dedalus

Mar 122007
 

Et si la droite choisissait Bayrou !

On le sent bien, il y a à droite comme une tentation Bayrou. Non pas que l’homme séduise par l’originalité de ses propositions – il présente aux français un projet libéral qu’on connaît d’autant mieux qu’il est celui que la droite applique depuis cinq ans -, du moins a-t-il pour la droite l’avantage de faire moins peur que son concurrent. Bayrou, comme un Sarkozy en plus soft ? Il sembme bien que cela soit en mesure de séduire de plus en plus ces électeurs de droite lassés des incessantes incursions du candidat ministre de l’intérieur sur les terres de l’extrême droite, ses récentes déclarations – un appel à peine déguisé aux élus de l’UMP pour qu’ils apportent leurs signatures à Jean-Marie Le Pen, puis la proposition de créer un grand ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale – composant les deux derniers avatars en la matière d’une longue série, à peine interrompue par quelques semaines où l’homme avait cherché à présenter aux français le visage d’un homme qui aurait changé. Le naturel est revenu au galop et cela n’a pas l’heur de plaire à cette frange modérée de la droite qui n’a jamais apprécié ce genre de flirt avec le Front National. On la comprend…

La presse s’en fait peu l’écho, préoccupée qu’elle est de commenter l’ascension de Bayrou et son rapproché de Royal dans les sondages, mais le fait est là : c’est essentiellement au détriment de Sarkozy que Bayrou doit son ascension et, de fait, Sarkozy a largement entamé sa dégringolade dans les intentions de vote des français.

Bien peu sûre d’elle-même, la droite s’efforce donc d’appeler à la rescousse les électeurs de gauche. « Comme nous, vous souhaitez plus que tout éviter l’élection de Sarkozy. Alors votez Bayrou dès le premier tour.« , c’est ce qu’ils leur disent en substance. Mais c’est oublier que le choix du candidat de la droite qui accèdera au second tour n’est pas l’affaire des électeurs de gauche. C’est oublier qu’un électeur de gauche vote… à gauche. C’est oublier que la responsabilité d’un électeur de gauche est d’assurer la présence d’un candidat de gauche au second tour. Pour l’avoir oublié en 2002, et au motif d’avoir de trop ajouté foi aux sondages, la gauche s’était alors retrouvé privée de candidat au second tour… et les français privé par voie de conséquence d’un réel choix entre deux projets pour la France. Les électeurs de gauche ne renouvelleront pas une erreur qui a tant fait de mal à la démocratie – sans même parler des cinq années qui s’en sont suivi.

Les sondages semblent vouloir présenter Bayrou comme le candidat le mieux placé pour battre Sarkozy lors d’un second tour, mais là encore c’est un leurre. Les marges d’erreurs sont importantes. Les indécis sont nombreux. Les opinions sont en formation. Et plus que tout, le premier tour n’a pas encore eu lieu. Les débats de fond sont encore à venir, et puisque Sarkozy est un prétendant si peu attractif, même pour la droite, il est fort probable que beaucoup de choses peuvent encore évoluer et que la gauche de Mme Royal serait tout à fait en mesure lors d’un second tour de convaincre une majorité de français de se détourner de la droite de M. Sarkozy – comme de celle de M. Bayrou d’ailleurs. L’essentiel est de voter un tour après l’autre et, pour les électeurs de gauche, il est d’exprimer au premier tour un vote qui assurera la présence de Mme Royal au second tour. Et en la matière, ils se souviendront que trop de stratégie tue la stratégie !

Alors, si l’essentiel pour les électeurs de droite est d’assurer la défaite de Mr Sarkozy, on ne peut que les encourager à se retrouver majoritairement dès le premier tour sur la candidature de Mr Bayrou. La démocratie aurait tout à y gagner. On aurait un vrai premier tour, aboutissant sur un vrai second, lequel opposerait droite et gauche sur deux projets pour la France… et effectivement proposés aux choix souverain des français.

Au soir du 21 avril 2002, les électeurs de gauche ont eu à voter à droite pour faire barrage à l’extrême droite de M. Le Pen – et ils avaient alors massivement pris leurs responsabilités. On voudrait maintenant qu’à la veille du premier tour ils votent encore à droite, cette fois-ci pour faire barrage à la droite extrême de M Sarkozy ? Ce n’est pas sérieux.

Faire barrage à M. Sarkozy, cela relève pour l’heure de la responsabilité exclusive des électeurs de droite. C’est à cela que sert un premier tour, à ce que chaque camp sélectionne son candidat.

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On parle de : Sarkozy, troisième homme

Mar 092007
 

La France qui travaille ou la France qui hérite ?

la valeur travail côtée en bourseLors de l’émission A vous de Juger du 8 mars sur France 2, nous avons enfin pu apprendre à l’occasion de son petit couplet sur la suppression des droits de succession qu’il propose (et qui a été largement entamé lors de la présente législature – continuité quand tu nous tiens) quelle conception de l’égalité des chance possède M. Sarkozy. Citons-le : « L’égalité des chances c’est que celui qui n’a pas la chance d’hériter puisse un jour par son travail se constituer le même patrimoine que celui qui en a hérité ». C’est édifiant, non ? Ainsi donc ce serait ça, l’égalité des chances, ce ne serait pas de rééquilibrer les chances en début de parcours (à l’école, par exemple), mais laisser miroiter à ceux qui n’ont rien l’idée que peut-être, s’il travaille beaucoup et toute leur vie, à la fin (c’est-à-dire quand M. Sarkozy ne sera plus président) ils auront un patrimoine équivalent à celui qui n’a rien eu à faire puisqu’il a hérité de son patrimoine.

Ainsi donc voilà ce qu’il entend quand il parle de récompenser le travail : c’est laisser tout à ceux qui n’ont pas besoin de travailler pour survivre, puisqu’ils ont hérité et qu’ils ont les moyens de se la couler douce. Récompenser le travail, c’est laisser payer des impôts à ceux qui gagnent un peu d’argent à ceux qui travaillent beaucoup, et éxonérer de ce même impôt ceux qui gagnent beaucoup en étant simplement les enfants de leurs parents. Sarkozy dit aussi qu’il veut récompenser le mérite, mais quel mérite on a à hériter ? Ainsi donc les uns sont certains de bénéficier d’une mesure – l’exonération des droits de succession -, tandis qu’aux autres on leut laisse entrevoir qu’un jour peut-être, mais on ne sait finalement pas trop comment, ils pourront à leur tour transmettre un petit quelquechose à leurs enfants, mais en tout cas sans rien prendre à ceux qui aurait obtenu quelquechose sans travail ni mérite, et seulement si eux-mêmes travaillent beaucoup et sont très méritants. Egalité des chances, dit-il…

D’ailleurs, pour enfoncer le clou, M. Sarkozy a ensuite parlé des 17% de français qui gagnent le SMIC… pour en réalité expliquer qu’il n’avait pas l’intention de contribuer activement à revaloriser le SMIC. Pourtant, les smicards c’est la France ouvrière qui se lève tôt et qui travaille. Il semblerait cependant que cette France là soit moins méritante, mérite moins l’engagement d’un Nicolas sarkozy qui ressasse et matraque qu’il souhaite récompenser le France qui travaille, et qui se lève tôt pour ce faire. Sans doute que se rendre à l’usine le matin n’est pas assez méritoire. Sans doute surtout qu’il faut comprendre que dans l’esprit de M. Sarkozy, la France méritante est en réalité la France de ceux qui « donnent » du travail aux autres et s’enrichissent d’autant plus que les salaires et les charges sont maintenues aux plus bas, cette France qui profiterait des largesses de M. Sarkozy au lendemain même de son hypothétique élection, tandis que les autres n’auraient plus qu’à entendre les lontaines et toutes aussi hypothétiques retombées d’une politique qui favoriserait d’abord les déjà riches.

Il oppose sytématiquement les assistés aux chômeurs qui veulent s’en sortir, les chômeurs aux salariés, les salariés pauvres aux salariés des classes moyennes, les fonctionnaires aux salariés du privé, les salariés en général aux petits entrepreneurs, mais en réalité et quoi qu’il veuille habilement laisser entendre, ce n’est à aucun de ceux-là que sa politique économique s’adresse. Celle-ci n’a en vérité d’autre objectif que de protéger la richesse des nantis. Car enfin résumons-nous : Sarkozy prétend vouloir récompenser la France qui mérite, mais on comprend qu’il s’agit en vérité de la France qui hérite. Sarkozy prétend vouloir récompenser la France qui travaille, mais on comprend qu’il s’agit en vérité de la France qui dirige. Bref, c’est le représentant de la droite libérale.

Et Bayrou… aussi !

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On parle de : Suppression des droits de succession et égalité des chances

Mar 082007
 

Je prends les paris !

l'homme aux milles visagesOn le sent perdu le petit homme. Entre son soutien à peine voilé à Le Pen en début de semaine et celui longuement prémédité avec Simone Weill aujourd’hui, le grand écart devient tellement immense qu’on l’imagine assez bien le voir soudain s’effondrer sur lui-même, une implosion plus qu’une explosion, et s’éparpiller, façon puzzle, se volatiliser dans les limbes de son ambition dévorante… et qui l’aura finalement dévorée. Oui, je suis disposé à miser ma femme (d’ailleurs c’est sa journée) sur un second tour droite-gauche façon Bayrou-Royal, avec au soir du 22 avril un Sarkozy braillant un « Je vous demande de vous arrêter », façon Balladur, en annonçant, dressé sur ses talonnettes et ses 15%, qu’il appelle ses partisans à se rassembler pour faire barrage à la gauche « socialo-communiste » en reportant leurs suffrages sur un François Bayrou redevenu – Ô Miracle ! – l’autre jambe de la droite.

Bon, je n’en dis pas plus maintenant, je viens d’avaler une nouvelle heure et demi de logorhée made in Sarkozy sur France 2 – dans l’émission A vous de juger – et pour l’instant je suis fatigué. Je voulais simplement, à cette heure, justifier sur ce site les deux nouvelles rubriques qui apparaissent – grisées pour l’instant parce qu’encore vides – dans les catégories du blog.

Je vais m’endormir sur cette conviction. Parce que ce serait bien, tout de même, un tel second tour. Parce que Sarkozy président, ce serait assez tragique pour la France et les Français. Parce que sa présence au second tour, ce serait déjà nauséabond. Mais, surtout, parce que le pire des scénari, quand on y pense, serait qu’une nouvelle fois, cinq années plus tard, ce soit deux hommes de droite qui s’affrontent lors d’un second tour dont la gauche serait à nouveau absente. Bayrou – Royal, un vrai débat de fond entre un projet de droite (peut-être pas assez à droite pour certains, mais quand même trop pour d’autres) et un projet de gauche (peut-être pas assez à gauche pour certains, mais quand même trop pour d’autres), oui, tout de même, ce serait un grand soulagement pour la démocratie française.

Aussi, malgré ma fatigue – ou peut-être à cause d’elle -, je me permets de lancer ce soir un appel vibrant à tous les hommes et femmes de droite à se rassembler derrière la candidature de M. Bayrou et à tous les hommes et femmes de gauche à se rassembler derrière la candidature de Mme Royal : pour que le débat au fond ait enfin lieu et que vive la démocratie. Parce que le grand danger de l’imposture sarkozyste est qu’il contourne sans cesse le débat, préférant asséner et rabâcher toujours les mêmes phrases aussi fortes qu’elles sont creuses, matraquant des « je n’accepte pas » et enchaînant les « il faut que » aux « croyez-moi, je vous le dis » jusqu’à la nausée.

Allez, je vais vomir… et puis dormir.

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On parle de : Un second tour Bayrou – Royal ?

Mar 052007
 

Sarkozy va-t-il s’effondrer ?

RTT et profitsAu retour d’une semaine au vert (et à la blanche), j’ai le grand plaisir de constater un léger tremblement de l’ami Sarkozy sur ses fondations. L’écran de fumée dont il a pris soin de s’entourer semble se dissiper un peu et, derrière, l’on entr’aperçoit une vérité qui lentement fait surface et un candidat qui légèrement vacille. C’est infime encore, et il s’en faut de beaucoup encore qu’on puisse être assuré que cela ira en s’amplifiant. Pourtant, une fissure est bel et bien apparue dans l’imposture, principalement sur son versant éthique. Une bien mauvaise semaine pour M. Sarkozy :

Ce fut d’abord une réalité qui fut dite un peu plus fort : la bonne ville de Neuilly, dont le maire est M. Sarkozy depuis maintenant près de 25 ans, se refuse à satisfaire à l’obligation légale qui lui est faite par la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) de respecter son quota de logements locatifs sociaux à hauteur de 20% du nombre de résidences principales. A Neuilly, on semble très bien se satisfaire d’un petit 3% de logements sociaux et on comprend alors mieux cette proposition du candidat Sarkozy aux élections présidentielles : Créer un quota obligatoire de logements sociaux dans les programmes immobiliers nouveaux, dans les zones où cela est justifié. Tout est bien entendu dans cette précision finale, dans les zones où cela est justifié, c’est-à-dire pas à Neuilly, Auteuil ou Passy… Voilà donc pour le sens de la solidarité de M. Sarkozy.

Mais le deuxième point éclaire d’une lumière toute nouvelle le premier : M. Sarkozy n’aurait pas apprécié voir entamée, et sa tranquillité dans son 235 m2 acquis en 1997, et l’énorme plus-value réalisée lors de sa revente l’an passé (plus d’un million d’euros de plus-value, soit plus de 120% en neuf ans !). On peut en effet comprendre que des logements sociaux dans le secteur n’auraient sans doute pas constitués un environnement propice… La question qui se pose est pourtant autre : comment prétendre vouloir être le candidat de l’ethique lorsqu’on s’autorise ainsi au mélange des genres, bénéficiant à titre privé d’un prix d’achat sous-évalué de près d’un tiers de la part du principal promoteur de la ville dont on est le maire, et obtenant de la part du même une ristourne de près de 200.000 euros lors de travaux d’aménagements complémentaires ?

Et soudain l’on s’est souvenu que M. Sarkozy avait promis de fournir sous trois jours et en toute transparence les éléments constitutif de son patrimoine. C’était il y a près d’un mois et depuis les questions à ce sujet se sont multipliées, ainsi que le doute quant au fait que M. Sarkozy ne serait imposable sur la fortune que depuis 2006 (lire à ce sujet l’article de Libération). Doute alimentée par une promesse qui tarde à se concrétiser.

Candidat de l’éthique : c’est ce qu’il prétend… comme on étend un écran de fumée devant une réalité qu’on voudrait à tout prix dissimuler. Oui, une bien mauvaise semaine pour M. Sarkozy : je devrais prendre plus souvent des vacances.

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On parle de : Une semaine sans Sarkozy

Fév 212007
 

Rendez-vous sur tousmenteurs.fr : le site des citoyens sondés et menteurs , et répondez au sondage : êtes-vous potentiellement un sondé-menteur ?…

Les sondages nous mentent… Mentons aux sondeurs !

Après chaque élection, confrontés à la réalité d’un résultat électoral régulièrement en contradiction avec ceux des sondages qui ont précédés, et devant des médias qui les montrent du doigt, les responsables des instituts de sondages le disent et le répètent : « Les sondages ne prédisent pas les résultats d’une élection. Au mieux mesurent-ils l’état de l’opinion à un instant donné ». Il n’empêche, si avant chaque élection, organes de presse et instituts de sondage reprennent leur petit jeu des pronostics, commandant, réalisant et diffusant des sondages à un rythme de plus en plus effréné, c’est que le sondage possède le grand avantage pour les uns comme pour les autres de faire marcher leur petit commerce respectif : le sondage se vend bien et fait bien vendre.

Le mécanisme est simple : tel journal commandite un sondage à tel institut, l’institut le réalise en un temps record et communique les résultats à son commanditaire, lequel laisse filtrer les résultats peu avant leur parution, l’ensemble de la presse reprend les-dits résultats en citant abondamment le nom de l’institut et le nom du journal (publicité gratuite), puis un titre accrocheur est trouvé et le journal se vend bien.

Et tout ce petit monde a oublié de préciser que les marges d’erreurs inhérentes au sondage sont importantes et doivent en relativiser le résultat. De même que tout ce petit monde ne prend surtout pas la peine de rappeler la question précise qui a été posée, laquelle pèse très fortement sur ledit résultat. Sans parler des proximités politiques ou d’intérêts communs que peuvent avoir tel institut de sondage ou tel organe de presse avec tel ou tel candidat. Sans parler non plus des délais qui sont imposés aux sondeurs qui les incitent à constituer des panels de sondés a minima, les contraignants à sur ou sous-représenter certaines catégories de population, augmentant d’autant la marge d’erreur. Sans parler encore de l’incertitude qui pèsent sur des sondages téléphoniques, qui plus est, réalisés en toute hâte, qui plus est, par un personnel peu ou mal formé…

Bref, on le voit bien, l’objectif d’un sondage est de moins en moins de fournir une information précise, justement évaluée et correctement commentée, que de répondre aux impératifs d’optimisation de chiffres d’affaires des uns et des autres. Pis, les français ne sont pas dupes de tout cela, se méfient de plus en plus des sondages et il est légitime de s’interroger sur la proportion de sincérité parmi les sondés dans les panels des sondeurs. Sur 100 sondés, combien ne disent pas la vérité ? Il n’est pas surprenant qu’aucun institut de sondage n’ait pris le risque de se tirer une balle dans le pied en réalisant une enquête portant sur la sincérité des sondés… et donc sur la fiabilité de leurs enquêtes d’opinion.

Et c’est donc ce que se propose de réaliser, avec votre participation, le site tousmenteurs.fr au moyen d’un bref sondage. Mieux, non seulement vous est proposé de répondre nombreux à ce sondage (et plus le nombre de réponses sera élevé, plus le résultat en sera probant), mais puisqu’il s’agit de rappeler à la déontologie professionnelle des instituts de sondages défaillants, tousmenteurs.fr met en place une grande opération intitulée « Les sondeurs nous mentent : nous mentons aux sondeurs ». Il s’agit de tirer au sort chaque semaine le nom X d’un des candidats à l’élection présidentielle, puis de faire circuler le plus largement possible l’information suivante : « Les sondeurs nous mentent, mentons aux sondeurs : cette semaine les sondés répondent X ».

Chaque semaine, donc, à l’issu d’un tirage au sort, le nom du « candidat des sondés et menteurs » sera diffusé sur tousmenteurs.fr. A chacun d’entre nous de diffuser l’information aussi largement que possible – en la reproduisant sur son propre site, en la diffusant dans les forums, en adressant un mail à ses contacts, en en parlant autour de soi… Ainsi, pour la semaine se terminant le 4 mars, le tirage au sort a désigné Dominique Voynet, candidate des citoyens sondés et menteurs. N’oubliez pas, c’est de l’effet boule de neige que dépend le succès de cette opération…

Quant aux questions des instituts de sondage qui concerneraient le second tour, les sondés-menteurs refusent de répondre avant que n’aie eu lieu le premier…

Rendez-vous donc sur tousmenteurs.fr : le site des citoyens sondés et menteurs. Communiquez à votre entourage son adresse. Et en répondant au sondage : « êtes-vous potentiellement un sondé-menteur ? », vous avez en sus la possibilité de faire savoir (et nous devons être nombreux à le faire savoir !) que vous souscrivez – ou bien que vous ne souscrivez pas – à l’opération Les sondeurs nous mentent : Nous mentons aux sondeurs

Vos commentaires, suggestions et critiques y seront également les bienvenus…

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On parle de : Lancement de l’opération « Citoyens Sondés et Menteurs »

Fév 192007
 

Une fiscalité favorable aux très riches

promesses sarkozy démagogie populismeSarkozy promet beaucoup et à tout le monde. Et si l’on en croit les sondages – mais faut-il encore croire les sondages ? – nombreux sont les français qui semblent séduits par ses promesses. C’est un fait que le candidat UMP a l’art de laisser croire à chacun qu’il s’occupera bien de lui. Pourtant, si l’on examine quelques-unes de ses propositions fiscales sur lesquelles il communique le plus, la réalité est toute autre. Illustration :

1- Baisser le seuil du bouclier fiscal à 50% :

Il s’agit de ne pouvoir prélever en impôts (impôts sur le revenu, taxes foncières et d’habitation, ISF, CSG et RDS) plus de 50% des revenus d’un foyer fiscal. Notons d’abord que la réforme fiscale de 2005 a déjà instauré un bouclier fiscal à 60% (et qui n’incluait pas CSG et RDS) et qu’une telle mesure se situe donc dans l’exacte continuité de la politique menée ces cinq dernières années. De plus, elle ne concernerait que moins de 20.000 foyers fiscaux (sur 34 millions) parmi les plus aisés. Pour exemple, un salarié célibataire déclarant un revenu annuel de 100.000 euros devra posséder un patrimoine de près de 3 millions d’euros pour pouvoir bénéficier de la mesure. Autant dire que le bouclier fiscal, que M. Sarkozy ne craint pas de vendre comme une mesure de justice sociale, concerne pour l’essentiel une infime minorité de contribuables les plus riches. Cela coûterait 2 milliards d’euros à l’Etat, soit près de la moitié des recettes de l’ISF.

2- Déduire jusqu’à 50.000 euros du montant de l’ISF pour ceux qui investissent dans une PME :

L’ISF concerne les contribuables disposant d’un patrimoine total supérieur à 750.000 euros – soit moins de 500.000 foyers fiscaux sur 34 millions. Pour atteindre le plafond de 50.000 euros déductibles de l’impôts, il est nécessaire de disposer d’un patrimoine supérieur à 6 millions d’euros. Or 95% des foyers assujettis à l’ISF sont en dessous de ce seuil, lesquels donc seraient donc de fait exonérés de l’ISF. Les 5% restants étant concernés par la mesure précédente – le bouclier fiscal -, M. Sarkozy propose de fait, bien qu’en prétendant le contraire, de supprimer purement et simplement l’ISF.

3- Baisser de 4 points les prélèvements obligatoires et « rendre 68 milliards aux français » :

La mesure a été analysée dans un autre article, où l’on a montré comme il s’agit là encore d’une mesure qui concernerait pour l’essentiel les plus riches et qui mettrait à mal le principe même de la solidarité républicaine – voir Sarkozy ou l’injustice fiscale. Qui plus est, passé l’effet d’annonce de la mesure et confronté à l’impossibilité de la financer, M. Sarkozy ne parle plus aujourd’hui que de 20 à 30 milliards dans un programme de réduction d’impôts qui ne débuterait qu’après 2010 et qui s’étalerait sur une période de six à sept années… En bref, cela ne concerne pas le mandat présidentiel à venir (2007-2012) – voir Sarkozy revient sur sa promesse de baisse des impôts

4- Déduire de l’impôt les intérêts d’emprunt pour l’acquisition d’une résidence principale :

Il s’agit de favoriser l’accès à la propriété aux classes moyennes, mesure mise en place par la gauche au début des années 1990 et supprimée par Alain Juppé en 1997. Dix ans plus tard, la mesure est minimaliste et il s’agit aujourd’hui de la comparer avec la proposition de Mme Royal d’une extension des prêts à taux zéro…

5- Supprimer l’impôt sur les successions :

Etrange proposition pour quelqu’un qui prétend récompenser « la France qui travaille« . Mais là encore, cela ne concerne qu’une minorité de contribuables : en 2005, sur 537.000 décès, seules 140.000 déclarations de successions imposables ont été enregistrées, sachant par ailleurs que les abattements sur les droits de succession sont déjà très importants : 75.000 € pour le conjoint survivant, 50.000 € par enfants… et depuis 2005, 50.000 € de plus en abattement global. Un exemple suffira pour comprendre quelle catégorie de français est concerné par cette mesure : au décès d’un des deux parents dans une famille comptant deux enfants, des droits de succession ne sont dus qu’au-delà de 200.000 € hérités – dit autrement, jusqu’à 200.000 € vous n’êtes pas imposable au titre de la succession. La suppression proposés par M. Sarkozy concerne les autres qui héritent de bien d’avantage.

Il y a de vraies mesures derrière les beaux discours du candidat Sarkozy, et des mesures qui démentent largement ce que tentent de laisser croire ses discours en trompe-l’oeil. La politique que souhaite mettre en oeuvre M. Sarkozy se situe dans la continuité de celle qui est menée en France par l’UMP depuis cinq années, et qui vise à favoriser d’abord les plus riches. Derrière cette politique, il y a l’éternel – et de plus en plus incertain – credo libéral de l’économie des retombées : Laissons la richesse à ceux qui sont riches, la main invisible se chargera de la répartir mieux. Le moins qu’on puisse constater est que la fameuse « main invisible » n’est pas des plus zélées et que si les plus riches sont servis par cette politique, les autres en restent toujours à avaler leur bulletin de vote.

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On parle de : Le programme fiscal de Sarkozy : êtes-vous vraiment concernés ?

Fév 172007
 

Ça promet !

Dans le Monde daté du 23 janvier, Nicolas sarkozy annonçait vouloir « rendre aux français » 68 milliards de prélèvements obligatoires. Ne revenons pas sur l’injustice fiscale à laquelle correspond cette promesse de « cadeau » et constatons que dans les Echos daté du 14 février, le candidat de l’UMP, visiblement un peu mal à l’aise avec le chiffrage de son projet, parle d’un coût total de 30 milliards sur cinq ans « dont la moitié en baisse d’impôts », soit 15 milliards – à comparer aux 68 milliards annoncés il y a moins d’un mois : il semble bien que 50 milliards de promesses se soient dors et déjà envolés !

Soyons objectif. M. Sarkozy avait précisé qu’en rendant ainsi du pouvoir d’achat aux français, il favoriserait la consommation et l’Etat récupérerait de fait de l’impôt via la TVA. En admettant alors que la totalité des 68 milliards soit effectivement consommée par les français – ce dont on peut douter très fortement, puisque les plus riches qui bénéficieraient de la majeure partie du « cadeau » en placeraient une bonne part en épargne -, ce serait alors 19,6% maximum des 68 milliards qui serait récupéré par l’Etat, soit en tout et pour tout un maximum de 13 milliards. Bref, il manque toujours 40 milliards d’euros à la promesse initiale du candidat… qui ne date pourtant que de trois semaines.

La tromperie va plus loin encore : de son coté, Thierry Breton, ministre sarkoziste de l’Economie et des Finances, déclare que ce chiffrage à 30 milliards du projet présidentiel de M. Sarkozy – dont on rappellera utilement qu’il n’a toujours pas été rendu publique – ne comprend pas la baisse des impôts, contrairement donc à ce qu’affirme de son côté M. Sarkozy. Laquelle baisse d’impôts représenterait en réalité, toujours selon M. Breton, un coût de 26 milliards d’euros, c’est-à-dire près du double de ce qu’annonce M. Sarkozy, le même jour. Décidément, on s’y perd un peu…

Mais le plus intéressant est en cette précision que nous fournit M. Breton : la baisse d’impôts promise par M. Sarkozy aux français n’interviendrait qu’après 2010 et s’étalerait sur une période de six à sept années, c’est-à-dire jusqu’en 2017. Il faut ainsi comprendre que M. Sarkozy ne s’engage en réalité que sur un deuxième mandat présidentiel qui débuterait en 2012…

Que reste-t-il au final de la promesse initiale du candidat Sarkozy faite solennellement il y a moins d’un mois ? Pour une moitié, M. Sarkozy est revenu dessus, la laissant fondre comme neige au soleil de ses ambitions. Pour l’autre moitié, elle ne concerne que la période qui suivra le prochain mandat présidentiel – celui concerné par l’élection à venir. C’est sûr, promettre pour le mandat qui suivra, pour le coup, on ne pourra guère lui reprocher de ne pas tenir ses promesses…

« Je suis le candidat qui fera tout ce qu’il dit« , répète à l’envi M. Sarkozy. Certes, mais que dit-il au juste ?

Oui, ça promet !… mais pour ce qui est de tenir ?

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On parle de : Sarkozy revient sur sa promesse de baisse des impôts

Fév 162007
 

Des paroles qui s’envolent… et des écrits qui n’existent pas

taper sur ségolèneDevant la tournure que prend la campagne électorale dans le prisme déformant de médias traditionnels qui semblent de plus en plus se désintéresser du fond, l’idée peut prendre de s’en aller lui-même consulter les programmes des candidats.Or s’il est assez aisé de trouver le pacte présidentiel de Mme Royal – un document téléchargeable d’une vingtaine de pages contenant une centaine de propositions détaillées, expliquées et argumentées -, on découvre bientôt que M. Sarkozy n’a pour sa part et à ce jour aucun programme présidentiel à proposer aux français.

Sur le site officiel du candidat de l’UMP, on trouve bien une rubrique « ce que je vous propose », mais il ne s’agit là, en guise d’« engagements », que d’une page à télécharger et qui affiche en format paysage, le slogan du candidat, sa photo et – sous l’accroche prometteuse : « Je veux être le Président qui tiendra ses engagements. C’est pourquoi je tiens à vous dire dès aujourd’hui quel est mon projet » – en tout et pour tout onze phrases prononcées par le candidat en différentes occasions, et aussi creuses que celle-ci qui vient en première position sur la liste : « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu agir ». On est bien content de l’apprendre et on se prend alors à penser qu’en effet, avec Nicolas Sarkozy, tout devient possible… puisque rien n’est écrit.

On poursuit tout de même ses recherches, un peu incrédule. Et on trouve le programme de législature 2007-2012 de l’UMP, quelques sites non officiels qui tentent de récapituler les propositions de leur candidat favori, ou encore des sites d’informations, tel celui des Echos où l’on trouve sous format catalogue à la Prévert les différentes propositions du candidat Sarkozy. Certes, cela permet de s’informer un peu plus quant à ce qui nous attend si Sarkozy venait à être élu, ça permet d’aller un peu au-delà des discours clientélistes qu’il sert opportunément aux différents publics qu’il rencontre, il reste cependant que M. Sarkozy se présente aux suffrages des français sans leur soumettre un texte qui récapitulerait concrètement ses propositions et sur lequel donc il aurait à s’engager : un programme présidentiel.

Pour l’anecdote, j’ai fait une demande de programme sur le forum officiel des groupies de M. Sarkozy (forumsarkozy2007.free.fr), demande que j’ai dû réitéré une demi-douzaine de fois avant d’obtenir un lien… qui m’a conduit sur le programme de l’UMP… de Djibouti ! (véridict : c’est le post 2939 sur le forum en question).

Cela soulève deux questions importantes. D’abord, sachant que M. Sarkozy semble avoir en tête très précisément ce qu’il fera pour nous (rappelons qu’il y pense et qu’il s’y prépare depuis qu’il est tout petit), sachant qu’il soigne énormément sa communication et aussi sur l’internet, pourquoi n’a-t-il pas déjà communiquer aux français un projet sur lequel il s’engagerait formellerait ? Que contient donc ce pacte républicain dont il a parlé ? Quel est ce projet auquel il serait possible pour les français de se référer afin de voter informés – et éventuellement après l’élection, de comprendre jusqu’à quel point ils ont été bernés… Oui, la réponse est là implicite – mais y en a-t-il une autre ?

Toute la stratégie électorale de M. Sarkozy repose sur les flatteries qu’il sert aux français à chacun de ses discours, faisant croire à chacun qu’il s’occupera bien de lui. Dans cette optique, il veut évidemment éviter qu’on puisse s’attarder sur ce qui est l’essentiel : ses propositions concrètes, dont l’empreintes libérales est la négation même des promesses abstraites qu’il multiplie : car le libéralisme c’est la continuité, car le libéralisme c’est la loi des plus forts. Car chacune des mesures concrètes proposées par M. Sarkozy, mais dont on réalise qu’il se garde bien de les mettre en avant, démentent chacun des propos qu’il tient et qu’il clame d’autant plus haut en direction des français qu’ils doivent couvrir la réalité de ce qui les attend s’il venait à être élu.

La seconde question que pose cette absence de programme présidentiel formalisé du côté de M. Sarkozy, est celle du silence assourdissant des médias quant à cette anomalie. On se souvient pourtant encore comme ils prétendaient relayer l’impatience du peuple à connaître le projet de Mme Royale, jusqu’à son discours de Villepinte où elle a présenté son pacte présidentiel et énuméré ses propositions. Il ne se passait alors pas un jour sans qu’on souligne cette absence de projet du côté de la candidate socialiste. Qu’est-ce donc qui justifie cette différence de traitement ? Les journalistes seraient-ils eux aussi aveuglés par la force de persuasion de M. Sarkozy, au point que ce dernier parviendrait à leur faire même oublier qu’on se présente à une élection avec un projet concret et visible, accessible à tous et sur lequel on puisse s’appuyer pour faire un choix, des écrits sur lesquels on s’engage ? Pourquoi tant de promptitude à dégainer sur l’une et tant de clémence à l’égard de l’autre ? Cent propositions ont été annoncées par Mme Royal il y a moins d’une semaine : les journalistes s’y sont attardés combien de temps ? De quoi a-t-on parlé au lendemain du discours de la candidate socialiste, sinon essentiellement d’un sondage commandité par Paris-Match dont le patron est Arnaud Lagardère, un intime du candidat de l’UMP, puis le surlendemain d’un autre réalisé par l’Ifop, dont la présidente n’est autre que Laurence Parisot, la patronne du Medef. Pourquoi donc l’information quotidienne a autant de mal à aller au fond des programmes ?

On rêverait d’une campagne où les français se saisiraient du fond, liraient les propositions des différents candidats, les compareraient et en débattraient, une campagne qui serait à la hauteur des enjeux et à l’image de celle qui s’est tenue lors du référendum sur le projet de traité constitutionnelle européen, une campagne digne où les français auraient les moyens de débattre parce qu’ils seraient honnêtement informés. Mais il manque le programme présidentiel de M. Sarkozy. Et l’on s’abstient dans la presse traditionnelle de souligner ce manque qui dessert et appauvri le débat démocratique.

Un exemple pour finir. On pourrait vouloir comprendre et commenter cette phrase trouvé sur le site des Echos qui prétend récapituler les propositions du candidat Sarkozy, à la rubrique « logement » : « Créer un quota obligatoire de logements sociaux dans les programmes immobiliers nouveaux, dans les zones où cela est justifié« . Tout est bien entendu dans cette précision finale, dans les zones où cela est justifié. M. Sarkozy étant maire de Neuilly où le taux de logements sociaux est ridiculement bas, M. Sarkozy ayant approuvé une des premières lois voté par l’UMP après la réélection de M. Chirac en 2002, loi visant à supprimer les sanctions prévues pour les communes qui, à l’image de celle de Neuilly, ne se plient pas à l’obligation qui leur est faite de construire le quota légal de logements sociaux, il serait intéressant que M. Sarkozy puisse s’expliquer sur ce qui justifie qu’une zone soit ou non soumise à son quota de logements sociaux – quota qui n’est d’ailleurs pas précisé et dont on comprend qu’il concerne uniquement les nouveaux programmes immobiliers… On voudrait quelques précisions, sur ce point comme sur tant d’autres, que l’on soit informé et que le débat au fond puisse avoir réellement lieu, pas ce débat tronqué que nous avons déjà eu en 2002. Alors, oui décidément, ce serait bien que M. Sarkozy nous présente rapidement son programme présidentiel…

Sarkozy : Demandez le programme !

taper sur Ségolène
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On parle de : Programme présidentiel de Sarkozy : une étrange absence

Fév 142007
 

Gianfranco Fini, préfacier post-fasciste de Sarkozy

témoignages livre sarkozyTémoignages, le livre de Nicolas Sarkozy s’exporte bien, parait-il. Du moins a-t-il été traduit en plusieurs langues. Ainsi en existe-t-il une édition italienne et l’on n’aurait pas grand-chose à y redire si n’était que la préface de celui-ci a été confié par M. Sarkozy à un certain Gianfranco Fini, homme au parcours politique indubitablement sulfureux et actuellement chef d’Allienza Nazionale – Alliance Nationale – héritière directe du MSI, Mouvement Social Italien qui fut jusqu’au milieu des années quatre-vingt dix le plus important mouvement néofasciste en Europe et le prolongement naturel du Parti National Fasciste de Benito Mussolini.

Nicolas Sarkozy maîtrise parfaitement sa communication et l’on ne pourra pas croire que le choix de Gianfranco Fini pour préfacer l’édition italienne de son livre n’aurait pas reçu son assentiment explicite. Or voilà un choix qui n’est surtout pas anodin et il est légitime que l’on s’interroge : pourquoi donc M. Sarkozy a-t-il fait ce choix connoté aussi fortement ? Et précisément en ce début d’année électorale ?

Certains s’engouffreraient aussitôt dans la brèche pour dénoncer les connivences de pensée entre M. Sarkozy et l’extrême-droite et, empoignant leur porte-voix, clameraient haut et fort l’éternel slogan: Sarko-Fasco. Ce serait sans doute trop simpliste, et certainement parfaitement contre-productif car trop attendu. M. Sarkozy a bien des défauts, mais c’est un républicain et ce n’est pas sur ce terrain-là qu’il faut l’affronter.

On en revient alors toujours à la même chose : Nicolas Sarkozy a une ambition et une seule, et il est prêt à tout pour y parvenir. Depuis toujours – tout petit déjà – il veut devenir Président de la République, et cette seule fin justifie à ses yeux tous les moyens. Or il sait pertinemment qu’il a besoin de l’extrême-droite pour y parvenir, ou du moins que les voix qu’elle représente en France pourraient bien lui être nécessaire pour franchir les quelques pour-cent qui pourraient, s’ils venaient à lui manquer, lui interdire l’accès à ce sommet qu’il chérit tant.

Que l’on ne s’y trompe pas, l’on ne parle pas là des classes populaires désespérées par les partis traditionnels et qui expriment leur souffrance et leur révolte dans un vote lepéniste, ces voix qui font grimper Lepen jusqu’à des quinze ou des vingt pour-cent. Ceux-là n’ont cure des accointances éventuelles de M. Sarkozy avec un parti post-fasciste italien. Non, il s’agit de ces quelques pour-cent – moins de cinq sans doute – qui savent très précisément pourquoi ils penchent à l’extrême-droite et qui ont des rêves ouvertement fascisants, qui sont le coeur battant de l’extrême-droite française. Ce sont ces voix-là qui se porteront ou non sur M. Sarkozy lors d’un éventuel second tour, qui manqueront ou ne manqueront pas au candidat, une population qui de tout temps a pesé sur la droite française et à laquelle il est nécessaire d’adresser des signes pour peu qu’on veuille à tout prix s’en approprier le vote.

En cette droite-là, extrême et fascisante, M. Chirac – et l’on doit bien lui reconnaître au moins ça – a toujours refusé d’aller y perdre son âme, fut-ce au profit d’une ambition. Mais M. Sarkozy, dont on sait qu’il ne laisse rien au hasard, ne s’embarrasse pas de si peu. Pour les besoins de sa cause personnelle, il a de toute évidence choisi de revenir à cette tradition trouble de la droite française, ce temps où elle laissait sciemment se brouiller quelques lignes, cette frontière entre le fréquentable et l’infréquentable. Le signe adressé par Nicolas Sarkozy et qui nous parvient depuis nos voisins transalpins, est tout à fait clair et nul doute qu’il saura être entendu par ceux qui l’attendaient.

Pour les autres, cela ne leur était pas destiné et on aura remarqué que la presse – hormis dans un court article paru dans Libération – s’est montrée bien sage en ne relatant rien de cette préface dont on peu concevoir qu’elle puisse légitimement interroger. On pourrait même vouloir qu’un journaliste fasse son travail et que le candidat Sarkozy s’explique à ce sujet. Mais la question serait-elle trop embarrassante, comme le serait sans doute ce logo de l’Alliance Nationale affirmant sans ambiguïté, assumant même sa filiation avec le MSI dont M. Fini fut secrétaire national jusqu’en 1995, logo reproduit ci-dessous et qui en rappelle furieusement un autre…

logo alliance nationale

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On parle de : Quand Sarkozy se fait préfacer par un leader post-fasciste

Fév 122007
 

Un article édifiant sur AgoraVox

« Après les propos de Ségolène Royal dénonçant les « conglomérats de la finance et des médias » qui, pour la candidate socialiste, soutiennent Nicolas Sarkozy, analysons de plus près la relation entre le candidat UMP et ces conglomérats. » A lire de toute urgence sur AgoraVox.fr…

Vous avez dit « candidat ethique » ? On a de plus en plus le sentiment que plane sur la France la menace nauséabonde de l’avènement d’un Nicolas Sarluskony !

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On parle de : Une campagne médiatique aux ordres de Nicolas Sarkozy ?

Fév 092007
 

Bis repetita

portrait sarkozyDans le programme du candidat Chirac aux présidentielles de 2002, on peut lire entre autres choses :

« Assouplir les 35 heures par la voie d’accord entre les partenaires sociaux, sans modifier l’horaire légal et faire sauter le verrou des heures supplémentaires, après négociation, en augmentant le contingent et en baissant la surtaxation »

« Baisse de l’impôt sur les successions via un doublement du plafond »

« Elargir la liberté pour la retraite en permettant à ceux qui veulent travailler plus longtemps de toucher davantage »

« Allégement des charges sociales pour les entreprises »

Sans oublier que le leitmotiv de la campagne était… « Travailler plus pour gagner plus ». Je vous livre pour preuve un extrait du discours prononcé par M. Chirac le 25 mars 2002 et intitulé « Mon engagement pour la France » :

Je m’engage à rendre toute leur place au travail et au mérite, en dépassant l’horizon de l’assistance :

1- En garantissant l’entrée des jeunes dans la vie active […]

2- En réorientant l’assistance vers le travail […]

3- En permettant à ceux qui veulent gagner plus de travailler plus :

o l’horaire légal sera maintenu à 35 heures, mais l’Etat cessera de choisir à la place des Français entre revenu et temps libre,

o les Français qui le peuvent et qui le souhaitent pourront travailler plus pour gagner plus,

o l’assouplissement des 35 heures sera négocié par les partenaires sociaux pour s’adapter à la diversité des aspirations des salariés et aux réalités des entreprises.

« Travailler plus pour gagner plus », « privilégier le travail par rapport à l’assistanat », ça rappelle quelque chose, non ?

M. Sarkozy, quoi qu’il en veuille nous faire croire, nous propose de poursuivre très exactement ce que lui et ses amis politique ont mis en place depuis cinq années qu’ils gouvernent. Une rupture bien tranquille, en effet. Le discours est le même qui cherche à rendre présentable la même politique dont le résultat est désatreux tant du point de vue économique que du point de vue social :

– une dette record : 300 milliards d’euros ;

– un déficit commercial record : 30 milliards d’euros en 2006 ;

– des prélèvements obligatoires (les impôts) en hausse, contrairement aux promesses faites ;

– une croissance économique minimale ;

– une précarité économique et sociale aggravée pour les salariés ;

– un système de solidarité dégradé ;

– etc…

La vérité est là et tous les beaux discours de M. Sarkozy ne devraient pas conduire les français à prendre les vessies du libéralisme pour des lanternes sociales.

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On parle de : La rupture selon Sarkozy

Fév 092007
 

S’attaquer au mal plutôt qu’à ses symptômes

Quand ça démange, il ne sert à rien de se gratter jusqu’au sang, bien au contraire. Il est préférable de s’attaquer à l’origine du mal… sauf à considérer que le mal serait la présence d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, et non la misère et la souffrance qui font fuir de leurs pays des hommes et des femmes, et les mafias qui s’enrichissent scandaleusement sur le dos de leur misère et de leur souffrance.

La situation exige sans aucun doute que l’on traite le symptôme, qu’on s’en soulage un peu. Il faut pourtant savoir que cela ne suffira pas, et qu’à le faire trop brutalement on se fait surtout du mal à soi-même. Savoir que réprimer ne suffit jamais et que réprimer trop fort et en y abandonnant son âme est mortifère. Savoir surtout que si l’on ne s’attaque pas au mal lui-même, il reviendra toujours et toujours plus fort.

Il faut avoir le courage d’expliquer cela, expliquer que la solution de la répression et du repli sur soi n’en est pas une, que ne proposer que cela est à la fois simpliste, démagogique et totalement inefficace. La fermeté n’est en la matière qu’une posture : nécessaire, certainement, pour autant elle ne suffit pas. Et il est scandaleusement irresponsable de la part d’un homme politique que de laisser croire le contraire.

L’immigration massive est le symptôme d’un grand mal. Ce grand mal est la misère du monde et son exploitation par les organisations mafieuses.

sarkozy caricature charlie hebdo
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On parle de : Immigration : le symptôme d’un grand mal