Les bonus : que disait Sarkozy ?
Ainsi, BNP-Paribas, qui bénéficiait il y a quelques mois d'une aide de l'Etat pour un montant total de 5,1 milliards d'euros, a aujourd'hui provisionné 1 milliards d'euros visant à couvrir les futurs bonus à distribuer en fin d'année à ses traders. Et les autres banques suivront.
« Je n'hésite d'ailleurs à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d'abus, il y a eu trop de scandales. Alors ou bien les professionnels se mettent d'accord sur des pratiques acceptables ou bien le gouvernement de la République réglera le problème par la loi avant la fin de l'année », tonnait Nicolas Sarkozy lors de son discours de Toulon, le 25 septembre 2008. « La seule loi du marché, c'est fini ; l'autorégulation, c'est fini ; les rémunérations excessives, c'est fini », insistait-il la main sur le coeur.
Au printemps dernier encore, le premier ministre François Fillon avait assuré que le gouvernement ne resterait pas inactif face à certaines pratiques bancaires. Après la rémunération des dirigeants d'entreprises aidées, un décret devait être pris « visant à interdire toute distribution de stock options, tous les bonus dans les entreprises aidées ». Un projet qui a été très vite oublié.
Oui, mais c'était il y a longtemps ?
Ecoutez donc ce que disait Nicolas Sarkozy, il y a seulement quelques jours, lors du sommet franco-britannique du 6 juillet, et mesurez combien cet homme se fout de notre gueule !
Ah oui, 1 millard d'euros, cela correspond à un bonus de 59 000 euros en moyenne pour chaque trader salarié par BNP-Paribas…
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Attentat de Karachi : la pétition
Encore des mots toujours des mots
EDIT : Ne vous embarrassez pas à lire ce billet, celui de Plume de presse est bien meilleur - et c'est bien normal, c'est son métier
Cela dit, non seulement il est meilleur, mais pour le coup, il est aussi indispensable !
Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007, une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes, parce que c'est contraire aux valeurs qui sont les miennes... Eh oui !
Et non.
Souvenons-nous, dans son discours de prise de fonction, le tout nouveau président avait indiqué que son mandat serait guidé par douze exigences, sur lesquelles il s'engageait solennellement. Sur cette seule question, on peut considérer que ne sont pas respectés les exigences suivantes (sept d'un coup !) :
2- "Respecter la parole donnée" ;
3- "Tenir les engagements" ;
4- "Exigence morale" ;
5- "Réhabiliter les valeurs du travail, de l'effort, du mérite, du respect" ;
10- "Exigence de résultat" ;
11- "Exigence de justice" ;
12- "Exigence de rompre avec les comportements du passé".
Paroles, paroles :
Où l'on parle de : Rien que des mots !
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Le gros mensonge de Nicolas Sarkozy
«L'authenticité se lit sur mon visage (...) personne ne m'a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge » (Nicolas Sarkozy, conférence de presse du 8 janvier 2008).
C'était il y un peu plus d'un an et déjà on s'étonnait du culot et de l'arrogance de cet homme dont le mensonge et la trahison jalonnent sa vie d'homme politique.
Jeudi dernier, lors de son intervention télévisé "Face à la crise", il a récidivé en déclarant - face à 15 millions de français - la main sur le coeur et avec quelques trémolos dans la voix : «Je suis quelqu'un de très déterminé, et quand je prends un engagement, j'ai l'habitude de le tenir. On m'a fait beaucoup de reproches dans ma vie politique : pas de mentir. »
L'indispensable Torapamavoa récapitule dans une de ces petites vidéos bien senties, et dont il a le secret, quelques-uns des plus célèbres mensonges qui ont marqué la vie politique de Nicolas Sarkozy. C'est utile, mais il n'est pas nécessaire de remonter le temps, tant l'intervention télévisée du tout-petit-président, jeudi dernier, était elle-même jalonné de mensonges.
Passons d'abord sur ce glissement qui de 2007 où le candidat Sarkozy déclarait qu'il serait le candidat du pouvoir d'achat, l'a conduit en 2008 à déclarer qu'il ne pouvait tout de même pas « vider des caisses déjà vides » et que « réduire la vie politique française à la seule question du pouvoir d'achat [était] absurde », pour en 2009 - "Face à la crise", donc - parvenir à pérorer deux heures durant sans évoquer une seule fois le pouvoir d'achat, réussissant le tour de force de n'en pas même prononcer le nom.
Ne revenons pas non plus sur Gandrange, où les salariés du site d'Arcelor Mittal se souviennent très précisément et très amèrement des promesses faites par le président et dont ils savent aujourd'hui qu'elles ne seront pas tenues, salariés abandonnés à leur sort qui auront certainement apprécié les efforts de ce nouveau super-menteur pour prétendre le contraire avec un aplomb tout à fait délirant.
Tout au long de cette interminable émission, Nicolas Sarkozy s'est ainsi autorisé à tordre faits et chiffres selon son bon vouloir, persuadé qu'il est que la parole peut avantageusement se substituer à la réalité.
Certains ont par exemple relevé le mensonge proféré à propos du cadeau fait aux banques françaises - déjà près de 40 milliards d'euros, et non 25 comme annoncé jeudi soir -, quand le tout-petit-président a cru en sus pouvoir impunément énoncer qu'il ne s'agissait que d'un prêt consenti par l'Etat et qui de ce fait rapporterait à ce dernier « 1,4 milliards d'intérêt, pour financer des mesures sociales ».
En réalité, le sauvetage de Dexia, réalisé par un achat massif d'actions, a d'ores et déjà coûté 770 millions d'euros (en moins-value à réaliser) aux contribuables français ; surtout, l'Etat s'est lui-même endetté afin de pouvoir prêter aux banques, ce qui signifie que d'une part il paie lui-même des intérêts, et que d'autre part il affaiblit sa propre position sur les marchés, renchérissant d'autant les futurs emprunts de l'Etat.
D'autres se sont intéressés aux affirmations présidentielles à propos de la relance par la consommation pour laquelle a opté la Grande Bretagne. « Si les Anglais ont fait cela, répondit-il, c’est parce qu’ils n’ont plus d’industrie, à la différence de la France […]. Les services pèsent pour 15% du PIB anglais. Ils pèsent pour 3% du PIB français. […] Gordon Brown ne peut pas faire ce que j’ai fait avec […] un certain nombre d’industries parce qu’ils n’en ont plus. » s'est par exemple autorisé à dire Nicolas Sarkozy, quand la réalité est toute autre puisque selon l’OCDE, la part de l’industrie dans les PIB français et britanique est identique (12,6%). Quant aux services, ils occupent en France une part prépondérante du PIB : 77,3%... et non pas 3% !!!
Et super-menteur cependant de poursuivre : « Le jour où les Anglais ont décidé de réduire de deux points la TVA [c’est 2,5 point en fait, mais le président n’est pas à cela près], un certain nombre de responsables politiques se sont précipités pour dire : C’est ce qu’il faut faire. La consommation, depuis, en Angleterre, non seulement n’a pas repris mais elle continue à baisser. » C'est une nouvelle fois totalement faux : au Royaume Uni, la consommation des ménages en produits manufacturés s’est accrue de 2,6% entre novembre et décembre 2008. En France, au contraire, une baisse de la consommation de près de 1% est enregistrée sur la même période...
Mais, en terme de mensonge, le plus énorme est encore ailleurs - et il n'est pas anecdotique que Nicolas Sarkozy l'ait proféré afin de tenter de dissimuler sa tentation monarchique. Le chef de l’Etat a en effet chercher à réfuter l’idée que ce serait lui qui décide seul de la nomination des présidents de l’audiovisuel public : « C’est un mensonge », a-t-il affirmé sans aucune pudeur, expliquant que « le nom proposé part aux commissions des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat où il doit être accepté à la majorité des 3/5e, c’est-à-dire que l’opposition doit être d’accord avec la majorité ».
Mais voilà, c'est absolument faux. Réclamée par le Parti Socialiste, la nomination avec l’accord des 3/5e des commissions, c'est-à-dire dans un certain consensus républicain, n’était pas prévue dans le projet de loi du gouvernement... et n'a de fait pas été votée par le Parlement et sa majorité UMP. Pis même, selon le texte entériné la veille par le Parlement, le nom ne doit pas être accepté à la majorité des 3/5e - ce qui aurait rendu nécessaire l’approbation d’une partie de l’opposition - mais il peut être refusé à une majorité des 3/5e - ce qui signifie qu'il suffit qu'elle soit accepté par seulement les 2/5e... et c'est en réalité moins que la majorité qui suffira au président pour que sa volonté soit respectée.
Mardi, à l'Assemblée Nationale, Laurent Fabius a interrogé François Fillon à propos des déclarations de Nicolas Sarkozy sur la nomination du président de France télévisions, selon lesquelles il apparaîtrait que l’opposition serait finalement associée à cette nomination. Se demandant avec une fausse ingénuité si le président de la République avait vraiment pu « prononcer un énorme mensonge devant 15 millions de personnes », l’ancien premier ministre socialiste a demandé : « Est-ce un revirement ou un mensonge ? ».
Après avoir très maladroitement tenté de noyer le poisson, François Fillon a expliqué que ce n'était pas un revirement, confirmant implicitement que c'était un énorme mensonge - mais personne non plus ne pouvait en douter.
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La France qui travaille plus
Le mensonge sarkoziste
Note liminaire : j'ai commencé à écrire, puis entamé quelques recherches complémentaires sur l'internette... et suis tombé sur un excellent article de Olivier Bonnet. Je me rends à l'évidence : le journalisme est un métier... et c'est avec humilité et reconnaissance que je pompe donc ici intégralement son article, à quelques modifications près (parce que j'ai quelques prétentions que je bride encore difficilement).
"La France ne travaille pas assez ! Il n'y a qu'un moyen de relancer la croissance et d'augmenter le pouvoir d'achat : travailler plus ! Par rapport à nos voisins, nous sommes le pays qui travaille le moins, il faut que ça change !" Voilà le message dont nous rebat les oreilles avec un bel ensemble la majorité présidentielle, à commencer par Sarkozy lui-même. Or c'est grossièrement faux.
Pour remettre les choses à leur place, il suffit de consulter les chiffres 2006 d'Eurostat, le très officiel Office statistique des Communautés européennes, repris sous forme de tableau par l'excellente revue Alternatives économiques :

Ainsi, dans l'ordre croissant en nombre d'heures travaillées par semaine, on trouve d'abord les Pays-Bas puis la Norvège, le Danemark, l'Allemagne, l'Irlande, la Suède, la Belgique, le Royaume-Uni et la Finlande. Vient ensuite la moyenne européenne, à 37,9 heures. Le premier pays à travailler plus que ladite moyenne, de justesse (38h tout rond) est la France. Viennent derrière l'Italie, la Lituanie, le Portugal, l'Espagne, l'Estonie, la Croatie, la Slovénie... Les plus gros travailleurs sont enfin les Bulgares, Lettons, Tchèques et Grecs (42,7 heures). Le tableau ci-dessus concerne la durée hebdomadaire mais on observe la même chose en se basant sur la durée annuelle, qui prend en compte vacances et jours fériés : elle est en France de 1545 heures, contre 1445 en Allemagne, 1499 au Danemark, les Pays-Bas étant le pays où l'on travaille le moins avec 1340 heures.
Merci à Léon Mercadet, journaliste à La matinale de Canal +, d'avoir rétabli les faits dans sa chronique d'hier, titrée La France bosse fort !
La france qui bosse!
envoyé par dagrouik
"Il y a un truc très très frappant, observe notamment Léon Mercadet, c'est que les pays où l'on travaille le moins sont les plus avancés, les plus performants économiquement et socialement". "Ca alors !", s'exclame le présentateur de l'émission, Bruce Toussaint. "A l'inverse, poursuit son chroniqueur, si on va en bas de classement, on s'aperçoit que les cancres sont (...) ceux dont le PIB par habitant est le plus faible. Tout se passe comme si plus on est un pays moderne, plus on est un pays économiquement performant, moins on travaille ! Allez savoir pourquoi, mais moins l'on travaille et plus le PIB par habitant est élevé, c'est comme ça que ça se passe en Europe. Alors quand les ministres et les porte-paroles du gouvernement nous répètent que nous ne travaillons pas assez, je me pose la question : est-ce ignorance ou est-ce mensonge délibéré ? En tout cas, c'est de l'idéologie, ce n'est pas des faits. J'ai quand même l'impression qu'on nous répète ça dans l'espoir qu'un mensonge cent fois répété devienne une vérité. Alors dans quel but cette distorsion des faits ? (...) Il y a une réponse évidente: c'est pour supprimer les 35h. Pourquoi supprimer les 35h ? Parce que c'est la durée légale. Ca veut dire quoi ? C'est le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Donc les Français travaillent déjà plus de 35h - on est à 38 - mais si on fait sauter les 35h, on n'a plus besoin de payer entre 35 et 38 au tarif des heures supplémentaires."
C'était donc lundi matin en clair sur Canal+, entre 7h 10 et 7h 20 : un grand moment de vérité à la télévision, qui laissait éclater en plein jour toute l'imposture de nos gouvernants. Mais rassurez-vous, rien ne changera et cette droite menteuse continuera inlassablement à ressasser l'ineptie que les Français ne travailleraient pas assez. C'est d'ailleurs ce qui ne manqua pas d'arriver dès le lendemain. Malheureusement pour Yves Jego, secrétaire d'Etat à l'Outremer et membre de l'UMP (Un Menteur de Plus) , c'est ce même Léon Mercadet qui se retrouve en face de lui :
les mensonges sur la valeur travail
envoyé par dagrouik
Si on peut même plus mentir tranquille !
On parle de : La France qui travaille plus
Sarkozy a changé... de promesses
Le pouvoir d'achat des français et le pot de confiture du mensonge
Il y a moins d'un an, Nicolas Sarkozy, imaginant La France d'après, parlait du pouvoir d'achat des français, avec conviction et trémolos dans la voix, comme "une des questions centrales pour la France"... si bien qu'il avait fait de cette question l'axe majeur de sa campagne électorale, allant jusqu'à proclamer partout son engagement de devenir "le président du pouvoir d'achat.
Aujourd'hui, ce même Nicolas Sarkozy, devenu donc président de la France d'après, se déclare impuissant et relativise l'importance de la question.
Mais jugez plutôt :
Notons qu'il s'est permis d'ajouter : «L'authenticité se lit sur mon visage (...) personne ne m'a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge». Soit je ne sais pas lire, soit c'est lui qui ne sait pas écrire sur son visage - et il est vrai que ce n'est pas facile, quand on habite soi-même dans ledit pot de confiture. Bon, en effet, accordons-lui que le doigt, non :

permalien de l'article : Sarkozy a changé... de promesses






