Quand le Figaro censure Ingrid Bétancourt
Ingrid Betancourt libre : sur Le Figaro, Chirac et Villepin coupés au montage!
La vidéo d'Ingrid Betancourt choisie par le site du Figaro.fr présente une grosse différence avec la vidéo originale de son intervention sur le tarmac de l'aéroport de Bogota...
Quand l'originale dure 2 minutes 22 secondes, celle du Figaro ne fait miraculeusement plus que 1 minute et 47 secondes. C'est qu'en réalité 35 secondes disparaissent malencontreusement entre le remerciement de Ingrid Bétancourt à Nicolas Sarkozy (à 1'30") et ses derniers mots qui commencent par un "Je vous aime..." dont on pourrait soudain croire, par la magie du montage (et donc du mensonge !) qu'il s'adresse au petit président lui-même.
Pourquoi faire disparaître précisément ces secondes là ? En disant qu'il s'agit tout simplement de ses remerciements au président Jacques Chirac ainsi que de ceux, très chaleureux, à son ami Dominique de Villepin, on fait un grand pas vers la réponse : il semble bien que Le Figaro voudrait non seulement tressé des lauriers à Nicolas Sarkozy pour une libération à laquelle il n'est pour rien, mais en sus il ne faudrait surtout pas que le petit père des lecteurs du Figaro se retrouve à devoir partager des louanges indues avec ses deux frères ennemis du RPR, Chirac et Villepin. La grande classe journalistique !
Voici la vidéo choisie par Le Figaro, mise en ligne par le Comité de soutien à Ingrid Betancourt :
EDIT : la vidéo ayant été supprimée sur Dailymotion, je me suis permis de reconstituer la partie intéressante :
Et voici, pour comparaison utile, donc la vidéo originale et intégrale, reprise par la totalité des autres médias (et qui était en outre de bien meilleure qualité ) :
Etonnant, non ?
Source : Quand le Figaro censure Ingrid Bétancourt
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Embruns et le vide de la pensée
Ce matin, le vénérable Embruns, blogueur populaire et sans talent, donne dans le contre-pied imbécile.
Cette nuit, une vidéo off de Nicolas Sarkozy, filmé à son insu avant sa prestation sur France 3, a été mise en ligne sur Rue89. Embruns, qui est un blogueur malin, a tout de suite compris que le buzz allait être conséquent. Comment se distinguer ?, s'est dit l'animal. La dénonciation outrée, s'est-il répondu aussitôt, fier de sa trouvaille. Et voici alors ce qu'il s'est empressé d'écrire sous le titre "Le Vide de l'Information" :
Cet article de Rue89, “Les images de Sarkozy en ‘off’ avant son interview sur France 3”, signé Augustin Scalbert, me désole. J’ai un peu honte pour la rédaction de Rue89 de laisser passer ce truc un peu dégueulasse, acquis dans des circonstances douteuses et qui n’apporte aucune information. Quand l’engagement politique, l’urgence de l’instant et la course au “scoop” obscurcissent à ce point les devoirs professionnels du métier de journaliste… Et, je ne parle même pas de droits qui appartiennent à France Télévisions, nous sommes sur Internet, nous nous en foutons un peu…
Par ailleurs, il serait souhaitable qu’il y ait des sanctions sévères au sein de la rédaction de France 3. Il est tout à fait déloyal et irrespectueux que ce genre de séquences sortent dans la nature, quelque soit l’invité. Ce n’est pas parce que Nicolas Sarkozy est président de la République qu’il devrait “bénéficier” d’un statut d’exemption de tout cadre éthique et juridique.
P.S. Sans surprise, LePost, “le
mixcharognard de l’info” dirigé par Benoït Raphaël, n’est pas en reste et embarque dans le train. (Pas de lien, vous savez la très piètre estime que j’ai pour ce site).
Bon, pour ma part, j'ai un peu honte pour Embruns. Au début, j'ai même pensé qu'il participait encore à un de ces concours stupides entre blogueurs, du style "chouette chouette, on dirait que c'est à celui qui fera le billet le plus ringard et réac' à la fois". Le gars Embruns a fait très fort, me suis-je dit, sûr aussi qu'on ne pouvait guère faire plus ringard et sûr donc qu'il allait gagner le panier garni. Pourtant non, tout cela était écrit le plus sérieusement du monde, avec des vrais morceaux de saine colère dedans. Comme quoi ce n'est pas toujours en faisant l'original qu'on évite la ringardise.
Car à la lecture de ce triste billet, on a envie de demander à Embruns qu'est-ce que pour lui est de l'info ? Ne serait en réalité de l'info que ce qui est permis d'en être une ? Ce qui n'est pas Off ?
Mais voyons, Embruns, le Off, ça n'existe pas ! Le Off, ce n'est rien d'autre qu'une invention politico-journalistique pour justifier leurs éventuelles connivences et leurs petits secrets microcosmiques. Le Off, c'est la négation même du travail journalistique !
Le Off, ça n'existe pas et relève en vérité de la vie publique tout ce qui ne relève pas de la vie privée. Embruns pense-t-il réellement que cette video attente à la vie privée du petit père des people ? Non ?... Alors voilà, c'est tout simple : cette vidéo relève du champ de l'info ! Elle peut intéresser ou non, mais elle donne de l'info... et parler à ce propos de "sanctions sévères au sein de la rédaction de France 3" est, en terme d'attitude réactionnaire, tout simplement hallucinant... et imbécile, donc.
On pourra également noter que ce qui fait l'intérêt d'un Off est le décalage qu'il peut y avoir entre l'image publique que cherche à renvoyer un homme public et sa réalité. On pourra alors se dire que le travail du journaliste est précisément de nous montrer la réalité, et pas simplement de relayer et diffuser l'image souhaitée par l'autre. On notera enfin que c'est, chez Sarkozy en particulier, l'immensité de ce décalage On-Off qui l'expose lui plus qu'un autre à la diffusion de son côté Off. Il en est le seul et unique responsable, parce qu'il est responsable d'avoir tant à dissimuler de sa réalité... et donc de son mensonge.
Sarkozy en off sur le plateau de France 3
envoyé par rue89
Post Scriptum : Embruns, mon ami, on écrit "quel que soit" - mais dans le domaine de la faute d'orthographe ringarde, je suis moi-même grand spécialiste...
Source : Embruns et le vide de la pensée
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Pour une presse libre et sarkozyste
Un article savoureux de Michel Deléan
N’ayons pas peur de le dire : Nicolas Sarkozy et son fidèle Frédéric Lefebvre ont tout à fait raison, quand ils dénoncent courageusement la mauvaise foi d’une presse abjecte qui ne travaille, en fait, que pour l’opposition. Il suffit de feuilleter tous ces magazines qui osent, semaine après semaine, publier des photos de la Première Dame de France et recueillir ses confidences les plus intimes pour s’en convaincre : il y a du parti pris et de l’acharnement dans l’air.
Depuis trois décennies, Nicolas Sarkozy est lynché par les hyènes de la désinformation. Chaque jour, il est sali par les valets stipendiés du ségolénisme. Oui, mille fois oui, notre Guide Suprême de la Rupture (que son nom soit glorifié !), notre Camarade Président (que les fleurs de la félicité jalonnent sa marche glorieuse), notre Lumière du Libéralisme (que nos esprits et nos yeux s’ouvrent enfin grâce à lui) mérite une autre presse. Afin d’informer loyalement, honnêtement et utilement nos concitoyens, des mesures urgentes et énergiques s’imposent.
1. Rebaptiser l’AFP Agence de la France qui gagne, et ne diffuser que les communiqués de l’Elysée, de l’UMP et du Medef. Prier pour que les Bleus gagnent l’Euro de foot. Après ça, espérer un été sans canicule ni temps pourri, et le retour de la croissance dès septembre.
2. Nommer Frédéric Lefebvre à la tête d’un comité d’indépendance éditoriale de la dite agence. Nadine Morano sera chargée de rédiger une charte déontologique.
3. Confier une mission d’inspection à Patrick Balkany. Purger les archives des vieilles dépêches sur les affaires judiciaires et électorales des Hauts-de-Seine. Tant qu’à faire, effacer aussi textes et photos - devenus inutiles - sur Chirac et Villepin.
4. Publier intégralement, chaque jour de l’année, l’arrêt de la cour d’appel de Rennes du 10 avril 2008 condamnant Ségolène Royal pour licenciement abusif, sur plainte de deux collaboratrices remerciées en 1997. L’accompagner de commentaires bien sentis et renouvelés de M. Raffarin.
5. Pour répondre à ces nouveaux besoins éditoriaux, rapatrier les journalistes qui travaillent en Irak, en Birmanie et au Liban, ainsi que sur le secteur social, et plus généralement tous les pourvoyeurs de mauvaises nouvelles et de reportages démoralisants.
6. Faire renaître l’irremplaçable Jours de France. Ne publier que des sondages encourageants, des photos avantageuses, des analyses positives, des bonnes nouvelles, des histoires drôles ou qui finissent bien.
Oui, c’est un avenir radieux qui s’offre enfin à nous. Allez, encore un petit effort…
On parle de : Pour une presse libre et sarkozyste






