dedalus

Avr 022007
 

Sarkozy, casseur… de la Nation

Nicolas Sarkozy, qui n’en est plus à un amalgame près, lancé qu’il est dans sa stratégie de la stigmatisation, a déclaré : “[Les Français] devront choisir entre ceux qui ne veulent plus entendre parler de la Nation et ceux, dont je suis, qui exigent qu’on respecte la Nation”.

Passons cette fois sur un discours visant systématiquement là diviser les français en deux camps qui s’affrontent, ou qu’il voudrait voir s’affronter, et lisons attentivement ce qu’écrivait François Mitterrand, il y a seulement quelques jours, à propos de la Nation et de Nicolas Sarkozy :

Nicolas Sarkozy, et, pour être exact, M.Henri Guaino, l’homme qui lui écrit ses discours, ont décidé de s’approprier ces temps derniers la Nation. Ils vont même, chacun le sait, jusqu’à citer Jaurès. Pourquoi pas ? Il n’est jamais trop tard pour apprendre, encore faut-il comprendre.

La Nation, c’est une assemblée d’individus égaux en droit qui décide souverainement de son sort en s’en remettant au respect aux Droits de l’Homme et du Citoyen. La Nation offre les même droits à tous, libre à chacun d’en faire ce qu’il veut dans le respect des droits de l’autre. La Nation n’est donc pas un assemblage de communautés, de corporatismes, de clientèles à qui l’Etat octroie des droits à raison de leur particularisme tout en déniant ces mêmes droits à autrui. La Nation ne divise pas, elle rassemble. Sans exception. C’est dans ce sens qu’il faut entendre Jaurès lorsqu’il disait que la Nation, « c’est le dernier bien des pauvres ». La Nation offre, même au plus démuni de ses membres, les mêmes droits qu’au plus fortuné, mais elle ne lui accordera pas de droits particuliers à raison de sa pauvreté, ou de ses croyances, ou de ses opinions politiques, ou de ses mœurs, ou de sa religion… Et si la puissance publique intervient en ces domaines, ce sera pour rétablir l’égalité des droits qui serait,  pour une raison ou pour une autre, menacée de disparaître entre membres de la Nation, situation qui mettrait en péril la Nation elle-même. Rétablir un ordre juste, en somme. Relisez ce que j’ai dit sur ces questions lors du tricentenaire de la révocation de l’édit de Nantes en 1985. Dans l’une des premières manifestations de l’esprit national, en 1598, Henri IV avait finalement accordé la liberté de religion. Il avait compris que faute d’égalité religieuse entre tous, les désordres et les guerres continueraient. Il appartenait à l’Etat de faire triompher ce qui n’était pas de l’ordre de la religion, de la foi, de la conscience individuelle, où l’Etat n’a que faire. Mais de l’ordre de la politique, dès lors que ce qui était en danger, c’était la Nation.

Je le déplore pour lui, mais c’est le contraire de ce que professe M.Guaino par la bouche de M.Sarkozy. Ce qu’ils appellent Nation, c’est l’opposition des uns aux autres, c’est la division des uns et des autres, qui mène inévitablement à l’oppression des uns par les autres.

– le 29 mars 2007, dans le blog de François Mitterrand

Bref, en politique comme ailleurs, il y a de grands hommes et des petits bonhommes. Sarkozy avoue lui-même que lire l’ennuie. Mais lire c’est comme manger de la soupe, ça aide à grandir…

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On parle de : La Nation selon Sarkozy

Avr 022007
 

De 7 à 87 ans, les jeunes ne voteront pas Sarkozy !

 Un reportage que les médias traditionnels se seraient bien gardés de diffuser, n’auraient pas eu l’idée de réaliser… et qui pourtant, plein de sagesse et d’une lucide sincérité, pourraient contribuer au choix auxquels devront faire face les français dans maintenant moins de trois semaines. Six minutes qui font du bien à l’espoir :

latelelibre.fr

 

On parle de : La jeunesse n’a pas d’âge

Mar 302007
 

L’Esprit Tranquille

François Mitterrand s’est enfin décidé à entrer dans la campagne, et ce afin d' »aider Ségolène Royal à gagner cette élection présidentielle » ainsi qu’il le confesse lui-même dans son blog, prenant également soin de préciser ceci :

« Certes, je ne vous cache pas que la voir ainsi représenter le Parti Socialiste constitue pour moi une sorte d’étonnement. Mais que voulez-vous! Les socialistes sont incorrigibles. Je plains Laurent Fabius qui avait presque toutes les qualités pour y arriver. Mais bon… Tant qu’il n’aura pas convaincu que son humanité n’est pas feinte, rien ne sera possible. Cela dit, laissons là les regrets. L’heure est au combat. Si vous saviez comme je suis agacé de voir de quelle façon cette campagne se déroule« …

J’ai passé une bonne partie de la journée à me délecter de chacun des articles au cours desquels M. Mitterrand livre quotidiennement, et ce donc depuis le 10 mars, son sentiment sur la campagne présidentielle, ne craignant pas au passage d’égratigner méchamment l’un ou l’autre de ses protagonistes – de droite comme de gauche, qu’ils viennent du monde politique ou de la sphère journalistique… -, livrant également à notre gourmandise quelques informations croustillantes, tant il semble en effet que de là où il se trouve, il voit tout, entend tout et lit tout. Un régal ! Et je ne résiste pas à vous en livrer encore un extrait :

« Pour finir, je félicite le directeur du Point pour la photo de une qui orne la couverture de son journal cette semaine. Il s’agit d’un portrait de Ségolène Royal choisi avec soin, on le devine aisément. Moi aussi en mon temps, j’ai eu droit à ces amabilités photographiques de la part de la presse aux ordres. Moi aussi, je me suis retrouvé, plus souvent qu’à mon tour, à la une de magazines, l’air défait, la mine hâve, le regard hagard et l’air tellement absent que je finissais moi-même par me demander si le cliché en question n’avait pas été pris à mon insu, à la fin d’une garde à vue de quatre jours. Soumise à un traitement identique, Ségolène Royal a, malgré tout, un petit avantage sur moi, et qui la préserve du pire. Ils ne pourront jamais la photographier mal rasée.« 

Le blog de François Mitterrand

On parle de : De François Mitterrand à Ségolène Royal

Mar 292007
 

Sarkozy, fauteur de troubles et candidat du désordre républicain

Voilà donc où nous en sommes après cinq ans, une campagne présidentielle qui se joua sur le thème de l’insécurité et de la peur et un ministre de l’Intérieur qui n’a eu de cesse que de multiplier les déclarations fracassantes, voici donc une France dont les habitants se voient contraints de se dresser contre l’autorité et des informations des forces de l’ordre jugées abusives. Rue Rampal, la semaine passée, ce sont la directrice d’une école, ses enseignants et des parents d’élèves qui se sont opposés à l’arrestation d’un grand-père devant l’école où il était venu chercher sa petite-fille. Cette semaine, à la Gare du Nord, des usagers des transports publics ont protesté contre l’interpellation jugée « trop musclée » d’un passager qui n’avait pas son titre de transport. Deux faits qui témoignent avec force de cet état d’esprit qui règne aujourd’hui dans la population, entre peur, méfiance et ressentiment.

A la suite des violences qui se sont produites mardi soir à la gare du Nord, les syndicats des gardiens de la paix ont déclaré redouter « un véritable risque d’hystérisation des rapports police-jeunesse » (SGP-FO) et réclame que soit « comblé le fossé qui s’est creusé entre la police et les jeunes » (UNSA police). Quant à Nicolas Sarkozy, lui-même s’étonne que nous soyons devenu « le seul pays où l’on considère qu’arrêter quelqu’un parce qu’il ne paie pas son billet, ce n’est pas normal » : il a raison et peut-être pourrait-il s’interroger sur l’origine de cette singularité française qu’il constate benoîtement au lendemain de son départ d’un ministère où durant cinq années il a eu en charge la sécurité des français.

Lorsque l’autorité est abusivement répressive, elle génère un fort sentiment d’injustice, qui lui-même est générateur de désordre. Et c’est ainsi que M. Sarkozy a échoué. Loin d’apaiser les tensions, il les a exacerbées. Il a endossé le rôle d’un Père Fouettard grimaçant et menaçant, tonnant de sa grosse voix et faisant claquer puissamment son fouet. Mais les français ne sont pas des enfants que l’on menace et que l’on corrige, encore moins un troupeau de moutons que l’on guide au pas en faisant aboyer ses chiens. Un peuple est d’abord composé d’individus a priori responsables, et le moindre des respects est de les considérer comme tels. Assurer l’ordre ne peut et ne doit en aucun cas passer par la restriction des libertés individuelles, liberté d’aller et venir sans se sentir épié, surveillé, encadré, contrôlé, fiché et suspecté.

C’est pourtant cela qu’a mis en place M. Sarkozy : le soupçon généralisé. Quand on généralise à outrance les moyens de surveillance électronique, que l’on interdit aux jeunes de se réunir en bas de leur immeubles, que l’on autorise les contrôles d’identité systématiques, que l’on laisse se multiplier les contrôles aux faciès, que l’on rend pesante la présence policière, que l’on multiplie les interdits et qu’on place une chape de plomb sur les libertés individuelles, on provoque inévitablement un retour de suspicion, de la population à l’égard des forces de l’ordre. Parce qu’elles ne sont plus perçues comme celles qui protègent, mais comme une menace qui pèse sur chacun, ou pour le moins comme une entrave au « vivre ensemble ».

Fidèle à sa stratégie, le candidat Sarkozy s’évertue depuis cinq ans à diviser les français. Il nous dit en substance ceci :

Si vous êtes innocents, vous n’avez rien à craindre. C’est de l’Autre que je veux vous protéger, à lui que je vais m’en prendre. Et si je vous surveille, c’est pour m’assurer que vous êtes bien l’innocent que vous prétendez. Et si je vous demande de me présenter vos papiers, c’est afin de vérifier que vous n’avez rien à vous reprocher. Et si cela vous arrive plus souvent qu’à d’autres, ce n’est certainement pas parce que vous habitez un quartier difficile, ni que vous êtes jeunes, ni que vous avez une tête d’arabe. Quelle est donc cette paranoïa ? On dirait presque que vous avez quelque chose à vous reprocher finalement. Allez, je vous embarque, on va contrôler tout ça…

Le glissement est inévitable et il est fatal que la population finisse par en ressentir toute l’injustice, et éventuellement exprime sa colère, conduisant à cette situation paradoxale où les forces de l’ordre deviennent de fait génératrices de désordres.

Soyons clair, il est parfaitement inadmissible de s’en prendre avec violence aux forces de police ou de casser des vitrines, et si le rôle d’un ministre de l’Intérieur est de faire en sorte de mettre les forces de l’ordre en situation de mettre fin à de tels agissements lorsqu’ils se produisent, et d’en arrêter les auteurs afin de permettre à la Justice de les juger, son rôle est aussi – et d’abord ! – de faire en sorte que de tels agissements ne se produisent pas. Il ne s’agit pas uniquement de rétablir l’ordre, mais de faire en sorte qu’il puisse se maintenir et perdurer. Il s’agit d’apaiser les tensions plutôt que de les exacerber. Or provocations, injustices, restrictions des libertés et soupçon généralisé ont été les instruments de la politique exclusivement répressive de Nicolas Sarkozy. Or provocations, injustices, restrictions des libertés et soupçon généralisé sont sources de tensions et de colères, en particulier parmi des populations qui vivent déjà l’exclusion sociale – car les exclure en sus de la citoyenneté est alors rajouter de l’injustice à l’injustice et fait nécessairement bouillir la marmite de la révolte. Et quand la révolte est le fruit d’une politique révoltante, le responsable de la révolte est l’instigateur et le grand ordonnateur de ladite politique.

Aux juges donc de sanctionner les auteurs des troubles à l’ordre public, aux électeurs de sanctionner le fauteur de troubles et de l’empêcher de conduire plus avant son entreprise de démolition du ciment républicain. Car comment imaginer aujourd’hui que, s’il devait se poursuivre cinq autres années, ce face à face entre Nicolas Sarkozy et une population qu’il n’a de cesse de stigmatiser et de provoquer ne puisse à terme trouver issue dans un dramatique embrasement ?

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On parle de : Sarkozy : le bilan terrible de la répression généralisée

Mar 292007
 

« LES POLICIERS SONT DANS LA RUE » : un reportage édifiant à voir sur LaTeleLibre.fr

Avec l’arrestation de la maternelle de la rue Rampal et les évenements de la Gare du Nord de ces derniers jours, le thème de l’insécurité a fait son entrée dans la campagne.

De son côté, l’UNSA-police, syndicat majoritaire des gardiens de la paix, a appelé les policiers à une “manifestation de ras-le-bol” à Marseille mardi 27 mars, à quelques pas du candidat de l’UMP, en visite dans la ville. Pourquoi le ras-le-bol ? Pourquoi ce refus massif de la politique des résultats et des primes au mérite ? Dans ce reportage vous trouverez un bilan de l’action du patron Nicolas Sarkozy à la Place Beauvau avec Joaquin Massanet, le secrétaire général du syndicat leader, réputé proche de la candidate Royal.

Le 27 mars, à l’appel de l’UNSA-police, syndicat autonome majoritaire des gardiens de la paix, les fonctionnaires de police (entre 4000 et 10000 ) sont venus de Lyon, Toulouse, tout le sud de la France pour défendre leurs revendications : retraites, effectifs, grilles de salaire, droit syndical et droit à manifester, et avant tout, remise en question de la culture du chiffre et du résultat imposée depuis quelques années par leur hiérarchie. Ils précisent ne pas inscrire leur action dans le débat idéologique gauche/droite.

Le contexte est chargé en ce moment pour les forces de l’ordre: des notes (datées du 7 au 20 mars) ont été révélées par l’UNSA police, selon lesquelles les CRS auraient reçu des consignes pour éviter certains quartiers avant l’élection présidentielle; l’affaire de la maternelle rue Rampal le 20 mars 2007, Nicolas Sarkozy quitte le ministère le 26 mars; les affrontements Gare du Nord le 27 mars…

Lorsque l’autorité est abusivement répressive, elle génère un fort sentiment d’injustice, qui lui-même est générateur de désordre. Et c’est ainsi que M. Sarkozy a échoué. Loin d’apaiser les tensions, il les a exacerbées. Il a endossé le rôle d’un Père Fouettard grimaçant et menaçant, tonnant de sa grosse voix et faisant claquer puissamment son fouet. Mais les français ne sont pas des enfants que l’on menace et que l’on corrige, encore moins un troupeau de moutons que l’on guide au pas en faisant aboyer ses chiens. Un peuple est d’abord composé d’individus a priori responsables, et le moindre des respects est de les considérer comme tels. Assurer l’ordre ne peut et ne doit en aucun cas passer par la restriction des libertés individuelles, liberté d’aller et venir sans se sentir épié, surveillé, encadré, contrôlé, fiché et suspecté.

C’est pourtant cela qu’a mis en place M. Sarkozy : le soupçon généralisé. Quand on généralise à outrance les moyens de surveillance électronique, que l’on interdit aux jeunes de se réunir en bas de leur immeubles, que l’on autorise les contrôles d’identité systématiques, que l’on laisse se multiplier les contrôles aux faciès, que l’on rend pesante la présence policière, que l’on multiplie les interdits et qu’on place une chape de plomb sur les libertés individuelles, on provoque inévitablement un retour de suspicion, de la population à l’égard des forces de l’ordre. Parce qu’elles ne sont plus perçues comme celles qui protègent, mais comme une menace qui pèse sur chacun, ou pour le moins comme une entrave au « vivre ensemble ».

Extraits des notes révelées par l’UNSA :

Ordre de service – mission de sécurisation, signée du commissaire central d’Evry, M. Papineau, en date du 7 mars 2007 « Pour info : aucun contrôle dans les gares SNCF sans instruction expresse de M. le commissaire de permanence ».
Consigne pour les CRS du secteur, signée du commissariat du Raincy, datée du 20 mars 2007 : « les véhicules de Compagnies Républicaines de Sécurité doivent porter exclusivement sur le plateau de Clichy sous Bois. » « Afin d’éviter tout incident dans le secteur des Bosquets, il y a lieu de ne pas traverser ces lieux, et en particulier : la rue Cézanne, Picasso, Utrillo ».





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On parle de : LES POLICIERS SONT DANS LA RUE

Mar 272007
 

Bayrou, le candidat des TSS
« Votez pour moi, et si vous ne le faites pas pour moi…
…faites-le contre eux
« 

Plusieurs sondages récents placent Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy a égalité dans les intentions de vote des français, au premier tour mais aussi en cas de second tour qui les opposerait… Une incertitude qui semble tomber à point pour un François Bayrou en perte de vitesse.

Car il semble bien que le candidat du centre soit allez au bout de ce qu’il était capable de récolter à gauche en tant que candidat rempart contre Sarkozy. La dynamique s’essouffle et le voici qui régresse dans les sondages. Ainsi voit-on, et en particulier sur internet , se développer le second pan de sa stratégie électorale : il s’agit maintenant d’appeler les électeurs de droite à éviter le pire et voter Bayrou pour faire barrage à Ségolène Royal.

Il est une chose qu’on ne peut enlever à François Bayrou, il a parfaitement tiré les leçons du 21 avril 2002 et de cet enfant du 21 avril que fut le 6 mai et les 82% obtenus par Chirac : il est plus facile de mobiliser contre que de mobiliser pour. Et le voici donc devenu le candidat du ni-ni : ni Sarko ni Ségo, un candidat qui prétend rassembler sur son nom à la fois les anti-sarkozistes et les anti-ségolénistes : « Vous souhaitez voter contre eux ? Votez pour moi ! »

On verrait ainsi paradoxalement se regrouper derrière un même candidat les plus farouches adversaires de Sarkozy et les plus farouches adversaires de Royal. Tous les TSS réunis sous la bannière Bayrou : aux uns il sert le Tout Sauf Sarko, aux autres le tout sauf Sego. Et comme ce « tout » ce ne peut être que lui… puisqu’il ne propose rien.

Surtout ne rien proposer qui puisse effaroucher les français. Rien, c’est toute la stratégie de François Bayrou, le candidat de l’UDF comptant que les électeurs préféreront qui rien plutôt que Sarko, qui rien plutôt que Ségo. Stratégie habile, sans aucun doute, et qui si elle fonctionnait reviendrait à ce qu’en effet nous ayons voté… pour rien !

Voir aussi : La tentation Bayrou ou le vote inutile

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On parle de : Bayrou ou la stratégie du rien

Mar 232007
 

Sarkozy « off » et la réalité maquillée
(article pompé sur agoravox)

l'ego de sarkozy« Personne n’est là pour m’accueillir. Toute cette direction il faut la virer. Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ça ne va pas tarder« . Tels sont les propos menaçants que Nicolas Sarkozy a tenu envers la direction de France 3 dans les couloirs du siège de France Télévisions le 18 mars (source: Le Canard enchaîné).

Il paraîtrait que le candidat de l’UMP aurait « changé« . Il paraîtrait qu’il serait devenu calme, cool, zen. Il paraîtrait qu’il aurait appris à dominer son agressivité, à maîtriser son impulsivité, à contrôler son tempérament coléreux. C’est en tout cas l’image qu’il tente de donner de lui-même lors de ses prestations audiovisuelles. Bon acteur, il parvient assez bien et la plupart du temps à donner le change.

En fait, cette image rassurante ne correspond à aucune réalité. Nicolas Sarkozy n’a pas changé. Evidemment, cela ne se voit pas à la télé. Normal, puisque ce média fonctionne avant tout sur l’image ? Oui et non. Il y a l’image « on », celle filmée en studio, et l’image « off », celle que l’on pourrait filmer dans les couloirs ou dans les salles de maquillage.

Imaginez qu’un cameraman ait filmé ce qui s’est passé dans les locaux de France 3 le 18 mars à 19h30, peu avant le début de France Europe Express, l’émission animée par Christine Ockrent, dont l’invité est le candidat de l’UMP. Imaginez qu’en un geste inouï de courage et de déontologie journalistique et citoyenne, la rédaction de cette chaîne aie décidé de programmer ce reportage brut de décoffrage juste après l’émission.

Voilà ce que vous auriez vu en « off » : Nicolas Sarkozy entre dans le hall d’accueil au pas de charge, hyper speedé, l’air renfrogné, entouré d’un tas de gorilles qui le dépassent de deux têtes, de sa cour de conseillers toute en courbettes et de sa maquilleuse attitrée. Il est accueilli par des journalistes qui l’accompagnent jusqu’à la loge de maquillage, dont les fauteuils sont déjà tous occupés par les autres invités de l’émission (Laurence Parisot, présidente du Medef, Martin Hirsch, président d’Emmaüs France et Julie Coudry, présidente de la Confédération étudiante) en pleine séance de poudrage antisueur. On lui demande donc de patienter.

Patienter, lui ? Pas question. Il pique aussitôt une de ses colères coutumières et hurle : « Je ne veux pas attendre plus longtemps, je veux me faire maquiller tout de suite« . Essayant de le calmer, les journalistes lui expliquent qu’il doit attendre son tour vu qu’il n’y a pas d’autre loge de maquillage. Nouveaux hurlements d’un Sarkozy déchaîné : « Mais enfin, il n’y a personne pour m’accueillir. La direction n’est pas là ? Ce n’est pas normal. Qu’est-ce qu’ils font ? Qui suis-je pour être traité ainsi ?« 

C’est vrai, quoi. Ce n’est pas n’importe qui. C’est Sa Majesté Nicolas Sarkozy, le grand homme (sic) avec lequel tout devient possible. A-t-il un instant pensé à envoyer ses gorilles déloger brutalement l’un des invités pour prendre sa place ? La caméra ne le montre pas. Par contre, elle zoome sur le candidat de l’UMP. On le voit faire un signe de la main autoritaire en direction de ses gorilles et de Franck Louvrier, son conseiller en communication en nage et tétanisé. « Franck, on s’en va« , lui dit-il d’un ton sec et énervé. Il se dirige vers la sortie. Tétanisés eux aussi, les journalistes téléphonent à Christine Ockrent qui prépare son émission sur le plateau et la supplient de venir. Elle refuse et leur répond que Sarkozy « fait sa diva« .

Furieux, escorté de ses gorilles et conseillers, Sarkozy est déjà dans les couloirs, se dirige vers la sortie et pète un câble : c’est alors qu’il prononce les phrases qui débutent cet article. Du coup, Ockrent radine à toute vitesse pour essayer de calmer l’homme qui a « changé » et l’accompagne, toujours fulminant, dans une loge de maquillage de France 2 où sa maquilleuse personnelle le talque tandis qu’il s’empiffre de petits fours initialement destinés à Marie-George Buffet, invitée d’une autre émission ce soir-là. Apparemment ça le calme puisqu’à 23h15, quand commence France Europe Express, il est cool, zen, poudré et souriant. Un beau rôle de composition de cabotin.

Mais il n’y a pas eu de caméra cachée pour filmer tout ça. Dommage pour les citoyens que nous sommes…

Ce genre d’anecdotes révélatrices du personnage, il y en a chaque semaine dans le Canard enchaîné, qui n’est pas qu’un « hebdomadaire satirique« , comme on dit, mais surtout un journal extrêmement bien informé et qui ne fait de cadeau à aucun homme politique. Avant et après ses prestations médiatiques, Sarkozy pète quasi systématiquement les plombs et entre dans des fureurs noires pour un oui ou pour un non. On sait qu’il a déjà usé et abusé de son pouvoir de ministre de l’Intérieur pour faire interdire un livre sur sa femme Cécilia, pour faire vider le directeur de la rédaction de Paris Match à cause d’une couverture qui lui avait déplu. A présent, à cause d’une banale affaire d’attente dans une loge de maquillage, il menace de virer l’équipe de direction d’une chaîne de télévision publique pour la remplacer par des hommes à sa botte dès qu’il sera élu.

Si Nicolas Sarkozy devient président de la République, il est clair que la liberté d’information sera en danger. C’est très grave.

En tout cas il n’a pas « changé« . En « off » (c’est-à-dire en « réalité ») il est toujours aussi coléreux, impulsif, agité, agressif et irréfléchi. Ce n’est pas vraiment ce genre de « qualités » qu’on attend d’un homme qui aspire à la plus haute fonction à la tête de l’Etat. Il faut une certaine maîtrise de soi pour diriger un pays et par conséquent être susceptible d’avoir à gérer de graves crises qui demandent d’autres réactions que des crises de nerfs.

L’article se suffit presqu’en lui-même tant il confirme toutes les inquiétudes que l’on peut nourrir sur ce personnage quant à sa capacité à assumer la charge à laquelle il postule. Pourtant, un commentaire a été posté sur Agoravox, à la suite de cet article, qui mérite une attention particulière. Je le reproduis également :

Fou ? Encore faudrait-il définir la signification du terme.

En ce qui concerne N. Sarkozy, les choses semblent relativement claire pour le thérapeute que je suis.

Il présente les principales caractéristiques d’une névrose paranoïaque: très grande susceptibilité, ego surdéveloppé de façon pathologique, très grande méfiance envers autrui, jugement altéré, etc. La névrose peut se traiter par des séances de psychothérapie: analyse ou autres. Il est assez symptomatique que N. Sarkozy refuse tout débat avec ses concurrents, attaqué sur ses points psychologiquement faibles (ego, susceptibilité,etc), il pourrait craquer et montrer alors sa vraie personnalité. Je le crois assez intelligent pour s’en rendre compte. Cela dit, une névrose est un mal relativement bénin, qui n’a comme effet qu’un caractère assez désagréable pour l’entourage.

La psychose, en l’occurrence la paranoïa déclarée, c’est toute autre chose, c’est ce que le commun des mortels appelle la folie. C’est une maladie mentale grave, nécessitant, le plus souvent une hospitalisation ou, pour le moins, un traitement médicamenteux sérieux. Le tout doublé d’une approche psychothérapie classique.

Dans le cas de N. Sarkozy, nous n’en sommes qu’à une phase de névrose. Malheureusement, sous l’effet d’une brusque décompensation, un névrosé, qui est parvenu à un certain équilibre grâce à des béquilles psychiques, peut passer brutalement passer à la psychose par exemple, sous l’effet du stress. Peut-on prendre le risque de confier le bouton des armes nucléaires à un tel sujet ?

Oui, décidément, non seulement cet homme représente pour la France un danger de régression économique et social, mais également une menace sur les valeurs de la République et sur le rang international que la France se doit de tenir, non pas tant pour ce rang en lui-même, mais plutôt pour le rôle qu’il s’agit pour la France de jouer en Europe, et avec l’Europe, dans le Monde. Les enjeux planétaires sont considérables. Il est à craindre que l’ego surdimensionné et paranoïde de Nicolas Sarkozy puisse à l’occasion se révéler catastrophique. A l’heure de choisir, il sera de la responsabilité de chaque électeur de s’interroger : en regard des enjeux, est-il envisageable de courir ce risque ?

l'ego de sarkozy
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On parle de : La douteuse stature d’un Homme d’Etat

Mar 222007
 

Bayrou ?… Non plus !

On peut être de droite, penser Tout sauf Sarkozy et choisir de voter Bayrou au premier tour.

On peut être de droite, ou pas d’ailleurs, se sentir une forte proximité avec le projet politique de Bayrou et voter pour lui au premier tour.

Mais ce qui me semble une aberration est de se sentir de gauche et d’adopter cette forme nouvelle de vote utile consistant à anticiper sur les résultats du second tour pour voter Bayrou parce qu’il serait le seul en mesure de battre Sarkozy.

Une nouvelle forme de vote utile : Ce qui jusqu’aujourd’hui était nommé vote utile consistait à renoncer à voter au premier tour pour le candidat le plus proche de ses idées au motif qu’il n’aurait aucune chance de figurer au second tour. C’était choisir alors d’exprimer un choix utile afin de favoriser la présence au second tour d’un candidat de « second choix ». Il s’agirait donc maintenant, considérant des sondages de second tour, réalisés alors même que le premier ne s’est pas encore déroulé, de se reporter sur un candidat de « troisième choix » afin d’éviter la victoire du « quatrième choix » !?

Où va la démocratie ? Déjà en 2002, nous avions pris la responsabilité de voter à droite au second tour afin d’éviter l’élection du candidat de l’extrême droite. Il nous faudrait donc maintenant voter à droite dès le premier tour afin d’accroître – croit-on savoir [sic…] – les chances d’éviter l’élection de l’autre candidat de la droite… S’il s’agissait la première fois de défendre la démocratie, le bouchon est poussé cette fois si loin que nous ne serions pas loin d’aboutir à l’inverse : un dévoiement de la démocratie, la gauche n’ayant en France d’autre utilité électorale que d’arbitrer entre les candidats de la droite.

La droite a-t-elle des responsabilités ? Il faut battre Sarkozy, nous en sommes d’accord. Mais nous avons deux tours pour y parvenir. Battre Sarkozy dès le premier tour, c’est de la responsabilité de la droite : qu’elle choisisse son candidat, la gauche choisira le sien. C’est bien à cela que sert un premier tour : choisir. Et au second, on élimine : si Sarkozy est encore dans la course, parce que la droite l’aura choisi, la responsabilité de battre Sarkozy se reportera alors sur l’ensemble des français. Tel est le processus démocratique qu’il nous faut respecter.

A chaque tour sa campagne : Il s’agit pour l’heure d’une campagne de premier tour, première étape du processus démocratique et qui a son importance. Il s’agit que les candidats présentent leurs projets et que les électeurs, sur la base de ces projets, et éventuellement des chances respectives des différents candidats d’accéder au second tour, de choisir qui accédera effectivement au second tour. Il est essentiel au débat démocratique que ce premier tour se déroule. Or opter pour un vote pseudo-utile à trois bandes revient à se projeter directement dans le second tour et occulter le premier et les débats qui doivent s’y tenir. C’est se placer dans ce temps médiatique qui digère tout avant même de s’être nourri, au détriment du temps démocratique qui devrait s’imposer à nous, un tour après l’autre.

Les sondages en question : Nous savons maintenant, parce qu’il y a eu le 21 avril, parce qu’il y a eu le referendum sur le Traité Constitutionnel Européen, parce que depuis quelques semaines l’alerte est donnée – voir en particulier le site des sondés menteurs -, nous savons combien il faut de manière générale être méfiant à l’égard des sondages. Nous savons que les mesures des intentions de vote concernant le premier tour, non seulement devraient être regardées avec des marges d’erreurs de 4% en sus et en moins, mais également que les techniques utilisées pour redresser les données sont elles-mêmes plus que douteuses. Nous savons qu’il nous faut prendre les résultats des sondages concernant le premier tour des élections avec beaucoup de prudence et même de suspicion. Nous savons ainsi qu’à l’heure actuelle, il est tout à fait impossible de dire qui de Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Ségolène Royal arriveront en tête.

Nous savons tout cela et pourtant nous irions accorder la moindre crédibilité à des sondages portant sur un second tour avant même que la campagne de premier tour n’aie eu l’occasion d’aller à son terme ? Ce serait tout de même très étrange, et c’est oublier qu’au lendemain même du premier tour, le 23 avril au matin, tout aura été chamboulé, des dynamiques auront été créés, une situation politique nouvelle sera apparue et une nouvelle campagne débutera. Les cartes auront été redistribuées et seuls les sondages qui prendront en compte cette nouvelle situation seront en mesure d’obtenir une quelconque crédibilité.

Les sondages sont aujourd’hui dans l’incapacité de rendre compte d’une réalité politique qui n’existe pas encore. Il serait parfaitement aberrant de déterminer son vote de premier tour sur de telles bases : des mesures concernant une opinion qui ne s’est pas encore formée à propos d’une réalité qui n’existe pas encore. Aberrant et politiquement irresponsable.

La gauche n’a en réalité d’autre solution que de croire en elle-même, c’est-à-dire en sa capacité à mettre Ségolène Royal en situation de battre Nicolas Sarkozy au second tour. Sa seule chance est que cette campagne-là, celle du second tour, aie bien lieu – et il sera temps alors de jeter un rapide coup d’oeil sur les sondages. D’ici là, l’évidence est que ces sondages de second tour n’ont absolument aucune signification… et diffuse doucement l’âcre odeur de la manipulation !

Ne nous y laissons pas prendre. Ce serait une fois de trop…

Bayrou, candidat inutile ? Il reste ceci, cependant. J’ai été de ceux qui, s’emballant sans doute un peu trop, ont crû à l’éventualité de la présence d’un Bayrou au second tour. Non pas en imaginant qu’il passerait devant Ségolène Royal, mais parce que j’avais pensé que la droite finirait par le préférer à Nicolas Sarkozy. Il semble que la droite ne soit pas si responsable, ou ne parvienne pas à réaliser combien Sarkozy est dangereux pour la France. C’est en tout cas ce que semble indiquer les derniers sondages : pour BVA, Bayrou n’obtient plus que 17% des intentions de vote, contre 21% une semaine plus tôt, tandis que dans le même temps IPSOS quotidien lui accorde 18,5% là où il en obtenait 24.

Une telle situation, si elle perdurait et s’amplifiait, aurait pour le moins l’avantage de clarifier un peu les choses en décrédibilisant par avance l’éventualité de la présence au second tour d’un candidat dont on voudrait aujourd’hui nous convaincre qu’il serait un rempart plus crédible que n’en serait celle qui deviendra la candidate de la gauche. Incapable d’atteindre le second tour, il sera plus facile à plus de citoyens de se convaincre que voter Bayrou est tout à fait inutile – sinon pour les électeurs de droite à faire battre Sarkozy dès le premier tour.

Mais la droite sera-t-elle capable d’un tel sursaut, sachant que Bayrou adopte une stratégie contraire en feignant de n’en être point ?

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On parle de : La tentation Bayrou

Mar 212007
 

« Votez pour moi… et puis taisez-vous ! »

En meeting hier soir dans l’Essonne, Le candidat de l’UMP et du MEDEF s’en est pris à la démocratie participative préconisée par Ségolène Royal ain de renouveler les pratiques politiques. Pour l’autoritariste presqu’ex-ministre de l’Intérieur, la démocratie participative serait « la fin de toute volonté politique« . « C’est la fin de la politique qui prend ses responsabilités. Il faut avoir le courage d’appeler les choses par leur nom, leur démocratie participative ce n’est pas le remède contre la dictature de la pensée unique, c’est la fin de la démocratie représentative dans le soupçon généralisé« , a-t-il affirmé, ajoutant enfin pour enfoncer le clou que « Leur démocratie participative ce n’est pas une nouvelle manière d’associer le peuple aux décisions qui le concernent, c’est juste la forme ultime de la démagogie« .

Avant de commenter cette prise de position radicale, référons-nous à ce qu’on peut trouver sur Wikipedia à ce sujet. Tout d’abord une définition : La démocratie participative recouvre des concepts permettant d’accroître l’implication et la participation des citoyens dans le débat public et la prise de décisions politiques qui s’en suit […] l’objectif étant que toutes les mesures soient prises avec l’accord de la majorité des personnes concernées et dans le sens du « bien commun ». Etant ensuite précisé que les fondements d’une démocratie participative sont :

1- un droit étendu et fréquent de vote, qui permet de fournir directement l’initiative législative aux citoyens ;

2- la concertation dynamique, qui se traduit par des débats libres de fonction professionelle et/ou institutionelle, traitant tant les décisions à une échelle locale que celles ayant un impact national ;

3- une organisation du système économique et social garantissant que toutes les idées constructives originelles et originales des habitants seront examinées d’une façon efficace.

C’est l’absence d’un tel système qui provoque souvent l’échec des expériences, par découragement des citoyens et des élus.

Il est en définitive assez aisé de comprendre les motivations profondes de M. Sarkozy : sa conception de la politique se résume à se faire élire sur un programme qu’il maquille soigneusement, jusqu’à pratiquement le dissimuler, de manière à créer une illusion qui puisse plaire à une majorité, pour une fois élu être en mesure de l’appliquer brutalement en ne s’embarrassant pas au cas par cas de l’avis des citoyens qui en votant auraient terminé de jouer leur rôle. En caricaturant à peine, le candidat libéral considère que le peuple est une entrave à l’action et souhaite en conséquence que nous lui votions les pleins pouvoirs.

Or c’est en cela précisément que l’homme est dangereux. Sarkozy a l’incroyable prétention de détenir la Vérité Politique, prétention qui confine souvent à une tentation totalitariste. Il nous en a fourni plusieurs fois l’exemple en tant que Ministre de l’Intérieur, ne craignant pas de réduire les libertés individuelles au prétexte d’assurer la sécurité publique. Ainsi :

– dans sa lutte contre la délinquance, il n’a pas craint d’élaborer des lois liberticides incluant l’extension du fichage génétique ou la détection des comportements déviants chez des enfants dès leur plus jeune âge ;

– dans sa lutte contre le terrorisme, il propose une loi dont l’objectif affichée est d' »être à l’écoute de tout, et si possible savoir tout« … et tant pis pour les atteintes à la vie privé ou la présomption d’innocence ;

– dans sa lutte contre l’immigration, il fait expulser en masse des hommes et des femmes dont les enfants sont nés en France, et se prononce maintenant de limiter de manière drastique le regroupement familial : c’est l’intérêt supérieur supposé du pays qui passe comme un rouleau compresseur au mépris de milliers de vies brisées et renvoyées à leurs souffrances ;

– et quand on lui parle de la surpopulation carcérale, il répond « je n’ai jamais compris cet argument car après tout, mieux vaut voir les délinquants en prison que dans la rue « , au mépris de tout principe de dignité humaine.

Ce ne sont là que quelques exemples – je n’ai ainsi pas parlé de sa conception de l’indépendance de la justice – afin d’illustrer combien pour cet homme la fin justifie les moyens : aucun principe n’est indépassable en regard de ce qu’il considère être l’efficacité de l’action. Liberté, Egalité, Fraternité, Solidarité ne sont en aucun cas des références pour lui, plutôt des obstacles qu’il ne faut pas craindre à l’occasion de piétiner. La participation active des citoyens aux décisions politiques ne saurait donc être considérée que comme un frein par cet homme sans mesure : Votez et puis taisez-vous !, nous dit-il en substance. Telle est sa vision de la démocratie, un passage obligé pour accéder au pouvoir, comme une sorte de mauvais moment à passer… Moins de démocratie afin qu’en effet, tout lui devienne possible. Tout et même le pire !

Votez et puis taisez-vous ! : « Votons et faisons le taire » semble être la réponse qui s’impose.

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On parle de : Sarkozy n’aime pas la démocratie participative

Mar 182007
 

manipulation des massesDimanche, l’IFOP livre sa dernière production : Sarkozy continue de chuter. On regarde de plus près et on constate qu’en un mois, le candidat de l’UMP a en effet perdu une intention de vote sur quatre. On écoute la radio, on regarde la télé… Non, rien. Au contraire, lundi matin, nous voilà inondé par un autre sondage, de TNS-SOFRES celui-là, et qui semble démentir le premier. Et cette fois tout le monde en parle. Sauf qu’il a été réalisé deux jours avant. On s’interroge : Sommes-nous bien informé ? Nous manipulerait-on ?

Sarkozy dévisse lentement

Reprenons donc dans l’ordre de la chronologie sondagière – la chronolgie médiatique étant des plus suspectes. Un sondage de la SOFRES, réalisé les 14 et 15 mars dernier, donne Sarkozy à 31% (contre 27% une semaine plus tôt), Royal à 24% (contre 25,5%) et Bayrou à 22% (contre 23%). Au second tour, Sarkozy l’emporterait contre Royal avec 54% (contre 52% la semaine précedente). Voilà donc ce que présente la presse ce lundi matin, insistant sur le fait que le candidat de l’UMP creuserait l’écart.

Restons dans un premier temps sur ce sondage et regardons les choses de plus près :

évolutions sondages TNS-SOFRES

Il est en réalité aisé de constater que TNS-SOFRES a toujours placé très haut Nicolas Sarkozy dansles intentions de vote (au-dessus de 30%) et qu’en la matière le sondage de la semaine dernière faisait plutôt figure d’exception (un accident due à la marge d’erreur ?) et ne peut en aucun cas servir de référence. Au contraire, même chez cet institut très favorable à Nicolas Sarkozy, on pourrait éventuellement observer un léger tassement : mesurées à 35% en janvier, puis à 33% en février, les intentions de votes sont mesurées en mars à 31% (et 27% la semaine dernière) : au minimum, on peut évaluer que, selon cet institut, Nicola Sarkozy perd deux points par mois.

Mais il y a pire nouvelle concernant le très prochainement ex-ministre de l’intérieur. Le sondage IFOP, réalisé les 16 et 17 mars, ne lui accorde plus que 26% des intentions de vote, contre 28% la semaine précédente, et 33,5% un mois plus tôt ! Soit une chute de 7,5 points en un mois, ce qui correspond bel et bien à une perte de près d’une intention de vote sur quatre pour le candidat de l’UMP ! L’IFOP observe d’ailleurs que « Nicolas Sarkozy enregistre son plus mauvais score depuis le début de l’année« .

A ce jour, compte tenu des marges d’erreurs, il est en réalité tout à fait impossible de dire lequel de Sarkozy, Royal et Bayrou serait absent d’un second tour. Les intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy sont mesurées par l’IFOP dans un intervalle situé entre 22 et 30%, celles en faveur de Ségolène Royal dans un intervalle situé entre 20 et 28%, et celles de Bayrou entre 18,5 et 26,5% :

évolutions sondages IFOP

Les évolutions observées illustrent combien l’indétermination est grande entre ces trois candidats. Pis, si les tendances actuelles se poursuivaient, Nicolas Sarkozy pourrait bien être le grand battu du premier tour.

Une analyse identique pourrait être faite concernant le second tour, l’IFOP donnant Sarkozy l’emportant sur Royal avec seulement 51,5% des intentions de vote. C’est dire, compte tenu là encore de marges d’erreur avoisinant les 4%, combien les résultats des sondages concernant cet éventuel tour sont insignifiant. D’autant plus, ne cessons pas de le répéter, qu’un sondage portant sur un second tour alors même que le premier tour ne s’est pas encore déroulé, et qui plus est dans une situation on ne peut plus incertaine concernant ce premier tour, n’ont absolument aucune signification.

Mais deux autres faits méritent d’être commentés à l’analyse des résultats du sondage de l’IFOP :

Le Pen en embuscade…

Depuis la mi-février Jean-Marie Lepen aurait gagné 4 points d’intentions de vote, le haut de sa fourchette se situant aujourd’hui selon l’IFOP à 18%, soit seulement quatre points en-dessous du bas de la fourchette de Nicolas Sarkozy…

Il serait cette fois encore irresponsable de ne pas mentionner, encore plus d’écarter l’hypothèse d’une éventuelle présence du candidat frontiste au second tour. Hypothèse improbable et néanmoins crédible pour peu qu’on veuille bien prendre les résultats des sondages en considérant les marges d’erreurs, tels par exemple qu’ils sont présentés et mis à jour en temps réel sur le site des menteurs.

Ségolène Royal pénalisée par les machistes ?

Enfin, le fait remarquable de ce sondage réside dans la grande disparité des intentions de vote exprimées en faveur de Ségolène Royal entre les hommes et les femmes.

Si moins de 20% des hommes expriment l’intention de voter pour la candidate de gauche, ce sont près de 30% des femmes qui expriment cette même intention. Pour ce qui concerne Sarkozy et Bayrou, les intentions de vote se répartissent de manière équilibrée entre hommes et femmes (25 et 26% pour Sarkozy, 21 et 24% pour Bayrou). Une telle disparité ne se retrouve en réalité que pour ce qui concerne Le Pen – pour lequel à l’inverse ce sont 20% des hommes qui expriment l’intention de voter, contre seulement 8% des femmes.

Le résultat des élections présidentielles sera-t-il le fruit d’un machisme latent des français ? C’est probablement une des questions essentielles que soulèvent les résultats de ce sondage. On peut là encore grandement s’étonner que les médias traditionnels puissent s’autoriser à passer sous silence cette information pourtant, sinon tout à fait cruciale, pour le moins marquante.

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On parle de : quand Sarkozy se jospinise

Mar 162007
 

Cet homme est dangereux

Edwy Plenel a livré à AntiSarko son sentiment quant au danger que représenterait pour la France une élection de Nicolas Sarkozy aux plus hautes fonctions de l’Etat. Au-delà de son positionnement à la droite de la droite de l’échiquier politique, voici une bonne synthèse de ce qui a motivé la création de ce site.



Interview d'Edwy Plenel pour AntiSarko

Qui est Edwy Plenel ? : Edwy Plenel est un journaliste politique français. Entré au quotidien Le Monde en 1980, il en a été le directeur de la rédaction de 1996 jusqu’à sa démission volontaire en novembre 2004. En désaccord avec les orientations prises par le journal et le groupe dirigés par Jean-Marie Colombani et Alain Minc, il quitte Le Monde le 31 octobre 2005. Edwy Plenel fut l’une des personnalités victimes des écoutes illégales de l’Élysée dans les années 1980. A l’issue du jugement rendu en 2005 par la XVIe chambre du tribunal correctionnel qui conduisit à la condamnation des quatre responsables de la cellule de l’Élysée pour l’avoir mis sur écoute, Edwy Plenel a rassemblé en un volume ses trois livres sur la présidence de Mitterrand (La part d’ombre, Un temps de chien, et Les mots volés), en y ajoutant une analyse du procès des écoutes (Le journaliste et le président, Stock, 2006). Il a publié par ailleurs une dizaine d’ouvrages, dont L’effet Le Pen (en collaboration, 1984), La République inachevée (sous-titré L’Etat et l’école en France, 1985), Secrets de jeunesse (2001), qui a été distingué par le prix Médicis essai, et La découverte du monde (2002). Après avoir animé sur LCI l’émission Le Monde des idées, Plenel y présente depuis la fin 2005 une autre émission hebdomadaire sur les livres, Entre guillemets. Depuis son départ du Monde, il tient aussi une chronique hebdomadaire sur France Culture (Ligne de fuite) ainsi qu’une chronique bimensuelle dans le quotidien belge Le Soir (La France vue d’en dehors). Enfin, ayant participé, auprès du professeur Paul Alliès, à la création du Master II professionnel « Métiers du journalisme » à la faculté de Droit de Montpellier et sur proposition des instances universitaires, il y a été nommé professeur associé pour l’année universitaire 2006-2007. (tiré de Wikipedia)

Sarkozy LePen Immigration Identité Nationale
© PLACIDE – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

On parle de : Sarkozy, par Edwy Plenel

Mar 152007
 

Quand le Docteur Jekyll redevient Mister Hyde

la France d'aprèsLes signes se multiplient et ne trompent pas : le naturel revient au galop. Il a suffit qu’il sente un peu moins bien cette campagne et la nécessité de s’assurer un peu sur sa droite pour que Sarkozy tombe un brin son masque d’homme lisse et pondéré, tolérant et généreux, humble et à la voix posée.

Il y a d’abord cette information rapportée sur nouvelobs.com selon laquelle Sarkozy, toujours aussi respectueux de la liberté de la presse, a piqué une grosse colère contre Libération après que celui-ci s’est permis de titrer « Impôt sur la fortune de Sarkozy : le soupçon« . Le candidat s’est précipité sur son téléphone pour appeler le principal actionnaire du quotidien, Edouard de Rothschild pour lui faire part de son mécontentement, qualifiant le journal de « sectaire de gauche » et de « journal de merde », ajoutant qu’une telle ligne éditoriale « empêcherait sans doute Libération de trouver à l’avenir des gens pour le financer ». Laurent Joffrin, le PDG du journal, aurait confirmé cette information lors de la conférence de rédaction du mercredi 7 mars. On se souviendra ici du sort qui avait été réservé à Alain Genestar, l’ancien directeur de Paris-Match, pour avoir osé placé en couverture une photographie montrant Cécilia avec son nouvel ami. Sarkozy avait alors utilisé son ami milliardaire Arnaud Lagardère pour évincé l’impudent.

Ensuite, menacé de représailles électorales par Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy n’a pas craint de se coucher et d’appeler les élus de l’UMP à la rescousse afin que le candidat du Front National reçoive les cinq cents signatures nécessaires à sa candidature. Le candidat à la présidence de la République ne pouvait pas se permettre de lancer un tel appel, non plus que le Ministre de l’Intérieur, chargé à la fois de l’organisation des élections et des collectivités territoriales, aussi est-ce le grand chef de l’UMP qui s’y est collé.

Pourtant, cela risquait de ne pas suffire, et puisqu’il ne faut rien négliger, le candidat de l’extrême-UMP, ne reculant devant aucun amalgame, a plaidé dans la foulée pour la mise en place d’un grand ministère de « l’Immigration et de l’Identité Nationale ». On entend très clairement le chant puissant de l’extrême droite dans ces trois termes accolés ainsi, on entend qu’il existerait une identité nationale française qui serait menacée par l’immigration. Rarement le petit Sarkozy ne se sera permis d’aller aussi loin dans sa lente et persévérante stratégie de captation de l’électorat frontiste. La raison en est simple : Bayrou se situant à l’extrême-centre de la droite, il fallait à Sarkozy investir le centre de la droite extrême. Voilà qui est fait et scandaleusement fait – pas sûr que les restes de la droite apprécient, ce qui en ce cas serait susceptible de poser problème s’il venait à cette droite-là de se souvenir de cet inadmissible et insupportable flirt.

L’imposture vacille. Je continue pour ma part de miser que beaucoup de français vont peu à peu prendre conscience de la véritable nature de ce candidat-masqué et s’en détourneront et que, pour peu qu’en sus les électeurs traditionnels de la droite prennent leur part de responsabilité et fasse de même, nous pourrions voir Sarkozy battu dès le premier tour. En ce cas, j’ai dans l’idée que, droite et gauche réunies pour un soir de 22 avril, allions fêter ensemble cette victoire commune rue d’Enghien devant le QG de campagne d’un Nicolas Sarkozy défait. Ensuite, il resterait quinze jours de campagne pour offrir aux français un débat responsable et un choix véritable entre deux projets pour la France. Ce ferait un joli moi de mai…

Parce que oui, sans lui, tout devient possible !

la France d'après

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On parle de : Non, toi non plus, tu n’as pas changé

Mar 132007
 

Qui fait ces propositions ?

Je suis allé explorer les propositions d’un candidat, pour me rendre compte. En voici quelques extraits :

– Temps de travail : Permettre aux salariés qui le souhaitent d’améliorer leur revenu par le jeu libre des heures supplémentairesDans toutes les entreprises, le paiement des heures supplémentaires (entre 35 et 39 heures) sera majoré de 35 % pour récompenser le travail. Les cotisations sociales seront réduites en proportion afin que les entreprises ne supportent aucun coût supplémentaire ;

– Contrat de travail : Je propose donc un CDI universel à droits progressifs ;

– Chômage : En réduisant les charges qui pèsent sur le travail, on libérera l’emploi ;

– Fiscalité des entreprises : Il faut créer un environnement amical pour l’entreprise, y compris fiscal, particulièrement pour les PME. Tout contrôle devrait être précédé d’un conseil, d’un avis, comme on ferait pour un ami, au lieu de sacrifier à la culture d’inquisition et de suspicion ;

– Famille : Pour moi, un mariage, c’est l’union d’un homme et d’une femme. Je défends cette vision que certains disent traditionnelle, mais que je trouve être une vision d’avenir. L’altérité sexuelle est source de vie et d’équilibre ;

– Immigration : Dans un pays qui compte quatre millions de chômeurs, pourquoi aller chercher de la main-d’œuvre à l’extérieur ? ;

– Retraites : Je propose une refonte universelle, c’est-à-dire une réforme qui englobe tous les régimes, y compris les régimes spéciaux ;

– Droits de succession : exonération complète jusqu’à 200 000 euros ;

On pourrait s’y tromper, n’est-ce pas ? Ce ne sont pourtant pas là des extraits du programme de Nicolas Sarkozy, mais bien de propositions que l’on trouve sur le site officiel de François Bayrou. Rien pourtant de surprenant à ce que deux hommes de droite, qui ont activement participé à la majorité parlementaire de ces cinq dernières années, proposent des programmes très similaires… et tout à fait conforme à une politique de droite. Aucun doute, que l’un ou l’autre soit élu, ils se donneront la main pour poursuivre ensemble cette politique réactionnaire.

La seule chose qui peut éventuellement surprendre, à la visite du site de François Bayrou, est l’extrême maigreur de son programme… et sa vacuité concernant nombre de questions essentielles. Sans doute qu’il n’a pas voulu trop révéler de la réalité de ses intentions. On le comprend, tant le peu qu’on en lit nous en apprend beaucoup.

Décidément, il n’y a pas à tortiller : Pour battre la droite, il est nécessaire de voter à gauche. Et si l’on veut focaliser sur un tout sauf Sarkozy, il suffit d’entendre ceci : soit Sarkozy l’emporte, soit Bayrou l’emporte et, à plus ou moins court terme, Sarkozy devient son premier ministre… Faisons donc en sorte que ce soit Royal qui accède à la présidence.

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On parle de : L’autre homme de la droite