En ces temps de crise financière où nous découvrons l’importance des activités souterraines des banques, où beaucoup en viennent à se demander si leur argent est bien en sécurité sur leurs comptes bancaires, il est sans doute utile d’informer tout un chacun que l’argent n’existe pas, ni à la banque ni ailleurs.
L’essentiel de la masse monétaire est créé par les banques elles-même sur la base des promesses de remboursement des emprunts qu’elle a elle-même accordés. Dit autrement, lorsque vous empruntez 10 000 euros à la banque pour acheter une voiture, la banque obtient de votre part la promesse que vous allez rembourser dans le futur ces 10 000 euros (plus les intérêts), considère donc qu’elle possède ces 10 000 euros… et vous les prête… puis empoche les intérêts de vos remboursements… de même qu’elle empoche les 10 000 euros que le vendeur de votre voiture a reçu de vous et qu’il épargne à la banque (la même ou une autre, peu importe)… lesquels 10 000 euros épargnés autorisent à la banque une capacité accrue à accorder des crédits, donc à créer plus d’argent encore.
Ainsi l’argent est en réalité une dette. On imagine alors aisément ce qui se passe dans le cas où beaucoup d’emprunteurs viennent simultanément à ne plus pouvoir rembourser leurs emprunts. Puis lorsque les épargnants, ayant perdu confiance en leurs banques, se précipitent pour réclamer le remboursement des sommes épargnées… et dont en réalité les banques ne disposent pas.
Vous trouvez cela compliqué ? L’indispensable Café-Croissant a dégoté un petit film qui vous explique tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’argent sans jamais oser le demander. Un 52 minutes très pédagogique qui vaut vraiment la peine – même si je dois dire que je suis plus que légèrement gêné par la théorie conspirationniste qui fait plus qu’affleurer vers la fin du film et que je vous invite à considérer avec une méfiance redoublée (*).
Quatre questions essentielles viennent clore la première partie de cet intéressant documentaire – du moins donc dans sa première partie -, qui se poursuit sur des débuts de solutions plus discutables mais non moins intéressantes, notamment en ce qu’elles invitent à redonner à la puissance publique le soin de créer et gérer elle-même la masse monétaire afin de sortir du cercle infernal de la dette, et en particulier d’asseoir cette création monétaire sur la valeur des investissements publics (du type grand travaux) plutôt donc que sur une dette détenue par des intérêts privés.
Il me semble utile de retranscrire ces 4 questions, auxquelles nous aurions à répondre s’il nous prenait enfin de vouloir changer un système monétaire, économique et financier dont nous savons désormais qu’il nous conduit à la catastrophe :
Question 1- Pourquoi est-ce que les gouvernements choisissent d’emprunter de l’argent aux banques privées, avec intérêts, quand ils pourraient créer tout l’argent qu’il leur faut, sans intérêts ?
Question 2- Pourquoi créer de l’argent à partir du processus de dette ? Pourquoi pas créer de l’argent qui circule en permanence et qui ne doit pas sans cesse être réemprunté pour exister ?
Question 3- Comment un système monétaire fondé sur l’accélération perpétuelle de la croissance peut-il servir à construire une économie durable ?
Question 4- Pourquoi notre système actuel dépend-il entièrement d’une croissance perpétuelle ? Que faut-il changer pour créer une économie durable ?
(*) afin donc de garder les yeux grand-ouverts sur le message au moins aussi nauséabond que subliminal qu’on devine en arrière-plan, je vous engage à consulter sur rue89 un article où est expliquée l’origine de cette décidément sale petite odeur…
Pour terminer sur une note sans doute plus terre-à-terre, Antoine évoque très pertinemment le célèbre dilemme du prisonnier (célèbre pour qui a quelques notions de théorie des jeux) pour en quelques mots conter la mouise dans laquelle chaque épargnant que nous sommes (du moins pour ceux qui ont encore la chance d’en être) va se retrouver à devoir se débattre si cette crise glisse jusqu’à son terme : Laisser ou ne pas laisser son argent à la banque, telle serait donc la question…
Mais la bonne nouvelle est qu’un autre monde est possible !
EDIT : Actuellement, le site Vimeo sur lequel est hébergée la vidéo ne répond plus. Vous pouvez en ce cas visionner le film de Paul Grignon, l’Argent Dette, en plusieurs parties :
Vincent Peillon a une nouvelle fois, fait la preuve de tout son talent, a justifié tous les espoirs que nombre d’entre nous, à gauche, peuvent placer en cet homme d’envergure.
Interrogé en fin de semaine dernière sur I-Télé au sujet l’intervention de Nicolas Sarkozy à propos de la crise financière, il a été à la fois clair et pugnace, et pour tout dire brillant. Il a dénoncé avec une grande fermeté « une dramatisation incroyable, qui relève de la démagogie » et « un président inconséquent et démagogue » qui prend « les français pour des imbéciles », un président qui est aussi « l’homme qui a vidé les caisses de l’Etat », qui il y a un an encore « voulait favoriser les subprimes en France » et qui aujourd’hui ne propose en réaction à la crise que « des mesurettes » et du « symbolique », qui ne propose en réalité rien d’autre que la poursuite « d’une politique économique qui va dans le mur », laquelle est d’ailleurs « la même depuis 2002 ».
Il a proclamé notamment, très justement, et avec force conviction, que « le problème profond d’un système financier totalement dérégulé qui est en train d’appauvrir l’économie[…] c’est le système lui-même ». Une magnifique prestation, un réquisitoire d’une dizaine de minutes que je vous invite à suivre attentivement :
Au passage, on entend Ségolène Royal qui réclame « qu’on passe des discours aux actes ». Elle a raison et c’est là toute la question. Quels actes forts poser pour répondre à la faillite globale d’un système ? Quelle politique alternative mettre en place qui soit à la hauteur des enjeux d’une crise qui ira s’aggravant tant qu’on aura pas transformé le système lui-même ? Quelle sera demain la ligne politique qui permettra aux socialistes de définir dans les mois qui suivront un projet à la fois crédible et ambitieux, qui posera les actes nécessaires à une transformation d’un système en fin de vie ?
C’est là bien tout l’enjeu du Congrès de Reims, en novembre prochain, où les socialistes se choisiront une ligne politique et une nouvelle direction. Les médias ne cessent de vouloir donner à croire qu’un tel congrès ne serait qu’un petit cirque minable totalement déconnecté des réalités, un sujet tout à fait mineur en regard de la crise qui frappe de plein fouet la France et les français. C’est tout le contraire et à ce titre on ne peut que regretter que certains des responsables socialistes semblent accréditer cette idée que le débat politique ne serait rien d’autre que superfétatoire, se limiterait à un bal des egos et des ambitions personnels. C’est tout le contraire parce que le travail des politiques, au-delà de se préoccuper du présent – gouverner pour ceux qui sont dans la majorité, s’opposer et faire vivre la démocratie pour les autres -, est de préparer l’avenir – et la période actuelle de faillite du système libéral rend plus cruciale encore l’exigence d’une alternative politique.
Il ne peut donc suffire de faire un constat, fut-il brillant, de la faillite du système. Encore faudra-t-il être en mesure d’apporter des réponses. C’est là tout le problème de Vincent Peillon, car à lire la motion Collomb(Royal) qu’il a signée, on comprend aussitôt que le ralliement des barons du PS (Collomb, Guérini et Valls, entre autres…) a été très chèrement payé par une Ségolène Royal qui se retrouvait menacée d’isolement. On croyait qu’il ne s’agissait que de mettre au frigidaire sa candidature au poste de premier secrétaire (c’est-à-dire en langage moins politique d’y renoncer totalement) et de renoncer d’abord à être la première signataire de ce qu’elle aurait voulu être « la motion Royal », ce qui était déjà beaucoup. Mais en réalité, devant la surprenante vacuité de cette motion, on comprend que les ségolénistes ont en réalité mangé leur chapeau et se retrouvent à soutenir une motion dont la ligne politique pourrait se définir comme social-libérale à la papa. Rien qui soit à la hauteur de la nécessaire transformation systémique qu’exige la crise financière et économique, écologique et sociale.
Ainsi, même le sujet pour le moins emblématique de la démocratie participative a fait les frais de cette alliance avec la droite du parti et ne fait désormais plus l’objet que de cinq lignes et autant de phrases inconsistantes. C’est dire ce à quoi il a fallu consentir pour obtenir de rompre un isolement qui aurait sans aucun doute signifié une trop cuisante défaite pour une Ségolène Royal qui souhaite avant tout préserver ses chances pour 2012. Il lui fallait avant tout limiter les dégâts, fut-ce donc à un coût politique exorbitant
Et c’est à peu près le même syndrome qui a tout autant frappé de paralysie un Bertrand Delanoë, lequel pourtant, il y a peu encore, nous invitait à l’audace. A lire sa motion, on se demande où se trouve le « courage » et la «créativité» éponymes, tandis que ce qui néanmoins apparaît avec « clarté » est qu’être présidentiable invite par trop à la prudence pour s’aventurer en une ligne politique réellement audacieuse, qui puisse aboutir à un projet politique réellement alternatif et apte à transformer une organisation économique et sociale à bout de souffle.
Lisez la motion de Martine Aubry, vous y découvrirez les mêmes frilosités : quelques propositions intéressantes, aucune vision politique globale. On a d’ailleurs beaucoup de mal à distinguer ce qui sur le fond sépare ces trois motions très social-démocrates fin de siècle où il s’agit essentiellement de corriger un peu ici et réguler un peu là un marché qui resterait livré à un libéralisme aussi triomphant qu’arrogant et destructeur. Bref, une gauche un peu molle que l’on ne connaît que trop bien !
Pour ce qui me concerne, je suis en vérité relativement peu intéressé par les propositions précises des uns ou des autres, beaucoup moins qu’à l’articulation de celles-ci autour d’une vision politique d’ensemble. J’attends d’une motion qu’elle trace une ligne, indique une direction, propose un socle, une base de travail pour construire un projet politique global cohérent et ambitieux, qui soit davantage en rupture qu’en continuité avec un socialisme lacunaire et qui depuis trop longtemps ne parvient plus à donner un espoir à l’électorat français (pas plus que cette social-démocratie à la papa qui partout en Europe va d’échec cuisant en échec cuisant). Notons par ailleurs que nombre des propositions des uns et des autres ne seront de toute façon plus d’actualité en 2012, seront partiellement ou en totalité à revoir, sont de fait aujourd’hui assez inutiles – sauf à s’imaginer que Nicolas Sarkozy reprendrait à son compte l’une ou l’autre (et on sait que cela n’arrivera pas).
Seule la motion de Benoit Hamon me semble proposer une vision globale. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau à la gauche du parti. Ce qui en revanche est nouveau de ce côté-là, c’est que le socle idéologique a été considérablement dépoussiéré. On est loin aujourd’hui des archaïsmes marxisants, loin des postures dogmatiques à l’utopie si réjouissante (et il en faut aussi !) mais tellement déconnectée des réalités modernes. Au contraire, nous avons là une gauche réformiste et résolument tournée vers le XXIème siècle, une gauche qui notamment a assez largement compris qu’il ne saurait y avoir de socialisme moderne hors l’écologie politique ; une gauche qui a enfin intégré dans sa pensée politique que l’urgence écologique et l’urgence sociale sont les deux faces de la même pièce ; et que cette pièce a pour nom économie de marché régulée – parce que le libéralisme n’aura jamais d’autre vision que celle du profit à court terme et qu’il s’agit donc pour la puissance publique, l’Etat, d’internaliser dans les transactions marchandes et les investissements privés le coût des externalités de moyen et long terme que sont les dégradations du tissu social et les dégâts causés à l’environnement, l’objectif étant de rééquilibrer le marché au profit d’une meilleure prise en compte du bien-être des hommes dans leur environnement, c’est-à-dire de chaque homme et femme sur l’ensemble de la planète. parce que comme dirait l’autre, tou se tient, mais là encore il ne suffit pas que de le dire…
Je ne prétends pas que la motion de Benoit Hamon est parfaite de ce point de vue. Du moins va-t-elle dans la bonne direction. Du moins propose-t-elle une démarche globale et cohérente. Du moins la ligne proposée est-elle à la hauteur des enjeux. Du moins nous invite-t-elle à être en rupture avec nous-mêmes plutôt qu’à la continuité de ce qui nous a fait échouer et qui a mis la France entre les mains d’une droite ultra-libérale qui sert les plus riches et paient tous les autres de très hypothétiques promesses de retombées, cependant que toute notre économie s’effondre. Du moins la motion Hamon est-elle en vérité la seule qui répond au besoin de rénovation du Parti Socialiste, c’est-à-dire d’abord de ce projet qu’il nous reste encore à construire et que nous espérons tous.
Cette spécificité de la motion Hamon et qui en fait la qualité n’est pas un hasard : nous le savons désormais, nous ne pouvons attendre d’audace sur le champ des idées dans un contexte d’affrontement d’ambitions qui depuis trop longtemps se neutralisent. Le Parti Socialiste a vécu cette même paralysie avec Laurent Fabius, Dominique Strauss-Khan et Lionel Jospin, il s’y exposera de la même manière, et s’y expose déjà, avec François Hollande, Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Ségolène Royal qui depuis des mois sont principalement occupés à creuser des tranchées et tenir leurs positions. Il est plus que temps de sortir de l’interminable guerre de succession qui se poursuit depuis la fin de l’ère mitterrandienne, plus que temps de tirer un trait sur des ambitions dont aucune ne parviendra à prendre le pas sur les autres – parce que dans le cas contraire celui ou celle-là aurait déjà et depuis longtemps pris l’ascendant sur tous les autres.
Et Vincent Peillon, donc, puisque c’est avec lui que cet article a débuté ? Je crois que celui-ci est aujourd’hui enfermé dans une fidélité qu’il ne peut s’agir de lui reprocher. Il a choisi de suivre Ségolène Royal plutôt que de jouer trop tôt sa propre partition. Or Ségolène Royal a opté pour une stratégie personnelle qui, bon an mal an, l’a conduit à s’allier avec la droite du parti. Quand on se souvient qu’il n’y a pas si longtemps – il y a deux ans encore ! – Vincent Peillon était au côté de Benoit Hamon dans le NPS dont il fut l’un des artisans, on comprend jusqu’où l’a mené sa fidélité et surtout que le chemin ne serait pas long à parcourir dans l’autre sens pourvu qu’il consente à se libérer de cette chaîne qu’il n’a pas voulu briser au lendemain de la défaite des présidentielles. Aussi je ne m’interdis pas d’espérer que le poids de la motion Hamon d’un côté, et la neutralisation des trois égos (plus un) de l’autre, puissent au final conduire à une synthèse ancrée à gauche… et dans laquelle la candidature de Vincent Peillon au poste de premier secrétaire apparaîtrait comme la meilleure garantie de l’unité des socialistes et de leur aspiration à une rénovation profonde et ambitieuse.
Nota Bene : Il va sans dire que je ne réclame de personne de croire sur parole les constats que je fais. C’est bien pourquoi je vous invite à lire à votre tour très attentivement, et avec l’oeil le plus neuf possible, les différentes motions dont j’ai au cours de l’article fourni les liens. Cela prend du temps, mais je demeure persuadé que l’indispensable rénovation du Parti Socialiste et de son projet politique passe d’abord par la volonté des militants de s’affranchir de leurs chapelles respectives. D’abord s’ouvrir soi-même. Ce qui me permet de terminer sur cette confidence : la gauche du PS n’avait jusqu’à présent jamais été ma tasse de thé, la préjugeant certes sympathique mais archaïque et dogmatique, datée pour tout dire… Je suis le premier surpris de sa métamorphose. J’ose dire que c’est une excellente nouvelle pour la gauche.
Nicolas Sarkozy a déclaré dans son discours de Toulon : « L’idée de la toute puissance du marché qui ne devait être contrariée par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle. »
Qui sont donc ces fous qui baissent de 13 milliards les impôts des plus riches ?
Qui sont donc ces fous qui privatisent la Poste ?
Qui sont donc ces fous qui libéralisent la santé ?
Qui sont donc ces fous qui démantèlent le droit du travail ?
Qui sont donc ces fous qui organisent dans tous les domaines les reculs de l’Etat (education, recherche, service public, santé…) ?
Nicolas Sarkozy veut dire la vérité aux Français. Sa vérité la voici : il veut faire croire que tous les malheurs d’aujourd’hui et de demain n’ont rien à voir avec sa politique mais sont dûs à la crise internationale.
Nicolas Sarkozy vient de se livrer, dans un mélange d’approximations économiques et de bégaiements idéologiques à un réquisitoire en règle contre un système qu’il défend et promeut depuis le début de sa carrière politique.
Il déclare la mort du capitalisme pour s’empresser d’appeler les français à l’aider à « refonder le capitalisme ». Il découvre opportunément la nécessité d’un nouveau « Bretton Woods », proposé par le PS depuis plusieurs années pour mieux réguler les marchés financiers et améliorer leur transparence. Il évoque les paradis fiscaux mais refuse toute initiative en tant que président de l’Union Européenne pour favoriser une harmonisation fiscale et lutter contre la fraude fiscale (200 milliards d’euros) en s’attaquant notamment au secret bancaire qui assure la fortune de quelques états en Europe.
Il propose une augmentation des minimas sociaux qui ne compensera pas les effets des politiques de rigueur imposées par son gouvernement aux ménages les plus modestes.
Cela ne l’empêche pas non plus de maintenir le financement immoral du RSA qui concerne tous les petits épargnants mais pas les grandes fortunes qui bénéficient du bouclier fiscal.
Enfin, il exalte la croissance durable, au moment même où il rabote la fiscalité écologique.
En dépit de cette nouvelle imposture politique, il apparaît comme l’un des dirigeants occidentaux les moins qualifiés pour aider l’Europe et la France à s’extraire de cette crise.
J’allais oublier de le préciser : ce texte bien senti et fort à propos a été rédigé par Benoit Hamon.
Crédit dessin : PLACIDE – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur
Depuis hier, nous connaissons les motions qui seront soumises au vote des militants dans la perspective du congrès de Reims. L’heure est donc venue d’une petite revue d’effectifs, ainsi que de quelques explications dont j’ai cru lire qu’elles pouvaient être nécessaires – concernant l’organisation du congrès du Parti Socialiste et quelques questions que vous vous posez sans doute.
Les motions déposées et proposées au vote des militants sont donc au nombre de six :
1. la motion Utopia : « Socialistes, Altermondialistes, Ecologistes »
premier signataire : Franck Pupunat ;
autres personnalités signataires : ? ;
présentation : comme son nom l’indique ;
qualité : la dimension écologiste, indispensable à un socialisme du XXIème siècle ;
3. la motion ségo-libérale : « L’espoir à gauche, fier(e)s d’être socialistes »
premier signataire : Gérard Collomb ;
autres personnalités signataires : Ségolène Royale – Manuel Valls – Jean-noël Guerini – Julien Dray – Vincent Peillon ;
présentation : … ;
qualité : l’hypothèse Vincent Peillon et l’espoir d’un dépassement par le haut des divisions ;
défaut : proximité avec le Modem + Ségolène Royale est une part du problème socialiste : ambitions égotistes, luttes intestines, divisions insolubles, inaudibilité ;
Les motions déterminent six courants. Elles seront soumises au vote des quelque 200 000 militants du PS, le 6 novembre prochain – dans leurs sections et à bulletin secret.
Ce vote permet de désigner à la proportionnelle et dans chaque section les délégués au Congrès fédéral qui lui même votera en respectant la proportionnelle au niveau fédéral pour les délégués au congrès national. Les Congrès fédéraux sont programmés simultanément pour le 11 novembre.
Le congrès se tiendra à Reims les 14, 15 et 16 novembre. Une synthèse peut se faire entre les délégués de plusieurs motions (synthèse partielle) ou de toutes les motions (synthèse générale). En absence de synthèse générale, la ligne politique du PS est déterminée par la motion de synthèse partielle qui détiendra la majorité des délégués. Cette ligne est dès lors celle qui vaudra pour les 3 années suivantes.
Le premier signataire d’une motion est généralement le chef de file du courant qui en est issu, mais il n’est pas pour autant nécessairement candidat au poste de premier secrétaire. Les aspirants à ce poste ont jusqu’au 14 novembre pour déposer leur candidature. Le vote des militants sur le nom du premier secrétaire du PS aura lieu en section le 20 novembre, et éventuellement lors d’un second tour le 21 novembre. Le successeur de François Hollande aura ainsi été élu à la majorité absolue des voix des militants socialistes.
Mon choix :
Benoît Hamon entend porter quatre orientations politiques :
– retour de la puissance publique dans le champ économique ;
– restrictions indispensables au libre-échange là où il met à mal la protection de l’environnement et les droits des salariés et des citoyens ;
– exigence d’une nouvelle répartition des revenus entre le travail et le capital ;
– vraie réorientation de la construction européenne.
C’est pour moi une excellente base pour un projet enfin audacieux et résolument ancré à gauche, une réelle alternative crédible à la politique libérale, économiquement catastrophique et dramatiquement anti-sociale, menée par Nicolas Sarkozy et qui jour après jour s’enfonce et persiste dans son échec. Il n’y manque selon moi (mais je n’ai pas encore lue la motion) qu’une prise de conscience plus soutenue de la dimension écologique qui doit impérativement traverser tout projet politique d’une gauche moderne. En dépit de ce bémol de première importance (et qui peut aussi bien s’appliquer à chacune des quatre grandes motions), je suis aujourd’hui persuadé que la refondation du Parti Socialiste passe par un soutien massif à la motion « Un monde d’avance« , dont Benoit Hamon est le premier signataire.
Je reste en outre résolument convaincu que le succès du congrès des socialistes implique que les militants se libèrent de leurs chapelles et renvoient dos à dos Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et Martine Aubry dont les querelles aussi insolubles que stériles, largement héritées de la course à la succession mitterrandienne que se livrèrent avant eux les Jospin, DSK et Fabius, minent et paralysent depuis trop longtemps le Parti Socialiste. Il est temps d’en finir avec ses inimitiés d’un autre siècle et réunir tous les socialistes autour d’une équipe renouvelée, où il sera enfin tenu compte du fait majeur de l’histoire actuel du PS et que sont pourtant parvenus à éclipser la bataille des égos : les socialistes n’ont jamais été à ce point proches les uns des autres sur le fond – ils sont réformistes et de gauche !
Ainsi donc, et pas tout à fait paradoxalement, du poids que donneront les militants à la motion Hamon dépendra, en rendant cette dernière incontournable, la possibilité que – les trois autres motions se neutralisant – il soit nécessaire de faire émerger un candidat de synthèse qui ne soit pas l’un de ceux-là… et qui serait alors, et plus que probablement, Vincent Peillon dont un peu partout le nom est de plus en plus cité.
Et si donc les militants osaient l’audace d’un saut de génération… pour en finir avec celle qui n’en finira jamais de s’entredéchirer sur la dépouille d’un autre siècle.
Et si les militants socialistes osaient la gauche !
Ainsi, à quelques jours du dépôt des motions, une première clarification a eu lieu au sein du Parti Socialiste. Inutile de gloser à l’infini sur les tractations de couloirs qui ont permis cette clarification, il s’agit de politique et donc de l’art de passer des alliances et de faire des compromis. Il ne sert à rien en la matière de jouer les vierges effarouchées : en politique, on n’a jamais raison tout(e) seul(e).
Constatons donc seulement que quatre axes principaux se sont dégagés parmi lesquels les militants auront à faire un premier tri. Notons également que du poids respectifs qu’auront donné les militants à ces quatre forces dépendra en grande partie la deuxième phase de clarification qui déterminera, à l’issue du vote sur les motions, un pôle majoritaire et un voir deux pôle(s) minoritaire(s), ainsi que le nom du prochain premier secrétaire.
Passons en revue les quatre forces principales en présence :
1. L’aile ségo-libérale
Ségolène Royal a finalement noué une alliance avec les animateurs de « La ligne claire », les barons de province du socialisme, comme le maire de Lyon Gérard Collomb et le patron des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, mais aussi le député de l’Essonne Manuel Valls, le très « libéral compatible » et qui plaide pour le renoncement du Parti Socialiste à sa référence au socialisme. Nous trouvons là tous ceux qui au PS penche vers une redéfinition de la stratégie d’alliance du Parti Socialiste en la déportant vers le Modem. De Royal à Valls et de Valls à Bayrou, il y a là en effet une certaine cohérence politique social-libéral ;
2. Le centre delano-démocrate
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s’est allié à l’actuel premier secrétaire, François Hollande, dont le poids reste fort dans les fédérations socialistes, et vient d’enregistrer un soutien de poids en la personne de Jean-Marc Ayrault, le patron des députés socialistes à l’Assemblée nationale et qui fut très proche de Ségolène Royal durant la campagne des présidentielles. Ce dernier souhaite d’ailleurs que Delanoë « tende la main à Ségolène Royal et à ses amis ». Ils sont la première partie du pôle social-démocrate.
3. Le centre social-aubryiste
La maire de Lille, Martine Aubry, est quant à elle à la tête d’une coalition qui réunit des strauss-kahniens (comme Jean-Christophe Cambadélis), Arnaud Montebourg, Laurent Fabius et ses amis, ainsi que de nombreux cadres du Nord-Pas-de-Calais. Eux aussi sont des sociaux-démocrates avec une coloration sociale légèrement plus marquée.
4. L’aile hamo-réformiste
Benoit Hamon est parvenu à réunir la gauche du Parti Socialiste : Henri Emmanuelli, les anciens ministres Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, et enfin Gérard Filoche. Si la social-démocratie n’est pas une appellation en laquelle ils se reconnaissent, on note dans leurs différentes contributions l’émergence d’un socialisme moderne, adepte de la réforme, à la fois ambitieux et ancré dans les réalités du XXIème siècle, très européen.
Manque Moscovici qui après avoir longtemps tenu la corde aura finalement fait les frais de ce petit jeu des alliances. Il se déterminera sans doute bientôt, sans que cela puisse sensiblement changer la donne. Nous possédons donc à cette heure de toutes les cartes qui nous permettent de nous lancer dans un petit jeu de prospective politique :
Première hypothèse : La motion delano-démocrate arrive en tête – Le maire de Paris est en position de maintenir sa candidature à la tête du PS et l’hypothèse d’un rapprochement avec la branche ségo-libérale devient envisageable. A moins que Bertrand Delanoë ne préfère faire l’union des sociaux-démocrates en privilégiant une alliance avec Martine Aubry. S’il ne faisait pas ce choix, cette dernière pourrait alors décider soit de rejoindre l’axe qui se serait constitué à la droite du PS, soit de s’allier avec Benoit Hamon et constituer un pôle minoritaire qui plus conséquent aurait d’autant plus les moyens de peser. En tout état de cause, Delanoë deviendrait premier secrétaire du PS.
Deuxième hypothèse : La motion ségo-libérale arrive en tête – En ce cas, il est fort probable que ni Delanoë ni Aubry ne consente à faire l’appoint et qu’ils décident en conséquence de se rapprocher, faisant candidat au poste de premier secrétaire celui des deux qui serait devant l’autre. Le reste dépendrait alors très fortement du poids du pôle hamo-réformiste tel qu’il serait ressorti du vote des militants, lequel pôle – quoi qu’en espère depuis longtemps les ségolénistes – ne devrait pas consentir à s’allier par-dessus les centres avec l’aile ségo-libérale. Ainsi, si Benoit Hamon réussit son pari de fédérer les forces de gauche de ce parti et à peser suffisamment lourd, il serait en position d’entrer dans la constitution d’une majorité qui, penchant clairement à gauche (c’est-à-dire en particulier assez loin du Modem) n’aurait d’autre choix que de s’atteler à l’élaboration de ce projet ambitieux, innovant et cohérent dont a fini par désespérer la gauche.
Cette deuxième hypothèse est selon moi la plus probable, qui donnerait quelque 25 à 30% aux motions delano-démocrate et ségo-libérale, 20 à 25% à la motion social-aubryiste et 15 à 20% à l’aile gauche du PS. Quelques points en plus ou en moins ici ou là conduiraient soit à une majorité étriquée qui verrait le Parti Socialiste continuer dans l’immobilisme où chacun des présidentiables s’efforceraient de miner l’avènement de tous les autres, soit à une majorité conséquente et contrainte cette fois de produire ce projet moderne et de gauche qu’on attend depuis trop longtemps et qui consacrerait l’émergence d’un véritable Nouveau Parti Socialiste.
On l’aura compris – et même si j’attends encore de me plonger dans la lecture des motions – je penche pour ma part pour apporter mon soutien à la motion portée par Benoit Hamon et ses amis, avec l’espoir que ceux-ci pèsent suffisamment pour entrer dans une synthèse majoritaire qui orienterait vers l’action et l’audace l’ensemble du Parti Socialiste.
A moins que…
L’hypothèse Vincent Peillon – Je l’ai dit depuis longtemps, un congrès de reconstruction aurait été un congrès qui pour en finir avec les vieilles querelles stériles aurait mis sur la touche les vieux querelleurs, c’est-à-dire cette génération de responsables issue du mitterandisme et qui s’entre-déchirent depuis une à deux décennies, les Delanoë, Royal, Hollande et Aubry rejoignant sur les lignes arrières les DSK, Fabius et Jospin. On aurait eu alors un congrès qui aurait fait la part belle à un débat de fond et qui se serait articulé autour de nouvelles personnalités et en particulier celles de Vincent Peillon et Benoit Hamon. Le moins qu’on puisse dire est qu’on refusa de s’engager dans une telle direction de rupture.
Néanmoins, paradoxalement, en se neutralisant les uns les autres, les barons du mitterandisme pourraient n’avoir en définitive d’autre porte de sortie que de se mettre d’accord autour d’un autre que l’un d’entre eux. Or il apparaît de plus en plus clairement et à de plus en plus de socialistes que Vincent Peillon puisse être celui-là.
La solution Peillon aurait un double avantage, dont le deuxième est un handicap : non seulement le PS sortirait par le haut de son congrès et dans une certaine unité, un parti socialiste suffisamment solide pour se mettre enfin sérieusement à son travail d’opposition au sarkozysme et de proposition d’une alternative innovante à gauche. Mais, en sus, il ne faudrait alors pas six mois à Vincent Peillon, premier secrétaire du parti socialiste, pour acquérir auprès des français aussi bien notoriété que popularité. Ce qui de facto en ferait rapidement le meilleur des présidentiables – fait qui constitue en réalité le frein majeur à la concrétisation d’une telle hypothèse, tant les vieux présidentiables auront à coeur d’étouffer dans l’oeuf une menace qui pèserait trop lourdement sur leurs ambitions personnelles.
Aussi, cette hypothèse Peillon, ne pourra surgir que d’une pression exercée très fortement depuis les militants, qui siffleraient la fin de la récréation des egos.
Nota Bene : Aux nombreux ségolénistes qui continuent d’espérer en une possible alliance avec Benoit Hamon qui ferait l’appoint nécessaire à Ségolène Royal, je voudrais suggérer de visionner très attentivement la déclaration limpide de ce dernier et qu’il fit à l’issue de l’université d’été de la Rochelle. Ils comprendront alors combien une telle alliance relève du fantasme, combien les bras dans lesquelles s’est désormais précipitée Ségolène Royal ne sauraient pouvoir ni même vouloir remplir les cinq conditions posées par Benoit Hamon et ses amis et qui concernent en effet le fond des débats :
1- sur le rôle de l’investissement publique dans la régulation du marché ;
2- sur les restrictions au libre-échangisme ;
3- sur la question de l’augmentation des salaires ;
4- sur la refondation du pacte européen ;
5- sur le rassemblement de la gauche : soccialistes-écologistes-communistes et hors alliance nationale avec le Modem.
Crédit illustration : SaT – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur
Il y a deux jours, je commettais un petit billet sous le titre Quand Ségolène danse la Valls. Déjà, le titre m’avait dangereusement fait vaciller au bord du gouffre de l’autosatisfaction.
Et voilà que ce soir, après avoir reçu un n-ième courriel en provenance de Désir d’Avenir concernant le prochain Zénith de Ségolène Royal – dans le dernier, on cherche même à me faire acheter des badges et des T-shirts pour financer l’opération -, ce soir, donc, c’est ce titre qui me vient à l’esprit et que d’ailleurs je rappelle aux étourdis : Candidature au frais, Ségolène prépare son show – et à ceux ceux qui ne suivent décidément pas, je me passe de rappeler la référence frigorifique.
Bref, vous, je ne sais pas, mais moi je me trouve plutôt en forme question titres. Celui-ci est d’ailleurs tellement réussi, vous dis-je depuis le fond de mon gouffre, qu’il se suffit à lui-même.
Il est des mots qui forment des principes que l’on trahit dès l’instant où l’on tente de leur accoler un adjectif. Ainsi, parler de laïcité positive est déjà remettre en cause la laïcité, est déjà donner à entendre que la laïcité serait un concept négatif.
Il est à ce titre très intéressant de rappeler que Nicolas Sarkozy n’est pas l’inventeur de la thématique de la laïcité positive, concept fumeux qu’il a mis en avant pour la première fois lors de son discours de Latran lorsqu’il est devenu Chanoine. Il ne faisait alors que l’emprunter à Benoit XVI lui-même, ou plus exactement au Cardinal Ratzinger et plus particulièrement à un de ses discours prononcé en 2005 et consacré à encourager « une saine laïcité. Ainsi donc l’on comprend que désormais ce serait à l’église catholique de donner des leçons de bonne pratique laïque à la République française : on ne saurait mieux dire qu’en matière de séparation de l’Eglise et de l’Etat, nous marchons là sur la tête.
Je ne veux pas faire long, ce n’est pas nécessaire tant tout ceci est absurde, une nouvelle illustration du dramatique vide intellectuel qui règne dans le cerveau étriqué de Nicolas Sarkozy et du peu de respect qu’il a de sa fonction dont il semble ignorer les responsabilités qu’elle lui donne, et en particulier en matière de garantie du consensus républicain. Au besoin vous écouterez ci-dessous l’excellente chronique de Caroline Fourest, diffusée en fin de semaine dernière sur France Culture.
Je veux pour ma part simplement ajouter ici qu’à titre personnel, en tant qu’athée, je me sens très violemment insulté, très directement et très intimement agressé par Nicolas Sarkozy chaque fois qu’il laisse entendre que sans religion on ne saurait avoir de conscience morale, ni le sens de ce qu’est le bien et le mal. Je perçois ce type de discours – et je ne suis pas le seul – comme une déclaration de guerre et je ne doute pas un instant que telle est l’intention de cet homme qui n’a pas su grandir et qui a toujours l’air de se croire dans une cour d’école où pour exister il lui faut systématiquement rassembler autour de lui sa bande de teigneux et aller provoquer ceux qu’il considère comme ses ennemis : « Qu’est-ce t’as toi tu veux te battre hein tu veux te battre » [menton pointé en avant]
Le problème est que ce petit belliqueux qu’on a tous rencontré serait risible s’il n’était aujourd’hui devenu président de la République. Sa cour de récréation est devenu la France entière, dont il parviendra bientôt à faire un champ de bataille à force de dresser systématiquement les français les uns contre les autres.
La laïcité était justement cela qui permettait qu’un libre-penseur ne se mêle plus de bouffer du curé tant que ceux-ci étaient contraints de s’abstenir d’envahir l’espace publique et de vouloir peser sur le fonctionnement de la République pour laquelle, rappelons-le, il ne saurait y avoir de morale que républicaine.
Si tel donc n’était plus le cas, si l’on en venait en effet à tolérer que ce tout petit président laisse entrer du religieux dans les affaires de la République, nul doute qu’il faudrait alors en revenir à une confrontation directe et brutale entre laïcs et non-laïcs. C’en serait alors fini de la paix civile issue de la loi de 1905 et qui mit plus d’un demi-siècle à s’installer.
Le 1er septembre a débuté partout dans le monde le jeûne de ramadan, neuvième mois du calendrier musulman au cours duquel le Coran a été prodigué comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement — Le Coran (chapitre 2 Al-Baqarah, verset 185).
Ce même jour, François Fillon était justement l’invité d’Europe 1. Interrogé par Jean-Pierre Elkkabach sur le conflit en Afghanistan et la pérennité de l’engagement militaire français sur ce terrain, le Premier ministre a en l’occurrence dramatiquement perdu tout discernement en faisant la réponse imbécile suivante : « Le conflit va durer, parce que les causes de ce conflit sont très profondes. C’est l’opposition entre le monde musulman et une grande partie du reste de la planète, c’est le conflit israélo-palestinien, c’est les déséquilibres économiques et sociaux qui règnent dans le monde.«
Une rhétorique digne des partisans du choc des civilisations. Un amalgame proprement scandaleux entre les musulmans et les terroristes d’Al Qaïda, dont les talibans d’Afghanistan seraient aujourd’hui la branche la plus active. Pis, en quelques mots, le chef du gouvernement parvient à appliquer une grille de lecture religieuse au conflit israélo-palestinien et rapproche ce conflit, pour d’obscures raisons, de la guerre en Afghanistan. Comme si les situations à Kaboul et à Jérusalem étaient intimement liées en raison de la simple présence de musulmans dans ces régions.
Ce sont en particulier 5 millions de Francais musulmans qui pourraient légitimement s’estimer outragés d’être ainsi stigmatisés par leur propre Premier ministre qui les assimilent donc à des « opposants » à cette « grande partie du reste de la planète« … dont bien entendu fait partie la France, pays dont ils sont pourtant citoyens à part entière.
Quand on se souvient que Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur depuis des années et candidat à la présidence de la République, se révéla incapable de dire si les dirigeants d’Al Qaïda étaient sunnites ou bien chiites, on se dit qu’une dangereuse incompétence préside et gouverne la France. Cela fait frémir quand ce sont précisément ceux-là qui décident en particulier, et de préférence sans même consulter le Parlement, d’engager plus fortement les forces française dans le bourbier militaire afghan.
Non, j’ai rien de plus sur la rumeur et d’ailleurs je me fous de savoir si le père est Aznar ou le PDG de Veolia – d’ailleurs Rimbus saura vous en dire bien plus au sujet de Henri Proglio. En plus j’ai dit hier que je mettais ce blog en sommeil pour me consacrer à plus personnel. Ce billet, c’est juste qu’il semble qu’un tel titre puisse attirer les foules plus encore qu’un avis éclairé sur Google Chrome, nouveau navigateur dont on parle beaucoup depuis ce matin.
Soyez donc les bienvenues ici, les foules, et sachez bien que ce billet, sans être tout à fait un sabordage, est probablement le plus mauvais que j’ai jamais écrit jusqu’ici. C’était juste pour voir. Et puis, puisque maintenant vous êtes dans la place, promenez-vous donc un peu.
Ha non… Attendez, vous n’êtes peut-être pas venus pour rien… Quelqu’un me dit dans l’oreillette que… Rachida aurait susurré au petit Nicolas : « Si tu te retiens, j’annule tout !« .
Ce blog est appelé à s’endormir d’un sommeil que j’espère assez profond et à me foutre la paix. J’ai lu aujourd’hui, à ce propos, une phrase qu’il me faut m’enfoncer bien profond dans le crâne : « On ne peut pas attendre que l’inspiration vienne. Il faut courir après avec une massue » (Jack London). Aussi je veux saisir l’occasion de ce billet aussi gratuit qu’aimable pour céder à un petit bilan estival en forme de remerciements à mes camarades blogueurs qui m’ont à l’occasion fait l’amitié de m’envoyer des lecteurs.
Ce blog a reçu, en cette période d’autant plus creuse que je n’ai guère produit que durant la première quinzaine de juillet, un peu moins de 10 000 visites au cours du mois de juillet et près de 4 000 en août – il fut un temps où Sarkozy n’était pas président, où subsistait l’espoir qu’il ne le devienne jamais, où l’on rêvait de pouvoir lui limer les dents à l’occasion des législatives… et où vous étiez régulièrement plusieurs milliers à passer quotidiennement ici (je peux bien confier cela, maintenant que je dépose (un peu et ici) les armes).
Quelques uns parmi ces visiteurs estivaux, et non des moindres, voguèrent jusqu’ici en empruntant des chemins tracés sur d’autres blogs, dont je remercie donc ici les auteurs. Ils ont contribué à que ce qui fut écrit ne le fut pas nécessairement en vain :
Ce site – http://borislelay.blogspot.com/ – est un site ouvertement antisémite, donc illégal au regard de la loi française. Nous sommes nombreux à avoir signalé ce blog à Blogspot qui ne réagit pas. Nous demandons la fermeture immédiate de ce blog et invitons les pouvoirs publics à poursuivre en justice son ou ses auteurs.
Nous invitons l’ensemble des blogueurs à relayer ce message sur leur propre blog.