dedalus

Sep 202007
 

Sarkozy ou la diplomatie du Docteur Folamour

Il est des déclarations qui prises bout à bout ont su divertir… et inspirer mon compère et néanmoins talentueux dessinateur, SaT :

1- « J’irais chercher la croissance là où elle se trouve. » (par Nicolas Sarkozy)

2- « Il faut que la France vende plus d’armes. » (par « Nicolas » Fillon)

3- « Il faut se préparer au pire, c’est-à-dire la guerre. » (par « Nicolas » Kouchner… et à propos de l’Iran)

Docteur Folamour
© La République des Fourmis par SaT – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

On parle de : Sarkozy ou la diplomatie du Docteur Folamour

Août 292007
 

Les bourdes et les bourrelets diplomatiques d’un tout petit président

L’inconvénient avec les affaires étrangères est qu’on ne peut pas dire n’importe quoi. C’est que sur cette scène là, contrairement à celle de la République Bananière de France, c’est qu’on ne peut contraindre l’Autre à se taire et à se prosterner. Il est là des bourrelets qui ne se dissimulent pas d’un simple coup de gomme technologique.

En France, le petit président peut prétendre avoir été invité pour des vacances hors de prix par des amis dans une villa luxueuse , Agnès Cromback et Mathilde Agostinelli, respectivement présidente du joaillier Tiffany-France et responsable de la communication de Prada-France (qui habille Cécilia Sarkozy), ils ne sont pas nombreux à insister sur le risque de conflit d’intérêts entre un président en charge des affaires publiques et des groupes d’intérêts privés. Il devrait pourtant être tout à fait possible d’avoir des amis qui ne vous inondent pas de « cadeaux » – ou alors une cravate pour Noël…

En France, la femme du petit président peut prendre une angine blanche pour une excuse diplomatique, ils seront peut nombreux à souligner l’irresponsabilité de la dame, laquelle était tout à fait rétablie le lendemain lorsqu’il s’est agi pour elle d’aller faire son shopping chic en short et en T-shirt dans les rues de Wolfeboro. Lire ici, par exemple.

En France, le petit président peut déclarer que sa femme n’a de compte à rendre à personne, ils ne sont pas nombreux à s’effarer qu’on puisse s’affranchir avec une telle arrogance de la Constitution, dire qu’être la femme du président, fut-il de si peu d’envergure, n’est pas un statut et n’affranchit pas des lois de la République.

En France, le petit président peut voir une de ses promesses phares invalidée par le conseil constitutionnel, ils ne sont pas nombreux à insister sur le fait que c’était plus que prévisible, tellement que son propre ministre du budget (Woerth. Nicolas Woerth, je crois) et sa ministre du logement (Boutin. Nicole Boutin, je crois) avaient été sermonné par le petit président pour avoir évoqué, dès le mois de mai, ce « petit problème d’anticonstitutionalité » de la promesse du candidat Sarkozy.

En France, le petit président peut formuler le projet d’enfermer les pédophiles au-delà du terme de sa condamnation, fixée par une décision de justice, ils ne sont pas nombreux à souligner l’aberration de tels propos, alors même que l’ensemble des acteurs du monde judiciaire et carcéral souligne le manque de moyens nécessaires à l’application des lois existantes, et qui se succèdent à un rythme tout aussi aberrant – celui des faits divers – sans jamais avoir la moindre chance de répondre efficacement aux problèmes de la récidive ou de l’absence de soins psychiatriques dans les établissements pénitentiaires.

En France, les médias se taisent quand il le faut, font des courbettes dégoulinantes à leur petit père des people, et se charge avec soumission de retoucher les paroles du petit président pour en gommer les bourrelets disgracieux. Mais donc, les bourrelets s’accumulent également sur la scène internationale :

Nicolas Sarkozy s’est invité au sommet européen des ministres de l’économie et des finances pour expliquer sa politique économique, largement suspectée de prendre des largesses avec l’objectif de réduction de la dette. Et voilà notre petit président qui se prend une remontée de bretelle par l’ensemble de nos partenaires européens. Lire ici, par exemple.

Nicolas Sarkozy est allé en Afrique… et il faut lire, par exemple, Le faux pas africain de Sarkozy, par Philippe Bernard, pour comprendre l’ampleur des dégâts provoqués par un discours donneur de leçons et paternaliste, qui a multiplié les clichés sur l’homme africain.

Le premier ministre de Nicolas Sarkozy (il s’appelle Fillon. Nicolas Fillon, je crois…) a prétendu sur TF1 que Rodriguez Zapatero, son homologue espagnol, lui avait confié, en juillet, qu’il regrettait la régularisation de 600 000 sans-papiers à laquelle son gouvernement avait procédé en 2005, et s’était engagé « à ne plus le refaire ». Mais voilà, le démenti de Madrid ne s’est pas fait attendre : contrairement à ce qu’affirme François Fillon, Zapatero ne « regrette » pas « amèrement » le choix de la régularisation et ne regrette en aucune façon cette décision, qui était « nécessaire, commode et positive ». Le premier ministre espagnol a expliqué que son gouvernement et lui même considèrent que « personne ne peut travailler dans l’illégalité », ajoutant qu’il « ne permettrait pas » que 600 000 personnes travaillent sans-papiers.

Le ministre des affaires étrangères de Nicolas Sarkozy (Kouchner. Nicolas Kouchner, je crois) s’est laissé allé à suggérer qu’il faudrait à l’Irak un autre premier ministre. Mais voilà, l’Irak qui est un pays souverain n’a pas souhaité laisser dire et il a fallu s’excuser… plutôt que de voir s’allonger encore la liste des pays qui aimeraient sans doute déjà – cela ne fait que 100 jours – suggérer à la France de changer de Président…

Enfin, le petit président Nicolas Sarkozy prononce un discours sur la politique étrangère de la France devant l’ensemble de nos ambassadeurs et l’on comprend, cette fois définitivement, qu’il entend rompre avec la vision universaliste et laïque du Monde, qui est une tradition diplomatique française qui a beaucoup de mérite, pour s’aligner sur la vision communautariste du « choc des civilisations » de l’administration américaine de son ami George Bush (Lire ici, par exemple). Ainsi, aussi, le discours de politique étrangère du président français aura fait la une de la presse libanaise, par exemple et, à lire le quotidien anglophone de Beyrouth The Daily Star (ici), on comprend que lorsque Nicolas Sarkozy se démarque de Washington, est souligné qu’il lui reste des progrès à faire pour comprendre la région et que pour atteindre ses objectifs dans cette région du monde, il lui faudra autre chose que des bonnes intentions. En voilà qui ont tout compris à Nicolas Sarkozy : les discours compassionnels, les bonnes intentions et l’art de communiquer ne font pas une politique efficace.

Sarkozy au boulot

Les français voulait un président à poigne
Ils ont un président à poignées.

On parle de : Sarkozy trébuche sur la scène internationale

Juin 272007
 

Interview accordée à L’Hebdo des socialistes, parue le 26 mai 2000

Jean Jaurès et la religion du socialisme, Vincent PeillonPourquoi cet essai sur Jaurès ?

Pour deux raisons. La première concerne notre engagementsocialiste. Notre tradition a été dominée par Jules Guesde et par le marxisme. A ce titre, la pensée de Jean Jaurès a été refoulée, et avec elle notre tradition.

La seconde concerne le sens accordé aujourd’hui à la politique. Celle-ci est devenu une technique, un professionnalisme réservé à quelques-uns et surtout séparé des autres manifestations de notre humanité. Jaurès est exemplaire car pour lui la politique n’a véritablement son sens que lorsqu’elle s’inscrit dans la totalité de l’existence.

On a surtout tendance à croire qu’il fut d’abord philosophe et ensuite politique. Or ses thèses de philosophie, par exemple, sont postérieures à son élection comme député. Il y a chez lui un aller et retour permanent entre l’action et la pensée. Il dit d’ailleurs qu’il ne faut jamais séparer les deux, que le courage est d’être à la fois un praticien et un philosophe.

Pourquoi Jaurès prône-t-il l’individualisme ?

Il y a tout un courant de tradition politique, depuis la philosophie antique jusqu’au marxisme, qui considère que le collectif vaut davantage que l’individuel. Et donc que l’on doit sacrifier les individus à la collectivité. Un autre courant, qui s’est incarné dans la Révolution française, à travers la Déclaration des droits de l’homme, qui considère que la communauté doit respecter l’individu. Que donc l’individu est au-dessus de la communauté, que celle-ci doit le servir plutôt que l’utiliser. Jaurès appartient à cette deuxième tradition. L’individu est la  » fin suprême « . Et le socialisme est un individualisme, c’est-à-dire que la finalité de l’organisation collective, c’est la liberté de l’individu. Le socialisme de Jaurès est donc l’inverse du collectivisme, de l’étatisme et du marxisme-léninisme. Il n’est pas atteint par leur faillite.

En quoi consiste la religion du socialisme de Jaurès ?

Jaurès pense que tout homme est naturellement habité par une aspiration religieuse, une aspiration à l’infini. Étymologiquement, la religion c’est le lien. Comment assurer un lien entre les hommes ? Telle est la question politique majeure. Jaurès considère que le christianisme, qu’il a hérité de sa mère, a trahi l’essence du religieux, c’est-à-dire la possibilité de vivre en communauté et de s’épanouir en tant qu’homme et que seul le socialisme permettra de réaliser cette essence du religieux, parce qu’il donnera à tout homme la faculté de se réaliser et d’aller vers la justice. Le socialisme n’est donc pas une religion parmi d’autres, c’est l’essence même du religieux. une religion qui s’appuie sur la liberté et la justice.

D’autre part, Jaurès considère que le socialisme n’est pas une rupture avec le passé, mais que, comme doctrine et comme mouvement politique, il est l’héritier d’une très longue tradition : prophétisme juif, rationalisme grec, idéologie des Lumières, etc. Cet héritage contient l' » invincible espoir  » que tout ce qui empêche le socialisme d’advenir va progressivement être surmonté. La pensée de Jaurès est d’un optimisme fondamental. Il ne méconnaît aucune des noirceurs de l’humanité, mais il a cette espérance d’un avenir où tout ce qui mutile l’homme, par exemple les différences de classes sociales, sera supprimé. Et la réalisation, après l’égalité politique, de l’égalité économique et sociale, permettra d’accomplir l’œuvre de Dieu.

Que dit sa thèse sur  » La réalité du monde sensible  » ?

Philosophiquement, Jaurès est très moderne, parce qu’il échappe à une double difficulté : d’une part à la négation du monde sensible comme le font la plupart des philosophes qui considèrent qu’une équation est plus réelle qu’une sensation, d’autre part à la négation de l’esprit par ceux qui réduisent le monde à la matière et aux seules données du sens. Jaurès surmonte cette antinomie car il soutient que le monde sensible existe, tout en lui reconnaissant de l’intelligence, de l’esprit. Sa force, c’est d’unir la nature et l’esprit, le temporel et le spirituel, l’âme et le corps, le philosophe et l’homme ordinaire.

Existe-t-il une actualité de Jaurès ?

Il y a depuis plusieurs dizaines d’années une crise du sens et, liée à elle, une crise de l’engagement politique. L’inspiration que l’on trouve chez Jaurès nous permet, je crois, de les surmonter, parce qu’il fonde son engagement politique sur une métaphysique et une morale. Il possède une intelligence de la place de l’homme dans la nature et de la nature de l’homme qui lui permet d’affirmer avec force un certain nombre de valeurs et de fonder un projet historique. Il redonne cohérence aux valeurs qu’on a aujourd’hui un peu tendance à perdre de vue et qui guident notre engagement.

Oublié pendant un siècle ou ignoré parce que cela arrangeait beaucoup de gens, on le redécouvre aujourd’hui parce que ses interrogations nous poussent vers l’avenir. C’est à partir de nos préoccupations présentes, comme socialistes engagés dans la construction de l’avenir, que nous pouvons retrouver Jaurès. Il nous devance encore.

On parle de : « Jean Jaurès et la religion du socialisme », par Vincent Peillon

Juin 232007
 

Mais au fait, c’est quoi « la gauche » ?

La gauche a perdu la bataille des présidentielles 2007. Il semble d’ailleurs que ce soit aujourd’hui le seul constat que nous sommes à même de tous partager. Ce simple fait suffit amplement à illustrer l’état de décomposition avancée dans lequel se trouve aujourd’hui la gauche. Il en est un autre pourtant, sur lequel nous devrions tous être d’accord, c’est qu’il s’agira de l’emporter en 2012, qu’il nous faut dès maintenant nous mobiliser pour y parvenir, choisir un chemin, une méthode, donc d’abord comprendre ce qu’il s’est passé.

Avançons pas à pas, et pour commencer posons cette évidence : la gauche a perdu parce qu’une majorité d’électeurs a préféré Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, parce qu’une minorité seulement a préféré notre candidate au candidat de l’UMP. Laissons de côté les raisons de la victoire de Sarkozy (peu importe la force de l’adversaire, il ne s’agit que d’être plus fort que lui) et envisageons les raisons de la défaite de Ségolène Royal et de la gauche.

D’abord le premier tour – parce qu’une élection se joue sur deux tours. La gauche s’est présentée devant les électeurs français avec sept candidats et a totalisé un gros tiers des voix (36%). Voici une bonne mesure de l’état de délabrement de la gauche. La candidate socialiste ayant à elle seule recueilli 26% des suffrages, il apparaît clairement que les raisons de la défaite sont à chercher aussi ailleurs qu’au PS – sauf à penser qu’il lui faudrait gagner seul. Mais le PS ne doit pas non plus se voiler la face : les 9 millions d’électeurs qui se sont portés sur Ségolène Royal ne sont pas uniquement constitués de français dont l’enthousiasme pour la candidate serait sans nuance. C’est une évidence, beaucoup parmi eux auraient préféré avoir à voter pour un Strauss-Kahn, d’autres pour un Fabius. Surtout, l’exigence de ne pas voir se renouveler un 21 avril de sinistre mémoire aura convaincu un nombre significatif de français de voter socialiste afin d’assurer une présence de la gauche au second tour.

Et il y eut donc un second tour – et ce fut donc plus un soulagement, plus un retour à la normale surtout, qu’une victoire à mettre au crédit de Ségolène Royal, même si l’on ne peut lui enlever d’avoir au moins réussi ça. Mais à quel prix ? Si l’honneur de la gauche fut rétabli, le second tour se solda par une défaite, Ségolène Royal ne réunissant en son nom que 47% des suffrages et 17 millions d’électeurs. Disons-le ici tout net, personne ne peut prétendre qu’un autre candidat socialiste aurait été à même de faire mieux ou moins bien. Il ne sert d’ailleurs à rien qui soit constructif de poser cette question, on ne doit analyser une défaite qu’à partir de ce qui a été, en aucun cas en envisageant très hypothétiquement ce qui aurait pu être.

Il s’agissait de Ségolène Royal, de son pacte présidentiel – c’est-à-dire quelque chose de très proche du projet élaboré par le parti socialiste quelques mois plus tôt –, d’un discours pour porter le projet et d’un collectif pour relayer le discours. Pour ce qui me concerne, si Ségolène Royal a probablement pâti d’être une femme – il s’agit en particulier du procès en incompétence qu’on n’a cessé insidieusement, et odieusement, de lui intenter tout au long de la campagne –, je considère qu’elle réunissait en sa personne bien des atouts : féminité et compétence, mais aussi nouveauté, séduction, caractère, autorité, indépendance d’esprit, et même charisme. Bien qu’en matière de charisme, je ne sois pas tout à fait convaincu tant il lui manque les qualités de tribun : son débit n’est guère à même d’emporter à lui seul l’enthousiasme des foules.

Pour ce qui est du pacte présidentiel, je ne pense pas qu’on puisse là non plus trouver les raisons profondes d’une défaite. Il y avait dans ce projet de l’ambition, une cohérence et, surtout, un véritable ancrage à gauche. Ceci dit sans prétendre à sa perfection, assez loin de là en réalité, mais il y avait là de quoi rassembler le peuple de gauche et au-delà. Non, pour moi, le fond du problème est à chercher dans le discours et dans le collectif.

Ségolène Royal, reprenant à son compte une stratégie de campagne devenue monnaie courante dans les pays anglo-saxons et qui a montré son efficacité, a fait le choix de coller au plus près au discours de la droite afin de réduire à la portion congrue l’espace politique de celle-ci. Les thématiques de la valeur travail, de l’identité nationale et de l’ordre juste que Ségolène Royale a abondamment développées sont en la matière tout à fait illustratives. Ce fut un échec et ce pour deux raisons majeures.

En premier lieu Sarkozy n’a cessé durant la campagne de premier tour d’élargir son espace politique sur sa propre droite, ce qui au final a donné le très désagréable sentiment d’une Ségolène Royal courant après Nicolas Sarkozy, lui-même courant après Jean-Marie Le Pen. De toute évidence, la course de la première était dès lors tout à fait vaine.

En second lieu, une telle stratégie n’a de chance d’être gagnante que si l’on est par ailleurs assuré de ses propres fondements. Il n’est envisageable d’aller défier l’adversaire sur ce qui est a priori son propre terrain que si l’on a des attaches solides sur son propre sol. Or la gauche, faute d’avoir pris le temps nécessaire pour réfléchir à elle-même, est bien incapable de dire qui elle est, ou ce qui la fonde. Ainsi, si le travail ou le drapeau sont des thématiques politiques que la gauche a raison de contester à la droite, cela ne peut se faire au cours des quelques mois d’une campagne électorale. Il faudrait avoir eu la volonté de mûrir une réflexion de fond qui puisse être à même de nourrir le discours. Il aurait fallu un corpus idéologique fort et aux contours parfaitement définis afin de pouvoir s’y référer. Faute d’avoir fait cela, il apparaissait que la gauche se définissait par le simple fait de ne pas être la droite. Non seulement c’était un peu court, et assez flou, mais cela rendait suspectes les incursions de Ségolène Royal sur ce qui apparaissait être le domaine réservé de la droite.

Pour ce qui est du collectif, là encore c’est le flou qui a dominé. Ce fut tout au long des mois qui ont précédé les élections, la grande foire de la gauche et le règne tout puissant de l’amateurisme. Non seulement la gauche est apparue divisée, non seulement le parti socialiste était incapable de se rassembler et de faire corps derrière sa candidate, mais l’équipe même de Ségolène Royal semblait également naviguer à vue. Plutôt que de chercher à personnaliser les responsabilités de la division, de stigmatiser tel ou tel, il m’apparaît que ce qui explique ce climat délétère au sein de la gauche est à rechercher là encore en ce que la gauche est aujourd’hui une coquille vidée de sa substance, de son liant. Nous ne savons même plus ce qui est susceptible de nous rassembler, donc de nous accepter mutuellement au-delà de nos divergences. Il y a la droite de la gauche, la gauche de la gauche, la gauche de la droite de la gauche, la gauche libérale et la gauche gauchisante, l’alter gauche et la gauche caviar, la gauche sociale et la gauche sociétale, la gauche coco et la gauche caca (vous savez, les socio traîtres… ), mais la gauche, elle, n’existe plus, ou semble ne plus exister en tant que telle et par elle-même.

Pourtant, il existe bel et bien, lui, le peuple de gauche. Peuple orphelin et errant, en quête de sens, toujours prêt cependant à faire corps et à se dresser puissamment devant les plus mauvais coups que cherche à porter la droite. Choisissez dans ce peuple deux individus au hasard et placez les face à face : ils se flaireront deux minutes l’arrière-train, puis se reconnaîtront. Faites-les parler de leur vision du monde, de leurs aspirations et de leurs espérances,de leurs colères et de leurs inquiétudes, ils se reconnaîtront encore, et s’aimeront sans doute. Demandez-leur d’évoquer leurs options politiques et toute cette cordialité tournera bien vite au pugilat. Ce sera un socialiste et un communiste, dont deux traîtres. Ce sera un Vert et un alter-mondialiste, dont deux traîtres. L’un LCR et l’autre LO : deux traîtres. L’un Voynet et l’autre Lipietz : deux traîtres. L’un DSK et l’autre Fabius : deux traîtres. L’un Royal et l’autre Hollande : deux traîtres… la gauche ne sait plus se parler ni s’écouter, parce que ce qui divise est devenu plus fort que ce qui rassemble, parce qu’elle a oublié ce qui rassemble, parce qu’elle ne sait plus qui elle est.

Voilà pourquoi, avant toute chose, la gauche a besoin de retrouver ses fondations et probablement de les renouveler. Elle a besoin de bases solides, sans quoi il sera impossible de construire quoi que ce soit de solide et de durablement solide. Qu’est-ce que la gauche française aujourd’hui ? Comment la définir ? Quel est son socle, son fondement, son essence ? Quelles sont ses objectifs, aussi ? Voilà ce qui doit constituer nos préoccupations, pour l’heure, exclusivement et hors toute considération de personnes, sans en exclure a priori aucune et dans le respect des divergences.

Et d’ailleurs, si l’on s’y arrête un instant, est-ce si difficile de tomber d’accord sur le fait que la gauche est quelque part dans l’ambition de redistribuer la richesse économique, de produire de la justice sociale, de favoriser l’égalité des chances, de permettre à chacun son épanouissement personnel dans un vivre ensemble harmonieux ? Encore faut-il donc prendre le temps de s’y arrêter, ensemble. Prendre le temps de vivre la gauche.

Et puis, il y a aussi Gilles Deleuze qui donnait un excellent point de départ : « Etre de gauche, c’est percevoir le monde d’abord » – lire ici et voir

On parle de : Re-fondation

Juin 132007
 

TVA… patronale
Tout Va Augmenter… même les profits

Le gouvernement du petit père des people révèle son intention d’instaurer une TVA « sociale », c’est-à-dire, pour être clair, son souhait de compenser une baisse des charges sociales par une augmentation de la TVA, et donc de transférer une partie du financement de la protection sociale, du coût du travail vers les prix à la consommation.

Revenons d’abord sur le raisonnement économique qui est à l’origine de cette idée de TVA « sociale » :

1- la TVA est un impôt qui s’applique à tous les produits vendus en France, importés ou produits localement ;

2- les charges sociales quant à elles ne pèsent que sur les entreprises françaises ;

3- si donc on diminue les secondes en compensant par une augmentation des premières, on renforce la compétitivité des entreprises françaises, on relance la production et on lutte contre les délocalisation.

A cet argumentaire économique, la droite s’est lancée ces jours-ci dans une justification politique. Afin de justifier que cela réduira le coût du travail, on nous dit que les entreprises paieront moins de charges sociales sur les salaires qu’ils versent à leurs salariés. Mais d’un autre côté, afin de répondre aux craintes qu’en augmentant la TVA, on porte un coup dur au pouvoir d’achat des français, on nous explique que ce ne sera pas le cas, puisque d’un autre côté les salariés paieront moins de charges sociales sur leurs salaires. Deux arguments largement contradictoires et qui jouent sur la confusion entre charges patronales, payées par les entreprises, et charges salariales, payés par les salariés.

C’est évidemment les charges patronales qui bénéficieront de la mesure, on ne pourrait dans le cas contraire parler de baisse du coût du travail – c’est-à-dire du coût de revient pour l’entreprise d’un salarié. D’ailleurs, l’aide de camp Fillon parle maintenant, et très opportunément, de « TVA anti-délocalisation » : il s’agit bien d’alléger les charges des entreprises et d’en faire payer la note par les consommateurs – et les salariés, quant à eux, n’y gagneront rien.

Cette TVA sociale est donc constituée de deux mesures largement indépendantes : d’un côté l’allégement des charges patronales – et c’est bien pourquoi il serait en réalité plus juste de parler de TVA patronale, plutôt que « sociale » -, d’un autre côté, le financement de cette baisse par une augmentation de la TVA. Envisageons ces deux mesures, l’une après l’autre.

Pour ce qui concerne l’allégement des charges patronales, ce n’est de loin pas la première fois que la droite s’essaie à cette mesure, sans avoir pourtant jamais rencontré le succès : les salaires ne s’en sont jamais trouvés augmentés, les entreprises françaises n’en ont jamais été plus compétitives, les délocalisations n’en ont jamais été freinées, pas plus que le rythme des licenciements. Mais soyons justes, il est vrai que les profits ont pu largement poursuivre leur augmentation constante.

On notera à ce sujet que Ségolène Royal proposait de cibler les allégements de charges sur les entreprises qui en ont besoin, par exemple les petites et très petites entreprises, ainsi que de demander le remboursement de tels allégements aux entreprises qui choisiraient ensuite de délocaliser. Rien de tel bien entendu dans le projet du gouvernement Fillon : on va continuer d’arroser uniformément l’ensemble des entreprises, en pure perte et sans contre-partie.

Pour ce qui concerne le financement de ce cadeau aux entreprises, l’augmentation de la TVA, notons d’abord que Fillon évoque une augmentation de cinq points, ce qui porterait donc le taux de la TVA à 25,6%, ce qui est un taux tout à fait délirant. Souvenons-nous également que ce taux était de 18,6% avant que Mr Juppé ne le porte à 20,6% en 1995, puis que Mr Jospin la réduise en 1997 à 19,6%. Dans un cas comme dans l’autre, si toute l’augmentation ne se retrouve pas en augmentation des prix, l’expérience montre que 60 à 70% de l’augmentation de la TVA se répercute effectivement sur les prix à la consommation, ce qui pénalise d’autant le pouvoir d’achat des ménages. Pour les plus pauvres, cela correspondra à des fins de mois encore plus difficiles. Pour tous ceux-là, il sera nécessaire de travailler beaucoup plus – si l’opportunité leur en est donnée – pour simplement vivre moins bien…

Ainsi, d’une part on allège le coût du travail avec pour conséquence l’augmentation des profits des entreprises, et d’autre part on augmente la TVA avec pour conséquence une diminution du pouvoir d’achat des ménages.

Mais ce n’est pas tout. Il faut également noter qu’augmenter la TVA correspond à augmenter l’impôt le plus fondamentalement injuste : non seulement c’est un impôt non redistributif – il est proportionnel, contrairement à l’impôt sur le revenu qui est lui progressif (plus votre revenu est important, plus vous payez plus d’impôt) -, mais en sus c’est un impôt qui ne pèse que sur la part consommée des revenus, et non sur la part épargnée – plus votre revenu est important, plus votre capacité d’épargne est grande et moins donc vous payez de TVA. Il est là aussi intéressant d’avoir à l’esprit que ce même gouvernement vient d’annoncer la semaine passée qu’il allait consacrer 15 milliards d’euros par an pour alléger les impôts des plus riches – et à la marge des classes moyennes les moins défavorisées : il s’agit de l’instauration d’un bouclier fiscal, de la suppression des droits de succession et de la défiscalisation d’une partie des intérêts d’emprunts.

Ainsi, il est important de remettre ici en lumière l’engagement de Nicolas Sarkozy de ne pas augmenter la part globale des prélèvements obligatoires. On comprend bien aujourd’hui que si en effet, peut-être, le total des prélèvements obligatoires n’augmenteront pas, ce sera d’une part pour favoriser les entreprises (baisser les charges) au détriment des ménages (augmenter les impôts), et ce sera d’autre part, au sein des ménages, pour favoriser les plus aisés (intérêts d’emprunt, droits de succession bouclier fiscal) au détriment des plus en difficultés (augmentation de 5 points de la TVA).

Il s’agit bien d’une politique de droite. La même que celle qui est mise en oeuvre dans notre pays depuis 2002. En pire. Et connaissantt les résultats obtenus (explosion de la dette, creusement record des déficits sociaux, déficit record du commerce extérieur, accroissement de l’échelle des salaires et de la fracture sociale, augmentation constante des précarités…), on peut gager que ce sera la même chose cette fois encore. En pire.

Pour aller plus loin, je vous suggère :

– un excellent article de Olivier Bouba-Olga, économiste, Maître de Conférences à la Faculté de Sciences Economiques de l’Université de Poitiers et chargé d’enseignement à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris : La TVA sociale anti-délocalisation anti-chomage non inflationniste qui va faire payer les méchants étrangers ;

– les points de vue de Liêm Hoang-Ngoc, économiste au CNRS, et de Christian Saint-Etienne, membre du Conseil d’analyse économique, donnés dans Le Monde : Pour ou contre la TVA « sociale », le point de vue de deux économistes.

On parle de : TVA « sociale » : la grande entourloupe

Juin 092007
 

Petit président pompette et grandeur de la France

Nicolas Sarkozy a mis ses pas dans les traces de Boris Eltsine : hallucinant, lamentable et honteux.

Ces images feront rire dans le monde entier, et plutôt dix fois qu’une au cours de bien des bêtisiers politiques dans les années à venir, mais les français n’auront pas ce privilège avant longtemps, ni d’en rire ni même de s’en offusquer, car vous pouvez être certains que les chaînes de télévision nationales jetteront un voile pudique et respectueux sur ces images – de même que les télévisions russes en leur temps se gardaient bien de diffuser les images d’un Boris Eltsine ayant trop forcé sur la boisson, lèse-majesté oblige.



Nota Bene : Certains n’ont pas hésité à prétendre que le petit père n’était simplement qu’essoufflé. A ceux-là rappelons que Nicolas sarkozy est un adepte du footing et du vélo – il a suffisamment mis en scène la chose pour que nous n’ayons pas à l’oublier à la première occasion. Quelques couloirs, voire un escalier, à franchir pour atteindre la salle de presse n’auraient pu le mettre dans cet état – à supposer même qu’il aurait décidé de les parcourir en trottinant (on a d’ailleurs du mal à imaginer un chef d’Etat courir vers les journalistes afin de leur éviter deux petites minutes d’attente supplémentaire). La video ne laisse d’ailleurs aucun doute : le petit président est bel et bien vitrifié.

On parle de : Sarkozy, G8, Poutine et vodka

Juin 072007
 

Lettre ouverte à mon ami Jean, sarkoziste en espérance

Mon cher Jean,

Depuis aujourd’hui, nous connaissons la traduction concrète des promesses fiscales de Nicolas Sarkozy, ton président de tous les français enfin presque. Si tu le veux bien, regardons ensemble en quoi elles te concernent.

Je sais que ta femme (transmets lui mes amitiés) et toi avez en projet d’acheter ce petit pavillon – devenir enfin propriétaires et pouvoir ainsi, plus tard, laisser un petit quelque chose à vos deux charmants enfants (j’espère que le petit dernier s’est bien remis de sa bronchiolite), plutôt que de continuer jusqu’à la fin de vos jours à dilapider vos maigres revenus dans ce foutu loyer, lequel ne cesse en plus d’augmenter. Si mes souvenirs sont bons l’opération, frais de notaires compris, l’achat de la maison plus les petits travaux qu’il faudra bien y faire pour la rendre un peu plus habitable, vous reviendrait à 200 000 euros (une sacré somme, tout de même).

La dernière fois que nous avons étudié ensemble cette affaire, nous étions parvenu à la conclusion que ta capacité de remboursement était au maximum de 800 euros par mois. Au taux actuel de 4%, assurance comprise, cela te permettait d’emprunter 130 000 euros sur vingt ans. Malheureusement, le petit capital que vous êtes parvenus à constituer au fil des ans, et à force d’efforts, ta femme et toi, n’est que de 50 000 euros. Ce n’est déjà pas si mal, il faut en convenir, mais cela ne permettait pas d’atteindre la somme nécessaire : il te manquait quelque 20 000 euros et il a fallu une nouvelle fois renoncer, reporter cet achat qui, je le sais, vous tient vraiment à coeur. C’est en réalité 150 000 euros qu’il vous faudrait emprunter, ce qui vous coûterait 920 euros par mois, ce que vous ne pouviez raisonnablement pas vous permettre, mais…

Mais Nicolas Sarkozy a été élu, et c’est même pour cela en partie que tu avais décidé de lui apporter ton suffrage. Je suis heureux pour toi de pouvoir t’annoncer que tu avais raison.

En effet, grâce au nouveau président, et à son fidèle aide de camp, tu vas pouvoir recevoir en crédit d’impôts 20% des intérêts de ton futur emprunt. Attention, les cinq premières années seulement – quand j’ai annoncé ce matin à Bernard qu’il ne bénéficierait pas de cette mesure parce qu’il a acheté sa maison il y a cinq ans, il a piqué une sacré colère, tu peux me croire. Ainsi, en empruntant tes 150 000 euros sur 20 ans, tu paierais en moyenne annuelle 5200 euros d’intérêts. Tu ne dépasserais donc pas le plafond de la mesure, lequel pour toi (couple avec deux enfants) est de 8500 euros. Ton crédit d’impôt serait donc égal à 20% des intérêts payés, soit 1000 euros, donc 85 euros par mois… Ce qui augmente d’autant ta capacité de remboursement.

De fait, ta capacité de remboursement est maintenant de 885 euros, plus si loin des 920 euros nécessaires. En vous serrant un peu la ceinture, ta femme, toi et les enfants, tu devrais pouvoir emprunter – sans oublier que la mesure ne dure que cinq années et qu’il te faudra dans cinq ans avoir trouvé les 100 euros qui manquent. Jean, te voilà donc en mesure de devenir enfin propriétaire…. Mais faisons un peu de politique maintenant, ne regardons plus seulement ton cas finalement très particulier.

Car il te faut tout de même, mon ami, être bien conscient que l’immense majorité des français n’a pas la chance de se trouver dans cette situation très précise, c’est-à-dire être à simplement quelque 100 euros mensuel de pouvoir acheter. D’un côté, il y a l’immense majorité des locataires qui sont à beaucoup plus de 100 euros de leur rêve d’accéder à la propriété de leur logement, généralement parce qu’ils n’ont pas la possibilité de mettre 50 000 euros de côté – ni même d’ailleurs 10 000 – parce que leur loyer actuel leur prend tout justement, chaque mois et depuis toujours. Sans ces 50 000 euros, impossible d’emprunter. Et d’ailleurs, ils n’ont pas non plus 800 euros, ni même 600 euros à débourser chaque mois. Ils le savent bien, eux qui ont tant de mal à payer à leur propriétaire le loyer de 500 euros qu’il leur réclame et qui ne cesse d’augmenter, année après année. Deux fois déjà, ils ont dû déménager pour trouver moins cher, et donc plus petit et plus loin.

Et de l’autre côté, il y a l’immense majorité de ceux qui pour acheter leur appartement ou leur maison n’ont pas besoin de ces 100 euros. Beaucoup parmi ceux-là sont d’ailleurs déjà propriétaires et depuis longtemps – et même si ça n’a pas été facile pour tous, ils y sont tout de même parvenus. Quelques-uns sont même déjà multi-propriétaires et bénéficieront également de la mesure. A tous ceux-là, ces 100 euros permettront dans le meilleur des cas d’acheter plus grand ou mieux situé. Ce qui est tant mieux pour eux, bien entendu, mais…

Mais la priorité est-elle de favoriser l’accès à une propriété plus grande ou mieux située, ou bien plutôt de favoriser l’accession à la propriété de ceux qui en l’état actuel des choses ne peuvent pas ? Toi, Jean, mais aussi ceux qui ont moins encore – plutôt que toi et surtout ceux qui ont bien plus que toi, et qui d’ailleurs bénéficieront d’avantage que toi de la mesure sarkoziste. Sais-tu par exemple que les intérêts que tu paies à la banque sont une forme de loyer ? C’est le loyer de l’argent dont tu as besoin pour te loger. T’es-tu demandé pourquoi Sarkozy propose d’accorder un crédit d’impôt à ceux qui paient un loyer à l’argent qui leur permet de se loger et pas à ceux qui paient un loyer directement pour se loger ? Pourquoi à ceux qui paient un loyer à la banque et à qui il restera au final un bien, et pas à ceux qui paient un loyer à leur propriétaire et à qui au final il ne restera rien ? Pourtant, l’un comme l’autre paie ce loyer pour la même nécessité, celle de se loger, la seule différence étant que dans un cas, on devient propriétaire et que dans l’autre on est dépossédé grandement de la possibilité de pouvoir le devenir. Ne serait-ce pas, à bien y réfléchir, une manière de favoriser ceux qui ont plus d’argent ?

Ha, j’oubliais de t’entretenir d’un point important : les banques ne te feront crédit que si ton revenu, ton salaire et celui de ta femme, couvre trois fois le montant du remboursement de ton emprunt, c’est-à-dire dans ton cas, s’il est supérieur à 2700 euros… et pourvu bien entendu qu’il s’agisse de CDI – les banquiers n’aiment généralement pas trop l’incertitude. J’espère que ce point là ne te fermera pas les portes des banques, elles sont impitoyables.

Passons. Je sais par ailleurs que la question des droits de succession t’a également beaucoup intéressée durant la campagne des présidentielles. Nous savons maintenant très précisément ce qu’il en sera. Pour cette maison que vous laisserez donc à vos deux enfants, donc un bien de 200 000 euros, soit 100 000 euros chacun, j’ai fait le calcul : avant Sarkozy, chacun d’entre eux aurait eu à payer 1000 euros d’impôt et aurait conservé pour lui 99 000 euros. Aujourd’hui, promesse tenue, ils ne paieront rien et garderont tout…. ce qui est en effet un poil mieux, mais…

Mais voilà ce dont il faut avoir bien conscience, chacune de ces deux mesures coûtera chaque année 5 milliard d’euros à l’Etat. Or 10 milliards d’euros chaque année – et n’oublie pas que la quasi totalité profitera a des gens qui en ont moins besoin que toi ou même que tes enfants – ça permet de faire beaucoup, beaucoup de choses plus utiles, utiles pour toi et ta femme, pour tes deux enfants et aussi pour ceux qui sont encore plus que vous dans la difficulté.

Par exemple, ça permet de construire chaque année 100 000 logements sociaux. Or une chose est certaine, 100 000 logements supplémentaires construits chaque année, ça ralentirait très nettement la flambée des loyers et le coût de l’immobilier. Le locataire que tu es aurait alors sans aucun doute beaucoup plus de facilité à se constituer un capital plus important… et la maison que tu convoites ne coûterait certainement pas si cher. Mais…

Mais voilà, ça ne ferait certainement pas plaisir aux grands propriétaires, aux rentiers, aux spéculateurs immobiliers, ni aux banques…tous les vrais bénéficiaires des mesures que prend et que prendra encore ce petit président que tu as élu. Tu sais, ce sont tes enfants qui devront payer la dette qu’il a décidé de laisser filer encore davantage, et ça leur coûtera bien davantage que ces 1000 euros de droits de succession qu’ils auront économisé. Et tu sais pourquoi il laisse filer la dette ainsi ? Parce que cela permettra plus tard de justifier qu’on saigne à blanc des services publics que la France sera devenu incapable de financer. Mais cela semblera une évidence pour tout le monde, puisqu’en ayant supprimer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ainsi qu’il l’a annoncé, les services publics seront devenus totalement inefficaces. Pourtant, au final, il faudra payer beaucoup pour se faire soigner – pense à la franchise qu’il a promise : ce n’est qu’un début -, il faudra payer beaucoup pour pouvoir étudier, il faudra payer beaucoup pour aller en justice, etc…

D’ailleurs la stratégie est connue : en leur temps déjà Reagan et Thatcher ont adopté la même, laisser filer les dépenses et assécher les services publics, afin de pouvoir justifier ensuite de les supprimer, c’est-à-dire d’en supprimer la gratuité, c’est-à-dire d’en interdire l’accès à ceux qui ne pourront pas payer : toi. Ces politiques ont produits des effets dramatiques, renvoyant cette classe moyenne dont tu fais partie à la pauvreté, sinon à la misère. Sarkozy n’a seulement que dix ans de retard sur le drame.

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On parle de : Mesures fiscales Fillon-Sarkozy

Juin 052007
 

Gesticulations médiatiques, cadeaux aux plus riches, inefficacité économique et creusement de la dette

Sarkozy au boulotPassons sur les gesticulations médiatiques, ce n’est pas une surprise, ça fait cinq ans que ça dure. Il est partout où on peut le voir, soit parce qu’il y a des people (au Fouquet’s, par exemple), soit parce qu’il y a des caméras, souvent parce qu’il y a les deux. Il brasse de l’air, c’est sa manière de soigner sa popularité, on le sait. Nous verrons combien de temps cela résistera aux faits. Il en a a posé quelques-uns déjà qui permettent de mesurer l’ampleur de ce qui attend les français :

La déduction fiscale des intérêts sur les emprunts immobiliers : Voilà très clairement un cadeau fait aux propriétaires dont on peut pour le moins affirmer qu’ils sont en général et par essence plus riches que les locataires. On peut d’ailleurs se demander pourquoi un cadeau fiscal équivalent n’est pas offert à ses derniers, dans un simple souçi d’équité. Du point de vue du portefeuille, payer un loyer revient à rembourser des intérêts sans même avoir acquis un capital : il serait donc juste de permettre la déduction fiscale de l’ensemble des loyers versés pour son habitation principale.

On nous répondra qu’il s’agit de faciliter l’accession à la propriété. Pourquoi dans ce cas faire ce cadeau à ceux qui sont déjà propriétaires, qui ont acquis leur logement l’année dernière par exemple, ou il y a déjà cinq ans ? J’en suis, j’ai fait le calcul : par cette mesure, c’est 2000 euros que je vais pouvoir défiscaliser pour l’année 2007. Mais pis, cette mesure est connue, elle s’appliquait déjà avant 1997 et elle n’a aucun impact sur l’accession à la propriété, l’avantage fiscal étant aussitôt absorbé par une augmentation équivalente du coût de l’immobilier.

Voici donc une mesure à la fois injuste et inefficace, qui favorise les foyers les plus aisés et qui coûtera 5 milliards d’euros par an.

La défiscalisation et l’éxonération des charges sur les heures supplémentaires : Passons sur le caractère anticonstitutionnel de la mesure, qui ne pourra franchir le barrage du conseil constitutionnel que si ce dernier retient le motif d’intérêt général. Reste là encore que seront privilégiés par cette mesure ceux qui ont déjà un travail sur ceux qui n’en ont pas, et encore seulement auxquels le patron sera en mesure d’accorder ces heures supplémentaires… et de les payer. Par ailleurs, on sait déjà qu’il est plus que certain que l’effet d’aubaine jouera à plein pour les entreprises, lesquelles par exemple pourront préférer embaucher un salarié sur la base d’un temps partiel de 30 heures assorties de 5 heures supplémentaires défiscalisées, plutôt que sur un temps plein de 35 heures, avec pour effet une précarisation accrue du salarié auquel on pourra en tant que besoin supprimer ces heures supplémentaires. Ou encore, pour les cadres, on préfèrera substituer le paiement d’heures supplémentaires à des augmentations de salaires de manière à s’exonérer des charges correspondantes – ce qui ne pourra que contribuer à creuser un peu plus les déficits des comptes sociaux. Quant aux chômeurs, l’offre de travail n’en sera encore que moindre…

Une autre mesure injuste, économiquement inefficace, cadeau supplémentaire fait aux entreprises et qui elle aussi coûtera 5 milliards d’euros par an.

La suppression de 95% des droits de succession : Et voilà une supercherie supplémentaire qui masque en réalité une mesure profondément injuste. En effet, l’abattement principal, aujourd’hui fixé à 76.000 euros, est cumulable avec celui dédié aux enfants, à concurrence de 50.000 euros par enfant. Dans un pays où la succession moyenne est de 100.000 euros, ce dispositif exclut d’ores et déjà près de 90% des transmissions entre époux et 80% en ligne directe de toute imposition. La mesure s’adresse exclusivement et exonèrera donc la quasi-totalité des 15% des Français les plus fortunés du paiement de cet impôt.Sachant que 10 % des ménages détiennent déjà 50% du patrimoine, une telle mesure conduira à l’explosion des inégalités. Et ce encore pour un gain économique évidemment tout à fait nul.

Et voici donc une troisième mesure sous forme de cadeau aux plus riches, profondément injuste et économiquement inefficace… qui coûtera 5 milliards d’euros par an.

Au total, et au-delà donc des gesticulations médiatiques et des belles paroles, ce premier mois de présidence sarkoziste se solde par trois mesures injustes, favorisant les plus riches, et inefficaces du point de vue de l’économie du pays ; et ce pour un coût total sur la mandature du petit président de 75 milliards d’euros ! Bah c’est la dette qui va être contente…

A titre de comparaison, il est important de noter également ces quelques chiffres :

– budget annuel de l’enseignement supérieur : 10 milliards d’euros

– budget annuel de la justice : 6 milliards d’euros

– coût moyen de construction de 10 000 logements sociaux : 1 milliard d’euros

On comprend bien où vont les priorités du petit père des people. Sûr que beaucoup de propriétaires immobiliers, de cadres et de détentaires de gros patrimoines confirmeront leur choix lors des prochaines élections législatives. Pour les autres, il est encore temps de s’apercevoir de la supercherie s’ils ont voté Sarkozy le 6 mai, ou de confirmer leur choix pour les autres. Rappelons utilement que sur 45 millions d’électeurs, 26 millions n’ont pas voté pour Nicolas Sarkozy. Tout dépend seulement de la mobilisation de chacun : car au-delà de tout sondage et de tout pronostic, c’est chacun de nous, un par un, un vote après un autre, qui fera le résultat des élections législatives.

Sarkozy au boulot

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On parle de : Sarkozy, un mois plus tard

Juin 032007
 

Sarkozy : échec et dissimulation

rapport sécurité 93Finalisé en décembre 2006 après deux mois d’étude et de rencontres avec des acteurs municipaux, policiers ou magistrats du « 9.3 », d’où sont parties les émeutes de 2005, un rapport de l’Institut National des Hautes Etudes de Sécurité (INHES), qui dépend du ministère de l’Intérieur, dresse un constat accablant des relations entre police et population en Seine-Saint-Denis et évoque un « climat d’insécurité permanent », susceptible de s’envenimer encore.

Les auteurs de ce rapport indiquent que « les relations actuelles entre la police nationale et la population » en Seine-Saint-Denis « sont difficiles et empreintes de tensions évidentes« . Ils évoquent une « déferlante de violence » avec un « nombre croissant de mineurs » mis en cause dans la délinquance, une « dégradation« , voire « parfois une césure » police/population. L’état réel de la délinquance « révèle une face cachée significative d’un profond malaise » : une « hausse considérable des violences« , une « baisse discutable des faits constatés« , une « violence endémique« .

La police se concentre trop sur la lutte contre les stupéfiants ou les clandestins, affirme par ailleurs l’étude, dénonçant une « hausse artificielle » de ses taux d’élucidation, qui donnent « une image agressive » des forces de l’ordre. Est souligné un « décalage » entre la « suractivité permamente » de la police et les « réalités subies par la population« . Le « 93 », soutient l’étude, est dans une situation de « marginalisation croissante » avec une « délinquance hors normes« . Un « fossé se creuse avec les autres départements » notamment pour ce qui est des faits violents constatés. L’étude constate par ailleurs un « faible taux de plaintes » et également une « faible réponse judiciaire vécue, selon les acteurs de terrain, par la population et la police« .

Tous les éléments mis en avant dans l’étude ont pour conséquence un « climat d’insécurité permanent entre la police et les habitants des quartiers sensibles« . L’INHES demande de « prendre en compte le contexte dans lequel vivent » les « populations fragilisées » du « 93 » sur les plans économique et social et regrette qu’il n’y ait pas eu « d’analyse » des violences urbaines ou que la police soit perçue comme « partiale » du fait parfois de son « attitude irrespectueuse« , à cause des « tensions« .

Quelles sont les solutions ? Il faut « renouer les liens avec la population des quartiers« , « réorganiser le travail de la police et de ses techniques d’intervention« . Un train de mesures est préconisé comme l’accueil dans les commissariats, une « doctrine d’emploi » des policiers et particulièrement des CRS. La police de proximité, dit aussi l’étude, a eu des « effets positifs incontestables » dans certains secteurs. Elle observe en conclusion que « les policiers ont ressenti une dégradation des rapports » après les émeutes de 2005.

Sur ce rapport, le syndicat de police Alliance a dénoncé dimanche une « certaine pression de la hiérarchie sur les policiers » en Seine-Saint-Denis, selon Jean-Claude Delage, secrétaire général du deuxième syndicat de gardiens de la paix, pour qui si « les policiers ne sont pas contre la politique du résultat » insufflée par Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l’Intérieur, « il ne faut pas confondre avec l’abattage qui leur est parfois demandé, pour faire du chiffre sur les procès-verbaux, par exemple ce qui est mal ressenti par la population« . Pour Synergie, deuxième syndicat d’officiers de police, « la population en Seine-Saint-Denis attend une réponse judiciaire » à l’insécurité. Enfin, le Syndicat national des officiers de police (Snop – majoritaire) a déclaré dimanche que la situation décrite par le rapport est « une réalité que (son) syndicat a déjà dénoncée » : « Il y a des tensions de plus en plus vives en Seine-Saint-Denis« , a déclaré le secrétaire général du Snop, Dominique Achispon, « et les officiers subissent dans ce département des pressions tant au niveau des chiffres, du résultat, que de leurs conditions de travail qui se dégradent« .

La « mission d’étude » de l’INHES a transmis son rapport en début d’année au ministère de l’Intérieur. On peut s’étonner – ou bien au contraire ne pas s’en étonner – que les conclusions de ce rapport, accablantes pour Nicolas Sarkozy, dont le bilan au ministère de l’Intérieur apparaît soudain sous un jour à la fois plus réaliste et tout à fait catastrophique, ne sont portées à la connaissance du public qu’aujourd’hui, soit après les élections présidentielles. Pour Ségolène Royal, les choses semblent très claires : « Ce rapport a été caché parce qu’il établissait des réalités qui n’étaient pas bonnes à dire. Je crois aussi que le bilan dont Nicolas Sarkozy s’est targué est beaucoup moins bon que ce qu’il a dit« .

Madame Royal, résolument installé à la tête de l’opposition, s’est alors directement adressé au nouveau président de la République pour le sommer de mettre en application les conclusions du rapport, notant au passage que « le préfet avait déjà tiré la sonnette d’alarme il y a un an et le ministre de l’Intérieur à ce moment-là, qui est l’actuel président de la République, l’avait réduit au silence« . Selon l’ancienne candidate aux élections présidentielles, le rapport sur la sécurité en Seine-Saint-Denis « prouve très clairement que la police de quartier et la police de proximité sont des solutions pour établir l’ordre juste« . « Je demande au président de la République d’abord pourquoi ce rapport a-t-il été caché si longtemps et quelles sont les décisions qui vont être prises sans tarder pour rétablir des moyens aux fonctionnaires de police » comme « pour rétablir le lien de confiance entre la police et la population« , a-t-elle ajouté, insistant par ailleurs sur les modalités de la future publication de ce rapport, publication qu’elle appelle de ses voeux .

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On parle de : Constat accablant à propos des rapports police-population dans le « 9.3 »

Juin 012007
 

Sortir des lamentations, Entrer en résistance, Voter

naboleon photo officielleLa caisse de résonance médiatique se plaît à le marteler, nous nous complaisons à l’accréditer, le Parti Socialiste n’est pas à la hauteur. Il est hagard, divisé, se perd en d’incessantes luttes intestines. Deux ou trois pachydermes survivants – mais si peu, en vérité – barrissent à qui mieux mieux pour empêcher l’inéluctable. Quelques éléphanteaux hésitent entre l’exigence de fidélité et le désir de monter en première ligne. Au coeur du vacarme, une princesse nubienne et son valet turbulent tentent tant bien que mal de cornaquer l’ensemble. etc… Lieu commun que cette manière de raconter l’histoire, et surtout de s’en émouvoir.

Il y a seulement une nasse institutionnelle dans laquelle tout ce beau monde se retrouve enfermé, un gouffre effarant dans lequel le camp des perdants à l’élection présidentielle ne peut manquer d’être collectivement précipité, un piège qui a beaucoup à voir avec l’excessive présidentialisation de la cinquième République et dont la machine médiatique fait ses choux gras en l’amplifiant encore. Le raccourcissement de la durée du mandat présidentiel et la mise en place de ce calendrier court, faisant précéder l’élection des députés par celle du président de la République, ont renforcé la prééminence institutionnelle de ce dernier, l’ont révélée surtout, plus qu’ils n’en sont les responsables – ainsi qu’on l’entend trop souvent dire.

La cinquième République n’a pas eu besoin de Lionel Jospin pour, accordant en réalité tous les pouvoirs – ou peut-être seulement trop – au président de la République, réduire le pouvoir législatif à pas beaucoup plus qu’une simple chambre d’enregistrement. Le président de la République est censé avoir un projet, une vision pour la France, les députés sont supposés être porteurs d’un programme de gouvernement, mis en oeuvre par un premier ministre nommé par le président en tenant compte de la majorité parlementaire. la réalité, on le voit bien, est devenue toute autre : les candidats à la présidence – et Sarkozy consacre cette dérive naturelle de nos institutions – se présentent avec un programme de gouvernement. Elu, il ne reste plus au vainqueur qu’à en appeler à la cohérence du peuple afin qu’on lui donne Sa majorité présidentielle, transformant les législatives en une simple formalité, les électeurs se trouvant devant l’alternative confirmer ou bien se dédire. Le système majoritaire et sa vocation amplificatrice font le reste.

Ainsi, le camp des perdants à la présidentielle se retrouve dans la situation suivante : ils ont jeté toutes leurs forces dans la bataille présidentielle, présentant un programme de gouvernement qui a finalement été rejeté par le peuple. Non seulement alors ils savent que la pente naturelle les conduit à redoubler leur défaite, mais c’est avec ce même programme que chaque candidat à la députation se présente devant les électeurs. Quelle signification ont alors ces élections législatives ? Aucune et, de fait, l’électorat s’en trouve démobilisé et résigné. De même, les députés ne sont, de fait, plus porteurs de rien : 400 d’entre eux seront élus pour être les bénis oui-oui du président, les autres feront de la figuration.

Alors quoi ? Que faire ? D’abord comprendre que face à des institutions cul par-dessus tête, les leaders politiques de la gauche en général, et du Parti Socialiste en particulier, n’ont guère d’espace politique pour se montrer reluisants, pris qu’ils sont dans un étau où d’un côté on leur reproche leurs divisions et où de l’autre on leur reprocherait davantage encore de se taire sur les raisons de la défaite – lesquelles sont nécessairement multiples autant qu’incertaines, et en lesquelles s’entrecroisent de nombreuses responsabilités à la fois collectives et individuelles. Inutile donc de gloser avec les médias sur leurs barrissements désordonnés.

Ensuite, il s’agit de continuer partout à parler du fond et à convaincre. Certes Ségolène Royal et son pacte présidentiel ne sont pas parvenus à emporter l’adhésion d’une majorité, ce n’est pas pour autant qu’il faille renier la personnalité de l’une ou le contenu de l’autre. Il sera temps bientôt de repenser tout cela, mais aujourd’hui des propositions fortes existent qui permettent de s’adresser aux français. Chaque parti en France va à la rencontre des électeurs avec un programme, tant l’UMP que le PS, tant le Modem que les Verts ou le PCF. L’unité des socialistes, pour ne parler que d’eux – c’est sans doute que beaucoup dépend d’eux -, l’unité des socialistes elle est là : 577 candidats porteurs chacun du même programme et des mêmes propositions.

Que faire avec ça ? En revenir à l’esprit des institutions et appeler les français à se les réapproprier. Ils ont élu un Président, soit. Au soir du 17 juin, celui-ci aura pour mission de nommer un premier ministre qui définira et mettra en oeuvre une politique pour la France cohérente avec la majorité que les français auront installée à l’Assemblée Nationale. Les français doivent entrer en rébellion, ne pas se laisser voler les élections législatives par un président qui voudrait un parlement godillot. Il faut en appeler à l’esprit de résistance démocratique d’un peuple qu’on cherche à déposséder de son pouvoir. Sa re-mobilisation en passe par là : le respect de nos institutions républicaines, qu’il sera par ailleurs nécessaire, on le comprend bien, de moderniser, la résistance à l’excès de présidentialisation, l’opposition démocratique aux tendances bonapartistes du nouveau président.

En complément, et sur le même thème, je vous suggère cette video réalisée par latelelibre.fr, extraits du discours de François Hollande au Zenith, le mardi 29 mai 2007 :



latelelibre.fr

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On parle de : Elections législatives et présidentialisme

Mai 242007
 

12 juin – APPEL A MOBILISATION

Une manif de droite pour fustiger mai 68

manif de droite : hommesLe 12 Juin aura lieu un grand, beau et joyeux défilé.

Il aura lieu dans le quartier Latin très probablement (nous organisons actuellement le parcours avec la Police), à partir de 17h.

Le But est de Fustiger Mai 68, notamment les « acquis » culturels.

Nous nous devons de nous surprendre les uns les autres en rivalisant de créativité pour en faire un moment de fête subversive. Comme jadis certaines troupes de Gauche ont su le faire.

Tout doit être mis en oeuvre pour juguler esthétique, fête et subversion.

J’entends qu’un concours de sosies de Mireille Mathieu est en train de se mettre en place…

J’entends que des chorales repettent à tue tête.

C’est cette France là que nous Souhaitons et que nous Chérissons

Vive la France

JFR (Jeune France de Rue)

ump : En cas de contestation par des forces hostiles nous devrons compter sur notre meilleure arme… La lâcheté.

Avant de se rendre à cette manifestation, il est important de prendre connaissance du Communiqué de Jeune France de Rue : Manifestons mais pas n’importe comment !




Manif de droite




Rue89

On parle de : La repentance de sarkononmerci.fr

Mai 232007
 

sarkozy photographie officielleDans son discours de prise de fonction, notre Petit Père des People a souhaité que sa présidence soit guidé par douze exigences sur lesquelles il s’engageait :

1- « Rassembler les Français » ;

2- « Respecter la parole donnée » ;

3- « Tenir les engagements » ;

4- « Exigence morale » ;

5- « Réhabiliter les valeurs du travail, de l’effort, du mérite, du respect » ;

6- « Exigence de tolérance et d’ouverture » ;

7- « Exigence de changement » ;

8- « Exigence de sécurité et de protection » ;

9- « Exigence d’ordre et d’autorité » ;

10- « Exigence de résultat » ;

11- « Exigence de justice » ;

12- « Exigence de rompre avec les comportements du passé ».

4- Exigence morale : oups !

Il y avait déjà eu les nomminations de deux journalistes à des postes de conseillères, l’une à l’Elysée, l’autre à Matignon. Aujourd’hui, nous apprenons que :

« En attendant le « texte sur l’éthique et la moralisation » annoncé vendredi par Nicolas Sarkozy ­ cette loi qui va, a précisé le chef de l’état, « rendre illégale la pratique des golden parachutes » ­ , regardez là-haut dans le ciel cet homme qui descend doucement et se pose comme une fleur sur le toit de TF1 : c’est Laurent Solly, golden parachuté directeur général adjoint de la Une… Laurent Solly, 37 ans, qui, jusqu’au 6 mai, était le directeur de campagne adjoint d’un certain Nicolas Sarkozy.

L’embauche de Solly a été officialisée hier par le groupe Bouygues. Ah non, pardon, c’est l’Elysée qui, par la voix de Franck Louvrier, chargé en communication du Président, l’a annoncé lundi à Libération : « Dans la première quinzaine de juin, il sera DG adjoint de TF1. » Une nomination dans une entreprise privée annoncée par l’Elysée, voilà qui fait chic. Surtout quand l’entreprise en question appartient à Martin Bouygues, ami intime de Sarkozy. »

Exigence morale ?

On parle de : Laurent Solly muté par son ami Sarkozy, à TF1