dedalus

Août 072008
 

médailles olympiquesCette XXIXe édition des Jeux Olympiques, qui se déroulent donc à Pékin, commencent on ne peut mieux pour la délégation française avec cette médaille d’or que vient de décrocher Nicolas Sarkozy dans la discipline reine de la Realpolitik.

Cette médaille, Nicolas Sarkozy l’a obtenue au terme d’un parcours sans faute clos par la figure libre dite du baissage de culotte / admirez mon faux-cul qui a enthousiasmé le public et recueilli tous les suffrages du jury. De l’avis des spécialistes, jamais jusqu’alors cette figure n’avait été réalisée avec une telle audace et une telle perfection. « Avec Nicolas Sarkozy, le cynisme politique est au-delà du sport et devient un art« , a déclaré Hu Jintao, le président chinois, spécialiste mondialement reconnu de la discipline.

On pourrait se contenter de narrer dans le détail le baissage de culotte / admirez mon faux-cul réalisé par Nicolas Sarkozy, ce grand écart admirable entre sa venue à Pékin pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et la rencontre qui ne se fera pas avec le Dalai Lama tibétain lors de sa venue à Paris la semaine suivante. Ce serait oublier la longue préparation qui a précédé cette figure audacieuse et qui a permis à Nicolas Sarkozy d’éliminer un à un tous ses adversaires.

Car en déclarant le 13 novembre 2007 à Strasbourg, en séance solennelle devant le Parlement européen : « Dans la Démocratie européenne, j’ajoute que tous ceux qui ont fait l’expérience de renoncer à la défense des Droits de l’Homme au bénéfice de contrats, n’ont pas eu les contrats, et ont perdu sur le terrain des valeurs », Nicolas Sarkozy a permis que son baissage de culotte / admirez mon faux-cul se transforme en réalité en un magnifique double grand écart piqué dit du Ce que je dis / Ce que je fais.

Mais ce n’est pas tout. Les connaisseurs de la discipline savent que l’ingrédient essentiel à la réalisation d’une Realpolitik de haut niveau est le cynisme. C’est bien cette dimension qu’atteint Nicolas Sarkozy avec cette autre déclaration qu’il fit il y a quelques semaines : « Ce n’est pas à la Chine de fixer mon agenda, ni de dicter mes rendez-vous« . Ce fut pourtant la Chine qui fixa son agenda – sa venu à Pékin pour l’ouverture de JO – et dicta ses rendez-vous – celui qu’il n’aura pas avec le Dalai Lama.

Notons qu’avant donc ce splendide final du baissage de culotte / admirez mon faux-cul, Nicolas Sarkozy s’était livré avec un brio qui lui semble presque naturel à quelques figures de cirage de pompes, dont nous ne résistons pas à vous relater les plus réussies :

  • « Si l’organisation des JO était un sport, je suis sûr que vous seriez d’accord avec moi pour qu’on attribue à la Chine la médaille d’or » ;

  • « Je me réjouis vivement à la perspective de me rendre à Pékin. Ces olympiades promettent d’être une grande fête sportive et une réussite spectaculaire » ;

  • « L’organisation des Jeux à Pékin consacre, de manière solennelle, la reconnaissance de ce qu’est la Chine du 21e siècle : une puissance moderne, d’envergure mondiale; un des géants du monde d’aujourd’hui« .

Enfin, il parvint à éviter soigneusement les écueils des prisonniers politiques chinois dont il ne livrera pas aux autorités chinoises la liste promises et de la situation du Tibet dont il ne parlera évidemment pas.

Le temps est loin où la Realpolitik était un sport où les allemands raflaient toutes les médailles – rappelons l’origine allemande du mot qui fut appliqué pour la première fois à Otto von Bismarck qui suivait la trace de Klemens von Metternich dans la recherche diplomatique d’un équilibre pacifique entre empires européens. En dépit de ce glorieux passé, Angela Merkel, la représentante allemande, a fait une prestation catastrophique en déclarant qu’elle recevrait le Dalai Lama et ne se rendrait pas à la cérémonie d’ouverture des JO. Ridicule ! Inacceptable à ce niveau de la compétition !

Quant aux américains, autres maîtres mondiaux de la discipline, ils s’en retourneront cette fois-ci bredouilles. George W. Bush, certainement aujourd’hui trop vieux pour se maintenir au sommet de l’élite mondiale, a profondément déçu en enchaînant des figures dépourvues d’audace et de panache sur le thème d’un « je me rendrai à la cérémonie d’ouverture parce que les JO c’est pas de la politique c’est du sport » sans imagination, presque pitoyable en regard du cynisme terrifiant de notre médaillé olympique français.

« Mais quel est donc votre secret ?! », a demandé sans parvenir à dissimuler son admiration un journaliste de Moscou à Nicolas Sarkozy. « Je me suis entraîné avec acharnement », a répondu ce dernier avec un petit sourire mi-énigmatique mi-carnassier. Il faut en effet se souvenir qu’en l’espace d’un an, Nicolas Sarkozy a frayé avec le despote russe Vladimir Poutine dont il fut le seul à féliciter l’élection, le terroriste lybien Mouammar Khadafi qui planta sa tente à Paris pour Noël et le dictateur syrien Bachar el Assad qui fut convié aux cérémonies officielles du 14 juillet.

Ne passons pas sous silence que de telles performances suscitent jalousies et suspicions. D’aucuns se permettent déjà de parler de dopage. Gageons que notre champion saura faire taire ces méchantes rumeurs, au besoin en muselant la presse. A la chinoise, pourrait-on dire…



Source : JO de Pékin : déjà une médaille en Or pour la France

Lire aussi : Sarkozy, Pékin et le dalaï lama : une Bérézina diplomatique

Billet précédent : Le moral des français : plus ça va et plus c’est pire !

Juil 292008
 

Sarkozy casse le moral des français
(mise à jour de juillet)

On le sait, Nicolas Sarkozy n’est pas excessivement populaire et les français n’ont plus en lui qu’une confiance limitée, sinon totalement émoussée. En moyenne, sur les neuf études réalises par sept instituts de sondages différents, ce ne sont en réalité guère plus qu’un français sur trois qui ont une bonne opinion de leur petit président :

évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

La dernière enquête mensuelle de conjoncture réalisée en juillet par l’INSEE auprès des ménages enfonce encore un peu plus le clou en mettant en évidence un état du moral des français proche de la dépression, et qui n’a cessé ni ne cesse de se détériorer depuis l’accession du petit père des people à la Présidence de la République (et pas qu’un peu !) :

moral des ménages français
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

Plus intéressant encore, cet indice du moral des ménages est composé à partir de cinq enquêtes différentes, détaillées dans les graphiques ci-dessous et sans commentaires tant l’allure des courbes parle d’elle-même…

1- L’appréciation par les français de l’évolution sur les douze derniers mois de leur situation financière personnelle :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

2- L’appréciation par les français des perspectives d’évolution de leur situation financière personnelle au cours des douze prochains mois :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

3- L’appréciation par les français de l’évolution sur les douze derniers mois de la situation financière de l’ensemble des français :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

4- L’appréciation par les français des perspectives d’évolution du niveau de vie de l’ensemble des français au cours des douze prochains mois :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

5- L’appréciation par les français de la situation économique vis à vis de l’opportunité d’envisager de faire des achats importants :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

Mais L’INSEE ne s’arrête en vérité pas à ces cinq questions qui font déjà bien mal à notre cher petit président et cinq questions complémentaires sont abordées…

1′- L’appréciation par les français de leur situation financière individuelle actuelle :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

2′- L’appréciation par les français de l’évolution des prix au cours des douze derniers mois (à mettre en vis à vis avec « le président du pouvoir d’achat »…) :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

3′- L’appréciation par les français des perspectives d’évolution du nombre de chômeurs (aïe !) :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

4′- L’appréciation par les français de leur capacité à mettre de l’argent de côté au cours des douze prochains mois :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

5′- L’appréciation par les français de la situation économique vis à vis de l’opportunité d’épargner :


cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand

En résumé, tous les voyants de la confiance des ménages, sans exception aucune, sont aux rouges.

On se souviendra utilement à ce stade que, pendant ce temps là, 15 milliards sont annuellement distribués aux ménages les plus aisés au prétexte de créer un « choc de confiance« . La question qui se pose est alors la suivante : Nicolas Sarkozy est-il davantage incompétent que menteur, ou simplement les deux ?

Source : Le moral des français : plus ça va et plus c’est pire !

Billet précédent : Les 4 qualités de Nicolas Sarkozy

Juil 112008
 

chaîneC’est ma première chaîne, une sorte de consécration pour un blogueur et donc, cette fois c’est confirmé, j’existe dans la blogosphère. C’est que jusqu’à il y encore quelques semaines, j’étais un blogueur solitaire, je faisais mon petit bout de chemin sans me préoccuper d’échanger avec mes petits camarades, que je lisais à l’occasion, avec intérêt le plus souvent, parfois avec un grand plaisir, épaté qu’il existe tant de talents, rassuré que l’esprit de vigilance puisse survivre à l’élection du petit président. Je les lisais, donc, mais ne m’occupais pas d’échanger avec eux, de tisser des liens, de jouer un jeu dont j’ignorais tout.

Et puis la curiosité l’a emporté lorsque je suis entré dans le groupe des Left-blogs, via Les Vigilants et un peu par hasard. J’ai d’abord découvert Cozop, puis Twitter (c’est marrant Twitter), Technorati et un tas d’autres outils qui fabriquent des communautés et permettent à la fois d’échanger de l’information et de donner plus de visibilité à ce que l’on écrit. Et puis il y a Wikio où l’on peut en plus s’amuser à regarder qui a la plus grosse. On ne se refait pas, j’ai voulu jouer un peu, me suis inscrit à tout, ai appris les règles, suis sorti de mon trou. Pour voir.

La blogosphère – ou plutôt, cette région-ci de la blogospghère – compose un microcosme avec ses codes et ses rites qui humanisent la pratique du blogging. Je ne m’étends pas davantage, puisque ce n’est pas ce qu’on me demande. Juste pour dire que le principe de la chaîne de blogs est un autre de ces petits jeux que se sont inventés les blogueurs pour créer à la fois de l’échange et de l’humain, du ludique, tout en n’oubliant pas – jamais ! – le miracle de la multiplication des petits liens, ces liens qui tissent la toile et aiguillent le trafic.

La chaîne, donc. Dire d’abord que celle-ci a été initiée par Sarkofrance et que j’en deviens un maillon par le bon vouloir de Nicolas J. Le plus difficile pour moi va être de trouver 5 blogueurs à qui faire suivre, mon cercle de connaissances demeurant tout de même plutôt réduit. Je laisse cela pour après. Quelles sont donc pour moi les 4 principales qualités de Nicolas Sarkozy ?

1- Nicolas Sarkozy est petit : Si c’est une qualité ! Moi j’aime bien ce qui est petit… Les petits, je peux leur tapoter sur la tête, c’est marrant. De toute évidence, lui n’a pas aimé être petit, ça l’a rendu revanchard et teigneux, mais ce n’est pas lui qui joue… ;

2- Nicolas Sarkozy est intelligent : On ne peut lui enlever ça, il est très intelligent. Objectivement, c’est une qualité, il aurait pu en faire une qualité humaine. Mais le sujet Sarkozy a préféré en faire une arme de destruction et un instrument de pouvoir sur les autres ;

3- Nicolas Sarkozy est tragiquement névrosé : C’est rassurant quant à la nature humaine…

4- Nicolas Sarkozy est mortel : C’est une consolation pour mes enfants…

Non, j’ai pas triché !

Il me faut donc refiler le bébé. D’abord, c’est pour moi une évidence, à mon ami Rimbus. Et puis il y a Trublyonne parce que c’est une fille et que ça manque cruellement dans ce coin de la blogosphère, je trouve. Ça me fait plaisir de saisir cette occasion pour saluer Antennerelais et Eric blogueur Mulhousien . Et enfin, parce que ça me permet de lui adresser un clin d’oeil par delà le temps, Ardente Patience.

J’imagine que je n’avais pas le droit de taguer mon autre blog, sur lequel je n’écris plus, sur lequel je suis censé jouer à l’écrivain, vers lequel il me faudra bientôt revenir. A ce propos, ce billet devrait être le dernier(*) avant longtemps – ce qui me permet d’en terminer sur ce qui est certainement la phrase la plus sensée que j’ai commise depuis des siècles.

(*) Ce qui m’évitera de me fâcher avec nombre de mes nouveaux amis en me lâchant sur un billet en lien avec cet article plutôt méchant et néanmoins assez juste de Libération.

Source : Les 4 qualités de Nicolas Sarkozy

Billet précédent : Le dernier pavé de Daniel Cohn-Bendit

Juil 112008
 

Nicolas Sarkozy se rendra à Pékin pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Le coprésident des Verts européens, Daniel Cohn-Bendit, a estimé, mercredi 9 juillet, que cela relevait de « l’immonde » et que cette décision ne visait qu’à vendre des « centrales nucléaires et des TGV » aux Chinois.

Sarkozy veut liquider mai 68Le jeudi matin, Nicolas Sarkozy était présent à la réunion plénière du Parlement Européen et Daniel Cohn-Bendit lui a dit son fait sans nuances. Dans un virulent discours, la voix blanche d’émotion, il lui a notamment reproché sa décision de se rendre aux Jeux-Olympiques de Pékin, estimant que c’était « minable« .

« Vous allez manger avec des baguettes avec le président chinois Hu Jintao. Je vous souhaite bon appétit« , a commencé Daniel Cohn-Bendit qui pour l’occasion portait le T-Shirt de Reporter Sans frontières montrant les anneaux olympiques menottés.

« Quand vous rédigerez votre autobiographie, vous regretterez ce que vous avez fait« , a-t-il ajouté, estimant que Nicolas Sarkozy avait « une occasion en or » de dire : « Je ne participerai pas à la mascarade du Parti communiste chinois« .

« C’est une honte, c’est minable d’aller à l’ouverture des Jeux Olympiques« , a conclu l’ancien leader de Mai 68.

Ne vous demandez plus pourquoi le petit candidat, pas encore petit président, clamait qu’il voulait « liquider l’héritage de Mai 68 une bonne fois pour toutes« . Voyez plutôt : cette liberté de parole, ce ton irrévérencieux, c’est tout de même insupportable !…

Nota Bene : Robert Ménard, le président de l’association Reporters sans Frontières, avait auparavant déclaré sur RTL: « Nicolas Sarkozy nous avait dit : ‘je ne prendrai pas de décision avant d’en parler aux autres pays européens’. Il y a un certain nombre de pays européens qui ne veulent pas y aller (…) Il leur a demandé leur avis à eux ? Il nous avait dit : ‘J’irai ou j’irai pas, selon l’avancée des discussions entre les autorités chinoises et les proches du Dalaï-lama’. Mais où elles en sont ces discussions ? Y a pas l’ombre d’une avancée. Sur la Chine, il nous avait expliqué à longueur de temps, quand il était candidat : ‘C’en est fini avec la realpolitik. C’est pas en faisant des affaires qu’on recadrera les droits de l’homme’. C’est exactement ce qu’il fait. Il a trahi tous ses engagements dans cette affaire là. Je suis furieux car c’est un coup de poignard dans le dos des dissidents chinois. A quelque semaines des JO, c’est un blanc-seing pour la répression. Voilà ce que c’est cette position [de Nicolas Sarkozy, ndlr] ».

Bonus Track : <bgsound src="http://www.avoodware.com/sarkononmerci/assets/Cohn-Bendit.mp3">

Crédit dessin : Maëster

Source : Le dernier pavé de Daniel Cohn-Bendit

Billet précédent : L’UMP toute nue

Juil 102008
 

nue avec bottesEn tant que fils de son père Marcel Dassault, Serge Dassault est milliardaire et accessoirement chef d’entreprise et sénateur UMP. Moins accessoirement, il est en sus propriétaire du Figaro. On pourra également noter que son fils, Olivier Dassault , est quant à lui député (toujours de l’UMP, ça va de soi).

Pour entrer un peu plus dans le détail, Serge Dassault est cet homme qui expliquait que les journaux doivent diffuser des « idées saines« , car « nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche« . A des responsables du Centre de formation des journalistes (CFJ), il se fit plus précis en leur lançant : « J’espère que vous allez cesser de former des journalistes de gauche !« . Récemment, le 19 juin 2008, Serge Dassault déclarait qu’il jugeait « anormal » d’aider les chômeurs, « des gens qui ne veulent pas travailler« . On se souviendra en outre que le journal Marianne, en Une de son premier numéro (1997), dénonçait Serge Dassault comme « l’empereur tricolore de la corruption« .

Ces petites précisions pour dire que cet homme-là (dont on devine sans mal qu’il ne doit pas son mandat de sénateur à sa grande intelligence politique – mais à quoi donc ?) possède l’immense avantage de clamer très haut ce que la droite UMP, laquelle demeure malgré tout encore très opportunément complexée, pense très fort et s’efforce jour après jour de mettre en oeuvre. Certes nous soupçonnons sans mal qu' »ils » pensent comme ça, voire même nous le savons, car nous connaissons l’idéologie qui les anime et les intérêts qu’ils servent, mais il est toujours intéressant d’entendre cette pensée s’exprimer de manière transparente et apparaître telle qu’elle est, dépouiller des oripeaux sous lesquels d’ordinaire elle se dissimule.

Tiendrez-vous dix minutes d’UMP sans langue de bois ?


merci à dagrouik

Source : L’UMP toute nue

Billet précédent : Alerte RESF : Rafle programmée à Montreuil ?

Juil 092008
 

RAFLE A MONTREUIL LE 10 JUILLET, CHARTER VERS BAMAKO ET DAKAR AVEC ESCALE A MADRID LE 12, L’INTERNATIONALE DE LA HONTE ?

le danger communisteSelon des informations parvenues au RESF, le gouvernement français aurait jugé utile à sa propagande d’organiser plusieurs rafles de sans papiers de grande ampleur au cours de l’été.

Brice Hortefeux entendant marquer sa saison d’été de la chasse à l’homme sans papiers par plusieurs coups d’éclat, le premier d’entre eux aurait lieu au lendemain de l’adoption par les vingt-sept ministres du Pacte européen sur l’immigration et l’asile, illustration de l’art de camoufler une politique odieuse derrière le respect de façade des doits de l’Homme.

Pour preuve l’opération de grande ampleur qui serait prévue jeudi 10 juillet à Montreuil (93). Trois des principaux foyers de travailleurs de la ville seraient investis à l’aube par des centaines d’hommes armés pour en débusquer les sans papiers, les arrêter, les menotter, les placer en garde à vue et les expulser dans les meilleurs délais, avant qu’ils soient présentés au Juge des libertés et de la détention. Une véritable rafle à grand spectacle, généralement filmée pour immortaliser la gloire expulsionniste du ministre de la rafle et du drapeau.

Un charter pour Bamako puis Dakar serait prévu le samedi 12 juillet. Exemple de l’admirable coopération des gouvernements de l’Union européenne contre les peuples des pays en voie de développement, une escale serait prévue à Madrid pour faire le plein d’expulsés. La collaboration Sarkozy-Zapatero est en marche.

Fort heureusement, en France comme en Espagne il faut l’espérer, les oppositions à cette politique se manifestent, y compris chez celles et ceux qui sont chargés de missions que leur conscience réprouve : il est très possible que les unités chargées de la rafle fassent chou blanc demain. Tant mieux pour les sans papiers mais tant mieux aussi pour les policiers à qui un sale boulot aura été épargné !

La vigilance, c’est crier fort que ça arrive. Pour que ça n’arrive pas !

Source : Alerte RESF : Rafle programmée à Montreuil ?

Billet précédent : Sarkozy, président d’un clan

Juil 092008
 

juin 2007 : « Le président de la République ne peut être l’homme d’un parti ou d’un clan […] Je n’ai plus le droit de raisonner comme un chef de Parti, je dois raisonner comme un Président de la République à la hauteur de ses responsabilités ». (Nicola Sarkozy)

le danger communiste5 juillet 2008 : Nicolas Sarkozy, président de la République et en charge de la présidence française de l’Union Européenne, se rend au Conseil National de l’UMP où il fait un discours : « Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu’il y avait l’Europe pour empêcher ceux-ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique« .

« La France a besoin de l’Europe et l’Europe a beaucoup apporté à notre pays« .

C’est par cette phrase que le petit président, cherchant sans doute dans un éclair de lucidité à prendre de la hauteur, aborde la question européenne. Et à ce stade, on pourrait presque naïvement se prendre à espérer que soucieux d’être en effet « un Président de la République à la hauteur de ses responsabilités », celui-ci va poursuivre sur une analyse construite et sérieuse des bienfaits réciproques de la France et de l’Europe.

L’espoir aurait été de courte durée pour les naïfs. L’irresponsabilité hargneuse de ce président décidément sans envergure reprend aussitôt le dessus et le voilà qui se lance dans un numéro de clown : « Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu’il y avait l’Europe pour empêcher ceux-ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique« .


merci à Les mots ont un sens

Il n’est pas anodin de noter les rires gras et complaisants des barons de l’UMP, assis aux premiers rangs. Ceux-là savent bien que désormais, et tant que ce clown sera en poste, la France leur appartient. Et leurs bouches avides de se tordre, tandis qu’une bave satisfaite leur coule des lèvres.

« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ! »

On comprend alors soudain que ce que le petit président signifiait à son peuple revanchard était en réalité ceci : Bon peuple de Sarkozie, sachez que nos efforts n’ont pas été vains. Le cancer démocratique est en rémission et le péril rouge s’éloigne. Puissants et réactionnaires de tous les pays, réjouissez-vous !… car vous voici bientôt sauvés de la chienlit bolchévique.

Le pire étant probablement que le petit Sarkozy fait corps avec son délire rédempteur

Source : Sarkozy, président d’un clan

Billet précédent : Popularité Sarkozy : pas d’effet Ingrid Bétancourt

Juil 082008
 

« Les inquiétudes relatives à l’économie et au style présidentiel sont trop lourdes pour que Nicolas Sarkozy profite, pour l’heure, du climat de communion nationale autour de la libération d’Ingrid Bétancourt. Les Français interrogés avant et après la libération de l’otage Franco-colombienne expriment le même degré de confiance. Celle-ci n’a pas, juste après l’annonce, frémi positivement pour le Président. » – Stéphane Rozès, directeur du pôle opinion, image et stratégies de CSA.

sarkozy impopularitéLe Petit Père des People l’espérait, les Français ne l’ont pas fait : Nicolas Sarkozy, malgré la libération d’Ingrid Bétancourt à laquelle il n’a aucunement contribué, poursuit sa descente dans les enfers de l’impopularité. Après la double livraison de LH2 et TNS-Sofres la semaine dernière, c’est au tour de CSA et IFOP d’enfoncer le petit président, lequel une fois encore parvient à battre ses propres records d’impopularité.

Commençons par CSA pour iTélé et Le Parisien / Aujourd’hui en France : il ne reste plus que 36% des français pour faire confiance à Nicolas Sarkozy pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays (contre 56% à ne pas lui faire confiance), soit une chute de trois points en un mois et un niveau d’impopularité jamais atteint (20 points d’écart entre confiance et défiance).

Quant au baromètre Ifop pour Paris-Match, bien que toujours plus favorable au petit père que tous les autres sondages, il indique que le président de la République retrouve son niveau d’impopularité le plus bas, déjà atteint en mars, avec 41% des français qui approuveraient « plutôt » ou « tout à fait » son action, contre 59% qui expriment leur désapprobation – sondage à paraître le 10 juillet et réalisé lui aussi après la libération de l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.

graphique évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand
– mise à jour automatique –

En un an, de juillet 2007 à juillet 2008, le petit père des people est ainsi passé, en moyenne, de 66% à 36% d’opinions positives, et de 30% à 60% d’opinions négatives …

Dit autrement, en une année de présidence bling bling, le petit président a perdu 30 points d’opinions positives et gagné 30 point d’opinions négatives (soit une multiplication par deux des mécontents)…

Ainsi donc, quant au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy possédait un solde positif de 36 points entre opinions positives et opinions négatives, son solde est désormais négatif à -24 points. Soit tout de même un déficit total de son indice de popularité de 60 points !

Mais comment est composé cette moyenne ?

SOFRES pour le Figaro : Faites-vous confiance tout à fait ou plutôt, plutôt pas ou pas du tout, à Nicolas SARKOZY pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement ?

IFOP pour Paris-Match : Approuvez-vous, tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout, l’action de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

IFOP pour le JDD : Etes-vous satisfait (très ou plutôt) ou mécontent (plutôt ou très) de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

LH2 pour (Libération) NouvelObs : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

Viavoice pour Libération : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

CSA pour iTélé et Le Parisien : Faites-vous confiance ou pas confiance au président de la République, Nicolas SARKOZY, pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ?

BVA pour Orange : Quelle opinion, très ou plutôt bonne, plutôt ou très mauvaise, avez-vous de Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République ?

CSA pour Valeurs Actuelles : Estimez vous que l’action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, va plutôt dans le bon sens ou plutôt dans le mauvais sens ?

IPSOS pour Le Point : Portez-vous sur l’action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, un jugement plutôt favorable ou plutôt défavorable ?

graphique évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand
– mise à jour automatique –

Source : Popularité Sarkozy : pas d’effet Ingrid Bétancourt

Billet précédent : EDVIGE is watching you

Juil 072008
 

Un décret publié le 1er juillet 2008 au Journal officiel institue un nouveau fichier dénommé EDVIGE, organisant le fichage généralisé et systématique de « toutes personnes âgée de 13 ans et plus » «ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». En clair, tous les citoyens ayant un jour souhaité s’investir pour leur cité !

Big Brother is watching YOULe 27 juin 2008, en France, un décret officialise la « création d’un  traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé EDVIGE ». Il s’agit en particulier :

  • dans l’article 1 – De centraliser et d’analyser les informations relatives aux personnes physiques ou morales ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif, sous condition que ces informations soient nécessaires au Gouvernement ou à ses représentants pour l’exercice de leurs responsabilités ;

  • dans l’article 2 – les catégories de données à caractère personnel enregistrées dans le traitement mentionné à l’article 1er et concernant des personnes physiques âgées de treize ans et plus sont les suivantes :

    • informations ayant trait à l’état civil et à la profession ;

    • adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques ;

    • signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement ;

    • titres d’identité ;

    • immatriculation des véhicules ;

    • informations fiscales et patrimoniales ;

    • déplacements et antécédents judiciaires ;

    • etc…

La création de ce fichier est une scandaleuse atteinte aux libertés individuelles. Nous entrons là tout bonnement dans l’ère de la suspicion généralisée. Un homme ou une femme ne sera plus fiché après avoir commis un crime ou un délit, mais parce que, au motif qu’il s’est citoyennement impliqué, il devient suspect de pouvoir un jour porter atteinte à l’ordre public. Le coup est dur pour la démocratie, tant il est aisé d’imaginer les dérives totalitaires inhérentes à un tel dispositif. Les réactions sont à la hauteur de la gravité de la situation qui est ainsi créée :

Pour la Ligue des Droits de l’Homme, « il ne s’agit plus (…) de ficher les auteurs d’infractions constatées, mais, comme pour la rétention de sûreté, de cibler ceux que l’on étiquette d’avance comme de futurs délinquants hypothétiques. Le soupçon préventif suffit à justifier le fichage« .

Et pour le Syndicat de la magistrature, « cette dimension nouvelle du fichage politique introduit, au prétexte toujours bien commode de l’ordre public, un moyen puissant de dissuasion de toute forme de contestation ou d’opposition citoyenne » et parle d’un « fichier d’inspiration anti-démocratique » .

Du côté de la CGT, on dénonce « une démarche portant atteinte aux libertés individuelles et collectives« , tandis que le SNPES-FSU, principal syndicat de la protection judiciaire de la jeunesse, souligne le fait que « sans qu’aucune infraction ne soit commise, des mineurs dès 13 ans seront fichés en raison de leur « activité » individuelle ou collective, sans aucune définition ni encadrement juridique de cette activité« . Pour ce même syndicat c’est « la répression de l’action politique et syndicale et sa pénalisation éventuelle qui s’organisent« .

Et l’Union Syndicale Solidaires enfonce le clou : « Après un arsenal de lois liberticides, prévention de la délinquance, peines planchers, rétention de sûreté, lois sur l’immigration…, après un train de réformes anti-sociales (retraites, protection sociale, chasse aux chômeurs…), le gouvernement se dote clairement de l’outil de contrôle et de dissuasion des éventuelles résistances à ces mesures. En fichant les individus susceptibles de porter atteinte à l’ordre public (donc nul besoin de fait avéré, la suspicion suffit) à partir de treize ans, le gouvernement choisi une nouvelle fois la réponse sécuritaire à une dégradation générale de la situation sociale et aux résistances collectives« .

Combien de temps les français vont-ils supporter ça ? Quand allons-nous vraiment nous réveiller ? Ils argumenteront, joueront les naïfs, nous diront que c’est là le prix dérisoire de notre sécurité à tous, qu’il nous faut à la fin savoir ce que l’on veut. Pourtant, l’engrenage est connu. Nous savons à quoi toujours ont mené ces petits renoncements à nos libertés, ces petites concessions successives consenties en échange de la promesse de plus de sécurité. Nous savons vers quoi nous nous dirigeons lorsque nous nous laissons conduire par la peur et par ceux dont nos peurs sont le fond de commerce, ces marchands de sécurité qui nous imposent de nous taire pour nous protéger. Oui, nous les connaissons bien, pourtant, les germes du totalitarisme. Nicolas Sarkozy lui-même fait lui-même l’aveu de ses intentions totalitaires lorsqu’avec l’arrogance qu’on lui connait il se vante que « désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit » : comment mieux dire qu’il ne s’agit pour lui que de bâillonner la démocratie.

Je les entends déjà, ceux qui parleront de dramatisation excessive, de diabolisation et d’antisarkozisme primaire. Car tout le monde le sait bien, n’est-ce pas, Sarkozy est un démocrate, il ne va pas soudain se muer en dictateur… Sans doute, peut-être, et puis on ne peut jamais jurer de rien ni de personne. Mais surtout, si ce n’est lui, ce sera son successeur, ou le successeur de son successeur. Peu importe quand cela se produira, car quand cela se produira c’est que tout aura déjà été mis en place, qu’il ne suffisait plus que d’actionner les boutons. C’est que la dictature se nourrit de l’orgueil de la démocratie et des petits arrangements successifs qu’elle prend avec elle-même, persuadée qu’elle est qu’elle durera toujours et que le pire ne saurait survenir qui l’abolirait. C’est que ces petits arrangements, ces petites concessions que l’on supporte, elles ne sont rien d’autres que les métastases de la démocratie, son cancer qui progresse.

Source : EDVIGE is watching you

Billet précédent : Le complexe des zinfluents

Juil 042008
 

droite honteuseOn croyait la droite décomplexée. J’en étais personnellement à regretter ce temps pas si lointain où, en effet, l’homme de droite baissait la tête en présence de l’homme de gauche. On les imaginait ne se lâcher vraiment qu’entre eux, assurés qu’ils étaient alors qu’un gauchiste ne leur tendrait pas le miroir de leurs esprits étriqués, recroquevillés autour d’eux-mêmes et de leurs petits intérêts. Ils ne savaient pas bien pourquoi, mais ils avaient honte de ce penchant politique qui au fond les accablait mais dont ils ne savaient se défaire. Giscard avait beau avoir eu l’audace longtemps inégalée de prétendre que la gauche n’avait pas « le monopole du coeur« , ils ne parvenaient pas à s’en convaincre, ayant intégré sans tout à fait le comprendre qu’il y a un monde du charitable au solidaire.

Et puis il y eut Sarkozy. Il y eut cet homme qui, accablé de toutes les disgrâces, en vint à se rebeller contre la fatalité du complexe et refusa de courber l’échine. Il assumerait tout, à commencer par lui-même, sa soif aigre de revanche contre le monde entier et son appétit de pouvoir. Il serait le justicier, le messie de tous les droites opprimées. Il deviendrait le chef de son camp et le décomplexerait au point de pouvoir un jour affirmer contre toute évidence que lui aussi avait un coeur, « à gauche, comme tout le monde » et le répéter jusqu’à la nausée. Enfin la victoire des puissants et des forces rétrogrades ne serait plus honteuse, contrainte de jouer la partition de l’humilité, parce que leur puissance même était une tare en ce qu’elle visait à s’étendre toujours davantage, parce que la loi du plus fort qui les faisait triompher (et comment en aurait-il été autrement ?) était une loi que les gauchistes disaient indécentes, empreinte de peu d’humanisme et pour tout dire réactionnaire. Leur force dont ils auraient tant voulu pouvoir se glorifier en paix était stigmatisée pour cela justement qu’elle était, une force. C’était un comble. Ce n’était plus supportable. Et Sarkozy décomplexa la droite.

Du moins, c’est ce qu’il parvint à faire croire. Mais quand je me penche un rien attentivement sur la prose d’un Versac ou d’un Embruns, et de quelques autres que d’aucuns appellent leur meute – et en effet ils aboient avec force et n’aiment rien tant qu’aller à la curée -, je comprends qu’il n’est toujours pas si facile de se vivre dans la peau d’un homme de droite. Du moins pas pour tous et en tout cas pas pour ceux-là qui se complaisent encore et toujours dans ce qu’ils pensent être de la modération, dénonçant avec vigueur tous ces gauchistes excessifs et faisant mine de ne pas comprendre que Sarkozy est un symbole et l’anti-sarkozisme sa nécessaire démolition ; qu’il n’y a pas de juste milieu parce qu’on ne fait pas de la politique comme on découpe gentiment de la dentelle ; que l’attitude qui consiste à déclarer qu’on ne fait pas trop de politique est déjà une attitude de droite – surtout lorsque « ne pas faire trop de politique » consiste essentiellement à ne pas être sarkoziste tout en n’étant surtout pas anti-sarkoziste et à ne pas perdre une occasion de le proclamer bien fort.

J’allais parler d’une droite atteinte du syndrome Bayrou, avant de me rendre compte que même Bayrou – mais c’est très sûrement parce qu’il y a un intérêt politique personnel – était à ranger dans le camp des anti-sarkozistes – même si, pour ce qui le concerne, il s’agit en réalité d’être davantage anti-Sarkozy que réellement anti-sarkoziste. Syndrome Bayrou, tout de même, au sens où pour ceux qui en sont atteints, tels donc les Embruns et les Versac, cette caricature d’eux-mêmes qu’est Sarkozy est encore difficile à assumer, est tout de même un peu trop décomplexée, leur fait honte, les gratouille et les irrite dans la région du quant à soi. Alors, chacun à leur manière, ils inventent le centre, cette confusion entre le mou politique et la modération, laquelle ils voudraient assimiler au sens de la mesure et à la raison, sans comprendre qu’être modéré avec ce qui est excessif est déjà une compromission, est déjà en être – et d’ailleurs, s’ils voulaient bien l’admettre, ils en sont, convaincus au fond que Sarkozy est finalement dans le vrai – ha ! s’il n’était pas si excessif, justement… Ils auraient bien entendu préféré la version de Villepin, mais du moins Sarkozy a-t-il le mérite de secouer le cocotier. Bref, quoi qu’ils en aient, ils sont irréductiblement de droite.

Viscéralement, et bien qu’honteusement, ils sont de droite – et plus encore la meute. Ils aiment qu’on les aime, alors ils ne le disent pas trop fort, prennent bien garde que cela ne transparaisse de trop – et la meute en cela aussi est moins subtile -, mais ils sont de droite. Ils suent les bons sentiments et l’humour facile, ils écrivent le petit doigt en l’air, ils déposent leurs étrons avec une élégance contenue, comme de jolies demoiselles, mais ils sont de droite. Ils se gargarisent de leur sens de la mesure et de leur constance vertueuse à dénoncer sans faillir la radicalité d’un anti-sarkozisme qu’ils voudraient primaire et nourri d’une haine crasseuse plus que d’une pensée construite, mais ils n’en sont pas moins tout simplement de droite.

Ils n’ont pas compris de Sarkozy, l’homme qui décomplexa la droite (mais pas toutes les droites, donc), la leçon première et quasi originelle : Être de droite n’est pas sale, ce n’est que la honte qui dégage cette odeur…

Edit : Chaffouin (et hop, un lien de plus pour la blogosphère de droite) écrit ce matin :

« Je me rappelerai toujours ce que m’avait répondu un ami à qui j’avais demandé, au matin du second tour de la présidentielle, pour qui il comptait voter. Il m’avait répondu : « Pour qu’à jamais, Royal demeure un nom de pizza, je voterai Sarkozy ». Et dire que j’ai voté blanc. Je n’aime pas Sarkozy, mais il rassure à côté de cette femme si malhonnête intellectuellement.  »

La voilà, et dnas toute son abyssale vacuité, cette droite honteuse et qui ne s’assume pas, qui vote blanc mais qui regrette de ne pas avoir voté à droite, qui ne comprend pas qu’il ne s’agit pas d’aimer ou de ne pas aimer Sarkozy, mais de détester sa politique et ses conséquences sur les vrais gens et sur la vraie vie, cette droite qui préfère donner dans l’humour bien gras que de se risquer à s’engager sur une pensée politique un peu construite.

Source : Le complexe des zinfluents

Billet précédent : Quand le Figaro censure Ingrid Bétancourt

Juil 032008
 

Ingrid Betancourt libre : sur Le Figaro, Chirac et Villepin coupés au montage!

La vidéo d’Ingrid Betancourt choisie par le site du Figaro.fr présente une grosse différence avec la vidéo originale de son intervention sur le tarmac de l’aéroport de Bogota…

Quand l’originale dure 2 minutes 22 secondes, celle du Figaro ne fait miraculeusement plus que 1 minute et 47 secondes. C’est qu’en réalité 35 secondes disparaissent malencontreusement entre le remerciement de Ingrid Bétancourt à Nicolas Sarkozy (à 1’30 ») et ses derniers mots qui commencent par un « Je vous aime… » dont on pourrait soudain croire, par la magie du montage (et donc du mensonge !) qu’il s’adresse au petit président lui-même.

Pourquoi faire disparaître précisément ces secondes là ? En disant qu’il s’agit tout simplement de ses remerciements au président Jacques Chirac ainsi que de ceux, très chaleureux, à son ami Dominique de Villepin, on fait un grand pas vers la réponse : il semble bien que Le Figaro voudrait non seulement tressé des lauriers à Nicolas Sarkozy pour une libération à laquelle il n’est pour rien, mais en sus il ne faudrait surtout pas que le petit père des lecteurs du Figaro se retrouve à devoir partager des louanges indues avec ses deux frères ennemis du RPR, Chirac et Villepin. La grande classe journalistique !

Voici la vidéo choisie par Le Figaro, mise en ligne par le Comité de soutien à Ingrid Betancourt :



EDIT : la vidéo ayant été supprimée sur Dailymotion, je me suis permis de reconstituer la partie intéressante :



Et voici, pour comparaison utile, donc la vidéo originale et intégrale, reprise par la totalité des autres médias (et qui était en outre de bien meilleure qualité ) :



Etonnant, non ?

Source : Quand le Figaro censure Ingrid Bétancourt

Billet précédent : MAP : « la chasse est ouverte »

Juil 032008
 

MAP : « la chasse est ouverte »

De manière générale, la rap c’est pas ma came. Ce qui n’enlève rien à la qualité artistique de ce morceau et du clip qui l’encapsule :



MAP – clip – « La chasse est ouverte »

Réal : Frederic Aujas

Prod : Emmanuel Pampuri / TRACTOfilm

Chef Opérateur : Nicolas Manson

Montage : Aurelie Jourdan

Clip réalisé en HD tourné avec Kit Mini 35 sur Panasonic HVX 200 + HPX 500

Télédiffuseurs, si le clip vous intéresse, demandez nous un master broadcast …

HD Cam, DVCpro-HD, Beta Digital, Beta SP ou DV-Cam.

Possibilité de récupérer un fichier haute qualité.

http://www.map-site.fr/

http://www.tracto.tv

Et pour aller un peu plus loin

un grand merci à Made pour cette découverte !

Source : MAP : « la chasse est ouverte »

Billet précédent : Popularité Sarkozy : retour vers les profondeurs

Juil 032008
 

Jamais le petit président n’avait été aussi profondément impopulaire. Jamais non plus un président de la république française !

sarkozy impopularitéCes dernières semaines, de nombreux commentateurs s’évertuaient à laisser entendre que Nicolas Sarkozy serait parvenu à enrayer sa vertigineuse chute de popularité, voire qu’il en était déjà à remonter la pente. C’était évidemment aussi maladroit que factice.

Et voilà qu’en ce début de mois de juillet, deux nouveaux sondages s’en viennent totalement contredire cette (fausse) impression, espoir déçu de tout un clan. Où il apparaît donc avec la plus grande évidence que, aussi mal loti soit-il déjà dans le coeur des français, Nicolas Sarkozy parvient encore à battre ses propres records d’impopularité.

LH2 pour le Nouvel Observateur avait tiré en premier : 34% seulement des personnes interrogées déclarent avoir une opinion positive du président de la République, et seulement 8% qui ont une opinion « très positive » (26% « assez positive »). Par ailleurs, 59% des français ont au contraire du petit président une opinion négative, dont 31% – soit près d’un Français sur trois – une opinion « très négative ». Ainsi, avec un différentiel entre les opinions positives et les opinions négatives de -25, la popularité de Nicolas Sarkozy atteint son plus bas niveau depuis son élection en mai 2007.

Aujourd’hui, c’est au tour de TNS-Sofres pour le Figaro Magazine d’enfoncer le clou : la cote de Nicolas Sarkozy perd quatre points par rapport au mois de juin, à 33%. Pis encore : ce ne sont ici en réalité que 5% des personnes interrogées qui déclarent faire « tout à fait confiance » à Nicolas Sarkozy pour « résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement » (contre 28% « plutôt confiance »). A contrario, 65% des sondés ne font pas confiance au président de la République et 37% « pas du tout » (contre 28% « plutôt pas »).

graphique évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand
– mise à jour automatique –

En un an, de juillet 2007 à juillet 2008, le petit père des people est passé, en moyenne, de 66% d’opinions positives à 33%, et de 30% d’opinions négatives à 62%…

Dit autrement, en une année de présidence bling bling, le petit président a perdu 33 points d’opinions positives (soit une division par deux) et gagné 32 point d’opinions négatives (soit une multiplication par plus de deux des mécontents)…

Ainsi, quant au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy possédait un solde positif de 36 points entre opinions positives et opinions négatives, son solde est désormais négatif à -32 points. Soit une perte totale de 68 points – ce qui est proprement énorme… et du jamais vu !

Mais comment est composé cette moyenne ?

SOFRES pour le Figaro : Faites-vous confiance tout à fait ou plutôt, plutôt pas ou pas du tout, à Nicolas SARKOZY pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement ?

IFOP pour Paris-Match : Approuvez-vous, tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout, l’action de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

IFOP pour le JDD : Etes-vous satisfait (très ou plutôt) ou mécontent (plutôt ou très) de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

LH2 pour (Libération) NouvelObs : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

Viavoice pour Libération : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

CSA pour iTélé et Le Parisien : Faites-vous confiance ou pas confiance au président de la République, Nicolas SARKOZY, pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ?

BVA pour Orange : Quelle opinion, très ou plutôt bonne, plutôt ou très mauvaise, avez-vous de Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République ?

CSA pour Valeurs Actuelles : Estimez vous que l’action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, va plutôt dans le bon sens ou plutôt dans le mauvais sens ?

IPSOS pour Le Point : Portez-vous sur l’action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, un jugement plutôt favorable ou plutôt défavorable ?

graphique évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l’afficher en grand
– mise à jour automatique –

Source : Popularité Sarkozy : retour vers les profondeurs

Billet précédent : Ingrid Bétancourt libérée par le président Uribe