Déc 232009
 

Les Joyeuses Commères de Windsor, Andrés LimaWilliam Shakespeare a écrit Les Joyeuses Commères de Windsor en moins de deux semaines à la demande de la Reine Elizabeth I, qui souhaitait à tout prix voir Sir John Falstaff – grand seigneur ruiné et personnage de Henri IV – impliqué dans une intrigue amoureuse.

En deux semaines donc, et ce n’est pas faire injure au grand William que de dire que cela s’en ressent un brin.

Mais qu’importe, c’est une comédie, une farce, une gargantuesque bouffonnerie et, shakespearienne tout de même, on pourrait sans mal y trouver matière à s’y divertir beaucoup. Encore fallait-il assumer d’avoir fait entrer ce texte au répertoire de la Comédie Française. Encore fallait-il lui faire confiance, au texte, à Shakespeare…

Alors on se demande pourquoi le metteur en scène espagnol Andrés Lima a choisi de monter cette pièce, puisque de toute évidence il en a trouvé le texte à ce point insuffisant qu’il lui a semblé nécessaire de systématiquement rajouter la bouffonnerie à la bouffonnerie, au point même que l’intrigue en devienne incompréhensible et la farce parfaitement consternante.

Oui, sans doute le genre exigeait-il qu’on frôlât l’excessif. Exercice périlleux, où il faut prendre garde de ne point verser dans le mauvais goût. D’autant qu’humour anglais, Shakespearien même, et comique latin, espagnolade même, ne font pas nécessairement bon ménage…

Les comédiens sont tous individuellement remarquables. Ils sont une vingtaine sur la scène à se démener chacun à leur tour, chacun dans son clown, pour nous arracher un gloussement, au milieu de ce qui s’avère très vite être un naufrage collectif.

C’est qu’à force d’effets gesticulatoires et désordonnés, la pièce est oubliée en chemin. D’ailleurs on comprend très vite qu’il n’y avait pas de chemin, sinon peut-être de prouver que le très bourgeois Théâtre du Français était capable de canaillerie.

Non, on ne rit pas. Ou trop peu pour pouvoir feindre de s’être véritablement diverti.

Source : Les Joyeuses Commères de Windsor