Quand Sarkozy s'en prend au Parti Socialiste décomplexé
Hier soir, Nicolas Sarkozy, président sans envergure de tous les français d'un clan, a lancé la campage des élections régionales pour le compte de l'UMP.
Beaucoup parmi les dirigeants de l'UMP redoutent qu'une campagne axée autour du bilan gouvernemental ne se transforme en vote sanction. On connait ledit bilan, on comprend le désarroi des dirigeants de l'UMP. Mais le chef du clan c'est Sarkozy, qui a décidé que le slogan serait « La France change, ma région doit changer autour ! »
Ça fait mal, parce qu'il va falloir aux militants de l'UMP aller expliquer aux français qu'ils ont l'intention à l'échelon régional de baisser les impôts des plus riches et d'augmenter les taxes pour les autres, de laisser filer dramatiquement les déficits et de dégrader la qualité des services publics, de faire cadeau fiscal sur cadeau fiscal aux entreprises et d'assister sans broncher à une hausse continue du chômage, d'échouer sur la question de la sécurité pour tous comme sur celle du logement social, sans parler du pouvoir d'achat... Bref, prenant exemple sur le petit chef, il va leur falloir parler parler et parler pour tenter de faire oublier la réalité têtue des faits, dont la somme énonce de manière criante que le bilan du sarkozysme est au mieux désastreux et très certainement catastrophique.
Alors Nicolas Sarkozy, chef du clan UMP, a montrè à son clan la voie : au delà du slogan, passer rapidement sur le bilan et s'en aller taper sur la gauche et d'abord sur le Parti Socialiste. C'est que Sarkozy en fin politique qu'il est a compris ce que beaucoup à gauche n'ont toujours pas compris ou refuse de comprendre : le Parti Socialiste revient progressivement à lui, c'est-à-dire à la gauche - et ça ! ça représente un vrai danger pour Nicolas Sarkozy, qui sait bien que depuis maintenant plus d'une décennie la droite doit ses victoires au fait que le Parti Socialiste a quitté ses bases pour s'en venir chipoter sur le terrain de la droite.
Certes, le PS a connu et connait encore de sérieux problèmes à être audible. Mais à mesure que s'éloigne à la fois le traumatisme que fut le Congrès de Reims et l'hypothèse Royal, le brouillard s'estompe et l'on voit peu à peu se lever le voile sur un Parti qui travaille à ancrer son projet à gauche, en cohérence d'ailleurs avec ce que furent - au-delà de l'insignifiante question des personnes - les débats d'abord, et puis les résultats des votes, lors de ce fameux congrès de Reims.
Pour se convaincre de ce qui se passe au PS, il ne suffit que d'écouter attentivement sa première secrétaire, Martine Aubry, ou son porte-parole, Benoit Hamon. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas entendu venir de là un discours remettant clairement en cause le capitalisme financier et le credo libéral, ni même un si naturel appel à une régularisation massive de personnes sans papiers.
Dans son dernier communiqué portant sur la hausse dramatique du chômage, nous entendons un Parti Socialiste réclamer un plan de relance de l'économie par la consommation, ainsi que des mesures telles que la prolongation de 6 mois de la durée d'indemnisation sur la base de 80 % du salaire ou l'augmentation du coût des licenciements pour les entreprises qui versent des dividendes ou rachètent leurs propres actions...
Et si l'on s'intéresse aux cinq communiqués qui précèdent celui-ci : l'un dénonce la remise en cause par le gouvernement de la politique à l'égard des patients en Affection de Longue Durée pour des raisons purement comptables et préconise des réformes structurelles comme la mise en avant de la prévention ou la rémunération forfaitaire des médecins ; un autre concerne l'immigration et la situation des travailleurs sans-papiers et fait des propositions claires, détaillées et généreuses ; le suivant annonce que le Parti socialiste se joint à l'appel à manifester du collectif « Unis contre l'immigration jetable » ; celui d'après demande qu'un coup d'arrêt soit porté à la casse de l'école publique et le dernier s'en prend au bilan de Nicolas Sarkozy sur la question de la sécurité.
Alors, et en dépit du temps de retard médiatique et des derniers soubresauts de l'expérience Royal, Nicolas Sarkozy a compris qu'il était temps d'agresser le PS, et de le mordre fort là où c'est censé lui faire le plus mal : la question de l'immigration. Alors il y va de son petit couplet éculé : « Lorsque je vois, qu'une personne pour qui j'ai du respect appelle à la régularisation massive des sans-papiers, est-ce que vous croyez que je n'ai pas compris la manœuvre ? », demande-t-il afin de mieux accuser Martine Aubry « d'agiter le chiffon rouge, à trois mois des élections régionales, pour faire remonter le Front national »
Mais voilà, simultanément nous prenons connaissance d'un sondage Ifop à paraître dans le Journal du Dimanche, où est révélé que pour 72% des Français le débat sur l'identité nationale lancé par Eric Besson et justifié par Nicolas Sarkozy est avant tout une stratégie pour gagner les élections régionales. Mais on la leur a tant fait qu'il n'est finalement guère étonnant que les français ne se laissent plus si facilement prendre au coup de la question de l'immigration et de l'insécurité qui surgit très opportunément à l'approche d'une élection. C'est tant mieux et le petit président risque d'en être pour ses frais.
Le fait est, donc, que le Parti Socialiste est de retour à gauche et que si c'est une mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy, c'est une excellente nouvelle pour l'ensemble de la gauche et d'abord pour les français qui ont le plus besoin d'elle. Il est seulement regrettable que les Verts via Europe Ecologie se précipite pour s'en aller occuper une place devenue vacante auprès du Modem. Quoi qu'il est sans doute préférable que ce soit les Verts qui s'occupent en définitive d'aller achever de siphoner le Modem, plutôt qu'un Parti Socialiste encore convalescent sur ses valeurs. Même si de toute évidence la question du Modem a en une année radicalement changé de nature, puisque c'est désormais sans ambiguïté à gauche que penche la balance et se situent les débats.
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Charter pour Kaboul
Ou comment leur foutre la guerre pour qu'ils nous fichent la paix !
Après Calais, les autorités franco-britanniques préparent un charter pour Kaboul - Communiqué commun du 5 octobre 2009, 33 organisations signataires(*) :
Un « charter » franco-britannique serait prévu pour le 6 octobre à destination de Kaboul. Alors que les conditions humanitaires et de sécurité ne cessent de se dégrader en Afghanistan, que les ONG comme le Secrétaire général des Nations unies se déclarent particulièrement préoccupés par la situation, la France et la Grande-Bretagne tentent, comme au mois de novembre 2008, une opération conjointe. L'Afghanistan est un pays en guerre. Il est inacceptable d'y renvoyer ceux qui s'en sont enfuis à la recherche d'une protection en Europe.
En France, le ministère de l'Immigration se moque des décisions des tribunaux de différentes régions qui ont remis en liberté 130 des 138 Afghans qui avaient été interpellés le 22 septembre, en vue de leur éloignement, lors de la « fermeture » spectaculaire de la plus grande « jungle » de Calais. Ces juridictions ont mis en évidence l'inanité de cette opération médiatique et ont rappelé le respect du droit et des libertés fondamentales des personnes. Plusieurs tribunaux administratifs ont par ailleurs annulé des arrêtés de reconduite à la frontière au motif du non-respect du droit de demander l'asile.
Le gouvernement n'en a cure et reste enfermé dans sa rhétorique de l'« appel d'air », selon laquelle Afghans, Erythréens, Irakiens, Iraniens, Soudanais, etc. ne viendraient pas en Europe pour sauver leur vie et leurs libertés, mais pour des raisons d'agrément et de confort : les rafles actuelles seraient supposées porter des messages dissuasifs dans les pays d'origine. C'est ainsi que sont pris en otages des Afghans du Calaisis pour tenter de dissuader leurs compatriotes victimes des violences au pays.
Les « opérations de nettoyage » se poursuivent et plus d'une cinquantaine d'Afghans ont été à nouveau placés en rétention la semaine dernière. Les « charters conjoints », qui sont contraires au principe d'interdiction des expulsions collectives, conduisent à des pratiques arbitraires, discriminatoires et inhumaines, au mépris des droits fondamentaux des personnes.
Nous appelons instamment les autorités françaises et britanniques à renoncer à tout projet d'expulsion vers l'Afghanistan et insistons sur la nécessaire mobilisation de tous pour empêcher cette expulsion collective qui mettrait sérieusement en danger la vie de ces exilés.
Nous réaffirmons qu'il est urgent de rendre son sens au droit d'asile en Europe en prévoyant un mécanisme permettant à tout réfugié de solliciter une protection dans le pays de son choix. En l'attente, la France peut, et doit, suspendre l'application du règlement de Dublin afin d'accueillir sur son sol les personnes qui continueront à fuir les conflits pour trouver refuge en Europe.
(*)Organisations signataires :
ACAT France (Action des chrétiens contre la torture), ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), ANAFE (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers), APSR (Association d'Accueil aux médecins et Personnels de Santé Réfugiés en France), Association Primo Levi, Auberge des migrants (Calais), CAAR (Comité d'aide aux réfugiés – Bois-Colombes), Calais Migrant Solidarity, C'SUR (Calais), Cimade, Collectif Migrants (Dunkerque), Collectif Solidarité Migrants (Angres), Collectif de soutien des exilés (Paris), COMEDE (Comité médical d'aide aux exilés), ELENA (European Legal Network on Asylum), Emmaüs-France, Fédération de l'Entraide Protestante, Flandre Terre Solidaire, GAS (Groupe Accueil et Solidarité ), GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés), Itinérance (Cherbourg), LDH (Ligue des droits de l'homme), MRAP (Mouvement contre la racisme et pour l'amitié entre les peuples), PCF (Parti communiste français), RESF (Réseau Education sans frontières), SAF (Syndicat des avocats de France), SALAM (Calais), SALAM (Dunkerque), Secours catholique, Syndicat de la magistrature (SM), Terre d'errance (Norrent- Fontes), Terre d'Errance (Steenvoorde), Toits du Monde (Orléans)
Où l'on parle de : Charter pour Kaboul
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DEMISSION !!!
François Coppé et Brice Hortefeux devisent au milieu d'un groupe de militants UMP à propos de l'un d'entre eux qui semble avoir certaines origines du côté du Maghreb, c'est du moins ce que l'on croit devoir comprendre. Et puis d'un rire gras à un autre, le tout vire au poisseux dans la bouche du ministre de l'Intérieur, anciennement ministre de l'Immigration et de l'Identité Nationale :
« Il ne correspond pas du tout au prototype. C'est pas du tout ça. »
« Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. »
Si nous sommes un tant soit peu encore dans une République qui a le respect d'elle-même et de ses valeurs, cet inqualifiable dérapage verbal dans un racisme aussi ordinaire qu'insupportable de la part d'un des premiers personnages de l'Etat ne saurait être sanctionné autrement que par une pure et simple démission.
-click - Pétition pour la démission de Brice Hortefeux -click -
EDIT :
Les sceptiques et les mal-entendants pourront se référer au verbatim des propos échangés dans cette vidéo afin de vérifier qu'il n'y a aucun doute sur la nature xénophobe des propos tenus par Brice Hortefeux, en dépit des minables dénégations de ce dernier :
Un participant : "Ah ça, Amin, c'est l'intégration."
Brice Hortefeux : "Il est beaucoup plus grand que nous en plus" [à propos du jeune homme]
Un autre participant : "Lui, il parle arabe".
[ Rires de l'assemblée ]
Jean-François Copé : "Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés"
Une participante : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière";
Brice Hortefeux : "Il ne correspond pas du tout au prototype"
[ Rires de l'assemblée dont Jean-François Copé ]
Une participante : "C'est notre petit arabe à nous"
[oui oui ! c'est à 42" sur la vidéo - tendez bien l'oreille, la petite dame en rouge avec des lunettes, sur la droite de l'écran face à Hortefeux]
Brice Hortefeux : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage…"
Et aux mal-comprenants qui feinderaient de douter encore, Rue 89 rappelle que ce n'est pas la première fois que Brice Hortefeux franchit la ligne jaune de l'humour raciste :
Le 15 janvier 2009, devant des journalistes, Brice Hortefeux dit à propos de la chargée de la Politique de la Ville, Fadela Amara : « C'est une compatriote, même si ce n'est pas forcément évident, je le précise. »
Le 25 novembre 2007, quand on demande à BriceHortefeux sur le plateau de Capital, s'il y aura « toujours des sans-papiers sur le territoire français », le ministre de l'Immigration répond : « Ben si vous rêvez d'une société idéale dans laquelle il n'y aurait que des citoyens honnêtes, propres […], la vérité c'est que c'est un combat permanent. »
etc...
Où l'on parle de : Brice Hortefeux dérape dans le racisme
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Les seuls enfants en situation irrégulière sont ceux qui ne sont pas à l'école
Lundi 24 novembre vers 15h30, les enfants de l'école maternelle du Jardin de Ville ont assisté au départ contraint de trois de leurs camarades. Encadrés par des policiers jusque dans l’enceinte de l’Ecole, leurs parents sont venus chercher Jashko, Ricardo et Muhamed en pleine classe.
Cette famille de quatre enfants (un enfant de moins de trois ans, deux scolarisés en maternelle et un en CE1 à l'école du Jardin de Ville) avait fait apparemment une demande de titre de séjour. Tous ont été immédiatement conduits au centre de rétention Saint-Exupéry de Lyon, où ils ont passé la nuit.
Les membres de RESF Isère ne sont parvenus à joindre la famille que tôt le lendemain matin, aux cabines téléphoniques du centre de rétention. Ils ont parlé à une famille en état de panique. Les autorités ont été informées que la CIMADE, seule association ayant le droit d'entrer dans les centres de rétention, irait voir la famille au cours de cette même matinée. Arrivés au centre, les militants de la CIMADE les ont cherchés, sans succès : la famille était déjà en route pour l'aéroport, leur avion décollant une demi-heure plus tard.
Les quatre enfants et leurs parents ont été expulsés de France mardi matin à la première heure, sans possibilité effective de recours. A l'école du Jardin de Ville, les chaises d'école de Jashko, Ricardo et Muhamed resteront vides. Vos enfants se souviendront que des policiers sont venus les chercher à l'école.
Et pour les enfants qui resteront, la France fait tant et si bien qu'il leur saura sans doute donné au cours de leur scolarité d'éprouver par eux-mêmes ce qu'Etat Policier veut dire - et peut faire !
Cela se passe chez vous, en France, en 2008 :
Où l'on parle de : Enfance en situation irrégulière
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Objectif 25000 reconduites à la frontiere
MAP : "la chasse est ouverte"
De manière générale, la rap c'est pas ma came. Ce qui n'enlève rien à la qualité artistique de ce morceau et du clip qui l'encapsule :
MAP - clip - "La chasse est ouverte"
Réal : Frederic Aujas
Prod : Emmanuel Pampuri / TRACTOfilm
Chef Opérateur : Nicolas Manson
Montage : Aurelie Jourdan
Clip réalisé en HD tourné avec Kit Mini 35 sur Panasonic HVX 200 + HPX 500
Télédiffuseurs, si le clip vous intéresse, demandez nous un master broadcast ...
HD Cam, DVCpro-HD, Beta Digital, Beta SP ou DV-Cam.
Possibilité de récupérer un fichier haute qualité.
http://www.map-site.fr/
http://www.tracto.tv
Et pour aller un peu plus loin...
un grand merci à Made pour cette découverte !
Source : MAP : "la chasse est ouverte"
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Billet précédent : Popularité Sarkozy : retour vers les profondeurs
Sarkozy : la preuve par la langue de bois (vidéo)
Question : Pour réaliser l'objectif annuel de 25 000 reconductions aux frontières de personnes sans-papiers, à combien d'arrestations est-il nécessaire de procéder ?
Si la question semble à ce point embarrassante pour un Nicolas Sarkozy qui pour une fois peine à s'engouffrer dans la langue de bois, c'est que la réponse n'est pas de ces vérités bonnes à dire, tant elle est choquante. Il faut procéder à 2 millions de contrôles d'identité et d'arrestations pour que la police parvienne à tenir cet objectif annuel de 25 000 expulsions d'étrangers que Nicolas Sarkozy leur a arbitrairement fixé.
- Mais que fait la police ?
- Elle passe tout son temps à contrôler les papiers.
- Mais moi je n'ai jamais été arrêté ?
- C'est que vous n'avez pas la tête d'un étranger...
Cela se passait ce lundi soir, 30 juin, sur France 3.
Je crois utile de rendre hommage à l'excellente prestation de Audrey Pulvar qui a fait là honneur à sa profession de journaliste, par la précision de ses questions et par la ténacité dont elle a fait preuve quant à son droit de suite. Par les temps qui court, le fait est suffisamment rare pour mériter d'être souligné.
Source : Sarkozy : la preuve par la langue de bois
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