Henri Proglio : chapeau la retraite !
Copinage, rémunérations folles, retraites chapeau… Henri Proglio est en passe dedevenir à lui seul le symbole de la République sarkoziste
En sus du 1 million d'euros virgule 6 constitué par son salaire annuel de son poste de PDG d'EDF que son grand ami Nicolas Sarkozy lui a offert sur un plateau d'argent, en sus de ce même plateau d'argent façonné par les 450 000 euros de salaire tout aussi annuel pour le poste de présidence "non opérationnelle" de Véolia, qui lui aurait permis d'atteindre les 2 millions d'euros - mais le malheureux fut contraint d'y renoncer : trop clinquant ! - voilà que nous apprenons que cette double casquette était également assortie d'une retraite chapeau de - tenez-vous bien ! - 13 millions d'euros virgule 1.
(Faisons une courte pause et autorisons nous à seulement mentionner que ce "virgule 1" à lui tout seul correspond tout de même à 100 000 euros, soit 8 années pleines d'un smicard...)
Faisons court, allons lire l'article de Marianne2 qui nous en dit plus sur cette nouvelle affaire et songeons à ce que signifient ces paroles de Nicolas Sarkozy Lundi soir sur TF1 : « Je préfère un bon patron bien payé, qu'un mauvais patron mal payé [...] Ce qui me choque, c'est le gros salaire qui ne corresponde pas à la grosse responsabilité. » ...
(Remémorons-nous un instant encore ce "virgule 1"...)
Et demandons-nous si l'on ne devrait pas surtout préférer un salarié payé correctement, dignement, qu'un salarié précaire.
Et demandons-nous s'il n'est tout de même pas surtout choquant que, méritant ou non, un salarié puisse gagner trop peu durant toute une vie sans avoir à espérer davantage qu'une retraite de misère.
Et demandons-nous surtout s'il n'est pas choquant qu'aussi performant et écrasé de responsabilités soit un salarié, il sera toujours considérablement moins payé qu'un mauvais patron dont les échecs seront d'abord et essentiellement supportés par ses salariés.
Et demandons-nous même - pourquoi pas - si Nicolas Sarkozy ne serait pas un exécrable président de la République dont les résultats seraient à ce point exécrables que toute évidence il ne mériterait certainement pas, finalement, d'être si grassement payé.
Et je me demande enfin si tout cela ne constitue pas autant de raisons supplémentaires de lui dire NON !
Crédit image (cliquez-la donc, elle vaut beaucoup par le détail) : SaT
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Quand Sarkozy fait des petits
Nicolas Sarkozy est président et jour après jour les français, mais aussi le monde entier, constatent qu'il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France, ainsi que le résume Courrier International en parodiant très judicieusement Shakespeare - Hamlet, la tragédie du fils de son père...
En France, aujourd'hui, un président se permet de traiter un français de pauvre con, un président s'autorise à pistonner son fils, un président charcute la carte électorale et avec elle la démocratie, un président fait systématiquement le contraire de ce qu'il dit, un président se permet d'intenter un procès à un ancien premier ministre afin de régler ses comptes politiques, un président semblerait impliqué dans un scandale de rétro-commissions ayant conduit à l'attentat mortel de Karachi, un président protège un ministre ayant proféré publiquement des propos racistes, un président défend une politique où l'on expulse des réfugiés vers un pays où ils sont menacés et où la France fait la guerre...
En France, aujourd'hui, un petit président sans envergure s'imagine que tout lui est permis, ressemblant en cela à n'importe quel médiocre parvenu.
On peut se rassurer en se disant que cela finira bien par passer. Sauf qu'en attendant, un peu partout en France, d'autres petits despotes se lâchent et font du Sarkozy à leur petit niveau. Les esprits sont pollués, les cons sont décomplexés et, ici ou là, partout, les petits chefs plus que jamais s'en donnent à coeur joie.
A Loudeac - quelque part dans ce beau pays de France - un maire s'est ennivré à ce tonneau-là. Voyez, à la lecture de cet extrait de la lettre du Maire du mois d'octobre, ce que ça peut donner :
Mariage de complaisance : le mariage qui dérange
Alors que nous traversons une grave crise économique, comment aurais-je pu marier sans m'y opposer, deux étrangers d'origine marocaine, plus préoccupés de profiter de notre système de protection sociale que de convoler en justes noces ?
En refusant de les marier, j'ai voulu dénoncer un système qui fait la part belle à l'assistanat plutôt que de protéger ceux qui se lèvent tôt le matin, pour gagner leur vie en toute honnêteté ! Rappelons en effet, que le mariage de ces deux étrangers, leur donne la possibilité de toucher le Revenu de Solidarité Active, des Allocations logement et de bénéficier de la Couverture Maladie Universelle. Enfin, soyons certains qu'ils ne manqueront pas de demander la nationalité française !
Aujourd'hui les factures que nous recevons en mairie semblent me donner raison : impayé de cantine scolaire, impayé sur leur consommation d'eau... Les Restos du Coeur les voient chaque semaine et pourtant le mari a trouvé du travail sur la zone industrielle. Alors où va l'argent ? Car pour l'instant, c'est la mairie qui paye, donc nous chers contribuables !
Alors, à tous les bien pensants qui ont cru bon de s'indigner verbalement sans apporter de soutien matériel à ces étrangers, je réponds : trouvez-vous normal que l'on oblige les maires à marier des étrangers, dont l'un d'entre eux a falsifié des papiers d'identité, a été reconduit à la frontière, est revenu et ose demander le mariage alors qu'il est sous le coup d'un arrêté d'expulsion ?
Après avoir dénoncé cette absurdité du droit, je compte maintenant sur notre député Marc LE FUR pour déposer une proposition de loi limitant ces abus. En effet, tant que la justice de notre pays continuera à défendre l'indéfendable, les étrangers en situation irrégulière, pourront dormir tranquilles !
Gérard Huet, maire de Loudeac
C'est à n'en pas douter du Sarkozy pur jus - et le jus est rance. Ligne après ligne, c'est le même galimatias pré-vomi où, en guise d'argumentation, les points d'exclamation succèdent aux points d'interrogation et s'enchaînent les contre-vérités minables et les sous-entendus malsains.
Il est important de noter que ce "refus de marier" a été déclaré illégal par le juge des référés qui avait été saisi de la question. Ce mépris de la loi n'est pas non plus anodin et relève tout autant de cet état d'esprit putride qui a gagné la Sarkofrance.
On savait Nicolas Sarkozy en lui-même dangereux pour l'idée que nous nous faisons de notre République. Nous comprenons désormais qu'en sus il fait des petits. Gérard Huet, petit Sarkozy à Loudeac, n'est que l'un d'entre eux. D'autres partout prolifèrent en cette République agonisante.
A ceux-là aussi, il est important de s'opposer. Très fermement. Aussi je vous invite à prendre connaissance de la réaction collective à la « Lettre du Maire de Loudéac » et à y donner toute suite utile.
Où l'on parle de : Quand Sarkozy fait des petits
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Les biens nés et les pauvres cons
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy a dévoilé sa non-réforme des lycées. A l'Elysée et devant des centaines de personnes – lycéens, professeurs, chefs d'établissement, inspecteurs, recteurs d'acdémie - le tout petit président a prononcé à cette occasion un discours, au cours duquel et comme à son habitude il a cru pouvoir nous payer de mots.
Ainsi, le petit père des pipoles a cru pouvoir resituer son action dans le cadre historique de la fin des privilèges, ayant sans doute oublié sa propre tendance au népotisme le plus outrancier - son fils, Jean, qui a vingt-trois ans éprouve toutes les peines du monde à boucler sa licence en droit, qui déjà cumule le poste de chef du groupe UMP des Hauts-de-Seine avec celui d'élu au Conseil général du même département, étant désormais miraculeusement pressenti pour devenir le prochain président de l'EPAD (Etablissement Public d'Aménagement de la Défense), soit en charge de la gestion du plus gros quartier d'affaires européen et responsable d'un chiffre d'affaire s'élevant au milliard d'euros - excusez du peu.
De toute évidence, Jean Sarkozy n'a d'autre mérite ici que celui d'être "bien né", ce qui se double de l'impressionnante capacité de son père à se foutre de la gueule des français et de les prendre tous autant qu'ils sont pour de pauvres cons :
Quand à tout juste 23 ans, Jean Sarkozy se fait payer l'EPAD par son petit papa président, d'autres travaillent dur - quand ils ont encore un travail - et sont heureux de pouvoir payer l'iPod à leurs enfants.
En fait, ça ne me fait pas rire.
EDIT : En revanche, quand la polémique enfle de partout et atteint les rivages de l'Afrique... Là où réside "l'homme africain qui n'est pas rentré dans l'histoire", je trouve avec Hypos que cela devient savoureux :
Et voilà que l'on reparle de l'ambition politique des fils de président ! Et, cette fois-ci, pas en Afrique, un continent qui semble avoir l'apanage de la chose, mais bien en France, patrie de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité.
Être fils de président doit-il forcément apporter des avantages ou, au contraire, se révéler un handicap pour celui qui choisit de nourrir des ambitions politiques ? On le voit, la question est très délicate et il serait bien risqué d'oser la trancher au couteau.
Pour le cas de Jean Sarkozy, on peut quand même comprendre que l'on se pose de légitimes questions quant aux compétences et à l'expérience d'un jeune homme de 23 ans, étudiant de 2e année en droit (seulement) et qui aurait sur les épaules la charge de diriger le plus grand quartier d'affaires d'Europe"
Et l'homme africain de rajouter alors :
"On a beau croire qu'"aux âmes bien nées la valeur n'attend point le nombre des années" [interrogé sur la candidature du fils Sarkozy, Patrick Devedjian, le président sortant de l'EPAD, a cité ce vers de Corneille, extrait du Cid], tout de même il existe quelque part quelque chose qui vous suggère qu'à une autre âme bien née, mais descendant d'une souche différente de celle de Sarkozy, on demanderait peut-être de faire preuve d'un peu moins d'empressement."
Extrait de Courrier International, un article de Jean-Claude Kongo du journal burkinabé Le Pays.
Où l'on parle de : Les biens nés et les pauvres cons
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Attentat Karachi : les familles des victimes insistent
Au début de l'été, le collectif de familles de victimes décédées dans l'attentat de Karachi avait mis en ligne une pétition au titre aussi cinglant qu'évocateur : "Non au mépris du chef de l'Etat à l'égard des familles de victimes de l'attentat de Karachi !" - que je vous invite de nouveau à aller signer.
Aujourd'hui, les familles de victimes de l'attentat de Karachi désespèrent de Nicolas Sarkozy et lui adressent une lettre afin de le rappeler à la fois à ses engagements et à son devoir de président de la République.
Monsieur le Président de la République,
Depuis le début de votre mandat, vous êtes, à maintes reprises, intervenu dans divers dossiers touchant à la liberté comme la libération des infirmières bulgares ou celle d'une désormais célèbre otage des farc, la prise en charge des victimes de crashs d'avions, ou encore l'avenir socio-professionnel de nos compatriotes comme en ce moment avec l'affaire Molex pour laquelle l'Etat s'immisce dans la reprise d'une entreprise privée.
Ce type d'intervention est bien sûr indiscutable et le but de ce texte n'est absolument pas de les contester, mais lorsqu'il s'agit des familles de victimes de l'attentat de Karachi, morts en mission pour une entreprise à l'époque détenue à 100% par l'Etat et aujourd'hui société privée à capitaux publics pour près de 75% de son capital, le discours n'est plus le même et le soutien inexistant.
Nous nous permettons de vous rappeler que notre courrier daté du 8 mai 2009, peu de temps avant votre entretien avec Azif Ali Zardari, est aujourd'hui resté lettre morte... Vous prônez le besoin de sécurité, d'égalité et de justice, dans votre discours de politique étrangère. Vous avez d'ailleurs déclaré le 27 août 2007 : « [...] Je suis enfin de ceux qui pensent que la France demeure porteuse d'un message et de valeurs qui résonnent à travers le monde, ceux de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, de l'humanisme [...] »
Monsieur le Président de la République, si ce discours était sincère, si vous ne souhaitez pas que les jolis messages humanistes français ne soient décrédibilisés par l'indifférence à l'égard de familles de victimes aux revendications légitimes, si les propos que vous avez tenus lors de votre discours à Bruxelles en juin dernier (*) n'étaient qu'une piètre erreur de communication, si vos promesses de justice et de respect des victimes ne sont pas que des promesses électorales, alors vous n'avez d'autre choix que de recevoir notre Collectif, afin de nous assurer de votre soutien indéfectible dans cette affaire.
Nous ne sommes pas des « trucs », nous sommes citoyens français et, à ce titre, l'Etat nous doit la vérité et le respect. Il y a peu, l'une d'entre nous a pensé « Apparemment, Monsieur Sarkozy préfère serrer la main de Kadhafi plutôt que celle d'une veuve de Karachi » … prouvez lui qu'elle se trompe...
Collectif des familles de victimes de l'attentat de Karachi
(*) pour mémoire: « Enfin, si y a un braquage à Bruxelles aujourd'hui, j'y étais… (rires dans le public) c'est incontestable. » Nicolas Sarkozy se met alors à rire avant de reprendre : « Non pardon, hein, je ris pas du tout parce que Karachi c'est la douleur de familles et de trucs comme ça… mais… qu'est-ce que vous voulez que j'aille répondre là-dessus. »
On lit dans ce courrier toute la détresse et toute la colère de familles de victimes qui ne souhaitent qu'obtenir la vérité sur ce qui a conduit à la mort de leurs proches ; et avant cela même, obtenir un minimum de considération et de respect de la part d'un président de la République, qui semble décidément bien incapable de cela, ce minimum requis de décence sinon de grandeur d'âme.
Petit rappel :
Il s'agit de la France en marchand d'armes, sous le gouvernement Balladur. De commissions versées à des intermédiaires pakistanais, c'est-à-dire en clair des pots-de-vin, alors que Nicolas Sarkozy était Ministre du Budget. Il s'agit de rétro-commissions, c'est-à-dire de rétro-pots-de-vin, alors que Edouard Balladur s'apprêtait à concourir aux élections présidentielles et que Nicolas Sarkozy endossait l'habit de directeur de campagne. Il s'agit de Jacques Chirac, trahi par Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy mais devenu président, qui rompt la parole de la France et suspend le versement des commissions promises afin d'empêcher le versement des rétro-commissions. Il s'agit des représailles pakistanaises et de l'attentat de Karachi qui fit quatorze morts, des civils français (11) et pakistanais (3) dont les familles réclament aujourd'hui la vérité. Il s'agit de l'Etat français qui organisa une fausse-piste Al-Qaïda, aujourd'hui écartée par la justice. Et il s'agit du décidément tout petit président des français qui ne trouve rien d'autre à dire que juger tout ceci « ridicule » et « grotesque », au mépris même de ce qu'il appelle « la douleur des familles et des choses comme ça »...
Il s'agit également et encore une fois du silence quasi généralisé de médias complaisants. Et puis donc de nous, simples citoyens, qui ne pesons guère, qui ne pouvons espérer que peser nombreux pour peser un peu, qui avons la possibilité tout de même de relayer le cri de ces familles de victimes, détresse et colère, jusqu'au petit président que nous avons élu. Il s'agit de nous et de la possibilité que nous avons de répondre à l'appel à l'aide que nous ont adressé ces familles de victimes, victimes elles-mêmes, leur appel à signer une pétition.
Où l'on parle de : Attentat Karachi : les familles des victimes insistent
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DEMISSION !!!
François Coppé et Brice Hortefeux devisent au milieu d'un groupe de militants UMP à propos de l'un d'entre eux qui semble avoir certaines origines du côté du Maghreb, c'est du moins ce que l'on croit devoir comprendre. Et puis d'un rire gras à un autre, le tout vire au poisseux dans la bouche du ministre de l'Intérieur, anciennement ministre de l'Immigration et de l'Identité Nationale :
« Il ne correspond pas du tout au prototype. C'est pas du tout ça. »
« Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. »
Si nous sommes un tant soit peu encore dans une République qui a le respect d'elle-même et de ses valeurs, cet inqualifiable dérapage verbal dans un racisme aussi ordinaire qu'insupportable de la part d'un des premiers personnages de l'Etat ne saurait être sanctionné autrement que par une pure et simple démission.
-click - Pétition pour la démission de Brice Hortefeux -click -
EDIT :
Les sceptiques et les mal-entendants pourront se référer au verbatim des propos échangés dans cette vidéo afin de vérifier qu'il n'y a aucun doute sur la nature xénophobe des propos tenus par Brice Hortefeux, en dépit des minables dénégations de ce dernier :
Un participant : "Ah ça, Amin, c'est l'intégration."
Brice Hortefeux : "Il est beaucoup plus grand que nous en plus" [à propos du jeune homme]
Un autre participant : "Lui, il parle arabe".
[ Rires de l'assemblée ]
Jean-François Copé : "Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés"
Une participante : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière";
Brice Hortefeux : "Il ne correspond pas du tout au prototype"
[ Rires de l'assemblée dont Jean-François Copé ]
Une participante : "C'est notre petit arabe à nous"
[oui oui ! c'est à 42" sur la vidéo - tendez bien l'oreille, la petite dame en rouge avec des lunettes, sur la droite de l'écran face à Hortefeux]
Brice Hortefeux : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage…"
Et aux mal-comprenants qui feinderaient de douter encore, Rue 89 rappelle que ce n'est pas la première fois que Brice Hortefeux franchit la ligne jaune de l'humour raciste :
Le 15 janvier 2009, devant des journalistes, Brice Hortefeux dit à propos de la chargée de la Politique de la Ville, Fadela Amara : « C'est une compatriote, même si ce n'est pas forcément évident, je le précise. »
Le 25 novembre 2007, quand on demande à BriceHortefeux sur le plateau de Capital, s'il y aura « toujours des sans-papiers sur le territoire français », le ministre de l'Immigration répond : « Ben si vous rêvez d'une société idéale dans laquelle il n'y aurait que des citoyens honnêtes, propres […], la vérité c'est que c'est un combat permanent. »
etc...
Où l'on parle de : Brice Hortefeux dérape dans le racisme
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Les bonus : que disait Sarkozy ?
Ainsi, BNP-Paribas, qui bénéficiait il y a quelques mois d'une aide de l'Etat pour un montant total de 5,1 milliards d'euros, a aujourd'hui provisionné 1 milliards d'euros visant à couvrir les futurs bonus à distribuer en fin d'année à ses traders. Et les autres banques suivront.
« Je n'hésite d'ailleurs à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d'abus, il y a eu trop de scandales. Alors ou bien les professionnels se mettent d'accord sur des pratiques acceptables ou bien le gouvernement de la République réglera le problème par la loi avant la fin de l'année », tonnait Nicolas Sarkozy lors de son discours de Toulon, le 25 septembre 2008. « La seule loi du marché, c'est fini ; l'autorégulation, c'est fini ; les rémunérations excessives, c'est fini », insistait-il la main sur le coeur.
Au printemps dernier encore, le premier ministre François Fillon avait assuré que le gouvernement ne resterait pas inactif face à certaines pratiques bancaires. Après la rémunération des dirigeants d'entreprises aidées, un décret devait être pris « visant à interdire toute distribution de stock options, tous les bonus dans les entreprises aidées ». Un projet qui a été très vite oublié.
Oui, mais c'était il y a longtemps ?
Ecoutez donc ce que disait Nicolas Sarkozy, il y a seulement quelques jours, lors du sommet franco-britannique du 6 juillet, et mesurez combien cet homme se fout de notre gueule !
Ah oui, 1 millard d'euros, cela correspond à un bonus de 59 000 euros en moyenne pour chaque trader salarié par BNP-Paribas…
Où l'on parle de : Les bonus : que disait Sarkozy ?
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Affaire d'Etat : de l'attentat de Karachi à Nicolas Sarkozy
Nous sommes en l'an 2 après Sarkozy ; toute la France est désertée par ses journalistes... Toute ? Non ! Car une toile peuplée d'irréductibles plumes de presse résiste encore et toujours à la compromission. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons propagandistes des camps retranchés de TF1, du Figaro, d'Europe 1 et de France Télévision...
Pourquoi cette introduction ? Parce que le journalisme est un métier et parce que le simple bloggeur que je suis n'est pas équipé pour rendre compte avec tout le sérieux et tout le recul professionnel nécessaires d'un sujet aussi grave que cette affaire de l'attentat de Karachi et de ses derniers développements qui la font ressembler de plus en plus à une affaire d'Etat, à côté duquel le watergate américain pourrait passer pour du menu fretin.
Il s'agit de la France en marchand d'armes, sous le gouvernement Balladur. De commissions versées à des intermédiaires pakistanais, c'est-à-dire en clair des pots-de-vin, alors que Nicolas Sarkozy était Ministre du Budget. Il s'agit de rétro-commissions, c'est-à-dire de rétro-pots-de-vin, alors que Eouard Balladur s'apprêtait à concourir aux élections présidentielles et que Nicolas Sarkozy endossait l'habit de directeur de campagne. Il s'agit de Jacques Chirac, trahi par Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy mais devenu président, qui rompt la parole de la France et suspend le versement des commissions promises afin d'empêcher le versement des rétro-commissions. Il s'agit des représailles pakistanaises et de l'attentat de Karachi qui fit quatorze morts, des civils français (11) et pakistanais (3) dont les familles réclament aujourd'hui la vérité. Il s'agit de l'Etat français qui organisa une fausse-piste Al-Qaïda, aujourd'hui écartée par la justice. Et il s'agit du décidément tout petit président des français qui ne trouve rien d'autre à dire que juger tout ceci « ridicule » et « grotesque », au mépris même de ce qu'il appelle « la douleur des familles et des choses comme ça »...
Il s'agit aussi de ces journalistes qui se contentent de ricanements complaisants quand Nicolas Sarkozy tente de tourner en ridicule le journaliste de l'AFP qui s'est permis de l'interroger à ce sujet - qu'il en soit donc remercié. Il s'agit de l'ensemble des médias nationaux traditionnels qui se contente du strict minimum d'analyse et de commentaires autour de cette affaire gravissime, où les plus hautes personnalités de l'état sont en cause. Il s'agit du fait que c'est un journal en ligne, Mediapart en l'occurrence, qui seul a fait le nécessaire travail d'enquête et d'information... et porte donc seul la dignité d'un métier.
Il s'agit enfin d'Olivier Bonnet, journaliste bloggeur, qui a pondu sur ce sujet un article dont la qualité me conduit à me contenter de vous inviter à vous en aller le lire :
Le Pakistan a-t-il fomenté l’attentat de Karachi en 2002, en représailles à l’arrêt du versement par Jacques Chirac des commissions occultes auquel Édouard Balladur, alors Premier ministre, s’était engagé ? Cet accord secret obligeait-il aussi au règlement de rétro-commissions qui ont servi à financer la campagne présidentielle du candidat Balladur en 1995 ? Son ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy, pouvait-il ne pas être au courant ? Bonne nouvelle : les juges et les journalistes font leur travail. Mais mauvaise nouvelle : la nouvelle loi de programmation militaire, permettant de criminaliser la contestation des "intérêts économiques stratégiques" de la France, englobés dans la "sécurité nationale", et l’extension du secret-défense à de nombreux nouveaux domaines, rendra impossible toute investigation future dans des affaires de ce genre. Surtout si l’on ajoute la suppression du juge d’instruction planifiée par le Pouvoir. L’ensemble assurera l’impunité à nos gouvernants et à leurs partenaires économiques privés, définitivement à l’abri de la justice et de tout contrôle citoyen. Synthèse et mise en perspective de l’installation institutionnelle d’une République bananière.
Première partie : Attentat de Karachi, contrat Agosta, rapport Nautilus : Comment d’éminents dignitaires pakistanais ont perpétré l’attentat pour faire pression et se venger de Jacques Chirac, coupable d’avoir mis un terme à un mécanisme de corruption dont le grand bénéficiaire français était l’ancien Premier ministre Édouard Balladur. Vous avez dit affaire d’État ?
Deuxième partie : De Balladur à Sarkozy [...] Par conséquent, Sarkozy savait forcément que le financement de la campagne présidentielle dont il était le directeur provenait d’une caisse noire transitant par la société créée sous ses auspices de ministre du Budget.
Troisième partie : Vers l’inéluctable étouffement ? [...] Déjà, une dépêche d’hier de l’agence Reuters donne le ton des évolutions futures du dossier : « Le parquet de Paris a assuré lundi qu’il n’existait aucun élément objectif accréditant la piste militaire pakistanaise dans l’enquête sur l’attentat de mai 2002. (...) Le parquet va aussi plutôt dans le sens de Nicolas Sarkozy, qui avait qualifié vendredi l’hypothèse de "fable" ». Rendormez-vous, braves gens, le couvercle ferme bien hermétiquement la cocotte-minute des affaires d’État...
Un autre journaliste bloggeur nous raconte en dix points ce que l'on sait de l'affaire de Karachi. Oui, le journalisme est un beau métier, lorsque les patrons de presse ne sont pas soumis au pouvoir.
Et pour en savoir plus
Tout ce qu’en dit la blogosphère
- cliquez sur la perle… and “play” -
Où l'on parle de : De l'attentat de Karachi à Nicolas Sarkozy
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Découpage électoral et tripatouillage démocratique
Il y a beaucoup à dire à propos du découpage électoral, mais la première chose qu'on omet trop souvent de dire est que c'est d'abord un problème mathématique avant d'être une question politique. Le problème du découpage électoral est un problème d'optimisation combinatoire sous contraintes.
Je ne vais pas faire long sur ce point - vous refuseriez de me suivre. Simplement dire qu'il s'agit simplement :
- dans un premier temps de répartir les 577 sièges de députés entre les départements français de manière optimale, c'est-à-dire afin que partout, autant que faire se peut, un député représente le même nombre d'habitants ;
- dans un second temps, de découper chaque département français en plusieurs circonscriptions - autant qu'il dispose de députés - de sorte que chaque circonscription couvre une population équivalente aux autres.
Pour cette dernière opération, il s'agit de fixer des contraintes supplémentaires d'homogénéité, c'est-à-dire qu'on cherchera à minimiser la concavité des circonscriptions - dans les schémas ci-dessous, on préférera la situation A à la situation B :

Une fois qu'on entre en sus quelques éventuelles contraintes géographiques - ne pas franchir tel fleuve ou telle montagne, ne pas couper tel village en deux... -, le mathématicien fera tourner ses outils, et l'on obtiendra un découpage optimal, garanti sans charcutage.
Mais ce n'est pas le chemin choisi en Sarkofrance et toutes les suspicions en deviennent légitimes. On assiste déjà à un début de polémique entre l'opposition socialiste et le Alain Marleix, le secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales, chargé du découpage électoral. Les premiers ayant fait remarqué que sur les 33 circonscriptions supprimées dans le projet gouvernemental, 23 sont actuellement détenues par la gauche et 10 par la droite, le second a rétorqué qu'en réalité les chiffres sont respectivement 18 et 15.
Je vous l'annonce ici, c'est le décompte de Alain Marleix qui est faux. Car voici comme il procède :

Sur ce département, Mr Morlaix a décidé de supprimer la circonscription C. Tout naturellement, le voici donc qui décompte une circonscription UMP de supprimée. Certes, mais il faut donc bien maintenant répartir les électeurs correspondants dans les trois autres circonscriptions... Il ne suffit alors au charcutier Morlaix que de bien répartir les bureaux de vote pour obtenir la situation suivante :

Où donc l'on constate qu'en supprimant une circonscription acquise à l'UMP, on se retrouve avec un département qui avait deux député PS et deux députés UMP et qui risque fort la prochaine fois d'avoir trois députés UMP contre aucun pour les socialistes. Et c'est donc bien en réalité deux circonscriptions socialistes qui ont été supprimées, tandis que l'UMP en gagnerait une.
Inutile d'en dire davantage pour comprendre à quoi nous sommes en train d'assister et qui consiste à rendre toute alternance de plus en plus difficile, le pouvoir étant de fait confisqué par Nicolas Sarkozy et sa horde de députés UMP - et ce dans une République où nous savons déjà que le Sénat ne saurait échappé à la droite tant le mode de scrutin lui est favorable, au mépris là encore de toute règle démocratique.
Pour ceux qui voudraient aller un peu plus loin, les articles sur Wikipedia sont relativement bien fichu - celui-ci et celui-là. Le mieux étant de se procurer le bouquin de Michel Balinski, Le suffrage Universel Inachevé.
Où l'on parle de : Tripatouillage démocratique
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Sarkozy ou l'éthique en toc
Hier soir, à Saint-Quentin, devant un parterre de beuglants de l'UMP, le tout petit président a plusieurs fois appelé au retour à une « éthique du capitalisme », qui serait une « éthique de l'effort, de la responsabilité, de l'honnêteté ».
« Percevoir une grosse rémunération en cas d'échec, [...] distribuer des bonus dans une entreprise qui met en oeuvre un plan social ou qui reçoit des aides de l'Etat [...], ce n'est pas responsable, ce n'est pas honnête », a martelé le chef de l'État, qui a réclamé un « devoir d'exemplarité ». Ainsi, enfonce-t-il le clou, « il ne doit plus y avoir de parachutes dorés. Il ne doit plus y avoir de bonus, de distribution d'actions gratuites ou de stock-options dans une entreprise qui reçoit une aide de l'Etat, qui met en œuvre un plan social d'ampleur ou qui recourt massivement au chômage partiel. »
On ne s'interrogera pas ici sur la cohérence entre éthique de l'effort et récompense à la France qui hérite, nous l'avons déjà fait.
Mais on relèvera que Nicolas Sarkozy n'a rien proposé de concret qui puisse donner un peu de poids à ses mots, les rendre un peu crédibles ; aucune mesure digne de ce nom qui puisse donner à penser que sera fait ce qui doit être fait pour en finir avec les décisions irresponsables et malhonnêtes du capitalisme et de ses plus fidèles thuriféraires. Nicolas Sarkozy fait mine de ne pas entendre qu'on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant “L’Ethique ! L’Ethique ! L’Ethique !”, cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien.
Et puis, pour se foutre jusqu'au bout de notre gueule, le voici qui en remet une couche sur le paquet fiscal en faisant appel au « bon sens » pour justifier sa décision de plafonner à 50% les impôts prélevés sur les plus riches, arguant même qu'augmenter les impôts des riches « ça finit toujours par tomber sur les classes moyennes » - ce qui est d'une bêtise profonde, mais on ne va pas non plus attaquer le président sur ses lacunes neuronales...
Posons plutôt la question suivante : Dans un pays où il est possible de mourir de froid dans la rue, où des familles entières vivent dans des conditions insalubres, où des retraités doivent survivre avec quelques centaines d'euros par mois, où le chômage et la précarité sont le quotidien de millions de personnes, où une large partie de la jeunesse est sans perspective, et où le salaire mensuel moyen est de 2 500 euros brut, et le SMIC à 1320 euros brut, est-il responsable, est-il même honnête d'accepter que quelques-uns perçoivent dans le même temps des salaires qui avoisinent le million d'euros, accompagnés de bonus de toutes sortes qui leur permettent encore de multiplier ce chiffre par dix ?
La Chambre des représentants américaine a ce jeudi adopté (par 328 voix contre 93) un projet de loi visant à imposer à 90% les primes des salariés des entreprises qui ont reçu une aide publique et dont la rémunération annuelle dépasse les 250.000 dollars par an. C'est sans doute que les américains ont quant à eux compris que si l'on ne peut par la loi empêcher une entreprise privée de s'écarter de la bonne éthique capitaliste, l'Etat dispose via l'impôt de tous les moyens pour l'y inciter très fortement, et à défaut pour corriger très sensiblement les abus qui seraient commis.
Encore faut-il en avoir la volonté politique. Encore faut-il qu'un bouclier fiscal ne vienne pas priver l'Etat de toute marge de manoeuvre fiscale en direction des plus riches !
« Une société de liberté, c'est d'abord une société de respect », a également énoncé le petit président des « pôv' cons » et du bling-bling, ce même petit bonhomme qui se gargarise aussi du mot « exemplarité »...
Edit : Simultanément, Nicolas a pondu un billet qui prend d'autres chemins pour dire des choses très approchantes - si son titre est moins lumineux que le mien, allez tout de même le lire : L'éthique, la loi ou l'impôt ?
Où l'on parle de : Sarkozy ou l'éthique en toc
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Le gros mensonge de Nicolas Sarkozy
«L'authenticité se lit sur mon visage (...) personne ne m'a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge » (Nicolas Sarkozy, conférence de presse du 8 janvier 2008).
C'était il y un peu plus d'un an et déjà on s'étonnait du culot et de l'arrogance de cet homme dont le mensonge et la trahison jalonnent sa vie d'homme politique.
Jeudi dernier, lors de son intervention télévisé "Face à la crise", il a récidivé en déclarant - face à 15 millions de français - la main sur le coeur et avec quelques trémolos dans la voix : «Je suis quelqu'un de très déterminé, et quand je prends un engagement, j'ai l'habitude de le tenir. On m'a fait beaucoup de reproches dans ma vie politique : pas de mentir. »
L'indispensable Torapamavoa récapitule dans une de ces petites vidéos bien senties, et dont il a le secret, quelques-uns des plus célèbres mensonges qui ont marqué la vie politique de Nicolas Sarkozy. C'est utile, mais il n'est pas nécessaire de remonter le temps, tant l'intervention télévisée du tout-petit-président, jeudi dernier, était elle-même jalonné de mensonges.
Passons d'abord sur ce glissement qui de 2007 où le candidat Sarkozy déclarait qu'il serait le candidat du pouvoir d'achat, l'a conduit en 2008 à déclarer qu'il ne pouvait tout de même pas « vider des caisses déjà vides » et que « réduire la vie politique française à la seule question du pouvoir d'achat [était] absurde », pour en 2009 - "Face à la crise", donc - parvenir à pérorer deux heures durant sans évoquer une seule fois le pouvoir d'achat, réussissant le tour de force de n'en pas même prononcer le nom.
Ne revenons pas non plus sur Gandrange, où les salariés du site d'Arcelor Mittal se souviennent très précisément et très amèrement des promesses faites par le président et dont ils savent aujourd'hui qu'elles ne seront pas tenues, salariés abandonnés à leur sort qui auront certainement apprécié les efforts de ce nouveau super-menteur pour prétendre le contraire avec un aplomb tout à fait délirant.
Tout au long de cette interminable émission, Nicolas Sarkozy s'est ainsi autorisé à tordre faits et chiffres selon son bon vouloir, persuadé qu'il est que la parole peut avantageusement se substituer à la réalité.
Certains ont par exemple relevé le mensonge proféré à propos du cadeau fait aux banques françaises - déjà près de 40 milliards d'euros, et non 25 comme annoncé jeudi soir -, quand le tout-petit-président a cru en sus pouvoir impunément énoncer qu'il ne s'agissait que d'un prêt consenti par l'Etat et qui de ce fait rapporterait à ce dernier « 1,4 milliards d'intérêt, pour financer des mesures sociales ».
En réalité, le sauvetage de Dexia, réalisé par un achat massif d'actions, a d'ores et déjà coûté 770 millions d'euros (en moins-value à réaliser) aux contribuables français ; surtout, l'Etat s'est lui-même endetté afin de pouvoir prêter aux banques, ce qui signifie que d'une part il paie lui-même des intérêts, et que d'autre part il affaiblit sa propre position sur les marchés, renchérissant d'autant les futurs emprunts de l'Etat.
D'autres se sont intéressés aux affirmations présidentielles à propos de la relance par la consommation pour laquelle a opté la Grande Bretagne. « Si les Anglais ont fait cela, répondit-il, c’est parce qu’ils n’ont plus d’industrie, à la différence de la France […]. Les services pèsent pour 15% du PIB anglais. Ils pèsent pour 3% du PIB français. […] Gordon Brown ne peut pas faire ce que j’ai fait avec […] un certain nombre d’industries parce qu’ils n’en ont plus. » s'est par exemple autorisé à dire Nicolas Sarkozy, quand la réalité est toute autre puisque selon l’OCDE, la part de l’industrie dans les PIB français et britanique est identique (12,6%). Quant aux services, ils occupent en France une part prépondérante du PIB : 77,3%... et non pas 3% !!!
Et super-menteur cependant de poursuivre : « Le jour où les Anglais ont décidé de réduire de deux points la TVA [c’est 2,5 point en fait, mais le président n’est pas à cela près], un certain nombre de responsables politiques se sont précipités pour dire : C’est ce qu’il faut faire. La consommation, depuis, en Angleterre, non seulement n’a pas repris mais elle continue à baisser. » C'est une nouvelle fois totalement faux : au Royaume Uni, la consommation des ménages en produits manufacturés s’est accrue de 2,6% entre novembre et décembre 2008. En France, au contraire, une baisse de la consommation de près de 1% est enregistrée sur la même période...
Mais, en terme de mensonge, le plus énorme est encore ailleurs - et il n'est pas anecdotique que Nicolas Sarkozy l'ait proféré afin de tenter de dissimuler sa tentation monarchique. Le chef de l’Etat a en effet chercher à réfuter l’idée que ce serait lui qui décide seul de la nomination des présidents de l’audiovisuel public : « C’est un mensonge », a-t-il affirmé sans aucune pudeur, expliquant que « le nom proposé part aux commissions des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat où il doit être accepté à la majorité des 3/5e, c’est-à-dire que l’opposition doit être d’accord avec la majorité ».
Mais voilà, c'est absolument faux. Réclamée par le Parti Socialiste, la nomination avec l’accord des 3/5e des commissions, c'est-à-dire dans un certain consensus républicain, n’était pas prévue dans le projet de loi du gouvernement... et n'a de fait pas été votée par le Parlement et sa majorité UMP. Pis même, selon le texte entériné la veille par le Parlement, le nom ne doit pas être accepté à la majorité des 3/5e - ce qui aurait rendu nécessaire l’approbation d’une partie de l’opposition - mais il peut être refusé à une majorité des 3/5e - ce qui signifie qu'il suffit qu'elle soit accepté par seulement les 2/5e... et c'est en réalité moins que la majorité qui suffira au président pour que sa volonté soit respectée.
Mardi, à l'Assemblée Nationale, Laurent Fabius a interrogé François Fillon à propos des déclarations de Nicolas Sarkozy sur la nomination du président de France télévisions, selon lesquelles il apparaîtrait que l’opposition serait finalement associée à cette nomination. Se demandant avec une fausse ingénuité si le président de la République avait vraiment pu « prononcer un énorme mensonge devant 15 millions de personnes », l’ancien premier ministre socialiste a demandé : « Est-ce un revirement ou un mensonge ? ».
Après avoir très maladroitement tenté de noyer le poisson, François Fillon a expliqué que ce n'était pas un revirement, confirmant implicitement que c'était un énorme mensonge - mais personne non plus ne pouvait en douter.
Où l'on parle de : Le gros mensonge de Nicolas Sarkozy
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Qui veut gagner des milliards ?
L'Etat a donc décidé d'injecter 10,5 milliards d'euros au capital des six plus grandes banques privées françaises : 3 milliards pour le Crédit Agricole, 2,55 milliards pour BNP Paribas, 1,7 milliards pour la Société Générale, 1,2 milliards pour le Crédit Mutuel, 1,1 milliards pour la Caisse d'Epargne et enfin 950 millions pour les Banques Populaires.

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10,5 milliards d'euros ! Mais ils n'en avaient pas besoin, disaient-ils. La solidité de leurs établissements se suffisait à elle-même, avaient-ils déclarés. Et dans un communiqué de presse, la Banque de France avait elle-même affirmé que ces six établissements affichaient un état « tout à fait satisfaisant, conforme ou supérieur à ce qui a été demandé par la commission bancaire à chaque établissement, en fonction de la nature de ses activités et de son profil de risque ».
10,5 milliards d'euros ! Et quoi en échange ?
En échange de cet apport de fonds propres par l'Etat, les six principales banques hexagonales se sont engagées sur des mesures économiques et éthiques : les banques se sont notamment engagées à développer la distribution du crédit et par conséquent le financement de l'économie de façon notable... Dit autrement, l'Etat a versé plus de 10 milliards d'euros pour que les banques fassent tout simplement leur travail.
Un cadeau et au résultat, évidemment, les valeurs bancaires se sont envolées, mardi 21 octobre, à la Bourse de Paris . Le Crédit Agricole s'est située en tête des hausses du CAC 40 (+15,74%), suivie de la Société Générale (+10,23%) et de la BNP (+7,47%), dans un marché en très faible hausse de seulement 0,78%.
C'est que le cadeau de Nicolas Sarkozy à ses amis banquiers était en réalité double : D'une part l’Etat injecte des fonds, et de l'autre il s'abstient d’entrer au capital des banques privées qu'il recapitalise. Ainsi celles-ci reçoivent les 10 milliards d'argent public tout en demeurant totalement libres d'en user comme elles l'entendent. Georges Pauget, patron du Crédit Agricole et président de la Fédération bancaire française, a d'ailleurs déclaré avec une rare impudeur : « Nous avons posé nos conditions, et parmi celles-ci, que l'Etat ne nous apporte pas de vrai capital. Nous ne voulons pas d'un Etat avec des pouvoirs dans la gestion des établissements ». Et en effet, Nicolas Sarkozy, bonne poire libérale, venait de se coucher.
Pourtant même les anglo-saxons ont choisi la voie de la sagesse et de l’intérêt général. Le gouvernement américain de George W. Bush, le gouvernement anglais de Gordon Brown, ceux du Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas, tous ont choisi la nationalisation partielle de leurs banques, tous ont choisi de prendre une part du pouvoir dans les conseils d'administration des banques privées, pouvoir sans lequel il ne peut y avoir de vrai contrôle sur la manière dont les banques font des affaires.
Encore une fois, d'un côté les mots, de l'autre les actes. D'un côté Nicolas Sarkozy parle de régulation et de retour de l'Etat, et de l'autre il se révèle plus libéral que les ultra-libéraux en se refusant à ce que l'Etat prenne sa part de responsabilité en entrant en tant que régulateur au capital de banques trop contentes de pouvoir user de l'Etat comme d'une simple pompe à refinancement. Aujourd'hui, le Petit Père des People a très lyriquement déclaré que « l'idéologie de la dictature des marchés est morte ». Soit. L'idéologie, peut-être. On peut éventuellement en douter. Mais dans les faits, la dictature des marchés est elle encore bien vivace et Nicolas Sarkozy vient une nouvelle fois de s'y soumettre.
Où l'on parle de : Qui veut gagner des milliards ?
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JO de Pékin : déjà une médaille en Or pour la France
Cette XXIXe édition des Jeux Olympiques, qui se déroulent donc à Pékin, commencent on ne peut mieux pour la délégation française avec cette médaille d'or que vient de décrocher Nicolas Sarkozy dans la discipline reine de la Realpolitik.
Cette médaille, Nicolas Sarkozy l'a obtenue au terme d'un parcours sans faute clos par la figure libre dite du baissage de culotte / admirez mon faux-cul qui a enthousiasmé le public et recueilli tous les suffrages du jury. De l'avis des spécialistes, jamais jusqu'alors cette figure n'avait été réalisée avec une telle audace et une telle perfection. "Avec Nicolas Sarkozy, le cynisme politique est au-delà du sport et devient un art", a déclaré Hu Jintao, le président chinois, spécialiste mondialement reconnu de la discipline.
On pourrait se contenter de narrer dans le détail le baissage de culotte / admirez mon faux-cul réalisé par Nicolas Sarkozy, ce grand écart admirable entre sa venue à Pékin pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques et la rencontre qui ne se fera pas avec le Dalai Lama tibétain lors de sa venue à Paris la semaine suivante. Ce serait oublier la longue préparation qui a précédé cette figure audacieuse et qui a permis à Nicolas Sarkozy d'éliminer un à un tous ses adversaires.
Car en déclarant le 13 novembre 2007 à Strasbourg, en séance solennelle devant le Parlement européen : "Dans la Démocratie européenne, j’ajoute que tous ceux qui ont fait l’expérience de renoncer à la défense des Droits de l’Homme au bénéfice de contrats, n’ont pas eu les contrats, et ont perdu sur le terrain des valeurs", Nicolas Sarkozy a permis que son baissage de culotte / admirez mon faux-cul se transforme en réalité en un magnifique double grand écart piqué dit du Ce que je dis / Ce que je fais.
Mais ce n'est pas tout. Les connaisseurs de la discipline savent que l'ingrédient essentiel à la réalisation d'une Realpolitik de haut niveau est le cynisme. C'est bien cette dimension qu'atteint Nicolas Sarkozy avec cette autre déclaration qu'il fit il y a quelques semaines : "Ce n’est pas à la Chine de fixer mon agenda, ni de dicter mes rendez-vous". Ce fut pourtant la Chine qui fixa son agenda - sa venu à Pékin pour l'ouverture de JO - et dicta ses rendez-vous - celui qu'il n'aura pas avec le Dalai Lama.
Notons qu'avant donc ce splendide final du baissage de culotte / admirez mon faux-cul, Nicolas Sarkozy s'était livré avec un brio qui lui semble presque naturel à quelques figures de cirage de pompes, dont nous ne résistons pas à vous relater les plus réussies :
"Si l'organisation des JO était un sport, je suis sûr que vous seriez d'accord avec moi pour qu'on attribue à la Chine la médaille d'or" ;
"Je me réjouis vivement à la perspective de me rendre à Pékin. Ces olympiades promettent d'être une grande fête sportive et une réussite spectaculaire" ;
"L'organisation des Jeux à Pékin consacre, de manière solennelle, la reconnaissance de ce qu'est la Chine du 21e siècle : une puissance moderne, d'envergure mondiale; un des géants du monde d'aujourd'hui".
Enfin, il parvint à éviter soigneusement les écueils des prisonniers politiques chinois dont il ne livrera pas aux autorités chinoises la liste promises et de la situation du Tibet dont il ne parlera évidemment pas.
Le temps est loin où la Realpolitik était un sport où les allemands raflaient toutes les médailles - rappelons l'origine allemande du mot qui fut appliqué pour la première fois à Otto von Bismarck qui suivait la trace de Klemens von Metternich dans la recherche diplomatique d'un équilibre pacifique entre empires européens. En dépit de ce glorieux passé, Angela Merkel, la représentante allemande, a fait une prestation catastrophique en déclarant qu'elle recevrait le Dalai Lama et ne se rendrait pas à la cérémonie d'ouverture des JO. Ridicule ! Inacceptable à ce niveau de la compétition !
Quant aux américains, autres maîtres mondiaux de la discipline, ils s'en retourneront cette fois-ci bredouilles. George W. Bush, certainement aujourd'hui trop vieux pour se maintenir au sommet de l'élite mondiale, a profondément déçu en enchaînant des figures dépourvues d'audace et de panache sur le thème d'un "je me rendrai à la cérémonie d'ouverture parce que les JO c'est pas de la politique c'est du sport" sans imagination, presque pitoyable en regard du cynisme terrifiant de notre médaillé olympique français.
"Mais quel est donc votre secret ?!", a demandé sans parvenir à dissimuler son admiration un journaliste de Moscou à Nicolas Sarkozy. "Je me suis entraîné avec acharnement", a répondu ce dernier avec un petit sourire mi-énigmatique mi-carnassier. Il faut en effet se souvenir qu'en l'espace d'un an, Nicolas Sarkozy a frayé avec le despote russe Vladimir Poutine dont il fut le seul à féliciter l'élection, le terroriste lybien Mouammar Khadafi qui planta sa tente à Paris pour Noël et le dictateur syrien Bachar el Assad qui fut convié aux cérémonies officielles du 14 juillet.
Ne passons pas sous silence que de telles performances suscitent jalousies et suspicions. D'aucuns se permettent déjà de parler de dopage. Gageons que notre champion saura faire taire ces méchantes rumeurs, au besoin en muselant la presse. A la chinoise, pourrait-on dire...
Source : JO de Pékin : déjà une médaille en Or pour la France
Lire aussi : Sarkozy, Pékin et le dalaï lama : une Bérézina diplomatique
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Billet précédent : Le moral des français : plus ça va et plus c'est pire !
Quand le Figaro censure Ingrid Bétancourt
Ingrid Betancourt libre : sur Le Figaro, Chirac et Villepin coupés au montage!
La vidéo d'Ingrid Betancourt choisie par le site du Figaro.fr présente une grosse différence avec la vidéo originale de son intervention sur le tarmac de l'aéroport de Bogota...
Quand l'originale dure 2 minutes 22 secondes, celle du Figaro ne fait miraculeusement plus que 1 minute et 47 secondes. C'est qu'en réalité 35 secondes disparaissent malencontreusement entre le remerciement de Ingrid Bétancourt à Nicolas Sarkozy (à 1'30") et ses derniers mots qui commencent par un "Je vous aime..." dont on pourrait soudain croire, par la magie du montage (et donc du mensonge !) qu'il s'adresse au petit président lui-même.
Pourquoi faire disparaître précisément ces secondes là ? En disant qu'il s'agit tout simplement de ses remerciements au président Jacques Chirac ainsi que de ceux, très chaleureux, à son ami Dominique de Villepin, on fait un grand pas vers la réponse : il semble bien que Le Figaro voudrait non seulement tressé des lauriers à Nicolas Sarkozy pour une libération à laquelle il n'est pour rien, mais en sus il ne faudrait surtout pas que le petit père des lecteurs du Figaro se retrouve à devoir partager des louanges indues avec ses deux frères ennemis du RPR, Chirac et Villepin. La grande classe journalistique !
Voici la vidéo choisie par Le Figaro, mise en ligne par le Comité de soutien à Ingrid Betancourt :
EDIT : la vidéo ayant été supprimée sur Dailymotion, je me suis permis de reconstituer la partie intéressante :
Et voici, pour comparaison utile, donc la vidéo originale et intégrale, reprise par la totalité des autres médias (et qui était en outre de bien meilleure qualité ) :
Etonnant, non ?
Source : Quand le Figaro censure Ingrid Bétancourt
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Billet précédent : MAP : "la chasse est ouverte"
Sarkozy : la preuve par la langue de bois (vidéo)
Question : Pour réaliser l'objectif annuel de 25 000 reconductions aux frontières de personnes sans-papiers, à combien d'arrestations est-il nécessaire de procéder ?
Si la question semble à ce point embarrassante pour un Nicolas Sarkozy qui pour une fois peine à s'engouffrer dans la langue de bois, c'est que la réponse n'est pas de ces vérités bonnes à dire, tant elle est choquante. Il faut procéder à 2 millions de contrôles d'identité et d'arrestations pour que la police parvienne à tenir cet objectif annuel de 25 000 expulsions d'étrangers que Nicolas Sarkozy leur a arbitrairement fixé.
- Mais que fait la police ?
- Elle passe tout son temps à contrôler les papiers.
- Mais moi je n'ai jamais été arrêté ?
- C'est que vous n'avez pas la tête d'un étranger...
Cela se passait ce lundi soir, 30 juin, sur France 3.
Je crois utile de rendre hommage à l'excellente prestation de Audrey Pulvar qui a fait là honneur à sa profession de journaliste, par la précision de ses questions et par la ténacité dont elle a fait preuve quant à son droit de suite. Par les temps qui court, le fait est suffisamment rare pour mériter d'être souligné.
Source : Sarkozy : la preuve par la langue de bois
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Billet précédent : Embruns et le vide de la pensée
Revenus des grands patrons et Sécurité Sociale
Taxer les stock-options
Selon le magazine L'Expansion à paraître ce mercredi, les revenus des patrons du CAC 40 ont bondi de 58% au cours de l’année 2007. Les profits tirés par la levée de leurs stock-options sont les principaux responsables de cette augmentation, représentant un gain moyen de 4 millions d'euros, exonérés de cotisations sociales, pour chacun de ces quarante hauts dirigeants déjà bien nanti en salaire. Les plus-values totales réalisées sur les stock-options encaissées en 2007 ont augmenté de 351% par rapport à 2006, atteignant la somme totale de 66 millions d'euros. Elles sont la principale raison de l’explosion des revenus des grands patrons. La plupart de ces quarante dirigeants ont en effet liquidé une partie de leurs stocks avant la chute des marchés, en août 2007 et ont donc au total touché ensemble 161 millions d'euros au cours de la seule année 2007 - le mieux servi étant Pierre Verluca, patron de Vallourec, leader mondial des tubes en acier, avec plus de 18 millions d'euros de revenu, dont 17 millions par la seule levée de ses stock-options.
Face de ses chiffres aussi astronomiques qu'indécents, il est particulièrement intéressant de rappeler la recommandation de la Cour des comptes, dont le Premier président n'est pas un gauchiste pur jus puisqu'il s'agit de Philippe Séguin. Cette autorité indépendante a en effet calculé que l’ensemble des mécanismes d’intéressement exonérés de cotisations sociales ont représenté une perte de recettes pour le régime général de la "Sécu" comprise entre 6 et 8,3 milliards d’euros en 2005, pour un déficit qui s’élevait cette année-là à 11,6 milliards d’euros. En particulier, les 8,5 milliards d’euros de stock-options distribués en 2005, qui, selon les propos même de M. Séguin, constituent « bien un revenu lié au travail, donc normalement taxable », ont ainsi entraîné cette année-là une perte de recettes « aux alentours de 3 milliards d’euros ». La Cour des comptes, toujours par la voix de son Premier président, explique en outre que « les 100 premiers bénéficiaires [de stock-options] devraient toucher chacun une plus-value de plus de 500.000 euros et les 50 premiers de plus de 10 millions d’euros. Rien que pour chacun de ces cinquante-là, les cotisations manquantes s’élèvent à plus de 3 millions d’euros par bénéficiaire. » Et il ne s'agit là que des chiffres de 2005...
Rappelons maintenant que Nicolas Sarkozy a instauré une franchise sur les soins qui s'applique à hauteur de 50 centimes d'euros par boîte de médicaments, de 50 centimes d'euros pour les soins infirmiers et les actes de kinésithérapie, de 2 euros pour les transports sanitaires et plafonnée par décret à un total de 50 euros annuels - plafond qui pourra ensuite être relevé, par simple décret également. Le petit président avait fait ses calculs, 50 euros annuels cela représente 4 euros par mois : "Qui va oser me dire qu'on ne peut pas mettre 4 euros par mois ?", claironne-t-il... puisque le produit des franchises, il l'a décidé, sera affecté à la recherche contre le cancer et à la prise en charge des soins palliatifs et de la maladie d'Alzeihmer.
Certes, les bénéficiaires de la CMU sont exonérés de franchises. Mais voilà, la CMU est soumise à un plafond de revenu de 606 euros mensuels... quand le seuil de pauvreté en France est à 817 euros et que l'allocation adulte handicapé est tout juste supérieure au plafond de la CMU. Ainsi, ce sont bien les pauvres - pour qui 4 euros par mois représente un manque perceptible, n'en déplaise au petit père des people - et les malades eux-mêmes - dont notamment les personnes atteintes du cancer ou de la maladie d'Alzeihmer, et/ou en soins palliatifs - qui contribueront désormais le plus sensiblement au financement du trou de la Sécurité Sociale... plutôt donc que les détenteurs de stock-otions et autres possesseurs de capitaux, dont on peut sans mal parier que, bénéficiaires d'une qualité de vie supérieure, ils jouissent déjà d'une santé incomparablement meilleure.
Résumons-nous : en instaurant les franchises sur les soins, on récupère 850 millions d'euros en taxant les malades et en pénalisant davantage les plus pauvres (car en effet, 4 euros par mois ce n'est pas grand chose... pour les plus riches), tandis qu'en choisissant de ne plus exonérer les revenus des stock-options de contributions sociales, et en les faisant contribuer à hauteur de ce que contribuent les revenus salariés, ce sont près de 4 milliards qui viendraient chaque année renflouer les caisses de la sécurité sociale. Entre ceux dont les revenus mensuels se mesurent en centaines de milliers d'euros et ceux pour qui chaque euro dépensé est un euro qui manque, entre ceux pour qui la maladie n'est pas en sus un problème financier et ceux pour qui se soigner est un luxe auquel il faut souvent renoncer, entre la fidélité aux puissants et la justice sociale, entre clientélisme et répartition des richesses, entre droite et gauche, Nicolas Sarkozy a choisi... et arbitré en faveur de son camp, celui auquel il a toujours appartenu. Ça n'étonnera personne, je pense.
Source : Revenus des grands patrons et Sécurité Sociale
Pour une presse libre et sarkozyste
Un article savoureux de Michel Deléan
N’ayons pas peur de le dire : Nicolas Sarkozy et son fidèle Frédéric Lefebvre ont tout à fait raison, quand ils dénoncent courageusement la mauvaise foi d’une presse abjecte qui ne travaille, en fait, que pour l’opposition. Il suffit de feuilleter tous ces magazines qui osent, semaine après semaine, publier des photos de la Première Dame de France et recueillir ses confidences les plus intimes pour s’en convaincre : il y a du parti pris et de l’acharnement dans l’air.
Depuis trois décennies, Nicolas Sarkozy est lynché par les hyènes de la désinformation. Chaque jour, il est sali par les valets stipendiés du ségolénisme. Oui, mille fois oui, notre Guide Suprême de la Rupture (que son nom soit glorifié !), notre Camarade Président (que les fleurs de la félicité jalonnent sa marche glorieuse), notre Lumière du Libéralisme (que nos esprits et nos yeux s’ouvrent enfin grâce à lui) mérite une autre presse. Afin d’informer loyalement, honnêtement et utilement nos concitoyens, des mesures urgentes et énergiques s’imposent.
1. Rebaptiser l’AFP Agence de la France qui gagne, et ne diffuser que les communiqués de l’Elysée, de l’UMP et du Medef. Prier pour que les Bleus gagnent l’Euro de foot. Après ça, espérer un été sans canicule ni temps pourri, et le retour de la croissance dès septembre.
2. Nommer Frédéric Lefebvre à la tête d’un comité d’indépendance éditoriale de la dite agence. Nadine Morano sera chargée de rédiger une charte déontologique.
3. Confier une mission d’inspection à Patrick Balkany. Purger les archives des vieilles dépêches sur les affaires judiciaires et électorales des Hauts-de-Seine. Tant qu’à faire, effacer aussi textes et photos - devenus inutiles - sur Chirac et Villepin.
4. Publier intégralement, chaque jour de l’année, l’arrêt de la cour d’appel de Rennes du 10 avril 2008 condamnant Ségolène Royal pour licenciement abusif, sur plainte de deux collaboratrices remerciées en 1997. L’accompagner de commentaires bien sentis et renouvelés de M. Raffarin.
5. Pour répondre à ces nouveaux besoins éditoriaux, rapatrier les journalistes qui travaillent en Irak, en Birmanie et au Liban, ainsi que sur le secteur social, et plus généralement tous les pourvoyeurs de mauvaises nouvelles et de reportages démoralisants.
6. Faire renaître l’irremplaçable Jours de France. Ne publier que des sondages encourageants, des photos avantageuses, des analyses positives, des bonnes nouvelles, des histoires drôles ou qui finissent bien.
Oui, c’est un avenir radieux qui s’offre enfin à nous. Allez, encore un petit effort…
On parle de : Pour une presse libre et sarkozyste
Sarkozy au salon de l'agriculture : "Casse-toi, casse-toi pauvre con !"

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Il n'est plus garant de la Constitution
... et non plus de lui-même
Nicolas Sarkozy a prôné vendredi un renforcement de l'instruction "civique et morale à l'école", passant par la réhabilitation du drapeau tricolore, de la figure de Marianne et de l'hymne national."Dans le monde d'aujourd'hui comme dans celui d'hier, l'affirmation des valeurs morales, l'énonciation de règles de comportements applicables à tous sont une absolue nécessité", a déclaré le président de la République."Cette instruction civique et morale prévoit notamment l'apprentissage des règles de politesse, la connaissance et le respect des valeurs et emblèmes de la République française", a ajouté le chef de l'Etat.
Le lendemain, au salon de l'agriculture, pleinement conscient de l'exemplarité que son statut lui impose, le président est passé aux travaux pratiques :
Décidément, c'est un tout petit président que nous avons. A se demander s'il nous faudra vraiment le garder aussi longtemps que prévu par la Constitution... dont lui-même a décidé qu'on pouvait peut-être la contourner.
Car cet homme a tellement en horreur l'idée d'un contre-pouvoir que lorsque le Conseil Constitutionnel rend une décision qui entrave ses projets, ça le met en rogne... tant et si bien qu'il se croit autorisé à chercher le moyen de la contourner, c'est-à-dire de passer outre la Constitution elle-même, socle républicain s'il en est. C'est tellement énorme, à ce point effarant et imbécile qu'on ne sait que dire...
... sinon peut-être inviter à un peu de lecture, suggérer d'aller gratter en-dessous de ces quelques images d'un chef d'état bas de gamme qui se permet d'insulter un de ces français dont il est censé être le président. Car le pire en réalité est en-dessous, qui se cache derrière cette honteuse mascarade, dans ce qu'il fait ou est disposé à faire plutôt qu'en ce qu'il dit.
A propos de cette loi relative à la "rétention de sureté", on lira utilement Rétention de sûreté : Sarkozy déterminé sur le site de France 3.
Où l'on apprendra notamment que Robert Badinter fustige "un tournant très grave" et "une période sombre pour notre justice". Un Robert Badinter qui dénonce l'aberration d'une loi qui permettra qu'une personne soit enfermée, "non plus pour les faits qu'elle a commis, mais pour ceux qu'elle pourrait commettre. On perd de vue, ajoute-t-il, l'un des fondements d'une société de liberté (...) Nous passons d'une justice de responsabilité à une justice de sûreté. C'est un tournant très grave de notre droit.".
Où l'on comprendra aussi que l'on cherchât à faire pression sur les sages du Conseil Constitutionnel, au travers de la publication, quelques heures avant la décision, d'un document du ministère de la Justice recensant 32 criminels "dangereux" actuellement en prison, prochainement libérables, et censés être concernés par cette loi.
Où l'on sera en outre informé que l'UMP elle-même a admis s'inspirer pour cette loi d'un dispositif instauré en Allemagne en 1933, suite à une décision signée de la main du chancelier de l'époque, Adolf Hitler.
Sur les incessants coups de canif donné au contrat de la république laïque de France, on lira Sauver la laïcité, sur le site de l'observatoire du communautarisme : La laïcité est en péril. Ce n'est plus, cette fois, le résultat d'attaques détournées, mais une remise en cause violente et globale. Le président de la République, déjà inspirateur de la commission Machelon, mène l'offensive avec la plus grande brutalité. Nul procès d'intention de notre part, mais de simples constats....
On pourra lire aussi ce petit coup de gueule, où l'on invitait ici-même à répondre coup pour coup en allant comme au bon vieux temps, puisque donc le petit président nous y invitait, bouffer du curé.
On lira tout aussi utilement, dans le Courrier International, deux articles :
D'abord, L’homme qui ne savait pas être président, publié dans l'International Herald Tribune : Les Français sont trop sérieux ou trop convenables pour pardonner à Nicolas Sarkozy ses caprices. Ils ont le sentiment que leur pays en sort diminué...
Ensuite et surtout, Sarkozy, ce grand malade, publié dans El País : le président français “se vautre dans l’exhibitionnisme” et “rabaisse la République au niveau de Monaco”. Une charge violente contre un Sarkozy atteint d’une “incurable hypertrophie de l’ego”, excusez du peu...
"Casse-toi, casse-toi pauvre con !" : A observer l'évolution tragiquement monotone de sa côte de popularité, c'est en effet le message qu'une plus en plus grande majorité de français semble vouloir adresser à leur tout petit président. Considérant la dangerosité de l'homme pour nos institutions républicaines et sa manifeste instabilité psychologique, viendra bientôt le temps pour les français d'envisager sa destitution de sûreté.

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Carla Bruni-Sarkozy à L'Express : "Je ferai de mon mieux"
Quand Carla épouse Pétain
La nouvelle première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, a accordé un entretien à son ami Christophe Barbier de L'Express. Elle ne manque pas d'y évoquer la révélation par le site du Nouvel Observateur du SMS envoyé par Nicolas Sarkozy à son ex femme, Cécilia, une semaine avant son mariage avec son ex mannequin, Carla.
Et ce qu'elle dit alors est proprement hallucinant, un argument de comptoir et amalgame nauséabond que Sarkozy lui-même ne renierait pas. Mais lisez plutôt la bêtise du propos : “ A travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de juifs ? ”
En se situant à ce niveau qu'on pourrait qualifier de sub-neuronal, il serait alors possible d'écrire qu'en épousant Nicolas Sarkozy, Carla Bruni est entrée en collaboration avec un régime qui traque et rafle les sans-papiers comme le régime de Vichy collaborait à la déportation des juifs. En quelque sorte, elle aurait aussi bien pu épouser le Maréchal Pétain.
Or, chaque fois que l'on se risque sur ce terrain de l'amalgame, on est déjà dans l'outrance et bien trop loin sur les rives de l'inacceptable. Venue de la première dame de France, cela en devient parfaitement honteux - en plus d'être imbécile. Les excuses qui viennent ensuite ne sont pas recevables, tant il est évident qu'elles étaient incluses dans le plan de communication d'un article qui a été soigneusement soupesé et relu avant sa publication, ainsi que l'ami Christophe Barbier le précise lui-même : "Nous nous sommes vus le mardi 5 février et pratiquement tous les jours de la semaine qui a suivi, pour à chaque fois préciser, compléter, rajouter des questions, retravailler des formulations."
Lamentable, Madame Sarkozy. Vous terminez l'entretien en affirmant que vous souhaitez, dans ce rôle de première dame, faire de votre mieux : vous flirtez d'entrée avec le pire, lamentablement.
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Construction européenne, referendum et souveraineté populaire
Europe : le Petit Président et le gros pot de confiture du mensonge
Nicolas Sarkozy disait : "L'Europe c'est le partage consenti d'une souveraineté. Et la souveraineté c'est le peuple. A chaque grande étape de l'intégration Européenne, il faut donc solliciter l'avis du peuple. Sinon, nous nous couperons du peuple".
Mais ça, c'était il y a longtemps. C'était avant son élection. Après, il a dit : "Je ne vous trahirai pas. Je ne vous mentirai pas. Je ne vous décevrai pas", et puis il est devenu Petit Père des People.
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De la lâcheté et de l'esprit mercantile de Nicolas Sarkozy
"Sarkozy, jaloux de Poutine ?", par Garry Kasparov
Lu dans Le Monde du 17 janvier 2008
Nicolas Sarkozy avait promis qu'il serait le président du changement. Après son show médiatique du 8 janvier à Paris, il peut reprendre une formule de son cher ami George Bush et annoncer : "Mission accomplie." En un laps de temps remarquablement court, il a lui-même beaucoup changé en effet puisqu'il en est venu à s'exprimer comme Jacques Chirac. Voilà ! A moins que ce soit Gerhard Schröder que Nicolas Sarkozy cherche à imiter, ou encore Silvio Berlusconi. Il est bien possible qu'il essaie de les surpasser tous dans l'art de vendre la démocratie en échange d'accords commerciaux.
M. Sarkozy aimerait nous faire croire que c'est par courage et pragmatisme, et non par lâcheté et esprit mercantile, qu'il s'est autorisé à se distinguer de ses collègues de l'Union européenne en s'empressant de féliciter Vladimir Poutine après que le parti au pouvoir au Kremlin, Russie unie, eut revendiqué la victoire aux élections législatives du 2 décembre 2007. Le Parlement européen, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et même le prudent département d'Etat américain ont sévèrement critiqué ces élections, marquées par la répression et la fraude massive. Mais cela n'a pas empêché le courageux M. Sarkozy de décrocher son téléphone pour féliciter M. Poutine d'avoir si efficacement détruit les institutions démocratiques et emprisonné les opposants, dont moi-même, qui manifestaient leur désaccord.
Le dégoût international qui s'est exprimé devant ces actes n'a pas empêché M. Sarkozy de justifier son attitude devant le monde entier. Au risque d'apparaître comme décidément dépourvu de moralité. Durant sa conférence de presse, il s'est livré à plusieurs déclarations proprement absurdes dans la bouche d'un homme censé être l'un des leaders du monde libre.
La première consiste à prétendre que son silence sur la question des droits de l'homme et de la démocratie est nécessaire pour monnayer l'aide potentielle de M. Poutine dans les crises internationales comme celles du Darfour et de l'Iran. Cela est à la fois éthiquement répugnant et fondé sur un fantasme. La Russie de Poutine n'a rien fait d'autre que susciter instabilité et conflit partout où elle exerce encore une influence en dehors de ses frontières. La Russie continue de fournir des matériaux nucléaires à l'Iran et de la technologie concernant les missiles à une Syrie qui appuie le terrorisme. Sommes-nous réellement censés croire que M. Sarkozy espère de l'aide de la part du régime de Poutine ?
La seconde justification du président français est que, quel que soit le degré de fraude qui a entaché les élections russes, M. Poutine mérite d'être félicité car il est "populaire". Devons-nous ainsi nous attendre à ce que, sur les factures de téléphone du palais de l'Elysée, apparaissent des appels à Loukachenko (le président biélorusse), à Mugabe (le président du Zimbabwe) et à d'autres autocrates ayant la haute main sur les médias et les élections dans leur pays ? Le parti de M. Poutine a réussi le tour de force de réunir dans certaines circonscriptions 99 % des voix, avec un taux de participation de près de 100 %, ce qui fait de lui un homme aussi populaire que Saddam Hussein - qui lui aussi organisait des élections - au sommet de sa gloire.
J'aimerais porter à la connaissance de M. Sarkozy quelques événements qui se sont produits ici, dans la Russie du populaire M. Poutine, pendant que le président français justifiait ses actes devant la presse le 8 janvier. Ce même jour, le site du Congrès civique panrusse recevait une lettre de la mère d'une jeune fille de 15 ans prénommée Nina. La famille vit à Pskov, à 50 km de la frontière de l'Union européenne englobant l'Estonie. Cette mère écrivait pour dire que, en octobre 2007, les directeurs de l'école de sa fille ont organisé des répétitions de manifestations de soutien à M. Poutine, répétitions obligatoires pour tous les élèves. Les enfants devaient scander "Ne nous quitte pas !", ou encore "Poutine, s'il te plaît, reste !" Nina a refusé de participer à ces répétitions, déclarant qu'elle ne s'intéressait pas à la politique. Les directeurs de l'école lui ont alors signifié qu'il n'y avait "pas de place à l'école pour les élèves apolitiques", avant de l'envoyer chez le psychiatre scolaire.
Dans la ville de Vladimir, une chaîne de télévision locale fait l'objet de poursuites judiciaires qui pourraient lui coûter son autorisation de diffusion. Le seul délit de cette chaîne a été de faire un jeu de mots sur "Poutine" et de qualifier plusieurs des partisans du président de "fidèles poutinistes". A la demande d'un député de Russie unie, le procureur de la région a aussitôt engagé des poursuites pour "insulte à un représentant du pouvoir".
Toujours le 8 janvier nous est parvenue la nouvelle suivante de la région explosive du Caucase - et il ne s'agit pas de la Tchétchénie, dont l'opinion en général et le président français en particulier croient que c'est le seul endroit de la région à être en proie à des troubles. Le procureur de la capitale de l'Ingouchie a déposé plainte contre le groupe Voix de Beslan, qui réunit les mères des enfants tués dans l'attaque terroriste de l'école de Beslan (en Ossétie du Nord voisine), en septembre 2004.
Le groupe est accusé de terrorisme pour avoir publié le communiqué suivant : "Pas une seule attaque terroriste n'a jamais fait l'objet d'une enquête approfondie permettant d'en connaître les tenants et aboutissants. Les dizaines de crimes horribles perpétrés contre de paisibles citoyens de notre pays demeurent anonymes et impunis. Nous sommes coupables d'avoir élu un président qui résout ses problèmes avec des tanks, des lance-flammes et des gaz... Mais on ne peut nous accuser du soutien qu'apporte l'élite politique mondiale à un homme qui protège les criminels."
Ce communiqué a été publié il y a deux ans, et le groupe Voix de Beslan a depuis été dissous par les autorités d'Ossétie du Nord. Mais le bureau du procureur - d'une région voisine - tente à présent de l'inculper pour le crime impardonnable d'avoir dit la vérité. Remarquons que cela se déroule en Ingouchie, où la participation électorale en décembre 2007 a été officiellement supérieure à 98 %. Une enquête indépendante menée dans la région a pourtant récolté des signatures et des renseignements personnels montrant que 54 % des habitants déclarent ne pas être allés voter. M. Sarkozy a-t-il pensé à féliciter M. Poutine pour ses talents de prestidigitateur ?
Tous ces événements se sont déroulés en une seule journée dans la Russie de M. Poutine, et M. Sarkozy parle de popularité. Voilà ce que les "pragmatiques" comme lui encouragent lorsqu'ils n'opposent aucune résistance aux dictateurs. Peut-être M. Sarkozy connaît-il les noms de Litvinenko et de Politkovskaïa. Ces deux personnes ne partageaient pas son optimisme à l'égard du bilan de M. Poutine, mais elles ne sont plus en mesure de faire entendre leur opinion. J'aimerais également que M. Sarkozy connaisse le nom de Yuri Chervochkin. Le 22 novembre, lui-même et un ami, tous deux militants de la coalition L'Autre Russie, distribuaient des tracts dénonçant la mascarade électorale. Peu après, selon un témoin, Yuri fut violemment tabassé par deux hommes armés de battes de base-ball. Une heure avant son agression, il avait passé un coup de fil affolé à nos bureaux en disant qu'il était suivi par des agents de l'UBOP, l'unité spéciale de la police chargée de s'occuper des opposants politiques. Yuri est mort le 10 décembre, à 22 ans, après plusieurs semaines de coma.
Il n'est guère étonnant dans ces conditions que M. Sarkozy préfère attirer l'attention sur sa vie personnelle plutôt que de tenter de justifier l'injustifiable. Ce que je crains, c'est que, loin d'admirer ou de craindre M. Poutine, M. Sarkozy, en réalité, l'envie. Envie-t-il le contrôle de la presse qu'exerce M. Poutine, la répression de l'opposition à laquelle il se livre ou la richesse énergétique qui le protège de toute critique intérieure ou internationale ? Si c'est le cas, les démocrates français devraient encore plus redouter ses comportements que les démocrates russes.
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Et en effet, notre Petit Père des People tend à devenir moins populaire que l'actuel Petit Père de la grande Russie...

Sarkozy a changé... de promesses
Le pouvoir d'achat des français et le pot de confiture du mensonge
Il y a moins d'un an, Nicolas Sarkozy, imaginant La France d'après, parlait du pouvoir d'achat des français, avec conviction et trémolos dans la voix, comme "une des questions centrales pour la France"... si bien qu'il avait fait de cette question l'axe majeur de sa campagne électorale, allant jusqu'à proclamer partout son engagement de devenir "le président du pouvoir d'achat.
Aujourd'hui, ce même Nicolas Sarkozy, devenu donc président de la France d'après, se déclare impuissant et relativise l'importance de la question.
Mais jugez plutôt :
Notons qu'il s'est permis d'ajouter : «L'authenticité se lit sur mon visage (...) personne ne m'a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge». Soit je ne sais pas lire, soit c'est lui qui ne sait pas écrire sur son visage - et il est vrai que ce n'est pas facile, quand on habite soi-même dans ledit pot de confiture. Bon, en effet, accordons-lui que le doigt, non :

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Le pouvoir d'achat... des actionnaires (et amis du président)
Gagner plus en ne travaillant pas : c'est possible !
Lors de sa conférence de presse, ce 8 janvier, côté "travailler plus", le petit président a annoncé la fin des 35 heures. Voilà pour les salariés et la rupture (avec le progrès social).
Côté "gagner plus", il a annoncé la fin de la publicité sur les chaînes de télévision publiques. Aussitôt, le pouvoir d'achat des actionnaires de TF1, M6 et/ou Lagardère s'en est trouvé sensiblement amélioré...

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Nicolas Sarkozy perçoit toujours son salaire de ministre de l'Intérieur
Un job, deux salaires !
Après la polémique sur l'augmentation de salaire du président de la République, voici que le Canard Enchaîné nous apprend que Nicolas Sarkozy cumule en ce moment son salaire de président de la République et celui de ministre de l'Intérieur. L’information est sûre puisqu’elle a été confirmée par l'Elysée. C'est du jamais vu. Décryptage.
La double augmentation de Sarko (Le Canard Enchaîné, 12 décembre 2007)
Dans son édition du mercredi 12 décembre 2007, le Canard Enchaîné publie une brève explosive. On sait que Nicolas Sarkozy a obtenu une augmentation de salaire de 206%, il y a quelques semaines, en demandant l'alignement de sa rémunération sur celle du Premier ministre. Ainsi, le chef de l'Etat percevra un salaire mensuel de 19 331 euros net. Mais cette augmentation ne sera effective que le 1er janvier 2008. D'ici là, le chef de l'Etat est censé percevoir le même salaire que celui de son prédécesseur, soit 7 500 euros net. Or, Nicolas Sarkozy a demandé à continuer de percevoir son salaire de ministre l'Intérieur jusqu'au 31 décembre 2007, soit 11 500 euros net.
Salaire des ministres : la règle des 6 mois
Pour permettre à un ministre qui vient de quitter le gouvernement de retrouver un emploi, ce dernier perçoit son traitement intégral pendant les six mois qui suivent son départ du gouvernement. Nicolas Sarkozy a démissionné de son poste de ministre de l'Intérieur fin mars, pendant la campagne présidentielle. Il a donc perçu son salaire de ministre jusqu'en septembre dernier. Mais il a demandé que soit prolongé ce versement jusqu'en décembre 2007, avant l'entrée en vigueur de son augmentation de salaire au 1er janvier 2008.
Le salaire de Sarkozy depuis le 6 mai 2007 : 7 500 + 11 500
Résumons : au nom de l'équité et de la transparence, le chef de l'Etat a demandé à ce que son salaire soit aligné sur celui du Premier ministre. Dont acte. A partir du 1er janvier 2008, le président de la République percevra un salaire mensuel de 19 331 euros net. Mais en demandant de continuer à percevoir son salaire de ministre de l'Intérieur en plus de son salaire de président de la République, Nicolas Sarkozy a réussi à anticiper sa hausse de salaire... dès le 6 mai 2007. Entre le 6 mai 2007, jour de son élection, et le 31 décembre 2007, Nicolas Sarkozy aura donc perçu un salaire mensuel de 19 000 euros net... au lieu des 7 500 euros prévus.

article repris du Canard Enchaîné, via Politique.net
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Méthode Sarkozy : trahison et manipulation
Comment Nicolas Sarkozy a trahi ses policiers
Le 3 février 2003, Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, se rend à Toulouse, ville pilote de la police de Proximité, mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin. Cette police avait alors un rôle de répression mais aussi de prévention. Des antennes au cœur des cités permettaient à la population d’échanger autre chose que des contraventions avec les uniformes, comme apprendre à communiquer, restaurer un dialogue par exemple.
Nicolas Sarkozy va en public nettoyer au kärcher cette police « dont le travail n’est pas de jouer au rugby avec les jeunes ». Une petite phrase qu’il a savamment reprise dans sa dernière intervention télévisée la semaine dernière. Une petite phrase qui cache une histoire méconnue, celle d’une trahison qu'a dévoilé dévoile à Bakchich Info, Jean-Pierre Havrin, un des policiers présents ce jour-là.
À la retraite depuis quelques jours, l’ancien directeur départemental de la police de proximité, révèle en exclusivité les dessous de l’affaire.
En quatre étapes simples, voici donc comment Nicolas Sarkozy a sans aucun scrupule trahi ses policiers et manipulé l'opinion pour en finir avec la police de proximité et son travail sur le terrain (répression et prévention) :
le service de communication prépare la visite du Ministre en invitant des policiers qui souhaiteraient évoquer les bons résultats obtenus dans leur mission première, à parler plutôt de leur travail de proximité, donc de prévention ;
lorsque devant le Ministre, les policiers s'exécutent en évoquant un match de rugby, celui-ci - devant micros et caméras - leur explique qu'"ils ne sont pas des travailleurs sociaux et les rappelle à cette mission première dont ils avaient été priés de ne pas parler : "l'investigation, l'interpellation, la lutte contre la délinquance" ;
s'appuyant sur l'impact médiatique de sa petite mise en scène, le Ministre Sarkozy met fin à la police de proximité ;
et prend soin de jouer de son autorité hiérarchique pour faire taire ceux qui auraient l'idée de dénoncer la manipulation.
En 2005, puis en 2007, dans des banlieues où sévit une insupportable misère sociale et où, en l'absence de police de proximité, les tensions entre la population et les forces de l'ordre vont chaque jour s'accroissant, deux faits divers graves mettant en cause d'un côté des policiers, de l'autre de jeunes habitants des cités, ont déclenchés scènes de violences urbaines et émeutes...
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De l'immoralité politique de Nicolas Sarkozy
La très saine colère de Ségolène Royale
Souvenons-nous, il a débuté la campagne en disant qu'il serait le candidat de l'éthique. Mais chez Nicolas Sarkozy le dire et le faire sont deux choses différentes, qui ne sont reliés en rien, par aucun lien en tout cas susceptible de l'engager. Il a refusé d'assumer jusqu'au bout son bilan personnel comme ministre de l'Intérieur, refuser d'assumer le bilan du gouvernement auquel il a appartenu, bilan qui est aussi celui du parti dont il est le président et qui possède 4010 députés à l'Assemblée Nationale. Et Ségolène Royal a raison quand elle dit que "la morale politique (...) demande que les responsables politiques rendent des comptes par rapport à ce qu'ils ont fait".
Ce matin, sur France Inter, Ségolène Royal a déclaré ceci : "M. Sarkozy s'est sans arrêt situé en posture de victime, alors qu'il a porté les coups les plus rudes, en particulier après les événements de la gare du Nord, (quand) pendant 8 jours il a répété que j'étais du côté des voleurs et des fraudeurs. (...) Mais cela, il n'a pas osé me le redire bien évidemment en face. (...) Il ne faut pas, lorsqu'on donne les coups les plus rudes, se poser en victime. (...) Nicolas Sarkozy fait penser à ces enfants qui donnent des coups de pieds et qui se mettent à crier les premiers pour faire croire que c'est le petit voisin qui a porté le coup". Elle a raison aussi.
Nicolas Sarkozy dissimule, dit ce qu'il faut dire, adopte l'attitude qu'il faut adopter et change de discours en fonction de son auditoire. Nicola Sarkozy est un populiste génial - et l'on sait qu'il est des mauvais génies - et il fallait que cela puisse être démontré lors de cette seule et unique confrontation que Nicolas Sarkozy a acceptée durant toute une campagne où il n'a eu de cesse de manoeuvrer en sorte de n'avoir jamais en face de lui un contradicteur. Et même durant cette unique confrontation, sa seule préoccupation aura visiblement été de prêter le moins possible le flanc à un débat frontal, projet contre projet, valeurs contre valeurs, débat qu'il n'a cessé d'esquiver allant jusqu'à fuir le regard de Ségolène Royal pour se réfugier tel un petit garçon, en effet, dans celui de Poivre d'Arvor. Il fallait démasquer autant que faire se pouvait le populiste, faire ne serait-ce qu'un instant tomber le masque du mensonge et de l'immoralité politique. C'est dans cet esprit qu'il est utile de visionner cette "saine colère" de Madame Royal - colère parfaitement maîtrisée, soit-dit en passant :
On parle de : De l'immoralité politique de Nicolas Sarkozy
Sarkozy menteur
Nier une vérité n'est pas la faire disparaître
C'est simplement mentir
PUY-GUILLAUME (Puy-de-Dôme), 27 avr 2007 (AFP) - Nicolas Sarkozy a dénoncé vendredi à Puy-Guillaume les "procès de Moscou" intentés à son encontre par Ségolène Royal et François Bayrou, après les accusations de pressions sur les médias de la candidate PS et du président de l'UDF.
Le candidat UMP à la présidentielle s'exprimait devant la presse à l'issue d'un entretien d'une dizaine de minutes avec l'ancien ministre PS Michel Charasse qui l'a reçu dans sa mairie pour "une rencontre républicaine".
"Je mets la situation du moment sur le compte de l'amertume mais j'ai été particulièrement choqué et pour ne pas dire blessé par un certain nombre de propos qui n'ont rien à voir avec le débat démocratique puisqu'ils sont tout simplement injurieux", a-t-il déclaré.
"Il faut respecter les journalistes et les médias de notre pays", a poursuivi M. Sarkozy pour qui "personne n'est sous contrôle et personne ne fait pression sur rien".
"Franchement, a-t-il dit, si rénover la vie politique c'est faire des procès de Moscou comme ceux auxquels on assiste depuis quelques heures, ce n'est pas de la rénovation de la vie politique".
Vendredi matin, François Bayrou a expliqué "ne pas avoir la preuve mais la certitude" que Canal+ avait renoncé à organiser un débat entre lui [lire également ici] et la candidate PS "à la demande de Nicolas Sarkozy".
Peu après, Ségolène Royal a accusé devant la presse "le système médiatico-financier auquel est lié Nicolas Sarkozy" de vouloir empêcher son débat avec François Bayrou, et a "encouragé tous les journalistes à résister aux pressions de toutes sortes".
Lisons en regard de cela le communique du SNJ, Syndicat National des Journalistes, premier syndicat français de journalistes, publié ce jour, 27 avril 2007 :
Débat empêché, démocratie bafouée !
Avec le pitoyable feuilleton du débat empêché entre Ségolène Royal et François Bayrou, les médias se trouvent une nouvelle fois au cœur d’une des bavures majeures de la campagne électorale.
L’arithmétique pointilleuse du CSA d’un côté, le poids des sympathies auprès du candidat Sarkozy de l’autre, font que le devoir d’informer subit une entrave insupportable dans une démocratie comme la nôtre.
Les concentrations excessives dans la presse française ; les amitiés particulières entre le monde politique et les directions des médias ; la façon dont sont nommés les membres du CSA, jettent la suspicion sur tout un secteur professionnel et constituent une atteinte directe au droit légitime des citoyens d’être correctement informés.
Le SNJ, premier syndicat chez les journalistes, dénonce avec vigueur ce déni de démocratie. Cette situation le conforte dans sa lutte pour une véritable indépendance des médias, des équipes rédactionnelles, et l’inscription dans la Constitution du droit à une information honnête, complète, pluraliste et indépendante des pressions politiques.
Rappelons également le comuniqué de presse de la Société des Journalistes de France 3, publié le 23 mars 2007 :
Nicolas Sarkozy se verrait-il déjà à l’Elysée ?
Trépigne-t-il déjà en s’imaginant bientôt disposer des pleins pouvoirs ?
Sans doute grisé par les sondages qui le placent en tête du premier tour, le candidat UMP s’est récemment laissé aller à une petite crise d’autorité dans les locaux de France 3. Une sorte de caprice régalien que l’on croyait appartenir à d’autres temps, ceux de la vénérable ORTF.
M. Sarkozy a en effet menacé de « virer » notre direction. Comme ça, sur un coup de tête. Parce qu’elle n’a pas daigné lui dérouler le tapis rouge et accourir immédiatement à sa rencontre lorsqu’il est venu, le 18 mars dernier, participer à l’émission France Europe Express, présentée par Christine Ockrent.
A peine arrivé, Monsieur le Ministre-candidat se laisse d’abord aller à quelques grossièretés, estimant que cette émission « l’emmerde » et qu’il n’a pas envie de la faire !
Ensuite, le voici vexé de devoir attendre dans les couloirs de France 3 pour être maquillé, d’autres invités occupant déjà les lieux (et oui, France 3 ne dispose que d’une salle de maquillage). Coupable de ce « crime de lèse-Sarkozy », voici notre direction sur la sellette. « Toute cette direction, il faut la virer », a lâché le candidat UMP, comme le rapporte le Canard Enchaîné du 21 mars 2007. « Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder ».
Les Français sont désormais prévenus ! L’une des priorités de Nicolas Sarkozy s’il est élu président de la République sera de couper des têtes à France 3. A la trappe ces directeurs qui tardent à exécuter les courbettes.
Le Ministre-candidat avait déjà habitué notre rédaction à ses poses agacées, à ses humeurs dans nos locaux, face à une rédaction qui ne lui semble manifestement pas suffisamment docile. Comme cette récente provocation gratuite à l’adresse d’un journaliste du service politique « ça ne doit pas être facile de me suivre quand on est journaliste de gauche ! ». Désormais, c’est à la direction qu’il veut s’en prendre ?
La Société des Journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne peut qu’être scandalisée par une telle attitude de la part d’un candidat à la plus haute magistrature de France. Nous nous inquiétons que M. Sarkozy puisse afficher sans aucune gêne un tel mépris pour l’indépendance des chaînes de service public.
Non, monsieur Sarkozy, les journalistes de la Rédaction Nationale de France 3 ne sont pas et ne seront jamais vos valets. Ils résisteront à toute menace pesant sur leur indépendance. Si nous devons des comptes, ce n’est pas à un ministre-candidat, mais aux millions de téléspectateurs, qui regardent chaque jour nos journaux d’information.
Par respect pour eux, pour leur intelligence, nous n’accepterons jamais aucune forme de mise sous tutelle politique. Ni de votre part, ni de la part d’aucun autre candidat.
A bon entendeur.
Remontons maintenant un tout petit peu plus loin dans le temps, lorsque le 17 novembre 2006, Alain Genestar, ancien directeur de la rédaction deParis Match, déclarait au journal Le Monde : « Le ministre de l'Intérieur, quand il affirme n'être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité », ajoutant « Dans un grand pays libre et démocratique comme le nôtre, il n'est pas concevable qu'un ministre de l'Intérieur puisse être à l'origine du limogeage d'un journaliste ». En août 2005, Paris Match avait publié une photo de une montrant l'épouse du ministre de l'Intérieur, Cécilia Sarkozy, en compagnie du publicitaire Richard Attias, présenté comme son compagnon. Ces photos avaient fortement mécontenté Nicolas Sarkozy, qui avait fait part de sa colère à son ami Arnaud Lagardère, propriétaire de l'hebdomadaire. Selon des informations concordantes, le ministre de l'Intérieur aurait demandé la tête du journaliste. La rédaction de Paris Match s'était mise en grève le 29 juin, pour la première fois depuis 1968, pour protester contre l'éviction, « pour des raisons politiques » d'Alain Genestar.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici que Arnaud Lagardère (Fayard, Grasset, J.-C. Lattès, Stock, Paris Match, Journal du dimanche, Nice matin, La Provence...) est un proche de Nicolas Sarkozy dont il fut l'avocat pour réglé la succession de son père ; que Martin Bouygues (TF1, LCI, TF6, TMC et TPS) est considéré par Nicolas Sarkozy comme son meilleur ami et a été son témoin lors de son mariage est le parrain d'un de ses enfants ; que Bernard Arnault (La Tribune, Investir, Radio Classique) était l'autre témoin de ce même mariage. Mais la liste est trop longue. D'ailleurs Nicolas Sarkozy est bien conscient du pouvoir de dissuasion qu'il détient et s'autorise à lancer aux journalistes qui l'accompagnent dans ses déplacements : " C'est marrant, je connais tous vos patrons".
"Il faut respecter les journalistes et les médias de notre pays", dit Nicolas Sarkozy pour qui "personne n'est sous contrôle et personne ne fait pression sur rien". Dit-il.
On parle de : Sarkozy menteur
Débat Royal-Bayrou : Sarkozy fait pression sur le SPQR
Quand Sarkozy rencontre le président du SPQR
Paris - AFP Le Syndicat de la Presse Quotidienne Régionale (SPQR), organisateur d'un forum devant la presse régionale auquel participera Ségolène Royal vendredi, est opposé à ce que cette réunion se tranforme en débat avec François Bayrou, a-t-il indiqué jeudi à l'AFP.
Officiellement, le syndicat ne veut pas modifier l'agenda qu'il s'était fixé : une rencontre avec Nicolas Sarkozy, puis avec Ségolène Royal dans la même matinée. Mais pour Ségolène Royal, les choses ne sont pas aussi claires. La candidate a évoqué «quelques pressions» sur le SPQR. «Ce n'est pas le président de la PQR qui, paraît-il, a été reçu ce matin par Nicolas Sarkozy, qui va empêcher le moindre débat», a expliqué la candidate, qui assure : «on trouvera d'autres solutions».
Rappelons que Ségolène Royal avait proposé à François Bayrou une rencontre publique afin de débattre des points de convergence comme des points de divergences entre le Pacte Présidentiel de la candidate de la gauche et les positions du candidat centriste. Monsieur Bayrou a hier répondu favorablement à cette position et il avait alors fallu peu de temps pour que les deux candidats conviennent de se rencontrer ce vendredi matin devant les journalistes de la presse quotidienne régionale et en présence d'une équipe de télévision.
François Bayrou avait également pris soin de préciser que si Nicolas Sarkozy le lui proposait, il était tout aussi disposé à un tel débat avec lui. Mais hier soir, devant les caméras de TF1, le candidat de l'UMP a catégoriquement refusé que cela puisse avoir lieu. A entendre la garde sarkozienne tonner ce matin contre cette rencontre entre Monsieur Bayrou et Madame Royal, allant jusqu'à la qualifier d'"imposture" et de "presque inconstitutionnelle" (déclaration d'André Santini), on comprend que le candidat de l'UMP est considérablement gêné par le rapprochement entre Royal et Bayrou (ce dernier ayant, lors de sa conférence de presse, clairement exprimé qu'il ne voterait pas Sarkozy), et souhaite que lui soit faite le moins de publicité possible - que les français n'en soit pas trop informé... Une volonté d'opacité qui contraste très fortement avec la volonté d'ouverture et de transparence affichée par Ségolène Royal.
Quand on apprend que ce matin Monsieur Sarkozy aurait rencontré le président du SPQR, quelques heures avant que celui-ci déclare refuser d'accueillir le débat public entre Ségolène Royal et François Bayrou, au prétexte que "ce n'était pas prévu comme cela", et connaissant la capacité d'ingérence du candidat de l'UMP dans les affaires médiatiques et ses amitiés avec les grands patrons de presse, la suspicion est grande quand à une intervention en sous-main de celui-ci pour saboter ledit débat. On est bien persuadé maintenant que ce n'est pas de son côté qu'on peut attendre une rénovation des pratiques politiques, vers plus de transparence à l'égard des citoyens et dans un esprit de rassemblement des français.
On parle de : Débat Royal-Bayrou
Sarkozy, Chirac et les "affaires" : l'autre Pacte Présidentiel
"Je te soutiens, tu m'amnisties..."
Nicolas Sarkozy, en échange du soutien de Jacques Chirac à sa candidature, se serait engagé en cas de victoire à la présidentielle à "éviter au président sortant tout retour de flamme judiciaire", affirme le Canard Enchaîné paraissant mercredi. "Le vote d'une amnistie spécifique aux affaires financières, jugé politiquement trop risqué, a été écarté. En revanche, la discussion d'un projet de loi destiné à renforcer la lutte contre la délinquance devrait fournir l'occasion attendue", écrit l'hebdomadaire satirique.
Selon le Canard Enchaîné, "l'équipe de Sarko se montre très discrète sur cette promesse. Mais certains de ses conseillers confirment que le projet a été bien étudié". "Du côté de l'Elysée, on se montre plus bavard. Un familier du chef de l'Etat" a même donné "au 'Canard' les détails de la mise en oeuvre du plan envisagé", poursuit le journal : "un article de la loi imposera aux juges de clore leurs dossiers dans des délais très stricts. Pas plus d'une dizaine d'années après les faits incriminés pour les simples délits. Les dossiers trop anciens, encore à l'instruction, seront purement et simplement annulés".
Un "proche de Chirac" cité par ailleurs avertit que "les promesses peuvent être oubliées, mais nous avons pris des garanties". "C'est du rapport de forces, du donnant-donnant. On a des dossiers sous le coude", a-t-il affirmé au Canard Enchaîné.
Interrogée sur les informations de l'hebdomadaire, la présidence de la République a déclaré ne faire aucun commentaire.
Dans un entretien le 29 mars à L'Express, Nicolas Sarkozy a souligné que "la justice doit passer pour tout le monde et ne s'acharner sur personne". Un ancien président de la République "doit être traité avec respect et dignité", ajoutait le candidat UMP à la présidentielle.
M. Chirac pourra être entendu par les juges après la fin de son mandat le 16 mai prochain dans plusieurs affaires judiciaires datant de l'époque où il était maire de Paris et président du RPR. L'affaire la plus dangereuse reste celle du financement occulte du RPR, dans laquelle Alain Juppé a été condamné, mais le cas de Jacques Chirac a été disjoint.
Nicolas Sarkozy avait assuré le 12 mars qu'il ne se "mêlerait pas" de ces dossiers s'il était élu à l'Elysée. "Ce n'est pas le rôle du président de la République. Il y a une justice, elle est indépendante. Surtout je ne m'en mêlerai pas. C'est ce qu'on demande d'un président de la République, qu'il ne se mêle pas des affaires de justice", avait-il dit à l'époque.
Nicolas Sarkozy avait également débuté sa campagne en disait qu'il voulait "être le candidat de l'éthique". Depuis le candidat de l'UMP, alors encore Ministre de l'Intérieur, a demandé aux RG d'enquêter sur l'entourage de Ségolène Royal, a fait préfacé l'édition italienne de son livre par un ancien responsable fasciste, a appelé les élus de l'UMP à apporter leurs signatures à Jean-Marie Le Pen pour permettre sa candidature, a amalgamé la question de l'identité nationale avec celle de l'immigration, n'a pas craint de prétendre que ses adversaires se rangeait dans le camps des fraudeurs et des délinquants, a flirté ostensiblement avec les thèses de l'eugénisme, et hier encore sur France-Inter, interrogé par Nicolas Demorand, il se permet d'entrer dans des considérations raciales, affirmant sans état d'âme que "90 % des Chinois sont des " Hans ". On peut dire que l’empire colossal chinois c’est une race, c’est une ethnie. Ce n’est pas mal que de dire ça".
Et j'en oublie sans doute. J'omets par exemple de rappeler les soupçons qui subsistent quant à sa déclaration de patrimoine, comme les révélations du Canard Enchaîné concernant d'un côté les ristournes qui se compte par centaines de milliers d'euros et que lui a accordé son entrepreneur à l'occasion de l'achat de son appartement à Neuilly et les travaux qui y ont été effectués, et de l'autre côté les ristournes d'un montant équivalent accordées cette fois par l'élu Sarkozy à ce même entrepreneur pour l'achat de terrain dans la même ville de Neuilly...
Bref, la conception de l'éthique de Nicolas Sarkozy semble s'arrêter là où commence son ambition et ses intérêts personnels. On le sait bien d'ailleurs, il dira et fera et promettra tout ce qu'il faut pour parvenir à ses fins, réinventant sans cesse le concept même de démagogie - et avec un art qu'on est bien forcé de lui reconnaître. Rien ne saurait l'arrêter... sinon le vote des français qu'il a tout de même largement tendance à prendre pour des veaux qu'il suffirait de gaver de belles paroles, faisant force de "je veux" - poing serré - et de "je n'accepte pas" - main sur le coeur... et bave aux lèvres, tant la salive lui vient facilement à l'idée d'être Président.
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Le scandale d'une presse aux ordres
Azouz Begag, plus "arabe de service" que Ministre de la République ?
Un ministre de la République démissionne à grand fracas du gouvernement à la veille des élections présidentielles et publie dans la foulée un livre intitulé Un mouton dans la baignoire dans lequel, entre autres choses, il raconte que l'ex-ministre de l'Intérieur, actuel candidat à la Présidence de la République, l'a insulté - Tu es un connard, un déloyal, un salaud ! - et menacé de représailles physiques - "Je vais te casser la gueule" ; on s'attendrait à ce que le monde médiatique soit en émoi, que l'information fasse les gros titres, que les journalistes tentent d'en savoir davantage, enquêtent, posent des questions, s'interrogent, fassent leur boulot en somme. Mais non, il ne se passe pas grand chose. Service minimum. Visiblement, "on" a choisi de ne pas faire trop de vagues. Alors le citoyen s'interroge : la pluralité de la presse est-elle en France si mal en point que les journalistes n'osent plus, ou ne peuvent plus faire déontologiquement leur travail ? Notre démocratie est-elle déjà à se point gangrénée, en état de décomposition avancée ? Car, on le sait bien, quand la presse n'est plus tout à fait libre, ce sont nos libertés individuelles qui sont menacées.
Un ex-ministre, tout juste démissionnaire, explique qu'un autre ex-ministre, candidat à la Présidence de la République, l'a insulté et menacé. Mais voilà, l'un se nomme Azouz Begag (faut-il prendre un arabe au sérieux, fut-il ministre ?) et l'autre Nicolas Sarkozy (faut-il se fâcher avec un homme qui a le bras si long, la rancune si tenace et une conception de la liberté de la presse toute personnelle ?), et voilà cette presse, qui n'en manque jamais une occasion de faire des gorges chaudes de son indépendance, qui se couche lamentablement, évoque rapidement le sujet et passe rapidement à autre chose en serrant les fesses. Mais au-delà de cette pitoyable démission, c'est le scandale qu'il est nécessaire de souligner.
On se souvient en effet des chous-gras dont cette même presse s'était empressé de faire lorsque Eric Besson a publié son brûlot contre Ségolène Royal.
Et puis on se souvient des procès en incompétence qui ont été dressés à l'encontre de cette même Ségolène Royal, et du silence assourdissant autour des déclarations d'un Nicolas Sarkozy encore Ministre de l'Intérieur et néanmoins incapable de dire si les dirigeants d'Al Qaïda étaient sunnites ou bien chiites, pour ne citer que cet exemple.
On se souvient également qu'après avoir glosé pendant de longues semaines sur un programme de Ségolène Royal, qu'on en finissait pas d'attendre, disait-on, il n'y eut pas un mot concernant celui de Nicolas Sarkozy qui n'a finalement été publié que... il y a moins de dix jours !!!
Et puis il y a eu ce comuniqué de presse de la Société des Journalistes de France 3, dénonçant les propos tenus par M. Sarkozy à l'égard d'une rédaction qu'il fallait selon lui "virer" :"Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ca ne va pas tarder". On n'a alors que peu entendu leurs confrères, à ces journalistes-là. Peu se sont empresser pour relayer leur déclaration d'indépendance. Soudain, la solidarité professionnelle n'a plus exister et chacun de baisser pudiquement les yeux, gardand des doigts tremblants sur la couture de pantalons qu'on devine dégoulinants.
Tout récemment, Nicolas Sarkozy dérape vers l'eugénisme, évoque sa conviction selon laquelle il y aurait pour l'homme un déterminisme génétique : "On nait pédophile", ne craint-il pas d'affirmer. Le suicide chez les adolescents ? C'est "parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable". Bref, conclut-il, "la part de l'inné est immense", rejoignant ainsi sans nuance des théories "sceintifiques" en vogue principalement au sein de l'extrême-droite et dont on connait les dérives potentielles. Là encore, service minimum de la part des médias traditionnels. On se garde bien d'appuyer, on évite de soulever la question, on contourne le débat. Surtout, pas de vagues...
Il semble même que le monde politico-médiatique dans son ensemble bruisse des colères et écarts de langages de M. Sarkozy, lesquels auraient tendance à se multiplier ces derniers temps. On en glose dans les salons et les dîners en ville, le candidat de l'UMP serait allé jusqu'à qualifier les citoyens en général, et les hommes de presse en particulier, "d'enc...", dit-on dans les milieux informés. Et chacun là encore de préférer se taire. Mais passons...
Un ministre de la république, délégué auprès du Premier Ministre et chargé de la Promotion de l'Egalité des Chances, nous confie que son collègue de l'Intérieur l'a traité de "salaud", a menacé de lui "casser la gueule", lui a demandé de "ne jamais plus lui serrer la main à l'avenir", évoque en prime le mépris dont lui témoignaient les proches du candidat de l'UMP, l'assaillant de violences verbales telles que "Allez, fissa, sors de là ! Dégage d'ici, je te dis, dégage !", allant jusqu'à lui marcher volontairement sur les pieds ; pour dire les choses clairement, cet homme nous confie en réalité qu'il a été traité au sein même du gouvernement de la République comme un "sale arabe" - c'est-à-dire comme sont traités quotidiennement nombre de nos concitoyens dont les origines peuvent se retrouver de l'autre côté de la Méditerranée -, mais ça n'interpelle pas ceux qui sont chargés d'informer les citoyens et de les éclairer quant au choix qu'ils auront bientôt à faire à l'occasion des présidentielles. Ça s'appelle une démission, ça s'appelle baisser son pantalon, c'est une honte et c'est un scandale. Honte pour une profession et scandale pour notre démocratie.
Ils ne sont pas responsables ? Ce sont les patrons de presse qui sont aux ordres, eux qui définissent la politique éditorial de leurs canards ? Qu'à cela ne tienne : rien n'empêche les journalistes d'ouvrir "le blog de la presse libre" et d'y publier, éventuellement sous un pseudo, les articles et les reportages qu'on leur a refusés. Ou qu'ils les adressent à Agoravox. Après tout, les journalistes sont aussi des citoyens, non ?
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Le long chemin de la compromission et du reniement
Sarkozy, une ambition qui passe par le Front National
De toute évidence, Sarkozy a compris que trop nombreux sont aujourd'hui les français déterminés à se dresser sur sa route vers l'Elysée, car conscients du danger qu'il représente. Non seulement ses intentions politiques sont à la fois économiquement inefficaces et porteuses de destruction de ce qui reste à la France de lien social, mais sa fragilité psychologique, son égo surdimensionné et sa soif de revanche contre tous et contre chacun en font un petit Napoléon colérique incapable de maîtriser ses nerfs, indigne de représenter la France sur la scène internationale et qui risque fort de déraper à la première difficulté - que celle-ci vienne de l'intérieur, par exemple d'une jeunesse française qui ne se laissera pas longtemps maltraiter, ou de l'extérieur, et on sait les tensions et les menaces qui fragilisent les équilibres d'un ordre mondial de plus en plus précaire.
Mais Nicolas Sarkozy veut être Président. Depuis longtemps déjà il a résolu que rien ne l'arrêterait. Et l'homme a fait la preuve à mainte reprise de sa détermination à user de tous les moyens pour atteindre son graal. On comprend aujourd'hui que le Front National est ce moyen, qu'il lui faudra en passer par là. Nicolas Sarkozy sait aujourd'hui qu'il ne pourra se passer des 15 à 20% d'électeurs qui voteront Le Pen au premier tour. Ceux-là, au moins, il ne leur fait pas peur. Il y avait cependant quelques étapes à surmonter pour pouvoir espérer bénéficier de leurs éventuelles faveurs, c'est-à-dire d'un report satisfaisant de leurs voix. Ne pas leur faire peur était une chose, leur faire envie en était une autre.
Cela a donc commencé par un long travail de positionnement depuis son ministère de l'Intérieur. Ne revenons pas sur cette période, inutile de faire ici la liste de tous les gages donnés par le Ministre Sarkozy à cet électorat, depuis ses "dérapages" verbaux jusqu'aux lois répressives (ou projets de lois avortés comme autant d'effets d'annonce) censées lutter contre la délinquance et l'immigration (lutte dont on sait également combien elle a été inefficace)...
Il s'est agit ensuite de permettre la candidature de Le Pen en lui offrant sur un plateau les signatures qui menaçaient de lui manquer. Nicolas Sarkozy avait soudain réalisé que si le candidat frontiste avait été dans l'impossibilité de se présenter, il aurait été tenu comme premier responsable par un électorat qui risquait alors de lui en faire payer le prix, menace que Le Pen lui-même avait explicitement brandie. La présence de Le Pen était nécessaire afin qu'il capte cet électorat, du moins au premier tour...
Ne restait ensuite qu'à préparer le second. Il est évident que l'annonce d'un grand ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale fut la pierre angulaire de cette stratégie. On sait comme ces deux thématiques sont chères à l'extrême droite, comme on sait que cette idée amalgamante selon laquelle l'immigration serait une menace pour l'identité nationale est au coeur du succès électoral de Le Pen. Amalgame que ne contourne pas Sarkozy, bien au contraire, lorsqu'il déclare que «la politique de l'immigration, c'est l'identité de la France dans trente ans» (dans le Journal du Dimanche). Voilà donc qui était dit et qui ne pouvait que plaire aux électeurs de Jean-Marie le Pen, comme leur a sans aucun doute plu la posture sécuritaire du candidat Sarkozy face aux violences perpétrées Gare du Nord, taxant de laxistes toutes évocations de mesures de prévention qui permettraient d'éviter qu'on en arrive à de telles manifestations d'exaspération (qu'il ne s'agit en aucun cas d'excuser, qu'il s'agit bien évidemment de condamner, mais qui pour le moins peuvent interroger quant à l'échec d'une politique qui s'est principalement résumée en une posture des plus provocantes).
Mais voilà, cela ne suffira pas et Nicolas Sarkozy le sait bien. Il ne lui suffira pas de s'adresser à l'électorat du Front National par-dessus la tête de son président et candidat. Le Pen est un politicien redoutable qui ne se satisfera pas de quelques discours qui empruntent à ses thématiques pour laisser ses électeurs voler en masse au secours de l'élection de Sarkozy. Il en voudra bien davantage et l'on commence à comprendre que Sarkozy sera disposé à négocier tout ce qu'il sera nécessaire de négocier. Il est à ce titre intéressant de constater combien Le Pen prend soin déjà de distinguer Sarkozy d'un Chirac, déclarant qu'après des rapports bloqué par le second, une ère nouvelle pouvait s'ouvrir avec le premier, rendant envisageable une alliance entre la droite et l'extrême-droite. D'autres signes viendront dans les prochains jours et si au soir du premier tour il venait à l'idée de Le Pen d'appeler allusivement à voter Sarkozy, on saurait enfin à quoi ce dernier aura finalement sacrifié.

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Sarkozy, par Edwy Plenel
Cet homme est dangereux
Edwy Plenel a livré à AntiSarko son sentiment quant au danger que représenterait pour la France une élection de Nicolas Sarkozy aux plus hautes fonctions de l'Etat. Au-delà de son positionnement à la droite de la droite de l'échiquier politique, voici une bonne synthèse de ce qui a motivé la création de ce site.
Interview d'Edwy Plenel pour AntiSarko
Qui est Edwy Plenel ? : Edwy Plenel est un journaliste politique français. Entré au quotidien Le Monde en 1980, il en a été le directeur de la rédaction de 1996 jusqu’à sa démission volontaire en novembre 2004. En désaccord avec les orientations prises par le journal et le groupe dirigés par Jean-Marie Colombani et Alain Minc, il quitte Le Monde le 31 octobre 2005. Edwy Plenel fut l’une des personnalités victimes des écoutes illégales de l’Élysée dans les années 1980. A l'issue du jugement rendu en 2005 par la XVIe chambre du tribunal correctionnel qui conduisit à la condamnation des quatre responsables de la cellule de l’Élysée pour l'avoir mis sur écoute, Edwy Plenel a rassemblé en un volume ses trois livres sur la présidence de Mitterrand (La part d'ombre, Un temps de chien, et Les mots volés), en y ajoutant une analyse du procès des écoutes (Le journaliste et le président, Stock, 2006). Il a publié par ailleurs une dizaine d’ouvrages, dont L’effet Le Pen (en collaboration, 1984), La République inachevée (sous-titré L’Etat et l’école en France, 1985), Secrets de jeunesse (2001), qui a été distingué par le prix Médicis essai, et La découverte du monde (2002). Après avoir animé sur LCI l’émission Le Monde des idées, Plenel y présente depuis la fin 2005 une autre émission hebdomadaire sur les livres, Entre guillemets. Depuis son départ du Monde, il tient aussi une chronique hebdomadaire sur France Culture (Ligne de fuite) ainsi qu’une chronique bimensuelle dans le quotidien belge Le Soir (La France vue d'en dehors). Enfin, ayant participé, auprès du professeur Paul Alliès, à la création du Master II professionnel « Métiers du journalisme » à la faculté de Droit de Montpellier et sur proposition des instances universitaires, il y a été nommé professeur associé pour l’année universitaire 2006-2007. (tiré de Wikipedia)

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On parle de : Sarkozy, par Edwy Plenel
Quand Sarkozy se fait préfacer par un leader post-fasciste
Gianfranco Fini, préfacier post-fasciste de Sarkozy
Témoignages, le livre de Nicolas Sarkozy s'exporte bien, parait-il. Du moins a-t-il été traduit en plusieurs langues. Ainsi en existe-t-il une édition italienne et l'on n'aurait pas grand-chose à y redire si n'était que la préface de celui-ci a été confié par M. Sarkozy à un certain Gianfranco Fini, homme au parcours politique indubitablement sulfureux et actuellement chef d'Allienza Nazionale - Alliance Nationale - héritière directe du MSI, Mouvement Social Italien qui fut jusqu'au milieu des années quatre-vingt dix le plus important mouvement néofasciste en Europe et le prolongement naturel du Parti National Fasciste de Benito Mussolini.
Nicolas Sarkozy maîtrise parfaitement sa communication et l'on ne pourra pas croire que le choix de Gianfranco Fini pour préfacer l'édition italienne de son livre n'aurait pas reçu son assentiment explicite. Or voilà un choix qui n'est surtout pas anodin et il est légitime que l'on s'interroge : pourquoi donc M. Sarkozy a-t-il fait ce choix connoté aussi fortement ? Et précisément en ce début d'année électorale ?
Certains s'engouffreraient aussitôt dans la brèche pour dénoncer les connivences de pensée entre M. Sarkozy et l'extrême-droite et, empoignant leur porte-voix, clameraient haut et fort l'éternel slogan: Sarko-Fasco. Ce serait sans doute trop simpliste, et certainement parfaitement contre-productif car trop attendu. M. Sarkozy a bien des défauts, mais c'est un républicain et ce n'est pas sur ce terrain-là qu'il faut l'affronter.
On en revient alors toujours à la même chose : Nicolas Sarkozy a une ambition et une seule, et il est prêt à tout pour y parvenir. Depuis toujours - tout petit déjà - il veut devenir Président de la République, et cette seule fin justifie à ses yeux tous les moyens. Or il sait pertinemment qu'il a besoin de l'extrême-droite pour y parvenir, ou du moins que les voix qu'elle représente en France pourraient bien lui être nécessaire pour franchir les quelques pour-cent qui pourraient, s'ils venaient à lui manquer, lui interdire l'accès à ce sommet qu'il chérit tant.
Que l'on ne s'y trompe pas, l'on ne parle pas là des classes populaires désespérées par les partis traditionnels et qui expriment leur souffrance et leur révolte dans un vote lepéniste, ces voix qui font grimper Lepen jusqu'à des quinze ou des vingt pour-cent. Ceux-là n'ont cure des accointances éventuelles de M. Sarkozy avec un parti post-fasciste italien. Non, il s'agit de ces quelques pour-cent - moins de cinq sans doute - qui savent très précisément pourquoi ils penchent à l'extrême-droite et qui ont des rêves ouvertement fascisants, qui sont le coeur battant de l'extrême-droite française. Ce sont ces voix-là qui se porteront ou non sur M. Sarkozy lors d'un éventuel second tour, qui manqueront ou ne manqueront pas au candidat, une population qui de tout temps a pesé sur la droite française et à laquelle il est nécessaire d'adresser des signes pour peu qu'on veuille à tout prix s'en approprier le vote.
En cette droite-là, extrême et fascisante, M. Chirac - et l'on doit bien lui reconnaître au moins ça - a toujours refusé d'aller y perdre son âme, fut-ce au profit d'une ambition. Mais M. Sarkozy, dont on sait qu'il ne laisse rien au hasard, ne s'embarrasse pas de si peu. Pour les besoins de sa cause personnelle, il a de toute évidence choisi de revenir à cette tradition trouble de la droite française, ce temps où elle laissait sciemment se brouiller quelques lignes, cette frontière entre le fréquentable et l'infréquentable. Le signe adressé par Nicolas Sarkozy et qui nous parvient depuis nos voisins transalpins, est tout à fait clair et nul doute qu'il saura être entendu par ceux qui l'attendaient.
Pour les autres, cela ne leur était pas destiné et on aura remarqué que la presse - hormis dans un court article paru dans Libération - s'est montrée bien sage en ne relatant rien de cette préface dont on peu concevoir qu'elle puisse légitimement interroger. On pourrait même vouloir qu'un journaliste fasse son travail et que le candidat Sarkozy s'explique à ce sujet. Mais la question serait-elle trop embarrassante, comme le serait sans doute ce logo de l'Alliance Nationale affirmant sans ambiguïté, assumant même sa filiation avec le MSI dont M. Fini fut secrétaire national jusqu'en 1995, logo reproduit ci-dessous et qui en rappelle furieusement un autre...

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Une campagne médiatique aux ordres de Nicolas Sarkozy ?
Un article édifiant sur AgoraVox
"Après les propos de Ségolène Royal dénonçant les "conglomérats de la finance et des médias" qui, pour la candidate socialiste, soutiennent Nicolas Sarkozy, analysons de plus près la relation entre le candidat UMP et ces conglomérats." A lire de toute urgence sur AgoraVox.fr...
Vous avez dit "candidat ethique" ? On a de plus en plus le sentiment que plane sur la France la menace nauséabonde de l'avènement d'un Nicolas Sarluskony !
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Sarkozy soutient Charlie Hebdo
Le Ministre des Cultes abandonne son devoir de neutralité
Alors que Charlie Hebdo, poursuivi après la publication de caricatures du prophète Mahomet pour "injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion" par la Grande mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), deux composantes du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), répond depuis ce matin de ces accusations devant le tribunal correctionnel de Paris, Nicolas Sarkozy affirme dans une lettre lue à l'audience par l'un des avocats de l'hebdomadaire satirique : "Je tiens à apporter mon soutien à votre journal qui s'inscrit dans une vieille tradition française, celle de la satire".
Ce soutien ne serait pas surprenant de la part d'un candidat à la Présidence de la République. Il serait le bienvenu de la part d'un chef de parti politique, ou de tout responsable politique en général. Il aurait même été tout à fait pertinent s'il ne survenait à l'occasion de l'ouverture du procès, alors même que la justice est en charge de se prononcer. Car M. Sarkozy n'est pas seulement président de l'UMP et candidat à la présidence de la République, il a choisi en sus de s'accrocher à son portefeuille de ministre. A ce titre il reste contraint au devoir de réserve qui s'impose à tous les ministres en vertu de la séparation entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. Mais il n'est pas non plus à la tête de n'importe quel ministère, il est Ministre d'Etat, Numéro 2 du gouvernement, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire, et à ce titre en charge des questions liées aux cultes. Bref, il est plutôt trois fois qu'une soumis à un devoir de réserve lorsque s'ouvre un procès où les rapports de la sphère publique avec le culte sont en cause.
Il faut donc s'intéresser aux motivations de M. Sarkozy pour avoir choisi de manquer de manière aussi flagrante au devoir que lui impose sa charge. Et quelles sont-elles sinon une fois de plus électorales ? Le candidat n'ignorait pas que ce soutien du Ministre chargé des cultes ne manquerait pas non seulement d'attirer à lui les projecteurs, mais surtout de provoquer une réaction puissante de la part du CFCM, laquelle réaction ne pourrait lui être électoralement que bénéfique. Il ne l'ignorait pas et donc il l'a provoquée - d'autant plus que ces Messieurs devaient être à cran depuis que deux jours plus tôt le même Sarkozy les avait renvoyés en bloc à l'image "des moutons que l'on égorge dans les appartements" (où l'on se rend compte que l'homme n'en est pas à une provocation près...).
Où l'on comprend surtout et une fois de plus que lorsqu'il est question de son ambition personnelle, M. Sarkozy ne se connaît aucune limite. Où est illustré une fois de plus combien est immensément béant le fossé entre les discours d'un candidat qui affirmait il y a peu qu'il serait le "candidat de l'éthique" et la réalité des actes d'un homme prêt à toutes les provocations et à tous les reniements pour atteindre le but qu'il s'est fixé. Cela mérite d'être d'autant plus d'être souligné dès lors que l'homme en question prétend accéder à la fonction de Président de la République dont les pouvoirs mais aussi les devoirs sont autrement plus importantes, demandent un peu plus de mesure et de retenue, où la provocation permanente et les postures de cow-boy ne peuvent tenir lieu de politique.

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On parle de : Sarkozy soutient Charlie Hebdo
Le vrai visage de Nicolas Sarkozy
Une éthique de façade
Quatre événements ont eu lieu cette semaine qui viennent écorner l'image rassurante que cherche depuis peu à présenter le candidat Sarkozy. Il cite Blum et Jaurès, il se déclare le candidat de l'éthique, il se dit libéral social, mais :
Quand le fils du Ministre de l'Intérieur, Président de l'UMP et candidat aux élections présidentielles, se fait voler son scooter dans sa bonne ville de Neuilly, non seulement celui-ci est retrouvé dans les dix jours, mais la police procède à des prélèvements d'ADN pour mettre la main les auteurs du délit. C'est sans doute anecdotique, mais la force du symbole est évidente : le vol à Neuilly d'un scooter appartenant au fils Sarkozy n'est pas traité par la police de la même manière que le vol à Montfermeil d'une voiture appartenant au fils de personne. Cela se passe de commentaires.
Quand l'on apprend le lendemain que le Ministre de l'Intérieur, Président de l'UMP et candidat aux élections présidentielles, a commandité aux RG une enquête sur l'entourage de Ségolène Royal, on comprend toute l'importance que cet homme accorde à l'éthique dont il se gargarise tant, s'accordant à des fins électorales d'utiliser en sous-main les moyens de l'Etat : un homme prêt à tout dont l'intérêt supérieur est sa propre ambition personnelle à laquelle il est prêt à tout sacrifier.
Et quand le même jour, l'on apprend que les services de police, engagés par leur ministre-candidat dans une guerre sans merci contre les sans-papiers, se sont permis de rafler 21 d'entre eux alors qu'ils étaient allés chercher de quoi manger un peu dans les restos du coeur, on se prend à terriblement douter de l'aptitude à la compassion du personnage. On conviendra qu'il est tout de même particulièrement indigne d'utiliser la solidarité associative comme appât dans cette chasse aux sans-papiers qu'a décidé de mener M. Sarkozy : tout les coups sont-ils permis ?
Enfin, quand aujourd'hui est révélé que le Ministre Sarkozy a une nouvelle fois usé des RG pour enquêté sur le voisinage du QG de campagne du candidat Sarkozy, fichant systématiquement tous les habitants, on se dit que cela fait tout de même beaucoup pour une seule semaine, laquelle décidément nous en aura dit long sur un homme qui cherche à faire croire aux français qu'il aurait changé, se révélant néanmoins, jour après jour, tel qu'en lui-même : sans scrupule ni éthique, avide seulement de pouvoir.
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