Carla Bruni-Sarkozy à L'Express : "Je ferai de mon mieux"
Quand Carla épouse Pétain
La nouvelle première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, a accordé un entretien à son ami Christophe Barbier de L'Express. Elle ne manque pas d'y évoquer la révélation par le site du Nouvel Observateur du SMS envoyé par Nicolas Sarkozy à son ex femme, Cécilia, une semaine avant son mariage avec son ex mannequin, Carla.
Et ce qu'elle dit alors est proprement hallucinant, un argument de comptoir et amalgame nauséabond que Sarkozy lui-même ne renierait pas. Mais lisez plutôt la bêtise du propos : “ A travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de juifs ? ”
En se situant à ce niveau qu'on pourrait qualifier de sub-neuronal, il serait alors possible d'écrire qu'en épousant Nicolas Sarkozy, Carla Bruni est entrée en collaboration avec un régime qui traque et rafle les sans-papiers comme le régime de Vichy collaborait à la déportation des juifs. En quelque sorte, elle aurait aussi bien pu épouser le Maréchal Pétain.
Or, chaque fois que l'on se risque sur ce terrain de l'amalgame, on est déjà dans l'outrance et bien trop loin sur les rives de l'inacceptable. Venue de la première dame de France, cela en devient parfaitement honteux - en plus d'être imbécile. Les excuses qui viennent ensuite ne sont pas recevables, tant il est évident qu'elles étaient incluses dans le plan de communication d'un article qui a été soigneusement soupesé et relu avant sa publication, ainsi que l'ami Christophe Barbier le précise lui-même : "Nous nous sommes vus le mardi 5 février et pratiquement tous les jours de la semaine qui a suivi, pour à chaque fois préciser, compléter, rajouter des questions, retravailler des formulations."
Lamentable, Madame Sarkozy. Vous terminez l'entretien en affirmant que vous souhaitez, dans ce rôle de première dame, faire de votre mieux : vous flirtez d'entrée avec le pire, lamentablement.
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Augmentation du minimum vieillesse et élections municipales
Quand Sarkozy drague le vieux
Le Premier ministre François Fillon a annoncé mercredi matin sur RMC et BFM-TV qu'il allait "proposer" pour 2008 une augmentation de 5% du minimum vieillesse, l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) versée aux personnes de plus de 65 ans les plus défavorisées. Dans la foulée, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a surenchéri devant les partenaires sociaux, en promettant une prime de 200 euros pour les bénéficiaires du minimum vieillesse, "versée au début du second trimestre", et précisant qu'il s'agissait d'une "avance à valoir sur les revalorisations à venir".
De quoi s'agit-il en vérité ?
Rappelons d'abord que Nicolas Sarkozy s'est fait élire sur la base, notamment, de la promesse d'une revalorisation de 25% des petites retraites. C'était il y a neuf mois déjà (seulement !).
Rappelons également que l'ASPA, c'est une somme de 628 euros et 10 centimes par mois (récupérables sur les successsion), versées à des personnes âgées de plus de 65 ans et sous conditions de ressources (moins de 628 euros et 10 centimes par mois !). C'est à dire que ce minimum représente tout juste 60% d'un SMIC, lequel est lui-même un minimum qui ne suffit pas pour vivre convenablement...
Une augmentation de 5% du minimum vieillesse, c'est donc 31 euros et 40 centimes de plus par mois. Compte tenu d'une inflation mesurée à plus de 2% (ce qui, Nicolas Sarkozy l'admet lui-même, est largement sous-estimée !), c'est en réalité une hausse du pouvoir d'achat mensuel de moins de 18 euros !!! que va proposer François Fillon à des parlementaires de droite peut-être moins bien disposés à faire ce cadeau de misère aux personnes âgées (une minorité d'entre elles, en réalité !) une fois passée les élections municipales.
Quant à la "prime" annoncée par le président du pouvoir d'achat (sic !), ce n'est en réalité pas une prime, mais une simple avance - et une avance promise pour après les élections municipales sur une augmentation dont on ne sait pas quant elle sera votée...
Et d'ailleurs, en fait d'avance, notons que ça fait neuf mois que ces personnes âgées qui tentent de survivre avec un peu plus de six-cents euros mensuels attendent après une telle augmentation, le couple Fillon-Sarkozy ayant, à l'été dernier, jugé bien plus urgent de distribuer quelques quinze milliards d'euros à d'autres pour lesquels vivre avec 600 euros par jour est tout simplement une farce de mauvais goût, vu que c'est l'argent de poche du petit dernier.
Rappelons à ce stade que cette promesse ne concernerait que 600 000 personnes, c'est-à-dire que les millions de personnes âgées qui perçoivent aujourd'hui une pension de retraite supérieure de simplement quelques euros à ces fameux 628 euros et 10 centimes ne sont en aucun cas concernées et qu'il leur faudra continuer de survivre avec ce petit peu de misère dans une société où tout coûte de plus en plus cher... et où les soins sont de moins en moins bien remboursés (suite notamment aux franchises médicales instaurées par le même couple Fillon-Sarkozy). Bon, ne parlons pas de la redevance télé...
Et n'oublions pas non plus qu'une fois ces fameuses élections municipales passées, qui semblent mettre notre président dans de si bonnes dispositions auprès des personnes âgées, ce sera également le grand retour de la TVA (pas vraiment) sociale. Aïe !
En mai dernier, la population des plus de 65 ans avait massivement votée en faveur de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, la question est : Nicolas Sarkozy pense-t-il réellement que, moins d'une année plus tard, les personnes âgées sont à ce point gâteuses qu'elles accepteront si facilement de se faire rouler une deuxième fois dans la farine de ses promesses ?

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Construction européenne, referendum et souveraineté populaire
Europe : le Petit Président et le gros pot de confiture du mensonge
Nicolas Sarkozy disait : "L'Europe c'est le partage consenti d'une souveraineté. Et la souveraineté c'est le peuple. A chaque grande étape de l'intégration Européenne, il faut donc solliciter l'avis du peuple. Sinon, nous nous couperons du peuple".
Mais ça, c'était il y a longtemps. C'était avant son élection. Après, il a dit : "Je ne vous trahirai pas. Je ne vous mentirai pas. Je ne vous décevrai pas", et puis il est devenu Petit Père des People.
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Sarkozy : un renard dans le poulailler centriste
Quand Sarkozy parle d'ouverture... d'esprit
Ce lundi soir, lors de son premier meeting de second tour, Nicolas Sarkozy, la main sur le coeur, a fait la déclaration suivante : "L'ouverture dont je veux être le candidat c'est l'ouverture de l'esprit (...). L'ouverture d'esprit, c'est être capable de prendre en considération les raisons de l'autre (...) et de le respecter même quand on pense qu'il a tort (...). Nul besoin d'être d'accord sur tout pour que chacun puisse travailler avec les autres pour le bien commun." C'est très bien dit. C'est d'ailleurs tout le problème avec Nicolas Sarkozy, il est capable de très bien dire à peu près tout et le contraire de tout.
Il a dit également : "Nous ce que nous voulons (...) c'est simple - en tout cas à dire. On veut essayer de redresser ce pays. On veut essayer de bien faire. Et on sait que pour cela, il faudra élargir la majorité, avoir la main tendue, l'esprit de rassemblement et ne pas agir avec sectarisme." Là encore, c'est très bien dit. Il y a dans ces paroles tout à la fois la volonté d'agir, une ambition pour le pays, une humilité face à la tâche qu'on ambitionne d'accomplir et un esprit de tolérance et de rassemblement des français. On a envie de le croire. Et s'il disait vrai ? Et s'il était réellement sincère, et pas juste ce démagogue redoutable qu'on se plaît tant à décrire ?
Mais voilà, ces paroles ont été prononcées par Nicolas Sarkozy... le 21 mars 1993 ! (la vidéo est visible ici). C'était sur France 2, au soir d'élections législatives où les amis de M. Sarkozy venaient de triompher. Quelques jour plus tard, Edouard Balladur était nommé premier ministre et nommait lui-même un de ses plus proches collaborateurs comme ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, Nicolas Sarkozy. On se souvient alors ce qu'il advint de toutes ces belles paroles qui avaient prôné le rassemblement et l'absence de sectarisme. La seule chose dont on peut créditer Nicolas Sarkozy est qu'il avait pris la sage précaution de préciser que c'était simple... en tout cas à dire.
François Bayrou ne s'y trompe plus, sans doute pour avoir pratiquer Nicolas Sarkozy dans ce même gouvernement, décrivant ce dernier comme un renard qui se couvre de plumes dans le seul but de pouvoir entrer dans le poulailler :
Les poules que le renard Sarkozy ambitionne de dévorer, ce sont les électeurs qui s'y laisseront prendre une fois encore - et il est indéniable que les plumes dont se pare Nicolas Sarkozy sont attrayantes, et séduisants les discours qu'il prononce. Il reste qu'il est le candidat de l'UMP, que son projet - il suffit de le lire pour s'en persuader - est dans l'exacte continuité de la politique menée par l'UMP depuis cinq ans - rappelons d'ailleurs, tout de même, que M. Sarkozy était membre du gouvernement (à l'Intérieur, mais aussi aux Finances), ainsi que plusieurs de ses proches, de même que l'UMP sarkoziste détenait la majorité absolue aussi bien à l'Assemblée Nationale qu'au Sénat. Pour se convaincre de la réalité de la continuité que déguise Sarkozy aux français, on pourra lire avec intérêt ce court article : la rupture selon Sarkozy.
Depuis cet article, deux mois de campagne électorale se sont écoulés et l'on peut ajouter aujourd'hui que si rupture il y a, elle ne concerne en aucun cas la politique économique et sociale qu'il entend mener - et qui a conduit la France dans les pires difficultés économiques de son histoire moderne, tout en plongeant de plus en plus de français dans la précarité et l'exclusion. Si rupture il y a, elle concerne en réalité les questions de société et le positionnement idéologique : au travers de Nicolas Sarkozy, l'UMP a fait sa mue vers ce qu'il nomme "la droite décomplexée" et qui est en réalité une droite qui ne craint plus, en effet, de frayer avec l'extrême droite nationaliste, qui amalgame immigration et identité nationale, qui laisse libre court aux fantasmes du musulman qui excise à tout va et égorge des moutons dans sa baignoire, qui se satisfait d'une conception communautariste de la République, qui exprime un penchant certain vers le déterminisme génétique, qui considère que la répression est le seul traitement envisageable de la délinquance, etc...
Or j'ai la faiblesse de penser que ce sont là autant de ruptures avec le modèle républicain auxquelles une immense majorité des électeurs, y compris de la droite et du centre, n'est pas disposé à consentir, des poils de renard qui doivent impérativement demeurer à l'extérieur du poulailler républicain. Mais François Bayrou dit-il autre chose lorsqu'il déclare :
- « Son projet de société est l'opposé du mien. » ( 8 avril 2007, JDD)
- « Nicolas Sarkozy incarne une société violente qui oppose les citoyens les uns aux autres. Une société d'autant plus violente qu'il en vient à penser que c'est à la naissance que tout est joué, thèse totalement anti-scientifique et anti-humaniste. En disant cela, Sarkozy remet en cause les valeurs communes autour desquelles a été construite la société française. » (8 avril 2007, JDD)
- « Constamment chez Nicolas Sarkozy il y a cette manière d'opposer deux France », « Electoralement je ne peux pas lui donner tort. On sait très bien qu'il y a beaucoup de points à gagner dès l'instant où on se met à dresser les gens les uns contre les autres. Ca flambe, c'est un aliment électoral très important mais ce n'est pas mon choix. » (Agen 6 avril 2007)
- « Une seule polémique me paraît très grave, car elle touche aux fondamentaux de notre société : c'est celle que Sarkozy agite en prétendant que tout est joué à la naissance, la perversité comme le suicide. C'est une vision du monde qui fait peur. Le pire, c'est qu'il le pense vraiment. » et « Ce sont des propos graves et glaçants. » (avril 2007)
- «Ce qui me frappe, c'est la ressemblance de ses projets avec ceux de José Maria Aznar ou de Berlusconi. » (août 2006)
- « Je vais lui faire une confidence : c'est plus formateur (...) de savoir comme il est difficile d'assumer les fins de mois, (...) de rencontrer en sortant de chez soi autre chose que les milliardaires du CAC 40 et les vedettes du showbiz. » (Zénith 21 mars 2007)
- Il y a chez Sarkozy « une grande connivence avec les puissances d'argent (...) et la mise en scène de confrontations dures dans la société. » (août 2006)
- « Lorsqu'il s'agit de faire dériver le camp républicain vers des mots, des phrases, des affirmations, des comportements qui sont en réalité ceux de l'extrême droite, là je trouve qu'il y a une chose inquiétante pour la démocratie française. » (16 avril 2007)
- « Il y a des choses que l'histoire devrait nous interdire de remettre sur la table, comme de mélanger l'immigration et l'identité nationale. » (5 mars 2007, Nouvel Obs)
- « Que l'homme qui a été ministre de l'Intérieur pendant cinq ans ait tout le mal du monde à se rendre en banlieue, même à la Croix- Rousse ! (...) prouve bien qu'on est dans une situation d'extrême tension. » (Métro 12 avril 2007)
- « On ne peut pas assurer l'ordre et la sécurité en faisant monter les tensions. »
On parle de : Sarkozy : un renard dans le poulailler centriste
Le poids des mots contre le choc des photos
Quand le petit Sarkozy pratique la récupération des Grands Hommes
Il a cité Blum et Jaurès. Chirac et Tapie le soutiennent. Jean-Marie Le Pen prendra sa décision après le 22 avril, mais les prises de contacts sont bien avancées. Juste le temps de déclarer qu'il pourrait y avoir des ministres de gauche dans son gouvernement (mais oui, Nicola, prends nous pour des cons !), le voilà parti pour se recueillir sur la tombe du Général, seul face à son destin (et quelques centaines de journalistes dans son dos pour relater ce moment de communion sincère autant que spontanée). Dans la foulée, il cite Jean-Paul II (vous savez, le grand pote à Jaurès !). Voilà ce qui reste de tout ceci :
"MADAME, je ne vous ai entendue et vue qu’à la télévision. Mais vos propos, votre manière d’être, ont fait que, depuis plusieurs mois déjà, j’étais enclin à voter pour vous le 22 avril. Ayant lu attentivement votre livre, "Maintenant", je ne doute plus de le faire.
Je suis un très vieux monsieur. Ministre du Général de Gaulle à trois reprises, je fus un des rares qui eurent l’honneur d’être reçu par lui à Colombey, après qu’il eut, en parfait démocrate, démissionné de la présidence de la République parce que désavoué lors du référendum qu’il avait décidé.
Je suis fidèle à sa mémoire. La France, au cours de sa longue histoire, n’a guère eu de chef d’Etat de cette envergure, parfaitement indépendant de toutes les puissances financières et de tous les dogmes politiques, ne se laissant intimider par quiconque, discernant ce qu’allait être l’évolution du monde et percevant ce qu’étaient les intérêts à long terme de son pays. Mais je n’ai jamais cru à la possibilité d’un gaullisme sans de Gaulle et je me suis vite désolidarisé de ses prétendus héritiers.
Cela dit – et sans vouloir vous écraser sous une telle référence en vous assimilant à cette très haute figure – j’ai le goût de vous dire que je constate d’assez nombreuses analogies entre ses idées et les vôtres, telles qu’elles apparaissent au long de vos trois centaines de pages. D’abord le volontarisme politique, puis l’attachement à la nation, à son passé et à son avenir, comme fondement nécessaire aux solidarités entre les individus vivant sur son sol ; la prise en compte des aspirations populaires mais sans soumission systématique à l’opinion ; l’idée, que de Gaulle énonça dès mars 1968 dans un discours à Lyon, que les activités régionales sont les ressorts de la puissance économique de demain ; encore, le fait que la France, dans un mode menaçant, ne doit pas renoncer à une puissance militaire forte.
Entre vous et lui, il est encore un trait commun : quand on lui exposait un problème de façon abstraite, il vous interrompait : "Alors ! Pratiquement, que proposez-vous ?" Or toujours vous proposez ou esquissez une solution concrète.
J’ajoute que vous rejoignez le général de Gaulle sur trois points, de grande importance. Le premier est la sobriété que vous voulez dans le comportement quotidien de la présidence de la République et du gouvernement. Le deuxième est le recours à l’article 11 de la Constitution, que vous devrez inévitablement utiliser pour modifier celle-ci, en particulier concernant le Sénat. Le troisième est que, comme lui, vous vous appuyez sur un parti, ce qui est indispensable, mais que, comme lui, vous êtes d’un tempérament assez fort pour pouvoir, quand besoin est, vous en affranchir.
Madame la candidate, je vous souhaite de tout cœur bonne chance et vous assure de la grande considération que j’ai pour votre culture gouvernementale, pour votre intelligence, votre sensibilité et votre caractère."
- Lettre ouverte à Ségolène Royal de Jean-Marcel Jeanneney, ancien ministre du général de Gaulle -
On aura là encore remarqué à quel point la presse a fait son travail dans la plus parfaite objectivité et en faisant preuve de sa grande impartialité...

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On parle de : Quand le petit Sarkozy pratique la récupération des Grands Hommes
La "bonne blague" de la porte-parole de Nicolas Sarkozy
Rachida Dati et "le ministère de la rénovation urbaine à coup de karcher"
Rachida Dati, porte-parole de Nicolas Sarkozy, oublie la caméra et se lâche en évoquant son prochain portefeuille ministériel... celui de “la renovation urbaine à coup de karcher”. Un off qui illustre fort significativement l'état d'esprit qui règne dans l'état-major de campagne sarkoziste.
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Programme présidentiel de Sarkozy : une étrange absence
Des paroles qui s'envolent... et des écrits qui n'existent pas
Devant la tournure que prend la campagne électorale dans le prisme déformant de médias traditionnels qui semblent de plus en plus se désintéresser du fond, l’idée peut prendre de s’en aller lui-même consulter les programmes des candidats.Or s’il est assez aisé de trouver le pacte présidentiel de Mme Royal - un document téléchargeable d'une vingtaine de pages contenant une centaine de propositions détaillées, expliquées et argumentées -, on découvre bientôt que M. Sarkozy n’a pour sa part et à ce jour aucun programme présidentiel à proposer aux français.
Sur le site officiel du candidat de l'UMP, on trouve bien une rubrique "ce que je vous propose", mais il ne s’agit là, en guise d'"engagements", que d’une page à télécharger et qui affiche en format paysage, le slogan du candidat, sa photo et - sous l'accroche prometteuse : "Je veux être le Président qui tiendra ses engagements. C’est pourquoi je tiens à vous dire dès aujourd’hui quel est mon projet" - en tout et pour tout onze phrases prononcées par le candidat en différentes occasions, et aussi creuses que celle-ci qui vient en première position sur la liste : "D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu agir". On est bien content de l’apprendre et on se prend alors à penser qu’en effet, avec Nicolas Sarkozy, tout devient possible... puisque rien n’est écrit.
On poursuit tout de même ses recherches, un peu incrédule. Et on trouve le programme de législature 2007-2012 de l’UMP, quelques sites non officiels qui tentent de récapituler les propositions de leur candidat favori, ou encore des sites d’informations, tel celui des Echos où l’on trouve sous format catalogue à la Prévert les différentes propositions du candidat Sarkozy. Certes, cela permet de s’informer un peu plus quant à ce qui nous attend si Sarkozy venait à être élu, ça permet d’aller un peu au-delà des discours clientélistes qu’il sert opportunément aux différents publics qu’il rencontre, il reste cependant que M. Sarkozy se présente aux suffrages des français sans leur soumettre un texte qui récapitulerait concrètement ses propositions et sur lequel donc il aurait à s’engager : un programme présidentiel.
Pour l'anecdote, j'ai fait une demande de programme sur le forum officiel des groupies de M. Sarkozy (forumsarkozy2007.free.fr), demande que j'ai dû réitéré une demi-douzaine de fois avant d'obtenir un lien... qui m'a conduit sur le programme de l'UMP... de Djibouti ! (véridict : c'est le post 2939 sur le forum en question).
Cela soulève deux questions importantes. D’abord, sachant que M. Sarkozy semble avoir en tête très précisément ce qu’il fera pour nous (rappelons qu’il y pense et qu’il s’y prépare depuis qu’il est tout petit), sachant qu’il soigne énormément sa communication et aussi sur l’internet, pourquoi n’a-t-il pas déjà communiquer aux français un projet sur lequel il s’engagerait formellerait ? Que contient donc ce pacte républicain dont il a parlé ? Quel est ce projet auquel il serait possible pour les français de se référer afin de voter informés - et éventuellement après l’élection, de comprendre jusqu’à quel point ils ont été bernés... Oui, la réponse est là implicite - mais y en a-t-il une autre ?
Toute la stratégie électorale de M. Sarkozy repose sur les flatteries qu’il sert aux français à chacun de ses discours, faisant croire à chacun qu’il s’occupera bien de lui. Dans cette optique, il veut évidemment éviter qu’on puisse s’attarder sur ce qui est l’essentiel : ses propositions concrètes, dont l’empreintes libérales est la négation même des promesses abstraites qu’il multiplie : car le libéralisme c’est la continuité, car le libéralisme c’est la loi des plus forts. Car chacune des mesures concrètes proposées par M. Sarkozy, mais dont on réalise qu’il se garde bien de les mettre en avant, démentent chacun des propos qu’il tient et qu’il clame d’autant plus haut en direction des français qu’ils doivent couvrir la réalité de ce qui les attend s’il venait à être élu.
La seconde question que pose cette absence de programme présidentiel formalisé du côté de M. Sarkozy, est celle du silence assourdissant des médias quant à cette anomalie. On se souvient pourtant encore comme ils prétendaient relayer l’impatience du peuple à connaître le projet de Mme Royale, jusqu’à son discours de Villepinte où elle a présenté son pacte présidentiel et énuméré ses propositions. Il ne se passait alors pas un jour sans qu’on souligne cette absence de projet du côté de la candidate socialiste. Qu’est-ce donc qui justifie cette différence de traitement ? Les journalistes seraient-ils eux aussi aveuglés par la force de persuasion de M. Sarkozy, au point que ce dernier parviendrait à leur faire même oublier qu’on se présente à une élection avec un projet concret et visible, accessible à tous et sur lequel on puisse s’appuyer pour faire un choix, des écrits sur lesquels on s’engage ? Pourquoi tant de promptitude à dégainer sur l’une et tant de clémence à l’égard de l’autre ? Cent propositions ont été annoncées par Mme Royal il y a moins d’une semaine : les journalistes s’y sont attardés combien de temps ? De quoi a-t-on parlé au lendemain du discours de la candidate socialiste, sinon essentiellement d’un sondage commandité par Paris-Match dont le patron est Arnaud Lagardère, un intime du candidat de l’UMP, puis le surlendemain d’un autre réalisé par l’Ifop, dont la présidente n’est autre que Laurence Parisot, la patronne du Medef. Pourquoi donc l’information quotidienne a autant de mal à aller au fond des programmes ?
On rêverait d’une campagne où les français se saisiraient du fond, liraient les propositions des différents candidats, les compareraient et en débattraient, une campagne qui serait à la hauteur des enjeux et à l’image de celle qui s’est tenue lors du référendum sur le projet de traité constitutionnelle européen, une campagne digne où les français auraient les moyens de débattre parce qu’ils seraient honnêtement informés. Mais il manque le programme présidentiel de M. Sarkozy. Et l’on s’abstient dans la presse traditionnelle de souligner ce manque qui dessert et appauvri le débat démocratique.
Un exemple pour finir. On pourrait vouloir comprendre et commenter cette phrase trouvé sur le site des Echos qui prétend récapituler les propositions du candidat Sarkozy, à la rubrique "logement" : "Créer un quota obligatoire de logements sociaux dans les programmes immobiliers nouveaux, dans les zones où cela est justifié". Tout est bien entendu dans cette précision finale, dans les zones où cela est justifié. M. Sarkozy étant maire de Neuilly où le taux de logements sociaux est ridiculement bas, M. Sarkozy ayant approuvé une des premières lois voté par l’UMP après la réélection de M. Chirac en 2002, loi visant à supprimer les sanctions prévues pour les communes qui, à l’image de celle de Neuilly, ne se plient pas à l’obligation qui leur est faite de construire le quota légal de logements sociaux, il serait intéressant que M. Sarkozy puisse s’expliquer sur ce qui justifie qu’une zone soit ou non soumise à son quota de logements sociaux - quota qui n’est d'ailleurs pas précisé et dont on comprend qu’il concerne uniquement les nouveaux programmes immobiliers... On voudrait quelques précisions, sur ce point comme sur tant d’autres, que l’on soit informé et que le débat au fond puisse avoir réellement lieu, pas ce débat tronqué que nous avons déjà eu en 2002. Alors, oui décidément, ce serait bien que M. Sarkozy nous présente rapidement son programme présidentiel...
Sarkozy : Demandez le programme !

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On parle de : Programme présidentiel de Sarkozy : une étrange absence
Du discours à la réalité
Deux poids, trois mesures
Interrogé par un des 100 français du panel sur la question du pouvoir d'achat des petites retraites, M. Sarkozy, fidèle à son discours consistant à systématiquement opposer deux France (voir déconstruction d'une rhéthorique), a répondu que le financement de cette augmentation de pouvoir d'achat serait financée par l'alignement des régimes spéciaux sur le régime général.
Par ailleurs, dans un courrier du 20 septembre 2006 adressé au secrétaire général du syndicat Alliance Police Nationale, M. Sarkozy aurait écrit que "les policiers ne sont aucunement concernés par le projet" de réforme des régimes spéciaux de retraite.
Le candidat Sarkozy "n'accepte pas qu'on fasse deux poids deux mesures"... SAUF donc dans l'éventualité où ça le desservirait du point de vue de son propre intérêt politique. Il est fort à parier que les retraités à faibles revenus attendent longtemps les "retombées" que leur promet M. Sarkozy - car on aura remarqué que, répétant à l'envi qu'il n'est pas possible de vivre avec 700 € par mois, son discours sur les régimes spéciaux lui aura surtout évité de parler d'une éventuelle augmentation des minimas sociaux. C'est que pas instant ce n'est dans ses intentions.
M. Sarkozy compatit beaucoup, souvent et avec une emphase plutôt superbe... On peut toutefois s'interroger sur le bien que ça va nous faire.
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On parle de : Du discours à la réalité
Rupture ou continuité ?
Une question à Nicolas Sarkozy
Le discours de M. Sarkozy est séduisant, c'est un fait. Il est évident que l'homme manie la langue de bois avec une habileté toute diabolique. Pourtant, pas plus que pour sa prestance physique on ne devrait voter pour un homme politique pour la prestance de son langage. Il s'agit de bien plus sérieux que cela, il s'agira de la mise en oeuvre d'une politique, et avant cela donc il s'agit d'être ou non "séduit" par un programme politique. Que va-t-il faire en réalité ? Quelles en seront les conséquences et pour qui ? Est-on politiquement en accord avec cela ?
Un matraquage de "il faut que", de "je n'accepte pas que" et de "je veux que" ne peuvent suffire à nous convaincre, ne doivent pas nous masquer la réalité d'un programme et l'épreuve des faits. On ne gouverne pas un pays avec des pétitions de principe et des déclarations velléitaires, on met en oeuvre une politique. M. Sarkozy qualifie son programme de "rupture", c'est son droit. Pourtant, il est assez aisé de constater deux choses :
La première est que depuis cinq ans la France est engagée sur la voie du libéralisme que souhaite la droite et que ne renie pas M. Sarkozy, bien au contraire. Combien de français peuvent dire que leur situation personnelle s'est améliorée depuis cinq ans ? La pauvreté a-t-elle reculée ? La richesse est-elle mieux partagée ? Les libertés ont-elles progressé ? Le pouvoir d'achat a-t-il augmenté ? Les services publics sont-ils plus efficaces ? La justice est-elle plus performante ? La criminalité a-t-elle reculé ? Vivons-nous mieux ensemble dans une société plus prospère et plus apaisée ? En a-t-on terminé avec la "fracture sociale" ?...
La seconde est qu'il n'y a rien dans le programme de M. Sarkozy qui entre réellement en rupture avec cette politique qui a été mené pratiquement sans entraves ces cinq dernières années, par des gouvernements successifs où M. Sarkozy était partie prenante, et avec l'appui des parlementaires où les amis politiques de M. Sarkozy détiennent une majorité absolue. Il suffit de lire son programme et les propositions concrètes qu'il contient pour comprendre qu'il s'agit d'avantage d'une continuité, voire d'une amplification, que d'une rupture. On se demande par quel miracle le sort des français s'en trouverait cette fois améliorée.
La campagne que mène M. Sarkozy consiste à étendre l'écran de fumée de ses beaux discours devant la réalité de la politique qu'il entend effectivement mener, afin notamment de dissimuler qu'elle se place dans l'exacte continuité de celle qu'il mène avec ses amis depuis cinq ans. Afin de dissiper ce brouillard de séduction, il serait sans doute utile qu'on pose une question, une seule, à M. Sarkozy : "Au delà de votre discours sur la rupture, pouvez-vous, M. Sarkozy, extraire de votre programme deux mesures concrètes - l'une sociale, l'autre économique - qui ne soient pas l'exacte prolongation idéologique de la politique mise en oeuvre en France depuis cinq ans ?"
Débarrassés alors de l'écran de fumée que M. Sarkozy s'efforce d'étendre devant leurs yeux à force de matraquage rhétorique, il ne restera plus aux français qu'à se demander si l'intervention de cette main invisible en laquelle feigne de croire les apôtres du libéralisme permettra de faire qu'ils puissent bénéficier cette fois-ci d'une miette des retombées que les amis politiques de M. Sarkozy, ainsi que lui-même, ne cessent depuis des années de leur promettre, et sans que cela n'arrive jamais.

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On parle de : Rupture ou continuité ?
Sarkozy : déconstruction d'une rhétorique
De l'art de la démagogie
Inutile de nier que Sarkozy est un tribun d'exception. C'est même ce qui le rend si dangereux, cette capacité à si bien maquiller ses véritables intentions que non seulement elles en deviennent attractives, mais semblent comme expurgées de leur vraie nature et des menaces qu'elles font en réalité peser sur ceux-là même qui, de bonne foi, se laissent séduire.
Pourtant, la mécanique est toute simple, et c'est cette simplicité même qui rend le discours si redoutable, tellement efficace. Voyons comment cela fonctionne :
1- Il y a deux catégories de français : c'est la base du discours de M. Sarkozy, toujours opposer deux France, l'une mauvaise et fantasmée qu'il faut stigmatiser, l'autre bonne qu'il faut aider à prospérer ;
2- Vous faites partie des gentils : c'est la deuxième phase : l'auditoire doit être convaincu qu'il est dans le camp à qui l'on va faire du bien ;
3- Les uns (les méchants) mangent sur le dos des autres (les gentils) : tout ce qui ne va pas pour vous vient de l'existence de l'autre qui vous fait du mal ;
4- "Je n'accepte pas" les agissements des méchants (ils profitent de vous) : si je suis élu, je saurai être ferme (M. Sarkozy dit beaucoup qu'il "n'accepte pas" ; on remarquera qu'il prend bien garde de ne pas être plus précis) ;
5- "Je veux" privilégier les gentils (ils sont méritants) : il y aura des privilèges et c'est à vous que je les réserve, puisque vous faites partie du camp des gentils - je suis de votre côté, votez pour moi.
CQFD
Le raisonnement de M. Sarkozy est on ne peut plus évident : pour chacun d'entre nous, le méchant c'est l'autre - c'est bien humain. Il suffit donc de déclamer avec force et emphase qu'on fera une politique favorisant les gentils et intraitable avec les méchants pour que tout le monde applaudisse.
J'inviterais pour ma part chacun à considérer que peut-être M. Sarkozy pourrait ne pas l'inclure dans les gentils et considérer alors ce que rend cette fois son discours : "Je ferais une politique qui favorisera les uns et sera intraitable avec les autres" Considérant alors que cet homme ne fait pas mystère de son attachement au libéralisme, considérant par ailleurs la politique que mène la droite depuis cinq ans, on peut aisément deviner qui sont en réalité "les uns" (les quelques-uns) et qui sont en réalité "les autres" (tous les autres).
La démagogie est l'art de plaire au peuple. Le but est que le peuple nous veuille du bien (nous donne son suffrage). Ça ne signifie pas qu'on veuille du bien au peuple, et bien au contraire.
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On parle de : Sarkozy : déconstruction d'une rhétorique
L'exception rurale
Sur TF1, le 5 février
Interrogé par un des 100 français du panel sur les libertés du fumeur, M. Sarkozy répond avec emphase en rappelant que la cigarette tue, qu'elle tue non seulement celui qui fume mais également son entourage. Il déclare alors que s'il est un acharné défenseur de libertés (sic !), il est contre la liberté de se tuer et contre la liberté de tuer l'autre, et que donc il approuve avec force l'interdiction de fumer dans les lieux publics.
Et puis après un court instant de réflexion, il précise que toutefois et peut-être, dans le cas des communes rurales où le café est le dernier endroit de convivialité, il serait prêt là à concevoir qu'on puisse faire une exception. Faut-il comprendre qu'il n'est pas hostile à ce que les habitants des campagnes puissent se tuer et tuer leur entourage ?
C'est là l'exemple flagrant du discours à géométrie variable que ne cesse de tenir M. Sarkozy, un discours qui suit tout simplement la géométrie de l'électorat, le type même du discours démagogique de celui qui n'a de conviction intangible que dans les limites de sa propre ambition présidentielle : "qu'ils se tuent, pourvu qu'ils votent pour moi".
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On parle de : L'exception rurale
Sarkozy, l'Amour et la France
Nicolas Sarkozy a proclamé : "On en a plus qu'assez d'avoir en permanence le sentiment de s'excuser d'être français. On ne peut pas changer ses lois, ses coutumes parce qu'elles ne plaisent pas à une infime minorité. Si certains n'aiment pas la France, qu'ils ne se gênent pas pour la quitter"
Passons rapidement sur cette drague éhontée des électeurs d'extrême droite en empruntant sur ces thèmes, la ficelle est bien grosse et manque dramatiquement de subtilité, et interrogeons-nous sur ce que cela signifie, aimer ou ne pas aimer la France.
La France, de quoi parle-t-on ? On n'imagine pas que Sarkozy rendait là et seulement un hommage bucolique à la sublime diversité de nos paysages. Alors de quoi parlait-il ? De la grandeur de la France, ce qu'elle a représenté dans l'Histoire des Nations ? La France des Lumières et de la Révolution, terre d'accueil et d'universalité, patrie des Droits de l'Homme : certes, on peut aimer cette France-là, et aussi s'interroger sur ce qu'il reste aujourd'hui de ce lustre d'antan que nous avons coutume d'observer avec une tendre et impardonnable complaisance, oubliant allègrement la part d'ombre : la France de la terreur, la France esclavagiste, la France de Pétain et de Laval, la France antisémite, la France colonialiste, la France raciste et repliée sur elle-même.
Et aujourd'hui, est-elle tellement aimable, la France ? La France, c'est aussi ce pays qui vote à 20% pour l'extrême droite, ce pays qui parque ses immigrés, et les enfants de ses immigrés, et les enfants de leurs enfants, en périphérie des grandes villes, ce pays dans lequel il est si difficile de trouver un travail et un logement lorsque l'on a des origines africaines un peu trop marquées, ce pays qui en vérité exclut bien plus qu'il n'accueille, ce pays qui a peur de sa diversité c'est-à-dire de son propre reflet. Aimer la France ou la quitter ? Il y a peut-être une alternative : aimer la part de lumière et rejeter la part d'ombre, aimer suffisamment l'une pour ne pas passer l'autre sous silence, vivre à l'endroit où l'on se trouve et vouloir tenter de changer les choses, remettre un peu la France sur un chemin qui ressemblerait davantage à ce à quoi elle prétend, tolérance et générosité, liberté et fraternité, égalité et justice.
Aimer la France, en vérité je ne sais pas bien ce que cela peut signifier, sinon dire justement qu'elle ne serait pas diverse et multiforme, dans sa population comme dans ses lois et ses coutumes, ses croyances et ses traditions, dire qu'elle ne serait pas en évolution constante mais figée à jamais sur ce reflet d'elle-même qu'elle aime tant, cette France bien catholique, bien blanche et bien sûre d'elle-même et de son rayonnement. Et ainsi, proclamer son amour de la France et de ce qu'elle a toujours été - de ce qu'on voudrait qu'elle ait toujours été - revient en réalité à proclamer que l'on n'aime pas ce qu'elle devient, ou du moins que l'on en a peur.
Où l'on comprend donc qu'un petit bonhomme nous faisait simplement l'aveu de son indécrottable conservatisme, terreau de toutes les crispations qu'on lui connait. Ce qui conduit directement à cette question : Aimerions-nous la France de Nicolas Sarkozy ?
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