dedalus

Mai 022007
 

« Ma lettre aux Français »

Nous voici dans la dernière ligne droite d’un grand et beau combat démocratique qui va décider de l’avenir et des valeurs de la France pour cinq ans et en réalité plus longtemps encore. Aujourd’hui, le choix se clarifie et c’est très bien ainsi. C’est un choix entre deux conceptions différentes de l’exercice du pouvoir, deux conceptions du redressement économique, social et écologique du pays, deux approches de l’Europe et du rôle de la France dans le monde.

Le désir de changement est vif et très largement partagé. Face à un système dépassé, injuste et inefficace, inefficace parce qu’injuste, une majorité de Françaises et les Français n’en peuvent plus et n’en veulent plus. L’exaspération est là, palpable, mais l’espérance aussi. Je veux y répondre en réformant profondément le pays mais sans brutalité et en rassemblant largement, au-delà des partis et des blocs, tous ceux qui veulent une France plus fraternelle et en même temps en prise sur son époque, capable d’en relever les défis, forte d’une confiance retrouvée et qui réconcilie l’efficacité économique et sociale. Trop de temps a été perdu, trop de cartes gâchées, trop d’inégalités creusées, trop d’inefficacité économique, trop de dette : il y a urgence. A chacun de prendre ses responsabilités.

La France a choisi pour devise des valeurs universelles. La France n’est jamais aussi forte, aussi respectée, aussi aimée que quand elle porte haut et fort ce message de justice et quand elle en donne l’exemple chez elle. Quand ces valeurs sont malmenées, la France ne se reconnaît plus.

Je veux une France de liberté. Et la première des libertés, c’est celle de choisir et de conduire sa vie. Parce qu’on a un bon bagage éducatif de départ. Parce qu’on a un emploi qui permet de vivre dignement et de faire des projets. Parce qu’on conserve sa vie durant le goût d’apprendre et la possibilité de se former. Parce que les solidarités sont au service de cette liberté et de cette responsabilité individuelle. Je sais que nous sommes nombreux, très nombreux, à ne pas vouloir que notre pays soit transformé en laboratoire d’un berlusconisme tardif qui va s’aligner sur les postures de Georges Bush. Je sais que nous sommes nombreux, très nombreux à rejeter la confusion des pouvoirs, la mise au pas des contre-pouvoirs, la soumission au pouvoir de l’argent. Voilà pourquoi j’appelle au rassemblement de tous ceux qui ne veulent pas d’un Etat de droit au plus bas et d’un recul des libertés publiques.

Je veux une France de l’égalité des possibles, pas simplement formelle mais réelle. L’égalité républicaine, ce n’est pas tout le monde sous la toise, ce n’est pas l’uniformité. C’est le droit égal garanti à chacun qu’il pourra aller au bout de ses possibilités, grâce à la priorité donnée à l’Education, qu’il sera aidé quand il en aura besoin, qu’il lui faudra donner s’il a reçu car l’égalité des droits suppose l’égalité des devoirs. L’égalité républicaine, c’est l’assurance donnée à tous d’un traitement impartial, indifférent à la naissance, à l’origine, à la fortune, au carnet d’adresses. Ce n’est pas l’exonération des droits de succession pour les patrimoines les plus riches, cette restauration des privilèges héréditaires de la rente contre lesquels, jadis, le peuple français fit une Révolution. Ce n’est pas la promotion de quelques uns sous prétexte de discrimination positive, qui assigne à l’origine et masque mal l’abandon du plus grand nombre. Ce n’est pas la remise en cause de la loi de 1905 pour mettre les religions dans la politique et la politique dans les religions, ce n’est pas l’instrumentation des communautarismes et des clientélismes. Ce qui menace notre identité nationale, ce n’est pas l’immigration régulière, c’est la destruction de notre pacte républicain. Car il en va ainsi chez nous : quand la République s’affaisse, la France s’abaisse.

Je ne veux pas d’une France en proie au doute, tentée par le repli, s’abandonnant à la peur, affaiblie par ses divisions et impuissante à maîtriser son destin. Je veux une France de la fraternité, une France unie qui reprenne la main. Une France capable de changer sans se perdre. Une France capable de se réformer parce qu’au clair sur ses valeurs et forte de tous les siens. Sans la fraternité, la liberté et l’égalité se désaccordent. Voilà pourquoi j’appelle au rassemblement de tous les Républicains de progrès qui veulent, eux aussi, que la loi du plus juste l’emporte sur la loi du plus fort. Voilà pourquoi j’appelle au rassemblement de tous ceux qui ne veulent pas d’un pouvoir confisqué par un seul parti et soumis aux puissances de l’argent et aux injonctions du Medef et du CAC40.

L’Etat, spécialement en France où sa formation est ancienne, a préexisté à la démocratie. Il s’est construit dans des siècles où l’arbitraire était la règle et le droit l’exception. Depuis 1789, et malgré des retours en arrière, l’Etat a dû se plier au respect de la loi : le citoyen a peu à peu conquis des droits, l’anonymat et la brutalité de l’action publique ont dû laisser place à plus de transparence et de dialogue.

Mais notre Etat porte encore les stigmates des conditions de sa naissance et des habitudes d’un pouvoir sans frein. Qui ne voit que l’autorité judiciaire ne jouit pas encore de la pleine indépendance imaginée par Aristote et élaborée par Montesquieu ? Qui ne voit que les citoyens sont ravalés souvent encore à la condition subalterne d’administrés et ne parviennent ni à comprendre la logique des décisions qu’on leur impose, ni à faire valoir leur droit légitime dans les arcanes d’une administration qui les traite parfois en importuns ? Qui ne voit que la collusion des pouvoirs politiques et économiques bride l’indépendance de la presse et favorise les abus dans les nominations et les rémunérations comme on l’a vu à Airbus ? La droite porte la lourde responsabilité d’avoir aggravé la subordination de la justice, ignoré les citoyens et confondu l’intérêt public avec les intérêts privés.

Les Français veulent un Etat impartial et je veux le construire avec eux. Aujourd’hui, l’Etat n’est pas assez présent là où on a besoin de lui mais il est envahissant là où il multiplie sans raison les procédures et la bureaucratie, le maquis des aides et des démarches. Il est trop timide là où il devrait jouer son rôle d’entrainement et trop lointain là où il devrait être proche, à l’écoute, réactif. Il se trompe souvent quand il décide seul. Voilà pourquoi j’appelle au rassemblement de tous ceux qui veulent un Etat réformé avec des services publics efficaces, un Etat qui enraye la vertigineuse croissance d’une dette qui l’étouffe.

Je veux une France capable de vérité. Une France lucide sur ses points faibles, énergique sur ses points forts, capable d’anticiper les mutations nécessaires, de se mobiliser pour réinventer son avenir, d’investir dans l’éducation, la recherche et l’innovation, aujourd’hui paupérisées et sinistrées, dans la qualification et les emplois de qualité. Car c’est la seule réponse vraiment moderne aux transformations de l’économie mondialisée et de la compétition planétaire. Le projet coercitif de Nicolas Sarkozy se trompe d’époque et tire la France du mauvais côté de la nouvelle division internationale du travail. Il ne comprend pas l’efficacité économique du travail pour tous et du bien-être au travail. En disant aux uns de « travailler plus pour gagner plus » et en faisant peser sur les autres, ceux qui n’ont pas d’emploi, le soupçon de paresse et de fraude, il empêche la France de tirer parti de son principal atout, de son avantage concurrentiel le plus durable : son capital humain. Quel est ce projet de société où l’on ne pourrait pas s’en sortir dans le cadre de la durée légale du travail ? Ce qu’une vision archaïque ne cesse de disjoindre et d’opposer – la performance économique, la performance sociale, la performance écologique – je veux au contraire le lier solidement ensemble car c’est ainsi que la France se relèvera, misera sur les activités et les emplois de demain. L’économique d’un côté, le social de l’autre, l’écologique à part, cela ne marche pas, cela ne marche plus. Personne n’a jamais réussi à restaurer la compétitivité française, stimuler la créativité, l’inventivité, la réactivité économiques dont nous avons besoin en écrasant, en méprisant, en traitant mal les salariés producteurs de richesses. Ce modèle est inefficace, comme le prouve la situation actuelle, car l’avenir de la France, ce sont des productions à forte valeur ajoutée, des services de qualité donc des salariés qualifiés, motivés, engagés dans leur travail. Je veux, avec les PME construire une nouvelle donne qui leur permettra de réussir, de se développer, de conquérir les marchés. En un mot, de réconcilier la France avec les entreprises.

Il faut un regard neuf sur l’économie du XXIème siècle et, pour tirer parti de nos atouts, de nouvelles règles du jeu. Il nous faut inventer et mettre en place les nouvelles sécurités qui ne seront pas l’ennemie mais la condition de la prise de risque et de l’agilité nécessaire dans la « grande transformation » du temps qui est le nôtre. L’Etat sera garant de ce nouveau compromis social et du nouveau dialogue qui, arrachant la France à l’archaïsme de ses relations de travail, fondera enfin dans notre pays une démocratie sociale facteur de réussite économique.

Le pays a besoin d’oxygène. Voilà pourquoi la nouvelle République que je veux bâtir avec tous repose sur quatre piliers à mes yeux indissociables : une démocratie représentative rééquilibrée, une démocratie participative vivante, une démocratie sociale forte d’un syndicalisme de masse et une démocratie territoriale où chaque échelon de la puissance publique sait, sans doublons, ce qu’il a à faire.

La voix de la France dans le monde a faibli. Sa place en Europe, comme inspiratrice de sa construction et garante d’un juste équilibre entre développement économique et progrès social, est contestée. Avec moi, elle retrouvera son rang et son influence, elle défendra ses intérêts sans crispation ni arrogance, en recherchant toujours des compromis dynamiques et les solutions les meilleures pour elle comme pour nos partenaires.

L’Europe est en panne institutionnelle et en panne d’idéal, en mal de projet. Où va l’Europe ? A quoi sert la construction européenne ? C’est parce que depuis trop longtemps nous n’avons pas su répondre à ces questions, qu’une majorité de nos concitoyens ont dit non il y a deux ans. Je ramènerai la France à la table de l’Europe, parce que c’est ensemble, avec tous nos partenaires, anciens et récents, que nous préparerons le plus efficacement l’avenir. Je veux une Europe de la connaissance, où les étudiants et les chercheurs échangent, travaillent ensemble, voyagent, coopèrent. Je veux une Europe de l’excellence écologique. Je veux une Europe qui comprenne que l’efficacité économique et le respect des salariés ne vont pas l’une sans l’autre. Je veux une Europe qui protège ses emplois, non pas de façon conservatrice et statique, mais en innovant, en se projetant dans l’avenir, en construisant les industries et les services de demain. Je veux une Europe où les salariés seront sécurisés, mieux formés, mieux rémunérés. Je veux enfin une Europe qui pèse dans la mondialisation, une Europe qui porte par ses actes un message de développement économique et humain, d’égalité entre les hommes et de paix entre les peuples. L’Europe doit se tourner vers l’Afrique pour l’aider à s’arracher à la pauvreté, vers l’Amérique latine où elle est attendue, vers l’Asie où sont les nouvelles grandes puissances économiques et politiques. Elle doit trouver un juste équilibre dans ses relations avec les Etats-Unis, pays ami et allié, et l’amener à renoncer à l’unilatéralisme et à accepter la nécessité du développement durable.

Cette France neuve, ce vote d’audace pour un changement serein mais garanti, c’est celui d’une France Présidente qui avance parce que chacun et chacune est appelé à donner le meilleur de lui- même. »

Ségolène Royal

On parle de : « Ma Lettre aux Français », par Ségolène Royal

Avr 302007
 

S’informer pour voter moins con

Réfutations, un film de Thomas Lacoste : services publics, impôts, santé, libertés, politique internationale…un programme de régression sociale et de crispation autoritaire. Seize militants et chercheurs analysent les politiques passées et le programme annoncé du candidat de l’UMP à la présidentielle. Seize regards acérés sur le monde que nous prépare Nicolas Sarkozy. Ni haine, ni diabolisation, mais la réalité d’une droite décomplexée en passe d’accéder au pouvoir.

Découpée en quatre parties de 15 minutes chacune, ce film passe en revue l’ensemble du projet de Nicolas Sarkozy. Quatre fois 15 à 20 minutes pour être informé autrement et voter sans se faire berner, c’est en tout un peu plus d’une heure utilement dépensée :

Partie 1 : Une menace pour la Démocratie – Fiscalité et Redistribution – Travail et Retraite – Services Publics



REFUTATIONS 1

Eric Fassin, sociologue et américaniste à l’Ecole normale supérieure (ENS)

Thomas Piketty, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)

Michel Husson, administrateur de l’INSEE, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales, membre de la Fondation Copernic

Anne Debrégeas, ingénieur au centre de recherche d’EDF, fédération SUD-Energie

Partie 2 : Santé – L’Ecole – La Recherche – La Culture



REFUTATIONS 2

Christian Lehmann, médecin généraliste et écrivain

Bruno Julliard, président de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF)

Alain Trautmann, codirecteur du département de biologie cellulaire de l’Institut Cochin (Paris) et animateur du mouvement « Sauvons la recherche »

Jeanne Balibar, comédienne et chanteuse

Partie 3 : Une vision néo-colonialiste – L’expérience de RESF – Immigration – L’instrumentalisation des femmes et du féminisme



REFUTATIONS 3

Louis-Georges Tin, maître de conférences à l’IUFM d’Orléans, porte-parole du Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) et fondateur de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie

Richard Moyon, porte-parole de Réseau Education Sans Frontière (RESF) et enseignant de lettres et d’histoire

Emmanuel Terray, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et membre du Cercle Migrations et libertés (CMIL)

Nacira Guénif-Souilamas, maître de conférences à l’université Paris-XIII et chercheuse au laboratoire Experice et au CADIS (EHESS-CNRS)

Film 4 : La Justice – Institutions – L’atlantisme – Politiques Internationales



REFUTATIONS 4

Hélène Franco, secrétaire générale du syndicat de la magistrature et juge pour enfants au tribunal de Bobigny en Seine-Saint-Denis

Thomas Heams, administrateur de la C6R-Paris et biologiste maître de conférences en génomique fonctionnelle animale à l’Institut national agronomique Paris-Grignon

Susan George, présidente du conseil du Transnational Institute, ancienne vice-présidente d’ATTAC

Monique Chemillier-Gendreau, juriste internationale, professeure émérite de droit public et de sciences politiques à l’université Denis-Diderot-Paris-VII, présidente d’honneur de l’Association européenne des juristes pour la démocratie et les droits de l’homme dans le monde

Mention obligatoire : « Pour soutenir cette action, qui en appelle de nouvelles, vous pouvez acheter le DVD du film Réfutations sur le site www.lautrecampagne.org ou par chèque (10 euros) à l’ordre de l’Autre association, 3 rue des Petites Ecuries, 75010 Paris. »

Un film de Thomas Lacoste avec la participation de Jeanne Balibar, Monique Chemillier-Gendreau, Anne Debrégeas, Eric Fassin, Hélène Franco, Susan George, Nacira Guénif-Souilamas, Thomas Heams, Michel Husson, Bruno Julliard, Christian Lehmann, Richard Moyon, Thomas Piketty, Emmanuel Terray, Louis-Georges Tin et Alain Trautmann.

Et le soutiens de Alterdoc, Bastamag.org, Charlie Hebdo, Confluences, Editions La découverte, Les Inrocks, L’humanité, Le Passant Ordinaire, Marianne, Politis, Mouvements, Regards, Témoignage chrétien, Vacarme.

On parle de : Nicolas Sarkozy, un projet en forme de piège à cons

Avr 302007
 

Une haine qui remonte à l’adolescence d’un homme

Pour Nicolas Sarkozy, Mai 68 est responsable de tout : du dénigrement de l’identité, du communautarisme, de la faillite de l’école, du cynisme des capitalistes et même des parachutes dorés ! De la campagne qui s’achève, Sarkozy dit carrément : «Ce fut une campagne aux prises avec une crise morale comme la France n’en a peut-être jamais connu, sauf peut-être au temps de Jeanne d’Arc.» Le candidat de l’UMP tonne : «Les héritiers de Mai 68 avaient imposé l’idée que tout se valait, qu’il n’y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, aucune différence entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire que l’élève valait le maître […], que la victime comptait moins que le délinquant.»  «Il n’y avait plus de valeurs, plus de hiérarchie», lance-t-il, dénonçant la «gauche, héritière de Mai 68  […]. Dans cette élection, il s’agit de savoir si l’héritage de Mai 68 doit être perpétué, ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes». 

Ségolène Royal a aussitôt, et avec raison, dénoncé la violence du propos. «Lorsque j’entends Nicolas Sarkozy, dit-elle, dire qu’il faut liquider « mai 68 », je pense que c’est un vocabulaire très violent, et lui qui découvre, en fin de campagne, les ouvriers avec les caméras, il devrait se souvenir que mai 68, c’est aussi 11 millions de gréviste qui ont obtenu les Accords de Grenelle, qui ont obtenu la section syndicale d’entreprise, qui ont obtenu la revalorisation de leurs salaires et en revalorisant les bas salaires, la France a été débloquée et la croissance a repris. Mai 68 c’est aussi le droit des femmes à accéder à la contraception, mai 68 c’est un vent de liberté contre une société qui était totalement verrouillée. Alors, bien sûr, il y a eu quelques excès, comme dans toutes les périodes tourmentées, mais on en est loin aujourd’hui», précisant également que «tous les excès qui ont pu avoir lieu en mai 68 ont été aussi des formidables avancées par rapport aux conquêtes de liberté, d’autonomie, d’égalité hommes/femmes, de droit syndical, je le redisais à l’instant, et en même temps, aujourd’hui, les choses ont été recadrées».

Le pédagogue Philippe Meirieu a pour sa part estimé que les propos de Nicolas Sarkozy sur mai 68 relevaient d’un retour à « l’autoritarisme » prôné par Pétain, critiquant la vision « infantilisante » de l’école par le candidat UMP. M. Sarkozy avait estimé dimanche lors de son meeting à Bercy (Paris) que mai 68 avait « liquidé l’école de Jules Ferry« , et « imposé le relativisme intellectuel et moral« . « Ce que Nicolas Sarkozy dit sur l’autorité ressemble au discours de Pétain, avec un retour à l’autoritarisme, à une forme d’obéissance arbitraire fondée sur la force et non sur la compétence« , a estimé le fondateur des IUFM (instituts de formation de maîtres). « C’est une vision infantilisante de l’école« , a-t-il déploré. « Liquider mai 68, c’est un recul inquiétant de la démocratie: c’est mettre une place un dispositif dans lequel l’autorité ne se discute pas, or l’autorité démocratique, par essence, se discute« , a-t-il estimé. « Il y a eu des excès libertaire en mai 1968, mais ils ont très vite été cadrés, on est revenus aux notes depuis des dizaines d’années, et il n’y a jamais eu autant de sanctions, autant de conseil de discipline qu’actuellement, sans que cela ne fasse baisser la violence scolaire d’ailleurs« , a-t-il ajouté. « Ce qui a fait l’enfant roi, ce n’est pas mai 1968, ce sont les médias et la publicité, qui exaltent les caprices de l’enfant consommateur« , a-t-il conclu, exhortant le candidat à s’attaquer au « crétinisme intellectuel » que promeuvent les médias et les multinationales.

Tout cela est évident. Mais plus intéressant encore que ces mises au point est le motif de la violence de cette charge de la part d’un candidat qui fait ainsi peser la responsabilité de tous nos maux sur un événement qui remonte à près de quarante ans, alors même qu’il ne cesse lui-même de se décharger de sa propre responsabilité dans une situation économique et sociale qu’en tant que chef du parti de la majorité et ministre de l’Intérieur – mais aussi de l’Economie et des Finances – il a durant cinq années contribué à significativement aggraver. L’explication est plutôt simple et il s’agit encore une fois de revanche. Il s’agit encore une fois pour cet homme de faire de la politique en réponse à ses propres névroses. En 1968, Nicolas Sarkozy était un tout jeune adolescent cloîtré entre les murs bourgeois de son XVIIème arrondissement parisien où on l’imagine aisément fulminer de ne pouvoir « moralement » participer à l’ébullition d’une jeunesse dont il se sent exclu comme de par sa naissance – génétiquement ? Car il s’agit en mai 68 de politique, mais également de libération sexuelle, et ça pour un adolescent scolarisé au lycée privé Saint-Louis de Monceau et élevé dans un catholicisme moralisateur et rigoriste, où par exemple le sexe est tabou et l’onanisme un péché mortel, c’est sans aucun doute insupportable. On peut comprendre la fêlure qui s’est alors créé dans le petit coeur du petit Nicolas, mais le passage à l’âge adulte signifie d’avoir été capable de surmonter les traumas de l’enfance, de les avoir intégré et d’avoir appris à les vivre. Cette hargne qui ronge encore Nicolas Sarkozy illustre comme ses déchirures sont encore béantes et comme il reste habité par ce besoin de revanche qui finalement demeure son principal moteur. Comment faire confiance à un homme à ce point dévoré par ses névroses ? Comment envisager de lui remettre le pouvoir et les responsabilités qui accompagnent ce pouvoir ? Tout pouvoir est assorti de sa contestation, mais comment réagira-t-il face à tous ceux qui, en France ou sur la scène internationale, viendraient lui contester son pouvoir, ce jouet qu’il serait enfin parvenu à conquérir ? Car une chose est certaine, c’est que la revanche n’efface pas le mal qu’on a ou croit avoir subi. Une fois Président, la plaie ne se trouvera pas miraculeusement cicatrisée et la rage du petit Sarkozy n’en sera qu’exacerbée. Il lui faudra alors nourrir d’autres mets à son appétit de revanche… N’est-ce pas toujours de ce bois revanchard dont sont fait les dictateurs ? Ne vaudrait-il pas mieux qu’il s’allonge sur un divan plutôt que de grimper sur ce trône qu’il convoite depuis si longtemps et duquel il ne pourra contempler que son grand vide intérieur ?

On parle de : Quand Sarkozy s’en prend à l’héritage de Mai 68

Avr 302007
 

Convaincre sur le fond des projets

Deux liens de base pour cette dernière semaine de campagne :

Sur le Pacte Présidentiel : une présentation claire

Sur le projet de Nicolas Sarkozy : la vérité

En complément, pour le cas où vous auriez raté hier soir l’émission France Europe Express, où l’on a débattu au fond des programmes, avec d’un coté Jean-François Copé et de l’autre Vincent Peillon, et sur les questions économiques d’un côté Nicolas Baverez et de l’autre Thomas Piketty, et sur les questions européennes d’un côté Alain Lamassoure et de l’autre Elisabeth Guigou, voici le lien pour visionner tout ou partie de ce moment important de la campagne : France Europe Express – et si vous n’avez pas le temps de tout visionner, je vous invite à vous limiter à la partie économique et l’excellent exposé de Thomas Piketty (ça se situe à peu près à mi parcours).

On pourra également lire les « 15 raisons de battre Sarkozy », en version courte ou en version longue.

Enfin, il peut être utile de revoir cet échange entre Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Khan sur la question centrale du « travailler plus pour gagner plus » :



Il s’agira le 6 mai de choisir un nouveau visage pour la France, choisir entre :

l’homme du monologue et la femme de dialogue

l’homme du régressif et la femme de progrès

l’homme du répressif et la femme de l’ordre juste

l’homme du sécuritaire et la femme du solidaire

l’homme de la division et la femme du rassemblement

l’homme de la tension et la femme de l’apaisement

l’homme du bilan et la femme du changement

l’homme d’un clan et la femme libre

l’homme de paille et la femme de velours

l’homme à genoux et la femme debout

l’homme du « je » et la femme du « nous »

l’homme de la droite et la femme de gauche

l’homme de l’inné et et la femme des acquis

l’homme d’hier et la France de demain

l’homme de la revanche et la France présidente

l’homme du passé et le désir d’avenir

… l’homme hargneux ou l’harmonie ?

On parle de : L’essentiel pour voter bien informé

Avr 302007
 

Les dangers de l’incompétence

On aura remarqué que tout au long de cette campagne électorale Nicolas Sarkozy a largement fait l’impasse sur les questions internationales, sinon pour faire des généralités en forme de lieux communs, et quand certains se sont permis de l’interroger un peu plus précisément, il s’est alors fourvoyé dans de dangereuses déclarations. Petite revue de détail :

L’Iran et le nucléaire : lorsque l’on demande à Nicolas Sarkozy si une solution militaire qui serait préconisée par ses amis américains pouvait éventuellement avoir ses faveurs, il répond sans nuance qu’il n’en est pas question en regard de l’échec de l’intervention en Irak, là où Ségolène Royal se montre bien plus subtile en expliquant qu’il est impératif que l’Iran ne puisse se doter de l’arme nucléaire, que la diplomatie doit pour parvenir à ce résultat jouer tout son rôle, que la dissuasion et le rapport de force est un élément important de cette diplomatie, que l’éventualité d’un recours à la force armée est un élément de la dissuasion, qu’il serait aujourd’hui diplomatiquement contre-productif de se priver de ce qui est un moyen de pression, qu’il s’agit de faire tout pour éviter l’escalade et qu’en tout état de cause ce ne sont pas les américains qui doivent seuls se charger de cette question et qu’il faut s’en remettre à la communauté internationale et plus particulièrement à l’ONU. On notera en passant que le seul soutien de Nicolas Sarkozy sur la scène internationale, M. Berlusconi, a soutenu l’intervention militaire américaine en Irak.

L’Afghanistan et les otages : lorsque l’on demande à Nicolas Sarkozy son opinion quant à la présence des troupes françaises en Afghanistan, Nicolas Sarkozy répond qu’elle n’a pas vocation à se pérenniser – ce qui est une évidence -, prenant le risque par une telle déclaration de donner raison aux talibans qui retenaient en otage, au moment de cette déclaration du candidat de l’UMP, deux français et leurs trois chauffeurs afghans, et dont la revendication est précisément liée à la présence militaire française sur le sol afghan. Pour sa part, Ségolène Royal a rappelé que du fait de l’existence de ces otages, il n’était pas opportuns de s’étendre publiquement sur un tel sujet alors même que l’on sait que la prise d’otages est étroitement liée à la période électorale de laquelle les talibans espèrent bien tirer un profit, et que l’on sait aussi que chaque fois que l’on donne publiquement le sentiment de céder aux preneurs d’otages, on les encourage pour l’avenir à renouveler ce type d’action. On voit là encore de quel côté se trouve la compétence et la subtilité diplomatique.

Le Darfour et la Chine : lorsque Nicolas Sarkozy est interrogé sur la question du Darfour, il évoque la nécessité d’ouvrir un corridor humanitaire et s’en tient à cela. Ségolène Royal, quant à elle, va au-delà en invoquant la nécessité de mettre fin au conflit lui-même et donc la nécessaire pression diplomatique qu’il faut faire peser sur la Chine dont on sait l’implication dans le drame qui se joue dans cette partie du monde. Elle évoque en particulier l’éventualité d’une menace de boycott des jeux olympiques de Pékin comme moyen de pression sur les autorités chinoises par la communauté internationale. En résumé, quand l’un se contente de panser des plaies, l’autre refuse l’impuissance et ouvre des portes vers un règlement du conflit et la fin des exactions sur les populations.

Europe et Turquie : Nicolas Sarkozy se déclare opposé à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne en renvoyant ce pays à son appartenance à l’Asie Mineure. Non seulement, cela piétine les engagements de la France, à travers l’Europe, vis à vis de la Turquie, mais cela démontre une méconnaissance absolue de l’histoire de la civilisation européenne dont la Turquie est, avec Rome, le berceau. Ségolène Royal se contente de rappeler que pour l’heure la question n’est pas d’actualité, que le chemin est encore long – au-delà d’une dizaine d’année – avant que la Turquie ne puisse être en mesure de satisfaire aux critères d’entrée dans l’UE, notamment pour ce qui concerne la démocratie et les droits de l’Homme. L’heure est à la création de partenariats privilégiés permettant à la Turquie de s’arrimer à l’Europe et d’éviter de voir ce grand pays laïc repoussé vers l’islamisme.

Europe et Allemagne : Depuis cinquante ans, la politique française sur la scène européenne repose sur le postulat de la réconciliation avec l’Allemagne et la consolidation du couple franco-allemand comme pilier de la construction de l’Europe politique. Nicolas Sarkozy est parvenu à la prouesse de mettre en danger cinquante années de rapprochement des peuples en une phrase assassine et irresponsable : « La France n’a jamais commis de génocide. Ce n’est tout de même pas la France qui a inventé la solution finale. C’est-à-dire que dans sa volonté acharné de grandir la France et d’exalter un sentiment national, M. Sarkozy ne trouve rien de mieux que de laisser entendre que l’Allemagne posséderait en elle le germe du nazisme – un génétisme propre au peuple allemand, sans doute. On imagine comme les allemands ont apprécié. La presse allemande a réagi très fortement, ce dont Nicolas Sarkozy n’a cure tant son atlantisme l’incline davantage à se tourner ver la Grande Bretagne et les Etats-Unis – ce qui se ferait bien évidemment au détriment de la construction européenne.

Europe et les français : Les français ont repoussé par référendum le projet de traité Constitutionnel Européen. Pour Nicolas Sarkozy, ce n’est pas un problème, il suffira de ne plus leur demander leur avis et de soumettre au parlement un traité allégé. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy est très clair à ce sujet, dès lors que les français l’auraient élu, il deviendrait tout à fait superflu de recourir au référendum : « Si je suis élu (…) est-ce que vous croyez que je pourrai dire au pays (…) « j’ai encore besoin d’avoir votre opinion » ? Après les législatives, il sera largement temps qu’on se mette au travail« , a-t-il déclarer sur France 2, ajoutant que selon lui « on peut s’interroger sur l’utilité du recours au référendum« . En bref, si le peuple veut parler, c’est le 6 mai. Ensuite, la démocratie aura passé. A bon entendeur…

On parle de : Affaires Européennes et Internationales : Sarkozy l’incompétent

Avr 272007
 

Nier une vérité n’est pas la faire disparaître
C’est simplement mentir

PUY-GUILLAUME (Puy-de-Dôme), 27 avr 2007 (AFP) – Nicolas Sarkozy a dénoncé vendredi à Puy-Guillaume les « procès de Moscou » intentés à son encontre par Ségolène Royal et François Bayrou, après les accusations de pressions sur les médias de la candidate PS et du président de l’UDF.

Le candidat UMP à la présidentielle s’exprimait devant la presse à l’issue d’un entretien d’une dizaine de minutes avec l’ancien ministre PS Michel Charasse qui l’a reçu dans sa mairie pour « une rencontre républicaine ».

« Je mets la situation du moment sur le compte de l’amertume mais j’ai été particulièrement choqué et pour ne pas dire blessé par un certain nombre de propos qui n’ont rien à voir avec le débat démocratique puisqu’ils sont tout simplement injurieux« , a-t-il déclaré.

« Il faut respecter les journalistes et les médias de notre pays« , a poursuivi M. Sarkozy pour qui « personne n’est sous contrôle et personne ne fait pression sur rien« .

« Franchement, a-t-il dit, si rénover la vie politique c’est faire des procès de Moscou comme ceux auxquels on assiste depuis quelques heures, ce n’est pas de la rénovation de la vie politique« .

Vendredi matin, François Bayrou a expliqué « ne pas avoir la preuve mais la certitude » que Canal+ avait renoncé à organiser un débat entre lui [lire également ici] et la candidate PS « à la demande de Nicolas Sarkozy« .

Peu après, Ségolène Royal a accusé devant la presse « le système médiatico-financier auquel est lié Nicolas Sarkozy » de vouloir empêcher son débat avec François Bayrou, et a « encouragé tous les journalistes à résister aux pressions de toutes sortes« .

Lisons en regard de cela le communique du SNJ, Syndicat National des Journalistes, premier syndicat français de journalistes, publié ce jour, 27 avril 2007 :

Débat empêché, démocratie bafouée !

Avec le pitoyable feuilleton du débat empêché entre Ségolène Royal et François Bayrou, les médias se trouvent une nouvelle fois au cœur d’une des bavures majeures de la campagne électorale.

L’arithmétique pointilleuse du CSA d’un côté, le poids des sympathies auprès du candidat Sarkozy de l’autre, font que le devoir d’informer subit une entrave insupportable dans une démocratie comme la nôtre.

Les concentrations excessives dans la presse française ; les amitiés particulières entre le monde politique et les directions des médias ; la façon dont sont nommés les membres du CSA, jettent la suspicion sur tout un secteur professionnel et constituent une atteinte directe au droit légitime des citoyens d’être correctement informés.

Le SNJ, premier syndicat chez les journalistes, dénonce avec vigueur ce déni de démocratie. Cette situation le conforte dans sa lutte pour une véritable indépendance des médias, des équipes rédactionnelles, et l’inscription dans la Constitution du droit à une information honnête, complète, pluraliste et indépendante des pressions politiques.

Rappelons également le comuniqué de presse de la Société des Journalistes de France 3, publié le 23 mars 2007 :

Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l’Elysée ?

Trépigne-t-il déjà en s’imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ?

Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour, le candidat UMP s’est récemment laissé aller à une petite crise d’autorité dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l’on croyait appartenir à d’autres temps, ceux de la vénérable ORTF.

M. Sarkozy a en effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça, sur un coup de tête. Parce qu’elle n’a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir immédiatement à sa rencontre lorsqu’il est venu, le 18 mars dernier, participer à l’émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.

A peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d’abord aller à quelques grossièretés, estimant que cette émission « l’emmerde » et qu’il n’a pas envie de la faire !

Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France 3 pour être maquillé, d’autres invités occupant déjà les lieux (et oui, France 3 ne dispose que d’une salle de maquillage). Coupable de ce « crime de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. « Toute cette direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 21 mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder ».

Les Français sont désormais prévenus ! L’une des priorités de Nicolas Sarkozy s’il est élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes.

Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente provocation gratuite à l’adresse d’un journaliste du service politique « ça ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche ! ». Désormais, c’est à la direction qu’il veut s’en prendre ?

La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut qu’être scandalisée par une telle attitude de la part d’un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M. Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l’indépendance des chaînes de service public.

Non, monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n’est pas à un ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent chaque jour nos journaux d’information.

Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n’accepterons jamais aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votre part, ni de la part d’aucun autre candidat.
A bon entendeur.

Remontons maintenant un tout petit peu plus loin dans le temps, lorsque le 17 novembre 2006, Alain Genestar, ancien directeur de la rédaction deParis Match, déclarait au journal Le Monde : « Le ministre de l’Intérieur, quand il affirme n’être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité », ajoutant « Dans un grand pays libre et démocratique comme le nôtre, il n’est pas concevable qu’un ministre de l’Intérieur puisse être à l’origine du limogeage d’un journaliste ». En août 2005, Paris Match avait publié une photo de une montrant l’épouse du ministre de l’Intérieur, Cécilia Sarkozy, en compagnie du publicitaire Richard Attias, présenté comme son compagnon. Ces photos avaient fortement mécontenté Nicolas Sarkozy, qui avait fait part de sa colère à son ami Arnaud Lagardère, propriétaire de l’hebdomadaire. Selon des informations concordantes, le ministre de l’Intérieur aurait demandé la tête du journaliste. La rédaction de Paris Match s’était mise en grève le 29 juin, pour la première fois depuis 1968, pour protester contre l’éviction, « pour des raisons politiques » d’Alain Genestar.

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler ici que Arnaud Lagardère (Fayard, Grasset, J.-C. Lattès, Stock, Paris Match, Journal du dimanche, Nice matin, La Provence…) est un proche de Nicolas Sarkozy dont il fut l’avocat pour réglé la succession de son père ; que Martin Bouygues (TF1, LCI, TF6, TMC et TPS) est considéré par Nicolas Sarkozy comme son meilleur ami et a été son témoin lors de son mariage est le parrain d’un de ses enfants ; que Bernard Arnault (La Tribune, Investir, Radio Classique) était l’autre témoin de ce même mariage. Mais la liste est trop longue. D’ailleurs Nicolas Sarkozy est bien conscient du pouvoir de dissuasion qu’il détient et s’autorise à lancer aux journalistes qui l’accompagnent dans ses déplacements :  » C’est marrant, je connais tous vos patrons« .

« Il faut respecter les journalistes et les médias de notre pays« , dit Nicolas Sarkozy pour qui « personne n’est sous contrôle et personne ne fait pression sur rien« . Dit-il.

On parle de : Sarkozy menteur

Avr 272007
 

Bayrou ne laissera pas faire Sarkozy

François Bayrou était l’invité ce matin de Jean-Michel Aphatie sur RTL afin de mettre les français en garde contre le « choix de Nicolas Sarkozy de verrouiller l’information et le débat ». Voici les principales déclarations de François Bayrou au cours de cette interview – que vous pouvez écouter dans son intégralité ici.

« Lorsque j’ai tenu une conférence de presse, mercredi, j’ai parlé de la part de Nicolas Sarkozy d’intimidations et de menaces. C’est exactement là qu’on en est. » François Bayrou a déclaré avoir la certitude « sur la base de témoignages nombreux » que des intimidations et des menaces ont été adressées à la direction de Canal + pour qu’elle annule le débat et « pas seulement à la direction de Canal +, à tous ceux qui s’intéressaient au débat et avait l’intention de le retransmettre.« 

« Il s’agit d’une liberté fondamentale des françai et une part des enjeux de cette élection présidentielle, c’est le respect des libertés fondamentales des français. Ici, par toute une série de réseaux, que nous connaissons tous, qui rapprochent de très grandes puissances financières et de très grandes puissances médiatiques autour de Nicolas Sarkozy, des interventions directes sont faites auprès des rédactions, sont faites auprès des chaînes de manière que l’information se trouve verrouillée. Je n’accepterai jamais que dans mon pays on verrouille l’information. On est en train de choisir le chemin d’une régression immense qui met en cause le droit élémentaire des français à être informés. Et songez que Nicolas Sarkozy n’est pas encore élu, alors qu’en sera-t-il s’il est élu ?« 

« Comme vous savez, je suis quelqu’un de modéré qui a toujours défendu la liberté chez nous et ailleurs. Je l’ai défendue en Pologne parce que Germek se trouve sous le coup d’une menace de lui retirer son mandat de député européen, et ce que je défends en Pologne je le défendrai en France, ce que j’ai défendu contre les régimes de l’Est je le défendrai en France. Je n’ai jamais transigé avec ce droit fondamental, cette liberté fondamentale qui est d’être informé. Ce que je dis là, tout le monde le sait. Il n’y a pas dans ce studio une personne qui ignore ce que je suis en train de raconter là.« 

« Je dis avec certitude qu’il y a dans l’organisation de Nicolas Sarkozy depuis longtemps une tentative de verrouiller l’information, que ceci passe par des puissances très importantes […], ce réseau qui fait que se rapprochent de très grandes puissances financières, de très grandes puissances médiatiques et la puissance politique que Nicolas Sarkozy représente. Il faut que vos auditeurs sachent que c’est un extraordinaire frein au progrès du pays. Un pays ne peut pas avancer s’il n’a pas l’information qui permet à chacun des citoyens de se faire une idée de son avenir. Et donc je dis avec certitude que je ne peux accepter que cela se fasse. […] Je dis que je ferai tout pour qu’en France les libertés fondamentales soient respectées.« 

« Dire avec gravité qu’il y a sept millions de personnes qui ont choisi de voter pour moi [qui] représentent la droite modérée pour une part, le centre pour une grande part, une partie de la gauche républicaine pour une autre part, et des gens venus de l’écologie ou d’ailleurs. Ils ont tous un point commun, ils pensent que pour réformer notre pays, il faut qu’il se modernise et que pour se moderniser il est important qu’il accepte enfin des règles démocratiques qu’il n’a jamais acceptées jusqu’à ce jour. Or au lieu d’aller dans le sens d’une correction de la Vème République avec des règles démocratiques mieux respectées, Nicolas Sarkozy dans sa pratique de tous les jours, que nous avons sous les yeux à l’occasion du débat, va au contraire dans le sens d’un manque aggravé du respect de ces règles. C’est la raison pour laquelle j’ai dit qu’il représentait pour moi un risque pour la France, j’ai dit le risque de Nicolas Sarkozy : c’est il ne respecte pas l’équilibre des pouvoirs et il risque de briser la société française.« 

« Je dis avec certitude que nous avons sous les yeux, là aujourd’hui, la preuve que cette propension ou ce choix de Nicolas Sarkozy de verrouiller l’information et le débat est nuisible pour la France. Je ne laisserai pas faire ce genre de chose.« 

« Nous n’allons pas laisser faire ça. La France ce n’est pas un pays dans lequel qui que ce soit, fut-il candidat avec de puissants amis à la Présidence de la République, peut verrouiller l’information et empêcher la démocratie de se déployer.« 

On parle de : une menace sur la démocratie

Avr 262007
 

Quand Sarkozy rencontre le président du SPQR

Paris – AFP Le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale (SPQR), organisateur d’un forum devant la presse régionale auquel participera Ségolène Royal vendredi, est opposé à ce que cette réunion se tranforme en débat avec François Bayrou, a-t-il indiqué jeudi à l’AFP.

Officiellement, le syndicat ne veut pas modifier l’agenda qu’il s’était fixé : une rencontre avec Nicolas Sarkozy, puis avec Ségolène Royal dans la même matinée. Mais pour Ségolène Royal, les choses ne sont pas aussi claires. La candidate a évoqué «quelques pressions» sur le SPQR. «Ce n’est pas le président de la PQR qui, paraît-il, a été reçu ce matin par Nicolas Sarkozy, qui va empêcher le moindre débat», a expliqué la candidate, qui assure : «on trouvera d’autres solutions».

Rappelons que Ségolène Royal avait proposé à François Bayrou une rencontre publique afin de débattre des points de convergence comme des points de divergences entre le Pacte Présidentiel de la candidate de la gauche et les positions du candidat centriste. Monsieur Bayrou a hier répondu favorablement à cette position et il avait alors fallu peu de temps pour que les deux candidats conviennent de se rencontrer ce vendredi matin devant les journalistes de la presse quotidienne régionale et en présence d’une équipe de télévision.

François Bayrou avait également pris soin de préciser que si Nicolas Sarkozy le lui proposait, il était tout aussi disposé à un tel débat avec lui. Mais hier soir, devant les caméras de TF1, le candidat de l’UMP a catégoriquement refusé que cela puisse avoir lieu. A entendre la garde sarkozienne tonner ce matin contre cette rencontre entre Monsieur Bayrou et Madame Royal, allant jusqu’à la qualifier d' »imposture » et de « presque inconstitutionnelle » (déclaration d’André Santini), on comprend que le candidat de l’UMP est considérablement gêné par le rapprochement entre Royal et Bayrou (ce dernier ayant, lors de sa conférence de presse, clairement exprimé qu’il ne voterait pas Sarkozy), et souhaite que lui soit faite le moins de publicité possible – que les français n’en soit pas trop informé… Une volonté d’opacité qui contraste très fortement avec la volonté d’ouverture et de transparence affichée par Ségolène Royal.

Quand on apprend que ce matin Monsieur Sarkozy aurait rencontré le président du SPQR, quelques heures avant que celui-ci déclare refuser d’accueillir le débat public entre Ségolène Royal et François Bayrou, au prétexte que « ce n’était pas prévu comme cela », et connaissant la capacité d’ingérence du candidat de l’UMP dans les affaires médiatiques et ses amitiés avec les grands patrons de presse, la suspicion est grande quand à une intervention en sous-main de celui-ci pour saboter ledit débat. On est bien persuadé maintenant que ce n’est pas de son côté qu’on peut attendre une rénovation des pratiques politiques, vers plus de transparence à l’égard des citoyens et dans un esprit de rassemblement des français.

On parle de : Débat Royal-Bayrou

Avr 262007
 

François Bayrou :
« Sarkozy : Non merci, Royal : Oui peut-être… »

François Bayrou a livré une première partie de ses intentions lors de la conférence de presse de ce mercredi. S’il a déclaré comme on s’y attendait qu’il ne souhaitait pas donner de consigne de vote à ses électeurs, il s’est néanmoins déclaré disposé à les «éclairer» dans leur décision en rendant public son choix personnel, lequel il dit n’avoir pas encore arrêté : «Pour l’heure je ne sais pas ce que sera ma décision», précisant toutefois qu’en revanche il avait une bonne idée de ce qu’il ne ferait pas et consacrant la majeur partie de son intervention à expliciter ce dernier point, se refusant à dire explicitement «je ne voterai pas pour Nicolas Sarkozy» tout en le laissant très fortement entendre.

Sur le plan économique, François Bayrou estime que ni le projet de Nicolas Sarkozy ni celui de Ségolène Royal ne lui semblent en mesure de relancer la croissance. Il dénonce chez l’un et chez l’autre la part belle faite à l’accroissement des dépenses publiques et à l’accentuation de la dette – de soixante milliards chacun, a-t-il estimé. Tout au long de sa conférence de presse, le seul point critique visant particulièrement Ségolène Royal a concerné son projet économique qui selon lui «multiplie les interventions de l’État qui sont inadaptées au contexte actuel». En revanche, «Ségolène Royal paraît mieux intentionnée sur la rénovation de la vie politique». Quant à Nicolas Sarkozy, le leader centriste a ironisé sur sa proposition d de baisser de 4 points les prélèvements obligatoires, «un exploit que n’ont réussi ni Reagan ni Thatcher» ! et souligne que l’élection de celui-ci se traduirait par une aggravation de la déchirure du tissu social et par un blocage de la vie démocratique. «Par son tempérament et les thèmes qu’il a choisi d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantages aux plus riches», a-t-il précisé

Pour le reste, ce fut une charge exclusivement dirigé contre le candidat de l’UMP. «Je pense qu’il y a des ressemblances entre Berlusconi et Nicolas Sarkozy», a affirmé M. Bayrou. «Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été», a-t-il insisté, dénonçant pêle-mêle la «proximité de Nicolas Sarkozy avec les médias», «son goût de la menace» et son «tempérament qui accentuera les déchirures du tissu social» et ajoutant que concernant l’attitude de Nicolas Sarkozy vis à vis des élus de l’UDF qu’il tente de rallier à sa candidature en vue du second tour de l’élection présidentielle, «cette manière de multiplier, par pression, des débauchages individuels et de prétendre fabriquer de faux partis, cela ressemble assez à la manière de gouverner des Hauts-de-Seine qui n’est pas pour moi (…) l’exemple de la démocratie»

On l’aura bien compris, dans son analyse des perspectives démocratiques, sociales et économiques, François Bayrou penche indiscutablement pour Ségolène Royal, en faveur de laquelle il n’exclut pas de voter, affirmant qu’il était disposé dans ce cas à rendre publique sa décision afin d’éclairer ses électeurs du premier tour dans leur propre choix pour le second.

On notera enfin que François Bayrou n’a pas souhaité commenter les révélations qui ont été faites dans Sud Ouest, contre sa volonté, concernant le pacte secret que lui aurait proposé Nicolas Sarkozy au lendemain de son accession à la tête de l’UMP, pacte dont l’objectif était de former un front commun contre Chirac, une alliance des jeunes contre «le vieux». Extrait d’un dialogue (ici pour l’écouter) :

– Sarkozy : « Je te propose une alliance contre Chirac. On va faire les jeunes et on va le démoder, lui qui est vieux. On va lui faire la guerre et, au bout du compte, on fait une alliance contre Chirac. »

– Bayrou : « Ca ne m’intéresse pas. Je ne veux pas faire d’alliance avec toi. Je ne veux pas faire une alliance contre Chirac sur le critère de l’âge. Cela ne me ressemble pas. Alors, tu fais ce que tu veux, mais moi, je ne le ferai pas. »

On comprend que Bayrou sait de quoi il parle quand il évoque la conception de la politique d’un Sarkozy, dangereuse pour la France.

On parle de : La conférence de presse de François Bayrou

Avr 252007
 

Diabolisation ou réalité d’une idéologie et d’un projet

Sarkozy dissimule beaucoup, avance masqué, présente très habilement son projet en noyant sa portée réelle en citant Blum et Jaurès, en faisant les yeux doux à chaque catégorie de français, tel un renard qui se couvrirait de plumes (dixit Bayrou). Lorsqu’on tente de lever le voile sur sa vérité, il dit qu’on le diabolise. Laissons donc un militant UMP nous présenter ses 11 raisons de voter pour Sarkozy – poster et approuver sur le très officiel forum « Tous avec Sarkozy en 2007 » :

1. Rétablir une véritable identité française. Enfin un candidat républicain a le courage de reprendre les éléments majeurs des partis identitaires. Retrouvons une France débarassée de l’immigration indésirable cause de la plupart des problèmes de notre pays (insécurité, chomage, pauvreté, …). Oui à l’immigration sélective. Les cerveaux français fuient la France et ses charges écrasantes pour les chercheurs, pendant que des immigrés sans qualification s’installent massivement sous couvert de regroupement familial ou de naissance en France (la belle histoire, il suffit à des clandestins d’accoucher en France pour que leur rejeton acquière la nationalité française, qu’ils ne soient plus expulsables, et qu’ils finissent par l’acquérir aussi). En 40 ans, seuls messieurs Pasqua avant lui, et maintenant Nicolas Sarkozy, ont eu le courage politique de ré-expédier les immigrés clandestins dans leur pays, alors que la gauche s’y oppose systématiquement, proposant de distribuer nos impôts à des hordes d’indigents. Pas étonnant que les organismes sociaux soient tous dans le rouge !

2. Rétablir l’Ordre Républicain sur tout le territoire de la République. Il est temps de mettre la racaille des cités au pas. Renforcement des peines, perpétuité réelle au bout de la troisième récidive aux USA, peines planchers systématiques, il faut durcir la répression, seule solution pour mater la délinquance et la criminalité. Le fichage génétique de toute la population doit devenir systématique pour faciliter les enquêtes. le fichage des réfractaires à cette mesure (forcément des gens qui ont quelque chose à cacher, un citoyen sans reproche n’a aucune raison de refuser ce type de mesure) existant déjà dans la loi française (15000€ et 1 an ferme, inscription au casier judiciaire), personne ne pourra se dérober, même au nom d’idéologies malsaines. Les violeurs (d’enfants ou non d’ailleurs) seraient plus facilement retrouvés.

Renforcement des pouvoirs de la police qui, elle, sait gérer la délinquance. Réduction des pouvoirs de la justice (aux mains des gauchistes et autres laxistes), qui ne sait que remettre les délinquants en liberté.

Installation massive de caméras comme en Angleterre. La criminalité est beaucoup plus faible là-bas, et ca n’est pas pour rien. Les criminels sont traqués automatiquement et ne peuvent plus s’aventurer dans les zones couvertes par les caméras. Si 100%du pays était couvert par les caméras, la délinquance disparaitrait avec les délinquants.

3. Remise de la France au travail. Abolition des 35h et des mesures bridant les horaires de travail pour enfin retrouver une vraie compétitivité. La perte du pouvoir d’achat vient du mythe de gagner plus en travaillant moins. Si on travaille moins, on gagne moins. Pour gagner plus, il n’y a pas le choix, il faut travailler plus et être plus productif.

Rétablissement de la dégressivité du chomage. Ca n’a jamais été en faisant de l’assistanat qu’on a encouragé les gens à travailler. Il n’y a pas de raison que les gens qui travaillent financent les feignants, ni que des gens puissent gagner plus en restant chez eux (sans rien faire) qu’en travaillant.

Le CNE remplacera tous les contrats de travail pour une meilleure flexibilité, résorbant ainsi les problèmes du chomage tout en assurant une grande compétitivité à nos entreprises sur le terrain international. Avec le CNE, les employeurs n’hésiteront pas à embaucher. Il n’y a que les feignants et les incompétents qui peuvent avoir peur de ce type de contrat, les vrais travailleurs sérieux n’ont aucune raison de s’opposer à ce genre de contrat de travail.

4. Abolir la laïcité. Il faut mettre fin à l’hypocrisie, 64% des français sont catholiques (les deux tiers !!!), 3% musulmans, 2% protestants (Source IFOP : http://www.ifop.com/europe/docs/religions_geo.pdf), seuls 27% sont sans religion. La laïcité a été imposée par les bourgeois qui ont manipulé le peuple lors de la Révolution Francaise, afin de déposséder l’Eglise de ses biens. La laïcité ne représente en aucun cas l’aspiration morale de la majorité des français. Depuis trop d’années, les élus sont obligés de faire des pieds et des mains pour contourner des lois injustes et financer « en douce » les établissements scolaires à vocation religieuse, dont l’enseignement dépasse en qualité celle de l’école publique qui a pourtant un budget bien plus important. Halte à l’hypocrisie, le financement des écoles privées par nos élus est un fait, les différentes stratégies de contournement sont une perte de temps et d’argent. Pour un vrai retour des valeurs à l’école et la fin du monopole de l’école par l’Education Nationale qui obtient des résultats chaque année plus médiocres en dépensant chaque année plus d’argent, il faut abolir la Loi de 1905.

5. Mettre fin à la toute puissance des fonctionnaires. Même Ségolène Royal est lucide sur cette question, au moins en privé : il faut dégraisser le mamouth, et pas seulement dans l’éducation nationale. Seul Nicolas Sarkozy prone le retour du fonctionnariat à la place qui lui revient, c’est à dire être au service (public !!!) des administrés et non en position d’imposer ses privilèges exhorbitants à la Nation (retraites 5 à 10 ans avant le privé, calculées sur les 6 derniers mois, grèves systématiques et paiement des jours de grève, absentéisme élevé, improductivité extrême, promotion à l’ancienneté plutôt qu’au mérite, …). Il faut remettre les fonctionnaires rebelles à la place qui devrait être la leur : au travail ! Il n’y a aucune raison que ces salariés au service des citoyens décident eux-même de ce qu’ils veulent faire, ils doivent être la variable d’ajustement de l’Etat et non le contraire.

6. Enfin un homme politique qui a le courage de reconnaitre le déterminisme génétique. Reconnaitre que des maladies et tares mentales (pédophilie, tendance au suicide, homosexualité, violence, …) ont une origine génétique est la première étape pour comprendre ces pathologies et, de facto, gérer ceux qui en sont atteints. Le fichage génétique systématique permettra de placer les pédophiles potentiels et les personnes violentes sous surveillance avant même qu’ils ne commencent à nuire !

7. Mettre fin au moratoire sur les OGM. Pendant que la France se croise les bras à cause d’un minuscule lobby écologiste (il suffit de voir combien les écolos représentent d’intention de vote pour comprendre la légitimité de ces gens…), les autres pays acquiérent des avances technologiques majeures dans la bio-ingénierie et le brevet du vivant. Pour ne pas devenir les esclaves agricoles des USA, de l’Inde, du Brésil, de la Chine ou du Japon, il faut retranscrire les lois européennes autorisant les essais OGM en plein champ dans le droit français et donner toute latitude aux entreprises françaises pour rattraper notre retard dramatique dans ce domaine.

Les écolos spécialistes de la désinformation répandent de fausses rumeurs sur une soit disant étude de Monsanto sur des OGM dangeureux pour la santé. Il n’en est rien. Comment imaginer que des entreprises françaises pourraient introduire des produits dangeureux pour la santé des français ? Encore un délire de gauche…

8. Instaurer un véritable bouclier fiscal. Protéger de l’impôt abusif les tenants du capital, véritables générateurs de richesses, pour éviter qu’ils ne s’expatrient à l’étranger ou changent de nationalité. Les très riches quittent la France et ne rapportent rien. En étant réaliste plutôt qu’idéaliste, ils rapporteraient plus que rien. Encore une chose que la gauche a du mal à comprendre en mélant à l’économie d’obscures notions communistes d’équité (je ne fous rien alors je devrais avoir autant que ceux qui se bougent vraiment).

9. Rétablir la position de la France au sein de l’alliance transatlantique. La rebellion contre les USA lors de la guerre du Golfe n’a rien apporté à la France si ce n’est une recrudesnce d’un vil orgueil pro-palestiniens des musulmans dans les cités et une rétorsion commerciale de notre allié historique, les USA. Il est temps de rentrer dans le giron de l’OTAN et d’envoyer nos propres troupes pour lutter contre les intégristes en Irak où nous devrions épauler depuis le début nos alliés dans la guerre contre le terrorisme. Nul doute que Nicolas Sarkozy, en atlantiste convaincu, corrigera rapidement ce manquement de notre part et rétablira une présence de la France en Irak, ainsi que les bonnes relation avec George W. Bush.

10. Renforcer le nucléaire. Pour une véritable politique d’indépendance énergétique propre et sans effet de serre, la France doit utiliser son meilleur atout et conserver sa position de leader technologique dans le nucléaire. Privatisation d’EDF (entreprise ayant autant voire plus d’avantages indus que les fonctionnaires) et de GDF, renforcement d’AREVA à travers des subventions, promotion à l’étranger du nucléaire pour faire entrer des capitaux (qui parle du nombre d’emplois et des devises générées par la vente d’une centrale nucléaire ?). Les écolos dramatisent le nucléaire depuis nombre d’années, alors qu’il n’y a jamais eu de problèmes en France (et la comparaison entre la Russie communiste, son laxisme et sa technologie obsolète de Tchernobyl et la technologie nucléaire de la France est stupide et infondée).

11. Enfin, élire Nicolas Sarkozy pour Président, ca serait mettre cet homme intègre et sans aucune « affaire » sur le dos sous la protection d’un mandat électoral empêchant des poursuites judiciaires infondées, déjouant ainsi le complot orchestré à l’approche des élections par un journal de gauche complétement subjectif (et volatile Smile) et n’hésitant pas à inventer des affaires de toutes pièces (histoire bidon du duplex à Neilly avec ses fausses « preuves »).

J’ai hésité à souligner différents points du discours, à pointer les contre-vérités et les mensonges, à contre-argumenter. Finalement, je me garde d’intervenir, estimant que le texte se suffit à lui-même, car il a sur Sarkozy l’avantage de la sincérité, la grande qualité de présenter une vérité nue. Chacun pourra se faire une idée, choisir si c’est de cette France que l’on souhaite, refermée sur elle-même, craintive et belliqueuse, plutôt qu’une France qui, sans nier les difficultés, se montre ouverte et tolérante, généreuse et ambitieuse, moderne et fidèle à sa tradition d’humanisme.

On parle de : Sarkozy, ce sont les sarkozistes qui en parlent le mieux

Avr 242007
 

Quand Sarkozy parle d’ouverture… d’esprit

Ce lundi soir, lors de son premier meeting de second tour, Nicolas Sarkozy, la main sur le coeur, a fait la déclaration suivante : « L’ouverture dont je veux être le candidat c’est l’ouverture de l’esprit (…). L’ouverture d’esprit, c’est être capable de prendre en considération les raisons de l’autre (…) et de le respecter même quand on pense qu’il a tort (…). Nul besoin d’être d’accord sur tout pour que chacun puisse travailler avec les autres pour le bien commun. » C’est très bien dit. C’est d’ailleurs tout le problème avec Nicolas Sarkozy, il est capable de très bien dire à peu près tout et le contraire de tout.

Il a dit également : « Nous ce que nous voulons (…) c’est simple – en tout cas à dire. On veut essayer de redresser ce pays. On veut essayer de bien faire. Et on sait que pour cela, il faudra élargir la majorité, avoir la main tendue, l’esprit de rassemblement et ne pas agir avec sectarisme. » Là encore, c’est très bien dit. Il y a dans ces paroles tout à la fois la volonté d’agir, une ambition pour le pays, une humilité face à la tâche qu’on ambitionne d’accomplir et un esprit de tolérance et de rassemblement des français. On a envie de le croire. Et s’il disait vrai ? Et s’il était réellement sincère, et pas juste ce démagogue redoutable qu’on se plaît tant à décrire ?

Mais voilà, ces paroles ont été prononcées par Nicolas Sarkozy… le 21 mars 1993 ! (la vidéo est visible ici). C’était sur France 2, au soir d’élections législatives où les amis de M. Sarkozy venaient de triompher. Quelques jour plus tard, Edouard Balladur était nommé premier ministre et nommait lui-même un de ses plus proches collaborateurs comme ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, Nicolas Sarkozy. On se souvient alors ce qu’il advint de toutes ces belles paroles qui avaient prôné le rassemblement et l’absence de sectarisme. La seule chose dont on peut créditer Nicolas Sarkozy est qu’il avait pris la sage précaution de préciser que c’était simple… en tout cas à dire.

François Bayrou ne s’y trompe plus, sans doute pour avoir pratiquer Nicolas Sarkozy dans ce même gouvernement, décrivant ce dernier comme un renard qui se couvre de plumes dans le seul but de pouvoir entrer dans le poulailler :

Les poules que le renard Sarkozy ambitionne de dévorer, ce sont les électeurs qui s’y laisseront prendre une fois encore – et il est indéniable que les plumes dont se pare Nicolas Sarkozy sont attrayantes, et séduisants les discours qu’il prononce. Il reste qu’il est le candidat de l’UMP, que son projet – il suffit de le lire pour s’en persuader – est dans l’exacte continuité de la politique menée par l’UMP depuis cinq ans – rappelons d’ailleurs, tout de même, que M. Sarkozy était membre du gouvernement (à l’Intérieur, mais aussi aux Finances), ainsi que plusieurs de ses proches, de même que l’UMP sarkoziste détenait la majorité absolue aussi bien à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat. Pour se convaincre de la réalité de la continuité que déguise Sarkozy aux français, on pourra lire avec intérêt ce court article : la rupture selon Sarkozy.

Depuis cet article, deux mois de campagne électorale se sont écoulés et l’on peut ajouter aujourd’hui que si rupture il y a, elle ne concerne en aucun cas la politique économique et sociale qu’il entend mener – et qui a conduit la France dans les pires difficultés économiques de son histoire moderne, tout en plongeant de plus en plus de français dans la précarité et l’exclusion. Si rupture il y a, elle concerne en réalité les questions de société et le positionnement idéologique : au travers de Nicolas Sarkozy, l’UMP a fait sa mue vers ce qu’il nomme « la droite décomplexée » et qui est en réalité une droite qui ne craint plus, en effet, de frayer avec l’extrême droite nationaliste, qui amalgame immigration et identité nationale, qui laisse libre court aux fantasmes du musulman qui excise à tout va et égorge des moutons dans sa baignoire, qui se satisfait d’une conception communautariste de la République, qui exprime un penchant certain vers le déterminisme génétique, qui considère que la répression est le seul traitement envisageable de la délinquance, etc…

Or j’ai la faiblesse de penser que ce sont là autant de ruptures avec le modèle républicain auxquelles une immense majorité des électeurs, y compris de la droite et du centre, n’est pas disposé à consentir, des poils de renard qui doivent impérativement demeurer à l’extérieur du poulailler républicain. Mais François Bayrou dit-il autre chose lorsqu’il déclare :

– « Son projet de société est l’opposé du mien. » ( 8 avril 2007, JDD)

– « Nicolas Sarkozy incarne une société violente qui oppose les citoyens les uns aux autres. Une société d’autant plus violente qu’il en vient à penser que c’est à la naissance que tout est joué, thèse totalement anti-scientifique et anti-humaniste. En disant cela, Sarkozy remet en cause les valeurs communes autour desquelles a été construite la société française. » (8 avril 2007, JDD)

– « Constamment chez Nicolas Sarkozy il y a cette manière d’opposer deux France », « Electoralement je ne peux pas lui donner tort. On sait très bien qu’il y a beaucoup de points à gagner dès l’instant où on se met à dresser les gens les uns contre les autres. Ca flambe, c’est un aliment électoral très important mais ce n’est pas mon choix. » (Agen 6 avril 2007)

– « Une seule polémique me paraît très grave, car elle touche aux fondamentaux de notre société : c’est celle que Sarkozy agite en prétendant que tout est joué à la naissance, la perversité comme le suicide. C’est une vision du monde qui fait peur. Le pire, c’est qu’il le pense vraiment. » et « Ce sont des propos graves et glaçants. » (avril 2007)

– «Ce qui me frappe, c’est la ressemblance de ses projets avec ceux de José Maria Aznar ou de Berlusconi. » (août 2006)

– « Je vais lui faire une confidence : c’est plus formateur (…) de savoir comme il est difficile d’assumer les fins de mois, (…) de rencontrer en sortant de chez soi autre chose que les milliardaires du CAC 40 et les vedettes du showbiz. » (Zénith 21 mars 2007)

– Il y a chez Sarkozy « une grande connivence avec les puissances d’argent (…) et la mise en scène de confrontations dures dans la société. » (août 2006)

– « Lorsqu’il s’agit de faire dériver le camp républicain vers des mots, des phrases, des affirmations, des comportements qui sont en réalité ceux de l’extrême droite, là je trouve qu’il y a une chose inquiétante pour la démocratie française. » (16 avril 2007)

– « Il y a des choses que l’histoire devrait nous interdire de remettre sur la table, comme de mélanger l’immigration et l’identité nationale. » (5 mars 2007, Nouvel Obs)

– « Que l’homme qui a été ministre de l’Intérieur pendant cinq ans ait tout le mal du monde à se rendre en banlieue, même à la Croix- Rousse ! (…) prouve bien qu’on est dans une situation d’extrême tension. » (Métro 12 avril 2007)

– « On ne peut pas assurer l’ordre et la sécurité en faisant monter les tensions. »

On parle de : Sarkozy : un renard dans le poulailler centriste

Avr 232007
 

Quand Sarkozy place l’Etat nation au-dessus de la République

« Vive la République et, par dessus tout, Vive la France ! ». C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a conclu son allocution hier soir. Cette proclamation de la supériorité de l’idée de l’Etat nation sur celle de République est tout sauf anodine. A elle seule, elle met en évidence le peu de conscience républicaine d’un candidat à la présidence de la… République et, de fait, le danger que représenterait pour la République une élection du candidat de l’UMP.

Rappelons qu’une république est une forme de gouvernement d’un Etat ou d’un pays dont la souveraineté est détenue par le consentement populaire et dans lequel le chef d’Etat est élu par le peuple. Rappelons aussi que la République Française est le nom officiel de la France, de son Etat et de son régime politique. Elle est l’héritage de la révolution française depuis la proclamation de la première République en 1792. Rappelons enfin qu’il n’y eut depuis lors que trois périodes durant laquelle la France cessa d’être une République :

– entre 1799 et 1848 : après le coup d’Etat du 18 brumaire, Napoléon Bonaparte devint Premier Consul, puis Empereur, avant que ne soit restaurée la Monarchie :

– entre 1852 et 1870 : après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, Louis-Napoleon Bonaparte instaura le 2nd Empire ;

– entre 1940 et 1945 : sous le régime de Vichy du Maréchal Pétain, la France abandonna le terme de République française en faveur de celui d’Etat français. Les instances politiques mises en place par Charles de Gaulle à Alger ont rétabli l’emploi du siggle « RF » et son comité Français de Libération Nationale a pris en juin 1944 le nom de « Gouvernement provisoire de la République Française ».

En plaçant la France en tant que telle au-dessus de la République, Nicolas Sarkozy ne peut mieux laisser entendre que d’avantage que Président de la République, il aspire avant tout à devenir chef de l’Etat – monarque, empereur ou petit père de la Nation, cela reste encore à voir, mais l’on comprend qu’au gré des circonstances et des crises, il saurait faire son choix, fût-ce au détriment de la République, c’est-à-dire de ce consentement populaire souverain.

On ne dit pas ici que Nicolas Sarkozy aspire à la dictature, il saurait évidemment se contenter d’être président de la République. On prétend que ce sont les crises et la fragilité des convictions républicaines d’un dirigeant politique qui portent en elles les germes de la dictature, ou du moins de l’abus de pouvoir jusqu’à sa confiscation. On dit ici que la conscience républicaine d’un Sarkozy pourrait rapidement se trouver balayée par le souffle des évènements (révolte des quartiers difficiles, terrorisme international…). On dit qu’un homme qui s’est montré prêt à tout pour parvenir au pouvoir pourrait bien céder sur les principes républicains pour le conserver, au détriment du peuple et de sa souveraineté.

Quand on ajoute à cela son flirt outrancier avec l’extrême droite, sa propension à la démagogie et au populisme, son penchant pour la stigmatisation et les amalgames, sa vision communautariste de la Nation, sa conception des libertés individuelles en général et de la liberté de la presse en particulier, son instabilité mentale, sa tendance à l’emportement et ses affinités avec les thèses eugénistes, on se dit que beaucoup trop d’éléments sont réunis en un seul et même homme pour ne pas craindre ce qui, les circonstances faisant office de catalyseur, pourrait advenir s’il venait à obtenir ce pouvoir qu’il ambitionne, et ce avec tant de détermination qu’elle semble parfois confiner à l’obsession.

L’évidence est qu’il existe un faisceau de présomptions dont chacune recèle en elle-même le risque d’une dérive vers une forme de dictature. Et si le pire n’est jamais certain, l’Histoire mondiale est là pour rappeler à nos mémoires qu’il est des risques qu’un peuple ne devrait jamais prendre. Le 6 mai, quoi qu’on en dise, c’est aussi de cela qu’il s’agit et les français, quelles que soient par ailleurs leurs inclinations politiques, auraient grand tort de balayer d’un revers de main les doutes que l’on peut raisonnablement nourrir quant à la capacité de Nicolas Sarkozy à être le garant inflexible de nos institutions républicaines et démocratiques.

avec Sarkozy tout est possible

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On parle de : Les germes du totalitarisme