La droite, c'est la dette

La dette publique s'établit au quatrième trimestre 2009 à 1489 milliards d'euros, soit l'équivalent de 77,6% du PIB (10 points de plus en un an), alors qu'elle était sous la barre des 60% en 2002 (58,8%).
Le résultat de huit ans de gouvernement de droite : une augmentation de la dette de près de 65% !
Source : La droite est responsable de l'explosion de la dette publique
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Popularité de Sarkozy : le massacre se confirme
Les bonus : que disait Sarkozy ?
Ainsi, BNP-Paribas, qui bénéficiait il y a quelques mois d'une aide de l'Etat pour un montant total de 5,1 milliards d'euros, a aujourd'hui provisionné 1 milliards d'euros visant à couvrir les futurs bonus à distribuer en fin d'année à ses traders. Et les autres banques suivront.
« Je n'hésite d'ailleurs à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d'abus, il y a eu trop de scandales. Alors ou bien les professionnels se mettent d'accord sur des pratiques acceptables ou bien le gouvernement de la République réglera le problème par la loi avant la fin de l'année », tonnait Nicolas Sarkozy lors de son discours de Toulon, le 25 septembre 2008. « La seule loi du marché, c'est fini ; l'autorégulation, c'est fini ; les rémunérations excessives, c'est fini », insistait-il la main sur le coeur.
Au printemps dernier encore, le premier ministre François Fillon avait assuré que le gouvernement ne resterait pas inactif face à certaines pratiques bancaires. Après la rémunération des dirigeants d'entreprises aidées, un décret devait être pris « visant à interdire toute distribution de stock options, tous les bonus dans les entreprises aidées ». Un projet qui a été très vite oublié.
Oui, mais c'était il y a longtemps ?
Ecoutez donc ce que disait Nicolas Sarkozy, il y a seulement quelques jours, lors du sommet franco-britannique du 6 juillet, et mesurez combien cet homme se fout de notre gueule !
Ah oui, 1 millard d'euros, cela correspond à un bonus de 59 000 euros en moyenne pour chaque trader salarié par BNP-Paribas…
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Rétablir les droits de succession
La loi TEPA et son gros paquet fiscal constituent la mesure emblématique du sarkozysme. Il n'est donc guère surprenant que le débat politique se cristallise autour de cette loi.
Aujourd'hui encore, la gauche enfonce le clou en réclamant la suppression du bouclier fiscal, tandis qu'une partie de la droite fait mine de s'interroger sur l'opportunité en ces temps de crise de suspendre l'application dudit bouclier - c'est-à-dire en réalité de le maintenir mais en le refaisant passer à 60% (contre les 50% actuels) durant une année ou deux. Ce qui donne l'occasion au gouvernement de donner de nouveaux gages à son électorat en faisant preuve de fermeté, Nicolas Sarkozy allant jusqu'à proclamer qu'il n'a pas été élu pour augmenter les impôts.
Notons au passage que cette fois, et contrairement à ses habitudes, le petit président a énoncé une vérité : il n'a pas en effet été élu pour augmenter les impôts. Et si l'on peut noter qu'il les a même diminués pour les plus riches d'entre nous, via justement le paquet fiscal, on pourrait également faire la liste des impôts et taxes qui ont pour leur part bel et bien augmenté - en dépit donc de ses engagements de campagne. Je ne le ferai pas, d'autres s'en étant chargé - il en est même qui ont fait la liste des certaines choses pour lesquelles il n'avait pas non plus été élu. En revanche, sur le pouvoir d'achat...
Mais passons. Ce qui en revanche est plus surprenant est la timidité avec laquelle la gauche aborde certain aspect du paquet fiscal. Elle dénonce le volet sur le bouclier fiscal, et elle a raison : cela relève de l'injustice fiscale au profit des plus riches (n'en déplaise à Gad Elmaleh) ; elle pointe du doigt la défiscalisation des heures supplémentaires, et elle a raison : cela contribue par effet d'aubaine à l'augmentation du chômage ; elle souligne l'inefficacité économique de l'ensemble du dispositif pour un coût tout à fait exorbitant, et elle a raison : voilà des milliards consacrés aux foyers les plus riches et aux entreprises quand on se serait attendu qu'on se préoccupe d'abord du pouvoir d'achat des foyers les plus modestes - mais il est vrai que c'est depuis devenu une habitude, une sorte de marque de fabrique du sarkozysme : la distribution par milliards de l'argent public à ceux qui... sont ses amis privés.
En revanche, donc, il règne à gauche un silence assourdissant sur la question des droits de succession, dont la quasi-suppression est pourtant une autre mesure phare de la loi TEPA, très étrange mesure venant d'un président qui n'a eu de cesse de répéter qu'il voulait « récompenser la France qui travaille » - quel est donc le grand mérite de cette France qui hérite, qu'il faille ainsi l'exonérer d'impôt ?
En 2007, la gauche avait dramatiquement perdu la bataille des idées, et donc l'élection présidentielle. Il semble désormais plus que temps de reprendre ce combat : parler d'égalité des chances, parler de solidarité, parler de redistribution des richesses, parler de justice sociale et fiscale... Or il est plutôt aisé de comprendre qu'au coeur de tout cela, il y a l'imposition des successions.
La mesure serait impopulaire ? Bien entendu, puisque la gauche est en situation de faiblesse dans l'opinion, puisque justement elle a perdu la bataille des idées et n'a pas encore repris le combat sur son terrain, celui des solidarités. Il ne s'agit pourtant que d'entreprendre un travail d'explication, faire preuve d'un peu de pédagogie, énoncer quelques vérités qui dissiperont bien des inquiétudes et des incompréhensions.
Rappeler par exemple quelle était la situation antérieure, avant la loi TEPA de 2007 : en 2002, un rapport du Sénat évaluait que « seul un petit quart des successions donne lieu à perception de droits de succession [les plus importantes] et que ce sont près de 90% des transmissions entre époux et 80% en ligne directe, qui ne donnent pas lieu à perception de droits ». Ainsi, la perception de droits de successions ne concernait déjà qu'une part très minoritaire des successions et, en particulier, seulement 20% des successions en ligne directe (de parents à enfants) et 10% de celles entre époux.
Suite à la loi TEPA, ce sont désormais 95% de toutes les successions qui sont exonérées. On voit aisément à quelle catégorie de français Nicolas Sarkozy a destiné son cadeau fiscal.
Aujourd'hui, la succession entre conjoints est totalement exonérée d'impôts. Aujourd'hui, un parent qui décède et laisse un actif net de 300 000 euros à deux enfants, laisse en héritage 150 000 euros non imposables à chacun d'entre eux. Aujourd'hui, un parent qui décède et laisse un actif net de 600 000 euros à trois enfants, laissent 200 000 euros à chacun, imposables à hauteur de 6 956 euros. Dit autrement, chaque enfant touche par naissance 200 000 euros imposés à 3,5% !
A titre de comparaison, un salarié vivant seul et gagnant mensuellement 1 500 euros est imposé à hauteur de 1 430 euros, soit 8% des 18 000 euros qu'il aura gagné dans l'année. En clair, un héritier touche sans travailler 200 000 euros imposé à 3,5%, quand un salarié travaillant toute une année pour à peine plus du SMIC est quant à lui imposé plus de deux fois plus sur une somme plus de dix fois moindre.
Un tel rappel de la réalité devrait permettre de poser le débat sur la nécessité de réformer l'impôt sur le revenu tout en rétablissant un impôt progressif sur les successions. Car il ne s'agit pas nécessairement d'augmenter les impôts en général, mais de les répartir mieux entre tous, dans un esprit de solidarité et de redistribution.
De même qu'il ne s'agit pas de rétablir l'impôt sur toutes les successions, mais bien d'en rétablir le caractère progressif, donc redistributif. Disons pour exemple et par héritier en ligne directe :
- jusqu'à 50 000 euros : 0%
- entre 50 000 et 100 000 euros : 5%
- entre 100 000 et 150 000 euros : 10%
- entre 150 000 et 200 000 euros : 15%
- entre 200 000 et 300 000 euros : 20%
- entre 300 000 et 400 000 euros : 30%
- entre 400 000 et 500 000 euros : 40 %
- entre 500 000 et 1 000 000 euros : 50 %
- au-delà de 1 000 000 euros : 60%
Dans cet exemple, un enfant qui hérite de 50 000 euros net de ses parents ne serait redevable d'aucun impôt, quand celui qui ci-dessus héritait de 200 000 euros serait redevable de 15 000 euros - ce qui est encore relativement peu puisque c'est un taux d'imposition de 7,5%, soit un peu moins encore que celui de notre salarié smicard qui devrait quant à lui travailler plus de dix ans pour toucher ce que l'héritier touche en une seule fois et sans rien faire.
La gauche serait particulièrement mal inspirée de faire une fois de plus l'impasse sur cette question plus que symboliquement centrale de la réforme de l'impôt : impôt sur le revenu et impôt sur les successions, impôt sur les revenus du patrimoine et ISF, mais aussi TVA dont il faut rappeler que, non progressif, il est l'impôt le plus injuste... à l'exception de l'impôt sur les successions qui n'existe même plus.
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La carte de la crise
Au soir de son élection et au sortir du Fouquet, Nicolas Sarkozy avait osé déclarer : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas. » Et depuis, il n'a cessé de réclamer qu'on veille bien « le juger sur ses résultats. »
Et puis il voulait être « le président du pouvoir d'achat », il avait annoncé le retour au plein emploi et promis que d'ici deux ans, en France, chacun aurait droit à un toit et on ferait en sorte que « nul ne puisse dormir dans la rue et y mourir de froid. »
A peine deux ans plus tard, nous apprenons qu'avec 100 000 chômeurs de plus en trois mois, la France compte de nouveau plus de deux millions de chômeurs - sans compter tous les radiés et les précaires qui n'entrent plus dans les statistiques officielles(*). Nous ne sommes pas encore entré dans l'hiver, mais au cours de la semaine passée six personnes privées de domicile sont mortes dans la rue. Et les français ont désormais bien compris qu'ils n'ont peu à espérer en terme d'augmentation de leur pouvoir d'achat, bien au contraire.
Mediapart a réalisé une très éclairante carte de la crise économique, et donc sociale, qui frappe la France :
Et pendant ce temps là, le président-menteur gère une situation qu'il a largement contribué à créer par effets d'annonces successives. D'abord en niant la crise, puis en se contentant de s'attaquer à son aspect financier et dilapidant des milliards d'euros sortis miraculeusement de caisses vides pour renflouer des banques sans leur imposer la moindre contre-partie contraignante en matière de prêts aux entreprises ou aux particuliers ; ensuite en refusant des semaines durant l'idée d'un plan de relance, pour enfin faire annoncer la présentation la semaine prochaine... d'un plan de relance - dont on peut parier déjà qu'il ne s'agira que de quelques mesures conjoncturelles, qui frapperont les esprits mais dont la mise en oeuvre ne saurait remettre en cause l'indépassable credo libéral qui, par delà ses discours, anime chaque décision de ce tout petit président décidément sans envergure.
Chaque année, le paquet fiscal distribue quinze milliards d'euros à ceux qui en ont le moins besoin. En cadeau de rentrée des classes, les banquiers mauvais élèves ont reçu trente milliards d'euros d'argent public. Les amis du petit père des people, Bouygues via TF1 et Bolloré via la TNT, trouveront dans leurs petits souliers privés la mise à mort du service audiovisuel public français, et en particulier de France Télévision. Et le président lui-même n'a pas oublié de se servir en faisant voter une augmentation conséquente du budget de fonctionnement de l'Elysée. Mais, dans les semaines et les mois à venir, les français verront quant à eux leur pouvoir d'achat reculer à mesure qu'ils rejoindront les rangs des chômeurs et des précaires. Et au bout de la chaîne de la casse sociale, d'accident de la vie en accident de la vie, quelques uns qui auront perdu jusqu'à la possibilité d'avoir un toit sous lequel s'abriter, mourront seuls et anonymes, de faim et de froid, en France.
Merci qui ?
(*) Fin octobre 2008, 2.004.500 demandeurs d'emploi étaient inscrits à l'ANPE dans la catégorie 1, qui sert de baromètre de référence depuis 1995, et qui ne retient que les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n'ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé.
Si en revanche on englobe l'ensemble des inscrits en catégorie 1, 2, 3, 6, 7 et 8, c'est-à-dire incluant les chômeurs ayant un pied dans le chômage, un pied dans l'emploi, on atteint cette fois le chiffre de 3,15 millions.
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Qui veut gagner des milliards ?
L'Etat a donc décidé d'injecter 10,5 milliards d'euros au capital des six plus grandes banques privées françaises : 3 milliards pour le Crédit Agricole, 2,55 milliards pour BNP Paribas, 1,7 milliards pour la Société Générale, 1,2 milliards pour le Crédit Mutuel, 1,1 milliards pour la Caisse d'Epargne et enfin 950 millions pour les Banques Populaires.

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10,5 milliards d'euros ! Mais ils n'en avaient pas besoin, disaient-ils. La solidité de leurs établissements se suffisait à elle-même, avaient-ils déclarés. Et dans un communiqué de presse, la Banque de France avait elle-même affirmé que ces six établissements affichaient un état « tout à fait satisfaisant, conforme ou supérieur à ce qui a été demandé par la commission bancaire à chaque établissement, en fonction de la nature de ses activités et de son profil de risque ».
10,5 milliards d'euros ! Et quoi en échange ?
En échange de cet apport de fonds propres par l'Etat, les six principales banques hexagonales se sont engagées sur des mesures économiques et éthiques : les banques se sont notamment engagées à développer la distribution du crédit et par conséquent le financement de l'économie de façon notable... Dit autrement, l'Etat a versé plus de 10 milliards d'euros pour que les banques fassent tout simplement leur travail.
Un cadeau et au résultat, évidemment, les valeurs bancaires se sont envolées, mardi 21 octobre, à la Bourse de Paris . Le Crédit Agricole s'est située en tête des hausses du CAC 40 (+15,74%), suivie de la Société Générale (+10,23%) et de la BNP (+7,47%), dans un marché en très faible hausse de seulement 0,78%.
C'est que le cadeau de Nicolas Sarkozy à ses amis banquiers était en réalité double : D'une part l’Etat injecte des fonds, et de l'autre il s'abstient d’entrer au capital des banques privées qu'il recapitalise. Ainsi celles-ci reçoivent les 10 milliards d'argent public tout en demeurant totalement libres d'en user comme elles l'entendent. Georges Pauget, patron du Crédit Agricole et président de la Fédération bancaire française, a d'ailleurs déclaré avec une rare impudeur : « Nous avons posé nos conditions, et parmi celles-ci, que l'Etat ne nous apporte pas de vrai capital. Nous ne voulons pas d'un Etat avec des pouvoirs dans la gestion des établissements ». Et en effet, Nicolas Sarkozy, bonne poire libérale, venait de se coucher.
Pourtant même les anglo-saxons ont choisi la voie de la sagesse et de l’intérêt général. Le gouvernement américain de George W. Bush, le gouvernement anglais de Gordon Brown, ceux du Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas, tous ont choisi la nationalisation partielle de leurs banques, tous ont choisi de prendre une part du pouvoir dans les conseils d'administration des banques privées, pouvoir sans lequel il ne peut y avoir de vrai contrôle sur la manière dont les banques font des affaires.
Encore une fois, d'un côté les mots, de l'autre les actes. D'un côté Nicolas Sarkozy parle de régulation et de retour de l'Etat, et de l'autre il se révèle plus libéral que les ultra-libéraux en se refusant à ce que l'Etat prenne sa part de responsabilité en entrant en tant que régulateur au capital de banques trop contentes de pouvoir user de l'Etat comme d'une simple pompe à refinancement. Aujourd'hui, le Petit Père des People a très lyriquement déclaré que « l'idéologie de la dictature des marchés est morte ». Soit. L'idéologie, peut-être. On peut éventuellement en douter. Mais dans les faits, la dictature des marchés est elle encore bien vivace et Nicolas Sarkozy vient une nouvelle fois de s'y soumettre.
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Crise des subprimes : sifflets pour Sarkozy
Il faut commencer par donner une définition. Qu'est-ce que les subprimes ? Pourquoi sont-ils à l'origine de la crise financière ? L'article de wikipedia étant sur ce sujet assez complet, je me contente d'en citer quelques extraits utiles :
Au sens le plus large, un « subprime » est un crédit à risque, offert à un emprunteur qui n'offre pas les garanties suffisantes pour bénéficier du taux d'intérêt le plus avantageux. Le terme est employé plus particulièrement pour désigner une forme de crédit hypothécaire destinée aux emprunteurs à risque. Ce crédit immobilier est gagé sur le logement de l'emprunteur.
[...]
Après un taux promotionnel initial très bas, sur une durée de 2 ou 3 ans, le taux est indexé sur [un] taux directeur de la banque centrale [...] augmenté d'une marge, pour une durée de 27 ou 28 ans. Ce deuxième taux d'intérêt est donc variable. Il est aussi plus élevé que les prêts classiques, en contrepartie de critères d'attributions plus souples pour ce type de prêt.
[...]
Tant que la valeur moyenne des logements augmentait, la défaillance d'un emprunteur permettait au prêteur [la banque] de se rembourser assez facilement sur la revente du bien immobilier, ce qui rendait le risque pris très acceptable.
[...]
Une hausse des taux longs [entraîne] une augmentation des montants des remboursements des emprunts à taux variable, et les ménages fortement endettés à taux variable [se trouvent] dans l'incapacité de respecter leurs échéances de remboursement.
[...]
L'augmentation du nombre de ménages dans l'incapacité de rembourser leur mensualité a [...] pour effet d'augmenter le nombre de propriétés a vendre. En conséquence [...] le marché immobilier [entre] dans une crise immobilière [...] Dans ce contexte, en cas de défaillance de l'emprunteur, le prêteur n'arrive donc plus à recouvrer la totalité de sa créance en revendant le bien immobilier. À la faillite personnelle des emprunteurs [s'ajoute] une série de graves difficultés financières pour les prêteurs et certains de leurs banquiers.
En résumé, les subprimes sont des crédits à taux variables et hypothécaires, c'est-à-dire garanti par le bien immobilier dont l'achat nécessite que l'on emprunte. Crédits qui sont très risqués aussi bien pour l'emprunteur (en cas de hausse des taux, il ne pourra plus payer et perdra son logement) que pour le créancier (en cas de baisse de l'immobilier, il ne pourra récupérer son capital sur la vente du bien de l'emprunteur).
Il semble aujourd'hui y avoir unanimité aujourd'hui pour reconnaître l'évidence : ce type de crédits est une escroquerie en ce qu'elle conduit directement au surendettement et à la faillite personnelle. Ce n'était pourtant pas le cas il y a quelques mois encore dans le camp des libéraux, et pour Nicolas Sarkozy en particulier.
Nicolas Sarkozy qui joue aujourd'hui les sauveurs pourfendeurs du libéralisme et vante la main sur le coeur les mérites de la régulation, disait il y a peu ceci :
« Il faut mettre en œuvre rapidement la réforme du crédit hypothécaire. Ce n’est quand même pas excessivement audacieux de proposer que les crédits immobiliers soient tout simplement et uniquement garantis sur la valeur des biens achetés ; ni excessivement anormal de demander aux banques d’accorder sur la même hypothèque un nouveau crédit, lorsque le précédent emprunt a été partiellement remboursé. Il faut inciter les banques à prêter à tous et pas seulement aux plus aisés. »
C'était le 17 mars 2005, dans un discours prononcé à l'Assemblée nationale lors de la Convention sociale de l'UMP "Pour une politique de justice et de responsabilité". Et c'était pire même que les subprimes à l'américaine, puisqu'il proposait en sus de réapprovisionner la capacité de crédit à mesure que l'emprunt initial était remboursé. Nicolas Sarkozy proposait ni plus ni moins ce qu'on pourrait appeler un crédit hypothécaire en poupées russes - moyen plus sûr encore d'accélérer la spirale du surendettement : dès que vous sortez un peu la tête de l'eau on vous attire à nouveau vers le fond !
Ainsi, le candidat à l'élection présidentielle qu'il était deux ans plus tard faisait-il en toutes lettres dans son programme la proposition suivante :
« Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d'Europe. Or, une économie qui ne s'endette pas suffisamment, c'est une économie qui ne croit pas en l'avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C'est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l'État intervienne pour garantir l'accès au crédit des personnes malades. Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement. Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants. »
Mais le poids de la parole et de l'image étant plus important pour Nicolas Sarkozy, écoutons ce qu'il disait le 14 septembre 2006, lors de la convention UMP Pour la France d'après - Contre la précarité, permettre à chacun d'être propriétaire :
Mais Nicolas Sarkozy est aussi cet homme qui a répété mille fois : « Tout ce que j'ai dit, je le ferai ». On se souvient également que dans son discours de prise de fonction, le nouveau petit président avait déclaré souhaiter que sa présidence soit guidée par douze exigences, parmi lesquelles figuraient en deuxième position de « respecter la parole donnée » et en troisième de « tenir les engagements ». Il nous faut encore une fois mesurer la chance que nous avons de savoir que ce n'était là aussi que des paroles en l'air.
Il nous faut tout autant avoir conscience que son revirement actuel et ses tirades enflammées en faveur de la régulation du marché, la moralisation du capitalisme et l'intervention de l'Etat dans les affaires économiques ne sont rien d'autre que circonstancielles. Il ne fait là que ce qu'il fait habituellement : il communique, il cherche à enfumer les français, une fois encore et une fois de plus.
Souvenons-nous également, car il l'a répété à maintes reprises, que la prochaine ambition de Nicolas Sarkozy, son nouveau boulot auquel il pense en se rasant, sera de faire de l'argent...
Où l'on parle de : Sifflets pour Sarkozy
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Sortie de crise : Sarkozy, ce héros !
Il y a quelques jours à peine, le 8 octobre, je vous interpelais sur la relativité du krach boursier - où l'on constatait qu'il suffisait de regarder l'évolution du CAC40 (par exemple) sur plusieurs années pour relativiser la tragédie financière qu'on nous expliquait...
Aujourd'hui que l'on nous dit que Ouf ! C'est enfin terminé !!, il me semble intéressant d'observer l'évolution du CAC40 (toujours par exemple) sur les 18 derniers mois :
l'évolution du CAC40 sur 18 mois
Donc là, au jour d'aujourd'hui, nous serions bel et bien sortis de la crise ? Alors même qu'il y a encore quelques mois le CAC40 dépassait la barre des 6000 points ? Alors même qu'aujourd'hui il est très nettement en dessous des 4000 ? C'est étrange tout de même...
Observons ce phénomène d'encore plus près en ne remontant que jusqu'à début septembre :
l'évolution du CAC40 sur 45 jours
Moi, y a tout de même un truc qui me chiffonne... Non ?... Pas vous ?
On nous mènerait pas en bateau des fois ?!
Edit du mercredi 15 à 18 h : Tiens, le CAC40 a reperdu aujourd'hui près de 7%. Nous ne serions pas tout à fait sortis de la crise ainsi qu'on le prétendait encore hier à la même heure, où Sarkozy était présenté partout comme ce sauveur génial ?
Et on me signale à l'instant du fond de la cave, dans les commentaires, deux indices éclairants : un indice de volatilité, sorte de mesure d'incertitude des marchés et donc de la potentialité d'une poursuite de la crise financière, et l'évolution du TED, sorte de mesure de la confiance des banques entre elles - l'un comme l'autre sont pour l'heure spectaculairement alarmant.
Où l'on parle de : Sarkozy, ce héros !
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Pouvoir d'achat : ce ne sera pas la faute de la crise
Pour distribuer du pouvoir d'achat, rien de tel qu'une bonne crise planétaire. C'est en tous cas ce qu'on a cru comprendre, hier soir, en écoutant le Premier ministre sur TF1 : les "sommes énormes" engagées par l'État sont "sans risque pour les contribuables", a-t-il expliqué. Elle pourraient même "rapporter de l'argent à l'État quand la crise sera terminée". (source)
François Fillon s'est même fait plus précis : "Si les choses se passent normalement, l'Etat français peut gagner de l'argent dans cette crise".
Voilà qui est dit.
Et qu'ils ne viennent pas dans quelques mois prétendre que la situation économique catastrophique de la France, la récession et le pouvoir d'achat en berne des français ne seraient que les effets néfastes de la crise, que leur politique économique et (anti)sociale n'y serait absolument pour rien. Ils seront, et sont déjà responsables.
Nicolas Sarkozy a d'ailleurs demandé maintes fois qu'on le juge sur les résultats. Nous n'y manquerons pas.
Notons déjà qu'au bout de bientôt 18 mois de présidence - qui font suite, rappelons-le tout de même, à cinq ans d'une politique identique menée par un gouvernement déjà UMP - les résultats de Nicolas Sarkozy sont unanimement négatifs : balance commerciale déficitaire, dette publique en explosion, comptes sociaux dans le rouge, récession économique, prélèvements obligatoires croissants, chômage à la hausse, inflation record, pouvoir d'achat rogné, etc...
Sinon, vous vous demandez peut-être vous aussi d’où sortent les 360 milliards d’euros du plan français ? La réponse, et les petits secrets, sont dans le click...
Où l'on parle de : Ce ne sera pas la faute de la crise
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De la relativité d'un krach boursier
Il est tellement vrai qu'un bon petit graphique vaut parfois mieux qu'un long discours que je vous propose, et je m'adresse en particulier aux jeunes traders qui auraient dans l'idée d'ouvrir la fenêtre, de vous pencher [sic !] un court instant sur...
l'évolution du CAC40 sur 15 ans
En revanche, si vous avez devant vous une petite heure et l'envie de comprendre pourquoi le système économico-financier qui nous gouverne est en crise, d'apprendre en particulier que l'essentiel de la masse monétaire en circulation est une dette qui n'a d'autre vocation que de s'accroitre, et que donc la fin dudit système est inéluctable, et qu'il nous faudrait même l'anticiper, je vous suggère de consulter l'article intitulé l'argent et les banques pour les nuls et de prendre le temps de regarder la video qui y est présentée...
Et puis, ou bien si vous n'avez que quinze minutes, et parce que davantage encore dans des périodes de crise comme celle que nous vivons actuellement - et qui si elle n'atteindra que très relativement la grande finance internationale, sera néanmoins d'une gravité économique et sociale de toute première importance - parce que donc la politique a un sens en ce qu'elle est le nid où couve notre avenir commun, je voudrais également vous inviter à écouter attentivement l'intervention de Benoit Hamon, ce mardi à la Mutualité, devant les militants socialistes parisiens :
Pour en savoir plus sur La motion «Un Monde d'Avance » et ses 79 propositions, laissez-vous tenter...
Source : De la relativité d'un krach boursier
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L'argent et les banques pour les nuls
En ces temps de crise financière où nous découvrons l'importance des activités souterraines des banques, où beaucoup en viennent à se demander si leur argent est bien en sécurité sur leurs comptes bancaires, il est sans doute utile d'informer tout un chacun que l'argent n'existe pas, ni à la banque ni ailleurs.
L'essentiel de la masse monétaire est créé par les banques elles-même sur la base des promesses de remboursement des emprunts qu'elle a elle-même accordés. Dit autrement, lorsque vous empruntez 10 000 euros à la banque pour acheter une voiture, la banque obtient de votre part la promesse que vous allez rembourser dans le futur ces 10 000 euros (plus les intérêts), considère donc qu'elle possède ces 10 000 euros... et vous les prête... puis empoche les intérêts de vos remboursements... de même qu'elle empoche les 10 000 euros que le vendeur de votre voiture a reçu de vous et qu'il épargne à la banque (la même ou une autre, peu importe)... lesquels 10 000 euros épargnés autorisent à la banque une capacité accrue à accorder des crédits, donc à créer plus d'argent encore.
Ainsi l'argent est en réalité une dette. On imagine alors aisément ce qui se passe dans le cas où beaucoup d'emprunteurs viennent simultanément à ne plus pouvoir rembourser leurs emprunts. Puis lorsque les épargnants, ayant perdu confiance en leurs banques, se précipitent pour réclamer le remboursement des sommes épargnées... et dont en réalité les banques ne disposent pas.
Vous trouvez cela compliqué ? L'indispensable Café-Croissant a dégoté un petit film qui vous explique tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'argent sans jamais oser le demander. Un 52 minutes très pédagogique qui vaut vraiment la peine - même si je dois dire que je suis plus que légèrement gêné par la théorie conspirationniste qui fait plus qu'affleurer vers la fin du film et que je vous invite à considérer avec une méfiance redoublée (*).
Quatre questions essentielles viennent clore la première partie de cet intéressant documentaire - du moins donc dans sa première partie -, qui se poursuit sur des débuts de solutions plus discutables mais non moins intéressantes, notamment en ce qu'elles invitent à redonner à la puissance publique le soin de créer et gérer elle-même la masse monétaire afin de sortir du cercle infernal de la dette, et en particulier d'asseoir cette création monétaire sur la valeur des investissements publics (du type grand travaux) plutôt donc que sur une dette détenue par des intérêts privés.
Il me semble utile de retranscrire ces 4 questions, auxquelles nous aurions à répondre s'il nous prenait enfin de vouloir changer un système monétaire, économique et financier dont nous savons désormais qu'il nous conduit à la catastrophe :
Question 1- Pourquoi est-ce que les gouvernements choisissent d'emprunter de l'argent aux banques privées, avec intérêts, quand ils pourraient créer tout l'argent qu'il leur faut, sans intérêts ?
Question 2- Pourquoi créer de l'argent à partir du processus de dette ? Pourquoi pas créer de l'argent qui circule en permanence et qui ne doit pas sans cesse être réemprunté pour exister ?
Question 3- Comment un système monétaire fondé sur l'accélération perpétuelle de la croissance peut-il servir à construire une économie durable ?
Question 4- Pourquoi notre système actuel dépend-il entièrement d'une croissance perpétuelle ? Que faut-il changer pour créer une économie durable ?
(*) afin donc de garder les yeux grand-ouverts sur le message au moins aussi nauséabond que subliminal qu'on devine en arrière-plan, je vous engage à consulter sur rue89 un article où est expliquée l'origine de cette décidément sale petite odeur...
Pour terminer sur une note sans doute plus terre-à-terre, Antoine évoque très pertinemment le célèbre dilemme du prisonnier (célèbre pour qui a quelques notions de théorie des jeux) pour en quelques mots conter la mouise dans laquelle chaque épargnant que nous sommes (du moins pour ceux qui ont encore la chance d'en être) va se retrouver à devoir se débattre si cette crise glisse jusqu'à son terme : Laisser ou ne pas laisser son argent à la banque, telle serait donc la question...
Mais la bonne nouvelle est qu'un autre monde est possible !
EDIT : Actuellement, le site Vimeo sur lequel est hébergée la vidéo ne répond plus. Vous pouvez en ce cas visionner le film de Paul Grignon, l'Argent Dette, en plusieurs parties :
Partie 1 - Partie 2 - Partie 3 - Partie 4 - Partie 5 - Partie 6 - Partie 7
Où l'on parle de : L'argent et les banques pour les nuls
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Sarkozy ou le fou libéral
Qui sont les fous ?
Nicolas Sarkozy a déclaré dans son discours de Toulon : « L’idée de la toute puissance du marché qui ne devait être contrariée par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle. »
Qui sont donc ces fous qui baissent de 13 milliards les impôts des plus riches ?
Qui sont donc ces fous qui privatisent la Poste ?
Qui sont donc ces fous qui libéralisent la santé ?
Qui sont donc ces fous qui démantèlent le droit du travail ?
Qui sont donc ces fous qui organisent dans tous les domaines les reculs de l’Etat (education, recherche, service public, santé...) ?
Nicolas Sarkozy veut dire la vérité aux Français. Sa vérité la voici : il veut faire croire que tous les malheurs d’aujourd’hui et de demain n’ont rien à voir avec sa politique mais sont dûs à la crise internationale.
Nicolas Sarkozy vient de se livrer, dans un mélange d’approximations économiques et de bégaiements idéologiques à un réquisitoire en règle contre un système qu’il défend et promeut depuis le début de sa carrière politique.
Il déclare la mort du capitalisme pour s’empresser d’appeler les français à l’aider à « refonder le capitalisme ». Il découvre opportunément la nécessité d’un nouveau « Bretton Woods », proposé par le PS depuis plusieurs années pour mieux réguler les marchés financiers et améliorer leur transparence. Il évoque les paradis fiscaux mais refuse toute initiative en tant que président de l’Union Européenne pour favoriser une harmonisation fiscale et lutter contre la fraude fiscale (200 milliards d’euros) en s’attaquant notamment au secret bancaire qui assure la fortune de quelques états en Europe.
Il propose une augmentation des minimas sociaux qui ne compensera pas les effets des politiques de rigueur imposées par son gouvernement aux ménages les plus modestes.
Cela ne l’empêche pas non plus de maintenir le financement immoral du RSA qui concerne tous les petits épargnants mais pas les grandes fortunes qui bénéficient du bouclier fiscal.
Enfin, il exalte la croissance durable, au moment même où il rabote la fiscalité écologique.
En dépit de cette nouvelle imposture politique, il apparaît comme l’un des dirigeants occidentaux les moins qualifiés pour aider l’Europe et la France à s’extraire de cette crise.
J'allais oublier de le préciser : ce texte bien senti et fort à propos a été rédigé par Benoit Hamon.
Crédit dessin : PLACIDE - Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur
Où l'on parle de : Sarkozy ou le fou libéral
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L'UMP toute nue (âmes sensibles s'abstenir)
En tant que fils de son père Marcel Dassault, Serge Dassault est milliardaire et accessoirement chef d'entreprise et sénateur UMP. Moins accessoirement, il est en sus propriétaire du Figaro. On pourra également noter que son fils, Olivier Dassault , est quant à lui député (toujours de l'UMP, ça va de soi).
Pour entrer un peu plus dans le détail, Serge Dassault est cet homme qui expliquait que les journaux doivent diffuser des "idées saines", car "nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche". A des responsables du Centre de formation des journalistes (CFJ), il se fit plus précis en leur lançant : "J'espère que vous allez cesser de former des journalistes de gauche !". Récemment, le 19 juin 2008, Serge Dassault déclarait qu'il jugeait "anormal" d’aider les chômeurs, "des gens qui ne veulent pas travailler". On se souviendra en outre que le journal Marianne, en Une de son premier numéro (1997), dénonçait Serge Dassault comme "l'empereur tricolore de la corruption".
Ces petites précisions pour dire que cet homme-là (dont on devine sans mal qu'il ne doit pas son mandat de sénateur à sa grande intelligence politique - mais à quoi donc ?) possède l'immense avantage de clamer très haut ce que la droite UMP, laquelle demeure malgré tout encore très opportunément complexée, pense très fort et s'efforce jour après jour de mettre en oeuvre. Certes nous soupçonnons sans mal qu'"ils" pensent comme ça, voire même nous le savons, car nous connaissons l'idéologie qui les anime et les intérêts qu'ils servent, mais il est toujours intéressant d'entendre cette pensée s'exprimer de manière transparente et apparaître telle qu'elle est, dépouiller des oripeaux sous lesquels d'ordinaire elle se dissimule.
Tiendrez-vous dix minutes d'UMP sans langue de bois ?
merci à dagrouik
Source : L'UMP toute nue
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Billet précédent : Alerte RESF : Rafle programmée à Montreuil ?
Revenus des grands patrons et Sécurité Sociale
Taxer les stock-options
Selon le magazine L'Expansion à paraître ce mercredi, les revenus des patrons du CAC 40 ont bondi de 58% au cours de l’année 2007. Les profits tirés par la levée de leurs stock-options sont les principaux responsables de cette augmentation, représentant un gain moyen de 4 millions d'euros, exonérés de cotisations sociales, pour chacun de ces quarante hauts dirigeants déjà bien nanti en salaire. Les plus-values totales réalisées sur les stock-options encaissées en 2007 ont augmenté de 351% par rapport à 2006, atteignant la somme totale de 66 millions d'euros. Elles sont la principale raison de l’explosion des revenus des grands patrons. La plupart de ces quarante dirigeants ont en effet liquidé une partie de leurs stocks avant la chute des marchés, en août 2007 et ont donc au total touché ensemble 161 millions d'euros au cours de la seule année 2007 - le mieux servi étant Pierre Verluca, patron de Vallourec, leader mondial des tubes en acier, avec plus de 18 millions d'euros de revenu, dont 17 millions par la seule levée de ses stock-options.
Face de ses chiffres aussi astronomiques qu'indécents, il est particulièrement intéressant de rappeler la recommandation de la Cour des comptes, dont le Premier président n'est pas un gauchiste pur jus puisqu'il s'agit de Philippe Séguin. Cette autorité indépendante a en effet calculé que l’ensemble des mécanismes d’intéressement exonérés de cotisations sociales ont représenté une perte de recettes pour le régime général de la "Sécu" comprise entre 6 et 8,3 milliards d’euros en 2005, pour un déficit qui s’élevait cette année-là à 11,6 milliards d’euros. En particulier, les 8,5 milliards d’euros de stock-options distribués en 2005, qui, selon les propos même de M. Séguin, constituent « bien un revenu lié au travail, donc normalement taxable », ont ainsi entraîné cette année-là une perte de recettes « aux alentours de 3 milliards d’euros ». La Cour des comptes, toujours par la voix de son Premier président, explique en outre que « les 100 premiers bénéficiaires [de stock-options] devraient toucher chacun une plus-value de plus de 500.000 euros et les 50 premiers de plus de 10 millions d’euros. Rien que pour chacun de ces cinquante-là, les cotisations manquantes s’élèvent à plus de 3 millions d’euros par bénéficiaire. » Et il ne s'agit là que des chiffres de 2005...
Rappelons maintenant que Nicolas Sarkozy a instauré une franchise sur les soins qui s'applique à hauteur de 50 centimes d'euros par boîte de médicaments, de 50 centimes d'euros pour les soins infirmiers et les actes de kinésithérapie, de 2 euros pour les transports sanitaires et plafonnée par décret à un total de 50 euros annuels - plafond qui pourra ensuite être relevé, par simple décret également. Le petit président avait fait ses calculs, 50 euros annuels cela représente 4 euros par mois : "Qui va oser me dire qu'on ne peut pas mettre 4 euros par mois ?", claironne-t-il... puisque le produit des franchises, il l'a décidé, sera affecté à la recherche contre le cancer et à la prise en charge des soins palliatifs et de la maladie d'Alzeihmer.
Certes, les bénéficiaires de la CMU sont exonérés de franchises. Mais voilà, la CMU est soumise à un plafond de revenu de 606 euros mensuels... quand le seuil de pauvreté en France est à 817 euros et que l'allocation adulte handicapé est tout juste supérieure au plafond de la CMU. Ainsi, ce sont bien les pauvres - pour qui 4 euros par mois représente un manque perceptible, n'en déplaise au petit père des people - et les malades eux-mêmes - dont notamment les personnes atteintes du cancer ou de la maladie d'Alzeihmer, et/ou en soins palliatifs - qui contribueront désormais le plus sensiblement au financement du trou de la Sécurité Sociale... plutôt donc que les détenteurs de stock-otions et autres possesseurs de capitaux, dont on peut sans mal parier que, bénéficiaires d'une qualité de vie supérieure, ils jouissent déjà d'une santé incomparablement meilleure.
Résumons-nous : en instaurant les franchises sur les soins, on récupère 850 millions d'euros en taxant les malades et en pénalisant davantage les plus pauvres (car en effet, 4 euros par mois ce n'est pas grand chose... pour les plus riches), tandis qu'en choisissant de ne plus exonérer les revenus des stock-options de contributions sociales, et en les faisant contribuer à hauteur de ce que contribuent les revenus salariés, ce sont près de 4 milliards qui viendraient chaque année renflouer les caisses de la sécurité sociale. Entre ceux dont les revenus mensuels se mesurent en centaines de milliers d'euros et ceux pour qui chaque euro dépensé est un euro qui manque, entre ceux pour qui la maladie n'est pas en sus un problème financier et ceux pour qui se soigner est un luxe auquel il faut souvent renoncer, entre la fidélité aux puissants et la justice sociale, entre clientélisme et répartition des richesses, entre droite et gauche, Nicolas Sarkozy a choisi... et arbitré en faveur de son camp, celui auquel il a toujours appartenu. Ça n'étonnera personne, je pense.
Source : Revenus des grands patrons et Sécurité Sociale
La France qui travaille plus
Le mensonge sarkoziste
Note liminaire : j'ai commencé à écrire, puis entamé quelques recherches complémentaires sur l'internette... et suis tombé sur un excellent article de Olivier Bonnet. Je me rends à l'évidence : le journalisme est un métier... et c'est avec humilité et reconnaissance que je pompe donc ici intégralement son article, à quelques modifications près (parce que j'ai quelques prétentions que je bride encore difficilement).
"La France ne travaille pas assez ! Il n'y a qu'un moyen de relancer la croissance et d'augmenter le pouvoir d'achat : travailler plus ! Par rapport à nos voisins, nous sommes le pays qui travaille le moins, il faut que ça change !" Voilà le message dont nous rebat les oreilles avec un bel ensemble la majorité présidentielle, à commencer par Sarkozy lui-même. Or c'est grossièrement faux.
Pour remettre les choses à leur place, il suffit de consulter les chiffres 2006 d'Eurostat, le très officiel Office statistique des Communautés européennes, repris sous forme de tableau par l'excellente revue Alternatives économiques :

Ainsi, dans l'ordre croissant en nombre d'heures travaillées par semaine, on trouve d'abord les Pays-Bas puis la Norvège, le Danemark, l'Allemagne, l'Irlande, la Suède, la Belgique, le Royaume-Uni et la Finlande. Vient ensuite la moyenne européenne, à 37,9 heures. Le premier pays à travailler plus que ladite moyenne, de justesse (38h tout rond) est la France. Viennent derrière l'Italie, la Lituanie, le Portugal, l'Espagne, l'Estonie, la Croatie, la Slovénie... Les plus gros travailleurs sont enfin les Bulgares, Lettons, Tchèques et Grecs (42,7 heures). Le tableau ci-dessus concerne la durée hebdomadaire mais on observe la même chose en se basant sur la durée annuelle, qui prend en compte vacances et jours fériés : elle est en France de 1545 heures, contre 1445 en Allemagne, 1499 au Danemark, les Pays-Bas étant le pays où l'on travaille le moins avec 1340 heures.
Merci à Léon Mercadet, journaliste à La matinale de Canal +, d'avoir rétabli les faits dans sa chronique d'hier, titrée La France bosse fort !
La france qui bosse!
envoyé par dagrouik
"Il y a un truc très très frappant, observe notamment Léon Mercadet, c'est que les pays où l'on travaille le moins sont les plus avancés, les plus performants économiquement et socialement". "Ca alors !", s'exclame le présentateur de l'émission, Bruce Toussaint. "A l'inverse, poursuit son chroniqueur, si on va en bas de classement, on s'aperçoit que les cancres sont (...) ceux dont le PIB par habitant est le plus faible. Tout se passe comme si plus on est un pays moderne, plus on est un pays économiquement performant, moins on travaille ! Allez savoir pourquoi, mais moins l'on travaille et plus le PIB par habitant est élevé, c'est comme ça que ça se passe en Europe. Alors quand les ministres et les porte-paroles du gouvernement nous répètent que nous ne travaillons pas assez, je me pose la question : est-ce ignorance ou est-ce mensonge délibéré ? En tout cas, c'est de l'idéologie, ce n'est pas des faits. J'ai quand même l'impression qu'on nous répète ça dans l'espoir qu'un mensonge cent fois répété devienne une vérité. Alors dans quel but cette distorsion des faits ? (...) Il y a une réponse évidente: c'est pour supprimer les 35h. Pourquoi supprimer les 35h ? Parce que c'est la durée légale. Ca veut dire quoi ? C'est le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Donc les Français travaillent déjà plus de 35h - on est à 38 - mais si on fait sauter les 35h, on n'a plus besoin de payer entre 35 et 38 au tarif des heures supplémentaires."
C'était donc lundi matin en clair sur Canal+, entre 7h 10 et 7h 20 : un grand moment de vérité à la télévision, qui laissait éclater en plein jour toute l'imposture de nos gouvernants. Mais rassurez-vous, rien ne changera et cette droite menteuse continuera inlassablement à ressasser l'ineptie que les Français ne travailleraient pas assez. C'est d'ailleurs ce qui ne manqua pas d'arriver dès le lendemain. Malheureusement pour Yves Jego, secrétaire d'Etat à l'Outremer et membre de l'UMP (Un Menteur de Plus) , c'est ce même Léon Mercadet qui se retrouve en face de lui :
les mensonges sur la valeur travail
envoyé par dagrouik
Si on peut même plus mentir tranquille !
On parle de : La France qui travaille plus
Réforme de l'Etat (RGPP) et Rigueur
Vous avez dit Rigueur ?

© La République des Fourmis par SaT - Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur
Les choses sont aujourd'hui très claires : d'un côté, le gouvernement Sarkozy-Fillon dépense généreusement 15 milliards d'euros par an pour réduire la pression fiscale sur les français les plus riches, de l'autre - mais seulement une fois les échéances électorales passées - 7 milliards (et ce n'est qu'un début) d'économies annuelles sont imposés aux services de l'Etat et qui pénaliseront en priorité les foyers les plus modestes - lesquels auront plus de mal à se loger, plus de mal à se soigner, plus de mal à permettre à leurs enfants de prendre l'ascenseur social en bénéficiant d'un enseignement de qualité, plus de mal à vivre...
Disons-le plus clairement encore, Sarkozy impose à la France ce que Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont imposé respectivement aux Etat-Unis et à la Grande-Bretagne, ... il y a vingt-cinq ans ! Il s'agit de cette stratégie sournoise mise au point par les idéologues du libéralisme visant à un désengagement brutal de l'Etat dans les services publics, le rendant inefficace et justifiant dans un second temps d'en confier la responsabilité au secteur marchand. De manière imagée, la stratégie revient à inoculer la rage à son chien afin de justifier qu'on soit obligé de l'abattre. Sans moyens, la dégradation de la qualité de l'enseignement dans les écoles publiques justifiera qu'on ouvre toujours plus d'écoles privées ; exsangues, les hôpitaux seront de plus en plus dans l'incapacité de remplir correctement leurs missions et un marché s'ouvrira pour les cliniques privés ; etc...
Le résultat est connu : privatisation de l'école et de l'université, privatisation de la recherche, privatisation de l'assurance maladie, privatisation du régime de retraites, privatisation de l'assurance chômage, politique culturelle remise entre les mains du système marchand, une justice à deux vitesses ne permettant pas aux pauvres de faire valoir leurs droits, etc... Ceux qui pourront payés bénéficieront encore d'une éducation de qualité pour leurs enfants, pourront se soigner dans des cliniques privés bien équipés et auront la vie facile, tandis que pour les autres tout sera plus difficile dans une vie où le moindre accident de santé risquera de tourner au drame économique, et où les enfants iront s'agglutiner dans des établissements scolaires aux classes surchargées dans lesquelles des profs dépassés tenteront en vain d'enseigner qu'il fût un temps où l'égalité des chances était un objectif pour lequel il valait la peine de se battre.
C'est vers une telle société qu'à grands pas nous nous dirigeons... et ce alors même que dix à quinze années furent ensuite nécessaires aux Etats-Unis comme à la Grande Bretagne - Bill Clinton ici et Tony Blair là - pour réparer un peu des immenses dégâts causés par une politique de démolition systématique et aveugle de l'Etat, une politique sans fondement économique sinon l'intérêt du portefeuille de quelques-uns, cette marque de l'imbécillité profonde de l'idéologie libérale.
Ils disent "réformer l'Etat"... quand il ne s'agit en réalité que de l'abandon de ses missions fondamentales. Pour cette droite idéologue, la réforme équivaut purement et simplement à moins d'Etat... quand une autre voie serait le mieux : dépenser moins pour dépenser mieux, réformer pour plus d'efficacité, réformer plutôt que déformer.
On parle de : Réforme de l'Etat (RGPP) et Rigueur
Education nationale : investir moins pour économiser plus
Le bon grain et la mauvaise graine
Il faut réduire la dette ! L'intention est louable, et l'objectif même impératif. Il n'est cependant pas interdit de remettre en cause la logique purement budgétaire d'un gouvernement qui a donc résolu de faire des économies sur le dos, entre autres, de l'Education Nationale, en supprimant dès cette année de 11 200 postes de professeurs - mais ce n'est qu'un début, le pire restant à venir avec un objectif affiché de 80 000 postes supprimés en 4 ans !
Pour Messieurs Sarkozy et Fillon, les choses sont simples : puisqu'il faut faire des économies, supprimons un maximum de postes d'enseignants dans les collèges et lycées de France, fut-ce au prix d'une dégradation sans précédent des conditions de travail des enseignants comme des élèves, donc de la qualité des enseignements dispensés, et donc des chances de réussite scolaire pour tous les enfants - et en particulier, c'est une évidence, pour les plus fragiles d'entre eux, ceux qui connaissent déjà les plus grandes difficultés. Une logique purement budgétaire au prix d'une insulte à l'avenir du pays, à son économie mais aussi, plus directement, à son intelligence. L'avenir de nos enfants, leurs chances de réussite scolaire, ne sont plus désormais considérés comme un investissement productif de richesses, mais bien comme une variable d'ajustement budgétaire parmi d'autres.
Nous sommes dans la situation aberrante où un agriculteur, contraint de faire des économies, prendrait la décision suicidaire de réduire les semences, se condamnant inévitablement à des récoltes moindres, ce qui aurait pour effet certain d'accroître d'autant ses difficultés financières. Semer, l'agriculteur le sait bien, c'est investir, c'est-à-dire préparer aujourd'hui les richesses de demain. Nos enfants sont les richesses de demain. Les cultiver, c'est-à-dire en l'occurrence les préparer à demain, telle est la mission essentielle de l'école. Il est atterrant de constater à quel point nos gouvernants actuels semblent avoir perdu confiance en nos propres enfants au point de les sacrifier sur l'autel idéologique de l'orthodoxie budgétaire.
Non, pas tous les enfants. Ces responsables politiques, actuellement au pouvoir, ont très clairement choisi de séparer le bon grain... de la mauvaise graine. Le bon grain, ce sont ces enfants qui ont reçu en héritage la chance de pouvoir mener à bien une scolarité quelques soient les conditions d'enseignement qu'ils ont à affronter à l'école, y compris dans des classes surchargées, y compris face à tel ou tel enseignant dont les conditions de travail et le niveau de reconnaissance sociale ne lui permettent plus d'assurer correctement sa mission. D'ailleurs celui-là, cet enfant privilégié, suivra généralement une scolarité dans des établissements successifs situés bien à l'abri des problèmes supplémentaires que posent à un enseignant, et finalement à une classe toute entière, la présence nombreuse d'élèves en très grandes difficultés scolaires et/ou sociales (les deux étant généralement étroitement liés). La mauvaise graine, ce sont tous les autres pour qui la notion d'égalité des chances devient chaque jour davantage, et plus particulièrement chaque fois qu'on décide d'investir moins dans l'école de la République, chaque fois qu'on cesse un peu plus de croire en eux, une notion bien vaine face à des choix politiques qui ne peuvent être vécue autrement que comme un abandon, une exclusion supplémentaire.
Ce gouvernement, fidèle à une idéologie libérale archaïque, a fait le choix économiquement aberrant d'investir moins pour économiser plus, quand au contraire - parce que l'économie a des invariants simples - il est impératif, y compris face à cet objectif majeur de réduction de la dette, d'investir plus aujourd'hui pour gagner plus demain.
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Sarkozy a changé... de promesses
Le pouvoir d'achat des français et le pot de confiture du mensonge
Il y a moins d'un an, Nicolas Sarkozy, imaginant La France d'après, parlait du pouvoir d'achat des français, avec conviction et trémolos dans la voix, comme "une des questions centrales pour la France"... si bien qu'il avait fait de cette question l'axe majeur de sa campagne électorale, allant jusqu'à proclamer partout son engagement de devenir "le président du pouvoir d'achat.
Aujourd'hui, ce même Nicolas Sarkozy, devenu donc président de la France d'après, se déclare impuissant et relativise l'importance de la question.
Mais jugez plutôt :
Notons qu'il s'est permis d'ajouter : «L'authenticité se lit sur mon visage (...) personne ne m'a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge». Soit je ne sais pas lire, soit c'est lui qui ne sait pas écrire sur son visage - et il est vrai que ce n'est pas facile, quand on habite soi-même dans ledit pot de confiture. Bon, en effet, accordons-lui que le doigt, non :

permalien de l'article : Sarkozy a changé... de promesses
La rupture selon Sarkozy
Bis repetita
Dans le programme du candidat Chirac aux présidentielles de 2002, on peut lire entre autres choses :
"Assouplir les 35 heures par la voie d'accord entre les partenaires sociaux, sans modifier l'horaire légal et faire sauter le verrou des heures supplémentaires, après négociation, en augmentant le contingent et en baissant la surtaxation"
"Baisse de l'impôt sur les successions via un doublement du plafond"
"Elargir la liberté pour la retraite en permettant à ceux qui veulent travailler plus longtemps de toucher davantage"
"Allégement des charges sociales pour les entreprises"
Sans oublier que le leitmotiv de la campagne était... "Travailler plus pour gagner plus". Je vous livre pour preuve un extrait du discours prononcé par M. Chirac le 25 mars 2002 et intitulé "Mon engagement pour la France" :
Je m'engage à rendre toute leur place au travail et au mérite, en dépassant l'horizon de l'assistance :
1- En garantissant l'entrée des jeunes dans la vie active [...]
2- En réorientant l'assistance vers le travail [...]
3- En permettant à ceux qui veulent gagner plus de travailler plus :
o l'horaire légal sera maintenu à 35 heures, mais l'Etat cessera de choisir à la place des Français entre revenu et temps libre,
o les Français qui le peuvent et qui le souhaitent pourront travailler plus pour gagner plus,
o l'assouplissement des 35 heures sera négocié par les partenaires sociaux pour s'adapter à la diversité des aspirations des salariés et aux réalités des entreprises.
"Travailler plus pour gagner plus", "privilégier le travail par rapport à l'assistanat", ça rappelle quelque chose, non ?
M. Sarkozy, quoi qu'il en veuille nous faire croire, nous propose de poursuivre très exactement ce que lui et ses amis politique ont mis en place depuis cinq années qu'ils gouvernent. Une rupture bien tranquille, en effet. Le discours est le même qui cherche à rendre présentable la même politique dont le résultat est désatreux tant du point de vue économique que du point de vue social :
- une dette record : 300 milliards d'euros ;
- un déficit commercial record : 30 milliards d'euros en 2006 ;
- des prélèvements obligatoires (les impôts) en hausse, contrairement aux promesses faites ;
- une croissance économique minimale ;
- une précarité économique et sociale aggravée pour les salariés ;
- un système de solidarité dégradé ;
- etc...
La vérité est là et tous les beaux discours de M. Sarkozy ne devraient pas conduire les français à prendre les vessies du libéralisme pour des lanternes sociales.
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Sarkozy et le modèle américain
L'économie des retombées, d'après Russell Banks
"Si je pense que nos dirigeants sont cyniques ? Oui, honnêtement, je le pense. Il me semble, cependant, que leur système de croyances les persuade qu'ils oeuvrent pour le bien universel - que le bien universel leur demande de s'engager dans des actions qui les avantageront, eux en particulier. Je ne sais pas si vous connaissez une expression qu'employait Reagan, celle de "l'économie des retombées". On croyait, et on le croit encore chez les républicains, que si l'on diminuait les impôts des riches, ces avantages finiraient par retomber sur les pauvres, qu'en somme les pauvres bénéficieraient de la réduction d'impôt dont avaient profité les riches. Un formidable fantasme. Très alléchant. Tout le monde attendait qu'un peu d'argent finisse par retomber. Bien entendu, comme cela ne se produisait jamais, on accordait une nouvelle réduction d'impôt aux riches. Et les riches disaient : Ne vous inquiétez pas, c'est l'économie des retombées ; ça va finir par arriver jusqu'à vous. Ils y croyaient. Les riches croient toujours que ce qui est bon pour eux est bon pour tout le monde."
- dans Amérique, Notre Histoire : Russell Banks, entretien avec Jean-Michel Meurice -
Ce commentaire de Russell Banks est une parfaite illustration de ce qui forme l'essence même du discours sarkozyste, cette manière de nous présenter le prétendu cercle vertueux du libéralisme : favorisons les riches : ça finira par retomber sur les pauvres ; favorisons les entreprises : ce sont les salariés qui en bénéficieront ; favorisons le fort : le faible ne s'en portera que mieux ; réduisons les impôts : les rentrées d'argent seront plus importantes ; facilitons le licenciement : les chômeurs trouveront un emploi ; accroissons la flexibilité du travail : la précarité reculera ; etc...
C'est une économie de faux-semblants. Et en attendant que "ça" retombe, les riches deviennent plus riches, les forts deviennent plus forts..., et ce sont toujours les mêmes qui attendent, ceux qui ont de moins en moins la possibilité d'attendre, ceux pour qui attendre est tout simplement une souffrance supplémentaire.
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