Nov 122008
 

la grenouille modem et le boeuf socialisteAinsi certaines gens, faisant les empressés,
S’introduisent dans les affaires:
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.

C’est d’abord à la fable du Coche de de la Mouche que je pense, chaque fois qu’un suppôt du Modem tente de se raccrocher aux débats et, de préférence, aux errements du Parti Socialiste pour tenter d’exister un peu.

Mais en vérité c’est celle de la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf qui convient encore le mieux :

Une grenouille vit un Boeuf.
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : « Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? Dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
Nenni. – M’y voici donc ? – Point du tout. M’y voilà ?
– Vous n’en approchez point. » La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.

Et à mes camarades de gauche je veux dire qu’il s’agit tout de même avant tout d’avoir un peu plus d’ambition et de faire en sorte, avant de se demander à quel moment et dans quelles conditions se rapprocher du Modem ou de ses électeurs, que la gauche gagne la bataille des idées et, par la force de conviction d’un projet ambitieux et cohérent, soit en mesure d’emporter enfin à elle seule l’adhésion de plus de 50% des français. Il s’agit d’abord de croire en nous-mêmes !

C’est en tout cas pour moi tout le sens de la volonté de refondation à gauche dont tout le monde parlait au lendemain des présidentielles et des législatives et que d’aucuns ont peut-être un peu oubliée en route.

Je ne crois pas que la gauche puisse jamais gagner en partant battue d’avance. Ces discussions autour de la stratégie à adopter vis à vis du Modem n’ont pour moi aucun sens. Pour l’heure le Modem n’existe pas, ou du moins – ne soyons pas trop méchants – il n’existe pas à gauche.

Bref, il s’agissait surtout ici de rappeler que le Modem n’est que cette petite mouche qui bourdonne désagréablement aux confins de notre champ politique et qu’il ne s’agit pour l’heure que de l’écarter d’un tendre revers de la main. Une petite grenouille à laquelle il n’est pas rendre service que de l’encourager à s’enfler ainsi d’importance : on nous accuserait à la fin de l’avoir crevée nous-mêmes.