dedalus

Déc 072007
 

Comment Nicolas Sarkozy a trahi ses policiers

Le 3 février 2003, Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, se rend à Toulouse, ville pilote de la police de Proximité, mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin. Cette police avait alors un rôle de répression mais aussi de prévention. Des antennes au cœur des cités permettaient à la population d’échanger autre chose que des contraventions avec les uniformes, comme apprendre à communiquer, restaurer un dialogue par exemple.

Nicolas Sarkozy va en public nettoyer au kärcher cette police « dont le travail n’est pas de jouer au rugby avec les jeunes ». Une petite phrase qu’il a savamment reprise dans sa dernière intervention télévisée la semaine dernière. Une petite phrase qui cache une histoire méconnue, celle d’une trahison qu’a dévoilé dévoile à Bakchich Info, Jean-Pierre Havrin, un des policiers présents ce jour-là.

À la retraite depuis quelques jours, l’ancien directeur départemental de la police de proximité, révèle en exclusivité les dessous de l’affaire.


En quatre étapes simples, voici donc comment Nicolas Sarkozy a sans aucun scrupule trahi ses policiers et manipulé l’opinion pour en finir avec la police de proximité et son travail sur le terrain (répression et prévention) :

  1. le service de communication prépare la visite du Ministre en invitant des policiers qui souhaiteraient évoquer les bons résultats obtenus dans leur mission première, à parler plutôt de leur travail de proximité, donc de prévention ;

  2. lorsque devant le Ministre, les policiers s’exécutent en évoquant un match de rugby, celui-ci – devant micros et caméras – leur explique qu' »ils ne sont pas des travailleurs sociaux et les rappelle à cette mission première dont ils avaient été priés de ne pas parler : « l’investigation, l’interpellation, la lutte contre la délinquance » ;

  3. s’appuyant sur l’impact médiatique de sa petite mise en scène, le Ministre Sarkozy met fin à la police de proximité ;

  4. et prend soin de jouer de son autorité hiérarchique pour faire taire ceux qui auraient l’idée de dénoncer la manipulation.

En 2005, puis en 2007, dans des banlieues où sévit une insupportable misère sociale et où, en l’absence de police de proximité, les tensions entre la population et les forces de l’ordre vont chaque jour s’accroissant, deux faits divers graves mettant en cause d’un côté des policiers, de l’autre de jeunes habitants des cités, ont déclenchés scènes de violences urbaines et émeutes…

permalien de l’article : Méthode Sarkozy : trahison et manipulation

Déc 012007
 

Petite rengaine et gros mensonges :
Mais que font les journalistes ?!

le pouvoir d'achat selon sarkozyIl parle, il parle… il parle beaucoup, mais que dit-il, le Petit Président ? Toujours la même chose, c’est-à dire en réalité rien, au mieux, et, au pire, contre-vérités et mensonges.

Cette fois, il devait parler du pouvoir d’achat, première préoccupation des français, avec le chômage et, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps, l’inflation. Qu’a-t-il dit, donc ? Quelles solutions a-t-il proposées ?

Pour le discours : d’abord, une contre-vérité rabâchée : c’est la faute au 35 heures ; ensuite, un slogan, éculé déjà : il faut travailler plus pour gagner plus. Pour le concret, principalement deux mesures : la possibilité de rachat des RTT par les salariés et l’indexation des loyers sur l’évolution des prix.

Le rachat des RTT : passons sur le fait que ce ne sera possible que s’il y a accord dans les entreprises, et si le chef d’entreprise en éprouve le besoin (car ce n’est pas le salarié qui décide de faire ou non des heures supplémentaires !), et allons directement au fond de cette mesure :

  • la situation actuelle : la durée légale du travail est de 35 heures hebdomadaires ; les heures supplémentaires sont payées 25% au-dessus du salaire horaire du salarié ;

  • la proposition de Sarkozy : la durée légale du travail est de 35 heures hebdomadaires ; les heures RTT peuvent être converties en heures supplémentaires payées… au salaire horaire.

  • bilan : pour le salarié, 25% de perte de pouvoir d’achat par heure de RTT travaillée !

Il aurait été intéressant que les journalistes interrogent le Petit Président Bavard sur la logique de cette mesure. Mais peut-être ont-ils considéré que ce n’était pas nécessaire, tant il est évident qu’elle correspond en réalité à un coup de canif supplémentaire dans le pouvoir d’achat des salariés.

L’encadrement des loyers : dans un premier temps, le Petit Président propose d’instaurer un indixe du pouvoir d’achat qui refléterait davantage la réalité de l’évolution des prix que ne le fait actuellement l’indice des prix de l’INSEE, reconnaissant par là que celui-ci sous-estime largement la hausse actuelle des prix à la consommation. Ensuite, il propose de contraindre l’augmentation des loyers immobiliers au moyen de ce même indice, plutôt que l’actuel indice du coût de la construction, ce qui, selon lui, permettra de diviser par deux la hausse des loyers. Ce qui fait :

  • une contradiction : réévaluer d’un côté l’indice des prix afin qu’il reflète la réalité de la hausse des prix ; indexer de l’autre côté les loyers sur l’indice des prix à la consommation ;

  • un mensonge : depuis juillet 2005, l’augmentation des loyers n’est plus indexée sur l’indice du coût de la construction (voir ici), mais sur l’indice de référence des loyers, lequel n’évolue pas sur un rythme annuel de 5% comme le prétend le président, mais à un rythme allant de 2 à 3% sur les deux dernières années ;

  • une mesure inefficace : l’indice des prix à la consommation révélant une hausse annuelle supérieure à 2%, avec une tendance marquée à la hausse, il est là encore tout à fait évident que le gain pour les locataires sera nul, ou du moins très loin de cette division par deux de la hausse des loyers dont le Petit Président s’est plu à parler.

Mais le pire est dans ce dont le Petit Père n’a pas parlé :

  • La TVA sociale : vous vous souvenez, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a dans sa besace un projet de TVA « dites pudiquement » sociale. S’agissant d’une intervention présidentielle consacrée au pouvoir d’achat, on peut s’étonner que les journalistes ne se soient pas crus autorisés d’interroger le Petit Président sur cette question – tss tsss, voyons, pas avant les municipales… ;

  • La redevance télé : le parlement vient de voter la suppression de l’exonération de redevance audiovisuelle dont bénéficiaient jusque là 780 000 personnes âgées aux revenus modestes. S’agissant du pouvoir d’achat, on peut s’étonner que les journalistes ne se soient pas crus autorisés à interroger le Petit Président sur cette décision ;

  • Les pensions de retraites : le Petit Président n’a pas non plus évoqué ses promesses électorales à l’égard des pensionnés les plus défavorisés : augmenter de 25% le minimum vieillesse et revaloriser les petites retraites et les pensions de réversion pour que ces retraités vivent mieux. Or, bien au contraire, selon le projet de budget actuellement en discussion à l’Assemblée, la revalorisation annuelle des pensions des 13 millions de retraités du régime général et de la fonction publique s’établira à 1,1 % pour l’année 2008, soit largement en-dessous de l’évolution des prix, laquelle est sous-estimée… Pas de question sur ce sujet non plus.

On aurait pu également lui poser quelques questions sur ce qu’il pense des propositions du PS en faveur du pouvoir d’achat. Par exemple, de baisser le taux de TVA sur les produits de première nécessité de 5,5% à 5%, ou de revaloriser de 50% de la prime pour l’emploi, ou encore de rétablir la TIPP flottante afin de limiter l’envolée du prix de l’essence à la pompe – au total, une dizaines de mesures financées pour moitié par une taxation des super-profits pétroliers et, pour l’autre, une taxation des revenus des stock-options. On aurait pu, lui poser des questions, lui apporter la contradiction, ne pas dérouler le tapis rouge sous les gros sabots de son discours creux. Oui, on aurait pu, mais cela aurait été faire là un travail de journalistes indépendants plutôt que de courtisans serviles…

le pouvoir d'achat selon sarkozy
© PLACIDE – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

A part ça ? Nicolas Sarkozy va bien, merci. Il vient de se voir miraculeusement attribuer une augmentation de 206% (salaire fois trois !) pour devenir un des trois chefs d’état les mieux payés du monde occidental. Si les caisses de l’Etat sont vides, les poches du Petit Père des People sont, elles, bien pleines.

permalien de l’article : Sarkozy soigne le son pouvoir d’achat

Nov 302007
 

François Hollande répond à Nicolas Sarkozy


Quoi, vous voudriez tout de même savoir ce qu’il a dit, le Petit Président ? A propos de l’accès de violence à Villiers-le-Bel, à propos du pouvoir d’achat ?…

Soit, je vous l’accorde. Le Petit Père des People a dit à peu près ceci :




permalien de l’article : regardons François Hollande

Nov 282007
 

Le PS fait des propositions concrètes en faveur du pouvoir d’achat

travailler plus pour gagner moinsLe Bureau national du PS a adopté mardi dix propositions pour soutenir le pouvoir d’achat des Français, tentant ainsi de mettre sous pression la majorité sur un sujet que doit aborder jeudi Nicolas Sarkozy et que l’opinion juge prioritaire, selon tous les sondages.

Le numéro deux du PS François Rebsamen a énoncé les quatre directions dans lesquelles il faut agir : « augmenter les salaires, baisser les prix des produits alimentaires, diminuer le coût du logement, maîtriser le prix de l’énergie« .

D’un coût de six milliards d’euros, ces mesures seraient financées pour moitié par « une taxation des super-profits pétroliers » et pour l’autre par « une taxation des stock-options« , a précisé le maire de Dijon.

Une campagne sera menée la semaine prochaine par les militants et responsables PS pour populariser ces mesures, grâce à la diffusion d’un tract (3 millions d’exemplaires) et d’une affiche (500.000 exemplaires), et mettre en évidence qu' »avec Nicolas Sarkozy, c’est gagner moins et payer plus« .

Par ailleurs, les députés PS défendront jeudi une proposition de loi comprenant onze mesures en faveur du pouvoir d’achat, dont la plus importante est une majoration de 50% de la prime pour l’emploi, ont-ils annoncé séparément par le biais de leur porte-parole Aurélie Filipetti.

La majorité UMP à la commission des Finances a décidé de ne pas discuter des articles de ce texte, ce qui équivaut à un rejet.

Au chapitre des salaires, les socialistes préconisent « une conférence pour augmenter le SMIC et les rémunérations » et qui aurait pour objet de consentir des exonérations de charges sociales aux entreprises qui « augmentent effectivement les salaires », selon M. Rebsamen.

Sont aussi prônés « un plan de rattrapage des traitements dans la Fonction publique » et « une revalorisation des petites retraites« , alors que la loi sur la sécurité sociale tout juste votée au parlement limite cette hausse à 1,1%.

Pour faire baisser les prix alimentaires, le PS propose notamment une réduction d’un demi-point de la TVA (qui serait ramenée à 5%) sur les produits de première nécessité.

Le parti de François Hollande réclame aussi « l’encadrement des loyers pour l’année 2008 » qui seraient « indexés sur le coût de la vie », une diminution des taxes sur l’essence par le biais du rétablissement de la TIPP flottante, ou encore « la généralisation du chèque transport » pour aider à financer les déplacements des salariés.

Cette dernière mesure, jamais vraiment entrée en vigueur, avait été créée par l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin et son successeur François Fillon la considère comme un échec

Secrétaire national du PS à l’Economie, Michel Sapin a affirmé que non seulement le paquet fiscal de 15 milliards d’euros de juillet n’avait « eu aucun effet sur le pouvoir d’achat », mais qu’en plus le gouvernement avait « pris des décisions qui diminuent le pouvoir d’achat » (franchises médicales, paiement de la redevance audiovisuelle par les personnes âgées, sauf les plus démunies).

PARIS (AFP) – 27/11/2007 19h49

© 2007 AFP

On aura noté en passant que la majorité UMP à la commission des Finances a décidé de ne pas même discuter des articles de la proposition de loi avancée par l’opposition socialiste et comprenant ces onze mesures en faveur du pouvoir d’achat. Discuter devant la représentation nationale, émanation démocratique du peuple, et trouver des solutions pour le pouvoir d’achat des français, ça ne les intéresse donc pas ?

travailler plus pour gagner moins
© PLACIDE – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

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Nov 272007
 

Emeutes à Villiers-le-Bel :
l’échec flagrant d’une politique de droite

Il y a deux ans, le 23 novembre 2005 et après trois semaines d’émeutes dans toute la Franc, un rapport de synthèse est rédigé par les Renseignements Généraux – rapport publié intégralement par le journaliste David Dufresne dans son ouvrage « Maintien de l’ordre, enquête« , publié chez Hachette littérature. En conclusion, le rapport des RG indique qu’« il est à craindre désormais que tout nouvel incident fortuit (décès d’un jeune d’un quartier) ne provoque une nouvelle flambée de violences généralisées. »

Deux ans ont passé, deux jeunes hommes sont tués à Villiers-le-Bel alors que leur mini-moto s’est encastrée dans un véhicule de police et personne n’est surpris d’assister à une nouvelle poussée de violence émeutière, ni même de constater qu’un palier supplémentaire semble avoir été franchi dans cette violence : des coups de feu sont tirés contre les forces de police, laquelle parle d’un « climat quasi-insurrectionnel » dirigé « contre les institutions de la République » .

On peut sans risque parier que notre Petit Président va s’empresser de revêtir son costume de Margaret Karsher et multiplier les déclarations tonitruantes et les rodomontades, pour opposer comme à son habitude à la crise son habileté de communicant. Il va jouer de la fibre compassionnelle auprès des victimes, parler rétablissement de l’ordre républicain et justice implacable, se montrer beaucoup, être partout, parler beaucoup, occuper tout l’espace médiatique et annoncer très probablement un Plan Marshall pour les Banlieues.

Il ne peut pourtant faire oublier que cette nouvelle flambée de violences généralisées, annoncée depuis deux ans par tous les observateurs et acteurs du terrain – associations et acteurs sociaux, policiers et élus locaux – n’est rien d’autre que le résultat de sa politique, celle qu’il a portée en tant que Ministre de l’Intérieur, celle qu’il a soutenue en tant que Président de l’UMP, celle qu’il a promise en tant que candidat à la présidence de la République et celle qu’il poursuit envers et contre tous en tant que Président de la République : une politique de compassion et de communication, une politique de répression et d’abandon, une politique d’inspiration libérale tournée vers les couches sociales les plus favorisées, une politique de droite… et qui a lamentablement et dramatiquement échouée.

Mais elle a échoué parce qu’elle n’a rien tenté, parce que l’objectif de la politique de Sarkozy n’est pas la justice sociale, elle n’est pas même d’apaiser les tensions issues d’injustices sociales qui ne font qu’aller s’accroissant. Il s’agit au contraire de les exacerber et de provoquer l’émotion dans la population des classes moyennes, peur et colère, pour s’en assurer le soutien. Il s’agit in fine d’établir une République de la loi du plus fort en exaspérant la désespérance des plus faibles. Il s’agit d’organiser et de circonscrire le chaos, et brandir la menace de sa généralisation, pour obtenir de la masse silencieuse un soutien résigné, poings serrés et têtes basses, à une politique économique qui favorise les nantis, distribue de rares miettes aux petites gens et abandonne à leur misère… les miséreux.

La révolte et les violences ne sont que la résultante ultime de cette politique-là qui coupe les crédits aux associations de terrains, qui méprise les acteurs sociaux, qui éloigne les services publics des zones dites sensibles, qui diminue les effectifs d’enseignants dans les écoles, qui supprime la police de proximité, qui se préoccupe d’abord du pouvoir d’achat des plus riches, qui préfère chasser le sans-papier plutôt que le trafiquant de drogue – et je ne parle pas du petit dealer -, qui choisit la communication plutôt que l’action. Bref, une politique qui privilégie la répression et ignore la prévention, une politique qui parle de maintien de l’ordre et qui en réalité organise le désordre, afin de mieux le brandir comme une menace sous le nez des « braves gens » qu’on pousse à craindre que leur soit arraché le peu qu’ils ont et oublier de réclamer pour eux-mêmes ce qu’on accorde à ceux qui ont déjà beaucoup.

lire aussi : Constat accablant à propos des rapports police-population dans le « 9.3 »

lire aussi : Sarkozy : le bilan terrible de la répression généralisée, où l’on écrivait déjà, entre autres choses :

Soyons clair, il est parfaitement inadmissible de s’en prendre avec violence aux forces de police ou de casser des vitrines, et si le rôle d’un ministre de l’Intérieur est de faire en sorte de mettre les forces de l’ordre en situation de mettre fin à de tels agissements lorsqu’ils se produisent, et d’en arrêter les auteurs afin de permettre à la Justice de les juger, son rôle est aussi – et d’abord ! – de faire en sorte que de tels agissements ne se produisent pas. Il ne s’agit pas uniquement de rétablir l’ordre, mais de faire en sorte qu’il puisse se maintenir et perdurer. Il s’agit d’apaiser les tensions plutôt que de les exacerber. Or provocations, injustices, restrictions des libertés et soupçon généralisé ont été les instruments de la politique exclusivement répressive de Nicolas Sarkozy. Or provocations, injustices, restrictions des libertés et soupçon généralisé sont sources de tensions et de colères, en particulier parmi des populations qui vivent déjà l’exclusion sociale – car les exclure en sus de la citoyenneté est alors rajouter de l’injustice à l’injustice et fait nécessairement bouillir la marmite de la révolte. Et quand la révolte est le fruit d’une politique révoltante, le responsable de la révolte est l’instigateur et le grand ordonnateur de ladite politique.

Aux juges donc de sanctionner les auteurs des troubles à l’ordre public, aux électeurs de sanctionner le fauteur de troubles et de l’empêcher de conduire plus avant son entreprise de démolition du ciment républicain. Car comment imaginer aujourd’hui que, s’il devait se poursuivre cinq autres années, ce face à face entre Nicolas Sarkozy et une population qu’il n’a de cesse de stigmatiser et de provoquer ne puisse à terme trouver issue dans un dramatique embrasement ?

Malheureusement, la question reste posée. Malheureusement, Nicolas Sarkozy poursuivra dans la voie politique de la casse sociale et du désordre républicain, qu’il organise au seul profit des classes dirigeantes dont il est le bras armé.

et puis, et puis, une vidéo-amateur contredit la version de la police sur l’accident de Villiers-le-Bel … qui prend un certain relief avec émeutes de banlieue : des JT à mémoire variable .

permalien de l’article : Répression partout, Injustice sociale

Nov 232007
 

Infantilisation du peuple ou exigence démocratique

traité européen : pas sans nous !D’abord, ce dont il ne s’agit pas : il ne s’agit pas ici de l’opportunité pour la France de ratifier on non le Traité de Lisbonne, et encore moins du clivage OUI/NON du référendum de 2005. il s’agit bien de se prononcer sur la voie démocratique à emprunter pour prendre cette décision.

Ce dont il s’agit, donc : de démocratie, ou plutôt du déni de démocratie que constituerait la ratification par le parlement de tout ou partie de ce que le peuple a refusé par référendum – et ce, quoi qu’on pense par ailleurs de ce refus, ou même quoiqu’on aie pensé à l’époque de l’opportunité du référendum. 

La parole avait alors été donnée au peuple français, il est insupportable qu’on puisse vouloir la lui reprendre parce qu’il n’en aurait pas usé conformément aux souhaits de la classe dirigeante. Si l’on considère qu’il est nécessaire de ratifier le Traité de Lisbonne, il y a alors exigence d’en convaincre les français, plutôt que de les infantiliser en passant outre un avis légitimement exprimé. 

L’exigence est d’aller au bout du processus démocratique qui a été engagé lors du choix de la procédure référendaire. C’est une question de principe. C’est une exigence démocratique avec laquelle nous avons le devoir de ne jamais transiger, qui ne peut être surpassée par un quelconque « intérêt supérieur ».

La tenue d’un référendum sur le traité de Lisbonne est une ardente nécessité démocratique. C’est pourquoi des personnalités diverses, dont certaines avaient déjà pris l’initiative d’appels et de pétitions en faveur de cette consultation populaire, ont décidé de rassembler leurs efforts dans un Comité national pour le référendum. Le CNR s’adresse à tous ceux, quelle que soit leur opinion sur le nouveau traité, qui affirment la nécessité que le suffrage universel se prononce sur ce traité. 

Vous aussi, exigez que la décision revienne aux citoyens, soutenez la démarche du Comité National pour un Référendum,  signez l’appel pour un référendum …et faites-le circulez :

Appel du Comité National pour un Référendum

Un nouveau traité – dit traité de Lisbonne – vient d’être approuvé par les dirigeants européens suite au rejet du projet de traité constitutionnel refusé majoritairement par les Français et les Néerlandais lors des référendums de mai et juin 2005.

C’est donc à nouveau le suffrage universel qui doit trancher par référendum.

Sur un sujet qui a tant d’influence sur la vie de chacun et l’avenir de la France, l’organisation d’un nouveau référendum est une exigence démocratique majeure pour notre pays. C’est aussi une nécessité pour la construction européenne qui doit être fondée sur l’adhésion des peuples et la souveraineté populaire.

Seule une mobilisation sans précédent des citoyens peut obliger le président de la République à organiser un référendum. Il y sera contraint s’il n’obtient pas, début 2008, 3/5 des suffrages exprimés des parlementaires pour la modification préalable de la Constitution française, nécessaire à la ratification du nouveau traité européen. Ainsi les députés et les sénateurs ont le pouvoir d’imposer le référendum, en votant contre cette révision de notre Constitution.

C’est pourquoi des personnalités diverses, les signataires de différents appels déjà lancés sur ce sujet, ont décidé de rassembler leurs efforts au sein d’un Comité National pour un Référendum.

Nous appelons en urgence toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à une Europe fondée sur l’adhésion des peuples, qu’ils soient pour ou contre ce nouveau traité, à nous rejoindre pour empêcher un déni de démocratie et exiger la tenue d’un référendum.

votre signature ici

sarkozy petit pere des people

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Nov 192007
 

Comiques, ridicules ou pitoyables ?

Mais les trois, mon Fillon !




On se souvient des fausses vraies manifs de droite ? Ce dimanche a donc eu lieu la vraie, sur le thème « libérez le métro« . On a du mal à décider de laquelle est la plus distrayante.

En famille, en vélo, en trottinette ou à rollers, plusieurs milliers de manifestants « antigrève » ont défilé à Paris. Ces manifestants du dimanche ont scandé des « on veut travailler » et « grévistes, égoïstes » de la place de la République à Nation. Organisée par les associations très conservatrices Contribuables Associés et Liberté chérie et par le parti Alternative Libérale, la manifestation avait pour mot d’ordre: « Stop la grève« . L’Uni, syndicat étudiant bien à droite, était également représenté. Les organisateurs ont compté 15 à 20 000 participants, la préfecture de police 8 000.

« Cheminots, au boulot! » Une mère de famille s’époumone avant de se pencher vers ses deux fillettes: « Allez, criez plus fort. » Sur les banderoles, des détournements de slogans de mai 68 -« Interdit d’interdire d’étudier« , « Faites l’amour, pas la grève« – ou plus agressifs : « Syndicats, fascistes« , « La France, aimez-la ou quittez-la« .

Usagers « excédés » par les perturbations des transports, électeurs venus soutenir le gouvernement et hurler « Fillon, tiens bon« , étudiants « pris en otage » par les « bloqueurs fascistes« … Tous ont entonné une Marseillaise et un détournement potache de YMCA.

Dans la rue, des passants sidérés se sont parfois arrêtés pour éclater de rire. Certains riverains, depuis leurs fenêtres, ont préféré insulter les manifestants qui les ont hués en retour. Et quant un adolescent s’approche, il provoque des sourires bienveillants lorsqu’il déclare que les cheminots sont tous des fainéants, il est applaudit chaudement quand il soumet l’idée qu’on devrait licencier tous les grévistes… et manque de se faire lyncher quand avec un sourire en coin il confesse son amour pour le second degré.

– article repris sur Rue89, adapté et complété par mes propres sources.

… revoir les fausses vraies manifs de droite

On parle de : La vraie vraie manif de droite

Nov 162007
 

Quand Nicolas Sarkozy dénonce en OFF
« le trop grand nombre de musulmans présents en Europe »

Selon le correspondant à Bruxelles de Libération, le président de la République se serait lancé dans une diatribe stigmatisant les musulmans sur fond de « choc de civilisations » devant des interlocuteurs « choqués » par la dureté de son langage et bientôt convaincus que le petit président a « un sérieux problème avec les musulmans ».

Les musulmans, vous savez, ces gens qui « pratiquent la polygamie, l’excision sur leurs filles, égorgent les moutons dans leurs appartements et ne respectent pas les règles républicaines.

Sur son blog, la biographie de Jean Quatremer indique qu’il « couvre l’actualité européenne pour Libération depuis septembre 1990, d’abord comme responsable du défunt cahier « Europe » – un supplément hebdomadaire de huit pages consacré à la construction communautaire – puis comme correspondant auprès de l’Union« . Avant cela, il s’est « occupé, au sein du service société du même journal, des questions d’immigration… On y apprend que son « blog, lancé en décembre 2005, a obtenu le prix Louise Weiss du journalisme européen le 9 mai 2006. C’est la première fois qu’un blog reçoit un tel prix.« 

Quelques éléments en préalable et qui permettent sans aucun doute d’accorder quelque crédit à cette « histoire qui se raconte dans les chancelleries européennes » et que Jean Quatremer relate sur son blog consacré tout entier aux coulisses de Bruxelles.

sarkozy caricature charlie hebdo
© PLACIDE – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

le 14 novembre 2007, par Jean Quatremer

L’histoire se raconte dans les chancelleries européennes. Nicolas Sarkozy, recevant le Premier ministre irlandais, Bertie Ahern, le 21 septembre, puis suédois, Fredrik Reinfeldt, le 3 octobre, se serait livré à une véritable diatribe anti-musulmane devant ses invités.

Selon mes sources, le chef de l’Etat s’est lancé dans une diatribe confuse d’une vingtaine de minutes, « dans un langage très dur, très familier, choquant pour tout dire», contre le « trop grand nombre de musulmans présents en Europe » et leurs difficultés d’intégration.

Il a aussi décrit de façon apocalyptique le « choc de civilisation » qui oppose les musulmans à l’occident. Le tout, manifestement, pour justifier son opposition à l’adhésion de la Turquie à l’Union.

Mais ses interlocuteurs, qui n’en sont toujours pas revenus, ne sont même pas sûrs de l’avoir bien compris, tant le discours était décousu et surtout hors de propos avec l’objet de ces rencontres, la préparation du Sommet de Lisbonne des 18 et 19 octobre.

Ils en ont, en tout cas, retiré la désagréable sensation que Sarkozy, non seulement avait un sérieux problème avec les musulmans, mais avait du mal à maîtriser ses nerfs.

Cette idée du « choc des civilisations » a déjà été développée, de façon plus policée, par le chef de l’Etat, dans une indifférence assez étonnante, le 27 août dernier, dans son discours aux ambassadeurs. Il avait alors expliqué que le « premier défi, sans doute l’un des plus importants » auquel doit faire face la France est :

« Comment prévenir une confrontation entre l’Islam et l’Occident ? Ce n’est pas la peine d’employer la langue de bois : cette confrontation est voulue par les groupes extrémistes tels qu’Al Qaeda qui rêvent d’instaurer, de l’Indonésie au Nigéria, un khalifat rejetant toute ouverture, toute modernité, toute idée même de diversité. Si ces forces devaient atteindre leur sinistre objectif, nul doute que le XXIe siècle serait pire encore que le précédent, pourtant marqué par un affrontement sans merci entre les idéologies« .

Pour Sarkozy, « nous aurions tort de sous estimer la possibilité » « d’une confrontation, entre l’Islam et l’Occident« : « l’affaire des caricatures en a été un signe avant-coureur« . Dès lors, la surprise de Bertie Ahern et de Fredrik Reinfeldt s’explique : ils n’avaient sans doute pas lu ces quelques lignes.

Sarkozy et les musulmans
la polygamie, l’excision et les moutons égorgés dans les baignoires


On parle de : Sarkozy et les musulmans

Nov 092007
 

Beaucoup d’entre nous avaient été choqués par le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. On se souvient aussi des accusations de BHL, qualifiant de raciste la petite plume du petit président. Et il faut lire, entre autres réactions, Le faux pas africain de Sarkozy, par Philippe Bernard (article paru initialement dans Le Monde), pour bien comprendre l’ampleur des dégâts provoqués par un discours donneur de leçons et paternaliste, qui a multiplié les clichés sur l’homme africain.

Aujourd’hui, c’est à l’ONU que les propos de Nicolas Sarkozy sont durement contestés…

– un article de Etienne Flandre dans Rue89

Au moment même où il savourait son triomphe à Washington, le président français était étrillé, aux Nations Unies, à New York, pour un autre de ses discours, celui prononcé le 26 juillet dernier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal. Dans les sous-sols du bâtiment de verre, Doudou Diène, Rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée (sic) s’est inquiété, devant une commission de l’Assemblée générale, d’une tendance récente à la « légitimation intellectuelle du racisme […] sous couvert de la défense de l’identité et de la sécurité nationale ».

Le discours de Dakar et les tests ADN

Il a cité deux exemples: le Prix Nobel de médecine James Watson, contraint à la démission pour ses propos sur l’infériorité intellectuelle des Africains… et Nicolas Sarkozy pour son discours de Dakar ! « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » […] « Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance » […] « Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès » déclarait le président français dans cette adresse à la jeunesse africaine, rédigée, comme d’ailleurs l’éloge de l’Amérique prononcé devant le Congrès des Etats-Unis, par sa « plume » Henri Guaino.

« Dire que les Africains ne sont pas entrés dans l’histoire est un stéréotype fondateur des discours racistes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle« , a tranché Doudou Diène à la tribune des Nations unies. Il a témoigné de la « blessure profonde » causée par le discours de Dakar chez les intellectuels africains. Et pour enfoncer le clou, ce juriste sénégalais, nommé expert indépendant sur le racisme en 2002 par la défunte Commission des droits de l’homme de l’ONU, a dénoncé l’utilisation des tests ADN pour le regroupement familial, qui contribue selon lui à la « stigmatisation de l’immigré« .

Accusations « infondées et irresponsables »

Cette offensive anti-sarkozyste, alors que le président français se faisait adouber par le tout-Washington, a suscité un vent de panique chez les diplomates français en poste à l’ONU. Ils se sont empressés de condamner les accusations « infondées et irresponsables » de Doudou Diène, en expliquant que, dans ses discours comme dans ses actes, le chef de l’Etat avait toujours démontré que la lutte contre le racisme faisait partie de ses priorités.

La nomination de ministres issus de l’immigration est souvent présentée comme un engagement contre les discriminations. A la Maison Blanche, Nicolas Sarkozy s’est d’ailleurs affiché avec Rachida Dati et Rama Yade. « A l’époque coloniale, il y avait plus de ministres d’origine africaine dans les cabinets de la République et les assemblées qu’aujourd’hui », notait perfidement l’historien camerounais Achille Mbembe, en août dernier, dans sa réponse au vitriol au discours de Dakar.

Pour en savoir plus sur les bourdes de Sarkozy sur la scène internationale

On parle de : Sarkozy accusé de légitimer intellectuellement le racisme

Oct 242007
 

sarkozy photographie officielleDans son discours de prise de fonction, notre Petit Père des People a souhaité que sa présidence soit guidé par douze exigences sur lesquelles il s’engageait :

1- « Rassembler les Français » ;

2- « Respecter la parole donnée » ;

3- « Tenir les engagements » ;

4- « Exigence morale » ;

5- « Réhabiliter les valeurs du travail, de l’effort, du mérite, du respect » ;

6- « Exigence de tolérance et d’ouverture » ;

7- « Exigence de changement » ;

8- « Exigence de sécurité et de protection » ;

9- « Exigence d’ordre et d’autorité » ;

10- « Exigence de résultat » ;

11- « Exigence de justice » ;

12- « Exigence de rompre avec les comportements du passé ».

12- Exigence de rompre avec les comportements du passé : oups !

Fonds secrets / Fonds publics

… Alors qu’on n’est pas encore remis d’avoir appris :

que l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), qui émarge puissamment au MEDEF, est à la tête d’une caisse noire de six cent millions d’euros (quatre milliards de francs !!!) ;

que près de 200 millions d’euros ont servi à indemniser des entreprises à la suite de grèves (alors même que le MEDE, d’un autre côté, s’est toujours violemment opposé au paiement des jours de grèves) ;

que Denis Gautier-Sauvagnac, l’influent président de l’UIMM au sein du MEDEF a prélevé en liquide plus de vingt millions d’euros dans les fonds secrets ;

que Mme Laurence Parisot, présidente du MEDEF et responsable élue des fédérations qui y sont liées, déclare que : « beaucoup savaient inconsciemment » ! (sic) ;

que la caisse noire aurait servi à financer des parlementaires ;

que les enquêteurs ont constaté des pics de retraits en espèce juste avant les présidentielles de 2002 et 2007…

– lire ici et … mais ce n’est que le début de l’affaire de la caisse noire du MEDEF

… Voilà qu’en douce, sans avoir l’air d’y toucher, les députés de l’UMP s’apprêtent à voter une modification de la loi sur le financement des partis, au profit exclusif de leurs nouveaux amis du Nouveau Centre (c’est-à-dire les centristes de l’UMP ou la part sarkoziste de la défunte UDF, pour ceux qui n’auraient pas tout suivi). On peut s’informer sur la manoeuvre en se rendant Rue89… ou bien simplement en écoutant l’ami François Bayrou qui en parle si bien :

On parle de : Financement public du Nouveau Centre

Oct 232007
 

Guy Môquet, martyr communiste aux bourreaux bien français

Guy Môquet est mort, non en tant que Résistant, mais parce qu’il était communiste.

Henri Guaino, conseiller du président, explique à propos du jeune fusillé : « Il tombe victime de la barbarie nazie« . La part de vérité de cette affirmation est si partielle qu’elle en devient presque mensongère. Ce sont certes les nazis – en l’espèce le général Stülpnagel – qui ordonnent qu’en représailles à la mort du lieutenant-colonel Holtz, abattu à Nantes par la résistance, on fusille 50 otages. Mais lesquels ? Les Allemands n’interviennent pas dans le choix des victimes. L’homme qui désigne les suppliciés s’appelle Pierre Pucheu, le ministre de l’Intérieur de Pétain. C’est donc lui qui condamne à mort les 27 fusillés de Châteaubriant, groupe auquel appartient le jeune Guy Môquet.

Les 27 fusillés sont communistes et le hasard n’a rien à y voir : Pucheu explique clairement son choix comme dicté par la volonté d’ « éviter de laisser fusiller 50 bons Français« . A ses yeux, un communiste n’est pas un bon Français. Or celui qui était alors le candidat Sarkozy a déclaré : « Je veux dire que cette lettre de Guy Môquet, elle devrait être lue à tous les lycéens de France, non comme la lettre d’un jeune communiste, mais comme celle d’un jeune Français faisant à la France et à la liberté l’offrande de sa vie« . Absurde, puisqu’on a vu que Môquet est mort justement parce qu’il est communiste !

Et pourquoi Pucheu choisit-il les otages dans les rangs communistes ? Parce que, tout simplement, il est un digne représentant de cette droite collaborationniste viscéralement anti-rouges, au point de faire sienne la devise : « plutôt Hitler que le Front populaire« . Au moment d’entrer en politique, Pucheu n’est en effet pas n’importe qui. Administrateur des fonderies de Pont-à-Mousson, des aciéries de Micheville, fondateur du Cartel international de l’acier, il est l’un des plus éminents représentants de ce qu’on appelait alors le Comité des forges, membre d’une bourgeoisie qui, après le triomphe de Hitler, entend prendre sa revanche sur le Front populaire. Pucheu, donc, choisit ceux qui seront fusillés et il choisit politiquement : Charles Michels, secrétaire général des cuirs et peaux CGT ; Jean-Pierre Timbaud, dirigeant de la métallurgie CGT ; Jean Poulmarch, dirigeant du syndicat des produits chimiques CGT ; Jules Vercruysses, dirigeant du textile CGT ; Désiré Granet, dirigeant du papier-carton CGT ; Jean Grandel, secrétaire de la fédération postale CGT… En somme, se débarrassant des syndicalistes, il joint l’utile (pour le patronat) à l’agréable (trucider la vermine rouge).

Voilà donc la vérité historique qu’il faut rappeler, à l’occasion de ce que le pouvoir sarkoziste a baptisé « Commémoration du souvenir de Guy Môquet et de ses 26 compagnons fusillés« … et en faisant d’abord observer que l’utilisation du mot « compagnons » est inappropriée et que le vocabulaire a un sens : car si les Résistants gaullistes se donnaient en effet du « compagnon« , les communistes s’appelaient « camarade« . Guy Môquet lui-même parle de ses co-suppliciés ainsi : « mes 26 camarades« . Mais évidemment, le mot « camarade » lui-même, fortement connoté, évoque le communisme et ce fait n’a visiblement pas eu l’heur de plaire à l’équipage Darcos-Guaino-Sarkozy. Qu’à cela ne tienne, on a remplacé le mot honni de la droite par un « compagnon » moins… « ringard » (dixit Guaino). Pourquoi se gêner ?!

Ce petit mensonge corrigé, cette cohérence avec la vérité historique rétablie, ce révisionnisme à la petite semaine balayé, il pourra s’avérer ensuite, et en effet, utile de conter aux élèves de France comment donc la frange la plus puissante du patronat français, en cheville avec l’Etat pétainiste, a profité de l’exigence allemande d’exécuter des otages, pour éliminer ses opposants politiques en même temps que les animateurs du mouvement social, afin de mieux le décapiter. Enfin, seulement, on lirait la lettre de ce jeune homme de 17 ans, qui allait mourir simplement parce qu’il était le fils de Prosper Môquet, député communiste élu en 1936, et que cette seule filiation avait suffi aux yeux du gouvernement français de Vichy à lui faire mériter la peine capitale.

« Victime de la barbarie nazie » ? Plutôt martyr politique aux bourreaux bien Français, en vérité.

A lire aussi, cet hommage à Missak Manouchian…, résistant, fusillé et tombé pour la France, mais peut-être pas assez français – ni ses compagnons dont sur l’affiche rouge les visages semblaient « hirsutes et menaçants » – pour que le Petit Père des People exige qu’on lise sa lettre aux enfants de France, ou même n’en soit ému. Mais voilà, on ne peut ni déformer ni tronquer l’Histoire… et la France n’est ni une dictature ni une république bananière où les manuels d’histoire seraient écrits à grands coups de ciseaux.

On parle de : Guy Môquet, rappel à l’Histoire

Oct 182007
 

Cecilia et Nicolas Sarkozy : la rupture tranquille
© La République des Fourmis par SaT – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Et bientôt, les larmes du Président

nicolas et cecilia sarkozy : le divorceVoilà, c’est officiel : Cécilia s’en est allée, les papiers du divorce sont sur le bureau de Nicolas Sarkozy, lequel est désormais un président célibataire. On apprend d’ailleurs, en passant, que la réalité de ce divorce remonte à loin, et qu’elle a été dissimulée jusqu’à aujourd’hui, aux prix de quelques mensonges aux français, afin de ne pas handicaper la course à la présidence du candidat Sarkozy.

Notons ici cette déclaration du Petit Père des People, ce jour devant le Conseil économique et social : “Il y a sans doute une bonne solitude, celle de la réflexion, celle qui offre le silence la sérénité, la liberté. Mais il y a la solitude poisseuse, celle qui oppresse, celle qui naît de la privation de l’écoute, du soutien, du regard de l’autre, celle qui fait oublier le sentiment d’aimer et d’être aimé”. Une déclaration qui de toute évidence préfigure la stratégie présidentielle qui va se mettre en place dans les prochains jours. On va nous la jouer tristesse et faire grincer très fort les violons. On va s’évertuer à susciter la compassion du bon peuple, attirer la sympathie de l’opinion, et finalement tirer profit de ce divorce pour soigner une popularité qui n’a de cesse ces temps-ci que de donner des signes de faiblesse.

Gageons que nous verrons bientôt un président la larme à l’oeil, un homme blessé au coeur mais toujours debout, se consacrant d’autant plus à faire le bonheur des français que le soir, une fois sa tâche accomplie, personne désormais ne l’attend à la maison, que le souvenir de cette femme qui fût l’amour de sa vie. Je mise pour ma part sur une couv’ de Paris-Match la semaine prochaine, dans une quinzaine tout au plus.

Bientôt, sans doute, un projet de loi sur le divorce afin de répondre à la détresse de ces pères formidables qu’un amour perdu et une décision de justice ont éloigné d’enfants qui sont aussi les leurs et qu’ils chérissent tout autant qu’une mère qui s’habille en Prada.

Les français tomberont-ils encore dans un de ces panneau grossiers dont notre grand communiquant a le secret ? Le feuilleton promet de nous tenir longtemps en haleine.

En attendant, il y a des coeurs à prendre. Pour les garçons, c’est ici… Pour les filles, c’est là

Mais, jouons le jouer jusqu’au bout. Dans un tel billet, il semble indispensable de prononcer le mot rumeur et de citer les noms de Carole Bouquet, Anne Fulda et Maud Fontenoy. Allez donc savoir pourquoi… Quoi qu’il, je me suis autorisé à les classer par ordre de crédibilité. J’ajoute que pour ma part, citer en sus [sic !] le nom de Rachida Dati m’amuse énormément. Bienvenus dans la République du Petit Père des People : approchez, mesdames, approchez, messieurs, côté cul, côté coeur, le spectacle continue…

sarkozy petit pere des people
© PLACIDE – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

On parle de : Nicolas et Cecilia : la rupture !

Oct 082007
 

Le « Teasing » des forces de l’Esprit

article pompé sur avoodware.com

portrait François MitterrandSouvenez-vous, c’était lors de la campagne électorale des dernières présidentielles, une voix d’outre-tombe s’était faite entendre. Le 10 mars 2007, elle s’exprimait pour la première fois et disait ceci :

J’avais dit en son temps que je croyais aux forces de l’esprit et que je ne vous quitterai pas. Il est temps d’honorer ce rendez-vous.

[…]

D’ici, je le répète, je vois tout, j’entends tout, je lis tout; bref, je sais tout. Les mauvaises langues (de droite, mais aussi hélas, de gauche…) qui me liront dans les semaines qui viennent diront sans doute que pour une fois, je n’ai pas besoin des écoutes de mon fidèle Prouteau pour y parvenir. Qu’elles se méfient. Je vais tout dire, tout écrire, y compris sur elles…

Le blog de François Mitterrand venait de s’ouvrir : François-Mitterrand-2007, avec en exergue cette phrase prononcée par feu le président, lors de ses derniers voeux aux français : Je crois aux forces de l’esprit, je ne vous quitte pas…

Cela avait fait quelque bruit sur la toile, avait dans une certaine mesure bousculé le petit train-train médiatico-politique de la campagne électorale. Le blog avait très rapidement obtenu un réel succès d’audience. Le président postait chaque jour un nouveau billet et on débattait longuement de l’actualité politique au fil des commentaires. Cela en avait ravi certains, nombreux, et exaspéré beaucoup d’autres. Et puis, l’on s’était finalement souvenu qu’on ne croyait pas aux forces de l’esprit, que quelqu’un devait tenir la plume. Une chasse à l’auteur apocryphe s’était engagé. D’une telle ampleur que, finalement, sous la pression et cédant à l’hystérie, le blog se referme sur ces mots : Je vous le répète encore une fois, en guise de conclusion : Etre en accord avec soi-même, je ne connais pas de meilleur bulletin de santé. Je crois aux forces de l’esprit, je ne vous quitterai pas.. On était le 10 juin 2007, dimanche de premier tour des législatives.

Le silence s’était fait. On avait presque oublié. Pourtant, le 13 septembre 2007, on entendait ceci : «  Et si, plus que jamais, il était temps de croire aux forces de l’esprit…. Etait-ce un ultime soupir, le dernier hoquet d’un esprit en décomposition ? Ou l’annonce d’un retour prochain, l’évocation d’un désir qu’on voudrait mutuel ? La réponse tombe ce jour où, sous le titre, Revenir…, on peut lire : Je sens qu’un nouvel esprit m’habite et je m’interroge. Puis-je vraiment laisser les choses en l’état, voyant ce que je vois, entendant ce que j’entends? Les forces de l’Esprit m’ont fait un bien beau cadeau encore. Dois-je en user?

Ouais, si ça c’est pas du « teasing » ! …

Mais arrêtons-nous un instant et consultons Wikipedia :

Teasing est un mot anglais signifiant « taquinerie » mais il est plus correct de le traduire par « aguicher » pour sa connotation d’excitation (provoquer la curiosité, on le retrouve dans le mot strip-tease).

Le mot désigne une technique de vente attirant le spectateur par un message publicitaire en plusieurs étapes. Dans la première étape, un message court et accrocheur interpelle et invite à voir la suite. La deuxième étape apporte une réponse et incite à la consommation.

Le ‘teasing’ est arrivé en France en 1981 avec une triple publicité (affichage) pour l’afficheur Avenir, mise en scène par l’agence CLM/BBDO.

Sur une plage bleu azur…

1. Une jeune femme en bikini, mains sur les hanches, dit: « [Demain], j’enlève le haut » ;

2. quelques jours plus tard, seins nus, elle dit: « [Demain], j’enlève le bas » ;

3. quelques jours plus tard, nue mais montrée de dos, elle dit: « Avenir, l’afficheur qui tient ses promesses ».

Le ‘teasing’ a été utilisé en politique en France, avec la double publicité visuelle de Jacques Chirac de 1986: « Vivement demain… » suivie de « …avec le RPR ».

Allez, Tonton, point de chichi [sic], reviens… et dis-nous donc quel est ce « bien beau cadeau » que t’ont fait les forces de l’esprit.

On parle de : Tonton, le retour 2