L'homme de droite sous le vernis centriste
Où François Bayrou découvre que la gauche et les préoccupations sociales ne sauraient se réduire à un vernis "compassionnel".
La scène se passe lundi dernier, 1er février. La fondation Abbé Pierre réunissait à la Grande Halle de la Villette à Paris des personnalités politiques de diverses sensibilités pour débattre de l'urgence du logement social. Soudain, François Bayrou prend le micro et, sous le coup de ce qu'il prend probablement pour une lumineuse intuition, voilà notre ami centriste de remettre en cause les normes de salubrité immobilière, au prétexte qu'il vaut mieux habiter dans un taudis insalubre que dormir dans la rue et le froid.
Simplisme crasseux que ne renierait pas un Sarkozy, et qui vaut immédiatement au petit François les sifflets unanimes de la salle, qui semble elle savoir de quoi il est question : d'une dignité humaine avec laquelle on ne transige pas.
Monsieur Bayrou, qui est un homme de droite, ne semble pas comprendre qu'on ne troque pas une vie humaine contre sa dignité. Aucune indignité, aucune atteinte à la dignité humaine, ne saurait être justifiée par l'urgence qu'il y aurait à remédier à une autre. On ne transige pas avec la dignité d'un homme. Jamais.
Monsieur Bayrou aura ainsi appris qu'à vouloir à toute force sortir de la pensée unique, on entre de plain-pied dans la pensée inique.
La vidéo dure moins de 5 petites minutes. Elle vaut le détour tant elle fait définitivement tomber le masque sous lequel l'homme de droite voudrait opportunément se dissimuler. Voilà, une bonne fois pour toute, le visage du Modem :
Où l'on parle de : L'homme de droite sous le vernis centriste
|
|

Le vrai coût de l'avion de Sarkozy
Quand le Modem crèvera
Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires:
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.
C'est d'abord à la fable du Coche de de la Mouche que je pense, chaque fois qu'un suppôt du Modem tente de se raccrocher aux débats et, de préférence, aux errements du Parti Socialiste pour tenter d'exister un peu.
Mais en vérité c'est celle de la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf qui convient encore le mieux :
Une grenouille vit un Boeuf.
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant : "Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? Dites-moi ; n'y suis-je point encore ?
Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. M'y voilà ?
- Vous n'en approchez point." La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.
Et à mes camarades de gauche je veux dire qu'il s'agit tout de même avant tout d'avoir un peu plus d'ambition et de faire en sorte, avant de se demander à quel moment et dans quelles conditions se rapprocher du Modem ou de ses électeurs, que la gauche gagne la bataille des idées et, par la force de conviction d'un projet ambitieux et cohérent, soit en mesure d'emporter enfin à elle seule l'adhésion de plus de 50% des français. Il s'agit d'abord de croire en nous-mêmes !
C'est en tout cas pour moi tout le sens de la volonté de refondation à gauche dont tout le monde parlait au lendemain des présidentielles et des législatives et que d'aucuns ont peut-être un peu oubliée en route.
Je ne crois pas que la gauche puisse jamais gagner en partant battue d'avance. Ces discussions autour de la stratégie à adopter vis à vis du Modem n'ont pour moi aucun sens. Pour l'heure le Modem n'existe pas, ou du moins - ne soyons pas trop méchants - il n'existe pas à gauche.
Bref, il s'agissait surtout ici de rappeler que le Modem n'est que cette petite mouche qui bourdonne désagréablement aux confins de notre champ politique et qu'il ne s'agit pour l'heure que de l'écarter d'un tendre revers de la main. Une petite grenouille à laquelle il n'est pas rendre service que de l'encourager à s'enfler ainsi d'importance : on nous accuserait à la fin de l'avoir crevée nous-mêmes.
Où l'on parle de : Quand le Modem crèvera
|
|
Humour au Modem
La bonne blague de Luc Mandret
Cela n'étonnera qu'assez peu de monde qu'un ségoliste convaincu, pour lequel j'ai néanmoins moins un grand respect, se soit débrouillé pour faire inscrire un p'tit gars du Modem au journal Cozop des left-blogs. Cela n'étonnera pas grand monde non plus qu'un p'tit gars du Modem, le même, joue sur son blog à compléter des chaînes (il s'agit de faire un billet sur son blog où l'on donne son top five ou top ten de ses animaux préférés, de ses gagnants de la starac', de ses crèmes de beauté... et puis d'inviter cinq ou dix autres blogueurs à en faire autant - trop fun quoi j'te jure !). D'ailleurs, d'autres partagent ce goût pour ce petit jeu et même lui qui pourtant se prend très au sérieux sur la blogosphère, à ce qu'on me dit... Plus surprenant est toutefois de retrouver ainsi le dit billet centristo-mièvre sur le journal des left-blogs sur Cozop, mais bon, pas encore de quoi fouetter un chat après tout. Non, pour moi ce qui constitue la véritable surprise, qui en réalité me troue le cul, littéralement, et fournit l'argument à ce billet, est ailleurs. Je vous explique.
Luc Mandret, "blogueur centriste" (et déjà que je ne sais pas trop ce qu'est un blogueur...), a donc joué à une "chaîne sur blogs" - grand bien lui fasse, bref. Il s'agissait cette fois d'écrire ses cinq contradictions (wouhuuuh comme c'est amusant !) et voilà qu'en numéro 2, ce cher Luc, auquel je n'avais jusque là pas soupçonné tant d'humour et de causticité, écrit : "Je me positionne globalement à gauche et je suis militant au MoDem. De gauche sur les questions sociétales, du centre sur les questions économiques. Libertaire et soft-libéral.". Je résume : Luc Mandret nous explique que, libertaire, il s'est engagé au Modem, aux côtés de François Bayrou qui lui est sans nul doute libéral et soft-libertaire (très très soft)...
Bon...
Moi, ça me fait hurler de rire...
Pas vous ?...
Bon...
Mais peut-être ne savez-vous pas que [mode Wikipedia] Le mot libertaire a été créé par Joseph Déjacque, militant et écrivain anarchiste, par opposition à « libéral ». Le néologisme construit sur un modèle alors répandu chez les socialistes utopiques par l'usage du terme prolétaire (égalitaire, fraternitaire), apparaît dans une lettre ouverte à P. J. Proudhon, De l’Être-Humain mâle et femelle - Lettre à P. J. Proudhon, publiée à la Nouvelle-Orléans en mai 1857. Joseph Déjacque s'oppose à la misogynie de Proudhon et l’accuse d'être « anarchiste juste-milieu, libéral et non LIBERTAIRE… ». Contre son conservatisme en matière de mœurs, Déjacque revendique la parité des sexes et la liberté du désir dans une société affranchie de l'exploitation et de l'autorité.[fin mode Wikipedia]
Bon, là déjà c'est très drôle. Ça devient tout simplement hilarant un tout petit peu plus loin : [mode Wikipedia]En dépit de l'origine du terme, le philosophe et sociologue marxiste Michel Clouscard a introduit l'expression synthétique « libéral-libertaire » dans son livre Néo-fascisme et idéologie du désir (1972) pour dénoncer la permissivisme moral des étudiants gauchistes de mai 1968 qu'il considère comme une attitude contre-révolutionnaire, expression depuis revendiquée par certains, à l'instar du député européen Daniel Cohn-Bendit.[fin mode Wikipedia]
Accessoirement, il faudrait peut-être expliquer à Luc, et plus largement à ses petits camarades centristes, qu'il n'y a pas en politique les "questions sociétales" d'un côté et les "questions économiques" de l'autre, mais bien des questions politiques globales auxquelles il s'agit d'apporter des réponses politiques et conçues comme un tout cohérent. Lui expliquer par exemple qu'être favorable au mariage des homosexuels ne fait en aucun cas de lui ou de qui que ce soit d'autre un homme de gauche - pas plus que distribuer un peu de menue monnaie à ses pauvres à la sortie de la messe ne règle jamais la question des solidarités. Être un bon petit gars, à l'esprit ouvert, gentil et tolérant, c'est certes très bien... mais ça n'a rien de politique.
...
Libertaire et au Modem ! Mpfffff... et Ouarf Ouarf Ouarf !!!... Tout de même, s'ils sont tous aussi drôles, qu'est-ce qu'on doit se marrer dans les réunions du Modem. Je serais presque tenté... si je n'avais passé un aussi bon moment ce midi-même avec certaine amie socialiste et de gauche (ce qui est quasiment devenu une contradiction par les temps qui court - et ça m'en fait donc une... pour le cas improbable où l'on m'invite à entrer dans la chaîne).
Source : La bonne blague de Luc Mandret






