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"Réprimer plus, Partager moins" : MERCI... mais NON !






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Le Petit Pere des People

No Sarkozy Day : le Clip





Signez et faites signer l'appel....



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Sarkozy ou l'impopularité olympique

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No Sarkozy Day : faisons le point



no sarkozy day stickerNicolas Sarkozy, président de la République assène des coups redoublés contre le ciment républicain, portant gravement atteinte aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité auxquelles nous sommes attachés, ébranlant fortement les piliers républicains que sont la démocratie, la laïcité et le vivre ensemble. Le 27 mars 2010 : une journée ensemble pour lui dire NON.


Deux semaines après la publication en ligne de l'appel pour un No Sarkozy Day, il est aujourd'hui temps de faire un premier point sur l'avancement des préparatifs pour cette mobilisation.



L'appel
- initialement lancé par 55 blogueurs, aujourd'hui signé et relayé par plus de 130 blogueurs ;
- près  de 3500 personnes ont signé.


Facebook
- le groupe principal compte plus de 370 000 membres ;
- les groupes départementaux sont presque tous créés et sont de plus en plus vivants ;


Le site
- plus de 5000 visites par jour ;
- un serveur dédié a été acheté afin de pouvoir faire face à une augmentation substantielle du trafic.


L'association
- une association 'l'onde violette » a été créée par Laurent, le coordinateur du No Sarkozy Day 31 ;
- Il va ouvrir un compte en banque dés réception du récépissé de création.


Vidéos
- 3 vidéos sont en cours de réalisation, 2 sont presque terminées. Chacune a un style différent.


Matériel
- Des teeshirts sont disponibles au prix de dix euros sur le site de Siné Hebdo
- des autocollants à un prix de quelques centimes l'unité sont également disponibles sur le site de Siné Hebdo
- des peintres graphistes et dessinateurs sont en train de travailler à des visuels d'affiches. Dès que ceux ci seront prêt nous trouverons un moyen d'en imprimer massivement.


Soutiens
- organisations : le CRC, le MAPA, le mai Paris, la FASE, Action Citoyenne, Sud Lycéen Manche ;
- presse satirique : Siné Hebdo et le Kamikaze ;
- dessinateurs : Lasserpe ; Decressac ; Berth ; Jiho ; Vuillemin ; Chimulus ; Olive ; SaT …
- personnalités:
Gilles Perrault. Ecrivain
Henri Montant : Journaliste
Susan Georges : présidente d'honneur d'Attac.
San Severino. Chanteur , auteur compositeur
Miguel Benasayag. Psychanalyste et Philosophe
Jean-Jacques Reboux, écrivain
Noël Gaudin, entarteur
Pierre Concialdi : économiste
Didier Porte. Humoriste
Guy Bedos, humoriste, acteur, scénariste
Dominique Tricaud, avocat
André Langaney, scientifique
Marie et Marcel Lapierre , vigneron
Christophe Alévèque, humoriste

Une conférence de presse se tiendra le lundi 1er mars à 10H00 sur Paris (lieu à préciser) afin d'annoncer tous nos soutiens artistiques, intellectuels, politiques etc…


Manifestations
- une première rencontre en préfecture à Paris a eu lieu afin d'établir les parcours de manifestations possibles. Très prochainement nous serons en mesure d'annoncer le parcours parisien dans ses grandes lignes.


Organisation locale
- les réunions locales se multiplient ville par ville, des initiatives à poursuivre…


Artistes
- ville par ville, des animations sont en train d'être prévues pour le 27 mars avec des musiciens, des danseurs, des jongleurs, etc…
- en ce qui concerne Paris, un Char musical sera mis en place sur un 19 tonnes (obtenu grâce au soutien d'un collectif d'organisateurs d'évènements musicaux)



Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont pris part à ses résultats encourageants. Toutes les bonnes volontés demeurent les bienvenues.



Et surtout n'oubliez pas : signez et faites signer l'appel publiez ce message sur votre blog, envoyez le par email par fax par courrier à tous ceux qui seront susceptibles de nous aider à faire grandir la dynamique.



Où l'on parle de : No Sarkozy Day : faisons le point






L'homme de droite sous le vernis centriste

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Le vrai coût de l'avion de Sarkozy



Avion Sarkozy : air beauf oneOn l'appelle déjà Air Beauf One.

La semaine dernière, la révélation, non confirmée, que Nicolas Sarkozy souhaitait le faire équiper d'un "four à pizza" a amusé et énervé les internautes. Ce n'est pas tout. L'important est ailleurs.

1. L'achat et l'aménagement de l'Airbus A330, ainsi que l'acquisition d'un second Falcon 7XL pour les besoins de la flotte présidentielle, ont été budgétés à 185 millions d'euros. Les seuls aménagements intérieurs sont évalués à 28,5 millions d'euros. Outre le récent "four à pizza", l'avion sera doté d'une baignoire... Un dispositif rarissime et très coûteux, habituellement réservé à quelques émirs.

2. A cause de cet avion, l'aéroport de Villacoublay, en banlieue parisienne, a dû aussi faire l'objet de travaux. La piste a été mise hors service pour plus de 6 mois. Elle ne pouvait supporter le futur Airbus du président. Surtout, il se murmure que le président français ne supportait plus devoir descendre sur le tarmac. Il lui faut un couloir protégé. Les aménagements sont conséquents, comme le rapportait Le Point en octobre dernier : "réfection complète de la piste et allongement de 1.850 à 2.000 mètres, réfection et élargissement des pistes de roulage (taxiways), mise aux normes de la loi sur l'eau (bassins de rétention), nouvel éclairage, etc."


C'est , entre autres petites choses, ce qu'on apprend à la lecture du dernier billet de l'indispensable Sarkofrance, que nous devrions tous lire régulièrement.



Où l'on parle de : Le vrai coût de l'avion de Sarkozy






Le projet de Jean-Paul Huchon

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Henri Proglio : chapeau la retraite !



Proglio et sa retraite chapeauCopinage, rémunérations folles, retraites chapeau… Henri Proglio est en passe dedevenir à lui seul le symbole de la République sarkoziste

En sus du 1 million d'euros virgule 6 constitué par son salaire annuel de son poste de PDG d'EDF que son grand ami Nicolas Sarkozy lui a offert sur un plateau d'argent, en sus de ce même plateau d'argent façonné par les 450 000 euros de salaire tout aussi annuel pour le poste de présidence "non opérationnelle" de Véolia, qui lui aurait permis d'atteindre les 2 millions d'euros - mais le malheureux fut contraint d'y renoncer : trop clinquant ! - voilà que nous apprenons que cette double casquette était également assortie d'une retraite chapeau de - tenez-vous bien ! - 13 millions d'euros virgule 1.

(Faisons une courte pause et autorisons nous à seulement mentionner que ce "virgule 1" à lui tout seul correspond tout de même à 100 000 euros, soit 8 années pleines d'un smicard...)

Faisons court, allons lire l'article de Marianne2 qui nous en dit plus sur cette nouvelle affaire et songeons à ce que signifient ces paroles de Nicolas Sarkozy Lundi soir sur TF1 : « Je préfère un bon patron bien payé, qu'un mauvais patron mal payé [...] Ce qui me choque, c'est le gros salaire qui ne corresponde pas à la grosse responsabilité. » ...

(Remémorons-nous un instant encore ce "virgule 1"...)

Et demandons-nous si l'on ne devrait pas surtout préférer un salarié payé correctement, dignement, qu'un salarié précaire.

Et demandons-nous s'il n'est tout de même pas surtout choquant que, méritant ou non, un salarié puisse gagner trop peu durant toute une vie sans avoir à espérer davantage qu'une retraite de misère.

Et demandons-nous surtout s'il n'est pas choquant qu'aussi performant et écrasé de responsabilités soit un salarié, il sera toujours considérablement moins payé qu'un mauvais patron dont les échecs seront d'abord et essentiellement supportés par ses salariés.

Et demandons-nous même - pourquoi pas - si Nicolas Sarkozy ne serait pas un exécrable président de la République dont les résultats seraient à ce point exécrables que toute évidence il ne mériterait certainement pas, finalement, d'être si grassement payé.



Et je me demande enfin si tout cela ne constitue pas autant de raisons supplémentaires de lui dire NON !



Crédit image (cliquez-la donc, elle vaut beaucoup par le détail) : SaT



Où l'on parle de : Chapeau la retraite !






Histoire et pré-histoire

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No Sarkozy Day : histoire et pré-histoire



No Sarkozy Day, par SaTParce qu'il semble subsister quelques interrogations, incompréhensions et malentendus, il est sans doute utile de faire un point explicatif sur différents aspects très précis de l'appel au No Sarkozy Day, lancé hier par les blogueurs.


Sur la démission : Il est bien clair aujourd'hui que le No Sarkozy Day est totalement déconnecté de tout appel à la démission du Président de la République. Il ne s'agit pas de dire si un tel appel serait ou ne serait pas une bonne chose, il s'agit simplement d'entériner que tel n'est pas l'objet de notre appel et que tel ne sera pas le sujet de la journée du 27 mars prochain, où il s'agira seulement de lui dire NON ! - lui, Nicolas Sarkozy...

Cela dit, si l'ampleur de notre mobilisation le conduisait en un éclair de lucidité - - lui, Nicolas Sarkozy... - à choisir de démissionner, je suis bien convaincu que peu d'entre nous viendraient s'en plaindre.

Cela n'arrivera pas.


Sur la démocratie : La démocratie ne consiste pas uniquement à convoquer le peuple à intervalles réguliers pour que nous puissions glisser un bulletin dans une urne. La démocratie c'est aussi et beaucoup que soient placés les élus sous le contrôle vigilant du peuple. A l'occasion, chacun est fondé à donner son avis. A l'occasion, le peuple est légitime à exercer sa vigilance en rappelant où sont les limites, en protestant qu'elles aient été outrepassées, en disant Stop ! Ça suffit ! NON !

A ce titre, manifester est exercer la démocratie, la rendre vivace, quoi qu'en diront comme à chaque fois les infatigables réactionnaires, qui à n'en pas douter ressortiront la petite rengaine du "ce n'est pas la rue qui gouverne". Bien entendu, ce n'est pas la rue qui gouverne, mais la rue est ce lieu où le peuple à toute la légitimité, et parfois même le devoir, de se rassembler pour dire non à ceux qui prétendent le gouverner.


Sur l'absence de perspectives : Parmi les reproches qui nous sont faits, il y a celui du projet, "parce que dire non ne suffit pas", parce qu'agréger les mécontentements n'est pas une fin en soi. C'est vrai dire non ne suffit pas. Il reste que dire non est parfois une exigence. Il reste, pour revenir au point précédent, que la démocratie c'est - aussi - savoir quand il est devenu plus que nécessaire de dire non, parce que trop de limites ont été franchies, parce que le rôle du peuple n'est pas seulement d'accepter et de subir, de baisser la tête et de rentrer sa colère. La démocratie c'est aussi - et c'est essentiel - la faculté pour chacun de défendre ce qui justement est notre bien commun et qui s'appelle la République. Dire non est ce qui pourra permettre que tout cela n'aille pas définitivement trop loin.

Parallèlement, ceux qui auront attentivement lu l'appel auront noté qu'il se termine par une ouverture sur un après et son champ de possibles, une ouverture sur un devenir positif d'une mobilisation dont l'objet premier est de dire NON ! Mais ces perspectives, il n'est pas de notre rôle de les prédéterminer. Nous nous sommes contentés de lancer un appel à dire ensemble, le même jour, ce non qui nous rassemble... et à inviter ensuite, à l'issue de la mobilisation, tous ceux qui le souhaitent à créer un "après le No Sarkozy Day" - et sachant aussi qu'il ne saurait y avoir d'après sans une mobilisation forte...


Sur la personnalisation : Pourquoi s'en prendre à Nicolas Sarkozy ? Ayant consacré un billet entier à cette question, je vais seulement rappeler ici que Nicolas Sarkozy est président de la République, et est à ce titre responsable de bien des dérives que connait notre République depuis son élection, et responsable aussi bien de la politique menée par son premier ministre, et donc des désastres financiers, économiques et finalement sociaux auxquelles cette politique a conduit le pays.

Ce n'est pas l'homme qui est visé, mais le responsable politique, c'est-à-dire cette politique dont il est responsable. C'est à lui que nous adressons notre NON ! A qui d'autre ?


Sur l'intitulé : "No Sarkozy Day". C'est en anglais, c'est centré sur sarkozy, c'est un mauvais titre. Oui... Mais ce n'est qu'un titre, une accroche, et la pré-histoire de l'appel fait qu'il était difficile d'y renoncer tant il avait déjà cheminé dans les esprits. Ce n'est qu'un titre et la lecture de l'appel apporte toute la précision qui lui est utile : No Sarkozy Day, une journée pour lui dire NON !


Sur l'indépendance : Il est écrit dans l'appel que nous sommes des citoyens qui lançons un appel "indépendamment de tout parti ou syndicat". Il semble utile de préciser ce que cela ne signifie pas.

Cela ne signifie pas que nous prétendons que cette mobilisation serait apolitique. Dès lors que l'on s'intéresse au vivre ensemble dans la cité, il s'agit de politique. C'est évident et même nous le revendiquons. C'est une mobilisation politique, pour la simple raison qu'elle a pour vocation de dénoncer une mise à mal de nos valeurs communes, les valeurs de la République. Elle n'est cependant ni politicienne ni partisane.

Cela ne signifie pas qu'aucun de nous n'est membre ou sympathisant d'aucun parti ou syndicat. Tout simplement nous agissons en-dehors et indépendamment de leurs structures, en tant que ces simples citoyens que nous sommes aussi et avant tout.

Et cela ne signifie pas d'avantage que nous aurions choisi d'exclure par avance les partis et les syndicats qui souhaiteraient nous rejoindre dans ce NON ! Au contraire, il s'est agi de nous placer en situation de les fédérer tous et de fédérer au-delà d'eux, parce que l'appel en dépasse les clivages, parce que l'appel porte sur ce qui est susceptible de rassembler, des valeurs communes et qu'il s'agit de défendre, tous ensemble car bien au-delà de qui nous sépare. Partis, syndicats et associations sont évidemment les bienvenus dans cette mobilisation, pour peu qu'ils en partagent les motifs.


Sur les signataires : Beaucoup de ceux qui avaient signé un premier texte pour expliquer pourquoi ils étaient opposés au No Sarkozy Day, ont désormais fait le choix d'être signataires de cet appel et de le relayer. L'explication en est toute simple : la nature même du No Sarkozy Day s'est trouvé radicalement transformée par la réécriture de l'appel - et je viens au long de ce billet de décrire de quelle manière.

Il est courageux de leur part d'avoir osé ce choix, auquel ils n'avaient d'évidence aucun intérêt - sinon la fidélité à leurs convictions - sachant qu'aussitôt tous les bas-du-front de la blogosphère de droite allaient leur tomber dessus en crachant du "girouette". Alors qu'à l'évidence, sans eux, c'est-à-dire sans ce premier texte qu'ils rédigèrent, l'appel au No Sarkozy Day tel qu'il existe aujourd'hui n'aurait pas existé.


De la même manière, car à toute histoire il faut une pré-histoire qui lui est essentielle, il est important de saluer l'ouverture d'esprit dont ont fait preuve les pionniers du No Sarkozy Day, qui non seulement ont su digérer la critique, mais ont également su accepter une refonte globale de l'esprit même de cette mobilisation dont ils demeurent les pères.


Or donc, et notamment grâce à tous ceux-là :


Le No Sarkozy Day est mort et Vive le No Sarkozy Day !


Ajoutez Votre Signature



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Appel des 55

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Quand le grand Obama ignore le petit Sarkozy



Lors du G20, au moment de la photo de famille, Nicolas Sarkozy espérait très fort serrer la main de Barack Obama devant les caméras. Mais le président américain l'a superbement ignoré. Deux fois !

Et en musique, s'il vous plaît !



Et Sarko rêvait d'un autre monde / Où il suffirait d'avoir une faconde.



Sur le G20 lui-même, rien à dire de plus ou de mieux que cette jolie métaphore de Jacques Attali : « Comme si des alcooliques anonymes s'étaient réunis dans un bar à vin et, tout heureux de leurs bonnes résolutions, avaient décidé au sortir de leur réunion de prendre un dernier verre. Pour la route. »

Un G vain. Le président français continue contre toute évidence de prétendre que la France n'a pas besoin d'un plan de relance d'envergure, incluant la mise en chantier de grands travaux ainsi qu'un soutien plus que sérieux du pouvoir d'achat des plus démunis. Les très riches continueront de percevoir des revenus délirants et indécents - en salaires, primes, stock-options et autres plan de retraite mirobolants. Tandis que les paradis fiscaux se réjouiront longtemps de s'en être tirés à si bon compte. Et tout cela pendant que la crise se mettra à durer et s'amplifier, que le chômage continuera à exploser et que les précarités ne cesseront de gagner du terrain.

Mais tout ce qui intéressait le petit président des français était de toucher la main du grand président américain - lequel continue d'appeler quant à lui à des plans de relance renforcés, en donnant lui-même l'exemple dans son propre pays. Qui croyez-vous ressortira de la crise en premier, et renforcé ?



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La proposition 5 du Manifeste socialiste européen

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Encore des mots toujours des mots



EDIT : Ne vous embarrassez pas à lire ce billet, celui de Plume de presse est bien meilleur - et c'est bien normal, c'est son métier Winking Cela dit, non seulement il est meilleur, mais pour le coup, il est aussi indispensable !





Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007, une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes, parce que c'est contraire aux valeurs qui sont les miennes... Eh oui !

Et non.

Souvenons-nous, dans son discours de prise de fonction, le tout nouveau président avait indiqué que son mandat serait guidé par douze exigences, sur lesquelles il s'engageait solennellement. Sur cette seule question, on peut considérer que ne sont pas respectés les exigences suivantes (sept d'un coup !) :

2- "Respecter la parole donnée" ;
3- "Tenir les engagements" ;
4- "Exigence morale" ;
5- "Réhabiliter les valeurs du travail, de l'effort, du mérite, du respect" ;
10- "Exigence de résultat" ;
11- "Exigence de justice" ;
12- "Exigence de rompre avec les comportements du passé".



Paroles, paroles :



Où l'on parle de : Rien que des mots !






Sarkozy ou l'éthique en toc

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Popularité de Nicolas Sarkozy : retour en eaux profondes



sarkozy impopularitéAprès quelques mois en eaux troubles, Nicolas Sarkozy s'enfonce à nouveau, et rapidement, dans les eaux profondes et noires de l'impopularité.

En ce début de semaine et à la veille de l'intervention télévisée du petit père des people, trois sondages viennent sonner le glas de la très relative embellie - le solde de confiance n'ayant jamais cessé d'être négatif - de l'impopularité présidentielle, que les études de ces derniers six mois laissaient entrevoir au profit d'une amélioration toute entière bâtie sur un trompe-l'oeil - il est difficile de continuer à baisser quant on est si proche du fond.

Commençons par le sondage CSA pour Le Parisien / Aujourd'hui en France : selon cet institut, ce ne sont plus que 39% des français qui accordent encore leur confiance à Nicolas Sarkozy « pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays », tandis que 55% ne lui font pas confiance. Ils étaient respectivement 44% et 50% le mois précédent, soit 10 points supplémentaires de déficit de confiance, portant son total à 16. On notera que Nicolas Sarkozy n'est plus qu'à 3 points de son niveau de confiance le plus bas (atteint en juillet dernier).

Le sondage IFOP pour Paris-Matchenregistre pour sa part « un recul spectaculaire du président » : les français ne sont plus que 41% à approuver "plutôt" ou "tout à fait" son action (contre 47% en janvier, soit une chute de 6 points), le président de la République retrouvant son niveau d'impopularité record. Ils sont à l'inverse 58% à exprimer leur désapprobation (contre 53% en janvier). Le déficit d'approbation atteint ici 17 points, avec une perte de 11 points en un seul mois, qualifiée par l'IFOP de « dégringolade ».

Enfin, le sondage TNS Sofres pour Le Figaro magazine enfonce le clou. Selon cet institut, 37% seulement des français font confiance « pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement », soit une chute ici de 4 points, quand ils sont au contraire 60% à ne pas lui faire confiance (contre 56% en janvier). Ainsi, dans le Figaro Magasine, le déficit de confiance du président de la République est-il désormais de 23 points, pour un record à battre de 29 points...



graphique évolution popularité Sarkozy
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Ainsi, en moyenne pour ce mois de février, Nicolas Sarkozy dispose-t-il à cette heure de 39% d'opinions positives contre 58% d'opinions négatives, soit un solde déficitaire de près de 20 points - 23 étant le record à battre (réalisé en juillet 2008).

Rappelons qu'au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy possédait un solde positif de 36 points entre opinions positives et opinions négatives. On mesure ainsi le chemin parcouru par ce tout petit président...



A noter également que la période de très relative embellie a très précisément correspondu aux six mois de présidence française de l'Union Européenne, période au cours de laquelle Nicolas Sarkozy s'est considérablement moins impliqué dans les affaires franco-françaises, préférant aller faire le beau sur la scène internationale. A croire que les français ne parviennent à le supporter que de très loin. A la limite, il démissionnerait, on en viendrait presque à l'applaudir. Mais j'dis ça, j'dis rien...





Mais comment est composé cette moyenne ?

SOFRES pour le Figaro : Faites-vous confiance tout à fait ou plutôt, plutôt pas ou pas du tout, à Nicolas SARKOZY pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement ?

IFOP pour Paris-Match : Approuvez-vous, tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout, l'action de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

IFOP pour le JDD : Etes-vous satisfait (très ou plutôt) ou mécontent (plutôt ou très) de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

LH2 pour (Libération) NouvelObs : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

Viavoice pour Libération : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

CSA pour iTélé et Le Parisien : Faites-vous confiance ou pas confiance au président de la République, Nicolas SARKOZY, pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ?

BVA pour Orange : Quelle opinion, très ou plutôt bonne, plutôt ou très mauvaise, avez-vous de Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République ?

CSA pour Valeurs Actuelles : Estimez vous que l'action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, va plutôt dans le bon sens ou plutôt dans le mauvais sens ?

IPSOS pour Le Point : Portez-vous sur l'action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, un jugement plutôt favorable ou plutôt défavorable ?



graphique évolution popularité Sarkozy
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Où l'on parle de : Popularité de Nicolas Sarkozy






Tu la vois la grève, «Pauv' Con» ?

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Sarkozy exige, mais de quel droit ?



justiceNicolas Sarkozy exige que le violeur présumé retourne en prison : non mais quel con ! (*)

La séparation des pouvoirs, il connait ?!

La différence entre être président de la République et jouer les p'tits chefs hargneux, on lui en a parlé ?!

La responsabilité de son gouvernement dans les multiples dysfonctionnements de la Justice, il l'assume ?!

Pour ma part, j'exige qu'il cesse cinq minutes de faire des moulinets avec sa langue et qu'il s'occupe sérieusement de ce pourquoi il a été élu.

Par exemple, à propos du Ministère de Madame Dati, mais ce n'est qu'un exemple parmi cent autres, j'exige que cessent les suicides à répétition dans les prisons françaises et qu'on y rétablisse les droits de l'Homme.



(*) Outrage ? Et si la justice avait un peu mieux à faire !
Quoi qu'il en soit, je pense avoir en la matière quelques arguments à faire valoir - en particulier celui d'user du niveau de langage de cet interlocuteur qui se prétend mon président...



Où l'on parle de : Sarkozy exige...






Qui veut gagner des milliards ?

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Sarkozy + 500 jours : Imaginons la France d'après



Imaginons la France d'après



No Comment...

Crédit image



Où l'on parle de : Imaginons la France d'après






De la relativité d'un krach boursier

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Le moral des français : plus ça va et plus c'est pire !


Sarkozy casse le moral des français
(mise à jour de juillet)


On le sait, Nicolas Sarkozy n'est pas excessivement populaire et les français n'ont plus en lui qu'une confiance limitée, sinon totalement émoussée. En moyenne, sur les neuf études réalises par sept instituts de sondages différents, ce ne sont en réalité guère plus qu'un français sur trois qui ont une bonne opinion de leur petit président :

évolution popularité Sarkozy
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La dernière enquête mensuelle de conjoncture réalisée en juillet par l'INSEE auprès des ménages enfonce encore un peu plus le clou en mettant en évidence un état du moral des français proche de la dépression, et qui n'a cessé ni ne cesse de se détériorer depuis l'accession du petit père des people à la Présidence de la République (et pas qu'un peu !) :

moral des ménages français
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Plus intéressant encore, cet indice du moral des ménages est composé à partir de cinq enquêtes différentes, détaillées dans les graphiques ci-dessous et sans commentaires tant l'allure des courbes parle d'elle-même...



1- L'appréciation par les français de l'évolution sur les douze derniers mois de leur situation financière personnelle :


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2- L'appréciation par les français des perspectives d'évolution de leur situation financière personnelle au cours des douze prochains mois :


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3- L'appréciation par les français de l'évolution sur les douze derniers mois de la situation financière de l'ensemble des français :


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4- L'appréciation par les français des perspectives d'évolution du niveau de vie de l'ensemble des français au cours des douze prochains mois :


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5- L'appréciation par les français de la situation économique vis à vis de l'opportunité d'envisager de faire des achats importants :


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Mais L'INSEE ne s'arrête en vérité pas à ces cinq questions qui font déjà bien mal à notre cher petit président et cinq questions complémentaires sont abordées...

1'- L'appréciation par les français de leur situation financière individuelle actuelle :


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2'- L'appréciation par les français de l'évolution des prix au cours des douze derniers mois (à mettre en vis à vis avec "le président du pouvoir d'achat"...) :


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3'- L'appréciation par les français des perspectives d'évolution du nombre de chômeurs (aïe !) :


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4'- L'appréciation par les français de leur capacité à mettre de l'argent de côté au cours des douze prochains mois :


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5'- L'appréciation par les français de la situation économique vis à vis de l'opportunité d'épargner :


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En résumé, tous les voyants de la confiance des ménages, sans exception aucune, sont aux rouges.



On se souviendra utilement à ce stade que, pendant ce temps là, 15 milliards sont annuellement distribués aux ménages les plus aisés au prétexte de créer un "choc de confiance". La question qui se pose est alors la suivante : Nicolas Sarkozy est-il davantage incompétent que menteur, ou simplement les deux ?



Source : Le moral des français : plus ça va et plus c'est pire !





Billet précédent : Les 4 qualités de Nicolas Sarkozy

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Les 4 qualités de Nicolas Sarkozy



chaîneC'est ma première chaîne, une sorte de consécration pour un blogueur et donc, cette fois c'est confirmé, j'existe dans la blogosphère. C'est que jusqu'à il y encore quelques semaines, j'étais un blogueur solitaire, je faisais mon petit bout de chemin sans me préoccuper d'échanger avec mes petits camarades, que je lisais à l'occasion, avec intérêt le plus souvent, parfois avec un grand plaisir, épaté qu'il existe tant de talents, rassuré que l'esprit de vigilance puisse survivre à l'élection du petit président. Je les lisais, donc, mais ne m'occupais pas d'échanger avec eux, de tisser des liens, de jouer un jeu dont j'ignorais tout.

Et puis la curiosité l'a emporté lorsque je suis entré dans le groupe des Left-blogs, via Les Vigilants et un peu par hasard. J'ai d'abord découvert Cozop, puis Twitter (c'est marrant Twitter), Technorati et un tas d'autres outils qui fabriquent des communautés et permettent à la fois d'échanger de l'information et de donner plus de visibilité à ce que l'on écrit. Et puis il y a Wikio où l'on peut en plus s'amuser à regarder qui a la plus grosse. On ne se refait pas, j'ai voulu jouer un peu, me suis inscrit à tout, ai appris les règles, suis sorti de mon trou. Pour voir.

La blogosphère - ou plutôt, cette région-ci de la blogospghère - compose un microcosme avec ses codes et ses rites qui humanisent la pratique du blogging. Je ne m'étends pas davantage, puisque ce n'est pas ce qu'on me demande. Juste pour dire que le principe de la chaîne de blogs est un autre de ces petits jeux que se sont inventés les blogueurs pour créer à la fois de l'échange et de l'humain, du ludique, tout en n'oubliant pas - jamais ! - le miracle de la multiplication des petits liens, ces liens qui tissent la toile et aiguillent le trafic.

La chaîne, donc. Dire d'abord que celle-ci a été initiée par Sarkofrance et que j'en deviens un maillon par le bon vouloir de Nicolas J. Le plus difficile pour moi va être de trouver 5 blogueurs à qui faire suivre, mon cercle de connaissances demeurant tout de même plutôt réduit. Je laisse cela pour après. Quelles sont donc pour moi les 4 principales qualités de Nicolas Sarkozy ?



1- Nicolas Sarkozy est petit : Si c'est une qualité ! Moi j'aime bien ce qui est petit... Les petits, je peux leur tapoter sur la tête, c'est marrant. De toute évidence, lui n'a pas aimé être petit, ça l'a rendu revanchard et teigneux, mais ce n'est pas lui qui joue... ;

2- Nicolas Sarkozy est intelligent : On ne peut lui enlever ça, il est très intelligent. Objectivement, c'est une qualité, il aurait pu en faire une qualité humaine. Mais le sujet Sarkozy a préféré en faire une arme de destruction et un instrument de pouvoir sur les autres ;

3- Nicolas Sarkozy est tragiquement névrosé : C'est rassurant quant à la nature humaine...

4- Nicolas Sarkozy est mortel : C'est une consolation pour mes enfants...



Non, j'ai pas triché !



Il me faut donc refiler le bébé. D'abord, c'est pour moi une évidence, à mon ami Rimbus. Et puis il y a Trublyonne parce que c'est une fille et que ça manque cruellement dans ce coin de la blogosphère, je trouve. Ça me fait plaisir de saisir cette occasion pour saluer Antennerelais et Eric blogueur Mulhousien . Et enfin, parce que ça me permet de lui adresser un clin d'oeil par delà le temps, Ardente Patience.

J'imagine que je n'avais pas le droit de taguer mon autre blog, sur lequel je n'écris plus, sur lequel je suis censé jouer à l'écrivain, vers lequel il me faudra bientôt revenir. A ce propos, ce billet devrait être le dernier(*) avant longtemps - ce qui me permet d'en terminer sur ce qui est certainement la phrase la plus sensée que j'ai commise depuis des siècles.



(*) Ce qui m'évitera de me fâcher avec nombre de mes nouveaux amis en me lâchant sur un billet en lien avec cet article plutôt méchant et néanmoins assez juste de Libération.



Source : Les 4 qualités de Nicolas Sarkozy





Billet précédent : Le dernier pavé de Daniel Cohn-Bendit

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Sarkozy, président d'un clan


juin 2007 : "Le président de la République ne peut être l'homme d'un parti ou d'un clan [...] Je n'ai plus le droit de raisonner comme un chef de Parti, je dois raisonner comme un Président de la République à la hauteur de ses responsabilités". (Nicola Sarkozy)



le danger communiste5 juillet 2008 : Nicolas Sarkozy, président de la République et en charge de la présidence française de l'Union Européenne, se rend au Conseil National de l'UMP où il fait un discours : "Imaginons un peu ce qu'il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu'il y avait l'Europe pour empêcher ceux-ci d'aller jusqu'au bout de leur idéologie et de leur logique".

"La France a besoin de l'Europe et l'Europe a beaucoup apporté à notre pays".

C'est par cette phrase que le petit président, cherchant sans doute dans un éclair de lucidité à prendre de la hauteur, aborde la question européenne. Et à ce stade, on pourrait presque naïvement se prendre à espérer que soucieux d'être en effet "un Président de la République à la hauteur de ses responsabilités", celui-ci va poursuivre sur une analyse construite et sérieuse des bienfaits réciproques de la France et de l'Europe.

L'espoir aurait été de courte durée pour les naïfs. L'irresponsabilité hargneuse de ce président décidément sans envergure reprend aussitôt le dessus et le voilà qui se lance dans un numéro de clown : "Imaginons un peu ce qu'il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu'il y avait l'Europe pour empêcher ceux-ci d'aller jusqu'au bout de leur idéologie et de leur logique".




merci à Les mots ont un sens


Il n'est pas anodin de noter les rires gras et complaisants des barons de l'UMP, assis aux premiers rangs. Ceux-là savent bien que désormais, et tant que ce clown sera en poste, la France leur appartient. Et leurs bouches avides de se tordre, tandis qu'une bave satisfaite leur coule des lèvres.

"Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit !"...

On comprend alors soudain que ce que le petit président signifiait à son peuple revanchard était en réalité ceci : Bon peuple de Sarkozie, sachez que nos efforts n'ont pas été vains. Le cancer démocratique est en rémission et le péril rouge s'éloigne. Puissants et réactionnaires de tous les pays, réjouissez-vous !... car vous voici bientôt sauvés de la chienlit bolchévique.

Le pire étant probablement que le petit Sarkozy fait corps avec son délire rédempteur...



Source : Sarkozy, président d'un clan





Billet précédent : Popularité Sarkozy : pas d'effet Ingrid Bétancourt

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Popularité de Sarkozy : les vrais chiffres


Sarkozy et les eaux profondes de l'impopularité



sarkozy impopularitéDepuis quelques semaines, les différents médias qui commandent des sondages de popularité aux instituts font des efforts surhumains pour tenter de déceler du mieux dans la cote de popularité du petit père des people. Peine perdue, car la vérité des chiffres est implacable : Nicolas Sarkozy stagne lourdement dans les profondeurs de l'impopularité et du mécontentement des français.

Très concrètement, voici ce que donnent les chiffres pour les quatre derniers mois (moyennes mensuelles des neuf sondages de popularité le concernant) :

Côté "j'aime Sarkozy"

Côté "j'aime pas Sarkozy"

mars :

37,6%

59,0%

avril :

37,2%

59,2%

mai :

36,6%

59,1%

juin :

37,5%

58,9%

Autrement dit, le petit président navigue autour de la marge d'erreur mais toujours dans les profondeurs abyssales d'une impopularité record. Ce qui s'illustre avec une grande évidence dans le graphique ci-dessous qui retrace l'évolution de la popularité moyenne du petit père des people sur les neuf études mensuelles réalisées par six instituts de sondages différents (voir liste et détails en fin de billet).



graphique évolution popularité Sarkozy
cliquer sur le graphique pour l'afficher en grand



Faisons simple : en un an, de juillet 2007 à juin 2008, le petit père des people est passé, en moyenne, de 66% d'opinions positives à 38%, et de 30% d'opinions négatives à 59%...

Dit autrement, en une année de présidence bling bling, le petit président a perdu 28 points d'opinions positives et gagné 29 point d'opinions négatives...

Dit encore autrement, quant au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy possédait un solde positif de 36 points entre opinions positives et opinions négatives, son solde est désormais négatif à -21 points, soit une perte totale de 57 points !



Par souci d'être tout à fait complet, mentionnons toutefois les résultats des deux derniers sondages publiés :

  • IFOP pour JDD : 37% de satisfaits contre 62% de mécontents ;

  • Viavoice pour Libération : 38% de satisfaits contre 59% de mécontents.

Bref, dégringolade à suivre, série toujours en cours...



Mais comment est composé cette moyenne ?

SOFRES pour le Figaro : Faites-vous confiance tout à fait ou plutôt, plutôt pas ou pas du tout, à Nicolas SARKOZY pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement ?

IFOP pour Paris-Match : Approuvez-vous, tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout, l'action de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

IFOP pour le JDD : Etes-vous satisfait (très ou plutôt) ou mécontent (plutôt ou très) de Nicolas Sarkozy comme président de la République ?

LH2 pour (Libération) NouvelObs : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

Viavoice pour Libération : Concernant Nicolas Sarkozy en tant que président de la République, dites-moi si vous en avez une opinion trés positive, assez positive, assez négative ou très négative.

CSA pour iTélé et Le Parisien : Faites-vous confiance ou pas confiance au président de la République, Nicolas SARKOZY, pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays ?

BVA pour Orange : Quelle opinion, très ou plutôt bonne, plutôt ou très mauvaise, avez-vous de Nicolas Sarkozy en tant que Président de la République ?

CSA pour Valeurs Actuelles : Estimez vous que l'action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, va plutôt dans le bon sens ou plutôt dans le mauvais sens ?

IPSOS pour Le Point : Portez-vous sur l'action du Président de la République, Nicolas Sarkozy, un jugement plutôt favorable ou plutôt défavorable ?



Source : Sarkozy et les eaux profondes de l'impopularité



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Un chat noir en France


Quand Sarkozy passe, la France trépasse



sarkozy chat noirOn ne compte plus les déboires de la France depuis l'élection de son petit président. Cela se confirme jour après jour, semaine après semaine, mois après mois : Nicolas Sarkozy est un chat noir.

Dernier épisode en date :

La branlée... déculottée... fessée... raclée... le 4 à 1 administré par l'équipe des Pays-Bas à l'équipe de France de football lors de l'euro 2008 ;

est-ce une consolation ? Berlusconi étant revenu au pouvoir chez nos amis transalpins, l'équipe d'Italie en a subi autant ;

ce qui laisse tous les espoirs pour le match France-Italie : chat noir contre chat noir, on peut sans crainte parier sur un match nul et une qualification de la Roumanie...

Rappel des épisodes précédents :

  • Le temps pourri - printemps et été 2007 ;

  • La crise boursière ;

  • Le bilan catastrophique des français aux Championnats du Monde d'athlétisme ;

  • La croissance en berne ;

  • La débâcle de nos joueurs et joueuses de tennis à l'US Open ;

  • La baguette de pain qui augmente de 5% ;

  • La défaite historique de l'équipe de France contre l'Argentine en ouverture de la Coupe du Monde de rugby ;

    notons pourtant que l'entraîneur - et futur secrétaire d'état aux sports du petit président - avait pris soin de lire aux joueurs français la lettre de Guy Mocquet...

    mais peut-être aurait-il fallu en sus qu'ils terminent leur préparation physique en faisant « retraite » sur un yacht afin pour chacun de « se retrouver face à lui-même », « prendre la mesure de la gravité des charges » et « habiter la fonction »...

  • La défaite de l'équipe de France de football au Parc des Princes devant l'Ecosse ;

  • L'élimination de l'équipe de France de basket devant la Russie, en quart de finale des championnats d'Europe... et la perspective des Jeux Olympiques qui s'éloigne très sérieusement ;

  • La défaite éliminatoire de l'équipe de France de rugby contre l'équipe d'Angleterre, son ennemi intime dans le monde de l'ovalie - défaite ô combien humiliante... suivie d'une nouvelle déculottée (10-34, pour 1 essai marqué contre 5 concédés) administrée par l'équipe d'Argentine, qui éjecte sans gloire la France du podium d'une coupe du monde qu'elle organisait ;

  • L'inflation au plus haut - c'est-à-dire le pouvoir d'achat au plus bas ;

  • (Laure Manaudou qui, nue, nage comme une pierre - j'ai pas les photos)

  • La déroute de l'Olympique Lyonnais en ligue des champions ;

  • Le temps pourri - printemps 2008 - été à suivre... ;

    mais refusons énergiquement de nous abaisser à faire le lien avec la sortie du disque de Carla Bruni...

  • Le litre d'essence à bientôt 2 euros ;

  • Le PSG... Non, rien à signaler de ce côté ;

  • La branlée... déculottée... fessée... raclée... le 4 à 1 administré par l'équipe des Pays-Bas à l'équipe de France de football lors de l'euro 2008 ;

    est-ce une consolation ? Berlusconi étant revenu au pouvoir chez nos amis transalpins, l'équipe d'Italie en a subi autant ;

    ce qui laisse tous les espoirs pour le match France-Italie : chat noir contre chat noir, on peut sans crainte parier sur un match nul et une qualification de la Roumanie...

  • ... et Rachida Dati est toujours ministre.

(série en cours...)


En réalité, à peu près tout ce qu'il touche se transforme en catastrophe et on comprend mieux soudain la réticence de certains français à se laisser aller à une proximité tactile avec leur président.



On parle de : Un chat noir en France



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Censurée dans le métro / Affichée chez dedalus


sarkozy vacances milliardaires


"On n'a pas tous un ami qui nous prête un yacht". Le slogan prévoyait de s'afficher dans les gares et dans le métro parisien, mais il a été censuré reporté...

"Il s'agit simplement d'un report" explique le PDG de Métrobus, Gérard Unger. Officiellement, ce type d'affiche serait "malvenu". C'est, d'après 20 Minutes, ce qu'a expliqué la SNCF à l'agence de pub La Chose à l'origine de la campagne Lastminute.com.

Le PDG de Métrobus ne veut pas parler d'autocensure. "Un service public ne peut pas mettre en cause une personnalité existante, surtout qu'il s'agit d'une personnalité politique. (...) On est obligé de respecter la vie privée des gens. Nous sommes soumis à des règles plus strictes qu'une entreprise privée.". Il y a une "jurisprudence" souligne-t-il encore : "Il y a huit ans, on avait refusé une affiche de l'Express titrant "Tibéri doit partir" parce que c'était trop politique" rapelle Gérard Unger.

On se souvient surtout des précédants récents concernant le président. En février dernier, Métrobus avait déjà refusé une affiche de Courrier International titrant "Vu de Madrid : Sarkozy ce grand malade". La cause avancée : une remise en cause de la personne du président. En septembre 2006, Télérama voulait utiliser le message ironique d'un lecteur indiquant que "Nicolas Sarkozy [a invité] trois fois Michel Drucker dans son émission". Là encore, ce fut niet.

Chez les publicitaires, on justifie cette impertinence par "l'omniprésence médiatique" du président. "Nicolas Sarkozy (...) imprègne notre conscient et notre inconscient collectif. Il n'y a rien de surprenant à ce qu'il nous inspire", explique à 20 Minutes Alain Roussel de l'agence La Chose.

Pour preuve de la bonne volonté de sa société, Gérard Unger rappelle néanmoins les deux autres propositions de l'agence qui ont été retenues : "Offrez-vous des vacance bling-bling" et "Ceux qui se lèvent tôt seront les premiers à la plage."



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Source : Censurée dans le métro / Affichée chez dedalus



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Rachida Dati : la voix de son maître

la cuiller DatiSur son blog, dans son dernier billet, intitulé La voix de son maître et paru il y a quelques jours, François Mitterrand (version 2008) énonce la chose suivante : "Il est navrant d'entendre tant de mauvaises langues s'en prendre à Madame Dati. Elle est la seule à faire précisément ce pourquoi elle a été déposée à son poste. Elle s'applique à briller. Aussi les socialistes ont-ils chaque fois grand tort de darder là leurs regards couroucés. Rachida Dati, c'est Nicolas Sarkozy qui pêche à la cuiller."

Comme vous je pense, cela m'a paru assez énigmatique, voire même plutôt alambiqué, pour ne pas dire sans grand intérêt. Je suis donc passé à autre chose, après avoir noté une fois de plus que si l'auteur du blog mitterrandien version 2008 possède un style probablement moins flamboyant que son prédécesseur d'une année, lequel a donc commis dernièrement un livre réjouissant... pour aussitôt s'en aller se perdre dans une ennuyeuse et stérile querelle avec Jean-Michel Aphatie qui non content de feindre l'amnésie quant à ce qui se passa il y a longtemps dans les toilettes du Conseil Régional de Haute-Normandie en vient aujourd'hui à considérer que sa fonction de journaliste servile l'autorise à décréter que la place de tel livre serait au fond d'une poubelle... bref, si le style de l'un est régulièrement en deçà du style de l'autre, au moins a-t-il le mérite de nous entretenir de l'essentiel, c'est-à-dire de politique - ce que cet autre, avec donc ce style mitterrandien et flamboyant, était parvenu à faire dans son livre et qui en rend la lecture si réjouissante, donc, ... et au point que la réaction "aphatique" en devient risible, en sus de la dimension minablement fascisante du geste, risible de prétendre qu'il ne mériterait, le livre, rien d'autre que d'être mis au rebut - faute, on l'imagine, d'avoir le temps de dresser un autodafé.

Mais ni Mitterrand ni ses esprits plus ou moins bien inspirés, et encore moins le tout petit Aphatie qui aurait voulu être un grand journaliste mais qui vient une nouvelle fois de faillir à en être digne, ne sont les sujets de ce billet. Il s'agit de cet article du Monde qui, sous la plume de Patrick Roger, vient soudain de jeter une lumière nouvelle sur les propos de Tonton v.08 à propos de Rachida Dati qui ainsi brillerait comme une cuiller au bout de la ligne d'un pêcheur nommé Sarkozy...

La colère préméditée de Rachida Dati, tel est le titre de l'article. Lisons et autorisons-nous à souligner quelques passages :

La scène s'est déroulée mardi 3 juin à l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement, et a été depuis lors abondamment commentée. Interrogée par Martine Martinel (PS, Haute-Garonne) sur la décision d'annulation d'un mariage prononcée par le tribunal de Lille parce que l'épouse avait menti sur sa virginité et sur les revirements du parquet à propos de cette affaire, Rachida Dati, la garde des sceaux, a provoqué un déchaînement de réactions. Sa colère à elle n'avait rien d'improvisée.

Car, pour répondre, la ministre de la justice se saisit alors du micro, une fiche rédigée à la main, qu'elle lit. "Madame la députée, dans cette affaire du jugement du tribunal de Lille, je n'ai pas entendu un mot de votre groupe, je n'ai pas entendu un mot pour cette jeune femme qui attendait la décision de justice." "C'est faux", proteste Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste. "Vous brandissez des mots, vous brandissez des concepts déconnectés de la réalité. Oui, je le redis, cette décision de justice a protégé cette jeune femme, et c'est ce qui vous dérange. Nous sommes tous d'accord sur le fait qu'il n'est pas question d'admettre..., poursuit-elle sous les huées, il n'est pas question d'admettre qu'une procédure en nullité soit fondée sur le seul motif de la non-virginité. Il ne doit pas y avoir d'ambiguïté sur l'interprétation de la loi. C'est pour cela que j'ai demandé au procureur général de faire appel du jugement du tribunal de Lille."

Un temps de silence. Mme Dati écarte alors son regard de sa fiche et interpelle les bancs de l'opposition. "Mais je voudrais vous ajouter, mesdames et messieurs les députés du groupe socialiste : où étiez-vous lorsque vous avez créé la politique des "grands frères" ? Quand vous avez abandonné un nombre de jeunes filles, dans ces quartiers difficiles, entre les mains des "grands frères" ? La politique des "grands frères", c'est vous, martèle-t-elle, l'index pointé en direction du PS. C'est vous qui avez abandonné ces jeunes filles. Votre politique d'intégration a été un échec. C'est votre échec que nous payons aujourd'hui."

Les protestations vont croissant. Quelques "Démission !" fusent. La ministre jette un bref coup d'oeil sur sa fiche, sous le regard interloqué du premier ministre, François Fillon, tandis que le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, opine du chef. "Vous avez créé les "grands frères", reprend-elle, pour s'occuper de ces jeunes filles qui ne demandaient rien. A défaut de votre soutien, elles ont trouvé la justice. La justice les a aidées, elle leur a permis d'être libres, d'être indépendantes. Parce que les "grands frères" ont conduit à une politique de repli communautaire, à une politique identitaire que vous avez soutenue. (Nouveau regard sur sa fiche.) Vous pouvez m'attaquer, comme vous le faisiez encore, monsieur Ayrault, mais j'ai échappé à l'échec de votre politique et c'est ce qui vous dérange ! Alors, de grâce, n'empêchez pas ces jeunes filles d'être libres. A défaut de votre soutien, elles ont besoin du soutien de la justice, elles ont besoin du soutien du gouvernement et elles ont mon soutien personnel."

Même si elle a paru parler "avec ses tripes", comme l'a relevé son collègue UMP Laurent Wauquiez, la réponse, en réalité, avait été rédigée de bout en bout. "Tout ce qu'elle fait est absolument "under control"", confie un membre de son entourage. Cependant, à l'issue de deux semaines de débat sur la révision constitutionnelle durant lesquelles Mme Dati a été malmenée, y compris dans son propre camp, l'expression de l'exaspération était, elle, réelle.

S'inspirant de la méthode chère à Nicolas Sarkozy, plutôt que de rester sur la défensive, elle a choisi de passer à l'attaque, comme il le lui avait conseillé. Au lieu de répondre à la question qui lui était posée, portant sur le changement de pied du parquet dans cette affaire, quand elle-même avait estimé initialement que l'annulation du mariage était "un moyen de protéger la personne", elle a ainsi pris à partie la gauche sur sa politique d'intégration.

La période récente n'en a pas moins mis en lumière les fragilités de Mme Dati. Pas plus à la fin qu'à l'ouverture du débat sur le projet de révision des institutions, elle n'a été invitée à prendre la parole pour défendre le texte dont elle avait la responsabilité. A plusieurs reprises, la ministre a semblé excédée. On l'a ainsi entendue, après s'être fait rabrouer par le président de l'Assemblée nationale au cours d'une séance de nuit, s'emporter au téléphone dans les couloirs du Palais-Bourbon.

Sa contre-attaque témoigne de sa volonté de ne pas se laisser mettre sur la touche. Dès le lendemain, le chef de l'Etat lui a apporté un soutien appuyé : "Tu m'as fait plaisir", lui a-t-il lancé en conseil des ministres.

Et en effet, lorsque l'on regarde la video de cet accès de colère de Mme Dati...

... on comprend que Madame Dati était là sans doute aucun en service commandé, feignant la colère quant elle aboyait en réalité pour le compte de son maître. A la suite de cet éclat, elle brilla de mille feux médiatiques... et, oui, c'était Nicolas Sarkozy qui pêchait à la cuiller. Les journalistes mordirent goulûment à l'hameçon et ce n'est pas Jean-Michel Apathie qui cette fois non plus le fit avec le moins de complaisance.



Source : Rachida Dati : la voie de son maître



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Sarkozy casse le moral des français


(et pas que le moral...)


On le sait, Nicolas Sarkozy n'est pas excessivement populaire et les français n'ont plus en lui qu'une confiance limitée. En moyenne, sur les huit études réalises par six instituts de sondages différents, ce ne sont en réalité guère plus qu'un français sur trois qui ont une bonne opinion de leur petit président :

évolution popularité Sarkozy
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La dernière enquête mensuelle de conjoncture réalisée par l'INSEE auprès des ménages enfonce le clou en mettant en évidence un état du moral des français proche de la dépression, et qui n'a cessé de se détériorer depuis l'accession du petit père des people à la Présidence de la République (et pas qu'un peu !) :

moral des ménages français
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Plus intéressant encore, cet indice du moral des ménages est composé à partir de cinq enquêtes différentes, détaillées dans les graphiques ci-dessous et sans commentaires tant l'allure des courbes parle d'elle-même...



1- L'appréciation par les français de l'évolution sur les douze derniers mois de leur situation financière personnelle :


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2- L'appréciation par les français des perspectives d'évolution de leur situation financière personnelle au cours des douze prochains mois :


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3- L'appréciation par les français de l'évolution sur les douze derniers mois de la situation financière de l'ensemble des français :


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4- L'appréciation par les français des perspectives d'évolution du niveau de vie de l'ensemble des français au cours des douze prochains mois :


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5- L'appréciation par les français de la situation économique vis à vis de l'opportunité d'envisager de faire des achats importants :


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Mais L'INSEE ne s'arrête en vérité pas à ces cinq questions qui font déjà bien mal à notre cher petit président et cinq questions complémentaires sont abordées...

1'- L'appréciation par les français de leur situation financière individuelle actuelle :


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2'- L'appréciation par les français de l'évolution des prix au cours des douze derniers mois (à mettre en vis à vis avec "le président du pouvoir d'achat"...) :


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3'- L'appréciation par les français des perspectives d'évolution du nombre de chômeurs :


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4'- L'appréciation par les français de leur capacité à mettre de l'argent de côté au cours des douze prochains mois :


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5'- L'appréciation par les français de la situation économique vis à vis de l'opportunité d'épargner :


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En résumé, tous les voyants de la confiance des ménages, sans exception aucune, sont aux rouges.

On se souviendra utilement à ce stade que 15 milliards ont été distribué aux ménages les plus aisés au prétexte de créer un "choc de confiance".



Source : Sarkozy casse le moral des français



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Révision constitutionnelle: «Le Président cherche à augmenter ses pouvoirs en restant incontrôlable»


«Il affirme pourtant sans arrêt qu’il est responsable mais il n’a pas compris ce que cela signifie : être politiquement responsable, c’est pouvoir être révoqué à tout instant quand on ne fait pas ce que le peuple veut.»

Marie-Anne Cohendet, professeur de droit constitutionnel à l'université Paris I



Marie-Anne Cohendet, professeur de droit constitutionnel à l'université Paris I
dans le Contre Journal


Force est de constater que dans l’actuel processus de révision constitutionnelle, les dés ont été pipés, dès le début, par les exigences du Président de la République. En effet, le comité Balladur, en dépit des nombreuses réflexions qu'il a conduites, s’est tout de suite incliné devant la volonté de M. Sarkozy de confier la direction de la politique nationale dans tous les domaines non plus au Premier ministre, mais au Président de la République (par une modification des articles 5, 20 et 21). Heureusement, M. Sarkozy comme M. Fillon ont eu la sagesse de reculer sur ce point. Mais on voit revenir aujourd'hui des dispositions qui modifient l’article 21, et étendent les pouvoirs présidentiels de manière très dangereuse. Dès lors, l’ensemble du projet reste déséquilibré en faveur du Président.

Il faut bien rappeler que le Président, dans la Constitution telle qu’elle a été conçue par le Général de Gaulle, est un surveillant et non un directeur en chef. Tant que ce dernier ne pourra pas être renversé en cours de mandat, il est inadmissible qu’il dirige seul quoi que ce soit. Sa vraie fonction est de vérifier que les pouvoirs publics fonctionnent normalement, conformément à la volonté du peuple et à la Constitution. Il ne doit pas diriger le gouvernement mais veiller à ce qu’il applique bien la politique voulue par le Parlement et par le peuple. C’est seulement lorsqu’il se produit un dérèglement qu’il peut intervenir, par ses pouvoirs propres (dispensés de contreseing). Ainsi, avec la dissolution et le référendum, il peut faire appel aux citoyens. Les gouvernants sont ainsi obligés de respecter la volonté du peuple souverain. La philosophie de Nicolas Sarkozy est tout autre. Il cherche à augmenter ses pouvoirs, en restant toujours irresponsable, c'est-à-dire incontrôlable. Il affirme pourtant sans arrêt qu’il est responsable mais il n’a pas compris ce que cela signifie : être politiquement responsable, c’est pouvoir être révoqué à tout instant quand on ne fait pas ce que le peuple veut.

Sarkozy rêve des pleins pouvoirs

Presque toutes les modifications qui concernent la défense sont inadmissibles. C’est le retour du vieux mythe du domaine réservé : le Président pourrait diriger seul, ou au moins avoir une prééminence, en matière de défense et de diplomatie. C’est une pure fable du point de vue juridique. Il s’agit seulement d’une pratique, créée par le Général de Gaulle parce qu'elle lui convenait bien.

L’article 8 du projet vise à modifier l’article 21 de la Constitution : on supprimerait la phrase « le Premier ministre est responsable de la défense nationale », que l'on remplacerait par quelques mots plus loin : le Premier ministre « met en oeuvre les décisions prises au titre de l’article 15 en matière de défense nationale ». Ce dernier article dispose que le Président de la République « est le chef des armées ». Un non-juriste - et la majorité des Français - en déduira qu’il n’y a là rien d’anormal, le Président dirigeant déjà la défense. Ce n’est pourtant absolument pas le cas en droit.

Tout d’abord, l’article 15, qui existait déjà presque mot pour mot sous la IVème République, a été créé pour assurer la soumission du pouvoir militaire au pouvoir politique, et non pour affirmer que la prééminence du Président en la matière. Ensuite, concernant la défense, tous les pouvoirs du Président sont aujourd’hui soumis à contreseing. Il ne peut donc faire le moindre acte sans la signature du Premier ministre, qui endosse la responsabilité. Si la décision pose problème politiquement, le Parlement peut renverser le gouvernement et la politique de défense changera totalement.

En pratique, de Gaulle a choisi de diriger lui-même le domaine de la défense, ses successeurs ont fait de même. Ils ont pourtant régulièrement affirmé que ce domaine réservé n’existait pas, jusqu’à M. Sarkozy, qui a dit, pendant la campagne qu’il n’y aurait pas de distinction entre les différents domaines. Cette pratique a été tolérée parce qu’un verrou de sécurité demeure : si jamais le Président impose un peu trop sa volonté, les parlementaires peuvent l’arrêter en renversant le gouvernement. Le Président ne pouvant rien faire sans le Premier ministre, il est coincé. Le chef du Gouvernement peut, au besoin, lui rappeler que c’est lui qui est « responsable de la défense nationale » (art. 21). En période de cohabitation, ce domaine prétendu réservé devient en fait partagé. Il y a une discussion entre le Président et le Premier Ministre, avec une sorte de co-décision.

Cette réforme en matière de défense est tout d’abord profondément incohérente en droit. Ce pouvoir reste en effet soumis à contreseing, il n’y a heureusement pas de révision sur ce point. Juridiquement, ce ne sera donc pas le Président qui dirigera seul la politique de défense, contrairement à ce que laisse entendre le futur article 21. Cela s’oppose d’ailleurs à de nombreux articles, disposant que le Président est un arbitre et un garant (art.5) et qu’il ne peut donc agir en principe qu’avec le contreseing du Premier Ministre (art. 19). En effet, c’est le Gouvernement (art. 20) et non pas le Président, qui « détermine et conduit la politique de la nation », et qui « dispose de la force armée », ce qui est parfaitement normal puisque lui seul est contrôlable en cours de mandat. Cette incohérence s'étend à tous les actes d’application. Le Code Militaire attribue ainsi tous les pouvoirs au Premier Ministre. Seule exception notable, le décret relatif au pouvoir nucléaire datant de 1964, dont la constitutionnalité est pour le moins très douteuse, et qui ne saurait justifier la prééminence du Président. Cette modification de l’article 21 rendrait donc la Constitution gravement incohérente. Mais, plus encore, elle poserait de vrais problèmes sur le plan démocratique.

Plus concrètement, le projet de révision constitutionnelle est très inquiétant, car en matière de défense, les parlementaires se retrouveront dépourvus de tout contrôle. Par exemple, si le Président prend une décision que les parlementaires jugent inacceptable, ils auront beau renverser les gouvernements, le Président pourra leur répondre que le Premier ministre est seulement un exécutant dans ce domaine du fait des nouveaux termes de l’article 21. Le Premier Ministre pourrait refuser de signer les actes présidentiels, mais il risque de se sentir obligé de se soumettre, en raison de ce nouvel article. Ni le peuple ni les parlementaires ne pourront arrêter le Président, sauf à provoquer une crise grave. Les risques d’abus de pouvoirs et de crise institutionnelle (pas seulement en période de cohabitation) sont donc considérablement accrus. C’est très grave au niveau des principes démocratiques, un homme peut décider seul, de faire pratiquement n’importe quoi, pendant cinq ans, dans des domaines absolument cruciaux pour la survie de la nation, sans que personne ne puisse s’y opposer.

D’autant que la responsabilité présidentielle a été réduite par la récente révision de la Constitution. Il ne peut être destitué « qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » (art. 68 C.). La nouvelle rédaction de l’article 21 sera tellement incohérente qu’il sera difficile de convaincre les parlementaires (ou le peuple) que le Président abuse manifestement de ses pouvoirs en imposant sa politique de défense au Premier ministre et donc au Parlement.Il n’y a pas une démocratie digne de ce nom dans laquelle un chef de l’Etat possède de tels pouvoirs, en matière de défense, sans aucun contrôle et/ou sans limitation par un Parlement vraiment indépendant (Etats-Unis). C’est extrêmement dangereux.

Trois grands arguments sont régulièrement avancés pour justifier cette augmentation des pouvoirs présidentiels. Le premier est que l’on se contenterait de rendre la Constitution conforme à une pratique constante. Nous venons de voir que c’est faux. D’abord parce que cette pratique n’est pas constante mais variable, en fonction des cohabitations notamment. Ensuite et surtout puisque cette révision supprimerait le garde-fou fondamental qui existe aujourd’hui, à savoir le fait que le pouvoir de décision appartient en droit à un organe qui peut être contrôlé et révoqué à tout instant : le Premier ministre. Le deuxième argument est celui de l’élection du Président directement par le peuple. Il serait donc normal qu’il dirige la défense. Dans tous les autres pays de l’U.E., même lorsque le Président est élu directement par le peuple, il n’a jamais le pouvoir de diriger seul la politique, y compris en matière de défense. Certains ont évoqué le Président finlandais : c’est faux, depuis la réforme de 2000, tous ses actes importants sont soumis à contreseing, y compris en matière de défense. Cet argument ne tient donc pas. Un troisième argument, double, est invoqué : le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral. Ces éléments démontreraient la prééminence du Président et justifieraient donc l’augmentation de ses pouvoirs en matière de défense. L’argument du quinquennat ne tient pas. Si on avait voulu réviser la Constitution pour que le Président dirige tout, il aurait fallu soumettre cette proposition au peuple. Ce n’était absolument pas la question posée lors du référendum. Par exemple, j’ai personnellement voté pour le quinquennat, afin d’avoir la possibilité de sanctionner le Président tout les 5 ans, plutôt que tout les 7 ans. Je n’ai jamais eu l’intention que le Président ait plus de pouvoirs. Quant à l’inversion du calendrier, elle pose réellement problème puisqu’elle augmente la soumission des parlementaires envers le Président. Mais c’est une escroquerie intellectuelle de prétendre que cette inversion imposerait, en droit, la prééminence du Président. Il s’agit d’une soumission politique de fait et non pas d’une soumission en droit.

Ainsi, sous couvert d’une simple ratification de la pratique existante, on a un véritable bouleversement de tout l’équilibre des institutions, qui est extrêmement dangereux. On voit d’ailleurs, depuis de nombreuses années, les Présidents de la République avoir une fâcheuse propension à étendre très largement leurs pouvoirs. A l’origine, le domaine réservé sous De Gaulle concernait la défense et la diplomatie. Ensuite, chaque Président a ajouté ce qu’il souhaitait : Valéry Giscard d’Estaing la défense des libertés, Mitterrand la cohésion sociale, Jacques Chirac l’Union Européenne. On assistera au même processus avec la défense. Par un communiqué du 3 janvier 2008, l’Elysée a annoncé la création d’un nouveau Conseil de la Défense et de sécurité nationale. Et cela pour concentrer sous la direction du Président les pouvoirs en matière de défense, de diplomatie, de police et de renseignement. Le Président veut donc étendre son pouvoir à tous ces secteurs absolument cruciaux, bien au-delà de la défense au sens classique. Avant même la réforme, il y a déjà une extension de la notion de défense.

Une autre disposition, en matière de défense, s'avère être un cadeau empoisonné. Elle concerne les interventions des forces armées à l’étranger: le gouvernement aura l’obligation d’en informer le Parlement. Bien que cette obligation soit une évidence – peut-être pas pour tous - c’est une avancée de l’écrire dans la Constitution, puisqu’elle ne pourra plus être contestée. Cependant, il est aussi prévu que le Parlement ne pourra pas voter à l’issue de cette information, ce qui est très choquant. Mais surtout, les parlementaires devront attendre 6 mois pour que le Gouvernement ait l’obligation de leur demander l’autorisation de prolonger cette intervention (art. 13 du projet). En attendant ces 6 mois, le Gouvernement (dirigé en fait par le Président en matière de défense) pourra donc faire ce qu’il veut. C’est complètement inadmissible. Il est indispensable que le Parlement puisse, dès le départ, non seulement être informé, mais aussi débattre et refuser ou autoriser l’action des forces françaises. En effet, l’article 35 de la Constitution (que l’on prétend ainsi réviser) prévoit aujourd’hui que seul le Parlement peut autoriser la déclaration de guerre. De nos jours, dans tous les pays on a une fâcheuse tendance à faire la guerre sans la déclarer. Donc il faut adapter la Constitution à cette évolution des formes de guerre : le Parlement doit rester seul compétent pour autoriser tout engagement des forces françaises à l’étranger. Le projet est vicieux puisqu’il a l’air d’apporter un progrès, qui est réel au regard de la pratique ; mais pas au regard du droit, alors qu’il conduit en même temps à limiter les pouvoirs du Parlement. Si les parlementaires souhaitent, au bout de 15 jours, ou 2 mois, exprimer leur refus d’une politique scandaleuse, le Président pourra tout d’abord répondre que le Premier ministre n’est qu’un exécutant en matière de défense (art. 21 nouveau)- renverser le gouvernement n’y changera rien - et ensuite rétorquer au Parlement qu’il ne peut intervenir qu’au bout de 6 mois. C’est donc inacceptable.

Finalement, Nicolas Sarkozy sera peut-être le grand destructeur du présidentialisme. Il cherche sans cesse des limites, qu’il ne trouve pas. Jamais la concentration des pouvoirs dans les mains du Président n’a atteint un tel degré : les parlementaires, de droite comme de gauche, sont écoeurés. Tout se passe à l’Elysée, même les réunions de l’UMP. Nous n’avions jamais atteint un tel sommet de mépris envers les parlementaires. Si Nicolas Sarkozy continue d’abuser de ses pouvoirs, plus personne ne le supportera. Il va tellement nous montrer les dangers et les écueils de la prééminence présidentielle que toute la classe politique française risque de se retourner contre lui. Ce sont peut-être ses abus de pouvoir qui vont permettre d’assainir notre régime. Il aura rendu un grand service à la Vème République.

Cependant, il est consternant de voir bien souvent s'imposer à gauche une mentalité de résignation et de soumission à la pratique présidentialiste. Elle trouve largement sa source dans la pratique mitterrandienne. Certains pensent que Mitterrand a eu le grand génie d’exercer le pouvoir de manière monarchique, ils se trompent. Au contraire, il a fait de nombreux dégâts au plan constitutionnel. Il avait plutôt raison lorsqu’il dénonçait le coup d’Etat permanent. Il montrait alors les risques du domaine reservé et d’un Président qui décide sans être responsable. Mais les grands admirateurs de Mitterrand n’arrivent pas à reconnaître qu’il a commis des erreurs. Or on peut avoir une vraie démocratie française sans monarchie.

La France est comme les autres pays, ce n’est pas parce que notre histoire est pleine de « Napoléons » que l’on doit se soumettre à la dictature d’un homme à la tête de l’Etat, ou même à une monarchie républicaine de plus en plus absolue. L’histoire a montré où cela pouvait conduire. Dans tous les autres pays de l’U.E., même lorsque le Président est élu par le peuple, c’est le gouvernement qui dirige, parce qu’il est responsable devant le Parlement. Revenons à cette idée du Président « arbitre », qui était celle de De Gaulle à l’origine. Une république efficace et démocratique suppose aussi une pratique plus collégiale du pouvoir. La concentration du pouvoir de décision par un seul homme, c’est dangereux. Nous avons une occasion unique depuis 50 ans de faire une révision de la Constitution qui renforce les droits du Parlement, le Président étant mal placé pour augmenter ses pouvoirs par un référendum. Sachons donc faire le tri dans ce projet de réforme. »


Réalisé par KARL LASKE et CAMILLE STROMBONI, pour le Contre Journal, où je vous engage à vous en aller lire aussi les commentaires : édifiant !



Révision constitutionnelle: «Le Président cherche à augmenter ses pouvoirs en restant incontrôlable»



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Travailler plus... pour quoi déjà ?


La preuve par le hamster



consultation classique



Travailler plus... pour quoi déjà ?



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Le tout petit président d'une démocratie sans grandeur


Une démocratie qui a oublié que les mots sont tout


La folie de Nicolas SarkozyNicolas Sarkozy a libéré la parole, les paroles, celle du jeune pêcheur comme celle du visiteur dégoûté du Salon. La grossièreté de l'une et de l'autre n'est que la conséquence de la volonté théorisée et affichée de tourner en dérision l'apparat intime qui exige réserve, modération et contrôle de soi pour pouvoir tout permettre, et se permettre. Les répliques du président s'inscrivent dans un espace qu'il a « déconstruit » et qui lui ressemble.

L'hostilité choquante du visiteur du Salon et le « pauvre con » de Nicolas Sarkozy révèlent, en dépit de leur contradiction apparente, la solidarité d'une société sans respect pour son chef et d'un chef sans considération pour ses concitoyens. Il y a là plus que l'amorce d'un processus qui risque de nous entraîner non plus vers la bienfaisante familiarité des pouvoirs scandinaves mais dans le cloaque d'une démocratie qui a oublié que les mots sont tout et d'abord le décor nécessaire à une relation républicaine, quoique antagoniste.

On aurait bien tort de rire de ces altercations dans la vie quotidienne et publique d'un chef d'Etat. C'est un peu de nous qui est insulté quand il est insulté. C'est un peu de nous qu'il insulte quand il insulte.

On peut craindre le pire devant l'expression de ces tensions aujourd'hui encore minimes. Elles sont inquiétantes comme les signes glaçants de la colère ponctuelle d'un pays qui ne se contente plus de ses exutoires légitimes et réguliers.

La démocratie, aussi, se niche dans les détails.


Par Frédéric Moreau
extrait de Marianne 2 : Les mots de trop d'un président sans piedestal

"Un président qui se livre aux altercations de bas étages, bien loin de faire rire, est le signe inquiétant d'une démocratie sans grandeur."


Casse-toi, pauvre con !
© La République des Fourmis par SaT - Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur



On parle de : Un tout petit président



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La folie de Nicolas Sarkozy


Diabolisation ou lucidité ?


La folie de Nicolas SarkozySouvenez-vous, c'était il y a un peu moins d'un an. Le 18 mars 2007 à 19h30, peu avant le début de France Europe Express, l’émission animée par Christine Ockrent, le candidat de l’UMP aux présidentielles, Nicolas Sarkozy, perdait ses nerfs : "Personne n’est là pour m’accueillir. Toute cette direction il faut la virer. Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ça ne va pas tarder".

Patienter, lui ? Il ne pouvait en être question et celui qui allait devenir le tout petit président des français - ces pauvres cons, donc - piqua une de ses colères coutumières et hurla : "Je ne veux pas attendre plus longtemps, je veux me faire maquiller tout de suite". Essayant de le calmer, les journalistes lui expliquèrent qu’il devait attendre son tour vu qu’il n’y avait pas d’autre loge de maquillage. Nouveaux hurlements d’un Sarkozy déchaîné : "Mais enfin, il n’y a personne pour m’accueillir. La direction n’est pas là ? Ce n’est pas normal. Qu’est-ce qu’ils font ? Qui suis-je pour être traité ainsi ? " C’est vrai, quoi. Ce n’était déjà pas n’importe qui. C’était déjà Sa Majesté Nicolas Sarkozy, le grand homme avec qui tout allait devenir possible.

Ce fut alors un des nombreux épisodes de la campagne électorale au cours desquels les bloggueurs se déchainèrent et où leur fut fait en retour ce fameux procès en diabolisation.

Ainsi, on pouvait lire sur sarkononmerci.fr, sous le titre La douteuse stature d'un Homme d'Etat :

Ce genre d’anecdotes révélatrices du personnage, il y en a chaque semaine dans le Canard enchaîné, qui n’est pas qu’un "hebdomadaire satirique", comme on dit, mais surtout un journal extrêmement bien informé et qui ne fait de cadeau à aucun homme politique. Avant et après ses prestations médiatiques, Sarkozy pète quasi systématiquement les plombs et entre dans des fureurs noires pour un oui ou pour un non.

[...]

En tout cas il n’a pas "changé". En "off" (c’est-à-dire en "réalité") il est toujours aussi coléreux, impulsif, agité, agressif et irréfléchi. Ce n’est pas vraiment ce genre de "qualités" qu’on attend d’un homme qui aspire à la plus haute fonction à la tête de l’Etat. Il faut une certaine maîtrise de soi pour diriger un pays et par conséquent être susceptible d’avoir à gérer de graves crises qui demandent d’autres réactions que des crises de nerfs.

[...]

Etaient confirmées toutes les inquiétudes que l'on peut nourrir sur ce personnage quant à sa capacité à assumer la charge à laquelle il postule.

[...]

Etait cité une courte analyse psychiatrique :

Fou ? Encore faudrait-il définir la signification du terme.

En ce qui concerne N. Sarkozy, les choses semblent relativement claire pour le thérapeute que je suis.

Il présente les principales caractéristiques d’une névrose paranoïaque: très grande susceptibilité, ego surdéveloppé de façon pathologique, très grande méfiance envers autrui, jugement altéré, etc. La névrose peut se traiter par des séances de psychothérapie: analyse ou autres. Il est assez symptomatique que N. Sarkozy refuse tout débat avec ses concurrents, attaqué sur ses points psychologiquement faibles (ego, susceptibilité,etc), il pourrait craquer et montrer alors sa vraie personnalité. Je le crois assez intelligent pour s’en rendre compte. Cela dit, une névrose est un mal relativement bénin, qui n’a comme effet qu’un caractère assez désagréable pour l’entourage.

La psychose, en l’occurrence la paranoïa déclarée, c’est toute autre chose, c’est ce que le commun des mortels appelle la folie. C’est une maladie mentale grave, nécessitant, le plus souvent une hospitalisation ou, pour le moins, un traitement médicamenteux sérieux. Le tout doublé d’une approche psychothérapie classique.

Dans le cas de N. Sarkozy, nous n’en sommes qu’à une phase de névrose. Malheureusement, sous l’effet d’une brusque décompensation, un névrosé, qui est parvenu à un certain équilibre grâce à des béquilles psychiques, peut brutalement passer à la psychose, par exemple sous l’effet du stress. Peut-on prendre le risque de confier le bouton des armes nucléaires à un tel sujet ?

[...]

L'article concluait alors :

Oui, décidément, non seulement cet homme représente pour la France un danger de régression économique et social, mais également une menace sur les valeurs de la République et sur le rang international que la France se doit de tenir, non pas tant pour ce rang en lui-même, mais plutôt pour le rôle qu'il s'agit pour la France de jouer en Europe, et avec l'Europe, dans le Monde. Les enjeux planétaires sont considérables. Il est à craindre que l'ego surdimensionné et paranoïde de Nicolas Sarkozy puisse à l'occasion se révéler catastrophique.

Ainsi, moins d'un an plus tard, s'il ne s'agit toujours pas de beugler Sarko-Facho - approche bovine qui fut en réalité très minoritaire -, chaque jour semble devoir confirmer les craintes qui furent alors énoncées. Chaque jour, ou peu s'en faut, on comprend qu'au-delà de la seule dimension politique du sarkozisme, il y a un problème avec l'homme lui-même, avec son état psychologique qui justifie bien des inquiétudes quant à sa capacité à assumer le rôle et la tâche qui désormais lui incombent - mais s'en est-il seulement rendu compte ?

Cet homme ne supporte pas qu'on ne l'aime pas. Un homme refuse de lui serrer la main, il lui donne du "pauvre con". Que se passera-t-il lorsque le peuple descendra massivement dans la rue pour dire "Ça suffit ! Casse-toi !" ? Face à la rue et au désamour des français et à leur colère, saura-t-il réagir en homme censé et se comporter en démocrate ? Parviendra-t-il à conserver en situation de crise le sang-froid nécessaire ?

Et si une vague d'attentats terroristes venait à frapper notre pays ?

Le moins qu'on puisse dire est qu'on peut nourrir un sérieux doute.

Devant l'énormité de ce doute et des conséquences qu'il implique, le moins qu'on puisse faire est alors de dire ce doute.

Certains continueront de dire "diabolisation", "dramatisation" ou "manipulation". Pour ce qui me concerne, je dis "lucidité" et "vigilance citoyenne", quitte même à passer pour un "pauvre con".


La folie de Nicolas Sarkozy
© PLACIDE - Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur



On parle de : La folie de Nicolas Sarkozy



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Requiem pour un con


"Casse-toi, pauvre con !"


Ce samedi, en visite au salon de l'agriculture, Nicolas Sarkozy s'est cru autorisé à donner du "casse-toi" et du "pauvre con !" à un de ces français dont il est censé être le président...



On parle de : Requiem pour un con



Un petit bonus ? Vous vous souvenez quand Nicolas Sarkozy, pas encore petit président, expliquait à Ségolène Royal que "pour être président de la République il faut être calme" ?


Ni calme ni digne !
Juste un tout petit président de la République malade de l'ego.
Qui fait honte à la France et aux français.



Casse-toi, casse-toi pauvre con !



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SMS : "Si tu reviens, j'annule Carla"


Carla : la vengeance d'un mari jaloux


"Si tu reviens, j'annule tout'. C'est le contenu d'un SMS que Nicolas Sarkozy aurait envoyé à Cécilia, son ex épouse, huit jours avant son mariage avec l'ex mannequin, Carla Bruni.

Carla Bruni ne serait donc qu'un audacieux coup de bluff tenté, et manqué, par le Petit Père des people afin de récupérer sa Cécilia ? Il ne vaudrait mieux pas, en ce cas, que la nouvelle épousée, par défaut doc, vienne à l'apprendre...

En tout cas, à regarder cette video, la source semble plutôt sûre :


SMS Sarko à Cécilia : "si tu reviens, j'annule tout !"
envoyé par ZeDedalus

Pour lire l'intégralité de l'article du NouvelObs, c'est par ici

Ce n'est pas cette petite affaire de coeur qui devrait permettre au petit président de redresser sa cote de popularité auprès des français. La promesse d'une augmentation du minimum vieillesse, juste avant les municipales, y parviendra-t-elle davantage ? On peut douter que les vieux s'y laisse prendre une deuxième fois.


Sarkozy dégringole dans les sondages



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Nicolas Sarkozy et Carla Bruni se sont mariés


La photo de mariage devant le Taj Mahal


Le mariage a ou aurait eu lieu. Les tourtereaux iront ou iraient convoler en voyage de noces, lors d'un voyage officiel en Inde.

Mais, le Petit Père des People l'a dit : "Les caisses sont vides"...

Alors, si la photo des jeunes mariés posant devant le Taj Mahal était déjà "faite", peut-être certains - scénaristes présidentiels, accompagnateurs vedettes, journalistes serviles, photographes avides - pourraient-ils s'éviter le voyage et l'Etat français faire quelques fastueuses économies. Peut-être même ne serait-il pas nécessaire d'affréter l'avion de l'ami Bolloré du petit président.

Non ?



Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, mariage et Taj Mahal



On peut passer à autre chose ?



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Sarkozy soigne le son pouvoir d'achat


Petite rengaine et gros mensonges :
Mais que font les journalistes ?!



le pouvoir d'achat selon sarkozyIl parle, il parle... il parle beaucoup, mais que dit-il, le Petit Président ? Toujours la même chose, c'est-à dire en réalité rien, au mieux, et, au pire, contre-vérités et mensonges.

Cette fois, il devait parler du pouvoir d'achat, première préoccupation des français, avec le chômage et, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps, l'inflation. Qu'a-t-il dit, donc ? Quelles solutions a-t-il proposées ?

Pour le discours : d'abord, une contre-vérité rabâchée : c'est la faute au 35 heures ; ensuite, un slogan, éculé déjà : il faut travailler plus pour gagner plus. Pour le concret, principalement deux mesures : la possibilité de rachat des RTT par les salariés et l'indexation des loyers sur l'évolution des prix.

Le rachat des RTT : passons sur le fait que ce ne sera possible que s'il y a accord dans les entreprises, et si le chef d'entreprise en éprouve le besoin (car ce n'est pas le salarié qui décide de faire ou non des heures supplémentaires !), et allons directement au fond de cette mesure :

  • la situation actuelle : la durée légale du travail est de 35 heures hebdomadaires ; les heures supplémentaires sont payées 25% au-dessus du salaire horaire du salarié ;

  • la proposition de Sarkozy : la durée légale du travail est de 35 heures hebdomadaires ; les heures RTT peuvent être converties en heures supplémentaires payées... au salaire horaire.

  • bilan : pour le salarié, 25% de perte de pouvoir d'achat par heure de RTT travaillée !

Il aurait été intéressant que les journalistes interrogent le Petit Président Bavard sur la logique de cette mesure. Mais peut-être ont-ils considéré que ce n'était pas nécessaire, tant il est évident qu'elle correspond en réalité à un coup de canif supplémentaire dans le pouvoir d'achat des salariés.

L'encadrement des loyers : dans un premier temps, le Petit Président propose d'instaurer un indixe du pouvoir d'achat qui refléterait davantage la réalité de l'évolution des prix que ne le fait actuellement l'indice des prix de l'INSEE, reconnaissant par là que celui-ci sous-estime largement la hausse actuelle des prix à la consommation. Ensuite, il propose de contraindre l'augmentation des loyers immobiliers au moyen de ce même indice, plutôt que l'actuel indice du coût de la construction, ce qui, selon lui, permettra de diviser par deux la hausse des loyers. Ce qui fait :

  • une contradiction : réévaluer d'un côté l'indice des prix afin qu'il reflète la réalité de la hausse des prix ; indexer de l'autre côté les loyers sur l'indice des prix à la consommation ;

  • un mensonge : depuis juillet 2005, l'augmentation des loyers n'est plus indexée sur l'indice du coût de la construction (voir ici), mais sur l'indice de référence des loyers, lequel n'évolue pas sur un rythme annuel de 5% comme le prétend le président, mais à un rythme allant de 2 à 3% sur les deux dernières années ;

  • une mesure inefficace : l'indice des prix à la consommation révélant une hausse annuelle supérieure à 2%, avec une tendance marquée à la hausse, il est là encore tout à fait évident que le gain pour les locataires sera nul, ou du moins très loin de cette division par deux de la hausse des loyers dont le Petit Président s'est plu à parler.

Mais le pire est dans ce dont le Petit Père n'a pas parlé :

  • La TVA sociale : vous vous souvenez, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a dans sa besace un projet de TVA "dites pudiquement" sociale. S'agissant d'une intervention présidentielle consacrée au pouvoir d'achat, on peut s'étonner que les journalistes ne se soient pas crus autorisés d'interroger le Petit Président sur cette question - tss tsss, voyons, pas avant les municipales... ;

  • La redevance télé : le parlement vient de voter la suppression de l'exonération de redevance audiovisuelle dont bénéficiaient jusque là 780 000 personnes âgées aux revenus modestes. S'agissant du pouvoir d'achat, on peut s'étonner que les journalistes ne se soient pas crus autorisés à interroger le Petit Président sur cette décision ;

  • Les pensions de retraites : le Petit Président n'a pas non plus évoqué ses promesses électorales à l'égard des pensionnés les plus défavorisés : augmenter de 25% le minimum vieillesse et revaloriser les petites retraites et les pensions de réversion pour que ces retraités vivent mieux. Or, bien au contraire, selon le projet de budget actuellement en discussion à l’Assemblée, la revalorisation annuelle des pensions des 13 millions de retraités du régime général et de la fonction publique s’établira à 1,1 % pour l’année 2008, soit largement en-dessous de l'évolution des prix, laquelle est sous-estimée... Pas de question sur ce sujet non plus.

On aurait pu également lui poser quelques questions sur ce qu'il pense des propositions du PS en faveur du pouvoir d'achat. Par exemple, de baisser le taux de TVA sur les produits de première nécessité de 5,5% à 5%, ou de revaloriser de 50% de la prime pour l'emploi, ou encore de rétablir la TIPP flottante afin de limiter l'envolée du prix de l'essence à la pompe - au total, une dizaines de mesures financées pour moitié par une taxation des super-profits pétroliers et, pour l'autre, une taxation des revenus des stock-options. On aurait pu, lui poser des questions, lui apporter la contradiction, ne pas dérouler le tapis rouge sous les gros sabots de son discours creux. Oui, on aurait pu, mais cela aurait été faire là un travail de journalistes indépendants plutôt que de courtisans serviles...


le pouvoir d'achat selon sarkozy
© PLACIDE - Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur


A part ça ? Nicolas Sarkozy va bien, merci. Il vient de se voir miraculeusement attribuer une augmentation de 206% (salaire fois trois !) pour devenir un des trois chefs d'état les mieux payés du monde occidental. Si les caisses de l'Etat sont vides, les poches du Petit Père des People sont, elles, bien pleines.



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ONU : Sarkozy accusé de légitimer intellectuellement le racisme


Beaucoup d'entre nous avaient été choqués par le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. On se souvient aussi des accusations de BHL, qualifiant de raciste la petite plume du petit président. Et il faut lire, entre autres réactions, Le faux pas africain de Sarkozy, par Philippe Bernard (article paru initialement dans Le Monde), pour bien comprendre l'ampleur des dégâts provoqués par un discours donneur de leçons et paternaliste, qui a multiplié les clichés sur l'homme africain.

Aujourd'hui, c'est à l'ONU que les propos de Nicolas Sarkozy sont durement contestés...



- un article de Etienne Flandre dans Rue89 -



Au moment même où il savourait son triomphe à Washington, le président français était étrillé, aux Nations Unies, à New York, pour un autre de ses discours, celui prononcé le 26 juillet dernier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal. Dans les sous-sols du bâtiment de verre, Doudou Diène, Rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée (sic) s’est inquiété, devant une commission de l’Assemblée générale, d’une tendance récente à la "légitimation intellectuelle du racisme […] sous couvert de la défense de l’identité et de la sécurité nationale".

Le discours de Dakar et les tests ADN

Il a cité deux exemples: le Prix Nobel de médecine James Watson, contraint à la démission pour ses propos sur l’infériorité intellectuelle des Africains… et Nicolas Sarkozy pour son discours de Dakar ! "Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire" […] "Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance" […] "Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès" déclarait le président français dans cette adresse à la jeunesse africaine, rédigée, comme d’ailleurs l’éloge de l’Amérique prononcé devant le Congrès des Etats-Unis, par sa "plume" Henri Guaino.

"Dire que les Africains ne sont pas entrés dans l’histoire est un stéréotype fondateur des discours racistes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle", a tranché Doudou Diène à la tribune des Nations unies. Il a témoigné de la "blessure profonde" causée par le discours de Dakar chez les intellectuels africains. Et pour enfoncer le clou, ce juriste sénégalais, nommé expert indépendant sur le racisme en 2002 par la défunte Commission des droits de l’homme de l’ONU, a dénoncé l’utilisation des tests ADN pour le regroupement familial, qui contribue selon lui à la "stigmatisation de l’immigré".

Accusations "infondées et irresponsables"

Cette offensive anti-sarkozyste, alors que le président français se faisait adouber par le tout-Washington, a suscité un vent de panique chez les diplomates français en poste à l’ONU. Ils se sont empressés de condamner les accusations "infondées et irresponsables" de Doudou Diène, en expliquant que, dans ses discours comme dans ses actes, le chef de l’Etat avait toujours démontré que la lutte contre le racisme faisait partie de ses priorités.

La nomination de ministres issus de l’immigration est souvent présentée comme un engagement contre les discriminations. A la Maison Blanche, Nicolas Sarkozy s’est d’ailleurs affiché avec Rachida Dati et Rama Yade. "A l’époque coloniale, il y avait plus de ministres d’origine africaine dans les cabinets de la République et les assemblées qu’aujourd’hui", notait perfidement l’historien camerounais Achille Mbembe, en août dernier, dans sa réponse au vitriol au discours de Dakar.



Pour en savoir plus sur les bourdes de Sarkozy sur la scène internationale...



On parle de : Sarkozy accusé de légitimer intellectuellement le racisme



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Guy Môquet, rappel à l'Histoire


Guy Môquet, martyr communiste aux bourreaux bien français



Guy Môquet est mort, non en tant que Résistant, mais parce qu’il était communiste.

Henri Guaino, conseiller du président, explique à propos du jeune fusillé : "Il tombe victime de la barbarie nazie". La part de vérité de cette affirmation est si partielle qu’elle en devient presque mensongère. Ce sont certes les nazis - en l’espèce le général Stülpnagel - qui ordonnent qu’en représailles à la mort du lieutenant-colonel Holtz, abattu à Nantes par la résistance, on fusille 50 otages. Mais lesquels ? Les Allemands n’interviennent pas dans le choix des victimes. L’homme qui désigne les suppliciés s’appelle Pierre Pucheu, le ministre de l’Intérieur de Pétain. C’est donc lui qui condamne à mort les 27 fusillés de Châteaubriant, groupe auquel appartient le jeune Guy Môquet.

Les 27 fusillés sont communistes et le hasard n’a rien à y voir : Pucheu explique clairement son choix comme dicté par la volonté d’ "éviter de laisser fusiller 50 bons Français". A ses yeux, un communiste n’est pas un bon Français. Or celui qui était alors le candidat Sarkozy a déclaré : "Je veux dire que cette lettre de Guy Môquet, elle devrait être lue à tous les lycéens de France, non comme la lettre d’un jeune communiste, mais comme celle d’un jeune Français faisant à la France et à la liberté l’offrande de sa vie". Absurde, puisqu’on a vu que Môquet est mort justement parce qu’il est communiste !

Et pourquoi Pucheu choisit-il les otages dans les rangs communistes ? Parce que, tout simplement, il est un digne représentant de cette droite collaborationniste viscéralement anti-rouges, au point de faire sienne la devise : "plutôt Hitler que le Front populaire". Au moment d’entrer en politique, Pucheu n’est en effet pas n’importe qui. Administrateur des fonderies de Pont-à-Mousson, des aciéries de Micheville, fondateur du Cartel international de l’acier, il est l’un des plus éminents représentants de ce qu’on appelait alors le Comité des forges, membre d'une bourgeoisie qui, après le triomphe de Hitler, entend prendre sa revanche sur le Front populaire. Pucheu, donc, choisit ceux qui seront fusillés et il choisit politiquement : Charles Michels, secrétaire général des cuirs et peaux CGT ; Jean-Pierre Timbaud, dirigeant de la métallurgie CGT ; Jean Poulmarch, dirigeant du syndicat des produits chimiques CGT ; Jules Vercruysses, dirigeant du textile CGT ; Désiré Granet, dirigeant du papier-carton CGT ; Jean Grandel, secrétaire de la fédération postale CGT... En somme, se débarrassant des syndicalistes, il joint l’utile (pour le patronat) à l’agréable (trucider la vermine rouge).

Voilà donc la vérité historique qu’il faut rappeler, à l’occasion de ce que le pouvoir sarkoziste a baptisé "Commémoration du souvenir de Guy Môquet et de ses 26 compagnons fusillés"... et en faisant d’abord observer que l’utilisation du mot "compagnons" est inappropriée et que le vocabulaire a un sens : car si les Résistants gaullistes se donnaient en effet du "compagnon", les communistes s’appelaient "camarade". Guy Môquet lui-même parle de ses co-suppliciés ainsi : "mes 26 camarades". Mais évidemment, le mot "camarade" lui-même, fortement connoté, évoque le communisme et ce fait n'a visiblement pas eu l'heur de plaire à l'équipage Darcos-Guaino-Sarkozy. Qu'à cela ne tienne, on a remplacé le mot honni de la droite par un "compagnon" moins... "ringard" (dixit Guaino). Pourquoi se gêner ?!

Ce petit mensonge corrigé, cette cohérence avec la vérité historique rétablie, ce révisionnisme à la petite semaine balayé, il pourra s'avérer ensuite, et en effet, utile de conter aux élèves de France comment donc la frange la plus puissante du patronat français, en cheville avec l’Etat pétainiste, a profité de l’exigence allemande d’exécuter des otages, pour éliminer ses opposants politiques en même temps que les animateurs du mouvement social, afin de mieux le décapiter. Enfin, seulement, on lirait la lettre de ce jeune homme de 17 ans, qui allait mourir simplement parce qu’il était le fils de Prosper Môquet, député communiste élu en 1936, et que cette seule filiation avait suffi aux yeux du gouvernement français de Vichy à lui faire mériter la peine capitale.

"Victime de la barbarie nazie" ? Plutôt martyr politique aux bourreaux bien Français, en vérité.



A lire aussi, cet hommage à Missak Manouchian..., résistant, fusillé et tombé pour la France, mais peut-être pas assez français - ni ses compagnons dont sur l'affiche rouge les visages semblaient "hirsutes et menaçants" - pour que le Petit Père des People exige qu'on lise sa lettre aux enfants de France, ou même n'en soit ému. Mais voilà, on ne peut ni déformer ni tronquer l'Histoire... et la France n'est ni une dictature ni une république bananière où les manuels d'histoire seraient écrits à grands coups de ciseaux.

On parle de : Guy Môquet, rappel à l'Histoire



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Nicolas et Cecilia : la rupture !



Cecilia et Nicolas Sarkozy : la rupture tranquille
© La République des Fourmis par SaT - Reproduction interdite sans autorisation de l'auteur




Et bientôt, les larmes du Président



nicolas et cecilia sarkozy : le divorceVoilà, c'est officiel : Cécilia s'en est allée, les papiers du divorce sont sur le bureau de Nicolas Sarkozy, lequel est désormais un président célibataire. On apprend d'ailleurs, en passant, que la réalité de ce divorce remonte à loin, et qu'elle a été dissimulée jusqu'à aujourd'hui, aux prix de quelques mensonges aux français, afin de ne pas handicaper la course à la présidence du candidat Sarkozy.

Notons ici cette déclaration du Petit Père des People, ce jour devant le Conseil économique et social : “Il y a sans doute une bonne solitude, celle de la réflexion, celle qui offre le silence la sérénité, la liberté. Mais il y a la solitude poisseuse, celle qui oppresse, celle qui naît de la privation de l’écoute, du soutien, du regard de l’autre, celle qui fait oublier le sentiment d’aimer et d’être aimé”. Une déclaration qui de toute évidence préfigure la stratégie présidentielle qui va se mettre en place dans les prochains jours. On va nous la jouer tristesse et faire grincer très fort les violons. On va s'évertuer à susciter la compassion du bon peuple, attirer la sympathie de l’opinion, et finalement tirer profit de ce divorce pour soigner une popularité qui n'a de cesse ces temps-ci que de donner des signes de faiblesse.

Gageons que nous verrons bientôt un président la larme à l’oeil, un homme blessé au coeur mais toujours debout, se consacrant d'autant plus à faire le bonheur des français que le soir, une fois sa tâche accomplie, personne désormais ne l'attend à la maison, que le souvenir de cette femme qui fût l'amour de sa vie. Je mise pour ma part sur une couv’ de Paris-Match la semaine prochaine, dans une quinzaine tout au plus.

Bientôt, sans doute, un projet de loi sur le divorce afin de répondre à la détresse de ces pères formidables qu'un amour perdu et une décision de justice ont éloigné d'enfants qui sont aussi les leurs et qu'ils chérissent tout autant qu'une mère qui s'habille en Prada.

Les français tomberont-ils encore dans un de ces panneau grossiers dont notre grand communiquant a le secret ? Le feuilleton promet de nous tenir longtemps en haleine.

En attendant, il y a des coeurs à prendre. Pour les garçons, c'est ici... Pour les filles, c'est là...

Mais, jouons le jouer jusqu'au bout. Dans un tel billet, il semble indispensable de prononcer le mot rumeur et de citer les noms de Carole Bouquet, Anne Fulda et Maud Fontenoy. Allez donc savoir pourquoi... Quoi qu'il, je me suis autorisé à les classer par ordre de crédibilité. J'ajoute que pour ma part, citer en sus [sic !] le nom de Rachida Dati m'amuse énormément. Bienvenus dans la République du Petit Père des People : approchez, mesdames, approchez, messieurs, côté cul, côté coeur, le spectacle continue...



sarkozy petit pere des people
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On parle de : Nicolas et Cecilia : la rupture !



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Quand SaT fait des étincelles


Sarkozy ou la diplomatie du Docteur Folamour



Il est des déclarations qui prises bout à bout ont su divertir... et inspirer mon compère et néanmoins talentueux dessinateur, SaT :



1- "J'irais chercher la croissance là où elle se trouve." (par Nicolas Sarkozy)

2- "Il faut que la France vende plus d'armes." (par "Nicolas" Fillon)

3- "Il faut se préparer au pire, c'est-à-dire la guerre." (par "Nicolas" Kouchner... et à propos de l'Iran)



Docteur Folamour
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On parle de : Sarkozy ou la diplomatie du Docteur Folamour



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Sarkozy trébuche sur la scène internationale


Les bourdes et les bourrelets diplomatiques d'un tout petit président



L'inconvénient avec les affaires étrangères est qu'on ne peut pas dire n'importe quoi. C'est que sur cette scène là, contrairement à celle de la République Bananière de France, c'est qu'on ne peut contraindre l'Autre à se taire et à se prosterner. Il est là des bourrelets qui ne se dissimulent pas d'un simple coup de gomme technologique.

En France, le petit président peut prétendre avoir été invité pour des vacances hors de prix par des amis dans une villa luxueuse , Agnès Cromback et Mathilde Agostinelli, respectivement présidente du joaillier Tiffany-France et responsable de la communication de Prada-France (qui habille Cécilia Sarkozy), ils ne sont pas nombreux à insister sur le risque de conflit d'intérêts entre un président en charge des affaires publiques et des groupes d'intérêts privés. Il devrait pourtant être tout à fait possible d'avoir des amis qui ne vous inondent pas de "cadeaux" - ou alors une cravate pour Noël...

En France, la femme du petit président peut prendre une angine blanche pour une excuse diplomatique, ils seront peut nombreux à souligner l'irresponsabilité de la dame, laquelle était tout à fait rétablie le lendemain lorsqu'il s'est agi pour elle d'aller faire son shopping chic en short et en T-shirt dans les rues de Wolfeboro. Lire ici, par exemple.

En France, le petit président peut déclarer que sa femme n'a de compte à rendre à personne, ils ne sont pas nombreux à s'effarer qu'on puisse s'affranchir avec une telle arrogance de la Constitution, dire qu'être la femme du président, fut-il de si peu d'envergure, n'est pas un statut et n'affranchit pas des lois de la République.

En France, le petit président peut voir une de ses promesses phares invalidée par le conseil constitutionnel, ils ne sont pas nombreux à insister sur le fait que c'était plus que prévisible, tellement que son propre ministre du budget (Woerth. Nicolas Woerth, je crois) et sa ministre du logement (Boutin. Nicole Boutin, je crois) avaient été sermonné par le petit président pour avoir évoqué, dès le mois de mai, ce "petit problème d'anticonstitutionalité" de la promesse du candidat Sarkozy.

En France, le petit président peut formuler le projet d'enfermer les pédophiles au-delà du terme de sa condamnation, fixée par une décision de justice, ils ne sont pas nombreux à souligner l'aberration de tels propos, alors même que l'ensemble des acteurs du monde judiciaire et carcéral souligne le manque de moyens nécessaires à l'application des lois existantes, et qui se succèdent à un rythme tout aussi aberrant - celui des faits divers - sans jamais avoir la moindre chance de répondre efficacement aux problèmes de la récidive ou de l'absence de soins psychiatriques dans les établissements pénitentiaires.

En France, les médias se taisent quand il le faut, font des courbettes dégoulinantes à leur petit père des people, et se charge avec soumission de retoucher les paroles du petit président pour en gommer les bourrelets disgracieux. Mais donc, les bourrelets s'accumulent également sur la scène internationale :

Nicolas Sarkozy s'est invité au sommet européen des ministres de l'économie et des finances pour expliquer sa politique économique, largement suspectée de prendre des largesses avec l'objectif de réduction de la dette. Et voilà notre petit président qui se prend une remontée de bretelle par l'ensemble de nos partenaires européens. Lire ici, par exemple.

Nicolas Sarkozy est allé en Afrique... et il faut lire, par exemple, Le faux pas africain de Sarkozy, par Philippe Bernard, pour comprendre l'ampleur des dégâts provoqués par un discours donneur de leçons et paternaliste, qui a multiplié les clichés sur l'homme africain.

Le premier ministre de Nicolas Sarkozy (il s'appelle Fillon. Nicolas Fillon, je crois...) a prétendu sur TF1 que Rodriguez Zapatero, son homologue espagnol, lui avait confié, en juillet, qu'il regrettait la régularisation de 600 000 sans-papiers à laquelle son gouvernement avait procédé en 2005, et s'était engagé "à ne plus le refaire". Mais voilà, le démenti de Madrid ne s'est pas fait attendre : contrairement à ce qu'affirme François Fillon, Zapatero ne "regrette" pas "amèrement" le choix de la régularisation et ne regrette en aucune façon cette décision, qui était "nécessaire, commode et positive". Le premier ministre espagnol a expliqué que son gouvernement et lui même considèrent que "personne ne peut travailler dans l'illégalité", ajoutant qu'il "ne permettrait pas" que 600 000 personnes travaillent sans-papiers.

Le ministre des affaires étrangères de Nicolas Sarkozy (Kouchner. Nicolas Kouchner, je crois) s'est laissé allé à suggérer qu'il faudrait à l'Irak un autre premier ministre. Mais voilà, l'Irak qui est un pays souverain n'a pas souhaité laisser dire et il a fallu s'excuser... plutôt que de voir s'allonger encore la liste des pays qui aimeraient sans doute déjà - cela ne fait que 100 jours - suggérer à la France de changer de Président...

Enfin, le petit président Nicolas Sarkozy prononce un discours sur la politique étrangère de la France devant l'ensemble de nos ambassadeurs et l'on comprend, cette fois définitivement, qu'il entend rompre avec la vision universaliste et laïque du Monde, qui est une tradition diplomatique française qui a beaucoup de mérite, pour s'aligner sur la vision communautariste du "choc des civilisations" de l'administration américaine de son ami George Bush (Lire ici, par exemple). Ainsi, aussi, le discours de politique étrangère du président français aura fait la une de la presse libanaise, par exemple et, à lire le quotidien anglophone de Beyrouth The Daily Star (ici), on comprend que lorsque Nicolas Sarkozy se démarque de Washington, est souligné qu'il lui reste des progrès à faire pour comprendre la région et que pour atteindre ses objectifs dans cette région du monde, il lui faudra autre chose que des bonnes intentions. En voilà qui ont tout compris à Nicolas Sarkozy : les discours compassionnels, les bonnes intentions et l'art de communiquer ne font pas une politique efficace.



Sarkozy au boulot

Les français voulait un président à poigne
Ils ont un président à poignées.



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Sarkozy, G8, Poutine et vodka


Petit président pompette et grandeur de la France



Nicolas Sarkozy a mis ses pas dans les traces de Boris Eltsine : hallucinant, lamentable et honteux.

Ces images feront rire dans le monde entier, et plutôt dix fois qu'une au cours de bien des bêtisiers politiques dans les années à venir, mais les français n'auront pas ce privilège avant longtemps, ni d'en rire ni même de s'en offusquer, car vous pouvez être certains que les chaînes de télévision nationales jetteront un voile pudique et respectueux sur ces images - de même que les télévisions russes en leur temps se gardaient bien de diffuser les images d'un Boris Eltsine ayant trop forcé sur la boisson, lèse-majesté oblige.




Nota Bene : Certains n'ont pas hésité à prétendre que le petit père n'était simplement qu'essoufflé. A ceux-là rappelons que Nicolas sarkozy est un adepte du footing et du vélo - il a suffisamment mis en scène la chose pour que nous n'ayons pas à l'oublier à la première occasion. Quelques couloirs, voire un escalier, à franchir pour atteindre la salle de presse n'auraient pu le mettre dans cet état - à supposer même qu'il aurait décidé de les parcourir en trottinant (on a d'ailleurs du mal à imaginer un chef d'Etat courir vers les journalistes afin de leur éviter deux petites minutes d'attente supplémentaire). La video ne laisse d'ailleurs aucun doute : le petit président est bel et bien vitrifié.



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Hommage à Missak Manouchian



Le Petit Père des People s'est approprié Blum et Jaurès, et maintenant Guy Môquet, entre autres figures historiques "socialo-communistes", ainsi qu'il aime le dire en d'autres circonstances...

Leon Blum. Jean Jaurès. Guy Môquet... Ces hommes, grands devant l'Histoire, et qui n'appartiennent à  personne sinon à  eux-même et à  notre Histoire. Ces hommes qui sont nos références communes et que la France aura toujours raison d'honorer, pourvu qu'il ne s'agisse pas de les récupérer, d'instrumentaliser la mémoire collective à  des fins partisanes, ce qui serait les salir et donc nous salir tous, nous tous qui nous souvenons avec une émotion sincère.

Ça fait longtemps, pour ma part, que les figures de Blum et de Jaurès, de Guy Môquet et de Missak Manouchian font partie de mes références personnelles, longtemps que j'ai lu et que je me rappelle la lettre de Guy Môquet, et l'émotion qu'elle procure de par sa candeur héroïque - comme je sais également, et m'en souviens (oui, par devoir de mémoire), qu'il a été fusillé, assassiné par d'autres français et qui ne l'étaient ni plus ni moins que lui, qui l'étaient autrement et qui le choisirent lui et ses camarades parce que communistes et donc moins "bons français" à leurs yeux. Comme je sais également que dans la ville de Neuilly dont Nicolas Sarkozy a été maire pendant plus de vingt ans, il n'existe ni rue Leon Blum ni rue Jean Jaurès, pas plus qu'il n'existe une place Guy Môquet.

Alors, avant qu'il ne s'empare de cela aussi, lui qui ose tout - mais peut-être ceux-là sont-ils moins honorables parce qu'à prononcer [leurs] noms sont difficiles... - j'ai envie aujourd'hui d'évoquer Missak Manouchian et ses vingt-deux compagnons du groupe Manouchian, vingt et trois étrangers et nos frères pourtant, vingt et trois qui [crièrent] la France en s’abattant. L'envie de donner à lire ici la dernière lettre de Missak Manouchian, écrite à sa femme quelques heures avant de mourir, fusillé au Mont-Valérien, le 19 février 1944 :




Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,

Missak ManouchianDans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.

Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

Je m’étais engagé dans l’Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la libération.

Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.

Manouchian Michel.

P.S. J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M. M.



Et comment alors ne pas relire le poème magnifique qu'écrira quelques années plus tard Louis Aragon, hommage rendu aux 23 résistants du groupe Manouchian en 1955, Strophes pour se souvenir et mises en musique par Lèo Ferré en 1959, sous le titre L'Affiche rouge :


Strophes pour se souvenir / L’Affiche Rouge

Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

Louis Aragon.
Chanson interprétée par Léo Ferré.


L'affiche rouge

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Le petit président et ses journalistes


Censure, collusion et nominations



sarkozy vacances milliardaireLes journalistes du Journal du Dimanche sont en colère et ont décidé de le faire savoir. A l'origine de ce mouvement d'humeur, un court article rapportant que Cécilia Sarkozy s'était abstenu de voter lors du second tour des élections présidentielles. Une information somme toute assez insignifiante, et qui le serait sans doute restée si l'article n'avait été censuré par le directeur de la rédaction, Jacques Espérandieu, et suite à l'intervention d'Arnaud Lagardère, principal actionnaire du JDD et que Nicolas Sarkozy présenter comme "son frère" - ce qui n'est probablement pas sans lien avec l'éviction d'Alain Genestar de Paris-Match en réponse, on s'en souvient, à la publication en couverture du magasine d'une photo de Cécilia et de son amoureux, lequel ne s'appelait pas Nicolas.

Ainsi, la société des journalistes, réunie en AG après la conférence de rédaction, au cours de laquelle Espérandieu a confirmé avoir reçu un coup de fil, a envoyé mardi après midi une lettre ouverte à Arnaud Lagardère, dénonçant « une censure inacceptable », reproduite ci-dessous.

Ce même jour, on apprend via un article du journal Le Monde que Nicolas Sarkozy et François Fillon ont proposé à deux journalistes deux postes de conseillère, qu'elles ont chacune accepté. Catherine Pégard, rédactrice en chef du service politique du Point, rejoindra l'équipe du chef de l'Etat à l'Elysée. Myriam Lévy, reporter au Figaro, intègre avec le titre de conseillère en communication l'équipe de François Fillon à Matignon. Nominations qu'il faut d'évidence placer dans la continuité d'une campagne où ont abondé les collusions entre le pouvoir en place et une certaine presse dont les journalistes politiques ont fait preuve d'une remarquable indulgence à l'égard du candidat Sarkozy.

Voici donc qui place la présidence Sarkozy devant sa réalité. Seront récompensés les journalistes serviles, seront censurés - et éventuellement châtiés - ceux qui se perdront dans une impartialité suspecte. Les journalistes sont prévenus : ceux qui ne placeront pas aux côtés du Petit Père des People seront contre lui...



« Une censure inacceptable »
- lettre ouverte à Arnaud Lagardère, envoyée par la société des journalistes du Journal du Dimanche -

« Vous êtes intervenu samedi auprès de la direction de la rédaction pour que cet article ne soit pas publié. Nous estimons qu'il s'agit là d'une censure inacceptable, contraire à la liberté de la presse. L'ensemble des journalistes du JDD s'indigne de cette pratique d'un autre âge, d'ailleurs largement dénoncée par l'ensemble de notre profession, en France comme à l'étranger.

« En l'espace d'un week-end, cette intervention a donné du crédit aux graves accusations portées contre les titres du groupe, soupçonnés d'avoir favorisé la campagne de Nicolas Sarkozy. Ces derniers mois, le Journal du Dimanche s'était pourtant attaché à respecter son devoir d'impartialité. Depuis dimanche, son image est gravement mise en cause. Notre site Internet et le standard du groupe sont submergés de messages de lecteurs indignés. Au final, c'est la crédibilité du titre et de ses journalistes qui est mise à mal.

« Vos relations privilégiées avec Nicolas Sarkozy ne sauraient nous contraindre à renoncer une nouvelle fois aux exigences de notre métier. La rédaction du JDD, indépendante, revendique le droit de refuser toute subordination qui voudrait la priver de son devoir d'informer. »


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Sarkozy, ou le triomphe des passions tristes


Par Taïké Eilée
Agoravox - vendredi 11 mai 2007



sarkozy petit prèsident

31 % au premier tour, 53 % au second. Nicolas Sarkozy a survolé les élections présidentielles de 2007. Pourtant, au soir de sa victoire, nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être français. Outre la déception compréhensible de ceux qui ont perdu une bataille, quelque chose d’autre ne passait pas... Le sacre sarkozyste revêtait un caractère à la fois irréel et révoltant. Une haine sourde grondait. Une douleur aiguë et lancinante se faisait sentir, qui aurait bien du mal à passer. La cause de cette réaction, inédite à l’occasion de l’élection d’un président de la République, est à rechercher dans le comportement du vainqueur, dans sa stratégie de campagne, et son utilisation redoutablement dangereuse des passions tristes.

Nicolas Sarkozy est élu président de la République depuis maintenant cinq jours. Parmi les premières réactions, on aura pu noter celle, réjouie, du Medef, qui promet de "contribuer avec enthousiasme à l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour la France", ou encore celle, plus inattendue, du leader d’extrême droite autrichien Jörg Haider, qui considère que le nouveau président français s’inspire de son "modèle" : "C’est une ironie de l’histoire que les Français élisent maintenant leur Jörg Haider, et une satisfaction que le "Napoléon de poche" Jacques Chirac appartienne désormais au passé." Quant à la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, elle estime que l’élection de Nicolas Sarkozy ouvre "une période excitante pour la France". Condy ne s’y trompe pas, puisque 730 voitures ont brûlé dans le pays dès la nuit de son élection, et que de nombreuses manifestations hostiles ont pris le relai un peu partout sur le territoire depuis.

Pendant ce temps-là, Nicolas Sarkozy a pu commencer à mettre en pratique sa conception très "à l’américaine" de la présidence, et son idée - si chère à son coeur - selon laquelle les riches ne doivent plus avoir honte d’exhiber les fruits de leur réussite bien méritée, en s’offrant une petite croisière bien sympathique à Malte, à bord du superbe yacht de son ami, le milliardaire Vincent Bolloré, un yacht répondant au doux nom de Paloma, long de 60 mètres, avec jacuzzi sur le pont supérieur, que vous pourrez vous aussi, si le coeur vous en dit, louer pour quelques 193 431 euros la semaine pour vos prochaines escapades de winner... lorsque vous aurez eu la satisfaction préalable de travailler plus pour gagner plus. T’as trop raison Nico, quel intérêt d’avoir du temps libre quand on n’a pas de quoi payer à sa famille de vraies vacances dignes de ce nom ?

La France en mille morceaux

Prenons donc exemple sur les plus méritants des Français, les Neuilléens : "Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres" (Marianne, 14 au 20 avril 2007). Quelle belle parole Nicolas ! Gloire aux travailleurs de Neuilly ! Et honte aux "autres" (bande de fainiasses...) ! Telle est bien la France de Nicolas Sarkozy : une France clivée, divisée, entre battants et fainéants, bons travailleurs corvéables à merci et assistés misérables sur lesquels on peste avec rage, honnêtes gens revanchards qui ne jurent que par le triptyque "Travail-Famille-Patrie" et dégénérés de soixante-huitards avec lequels il faut en finir au plus vite, braves gens qui rasent les murs dans les cités et racailles à nettoyer d’urgence au Kärcher, Français-qui-se-lèvent-tôt-le-matin et Français-génétiquement-mal-barrés...

Nicolas Sarkozy veut être le président de tous les Français, c’est en effet la moindre des choses... Mais il n’a cessé, durant sa campagne, de dresser des Français contre d’autres Français, il a attisé les haines, les jalousies, les ressentiments de tous contre tous. Nombre de ses électeurs ont voulu porter au sommet de l’Etat un Père Fouettard, un homme qui leur promettait de punir certaines catégories de la population trop favorisées ou trop câlinées (à leur goût) jusqu’à maintenant. Ce sera dur de rallier ceux qu’on a traités - à des fins électoralistes - comme des ennemis.

Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy

Nicolas Sarkozy a usé de la méthode la plus efficace qui soit pour accéder au pouvoir (et pour l’exercer ensuite). Il a joué sur nos "passions tristes" : "Inspirer des passions tristes est nécessaire à l’exercice du pouvoir", enseignait Gilles Deleuze dans un cours sur Spinoza prononcé à Vincennes le 24 janvier 1978. "Et Spinoza dit, dans le Traité théologico-politique, que c’est cela le lien profond entre le despote et le prêtre, ils ont besoin de la tristesse de leurs sujets. Là, vous comprenez bien qu’il ne prend pas tristesse dans un sens vague, il prend tristesse au sens rigoureux qu’il a su lui donner : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir".

Parmi ces passions tristes, la haine, l’envie, la jalousie, la colère, la vengeance furent particulièrement mises à profit par l’ancien ministre de l’Intérieur. Les boucs émissaires qu’il nous a trouvés ? Les "autres", c’est-à-dire : les assistés, les fonctionnaires (ces privilégiés...), les syndicalistes, les fraudeurs, les voyous, les racailles, "ceux qui profitent du système", "ceux qui demandent toujours et qui ne veulent jamais rien donner", et puis les égorgeurs de moutons, les soixante-huitards, les adeptes de la repentance, les élites de gauche - toujours du côté des délinquants et des assassins, jamais de celui des honnêtes gens, n’est-ce pas ? -, les juges trop laxistes de Bobigny, les policiers qui jouent au rugby avec les jeunes au lieu de les mettre en prison (revoyez cette séquence : quelle humiliation pour les policiers, quel sadisme de notre gendarme à Saint-Tropez !), et même les politiques et les technocrates (voyez ce morceau nauséeux du discours de Bercy), et j’en oublie sûrement.

Le ( dé )goût des "autres"

Nicolas Sarkozy s’est voulu le candidat de "la France qui paie toujours pour tous les autres", "la France qui paie les conséquences de fautes qui ont été commises par d’autres"... les fameux "autres" dont nous venons de dresser une petite liste non exhaustive, et sur la haine desquels Sarkozy a construit sa victoire, en remuant les passions tristes de ses supporters... Cette méthode très efficace à court terme est néanmoins désastreuse sur le long terme : elle crée un climat malsain entre les gens, et ruine le peu d’unité qui peut exister entre membres d’une même nation. Les passions tristes parvenues au pouvoir sont, en quelque sorte, légitimées, elles n’ont plus à se cacher, à se modérer, à s’amender pour se renverser en passions joyeuses, qui, elles, unifient sainement le corps social.

On pourrait croire à une exception dans cet usage des passions tristes, lorsque Nicolas Sarkozy marque son rejet de la repentance, ce regard critique qu’un peuple porte sur son passé, et qu’il identifie à une "détestation de la France et de son Histoire". Mais, en fait, non ; car la réhabilitation du pays se fait, chez lui, par la stigmatisation des repentants, la dénonciation d’autres coupables (irrépressible manie de se défausser en désignant dans le même mouvement un bouc émissaire), et passe finalement par une exaltation presque délirante de la fierté d’être Français. Sarkozy réinvente ainsi une histoire exclusivement glorieuse de la France, qui "n’a pas commis de crime contre l’humanité", "n’a jamais commis de génocide", "n’a pas inventé la solution finale" (petite douceur adressée à nos amis allemands...), mais "a inventé les droits de l’homme" ; et mieux encore, "la France est le pays du monde qui s’est le plus battu dans l’univers au service de la liberté des autres" ("dans l’univers" !). Oublié le régime collaborationniste de Vichy. Oubliés le Code noir et l’esclavagisme. Oubliée la colonisation. Entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge évidemment, et une juste attitude à trouver, mais Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la nuance ; il réécrit l’histoire au Kärcher, pour flatter la fibre la plus nationaliste d’un électorat en mal de grandeur mythifiée.

Singer le grand loup blanc

Le nouveau chef de l’Etat français partage ce dégoût pour la repentance avec celui qui lui aura servi de principal modèle durant toute sa campagne présidentielle : Jean-Marie Le Pen.

La campagne de Nicolas Sarkozy démarre, en effet, le 21 avril 2002. La démangeaison extrémiste est là en France, et Sarko la sent... comme un loup affamé flaire sa future proie aux quelques gouttes de sang qui perlent de ses blessures. Le Pen, en fin tacticien, en vieux loup de la politique, a depuis longtemps flairé les thèmes porteurs, ceux qui rencontrent le plus fort écho dans le peuple, le "petit peuple" si souvent méprisé et tellement courtisé à la fois. Il a compris que le moyen le plus simple de fédérer un grand nombre de sympathisants autour de soi, c’est de leur faire peur et de désigner des boucs émissaires, en promettant de "punir" ces derniers. Avec lui, le bouc émissaire était unique, c’était l’immigré, ou, dans un langage plus convenu, "la politique d’immigraton des gouvernements successifs de gauche comme de droite". Sarkozy a repris à son compte la tactique lepéniste, mais en démultipliant les boucs émissaires, en divisant le pays à outrance.

Moi je dis les choses comme je pense

Le mimétisme avec Jean-Marie Le Pen se poursuit dans l’attitude de pourfendeur de tabous que Nicolas Sarkozy a, lui aussi, décidé de faire sienne. Le Pen disait : "Moi je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas." Sarkozy ne cesse d’user de cette formule : "Moi je dis les choses comme je pense", en ayant bien pris soin, au préalable, de dire que, dans ce pays, "on ne peut plus rien dire sur rien". Son discours laisse constamment entendre que nous vivons sous le règne de la pensée unique, d’une quasi censure (instaurée par qui ?), et que lui seul vient parler vrai au milieu d’un discours trop policé et convenu. Lui, au moins, il parle franchement. Il n’hésite pas. Il n’a pas peur. Il ose ! Et puis, il parle comme les gens, les "vrais gens", ceux qu’il a découverts durant sa campagne : "Pendant des mois j’ai vu ce que le peuple vivait, ce qu’il ressentait, ce qu’il souffrait". Il a vu les Français, ceux d’en-bas, les vrais, les authentiques. Et il a compris que parler comme eux, ça pouvait rapporter gros : "Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens" (déclaration d’avril 2004, reprise dans Marianne). Alors il parle de "racailles", car dans les banlieues, les gens ils parlent comme ça, les jeunes ils se parlent comme ça. Y a pas à être choqué ! Les Français veulent que leurs représentants politiques leur ressemblent, soient, le cas échéant, aussi vulgaires qu’eux. Pas de chichi ! Sarkozy exauce ce voeu.

Les gens qui apprécient ces manières de faire se trompent, car évidemment l’authenticité est feinte, calculée, méprisante - et méprisable. Et puis, surtout, dire tout haut ce qu’on pense tout bas, cela n’est pas penser : "Bien penser, cela ne va pas de soi. [...] Si vous vous laissez aller, vous êtes pris par quelque chose qui n’est pas vous [...]. La nature mécanique nous guette toujours et nous tient toujours. [...] On pense faux comme on chante faux, par ne point se gouverner. [...] Bien penser est une chose que l’on se doit à soi-même, et qu’il faut vouloir. Ainsi l’homme n’est pas un spectacle permis à lui-même ; ni permis, ni possible". C’est toute la sagesse du philosophe Alain dans ses Propos, et notamment celui-ci, "Régler ses pensées", du 7 août 1929. Penser, c’est corriger ce qu’on pense, redresser constamment ses pensées, qui, sans cet effort, deviennent animales, et proprement étrangères à nous-mêmes - indignes de l’Homme.

Sarkozy, qui assimile la liberté à la transgression, ne se prive pas pour transgresser les odieux carcans de la pensée unique. Il lance ainsi des débats scientifiques, en toute liberté, sur le déterminisme génétique par exemple, il donne son avis à lui, sans prendre la peine de s’en référer aux autorités compétentes. Et sur quoi fonde-t-il ses convictions ? Sur sa propre expérience : "Moi j’ai jamais eu la pulsion d’aller violer un enfant de trois ans, j’en ai aucun mérite, et je ne pense pas que c’est mon éducation qui m’ait porté à ne pas avoir eu cette pulsion..." Ou encore : "Je ne me souviens pas moi, quand j’avais 14 ou 15 ans, d’avoir réfléchi à mon identité sexuelle, je suis hétérosexuel... Je ne me suis pas longuement interrogé pour savoir si j’aimais les hommes ou les femmes..." Ajoutant, au passage, que la campagne présidentielle est "un grand moment de sectarisme" (toujours cette foutue censure... à laquelle lui seul échappe). Alors, certes, Sarkozy ne prétend pas trancher les questions de manière définitive, l’infaillibilité papale ne fait pas encore partie de ses prérogatives. Mais il ose tout de même donner ses vérités scientifiques à lui. Un peu comme Le Pen lançait, lui aussi, des "débats", sur l’existence et l’inégalité des "races", contre l’avis de tous les scientifiques. Et lui aussi fondait ses convictions sur l’évidence ("Il y a des Noirs, il y a des Jaunes..."), le bon sens populaire, n’omettant pas de dénoncer "l’inhibition sémantique" des frileux...

N’ayez pas peur ! J’arrive...

Avec Le Pen, on était aussi habitué à l’exploitation éhontée des faits divers les plus sordides, des crimes les plus atroces, que le brillant tribun s’évertuait à narrer dans le détail jusqu’à faire frémir son auditoire, lors de dîners dont il s’était fait une spécialité, et qui lui permettait de conclure, solennellement, à la nécessité du retour de la peine de mort. Sarkozy a su, lui aussi, instrumentaliser les pires crimes de sang, sans une once de pudeur, pour justifier sa politique répressive (qu’il n’a pourtant pas su mettre en oeuvre durant ses nombreuses années passées place Beauvau), ou, du moins, pour se donner l’image du chef autoritaire et impitoyable qu’appelle de ses voeux le vengeur masqué qui sommeille en chacun d’entre nous, dès lors qu’il est confronté à l’horreur, à l’innommable barbarie qui fauche les vies innocentes.

Morceaux choisis du discours de Bercy : "Je suis allé à la rencontre des Français [...] avec en moi le souvenir de cette famille à la Courneuve qui pleurait la mort d’un petit garçon de onze ans. C’était le jour de la fête des pères, deux bandes rivales s’affrontaient au pied de l’immeuble, il a pris une balle perdue. C’était le jour où j’ai parlé du Kärcher. Je ne regrette rien [c’est le même homme qui avait déclaré très cyniquement à l’époque : "Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre"...]. Je suis allé à la rencontre des Français avec dans ma mémoire la douleur des parents de cette jeune fille brûlée vive dans un bus auquel des voyous avaient mis le feu pour s’amuser. J’y suis allé avec dans la tête la voix de ce petit garçon que je tenais par la main devant le cercueil de son père gendarme et qui me tirait par la manche en me disant : "Sors mon papa de la boîte !" J’y suis allé avec devant les yeux l’image de la jeune Ghofrane battue à mort et atrocement torturée parce qu’elle refusait de donner son numéro de carte bleue à ses bourreaux. [...] Je suis allé à la rencontre des Français avec en moi le souvenir de ces familles immigrées, de ces pères, de ces mères, de ces enfants brûlés vifs dans l’incendie de cet hôtel sordide où on les avait entassés parce qu’on n’avait pas les moyens de les loger plus convenablement."

Certains, manifestement majoritaires aujourd’hui, apprécient ce genre de discours ; d’autres, peut-être minoritaires, continuent de ressentir un profond dégoût face à une telle manipulation émotionnelle de l’opinion. Car après avoir suscité l’effroi silencieux de l’assistance, avec tant de malheur et d’horreur exposés, on ne tarde pas à désigner du doigt un coupable - dont il ne viendra à l’idée de personne de contester la culpabilité -, et l’on se présente - tel un messie vengeur - comme celui qui saura le "liquidier"...

Pour une contre-révolution morale

L’ennemi à abattre, c’est l’esprit de Mai 68, ce fantôme persistant, qui, depuis près de quarante ans, plânerait sur la République, et lui empoisonnerait l’âme. Une République comme possédée par le démon de 68, et qui aurait besoin de toute urgence d’un grand "désenvoûtement" mené par notre nouvel exorciste, Sarkozy. Celui-ci emprunte son diagnostic au bon médecin Le Pen, qui imputait déjà à cette date "maléfique" de Mai 68 l’origine du laxisme moral français, par exemple dans ce discours sur la peine de mort du 20 mai 2006 (à la 7e minute). Une bonne introduction au discours terrible de Bercy que tint Sarkozy à la veille du second tour, et dans lequel il se livra à une charge haineuse, d’une violence inouïe, à l’encontre d’un héritage rendu responsable d’à peu près tous nos maux.

Sarkozy (ou plutôt Henri Guaino, l’auteur de ses discours récents) met parfois justement le doigt là où ça fait mal, sur les promesses non tenues de Mai 68 à l’égard des travailleurs, et joue sur les passions tristes de ces derniers : "Sarkozy joue du ressentiment des classes populaires qui se sont senties méprisées par l’idéologie soixante-huitarde", remarque le sociologue Jean-Pierre Le Goff, cité dans Libération du 4 mai 2007. Sa dénonciation du communautarisme soixante-huitard est, en revanche, plus choquante, venant d’un homme qui n’a cessé, ces dernières années, de "communautariser" la France (lire, à ce propos, cette bonne synthèse de l’Observatoire du communautarisme intitulée "Du communautarisme au républicanisme incantatoire : que penser du revirement rhétorique de Nicolas Sarkozy ?"). Carrément culottée enfin, la filiation que Sarkozy établit entre Mai 68 et les 8,5 millions d’euros de prime de départ et de stocks options de Noël Forgeard : "Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68. Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales [...] a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous..."

Dans Libération du 2 mai 2007, l’historien Henry Rousso, ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent, rapprochait l’attitude de Sarkozy de celle des contre-révolutionnaires du XIXe siècle, consistant à "voir dans un événement historique révolutionnaire qu’on qualifie de maléfique les causes d’un supposé déclin français". Et de lui rétorquer, sans ménagement : "C’est un argument fantasmagorique, qui ne tient pas sur le plan historique. [...] Faire de 68 la cause unique de toutes les valeurs dominantes aujourd’hui est une absurdité." Selon l’historien, Sarkozy veut définir une culture de droite "en érigeant un ennemi imaginaire. Il reproche à Ségolène Royal et à la gauche de le diaboliser, mais c’est ce qu’il fait : il érige Mai 68 en une sorte de figure du diable... absolument indéfinissable."

Un drôle de moralisateur

L’objectif essentiel que se fixe Nicolas Sarkozy, c’est de mettre en oeuvre "la grande réforme intellectuelle et morale dont la France a une nouvelle fois besoin". De la morale avant toute chose ! "Le mot "morale" ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler", lançait Sarkozy à Bercy, lui qui n’a décidément peur de rien. Eh bien parlons-en de morale !

Nicolas Sarkozy veut réhausser "le niveau moral de la politique". Mais est-ce que c’est moral, lorsque l’on est ministre de l’Intérieur et favori de la future élection présidentielle, de pratiquer l’intimidation sur des journalistes ? De faire virer un journaliste du Figaro-Magazine, Joseph Macé-Scaron ? De faire virer le directeur de la rédaction de Paris-Match, Alain Genestar ? De censurer la biographie de sa femme Cécilia, Entre le coeur et la raison ? D’ignorer la séparation des pouvoirs, et de mépriser l’indépendance de la justice ? Est-ce moral de critiquer des Etats-Unis l’arrogance de la France lors de son refus de la guerre en Irak ? Est-ce bien moral d’aller à la pêche aux électeurs frontistes en dénonçant, sur TF1, devant des millions de téléspectateurs, les musulmans qui égorgeraient le mouton dans leur appartement, pour ensuite regretter ces propos, en petit comité, devant une association de jeunes de Nanterre ? Est-ce acceptable de se dire fier de son bilan de ministre de l’Intérieur, sur lequel on prétend être jugé, alors que Alain Bauer, président de l’observatoire national de la délinquance, affirme que "l’indicateur de la violence a continué imperturbablement à monter depuis 1994", et que Sébastian Roché, secrétaire général de la société européenne de criminologie, parle d’un "bilan globalement négatif" ? Est-ce moral, pour l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine (de 1983 à 2002), de n’avoir pas respecté la loi SRU (Solidarité et nenouvellement urbain) ? Et puis, dire tout et son contraire, est-ce moral ? Et mentir ? (voir cet "article-somme")

Et que dire des allégations du fameux numéro de Marianne de l’avant-premier-tour ? "A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris [...]. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire de l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire." Ou encore, dans un autre registre : " Se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? [...] Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ?" Etc. Etc. Il y aurait toute une page de l’hebdomadaire à citer...

Kärchériser Bercy ?

Si Sarkozy n’est pas un parangon de vertu, ses amis politiques ne brillent pas tous non plus par leur probité : Patrick Balkany, Alain Carignon, Gérard Longuet, Alain Juppé, Bernard Tapie ou Charles Pasqua sont des spécimens de choix, qui ont tous eu très sérieusement maille à partir avec la justice. Eric Besson, inconnu du grand public avant la campagne, sera devenu, au terme de celle-ci, l’incarnation même de la traîtrise. Même si la concurrence était rude cette année : entre Tapie, Séguéla, Sevran et Hanin, le choix pouvait demander réflexion...

Tout ce beau monde a donc rejoint la France de TF1... pardon, la France sarkozyste, qui, elle, a réussi à échapper à la décadence morale de notre temps, n’a jamais cédé au "relativisme intellectuel et moral", n’a jamais perdu de vue la "différence entre le beau et le laid", avec des figures de proue comme Steevy du Loft, Miss Dominique de La Nouvelle Star, Doc Gynéco de Nice People (condamné aussi pour fraude fiscale), Richard Virenque et Marielle Goitschel de Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, le big boss Arthur, vice-président d’Endemol France, cette merveilleuse société qui nous gratifie des plus belles émissions de la télévision française, qui participent activement à élever le niveau de conscience des futurs électeurs : Loft Story, Nice People, La Ferme Célébrités, 1ere Compagnie, Star Academy, Opération Séduction, 120 minutes de bonheur... sans oublier les sensationnels Véronique Genest de Julie Lescaut, Roger Hanin de Navarro, Bernard Tapie de Commissaire Valence, Henri Leconte et Johnny, nos exilés suisses, et puis Carlos, Thierry Roland, Philippe Candeloro, Rika Zaraï, Michou, Gilbert Montagné (c’est le raffinement de la beaufitude...), on se croirait presque sur le plateau des Enfants de la télé... avec Enrico bien sûr et Christian Clavier (l’autre mauvais sosie de Louis de Funès, lui aussi en beaucoup moins drôle)... et puis Charlotte Rampling, qui fait un peu tache au milieu de toutes ces lumières... et je gardais le meilleur pour la fin : Charles Villeneuve, le déjà mythique présentateur du Droit de savoir, cette émission de TF1 absolument neutre politiquement, qui, entre les deux tours de la présidentielle, le 1er mai, jour de la fête du Travail, aura eu l’ingénieuse idée de programmer un numéro consacré... aux faux chômeurs ! RMIstes fraudeurs ! et malades imaginaires ! Quelle coïncidence de retrouver là les boucs émissaires privilégiés de Nicolas Sarkozy ! Et j’oubliais, dans l’assistance du Palais Omnisports de Paris-Bercy, celui qui détient 42,9 % de la chaîne TF1, Martin Bouygues. La grande famille de "la France d’après" réunie au grand complet !

Un conflit de valeurs

Nicolas Sarkozy a gagné une élection qu’il a placée sous le signe des valeurs - et qui ne se réduisent certes pas à celles qu’incarnent les grands personnnages évoqués à l’instant... Il a voulu qu’on parle "sans complexe" de l’identité nationale. Et cette discussion a créé un sacré malaise, qui se ressent en ce tout début de mandature. Car Nicolas Sarkozy a "joué", là encore, sur ce thème. Il a fait mine de défendre un héritage moral français, alors qu’il n’en défendait en réalité qu’une partie, l’air de rien. En gros, la défense de l’identité nationale s’est réduite, avec lui, à une réponse ferme et sans détour à la "menace" islamiste. "On n’égorge pas le mouton dans son appartement" est la formule choc qui résume toute cette campagne "morale" de Nicolas Sarkozy. Bien sûr, on peut l’enrichir un peu, comme cela été fait sur Radio-Notre-Dame le 26 avril 2007 : "La polygamie, c’est pas en France, l’excision, c’est pas en France, le voile obligatoire, c’est pas en France, la loi des grands frères qui choisissent les relations de leurs soeurs, c’est pas en France, le père qui oblige la fille à se marier avec quelqu’un, c’est pas en France... Je leur dis tranquillement et simplement, que nul ne doit être condamné à vivre dans un pays qu’il n’aime pas." Si l’on met de côté le ton un brin méprisant utilisé par l’ancien candidat de l’UMP, on peut et on doit même être d’accord sur le fond. Le problème est ailleurs.

D’abord, en prétendant parler d’identité nationale, Sarkozy (incorrigible) montre encore du doigt un bouc émissaire : cette fois, c’est le musulman. Selon le sociologue Emmanuel Todd, cette stratégie classique consistant à désigner des boucs émissaires permet à des responsables politiques incapables de régler les problèmes économiques fondamentaux qui se posent au pays de faire diversion. C’est un aveu (à peine déguisé ) d’impuissance. Ensuite, et c’est là que se situe peut-être la plus grosse imposture, Nicolas Sarkozy nous indique, par l’idée même de son ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qu’il résume la question de l’identité française à celle de l’assimilation des immigrés ; il réduit cette question, au fond, à l’égalité hommes-femmes et au rejet de certaines coutumes venues d’ailleurs. Emmanuel Todd pointe cette imposture : car la France, c’est aussi "le pays de l’égalité", "du respect de la population", "attaché à des valeurs universalistes", alors que Sarkozy "ne croit pas en l’égalité", "promet d’être dur aux faibles". C’est encore lui "qui est allé faire des génuflexions devant Bush", "qui a trahi la tradition gaulliste". En conséquence de quoi Todd prétend que Sarkozy est "en réel conflit avec l’identité nationale", "ne sait pas ce qu’est la France", et finalement "ne considère pas que Sarkozy aime la France".

On pourrait encore ajouter que la France est un pays profondément attaché à sa laïcité, et que le nouveau président de la République n’a pas montré de très sérieux gages en cette matière cruciale. En témoignent les inquiétudes exprimée par le philosophe Henri Pena-Ruiz, dans une tribune du 15 février 2007 adressée à celui qui était encore ministre de l’Intérieur. Et puis, pour ceux qui auraient déjà oublié les convictions de leur nouveau président en matière religieuse, rafraîchissons-leur la mémoire, avec ces quelques réflexions tirées du livre de Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, paru en 2004 : "Je crois au besoin de religieux pour la majorité des femmes et des hommes de notre siècle. [...] On ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines. [...] La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain." Dit autrement : iI est impossible d’éduquer un enfant de façon purement laïque, sans l’assistance nécessaire de la religion. Une vie athée est impensable. On comprend mieux les frictions qui animèrent son entretien avec l’athéiste Michel Onfray...

Puisqu’il faut croire...

Tenant d’une politique économique que d’aucuns qualifient d’ultra-libérale, et qui devrait précariser les moins nantis - si l’on en croit l’analyse du collectif de militants et de chercheurs "L’Autre campagne" et son film Réfutations -, Nicolas Sarkozy a pourtant réussi le tour de force de les ramener à lui, "tous ces sans grade, tous ces anonymes, tous ces gens ordinaires auxquels on ne fait pas attention, que l’on ne veut pas écouter, que l’on ne veut pas entendre", et ce par l’adoption d’une posture autoritaire, de chef, contempteur de la décadence intellectuelle et morale, annonçant la liquidation et la mort de la pensée 68, et le retour aux bonnes vieilles valeurs traditionnelles et religieuses (on se demande, au passage, qui peut bien être ce "on" dans la bouche de Sarko... c’est quand même un homme qui a été ministre de l’Intérieur depuis 2002 et qui était ministre du Budget dès 1993 qui parle... et qui nous avoue donc que, jusqu’ici, il n’a pas fait attention aux gens ordinaires... c’est bien cela qu’il faut comprendre ?). Tour de passe-passe coutumier de toutes les droites dures, et des néoconservateurs américains en particulier. Libéralisme dur dans une main, valeurs morales réactionnaires et autoritarisme liberticide dans l’autre ; la deuxième main vient remédier - très superficiellement - aux maux infligés par la première : d’un côté, on mine la cohésion sociale, on crée du malaise et du désordre, de l’autre, on vient apaiser les âmes désespérées et on mate les perdants - potentiellement réfractaires - du système. Un cocktail classique qui a fait ses preuves, qui endort le pauvre terrorisé et stimule le riche jamais rassasié.

Le climat anxiogène installé par Sarkozy durant sa longue campagne (démarrée il y a cinq ans déjà ) perdure dans ces premiers jours de son "ère". La gauche et Libération nous promettent de la casse, des "fractures" ; le Front national, via Alain Soral, nous assure, de son côté, que le programme du nouveau président reprend à 90 % le sien propre (dans son pan "économico-social"). Soral, qui n’imagine pas une seconde que Sarkozy le mettra réellement en oeuvre, promet néanmoins, au cas improbable où il le ferait, d’aller "lui baiser les pieds". Fractures promises, convergences "extrémistes"... Pas de quoi rassurer tout le monde. La balle est maintenant dans le camp de Nicolas Sarkozy : saura-t-il devenir le président de tous les Français ? saura-t-il sortir de l’image caricaturale qui lui colle à la peau ? et apaiser l’incroyable défiance d’un nombre considérable de Français, dont rend compte un clip circulant sur Dailymotion, déjà vu plus de deux millions de fois, et redoutablement flippant : Le vrai Sarkozy ? Puisque Nicolas se veut l’apôtre de l’espérance, nous le suivrons sur ce point : nous espérerons en lui, à défaut de croire.



On parle de : Sarkozy, ou le triomphe des passions tristes



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Tout ce qu'il faut savoir sur les vacances du petit président


A propos de conflits d'intérêts



1- sur le site du Nouvel Observateur : Selon l'institut CSA, 65% des Français se disent "pas choqués" par les vacances luxueuses de Nicolas Sarkozy payées par Vincent Bolloré.

2- sur le site du CSA : CSA est un groupe indépendant détenu par les actionnaires fondateurs (56%) et par le groupe Bolloré (44%).

No comment !



Rappel des faits : Les vacances Jet Set d'un président parvenu.



Pour mémoire : Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de s'excuser d'avoir pris des vacances, et que si il a accepté l'invitation de son ami l'industriel et yachtman Vincent Bolloré, c'est parce que, dit-il, "il n'a jamais travaillé avec l'Etat". Bolloré lui-même a déclaré que son groupe "n'a jamais eu aucune relation commerciale avec l'Etat Français".

Deux petits articles permettent de mesurer l'ampleur du mensonge :
- sur Rue89.com : Bolloré n'a jamais travaillé avec l'Etat.» Jamais, vraiment?
- sur bakchich.info : Bolloré et Sarkozy, une amitié au service de l'Etat



Et aussi : L'utilisation de Léon Blum par Bolloré indigne sa famille :
« La petite nièce de Léon Blum, Christine Blum, a opposé, mercredi 9 mai, "au nom de sa tante, de ses cousins et de ses frères et soeurs" un "démenti formel" au communiqué de Vincent Bolloré affirmant que sa famille avait accueilli le président du conseil du Front populaire à son retour de déportation en 1945.

« Antoine Malamoud, son arrière-petit-fils, préfacier des Lettres de Buchenwald, précise au Monde que le socialiste avait alors été hébergé par Félix Gouin, président de l'Assemblée consultative au palais du Luxembourg. "Il n'existe, ni dans la tradition familiale ni dans les travaux des biographes récents de Léon Blum, de trace d'une visite au "manoir" de la famille Bolloré (...). Il me semble à tout le moins indécent de comparer cette invitation, si même elle a existé, (...) à celle faite au président de la République nouvellement élu, afin qu'il se repose des fatigues d'une campagne électorale." »



Et enfin : L'état de disgrâce, par Alain Finkielkraut - soutien et caution intellectuelle (sic...) de Nicolas Sarkozy durant sa campagne présidentielle :
« On ne peut pas se réclamer du général de Gaulle et se comporter comme Silvio Berlusconi. On ne peut pas en appeler à Michelet, à Péguy, à Malraux et barboter dans le mauvais goût d'une quelconque célébrité de la jet-set ou du show-biz. On ne peut pas prononcer des odes à l'Etat impartial et inaugurer son mandat en acceptant les très dispendieuses faveurs d'un magnat des affaires.

« Contrairement à ce qu'il avait annoncé sur un ton grave, Nicolas Sarkozy ne s'est pas retiré du monde pour habiter la fonction présidentielle : entre le Fouquet's, Falcon et palace flottant, il a oublié qu'il venait d'être élu président de la République. Il avait peut-être ses raisons que la raison ignore. Espérons cependant qu'il s'en souviendra, une fois de retour sur le plancher des vaches, et qu'il saura, comme il l'avait promis dans des discours de très haute tenue, incarner la France. Pendant trois jours, il nous a fait honte. »



A propos de Finkielkraut, reproduisons ici cette charge bien sentie déposée sur rue-affre :


Caca nerveux

NON non non, ça va pas être possible.

A peine trois jours que le yachtman est élu que déjà il fait honte à Finkielkrault (l’honneur de l’intelligence française dixit la talonnette présidente)

Trois jours à peine que le nombril de Neuilly a touché les six numéros du loto que déjà Barbier, Aphatie, Askolovitch et consorts jouent les vierges effarouchées et se masquent les yeux (cachez cette vulgarité que je ne saurai voir)

Non non non, ça va pas être possible.

Ça va pas être possible de se refaire une virginité de gauche à la Colombani : Je roule pour Sarko six mois, j’appelle a voter Ségo la veille. ( quand c’est plié )

Ça va pas être possible parce que le cabot à Ray ban de chez Bolloré ne s’est pas mis à schlinguer subitement dimanche soir 6 mai à vingt heures au Fouquet’s ou sur le podium avec ses potes de thé dansant devant les Charles Edouard en transe ou sur son yacht de pique-ascete à incarner la fonction présidentielle en étalant de la crème solaire.

ça va pas le faire parce que Sarko ça pue l’arnaque depuis le début. Ça pue la Rolex et la chaîne en or, la tartuferie et l’incompétence, l’inculture et l’arrivisme, la blondasse à 4X4 et la une de voici, la limousine et l’arrogance depuis longtemps. Ça puait déjà quand il faisait siffler les rmistes devant des millionnaires du show biz, ça puait aussi quand il désignait à la vindicte populaire les chômeurs, ces grosses feignasses, ça puait pareil quand il revisitait l’histoire ou la génétique, ça fouettait encore quand le complexé de la droite décomplexée rotait tout haut ce que ses sphincters larguaient tout bas, quand il roulait des pelles a ceux qui se lèvent tôt avec sa bande de jet setters qui se lèvent si tard.

Et ça pue trés trés fort quand un môme se prend 4 mois ferme pour un pavé lancé même pas dans la gueule.
Justice exemplaire ou justice par l'exemple ???

Alors pas de chochoteries post opératoires mon Finkie. Pas de droit d’inventaire, pas de Sarko à la carte. La formule plat du jour et l’œuf mayo.

La France made in Sarkozy tu l’as voulue mon Finkie tu te la fades. Et faudra tout finir, tout bâfrer jusqu’à la nausée. Les divorces, les rumeurs, les plans q, les paparazzi, la pipolisation, la pipotisation, la nouvelle dame de France, les Clavier, les Reno, les Johnny immigrés qui causent mal la France, la star ac présidentielle, la modernité avec les plus de 65ans, les Arthur et ses boîtes à cure-dents, le compassionnel médiatique, la charité bizness caution à audimat, l'ascenseur social version le maillon faible... Tout finir tout saucer. Et rien laisser dans l'assiette. Tu en es, tu en seras comptable.

Comptable des caprices nombrilistes du petit parvenu a talonnettes, de son jogging à la com, de ses Besson à gamelles, de ses Steevie et Gynéco, exemples s’il en est du mérite et de l’effort scolaire, des Hanin Navarro, des Enrico poy poy poy, des Sevran à bite de nègre et des Seguela rererererelifté du crémol. Comptable de toute cette veulerie, de toute cette connerie, de toute cette merde.

OUI comptable mon Glucksman mon Gallo mon Bruckner. Jean Pierre Pernaut/Alain Minc même combat. Même combat les faiseurs TF1 de cerveaux à patasse, les philosophes Grasset pour cerveaux de pétasse ; Kif kif pareil.

Non non non ça va pas être possible.

Pas être possible de faire croire que t’avais un gros 'rhube' et que t’as rien senti, que ton ORL était en vacances à Malte, que t’avais le nez morveux, et que le fils morveux et caché de Berlusconi/Aznar tu l’as pas reniflé avant.

Non non non ça va pas être possible d’autant que j’ai la liste, d’autant que j’ai les noms…

Ce caca nerveux, messieurs, c’est le votre : à vous de ramasser. Et veuillez laisser cet endroit aussi propre que vous l’avez trouvé en entrant…

Moi je m’en lave les mains : je suis Grolandais.



tgb.


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Les vacances Jet Set d'un président parvenu


Une « présidence modeste », disait-il



sarkozy vacances milliardaireNicolas Sarkozy l'avait annoncé, il aurait besoin au lendemain de son élection de faire « retraite » quelques jours afin de « se retrouver face à lui-même », « prendre la mesure de la gravité des charges » et « d'habiter la fonction ». Il avait d'ailleurs, suite à ces déclarations, laisser la presse gloser sur une retraite en forme d'ascèse monastique.

En fait de monastère, c'est à Malte que la trace du futur Président de la République a été retrouvée. Alors que la presse le cherchait sur l'Ile de Beauté, Nicolas Sarkozy, après avoir passé sa première nuit de président élu dans un palace des Champs-Elysées, le Fouquet's (la suite coûte entre 1.500 et 2.600 euros la nuit), accompagné de son épouse Cécilia, de son fils Louis et de quelques proches, est arrivé lundi à bord d'un jet privé (propriété de l'homme d'affaires Vincent Bolloré ) à La Vallette, la capitale du plus petit Etat de l'Union européenne. Depuis, il se trouve à bord u Paloma, un luxueux yacht de 60 mètres (200 000 euros la semaine et appartenant au même Vincent Bolloré ) qui navigue dans les eaux cristallines de la Méditerranée, entre l'île de Malte et la Sicile. Un séjour qui pourrait durer 72 heures en tout, mais l'Ile de Beauté, où l'on avait d'abord cru pouvoir le trouver, pourrait bien figurer au programme de Nicolas Sarkozy dans les jours à venir. Des chambres ont été réservées dans deux hôtels de Porto-Vecchio, non loin de la propriété isolée de son ami l'acteur Christian Clavier.

Bref, après un dîner au Fouquet's en compagnie de quelques "people", dont son ami Johnny Halliday, un rapide passage sur la scène de la Concorde où Dominique de la Nouvelle Star voisinait avec Steevy du Loft et Jean-Marie Bigart avec Mireille Mathieu, puis une nuit au Fouquet's Barrière suivi donc d'une virée en yacht au large de Malte, les premières heures d'après élection de Nicolas Sarkozy se placent ostensiblement sous le sceau du mauvais goût façon nouveau riche et du mépris d'électeurs auxquels il n'a cessé de vanter les valeurs du travail et du mérite. Sarkozy, en fait, se comporte comme un parvenu de la jet set plutôt que comme un chef d'Etat. Disons qu'il a un peu de mal à habiter la fonction. Des habits trop grand pour lui, sans doute...

On pourra par ailleurs se demander s'il est normal qu'un futur président de la République fasse sponsoriser ses loisirs par des personnages fortunés qui ont tout à gagner des bonnes grâces du pouvoir, des milliardaires qui lui prêtent leur Falcon privé et l'accueillent à bord de leur yacht de 60 mètres. Rappelons en effet que Vincent Bolloré, PDG du groupe Bolloré - dont la filiale Bolloré médias contrôle entre autres le quotidien Direct Soir, la chaîne de télé Direct 8 et l'agence de publicité Havas, mais détient également 40% de l'institut CSA dont on a si souvent entendu parler durant la campagne présidentielle - figure dans le classement des 500 plus grosses fortunes du monde.

« Je veux dire à tous ceux qui souffrent d'injustices (...) que je serai le président qui combattra les injustices », avait-il dit, dimanche soir. « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai, pas je ne vous décevrai pas », avait-il ajouté. Le moins qu'on puisse dire est que cela ne commence pas au mieux.



Dernière minute : Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de s'excuser d'avoir pris des vacances, et que si il a accepté l'invitation de son ami l'industriel et yachtman Vincent Bolloré, c'est parce que, dit-il, "il n'a jamais travaillé avec l'Etat". Bolloré lui-même a déclaré que son groupe "n'a jamais eu aucune relation commerciale avec l'Etat Français".

Deux petits articles permettent de mesurer l'ampleur du mensonge :
- sur Rue89.com : Bolloré n'a jamais travaillé avec l'Etat.» Jamais, vraiment?
- sur bakchich.info : Bolloré et Sarkozy, une amitié au service de l'Etat



Et aussi : L'état de disgrâce, par Alain Finkielkraut - soutien et caution intellectuelle (sic...) de Nicolas Sarkozy durant sa campagne présidentielle :
« On ne peut pas se réclamer du général de Gaulle et se comporter comme Silvio Berlusconi. On ne peut pas en appeler à Michelet, à Péguy, à Malraux et barboter dans le mauvais goût d'une quelconque célébrité de la jet-set ou du show-biz. On ne peut pas prononcer des odes à l'Etat impartial et inaugurer son mandat en acceptant les très dispendieuses faveurs d'un magnat des affaires.

« Contrairement à ce qu'il avait annoncé sur un ton grave, Nicolas Sarkozy ne s'est pas retiré du monde pour habiter la fonction présidentielle : entre le Fouquet's, Falcon et palace flottant, il a oublié qu'il venait d'être élu président de la République. Il avait peut-être ses raisons que la raison ignore. Espérons cependant qu'il s'en souviendra, une fois de retour sur le plancher des vaches, et qu'il saura, comme il l'avait promis dans des discours de très haute tenue, incarner la France. Pendant trois jours, il nous a fait honte. »



Et enfin : L'utilisation de Léon Blum par Bolloré indigne sa famille :
« La petite nièce de Léon Blum, Christine Blum, a opposé, mercredi 9 mai, "au nom de sa tante, de ses cousins et de ses frères et soeurs" un "démenti formel" au communiqué de Vincent Bolloré affirmant que sa famille avait accueilli le président du conseil du Front populaire à son retour de déportation en 1945.

« Antoine Malamoud, son arrière-petit-fils, préfacier des Lettres de Buchenwald, précise au Monde que le socialiste avait alors été hébergé par Félix Gouin, président de l'Assemblée consultative au palais du Luxembourg. "Il n'existe, ni dans la tradition familiale ni dans les travaux des biographes récents de Léon Blum, de trace d'une visite au "manoir" de la famille Bolloré (...). Il me semble à tout le moins indécent de comparer cette invitation, si même elle a existé, (...) à celle faite au président de la République nouvellement élu, afin qu'il se repose des fatigues d'une campagne électorale." »


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La leçon de démocratie de Tocqueville


« Un passage très périlleux »



portrait tocqueville« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques.

« Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes. ( … )

« Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.

« Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. ( … )

« Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple…

« Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »

Alexis de Tocqueville
Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840


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Le Petit Père des People


Vigilance et résistance citoyenne



la France d'aprèsIl a donc obtenu sa revanche, cette revanche qu'il souhaitait avec tant d'ardeur depuis sa tendre enfance. Revanche sur qui, sur quoi ?, on ne le saura probablement jamais tout à fait ; sans doute quelque chose qui a avoir avec le père, la mère, l'errance d'un adolescent et mai 68. Peu importe. Je retiens une chose de ce magnifique discours - je le dis sans ironie, et sans illusion non plus sur sa sincérité - qu'il a prononcé hier soir, cette phrase qui résume la droite qu'il incarne et qui va nous faire tant de mal : « Je veux réhabiliter le travail, l'autorité, la morale, le respect, le mérite. »

Le Travail : Ensemble des activités humaines coordonnées en vue de produire ou de contribuer à produire ce qui est utile. Ethymologie : «tourment, souffrance»...

L’Autorité : Pouvoir d'agir sur autrui...

La Morale : Science du bien et du mal. Ensemble des règles concernant les actions permises et défendues dans une société, considérées comme valables de façon absolue, qu'elles soient ou non confirmées par le droit...

Le Respect : Sentiment qui incite à traiter quelqu'un avec égards, considération admirative, en raison de la valeur qu’on lui reconnaît, et à se conduire envers lui avec réserve et retenue, par une contrainte acceptée...

Le Mérite : Valeur morale procédant de l'effort de quelqu'un qui surmonte des difficultés par sens du devoir et par aspiration au bien. Ce qui rend une personne digne d’estime, de récompense, quand on considère la valeur de sa conduite et les difficultés surmontées...

Mais où donc se trouve l'homme ? Et où donc se trouve la France ? Les valeurs républicaines françaises sont aux antipodes de ce carcan de contraintes que Nicolas Sarkozy dessine au détour d'une seule phrase et de cinq mots qui ne disent pas le libre-arbitre et qui ne parlent pas de l'humain, de son émancipation, qui n'évoquent pas la responsabilité individuelle ou collective, ni les solidarités et la conscience de l'Autre. Cinq mots qui disent individualisme et soumission plutôt que liberté, égalité et fraternité, plutôt qu'humanité et humanisme, plutôt qu'épanouissement personnel.

Une chose est certaine, la droite est de retour... et elle n'est pas contente. Des jours sombres s'annoncent pour les forces de progrès et leur marche en avant vers un un monde meilleur, plus solidaire et plus juste, plus propice à l'humain qu'à cet animal économique, producteur et consommateur, simple rouage dans la grande machine libérale. Beaucoup seront broyés, le sont déjà, et c'est cela surtout qui m'attriste ce matin, cela à quoi il est impératif de continuer à résister. Car si le respect de la décision démocratique est un devoir impératif, la démocratie n'impose pas la soumission, encore moins la résignation. Au contraire, elle commande résistance et vigilance. Dans le devoir de respecter la décision démocratique s'imbrique le droit du citoyen à la contestation du pouvoir et de ses décisions, le droit de manifester pour nos convictions chaque fois que cela sera nécessaire. Ne baissons pas la tête, ne courbons pas l'échine, le combat républicain continue, pacifiquement mais fermement. Ne lâchons rien !

Les élections législatives sont la première étape de la reconquête, la première étape dans la création d'une opposition forte et efficace. Dès maintenant, mobilisons nous !


sarkozy le pen
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