dedalus

Mar 162012
 

Le Changement, c'est maintenantDepuis le début de cette campagne, Nicolas Sarkozy et ses sbires de l’UMP répètent en boucle et contre toute évidence les mêmes éléments de langage : « François Hollande veut régulariser massivement les étrangers en situation irrégulière », « François Hollande veut supprimer le quotient familial », «François Hollande dit à chacun ce qu’il veut entendre », « François Hollande ne cesse de changer d’avis, ses propositions sont imprécises, mais quel est son vrai programme ? » … 

Nos adversaires de l’UMP sont visiblement très mal informés et, les pauvres, ne savent pas même utiliser Google. Aidons-les un peu. Le programme de François Hollande se trouve à cette adresse, tout ce qu’il propose aux Français à travers sa candidature y figure sous la forme de 60 propositions précises, détaillées, argumentées et chiffrées.

Ce projet a même été tiré à plusieurs millions d’exemplaires et est depuis plusieurs semaines distribués partout en France, dans les boîtes aux lettres, sur les marchés, à tous les Français qui pourront ainsi, noir sur blanc, prendre connaissance de ce à quoi François Hollande s’engage, quel est le sens de sa candidature. Parce que c’est la moindre des choses.

Tiens, j’en ai même un exemplaire devant moi, que je prends immédiatement en photo pour illustrer ce billet.

Nos adversaires de l’UMP pourront enfin entendre que François Hollande ne propose pas de supprimer le quotient familial, il dit et écrit – c’est la proposition n°16 : 

Je maintiendrai toutes les ressources affectées à la politique familiale. J’augmenterai de 25% l’allocation de rentrée scolaire dès la prochaine rentrée. Je rendrai le quotient familial plus juste en baissant le plafond pour les ménages les plus aisés, ce qui concernera moins de 5% des foyers fiscaux.

Quant à la question de l’immigration, la proposition n°50 ne laisse aucune ambiguïté :

J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans. Je conduirai une lutte implacable contre l’immigration illégale et les filières du travail clandestin. Je sécuriserai l’immigration légale. Les régularisations seront opérées au cas par cas sur la base de critères objectifs.

Par exemple…

En revanche, je tente depuis plusieurs jours déjà de prendre connaissance du projet de Nicolas Sarkozy. J’ai beaucoup cherché, et d’abord sur le site du candidat. En vain. Je n’ai rien trouvé. J’entends Nicolas Sarkozy faire beaucoup de discours, énoncer beaucoup de généralités qui ne mangent pas de pain, je saisis parfois au vol une proposition, jamais précise jamais détaillée, sans cohérence avec la précédente, et souvent je m’aperçois qu’il avait fait la même en 2007 et que la promesse d’alors n’avait pas été tenue, mais de projet global et cohérent, détaillé et chiffré, pas la moindre trace…

Alors je me dis que je ne suis sans doute pas doué, moi non plus. Qu’il n’est pas possible qu’un candidat choisisse de présenter sa candidature avec uniquement un bilan. Surtout quand ce bilan est à ce point catastrophique, où le seul équilibre qu’on puisse trouver est celui qui se fait entre conséquences désastreuses des mesures prises et promesses trahies. Nicolas Sarkozy ne saurait tout de même être à ce point inconséquent qu’à cinq semaines du premier tour il n’aurait toujours pas de projet à présenter à ces Français auxquels il réclame leurs suffrages.

Alors oui, je me dis que mon camarade Bembelly sera plus doué, ou plus chanceux que moi. Que lui saura dénicher le programme de Nicolas Sarkozy. Ou au moins trouver une piste qui finirait peut-être par nous y conduire. Sait-on jamais…

Mar 152012
 

Devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy, les ouvriers d’Arcelor-Mittal ont été accueillis par des CRS et des gaz lacrymogènes. En larmes, les salariés lorrains ont laissé éclater leur colère contre celui qui se présente comme « le candidat du peuple ».

Cette colère, elle mérite d’être entendue, on y perçoit une profonde désespérance :

 

http://www.dailymotion.com/video/xpgstn_les-metallos-de-florange-refoules-du-qg-de-sarkozy_news

 

http://www.dailymotion.com/video/xpgmtf_la-colere-des-salaries-de-florange_news

 

Mais Nicolas Sarkozy, quand un (jeune) journaliste se permet d’évoquer les gaz lacrymogènes qui ont reçu ces ouvriers, se contentent d’un très respectueux : « Qu’est-ce que vous voulez que j’ai à foutre de ce que vous me dites ! », avant de le traiter de « couillon » (tentant aussitôt de rattrapper son nouveau dérapage sous un rire aussi complice que maladroit) :

 

D’autres images de la colère des salariés d’ArcelorMittal ici et

 
Mar 152012
 

Jean-Luc MélenchonJ’avais un instant pensé, rêvé que Jean-Luc Mélenchon avait compris qu’il pouvait être utile à la gauche, c’est-à-dire utile aux Français qui ont besoin de la gauche, parce qu’ils sont en souffrance sociale. Que pour être utile, la gauche a besoin de devenir majoritaire en France.

Jean-Luc Mélenchon a parfaitement raison de chercher à faire gagner des voix au Front de Gauche, faire croître son poids électoral à l’occasion de cette élection présidentielle, c’est son rôle et c’est sa très légitime ambition politique. Faire progresser ses idées. Faire en sorte que le Front de Gauche passe dans un premier temps la barre des 10% – cela semble être fait -, puis atteigne celle des 15% – cela sera compliqué mais je lui souhaite. Aller au-delà ensuite, que le Front de Gauche devienne majoritaire à gauche – pourquoi pas, le combat politique est fait de rêves et d’ambitions…

Mais quel intérêt tout cela, si cela se fait sur le dos du reste de la gauche, c’est-à-dire aujourd’hui du Parti Socialiste et de son candidat François Hollande ? Jean-Luc Mélenchon ignore-t-il ce que sont les rapports de force entre la gauche et la droite ?

Rappelons-les lui.

A ce jour, la gauche pèse à la louche, peu ou prou, 40%. Disons 28% pour le Parti Socialiste et ses alliés (PRG et MRC), 10% pour le Front de Gauche (PdG et PCF), et 2% pour Europe Ecologie Les Verts et l’extrême gauche trotskiste (NPA et LO).

Reste donc 60% pour la droite. 28% pour l’UMP, 16% pour le Front National, 13% pour le Modem et 3% pour les Villepin et Dupont-Aignan.

Jean-Luc Mélenchon aura beau faire de s’évertuer à arracher un, deux ou cinq points à François Hollande, ou même dix ! il n’en restera pas moins que la gauche resterait à 40%, et perdrait l’élection. Admettons dix points, soyons fous : avec 20% des suffrages, Jean-Luc Mélenchon passerait devant François Hollande (18%). Très bien. Et ensuite ? Jean-Luc Mélenchon serait au second tour. Et ensuite ? Il perdrait l’élection et Nicolas Sarkozy resterait président de la République.

Battre la droite et Nicolas Sarkozy, faire gagner la gauche, il est évident que cela ne se produira pas si la gauche considère que son gâteau de 40% est à partager entre chacune de ses composantes, lesquelles se crêperaient mutuellement le chignon pour en obtenir la plus grosse part. Il ne peut s’agir que de parvenir à faire grossir le gâteau, d’abord au premier tour, ensuite au second.

Le fait est qu’au second tour, seul François Hollande est en mesure de rassembler au-delà de la gauche – et je suis certain que ce n’est pas faire offense à Jean-Luc Mélenchon que d’affirmer cette réalité politique.

La seule stratégie pour Jean-Luc Mélenchon qui puisse être utile à la fois au Front de Gauche et à la gauche toute entière, est d’aller chercher des voix au-dehors de la gauche. Et d’abord évidemment parmi les classes populaires en désespérance, tentées soit par l’abstention soit par un vote Front National.

Alors oui, c’est sans aucun doute plus difficile que de jouer l’habituel petit jeu du « je suis la seule vraie gauche », mais à quoi bon avoir une grande gueule si c’est pour la jouer petits bras ?

A quoi bon se gargariser de la gauche si c’est pour au final adopter une stratégie qui ne peut que conduire à la faire perdre ?

A quoi bon clamer que l’on est le pire ennemi du Front National si c’est pour au final favoriser la victoire – ou même ne pas l’empêcher – d’un Sarkozy qui jour après jour en reprend toutes les propositions et toutes les outrances ?

Oui, camarade Mélenchon, les voix socialistes te sont sans doute les plus faciles à conquérir, elles te donneront sans aucun doute non plus la satisfaction toute personnelle d’un score honorable, mais pour quel résultat si une telle facilité politique ne contribue à rien d’autre qu’à permettre la réélection de Nicolas Sarkozy ?

Participer à une élection c’est vouloir la gagner, pas y figurer de manière honorable en la jouant facile et petits bras. Et il n’y a que deux façons de gagner une élection, soit en la gagnant soi-même, soit, à défaut, en contribuant à la victoire de son camp. Dans les deux cas il ne peut s’agir que d’aller arracher à la droite – et à l’abstention – un nombre conséquent d’électeurs.

Camarade Mélenchon, taper sur les socialistes et leur candidat, ne peut en aucun cas t’apporter la victoire et, dans le même temps, cela ne peut qu’en priver François Hollande. Dans les deux cas la gauche est perdante et Nicolas Sarkozy sort une nouvelle fois vainqueur.

C’est que, vois-tu, tu auras beau dire et vilipender la thématique du vote utile, si en l’état actuel la présence de François Hollande au second tour n’est en effet pas menacée – pour l’instant ! – il n’en reste pas moins que la victoire à une élection présidentielle est aussi une histoire de dynamique électorale, que ce ne serait de toute évidence pas tout à fait la même histoire si au soir du premier tour François Hollande se situait proche des 30% et devant Sarkozy, plutôt qu’il sorte à moins de 25% et derrière.

C’est à chaque électeur de juger de l’utilité de son vote au premier tour, mais il ne serait pas forcément illégitime qu’il choisisse de glisser dans l’urne un bulletin qui favorise une dynamique électorale qui conduise François Hollande à éjecter Nicolas Sarkozy de la présidence de la République, plutôt qu’un autre qui ne contribuerait qu’à donner à Jean-Luc Mélenchon la satisfaction d’un score honorable – qui serait tout de même de peu d’utilité si cela s’accompagnait d’un nouveau mandat offert à Nicolas Sarkozy.

Je serai le premier à me réjouir si Jean-Luc Mélenchon parvenait à se retrouver devant Marine Le Pen à l’issue du premier tour. Ce n’est certainement pas sur le dos de François Hollande qu’il y parviendra. Pas en la jouant petits bras, mais en montant au front sans relâche pour convaincre les électeurs tentés par le vote Le Pen que c’est à gauche que leur révolte saura s’exprimer et s’épanouir, que c’est la gauche qui avance les vraies solutions à leurs problèmes, que l’ennemi ce n’est pas l’immigration mais ce capitalisme sauvagement libéral duquel s’est toujours très bien accommodée l’extrême-droite.

 

Mar 142012
 

bus halal UMP VillepinteCe n’est pas que Nicolas Sarkozy serait à une contradiction près, c’est que pour lui la vérité est une pure abstraction.

Abstraction : Faculté de l’intelligence, opération de l’esprit qui sépare, isole, pour le considérer indépendamment, un élément, de l’objet auquel il est uni, et qui ne se présente pas séparément dans la réalité. – Le Grand Robert

Oui, c’est exactement ça.

Prenons un exemple.

Nicolas Sarkozy répète à l’envi, et ce dimanche encore à Villepinte, qu’il se présente en rempart de la République contre tous les communautaristes.

« Je veux être celui qui refusera tout dérive communautariste », a-t-il asséné.

« Je veux qu’aucune femme ne soit asservie à des pratiques, à des traditions qui les empêcheraient d’être libres, qui seraient contraires aux valeurs de la République. Nous avons interdit la burqa. Sur le territoire de la République Française les femmes et les hommes ont les mêmes horaires à la piscine, les mêmes médecins à l’hôpital, les enfants les mêmes menus à la cantine », a-t-il martelé.

Et dans le même temps, pour ce même meeting de Villepinte, afin de remplir la salle, l’UMP a fait affréter des bus séparant les femmes et les hommes de confessions musulmanes.

Bien entendu, comme toujours, Nicolas Sarkozy a pris soin de préciser : « Quand on veut être président de la République, on a le devoir de dire la vérité aux Français. » En effet !

Nicolas Sarkozy n’a de cesse de se présenter comme le candidat qui dit la vérité. Mais il ne la dit jamais, il se contente de prononcer le mot. Il dit : « la vérité »… et puis il ment.

Mar 132012
 

Hollande devant, Sarkozy derrièreLes sondages se suivent et ne se ressemblent pas.

Ou plutôt, les sondages se suivent et se ressemblent… sauf un.

Parlons d’abord de celui-là, le vilain petit canard des sondages, celui parut ce matin et produit par l’Ifop, propriété de Laurence Parisot, patronne du Medef.

Il annonçait avec grand fracas le tant attendu – à l’UMP – croisement des courbes. Rendez-vous compte, Sarkozy passait devant Hollande, pour un point et demi, au premier tour.

Cette fois c’était donc sûr, Sarkozy avait enfin réussi son entrée en campagne, était parvenu enfin à enclencher une dynamique, la majorité silencieuse allait enfin pouvoir ouvrir des yeux émerveillés sur le candidat du peuple qui dit la vérité, c’est-à-dire que si les Français vivent mal c’est la faute aux arabes, et qui a le courage de proposer des solutions, c’est-à-dire… euh, on n’a pas bien compris mais Marine Le Pen nous expliquera.

Bon, au deuxième tour, Hollande demeurait près de dix points devant Sarkozy mais fallait pas s’y arrêter. Bah non, tu penses !

Et fallait pas non plus s’attarder trop longtemps sur l’avis sans appel donné par l’Observatoire des sondages, qui se permettait de qualifier de supercherie cette étude produite par l’Ifop, propriété de Laurence Parisot, patronne du Medef.

C’est con, ça n’aura pas tenu 24 heures.

TNS vient de rendre publics les résultats de sa propre étude, réalisée hier, et patatra ! c’est le contraire qui semblerait cette fois devoir être affirmé. Hollande serait stable à 30% d’intention de vote, tandis que Nicolas Sarkozy perdrait deux points à 26%. L’écart se creuse !

Et au second tour, même chose : l’écart se creuse, de deux points également, puisque François Hollande l’emporterait désormais sur Nicolas Sarkozy par 58% contre 42%. Soit tout de même seize points d’écart !

La dynamique électorale serait donc du côté de François Hollande, au moins autant qu’elle était du côté de Nicolas Le Pen ce matin. Voire quand même un peu plus, peut-être…

 

Mar 132012
 

Sarkozy père et fils - Louis et Nicolas - par SaTDans son numéro d’aujourd’hui, le Wall Street Journal s’en prend violemment à Nicolas Sarkozy et son positionnement anti-immigration, titrant son article  d’un cinglant Nicolas Le Pen.

Un article qui survient après les récentes sorties du candidat-sortant sur la baisse de moitié de l’immigration en cas de réélection ou encore son annonce dimanche à Villepinte concernant la menace d’une sortie de l’espace Schengen si une réforme n’était pas adoptée sous douze mois pour mieux contrôler les flux migratoires.

Précision importante, le Wall Street Journal est non seulement un quotidien parmi les plus sérieux du monde, mais il ne peut guère être taxé d’une quelconque tentation gauchiste. Bien au contraire, sa ligne éditoriale s’est depuis tout temps fixée très profondément à droite et ce sans ambiguïté aucune. C’est pourtant bien ce journal qui qualifie de « pensée hideuse » les incessantes incursions de Nicolas Sarkozy sur les terres idéologiques de l’extrême-droite, usant à profusion des procédés populistes que sont les amalgames et les outrances.

« C’est une position odieuse, non seulement parce qu’elle s’appuie sur des sentiments détestables mais aussi parce que c’est un exemple parfait d’ignorance économique », c’est ainsi donc que le très sérieux Wall Street Journal qualifie les dernières propositions de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration, le taxant à la fois de « cynisme » et d’« hypocrisie ».

Mais il n’y a pas que le Wall Street Journal, le Time – pas franchement un journal gauchiste non plus ! – s’interrogeait la semaine dernière sur la stratégie de Nicolas Sarkozy : « La croissance économique de la France ralentit, le chômage augmente, la Grèce menace toujours de faire faillite, et l’euro, déstabilisé par la crise mais un peu plus rassurant ces derniers temps, n’est toujours pas sorti de sa crise existentielle. Malgré cette liste de graves problèmes qui inquiètent les électeurs français à l’approche de la présidentielle, le Président en campagne Nicolas Sarkozy a déclaré cette semaine que le premier sujet de préoccupation des Français, c’est la viande halal. Ah bon ? Si tout cela donne l’impression que Sarkozy imite Marine Le Pen, c’est parce que c’est le cas […], une volonté cynique et désespérée de recruter de nouveaux électeurs. »

Mais tout de même, revenons à cette déclaration de Nicolas Sarkozy à Villepinte :

Il n’est pas question que nous acceptions de subir les insuffisances de contrôle aux frontières extérieures de l’Europe. Si je devais constater que, dans les douze mois qui viennent, il n’y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu’à ce que les négociations aient abouti.

Outre que cette menace d’une suspension de la participation de la France des accords de Schengen n’est absolument pas crédible, une proposition jugée à la fois irréaliste et inquiétante, il est particulièrement indigne de laisser entendre que le nombre d’étrangers présents sur le territoire français en situation irrégulière serait principalement lié à une insuffisance du contrôle aux frontières extérieures de l’Europe – particulièrement la frontière gréco-turque, puisque c’est celle qui est nommément et systématiquement montrée du doigt par Nicolas Sarkozy et sa fine équipe de rabatteurs.

L’immense majorité – autour de 80% ! – des étrangers présents sur le territoire français en situation irrégulière sont entrés en France de manière parfaitement régulière et ne se sont retrouvés dans l’irrégularité qu’ensuite, à la faveur de l’expiration d’un visa ou du renouvellement d’une carte de séjour. En aucun cas un meilleur contrôle à la frontière greco-turque ne saurait apporter une solution à la question des étrangers en situation irrégulière.

Il ne s’agit pour Nicolas, à force d’amalgames et d’outrances, de mensonges également, de faire mine de montrer des muscles qu’il n’a pas, se faire aussi grosse que Marine… sur un sujet qui n’a d’autre importance que de détourner les Français des vrais débats qui sont ceux de l’économie et du social, du logement et de la sécurité, de l’éducation et de la santé, du chômage et du pouvoir d’achat, par exemple.

Autant de sujets qui concernent le quotidien des Français et sur lesquels ses échecs sont patents – mais il a également échoué sur le terrain de la maîtrise des flux migratoires.

Nicolas Le Pen donc ! Et ce n’est pas qu’un raccourci, encore moins une simple caricature. Ce cynisme politique, cette dérive de la stigmatisation à outrance, est lourd de conséquences en ce qu’il gangrène le débat et libère les pulsions xénophobes les plus dangereuses. Et j’en veux pour exemple qu’il n’a pas fallu longtemps pour que le président de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFFII), fraichement nommé par Nicolas Sarkozy, le pauvre petit Arnaud Klarsfeld, se sente autorisé à proposer « pour contrer l’immigration illégale», « la construction d’un mur de 130 kilomètres entre la Grèce et la Turquie », « un mur fait de fils barbelés », « avec des patrouilles qui patrouillent sans cesse ». Et des miradors ?

Nicolas Sarkozy est un homme dangereux. Non pas parce qu’il ferait ce qu’il a dit – il en serait bien incapable, heureusement -, mais parce qu’à force de dire n’importe quoi, et de préférence en s’adressant à nos plus bas instincts, il libère ces bas-instincts contre lesquels toute civilisation – justement ! – est censée agir comme un garde-fou, rendant alors possible le pire. Nicolas Sarkozy est un barbare politique.

 

Crédit – Illustration par SaT

Mar 122012
 

Il l’avait annoncé. Chaque fois qu’un journaliste osait lui faire remarquer qu’on ne connaissait toujours pas son projet pour la France, il rétorquait : « A Villepinte, vous saurez tout – et ça va en surprendre plus d’un. Vous allez voir ce que vous allez voir ! » On a vu.

Un grand show, un discours enflammé, beaucoup de déclarations d’intention, un flot ininterrompu de généralités et de contre-vérités, et deux trois propositions façon coup politique, rien de précis. Encore une fois !

Il avait procédé de même en 2007. C’est sa manière d’être candidat. Nicolas Sarkozy se présente devant les Français en disant tout, n’importe quoi et son contraire, en fonction du moment, suivant ses besoins politiques. Beaucoup de promesses lancées très haut très fort dans les airs. Mais pas de projet. Seulement des paroles – et l’on sait désormais la crédibilité qu’on peut accorder à sa parole.

En 2007, j’avais déjà pointé cette étrange absence de programme. J’avais sous-titré mon billet ainsi : Des paroles qui s’envolent… et des écrits qui n’existent pas. Je vais même me permettre d’en citer un passage :

Sur le site officiel du candidat de l’UMP, on trouve bien une rubrique « ce que je vous propose », mais il ne s’agit là, en guise d’« engagements », que d’une page à télécharger et qui affiche en format paysage, le slogan du candidat, sa photo et – sous l’accroche prometteuse : « Je veux être le Président qui tiendra ses engagements. C’est pourquoi je tiens à vous dire dès aujourd’hui quel est mon projet » – en tout et pour tout onze phrases prononcées par le candidat en différentes occasions, et aussi creuses que celle-ci qui vient en première position sur la liste : « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu agir ». On est bien content de l’apprendre et on se prend alors à penser qu’en effet, avec Nicolas Sarkozy, tout devient possible… puisque rien n’est écrit.

C’est pire aujourd’hui. Sur le site de campagne de Nicolas Sarkozy, n’est pas même présent un espace qui pourrait accueillir, plus tard – sait-on jamais -, ce qui ressemblerait à un projet, un programme, ou même un récapitulatif de ses propositions. Rien sur quoi il s’engagerait auprès des Français auxquels il demande de le réélire. Vérifiez donc.

François Hollande a un projet, écrit et disponible en ligne. On peut lire en exergue, de la main du candidat : « Un grand débat va se dérouler dans le pays. Pour lui donner tout son sens, j’ai voulu formuler des propositions précises, que je vous soumets. Ce sont mes engagements. Je les tiendrai. »

Jean-Luc Mélenchon a un programme, écrit et disponible en ligne.

Eva Joly a un projet, écrit et disponible en ligne.

François Bayrou a un programme, écrit et disponible en ligne. Bon, c’est là plus un catalogue de déclarations de principe et de voeux pieux, pas vraiment des propositions précises, mais cela a du moins le mérite d’exister.

Même Marine Le Pen présente un programme aux Français, écrit et disponible en ligne, et même s’il est d’une imbécilité confondante, au moins peut-on savoir à quel désastre il faudrait s’attendre s’il devait être mis en oeuvre

Pas Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy parle et promet beaucoup, mais évite soigneusement que rien ne soit précis, que rien ne soit écrit. Nicolas Sarkozy, on sait à quoi il est candidat, mais on n’ignore toujours pour quoi faire, et encore moins comment il le ferait. Nicolas Sarkozy, son seul projet c’est de rester président.

Qu’il ne s’étonne donc pas que beaucoup de Français choisissent bientôt de voter afin qu’il ne le soit plus.

Mar 072012
 

la peau de l'oursNicolas Sarkozy demeure un animal politique redoutable en campagne électorale. Il en a fait la brillante démonstration hier soir, dans l’émission de France 2, Des Paroles Des Actes.

Cela tient essentiellement à une caractéristique du personnage : il ne doute jamais de rien. Une absence de doute qui lui permet, quel que soit le sujet, de trouver les mots qu’il faut. Peu importe que les mots qu’il doive prononcer pour qu’ils portent, déforment la vérité, ou la travestissent, ou la nient. Pour Nicolas Sarkozy, il n’y a ni vérité ni mensonge, il y a seulement ce que les Français doivent à toute force entendre de l’histoire qu’il a résolu de leur raconter.

Cette manière de concevoir la politique relève de l’impudeur la plus totale et du cynisme le plus abject, elle n’en est pas moins redoutablement efficace. C’est que pour la grande majorité, si nous sommes tous capable de mauvaise foi, capable même à l’occasion de mentir plus ou moins éhontément, il n’est pas concevable que l’impudeur et le cynisme soient à ce point absolu.

Hier soir, Nicolas Sarkozy a déclaré – par exemple : « Les Français, j’ai tout fait pour ne pas les décevoir »… Et un peu plus tard : « La seule vérité d’un homme c’est pas ce qu’il dit, c’est ce qu’il fait »… Et encore : « Je déteste l’impudeur ! », nous donnant à entendre dans la foulée combien il fut humainement meurtri par l’explosion de sa famille en ce début 2007, alors qu’il devenait président de la République, « ce qui aurait dû être le plus beau jour de ma vie », justifiant par cette meurtrissure la double erreur originelle de s’être rendu au Fouquets le soir de son élection, puis sur le yacht d’un de ses amis milliardaires… N’oubliant pas par la suite de s’offusquer : « Dire que j’ai été le président des riches, mais c’est une imposture ! Je n’ai pas fait de cadeaux aux riches».

Tout cela est dit avec des accents de sincérité parfaitement singés. Des paroles qui prononcées avec toute la force de celui qui semble être habité par une profonde conviction cherchent à annihiler les actes qui sont pourtant sa seule vérité. Rendez-vous compte, il a été jusqu’à affirmer : « J’ai découvert quelque chose de pas normal : les grands groupes Français – les entreprises du CAC40 – maximisent les avantages fiscaux, et une partie d’entre eux ne paient pas du tout d’impôt ».

Un journaliste évoque le rapport de la Cour des Comptes indiquant que le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite correspond à une économie de seulement 100 à 200 millions d’euros. « C’est faux » assène Nicolas Sarkozy. Aucune évidence ne s’impose jamais à lui, aucune réalité. Il ne connait d’autre réalité que celle qu’il entend modeler avec ses mots.

La réalité c’est que François Hollande se présente devant les Français avec 60 propositions rassemblées dans un document écrit et accessible à tous, quand Nicolas Sarkozy distille des mots et des promesses au compte-gouttes et sans cohérence. Mais Nicolas Sarkozy martèle : « François Hollande ne fait aucune proposition » et feint de n’avoir pas lu le projet du candidat en rabâchant là aussi contre l’évidence : « François Hollande veut procéder à une régulation massive des étrangers » et « François Hollande veut supprimer la quotient familial ». Et quand Laurent Fabius lui fait remarquer que prétendre cela est « mensonger », il s’offusque et parle de l’« outrance » de son contradicteur. Il ne doute de rien, jamais.

Oui donc, comment imaginer que tant de mots prononcés avec tant de conviction et répétés avec tant de constance puissent n’être que cela, des mots ? Comment imaginer qu’un homme politique puisse proférer tant de mensonges et se gargariser avec tant d’applomb du mot vérité ?

Alors en effet, on voudrait se dire que les Français ne s’y laisseront pas prendre. Pas une seconde fois. On voudrait penser que plus personne ne l’écoute, qu’il a tant promis et tant trahi que sa parole est à jamais décrédibilisée. Et qu’il aura beau parler et promettre encore, cela sera forcément en vain. Ce serait faire une grave erreur. Ce serait oublier qu’une partie de la population française a, au fond, envie de le croire, envie de pouvoir se laisser aller à voter encore une fois à droite – parce que c’est là que traditionnellement, et sauf exception, la France a toujours penché. 

Le fait est que si Nicolas Sarkozy prend avec une telle constance et une telle indécence les gens pour des cons, c’est qu’il considère en effet qu’ils le sont. Et son pari est simple, en définitive : il mise qu’il y aura suffisamment de cons pour s’y laisser prendre, et contribuer à sa réélection.

Aussi, plus que jamais, et d’autant plus que l’animal semble à l’agonie, il nous faut demeurer vigilant, ne surtout pas sous-estimer la capacité de cet homme à berner les Français, à les charmer comme on charme des serpents. Cet homme-là joue admirablement de son pipeau et nous n’en aurons fini avec lui que lorsque nous serons parvenu à le lui faire avaler en entier – ce qui ne saurait survenir que dans et par les urnes… Pas avant !

Et si malgré tout  je garde confiance, c’est seulement que je vois combien François Hollande prend soin de s’adresser à l’intelligence des Français. C’est ainsi seulement qu’il est possible de battre Sarkozy – et l’on comprend alors pourquoi ce dernier s’évertue à pourrir la campagne et, usant jusqu’à la nausée de la caricature et de l’outrance, à rendre inaudible son adversaire. Nicolas Sarkozy sait que l’intelligence du peuple est sa pire ennemie, celle qui au final aura sa peau.

 

Mar 022012
 

Ecoutez attentivement ce petit extrait audio – on connait le début, moins la fin…

Sarkozy discute avec un couple d’agriculteurs

L’agricultrice – Dans l’agriculture, on n’est pas aux 35h.
Sarkozy – Moi non plus.
L’agriculteur – Mais on n’a pas le même salaire.
L’agricultrice – Voilà, nous on a rien.
Sarkozy – Moi, j’suis pas propriétaire de 40 hectares, hein. Ok ?!
L’agricultrice – Mais vous avez autre chose en banque peut-être, hein !
Sarkozy (lui coupant la parole) – Ok, ok, ok !

 

Vraiment, c’est trop injuste, ce que font tous ces méchants socialistes sans foi ni loi, à notre gentil petit président, innocent de tout, victime de Hollande l’épurateur avec son couteau entre les dents.

Sarkozy en calimero, victime d'un monde trop injuste

Nicolas Sarkozy, victime d'un monde vraiment trop injuste

 

EDIT : avec la video, c’est pire encore – regardez le petit caïd avancer sa main en répétant « Ok. Ok. Ok. OK ! »…

Mar 012012
 

 On le voit sans ambiguïté sur cette vidéo de TF1 – assez peu susceptible d’être un ennemi du président – Nicolas Sarkozy a été copieusement sifflé et hué aujourd’hui à Bayonne. On notera en passant que BFM comme iTélé ont soigneusement détourné le regard, en coupant court au direct que l’une et l’autre de ces télévisions de propagande d’information avaient pour la ciorconstance mis en place.

Mais Nicolas Sarkozy qui n’est pas à une outrance près, après avoir trouvé refuge dans un bar, a parlé « du comportement indigne […] de militants socialistes de Monsieur Hollande [associés] à des indépendantistes dans des manifestations de violence pour terroriser des braves gens ».

« Pour le Président, il n’y a pas que des gens bons à Bayonne » ose Nicolas dans un billet où l’animal s’autorise à rappeler qu’un sondage tout récent évoque le l’inquiétude de plus de 80% des Français, et le mécontentement de 70% des mêmes à l’égard de leur président. Et cet animal donc, non ce terroriste se permet d’envisager que ce serait tout simplement ce peuple de France, ces « braves gens » qui n’en peuvent plus, après cinq années d’un mandat présidentiel catastrophique à tous les points de vue, qui auraient hué et sifflé Nicolas Sarkozy.

Je crois moi que le candidat-sortant, sentant de plus en plus la sortie se rapprocher, est en train de perdre ses nerfs. Non seulement François Hollande refuse de tomber dans tous les pièges qu’il lui tend, mais en plus il fait une excellente campagne évoquant ici le « petit garçon » qui confesse en bégayant qu’il n’aurait pas dû aller au Fouquets fêter sa victoire de 2007 en compagnie de ses riches amis, puis annonçant là qu’il propose de taxer très fortement ces mêmes amis millionnaires, réduisant ainsi à néant la volonté de Nicolas Sarkozy de se parer du titre du candidat du peuple.

Et voilà maintenant que ce même peuple se permet de le huer et de le siffler, tandis que l’espoir qu’il avait nourri ces dernier temps de se voir passer devant François Hollande dans les sondages s’éloigne : le dernier sondage IFOP, paru ce jour, place François Hollande 3,5 points devant lui (contre 1,5 il y a moins d’une semaine)… Alors Nicolas Sarkozy est sans doute en effet terrorisé, à l’idée de perdre sa place. Nul besoin pour cela qu’il fantasme des terroristes. Ce sont simplement des citoyens, demain des électeurs.

On peut parier qu’à mesure que les jours vont nous rapprocher du premier tour, et pour peu que la tendance ne s’inverse pas fortement en sa faveur, Nicolas Sarkozy va se montrer de plus en plus outrancier dans ses propos, et déverser des flots de haine et d’invectives contre François Hollande, sans jamais oublier de jouer la victime. Cette même stratégie de la tension qu’il affectionne et qu’il va s’employer à pousser jusqu’à son paroxysme, espérant que ça finisse par craquer et que dans le chaos, sait-on jamais, il parvienne à emporter la victoire.

Mais les Français ne s’y tromperont pas, qui savent qu’ils sont eux-même depuis trop longtemps de ce président les victimes. Et c’est en le sifflant qu’ils iront aux urnes, sous les huées qu’ils se plairont à le faire dégager. 

Mar 012012
 

haut-fourneau Florange fermetureNicolas Sarkozy ce matin sur France Inter était tout content de l’annonce qu’il s’empressait de faire en exclusivité :

« A la demande de l’Etat français, ArcelorMittal va investir maintenant 17 millions d’euros à Florange (…) et le deuxième haut-fourneau repartira au deuxième semestre ».

Sur ces 17 millions, deux millions seraient consacrés à « réaliser les travaux » sur le deuxième haut-fourneau du site afin de permettre son redémarrage. « Si on ne fait pas les travaux sur le haut-fourneau de Florange, il ne pourra pas repartir. »

Un petit article sur France TV éclaire bien les choses.

D’abord un petit résumé de la situation à Florange :

Le groupe sidérurgique ArcelorMittal emploie 2 667 personnes à Florange, dont environ 500 pour le haut-fourneau qui fait l’objet depuis plusieurs mois d’un arrêt temporaire, au motif d’une demande en acier insuffisante. Les salariés craignent que cela ne se transforme en arrêt définitif. ArcelorMittal a en effet décidé récemment la fermeture définitive de hauts-fourneaux à Liège (Belgique) et Madrid (Espagne).

Ensuite :

Si ArcelorMittal confirme que deux millions d’euros serviront à « des travaux de maintenance afin de permettre un redémarrage » au second semestre du deuxième haut-fourneau de Florange, le même y met une condition : « La perspective d’une reprise économique. » En clair, si la reprise n’est pas constatée, le deuxième haut-fourneau restera à l’arrêt. 

Mieux encore :

Selon le député (PS) de Moselle Michel Liebgott, élu dans la circonscription de Florange, ces deux millions « ont déjà été négociés par l’Etat en compensation du chômage partiel qu’il paye depuis le début de l’année ». 

De son côté, Edouard Martin, un des responsables syndicaux (CFDT) du site, a lui aussi souligné que ces deux millions d’euros étaient « déjà prévus ».

Et les quinze millions restants ? Nicolas Sarkozy a lui-même fait le détail : « Sept millions d’euros vont être investis dans un nouveau gazomètre pour la cokerie à Florange, et huit millions d’euros seront investis afin de développer de nouveaux produits à Florange, destinés, sans rentrer dans les détails, au marché de l’automobile. »

Mais voilà :

Concernant les 7 millions destinés à la cokerie, « cela n’alimente pas forcément les hauts-fourneaux de Florange. La cokerie tourne encore actuellement alors que les hauts-fourneaux sont à l’arrêt. »

Et concernant les 8 millions destinée au développement de produits pour le « marché de l’automobile » vise un « secteur qui n’a jamais été menacé », selon le député Michel Liebgott, également président du groupe d’études Sidérurgie et fonderie à l’Assemblée nationale. Ces huit millions d’euros concernent « la filière froide, c’est-à-dire là encore une entité séparée des hauts-fourneaux, qui est d’ailleurs alimentée actuellement par de l’acier venu de Dunkerque. Et ces sommes étaient également prévues depuis plusieurs mois pour le projet Usibor [un acier allégé haut de gamme] ».

Résumons :

– 17 millions sont annoncés par Sarkozy ;

– mais 9 millions étaient déjà prévu par ArcelorMittal ;

– les 8 millions nouveaux concernent tout autre chose et ne sauraient permettre au haut-fourneau menacé de redémarrer, ni aux 500 salariés qui en dépendent de ne pas se retrouver au chômage d’ici quelques semaines – mais seulement après les élections ;

– seuls 2 millions seront consacrés à des travaux de maintenance du haut-fourneau ;

– ces 2 millions en particulier avaient déjà été négociés contre du chômage partiel ;

– malgré ces 2 millions consacrés à la maintenance du haut-fourneau durant son arrêt, son redémarrage reste conditionné par ArcelorMittal à une perspective de reprise économique ;

– sachant par ailleurs que la stratégie industrielle du groupe ArcelorMittal est bien connue : il s’agit de fermer l’ensemble des hauts-fourneaux d’Europe.

Et pour mémoire :

– il y a peu, Nicolas Sarkozy promettait aux salariés de Gandrange – ArcelorMittal déjà – que leur usine ne serait pas fermée ;

– aujourd’hui, le site de Gandrange n’est plus qu’un site industriel en friche ;

– les salariés ont installé uns stèle où l’on peut lire : « Ici reposent les promesses de Nicolas Sarkozy faites le 4 février 2008 : ‘Avec ou sans Mittal, l’Etat investira dans Gandrange’ ». Disait-il !

Que reste-t-il après ces éclaircissements de l’annonce exclusive de Nicolas Sarkozy faite ce matin et qui était censée selon lui « en enfumer réjouir plus d’un à Florange » ?