Avr 182017
 

Le projet de Benoit Hamon est selon moi, depuis 1981, la plus belle opportunité offerte par la gauche d’une réponse forte aux enjeux et urgences de notre temps, tant en matière économique que sociale, écologique qu’institutionnelle.

Il est triste que tant d’entre vous envisagent encore de choisir de voter Macron ou Mélenchon.

Macron c’est l’assurance que rien ne change vraiment. La crainte de l’extrême-droite de Le Pen, ou de la droite extrême de Fillon, ne saurait justifier un tel renoncement où l’on se réfugierait dans un libéralisme prétendument social. 

Le libéralisme, même social, est l’origine de tous les maux : des inégalités sociales, de la précarité, de la grande pauvreté… et du dérèglement climatique qui aggrave et aggravera encore la situation des plus fragiles.

En découle à terme la victoire du Front National. Un calcul de court terme est tout sauf la bonne réponse à ce danger qui menace.

Mélenchon c’est mieux. Bien mieux, c’est évident. Mais la culture du chef – et un culte de la personnalité soigneusement entretenu -, le souverainisme, le renoncement à l’Europe, le positionnement pro-Poutine, les pudeurs devant les crimes de Bachar El Assad sont autant de coups de canifs dans le bel idéal de la gauche.

N’en déplaise aux Insoumis – et pour faire court – la gauche est internationaliste, le souverainisme est un nationalisme et la culture du chef – dont découle la perte de tout sens critique – est une soumission.

Oui, il serait très triste de choisir d’ignorer une opportunité – qu’il n’est pas vain de qualifier d’historique – dont il vous suffirait de vous emparer en votant Benoit Hamon.

Je suis un fervent partisan du vote utile. Le citoyen ne doit pas être sourd aux conséquences de son vote.

Mais voter utile c’est voter pour un second choix avec lequel le compromis politique est possible et acceptable. C’est voter pas trop loin, tout de même, de ses convictions.

Le libéralisme économique de Macron, et sa propension à gouverner avec la droite – et donc à droite (car c’est ce qui au bout du compte arriverait) – ne saurait pour moi entrer dans ce cadre.

Le souverainisme de Mélenchon, qu’il construirait notamment par une sortie de l’Europe, et sa propension à ne gouverner avec personne d’autre que lui-même, sa Majesté Jean-Luc Ier, son incapacité à tendre la main, à faire des compromis, n’y correspond pas davantage. Jean-Luc Mélenchon est peut-être insoumis, mais il n’a d’autre conception de la politique que de soumettre ceux qui ne partagent pas toutes ses idées.

La distance qui donc me sépare de l’un et de l’autre est bien trop importante pour que ne se renforce en moi, chaque jour, la conviction qu’il n’y a d’autre choix pour l’homme de gauche que je suis que de voter pour Benoit Hamon.

Et je suis convaincu que pour peu que cette prise de conscience se fasse dimanche prochain, dans le silence de l’isoloir, par tous ceux que le vacarme des sondages avait un moment assourdi, le vote de conviction saurait devenir massif et le meilleur projet pour la France et les Français parviendrait alors à rassembler le plus grand nombre.

Rien ni personne ne peut vous dicter votre vote.
N’accordez crédit qu’à vos convictions.
Ne renoncez pas.

L’opportunité est trop belle pour avoir à regretter dans quelques jours, dans quelques mois, de l’avoir laissé passer.
Ne renoncez pas et votez en conscience.