passage que cette fois, et contrairement à ses habitudes, le petit président a énoncé une vérité : il n’a pas en effet été élu pour augmenter les impôts. Et si l’on peut noter qu’il les a même diminués pour les plus riches d’entre nous, via justement le paquet fiscal, on pourrait également faire la liste des impôts et taxes qui ont pour leur part bel et bien augmenté – en dépit donc de ses engagements de campagne. Je ne le ferai pas, d’autres s’en étant chargé – il en est même qui ont fait la liste des certaines choses pour lesquelles il n’avait pas non plus été élu. En revanche, sur le pouvoir d’achat…

Mais passons. Ce qui en revanche est plus surprenant est la timidité avec laquelle la gauche aborde certain aspect du paquet fiscal. Elle dénonce le volet sur le bouclier fiscal, et elle a raison : cela relève de l’injustice fiscale au profit des plus riches (n’en déplaise à Gad Elmaleh) ; elle pointe du doigt la défiscalisation des heures supplémentaires, et elle a raison : cela contribue par effet d’aubaine à l’augmentation du chômage ; elle souligne l’inefficacité économique de l’ensemble du dispositif pour un coût tout à fait exorbitant, et elle a raison : voilà des milliards consacrés aux foyers les plus riches et aux entreprises quand on se serait attendu qu’on se préoccupe d’abord du pouvoir d’achat des foyers les plus modestes – mais il est vrai que c’est depuis devenu une habitude, une sorte de marque de fabrique du sarkozysme : la distribution par milliards de l’argent public à ceux qui… sont ses amis privés.

En revanche, donc, il règne à gauche un silence assourdissant sur la question des droits de succession, dont la quasi-suppression est pourtant une autre mesure phare de la loi TEPA, très étrange mesure venant d’un président qui n’a eu de cesse de répéter qu’il voulait « récompenser la France qui travaille » – quel est donc le grand mérite de cette France qui hérite, qu’il faille ainsi l’exonérer d’impôt ?

En 2007, la gauche avait dramatiquement perdu la bataille des idées, et donc l’élection présidentielle. Il semble désormais plus que temps de reprendre ce combat : parler d’égalité des chances, parler de solidarité, parler de redistribution des richesses, parler de justice sociale et fiscale… Or il est plutôt aisé de comprendre qu’au coeur de tout cela, il y a l’imposition des successions.

La mesure serait impopulaire ? Bien entendu, puisque la gauche est en situation de faiblesse dans l’opinion, puisque justement elle a perdu la bataille des idées et n’a pas encore repris le combat sur son terrain, celui des solidarités. Il ne s’agit pourtant que d’entreprendre un travail d’explication, faire preuve d’un peu de pédagogie, énoncer quelques vérités qui dissiperont bien des inquiétudes et des incompréhensions.

Rappeler par exemple quelle était la situation antérieure, avant la loi TEPA de 2007 : en 2002, un rapport du Sénat évaluait que « seul un petit quart des successions donne lieu à perception de droits de succession [les plus importantes] et que ce sont près de 90% des transmissions entre époux et 80% en ligne directe, qui ne donnent pas lieu à perception de droits ». Ainsi, la perception de droits de successions ne concernait déjà qu’une part très minoritaire des successions et, en particulier, seulement 20% des successions en ligne directe (de parents à enfants) et 10% de celles entre époux.

Suite à la loi TEPA, ce sont désormais 95% de toutes les successions qui sont exonérées. On voit aisément à quelle catégorie de français Nicolas Sarkozy a destiné son cadeau fiscal.

Aujourd’hui, la succession entre conjoints est totalement exonérée d’impôts. Aujourd’hui, un parent qui décède et laisse un actif net de 300 000 euros à deux enfants, laisse en héritage 150 000 euros non imposables à chacun d’entre eux. Aujourd’hui, un parent qui décède et laisse un actif net de 600 000 euros à trois enfants, laissent 200 000 euros à chacun, imposables à hauteur de 6 956 euros. Dit autrement, chaque enfant touche par naissance 200 000 euros imposés à 3,5% !

A titre de comparaison, un salarié vivant seul et gagnant mensuellement 1 500 euros est imposé à hauteur de 1 430 euros, soit 8% des 18 000 euros qu’il aura gagné dans l’année. En clair, un héritier touche sans travailler 200 000 euros imposé à 3,5%, quand un salarié travaillant toute une année pour à peine plus du SMIC est quant à lui imposé plus de deux fois plus sur une somme plus de dix fois moindre.

Un tel rappel de la réalité devrait permettre de poser le débat sur la nécessité de réformer l’impôt sur le revenu tout en rétablissant un impôt progressif sur les successions. Car il ne s’agit pas nécessairement d’augmenter les impôts en général, mais de les répartir mieux entre tous, dans un esprit de solidarité et de redistribution.

De même qu’il ne s’agit pas de rétablir l’impôt sur toutes les successions, mais bien d’en rétablir le caractère progressif, donc redistributif. Disons pour exemple et par héritier en ligne directe :

– jusqu’à 50 000 euros : 0%

– entre 50 000 et 100 000 euros : 5%

– entre 100 000 et 150 000 euros : 10%

– entre 150 000 et 200 000 euros : 15%

– entre 200 000 et 300 000 euros : 20%

– entre 300 000 et 400 000 euros : 30%

– entre 400 000 et 500 000 euros : 40 %

– entre 500 000 et 1 000 000 euros : 50 %

– au-delà de 1 000 000 euros : 60%

Dans cet exemple, un enfant qui hérite de 50 000 euros net de ses parents ne serait redevable d’aucun impôt, quand celui qui ci-dessus héritait de 200 000 euros serait redevable de 15 000 euros – ce qui est encore relativement peu puisque c’est un taux d’imposition de 7,5%, soit un peu moins encore que celui de notre salarié smicard qui devrait quant à lui travailler plus de dix ans pour toucher ce que l’héritier touche en une seule fois et sans rien faire.

La gauche serait particulièrement mal inspirée de faire une fois de plus l’impasse sur cette question plus que symboliquement centrale de la réforme de l’impôt : impôt sur le revenu et impôt sur les successions, impôt sur les revenus du patrimoine et ISF, mais aussi TVA dont il faut rappeler que, non progressif, il est l’impôt le plus injuste… à l’exception de l’impôt sur les successions qui n’existe même plus.

Où l’on parle de : Rétablir les droits de succession


Le gros mensonge de Nicolas Sarkozy

Fév 122009
 

Sarkozy et le pot de confiture du mensonge«L’authenticité se lit sur mon visage (…) personne ne m’a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge » (Nicolas Sarkozy, conférence de presse du 8 janvier 2008).

C’était il y un peu plus d’un an et déjà on s’étonnait du culot et de l’arrogance de cet homme dont le mensonge et la trahison jalonnent sa vie d’homme politique.

Jeudi dernier, lors de son intervention télévisé « Face à la crise », il a récidivé en déclarant – face à 15 millions de français – la main sur le coeur et avec quelques trémolos dans la voix : «Je suis quelqu’un de très déterminé, et quand je prends un engagement, j’ai l’habitude de le tenir. On m’a fait beaucoup de reproches dans ma vie politique : pas de mentir. »

L’indispensable Torapamavoa récapitule dans une de ces petites vidéos bien senties, et dont il a le secret, quelques-uns des plus célèbres mensonges qui ont marqué la vie politique de Nicolas Sarkozy. C’est utile, mais il n’est pas nécessaire de remonter le temps, tant l’intervention télévisée du tout-petit-président, jeudi dernier, était elle-même jalonné de mensonges.

Passons d’abord sur ce glissement qui de 2007 où le candidat Sarkozy déclarait qu’il serait le candidat du pouvoir d’achat, l’a conduit en 2008 à déclarer qu’il ne pouvait tout de même pas « vider des caisses déjà vides » et que « réduire la vie politique française à la seule question du pouvoir d’achat [était] absurde », pour en 2009 – « Face à la crise », donc – parvenir à pérorer deux heures durant sans évoquer une seule fois le pouvoir d’achat, réussissant le tour de force de n’en pas même prononcer le nom.

Ne revenons pas non plus sur Gandrange, où les salariés du site d’Arcelor Mittal se souviennent très précisément et très amèrement des promesses faites par le président et dont ils savent aujourd’hui qu’elles ne seront pas tenues, salariés abandonnés à leur sort qui auront certainement apprécié les efforts de ce nouveau super-menteur pour prétendre le contraire avec un aplomb tout à fait délirant.

Tout au long de cette interminable émission, Nicolas Sarkozy s’est ainsi autorisé à tordre faits et chiffres selon son bon vouloir, persuadé qu’il est que la parole peut avantageusement se substituer à la réalité.

Certains ont par exemple relevé le mensonge proféré à propos du cadeau fait aux banques françaises – déjà près de 40 milliards d’euros, et non 25 comme annoncé jeudi soir -, quand le tout-petit-président a cru en sus pouvoir impunément énoncer qu’il ne s’agissait que d’un prêt consenti par l’Etat et qui de ce fait rapporterait à ce dernier « 1,4 milliards d’intérêt, pour financer des mesures sociales ».

En réalité, le sauvetage de Dexia, réalisé par un achat massif d’actions, a d’ores et déjà coûté 770 millions d’euros (en moins-value à réaliser) aux contribuables français ; surtout, l’Etat s’est lui-même endetté afin de pouvoir prêter aux banques, ce qui signifie que d’une part il paie lui-même des intérêts, et que d’autre part il affaiblit sa propre position sur les marchés, renchérissant d’autant les futurs emprunts de l’Etat.

D’autres se sont intéressés aux affirmations présidentielles à propos de la relance par la consommation pour laquelle a opté la Grande Bretagne. « Si les Anglais ont fait cela, répondit-il, c’est parce qu’ils n’ont plus d’industrie, à la différence de la France […]. Les services pèsent pour 15% du PIB anglais. Ils pèsent pour 3% du PIB français. […] Gordon Brown ne peut pas faire ce que j’ai fait avec […] un certain nombre d’industries parce qu’ils n’en ont plus. » s’est par exemple autorisé à dire Nicolas Sarkozy, quand la réalité est toute autre puisque selon l’OCDE, la part de l’industrie dans les PIB français et britanique est identique (12,6%). Quant aux services, ils occupent en France une part prépondérante du PIB : 77,3%… et non pas 3% !!!

Et super-menteur cependant de poursuivre : « Le jour où les Anglais ont décidé de réduire de deux points la TVA [c’est 2,5 point en fait, mais le président n’est pas à cela près], un certain nombre de responsables politiques se sont précipités pour dire : C’est ce qu’il faut faire. La consommation, depuis, en Angleterre, non seulement n’a pas repris mais elle continue à baisser. » C’est une nouvelle fois totalement faux : au Royaume Uni, la consommation des ménages en produits manufacturés s’est accrue de 2,6% entre novembre et décembre 2008. En France, au contraire, une baisse de la consommation de près de 1% est enregistrée sur la même période…

Mais, en terme de mensonge, le plus énorme est encore ailleurs – et il n’est pas anecdotique que Nicolas Sarkozy l’ait proféré afin de tenter de dissimuler sa tentation monarchique. Le chef de l’Etat a en effet chercher à réfuter l’idée que ce serait lui qui décide seul de la nomination des présidents de l’audiovisuel public : « C’est un mensonge », a-t-il affirmé sans aucune pudeur, expliquant que « le nom proposé part aux commissions des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat où il doit être accepté à la majorité des 3/5e, c’est-à-dire que l’opposition doit être d’accord avec la majorité ».

Mais voilà, c’est absolument faux. Réclamée par le Parti Socialiste, la nomination avec l’accord des 3/5e des commissions, c’est-à-dire dans un certain consensus républicain, n’était pas prévue dans le projet de loi du gouvernement… et n’a de fait pas été votée par le Parlement et sa majorité UMP. Pis même, selon le texte entériné la veille par le Parlement, le nom ne doit pas être accepté à la majorité des 3/5e – ce qui aurait rendu nécessaire l’approbation d’une partie de l’opposition – mais il peut être refusé à une majorité des 3/5e – ce qui signifie qu’il suffit qu’elle soit accepté par seulement les 2/5e… et c’est en réalité moins que la majorité qui suffira au président pour que sa volonté soit respectée.

Mardi, à l’Assemblée Nationale, Laurent Fabius a interrogé François Fillon à propos des déclarations de Nicolas Sarkozy sur la nomination du président de France télévisions, selon lesquelles il apparaîtrait que l’opposition serait finalement associée à cette nomination. Se demandant avec une fausse ingénuité si le président de la République avait vraiment pu « prononcer un énorme mensonge devant 15 millions de personnes », l’ancien premier ministre socialiste a demandé : « Est-ce un revirement ou un mensonge ? ».

Après avoir très maladroitement tenté de noyer le poisson, François Fillon a expliqué que ce n’était pas un revirement, confirmant implicitement que c’était un énorme mensonge – mais personne non plus ne pouvait en douter.


Où l’on parle de : Le gros mensonge de Nicolas Sarkozy

 


Popularité de Nicolas Sarkozy

Fév 052009
 

sarkozy impopularitéAprès quelques mois en eaux troubles, Nicolas Sarkozy s’enfonce à nouveau, et rapidement, dans les eaux profondes et noires de l’impopularité.

En ce début de semaine et à la veille de l’intervention télévisée du petit père des people, trois sondages viennent sonner le glas de la très relative embellie – le solde de confiance n’ayant jamais cessé d’être négatif – de l’impopularité présidentielle, que les études de ces derniers six mois laissaient entrevoir au profit d’une amélioration toute entière bâtie sur un trompe-l’oeil – il est difficile de continuer à baisser quant on est si proche du fond.

Commençons par le sondage CSA pour Le Parisien / Aujourd’hui en France : selon cet institut, ce ne sont plus que 39% des français qui accordent encore leur confiance à Nicolas Sarkozy « pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays », tandis que 55% ne lui font pas confiance. Ils étaient respectivement 44% et 50% le mois précédent, soit 10 points supplémentaires de déficit de confiance, portant son total à 16. On notera que Nicolas Sarkozy n’est plus qu’à 3 points de son niveau de confiance le plus bas (atteint en juillet dernier).

Le sondage IFOP pour Paris-Matchenregistre pour sa part « un recul spectaculaire du président » : les français ne sont plus que 41% à approuver « plutôt » ou « tout à fait » son action (contre 47% en janvier, soit une chute de 6 points), le président de la République retrouvant son niveau d’impopularité record. Ils sont à l’inverse 58% à exprimer leur désapprobation (contre 53% en janvier). Le déficit d’approbation atteint ici 17 points, avec une perte de 11 points en un seul mois, qualifiée par l’IFOP de « dégringolade ».

Enfin, le sondage TNS Sofres pour Le Figaro magazine enfonce le clou. Selon cet institut, 37% seulement des français font confiance « pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement », soit une chute ici de 4 points, quand ils sont au contraire 60% à ne pas lui faire confiance (contre 56% en janvier). Ainsi, dans le Figaro Magasine, le déficit de confiance du président de la République est-il désormais de 23 points, pour un record à battre de 29 points…

graphique évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand
– mise à jour automatique –

Ainsi, en moyenne pour ce mois de février, Nicolas Sarkozy dispose-t-il à cette heure de 39% d’opinions positives contre 58% d’opinions négatives, soit un solde déficitaire de près de 20 points – 23 étant le record à battre (réalisé en juillet 2008).

Rappelons qu’au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy possédait un solde positif de 36 points entre opinions positives et opinions négatives. On mesure ainsi le chemin parcouru par ce tout petit président…

A noter également que la période de très relative embellie a très précisément correspondu aux six mois de présidence française de l’Union Européenne, période au cours de laquelle Nicolas Sarkozy s’est considérablement moins impliqué dans les affaires franco-françaises, préférant aller faire le beau sur la scène internationale. A croire que les français ne parviennent à le supporter que de très loin. A la limite, il démissionnerait, on en viendrait presque à l’applaudir. Mais j’dis ça, j’dis rien…

Mais comment est composé cette moyenne ?

SOFRES pour le Figaro : Faites-vous confiance tout à fait ou plutôt, plutôt pas ou pas du tout, à Nicolas SARKOZY pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement ?

IFOP pour Paris-Match : Approuvez-vous, tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout, l’action de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

IFOP pour le JDD : Etes-vous satisfait (très ou plutôt) ou mécontent (plutôt ou très) de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

LH2 pour (Libération) NouvelObs : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

Viavoice pour Libération : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

CSA pour iTélé et Le Parisien : Faites-vous confiance ou pas confiance au président de la République, Nicolas SARKOZY, pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ?

BVA pour Orange : Quelle opinion, très ou plutôt bonne, plutôt ou très mauvaise, avez-vous de Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République ?

CSA pour Valeurs Actuelles : Estimez vous que l’action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, va plutôt dans le bon sens ou plutôt dans le mauvais sens ?

IPSOS pour Le Point : Portez-vous sur l’action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, un jugement plutôt favorable ou plutôt défavorable ?

graphique évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand
– mise à jour automatique –

Où l’on parle de : Popularité de Nicolas Sarkozy


Tu la vois la grève, «Pauv’ Con» ?

Jan 292009
 


grève : personne ne s'en aperçoit

Entre 500 000 et 1 millions de manifestants ont défilé ce jeudi 29 janvier à Paris, entre Bastille et Opéra en passant par République – selon les estimations expertes d’un habitué de longue date des manifestations parisiennes : une marée humaine couvrant en totalité la Place de la Bastille et les boulevards adjacents, une manifestation qui met une heure avant de s’ébranler, un cortège qui avance en rangs serrés, une foule particulièrement dense jusque sur les trottoirs, des cortèges secondaires un peu partout dans les rue adjacentes, une queue de manifestation qui piétine encore à Bastille, après 18h, dans le froid et malgré lui, quand la tête du cortège est déjà rendu à Opéra, et une présence policière quasi invisible – autant de signes qui ne trompent pas.

A noter, une participation considérable du secteur privé, comme cela n’était pas arrivé depuis longtemps.

Alors, il dit quoi maintenant l’expert «Pauv’ Con» ?

Ailleurs aussi, « la mobilisation a été record et raccord avec le Pays : pour la première fois depuis bien longtemps, les cadres sont sortis du cadre, les gens de peu en ont fait beaucoup, les couches moyennes ont été au dessus de la moyenne, les postiers ont écrit leurs lettres de noblesse, les professeurs ont donné des leçons de civisme, les instituteurs ont retrouvé leurs couleurs bleu banc rouge, les travailleurs sociaux se sont mis du côté des usagers usagés. Les chiens eux aussi (pas les Chiens de Garde) ont aboyé de joie quand la Manif est passée.

« Ce que les Syndicats en première ligne ont fait, il faudrait que les Partis politiques le fassent : consolider le Courant unitaire, lancer des initiatives politiques, cesser ces regards nombrilistes et identitaires, stopper ces regards envieux sur la Penseurs libéraux, construire une Gauche digne de ce nom : offensive, réfléchie, positive et unie dans sa diversité. Autrement le désespoir, les penchants de cette Gauche qui se couche à droite, la non-traduction de la Grande Colère populaire au niveau des partis politiques redonneront le sourire à Qui-Vous-Savez.

« La Bataille du 29 est gagnée.. mais la Route est longue. »

Où l’on parle de : Tu la vois la grève, «Pauv’ Con» ?


Appel des appels et Grève générale

Jan 262009
 

grève générale le 29 janvier 2009Alors que leurs métiers respectifs – qu’il s’agisse de la santé, du soin, du travail social, de l’éducation, de la recherche, de la justice, de l’information et de la culture – subissent une attaque sans précédent de la part du gouvernement ;

Alors que des appels de réaction et de protestations sont lancés par dizaines dans le pays ;

Le temps est venu, leur a-t-il semblé, de coordonner ces différents mouvements et d’en tirer tout le sens politique.

L’Appel des appel était né :

« Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, attirons l’attention des Pouvoirs Publics et de l’opinion sur les conséquences sociales désastreuses des Réformes hâtivement mises en place ces derniers temps.

A l’Université, à l’École, dans les services de soins et de travail social, dans les milieux de la justice, de l’information et de la culture, la souffrance sociale ne cesse de s’accroître. Elle compromet nos métiers et nos missions.

Au nom d’une idéologie de « l’homme économique », le Pouvoir défait et recompose nos métiers et nos missions en exposant toujours plus les professionnels et les usagers aux lois « naturelles » du Marché. Cette idéologie s’est révélée catastrophique dans le milieu même des affaires dont elle est issue.

Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, refusons qu’une telle idéologie mette maintenant en « faillite » le soin, le travail social, l’éducation, la justice, l’information et la culture.

Nous appelons à une Coordination Nationale de tous ceux qui refusent cette fatalité à se retrouver le 31 janvier 2009 à Paris. »

Le 22 décembre 2008,

Roland Gori et Stefan Chedri

Chacun est appelé à soutenir cette initiative unificatrice en signant l’Appel des appels et en le relayant dans tous les cercles et réseaux auxquels chacun a accès ;

Mais aussi, et afin d’étendre le domaine de la lutte, en participant à la réunion de coordination du 31 janvier, qui aura lieu, de 10 h à 18 h, au « 104 » – 104 rue d’Aubervilliers, à Paris – assemblée au cours de laquelle le pays réel se fera entendre à travers les témoignages des professionnels en lutte et devrait faire émerger des propositions d’actions transversales pour l’avenir.

Signer l’Appel des appels (déjà près de 35 000 signatures !)

Plus d’infos sur l’Appel des appels.

Rappelons à cette occasion qu’un appel à la grève générale a été lancé par l’ensemble des organisations syndicales – CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA – pour jeudi prochain, 29 janvier 2009.

Lesquelles organisations syndicales, constituées en un front unitaire, ont adopté une déclaration commune, texte de revendications et de propositions, organisées autour de cinq points :

1- Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique ;

2- Politiques salariales : améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités ;

3- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat ;

4- Préserver et améliorer les garanties collectives ;

5- Réglementer la sphère financière internationale.

Des comités du 29 janvier ont vu le jour un peu partout. Ont rejoint cet appel, entre autres, l’intersyndicale de l’Education Nationale, les syndicats étudiants dont l’UNEF, le Mouvement national des chômeurs et précaires, Attac!, le Comité de Résistance Citoyenne…

Mieux encore, après le front syndical, un front politique a commencé de se constituer… autour d’un texte commun intitulé «Ce n’est pas à la population de payer la crise».

Ainsi, des manifestations auront lieu dans toute la France et il ne tient qu’à chacun d’entre nous de faire de cette journée un succès. La liste par département des lieux de rassemblement se trouve sur le site dédié à la journée d’action du 29 janvier 2009.

Et pour être plus complet encore, notons que la Coordination nationale des universités a annoncé appeler à une grève « illimitée » dans les universités à partir du 2 février si le gouvernement n’a pas retiré d’ici-là le projet modifiant le statut des enseignants-chercheurs et la réforme de la formation…

Nous avons tous subi depuis bientôt deux ans les atteintes au pouvoir d’achat, les atteintes au code du travail, les atteintes aux libertés publiques, les atteintes aux droits, les atteintes à la démocratie, par la mise en place partout et sans concertation, décidée par un seul, d’une politique outrancière, anti-sociale et sécuritaire, qui donne le nom de réforme à ce qui n’est que régression.

Il est désormais temps que le citoyen reprenne la parole et fasse valoir haut et fort son droit à la contestation. C’est ensemble et solidaires que nous saurons nous faire entendre.

Faites tourner : Appel des appels et Grève générale

votez relayez


S’informer avec les LeftBlogs

Déc 172008
 

Durant la mise en pause de ce blog, je vous invite à continuer de suivre l’actualité plus ou moins politique à travers le regard plus ou moins éclairé, plus ou moins acéré, mais toujours réactif, de mes petits camarades des Left_Blogs – tous totalement blogs même si plus ou moins de gauche, il faut bien le dire 😉

Ci-dessous donc, et mise à jour en temps réel, la liste de leurs 15 derniers billets :


Souscrire au fil RSS des LeftBlogs :
Powered by FeedBurner

Sinon, pour ce qui me concerne, il se peut qu’à l’occasion je blogue un peu par ici

Où l’on parle de : S’informer avec les LeftBlogs


Sarkozy Non Merci : Le Bilan du Blog